LES MYSTÈRES, POUVOIRS ET PUISSANCE DE LA LUNE, par Yves CHRISTIAEN

Satellite de la terre, la Lune forme par elle-même tout un système dont l'incidence sur notre vie est certaine, sinon elle n'aurait jamais pris une telle importance, dont la tradition et « tant d'autres choses » rendent témoignage. En fait, c'est un peu dans ce « tant d'autres choses » que je voudrais m'aventurer, et où la Lune est impliquée. Yves Christiaen dresse ici un panorama des places qu'occupe la Lune dans les « sciences secrètes ».

Article paru dans "Trigone" n° 22-23 et 23-24

« Le clair de Lune a été la première lumière astronomique, la science a commencé dans cette aurore, et de siècles en siècles elle a conquis les étoiles, l'univers immense.
Cette douce et calme clarté dégage nos esprits des liens terrestres et nous force à penser au Ciel. Ce n'est pas encore le Ciel et ce n'est déjà plus la Terre.
 »

Ainsi débute dans l'astronomie de Camille Flammarion le chapitre sur la Lune, satellite de la terre.

Évidemment, je suppose que vous avez commencé, comme il se doit, l'étude de l'astrologie par l'astronomie et la cosmographie. Donc, vous connaissez parfaitement les mouvements de la terre :

  • 940 millions de kilomètres autour du Soleil à la vitesse de 30 km/seconde ;

  • un tour sur elle-même en 24 heures.

Ces deux mouvements sont à la base de nos représentations astrologiques.

Or, il y a au moins encore neuf autres mouvements qui ont tous leur importance, et ceci faisait également dire à Flammarion « Il est impossible de considérer froidement cette réalité... voilà un petit globe qui tourbillonne dans le monde infini : autour de ce globule végètent des milliards d'êtres soi-disant raisonnables - mais plutôt raisonneurs - qui ne savent ni où ils vont, chacun d'eux, d'ailleurs ne naissant que pour mourir assez vite... pauvre humanité qui ne cherche guère à s'élever aux jouissances intellectuelles de l'art et de la science... ils pourraient vivre en paix dans le noble exercice des facultés supérieures de l'intelligence. »

Les mouvements de la Lune sont encore plus compliqués ; je vous fais grâce de leur énumération et de leur description. Cependant, il en est un qu'on appelle « libration » parce que la Lune semble se balancer tantôt à droite, tantôt à gauche dans son mouvement de translation autour de nous.

La Lune n'a pas cessé de poser des problèmes humains et elle a engendré bien des mythes et des légendes. Elle peut aussi bien être la Lune de miel que la douce Lune des moissons de septembre ou l'inquiétante Lune rousse du printemps, ou encore celle qui, paraît-il, peut faire tuer.

Si la Lune nous présente toujours la même face, c'est parce qu'elle tourne sur elle-même dans le même temps qu’elle accomplit sa révolution sur la terre. Ces deux mouvements se combinant, la rotation ramène sans cesse en face de nous ce que l'effet de la perspective nous cacherait si le seul déplacement sur l'orbite était en jeu.

 

NASA's Scientific Visualization Studio

Il faut savoir que les rythmes lunaires astronomiques ne sont pas forcément en synchronisme parfait avec les rythmes lunaires humanisés mais ils y sont en parfaite relation analogique et pour nous tout est là.

Satellite de la terre, la Lune forme par elle-même tout un système dont l'incidence sur notre vie est certaine, sinon elle n'aurait jamais pris une telle importance, dont la tradition et « tant d'autres choses » rendent témoignage. En fait, c'est un peu dans ce « tant d'autres choses » que je voudrais m'aventurer, et où la Lune est impliquée.

De même qu'elle nous montre toujours la même face, ainsi la Lune est-elle pour nous le symbole de notre personnalité, le masque derrière lequel, souvent, nous nous cachons et jouons notre partition dans le théâtre de la Vie. Mais qu'y a-t-il derrière ce masque?

Nous savons aussi que, de toute façon, la Lune sera toujours reliée au Soleil et que cette trinité Soleil-Terre-Lune deviendra le symbole de la trinité de l'Homme: esprit-âme et corps - j'y viendrai plus loin - car ceci, on le néglige souvent.

Vous avez entendu parler d'Occultisme, expression qui ne veut rien dire par elle-même. Créé à la fin du 19e siècle, il ne servait en définitive qu'à désigner globalement un mouvement intellectuel spécial à cette époque.

Il est préférable d'utiliser le terme d'ésotérisme, qui désigne une manière d'enseigner secrètement, comme le faisaient par exemple Pythagore et Plutarque. Autrement dit, l'ésotérisme signifie l'objet de ce qu'il est convenu d'appeler « Sciences secrètes ».

Au cours de mes conférences et stages, j'ai souvent montré comment se situaient, sur l'étoile à cinq branches, ce qu'on appelle les « sciences secrètes ».

 
 
Pour le Symbolisme, qui n'est qu'une expression descriptive de la pensée, il y a peu d'explications bien qu'il soit très riche. Quant à la mythologie, certains récits peuvent faire sourire et l'on imagine mal que certains philosophes se soient penchés avec tant d'intérêt sur ce que beaucoup appellent volontiers des « racontars » qui ne seraient, selon eux, que des produits de l'imagination, alors qu'en vérité ils cachent tout un enseignement profond, à la fois physique et métaphysique.

Alors, pénétrons à l'intérieur de notre étoile à cinq branches.

En 1462 naissait en Allemagne Jean Tritheim, de son vrai nom Johannes Eidenberg. Il devint moine Bénédictin et fut abbé au couvent de Sponheim en 1483, donc très jeune.

Il se passionnait pour les sciences inconnues enseignées par Pic de la Mirandole, Albert le Grand, Bernard Trévisan et Arnold de Villeneuve, des maîtres qui se réclamaient des dogmes d'Hermès Trismégiste.

Ses dons en astrologie lui attiraient de nombreuses sollicitations, mais il précisait toujours que ce qu'il faisait c'était par magie naturelle.

Il prétendait également connaître parfaitement la Kabbale, dont on dit qu’elle est le fruit de l'inspiration divine et qui avait posé ce principe essentiel « toute chose ici bas a ses racines en haut » - ce qui rejoint le principe hermétique « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et. inversement »  ; vous savez cela à condition de ne pas oublier « et inversement », mal compris.

Tritheim développait « le Rosier des philosophes » qui faisait la preuve que les manifestations du monde inanimé sont liées à des phénomènes biologiques et que l'univers se résout finalement à une immense génération.

Ceci prouve que la philosophie cosmique s'étayait bien du plus puissant instinct de l'Homme dont la Lune était le symbole.

Tous les Maîtres d'alors professaient l'identité du grand Monde, celui de l'univers, avec le petit Monde, celui de l’Être humain. L'Homme était le résumé, le miroir de la création universelle, la réduction mécanique et spirituelle des espaces interstellaires (ce qu'enseignait également Fludd).

Tous reconnaissaient également la notion du ternaire, autrement dit l'Homme triple dans son unité qui comprend l'élément esprit, l'élément âme et l'élément matière.

On enseignait alors aux étudiants que le macrocosme lui-même était également ternaire : 

  • Spiritus mundi : l'influx d'énergie divine
  • Anima mundi : le moteur de la vie phénoménale
  • Corpus mundi : la somme des trois mondes : divin, céleste et terrestre

La marche des astres avait une efficiente détermination sur les humains. De son côté, l'alchimie alexandrine avait établi les rapports existant entre les métaux et les astres.

Si nous reprenons le triangle précédent, nous avons en haut le Soleil, à droite la Lune, et à gauche l'ascendant. Mais nous pourrions tout aussi bien y placer Saturne, le plomb. Pourquoi ?

En effet, si l'on considère que l'une des bases de la compréhension de l'astrologie est l'analogie, on peut dès lors établir la figure suivante.

 

Nous avons le monde matériel et physique sous l'horizon, et au dessus, le plan universel et spirituel. La loi de création de Wronski appliquée à l'astrologie est très explicite sur ce sujet. Bref !

Lorsque quelque chose est lourd, ne dit-on pas que c'est du plomb, dont le symbole est Saturne. Or, si l'on veut « monter » à l'image de la montée apparente du Soleil au-dessus de l'horizon, pour atteindre le point haut - secteur X, analogie Capricorne - il y faut de l'effort, de l'action, analogie Mars, mais aussi du temps et de la persévérance, analogie Saturne.

Ce sont là, les deux maîtres analogiques associés à la maison I cosmique et horoscopique. Ce que l'on peut voir d'ailleurs dans l'horoscope du monde. 

 


Mais, sur cet horoscope des Anciens, on y verra également la Lune associée à Mars dans cette maison I qui contient l'Hora, ou Horoscope.

Dans son Traité des jugements généthliaques, Henri Rantzau nous dit bien que le « co-significateur » planétaire de la maison I est Saturne (p. 29). Mais, curieusement, il ajoute, je cite: « d'aucuns veulent cependant que la Lune et non Saturne soit co-significatrice de la maison I parce que la froideur et la sécheresse de celui-ci sont hostiles à la vie.

Rantzau n'avait peut-être pas bien lu Maternus et ne connaissait pas l'Horoscope du monde. Que voyons-nous sur l’écliptique? 

 

Les deux points où le Soleil semble s'arrêter, ce sont les deux pôles solsticiaux (solstice : sol-stare, le soleil s'arrête). Le Soleil a, à ces endroits, la même déclinaison nord ou sud pendant 3 à 4 jours.

En bas, le Capricorne, c'est Saturne, et en haut, le Cancer, c'est la Lune  ; ce sont là nos deux principaux astres chronocrateurs. Mais faites donc l'inversement dont parle Hermès, alors vous aurez le contraire : le bas deviendra le haut, le Capricorne, le secteur X, la 10e maison  ; le haut deviendra le bas, le Cancer, le 4e signe, la IVe maison, ce que nous reproduisons sur nos cartes avec nos maisons « horoscopiques » (ce qui n'est pas une raison pour changer le sens des maisons).

On voit donc ici le rôle éminent joué par la Lune et Saturne, les maîtres des points marquants de notre temps : l'hiver et l’été, tous deux célébrés autrefois par des fêtes du feu.

Je vous parlais à l'instant de la division du cercle par la ligne d'horizon nous situant ainsi deux plans, l'un physique et l'autre spirituel. Nous pourrions ici faire appel au symbolisme et à la mythologie. « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et. inversement» (Hermès).

Imaginons un arbre, l'un des thèmes symboliques les plus riches dont les interprétations s'articulent autour du Cosmos vivant. La Genèse nous révèle son rôle capital au début de la vie de l'Homme, mais passons. 

 


Il y a les racines, le tronc et les feuillages élevés vers le ciel. Il est facile de comprendre que l'arbre est le symbole de la vie dans son évolution perpétuelle, de même qu'il nous révèle l'évolution cyclique dont les saisons en sont le témoignage avec les feuilles qui poussent au printemps, s'épanouissent en été, changent de couleur en automne et tombent en hiver.

L'arbre est ainsi, non seulement symbole de notre vie, mais aussi le symbole des rapports qui s'établissent entre le Ciel et la Terre. Nourri de la terre et de l'eau, fortifié par le feu du Soleil, il s'élance dans l'air vers le ciel et les oiseaux viennent se poser sur ses branches. Connaissez-vous ce qu'on appelle « la langue des oiseaux » ? Qui est un langage cabbaliste !

Dans son Traité d'histoire des religions, Mircéa Éliade nous dit que l'arbre considéré comme ancêtre mythique d'une tribu est en rapport étroit avec un culte lunaire (vous connaissez le rapport Cancer-Lune : hérédité, famille).

Si le pôle du bas, la maison IV analogie Cancer, est « la porte des Hommes », le Capricorne, analogie de la maison X, est la « porte des Dieux ».

Ainsi donc, par le truchement des signes et maisons, Saturne et Lune sont inséparables. Saturne, c'est le tronc de l'arbre, tout comme il est pour nous la charpente osseuse qui fait tenir l’homme « debout ».

Vous pourrez remarquer par ailleurs que, dès qu'il s'agit d'une approche plus profonde dans l'étude de la personnalité, que ce soit par le cycle soli-lunaire ou autre, Lune et Saturne sont toujours présents.

Comme le dit fort justement Rudhyar dans « Le cycle de la lunaison », Saturne et Lune sont en relation du fait que tous deux travaillent à la construction de formes organiques, et il ajoute par ailleurs : « tandis que le cycle lunaire se réfère au flux même de la force de vie dans son champ d'action dualitaire, Saturne est un agent cosmique qui « focalise » dans l'organisme en formation une « volonté de force » qui est en vérité externe à cet organisme. Saturne, c'est la rigueur, la Lune, c'est la pensée ».

Dans son livre « De l'arbre de vie au schéma corporel », au chapitre intitulé  « le corps.de l'Homme, image du divin » , Annick de Souzenelle dit ceci « La pensée occidentale dressait jusqu'à ces dernières années un mur de séparation farouche entre le corps et l’âme. En dénonçant ce tabou, la psychologie, cette toute jeune science, a contré l'erreur mais n'a pas pour autant introduit la Vérité. Elle reste prisonnière de la dualité psyché-soma... »

« Or », ajoute-t-elle, « le soma (le corps) et la psyché (l’âme) ne sont qu'en vertu de leur participation à une troisième dimension de l’Être. Si tel n'est pas le cas, corps et psyché ne sont pas, ils existent ; le corps tout particulièrement n'existe alors qu’en vue de son meilleur fonctionnement pour un meilleur rendement de l'individu dans le cadre de la survie. »

« Si c'est le cas, le corps est seul, esclave de l'existence et finalement écrasé par elle. Au contraire, si c'est le premier cas, le corps est alors élément d'une trilogie, esprit-âme et corps, appelée à trouver l'harmonie qui permet de transmettre et de manifester le monde d'en haut, la pure vérité ».

Nous voici donc en présence de l'arbre de vie, celui qui était planté « au milieu du jardin. »


Regardez-le bien, on voit que le chemin direct qui va de Malkuth, la terre, à Kether, la Couronne suprême, passe par Hiesod, la Lune, et par Tipheret, le Soleil. C'est ici le pilier central, qui conduit à l’équilibre, autre attribut de Kether.

Où se trouve, dans un thème natal, le point de l’équilibre, voire même le point de la sérénité ? Les anciens l'avaient surnommé « la part de fortune ». Hélas, le sens des mots a été perdu dans une astrologie devenue trop matérialiste et le sens de fortune est assimilé à celui de l'argent.

Autrefois, fortune, appelée Fors puis Fors Fortuna, représentait le destin avec toutes ses inconnues ; c'était aussi la chance. Une statuette en or de Fortuna ne devait jamais quitter la chambre des empereurs. On nous relate que César, surpris par une tempête, dit à son pilote effrayé : « Que crains-tu ? Tu portes César et sa fortune ».

Plus tard, Fortuna devint ainsi la déesse de la chance et la corne d'abondance fut son attribut.

La part de fortune que nous connaissons en astrologie est basée sur les trois éléments de l'Homme trinitaire, donc sur la trilogie corps, âme et esprit, donc sur l'ascendant, la Lune et le Soleil, selon le triangle expliqué tout à l'heure. Ainsi, représente-t-elle à sa façon une sorte de synthèse de ces trois éléments. On l'appelle parfois l'ascendant lunaire

Le Soleil est le symbole de l'individualité qui recouvre les éléments formant ce qu'on appelle l’Être intérieur. Les bases de l'individualité reposent sur les facultés supra-conscientes,

Or, la connaissance intuitive est l'œuvre de la pensée supra-consciente comme il en est de même de toute idée de Dieu ou de tout concept: métaphysique.

Quant à la Lune, elle est le symbole de la personnalité soulignant le trait de caractère qui fait qu'un individu d'un même signe solaire est différent d'un autre. C'est la face extérieure, le point sensible du subconscient, le système d'habitudes, l'instinct.

De son côté, l'ascendant, ce point de notre incarnation, symbolise le tempérament fondamental, les facultés conscientes, révélant les réactions personnelles aux circonstances extérieures. Le tempérament est l'expression de la pensée consciente.

En fonction de ces trois points, il est regrettable que la part de fortune soit l'un des éléments incompris, voire ignorés, de la science astrologique. En la formant, on se rend bien compte qu'elle est en rapport aussi bien avec les signes du Zodiaque qu'avec les maisons « horoscopiques ».

Elle peut ainsi renseigner sur la force intérieure pouvant permettre de mieux répondre à l'appel de la vie, aider à mieux réaliser le « Moi » profond par sa présence en signes comme aussi bien à nous révéler le plan terrestre où se trouve « focalisée » l'expression personnelle de l’Être.

Le pilier central de l'arbre de vie confirme bien la valeur de ces trois éléments fondamentaux de l’Être trinitaire. En bas, Malkuth la Terre, ensuite Hiesod la Lune, l'eau ; au-dessus Tipheret le Soleil, le feu, et tout au-dessus, accomplissement avec Kether, Neptune et l'air - il est ici question de symbolisme.

Il existe une autre figure symbolique particulièrement intéressante, que vous connaissez certainement, et où la Lune possède également une place importante, figure pouvant être, non pas comparée, mais accolée à l'arbre de vie : je veux parler des chakras.

En effet, dans le corps humain, les sept Séphiroth situés au-dessous du triangle suprême de l'arbre de vie, sont représentés par les chakras, appelés aussi « centres psychiques ».

Les sept chakras, qu'on pourrait appeler l'anatomie astrale intérieure de l'Homme, se situent sur l'axe cérébro-spinal, plus exactement dans l'environnement psychique de cet axe.

Ces centres ont plusieurs significations selon le symbolisme qui leur a été donné par les Initiés. On peut les considérer comme les sept états ou niveaux de conscience, les centres de conscience cosmique. Ils sont en quelque sorte des modes d'approche au microcosme par les sept corps de l'Homme.

On dit aussi qu'ils sont les sept portes astrales par lesquelles l'âme peut s'échapper de sa prison terrestre, le « corps physique », et se mettre dans le courant des forces cosmiques.

C'est ici le Livre aux sept sceaux « écrit en dedans et en dehors » dont parle l'Apocalypse, et ceci fait référence à l'axe cérébro-spinal et au système du grand sympathique en leurs rapports avec les centres spirituels dynamiques.

Mais n'allons pas plus loin dans ce domaine et constatons simplement qu'en bas, Muladhara, ou « centre coccygien », qui représente le corps physique, est attribué à la Lune, mère du monde, que le centre cardiaque est attribué au Soleil, le corps mental supérieur, et que tout en haut, au centre coronal, nous trouvons Saturne.

Vous le voyez, tout se tient et l'on retrouve l'axe des solstices Cancer-Capricorne - Lune Saturne : la porte des Hommes - la porte des Dieux. Vous pouvez ainsi constater que l'astrologie n'est pas seulement une science prévisionnelle, et voir le rôle important joué par la Lune.

Aventurons-nous maintenant dans un autre domaine où il sera également question de la Lune. 

Qui d'entre-vous ne connaît, au moins de nom, le Tarot ? Il y est effectivement question de la Lune à l'arcane majeur XVIII - 18, nombre atomique de l'eau, symbole de vie, nombre toujours relié à 72 selon le rapport 1/4, respiration-circulation. Est-ce pour cela que la Lune a tant d'importance dans la science médicale ? La numérologie est, elle aussi, présente partout.

Mais quels rapports peuvent exister entre cet arcane XVIII et l'astrologie ?

En astrologie exotérique, il est évidemment en rapport avec la Lune, puisque c'est ainsi qu'on l'appelle, mais aussi « Lune d'épreuves » et encore « Crépuscule », qui précède la Lumière ou l'ombre.

Ce luminaire régit le monde astral avec toutes les bonnes ou mauvaises influences de ce plan.

On y fait référence au « Temple noir » où, dans les mystères anciens, les Initiés recevaient la 2e initiation (9 x 2 = 18, 9 étant le nombre de l'initiation).

Dans ce temple initiatique, la porte de sortie est parfois appelée « le Temple de 666 », ce nombre mystérieux dont parle l'Apocalypse et qui forme aussi le 18 par 3 fois 6.

Que signifie donc de particulier cet arcane de 18 ? Nous savons que la Lune indique le comportement inconscient, émotionnellement conditionné de l'homme.

Faisant partie de la « Cabbale », le Tarot n'est pas simplement un jeu de cartes mais il est essentiellement un livre original de la sagesse, une philosophie transcendante, un symbolisme astral des possibilités reflétées sur notre plan de luttes évolutionnelles ; c'est un miroir du destin ; c'est le Livre d'Hermès !

Ce système symbolique est composé de lames ou cartes qui nous présentent une vérité de trois manières :

  • une interprétation externe ou exotérique,
  • une interprétation allégorique,
  • une interprétation ésotérique.

Il est intéressant, pour ce qui nous occupe ici, de détailler sommairement tout le symbolisme contenu dans cet arcane. Que voit-on ? La Lune, évidemment, à la fin du crépuscule. Un chemin monte à travers un paysage aride et désert passant entre deux tours représentant les gardiens de l'inconnu.

La Lune qui éclaire ce paysage laisse tomber quelques gouttelettes, interprétées soit comme des larmes, soit comme des gouttes de rosée. À gauche, au pied de l'une des tours, se trouve un chien, emblème de la flatterie, mais aussi de l'amitié ; il aboie à la Lune. De l'autre côté, se tient un loup, emblème des inimitiés, et qui hurle également à la Lune.

Au premier plan, un étang sombre duquel sort en rampant une écrevisse, emblème des bas instincts de l'Homme.

« Nous sommes à la fois écrevisse (par le sympathique) et saurien (par la moelle épinière) mais nous ne vivons que par la couche supérieure de notre psyché » nous dit le docteur Jung.

Cet arcane 18 représente non seulement les dangers qui sont en nous-mêmes (c'est le sens de l’écrevisse) et qui peuvent retarder notre évolution en nous tirant par le bas. Ce sera :

  • Complexe de l'entourage, force familiale et toutes sortes d'attaches,
  • Les habitudes de la vie, les façons habituelles de penser et qui sont devenues une telle partie de nous-mêmes qu'on ne les voit plus (on ne peut donc pas les vaincre…)
  • Les tendances instinctives de la libido qui se présentent de temps à autre et peuvent engendrer toutes sortes de perversions (il faut prendre ici la libido dans un sens large : la force de vie).

Cette partie de l'Initiation indiquée par l'arcane XVIII consiste donc en la conquête progressive de soi-même sur un plan toujours plus élevé. C'est tout le sens de l'axe du méridien FC-MC mais à condition - et ici je cite encore Jung - de ne pas être comme ces angelots dont la capacité est réduite à une tête et deux ailes, comme si le restant de notre organisme était inexistant.

Or, il s'agit ici de ne pas faire l'ange pour faire la bête, selon un dicton connu, mais de rester bien planté sur notre maison IV, réservoir de nos forces vitales ; à nous de savoir la maîtriser et l'utiliser parce qu'elle contient de grandes forces créatrices - d'où l'importance des maisons lunaires dans l'interprétation.

Vous remarquerez - et c'est une lapalissade de le dire - que l'arcane 18 est entre l'arcane 17 et l'arcane 19.

Le XVII (17), c'est l’étoile des mages, symbole de l'astrologie occulte ayant un rapport spécial avec l'enseignement cosmogonique. Cet arcane signifie également l'espérance, dont on dit qu'elle est un emprunt fait au bonheur. Or, l'espérance n'est pas possible sans la confiance en l'avenir ; nos élans spirituels seraient sans raison et sans possibilité de réalisation s'il n'y avait pas un avenir glorieux devant nous.

Les épreuves sont signifiées par l'arcane 18 et celui qui saura gravir le chemin désert apercevra de l'autre côté le Soleil de l'arcane 19 (XIX), la lumière resplendissante.

C'est l'arcane de la transmutation et c'est ici que commence le « Grand Œuvre Alchimique », arcane 19.

Regardez le symbole : deux enfants devant un mur fait de cinq briques superposées - briques façonnées par l'Homme, donc un travail personnel. Le nombre 5, c'est la quintessence : c'est la force, la lumière, la beauté, l'innocence et la joie.

C'est ici tout le sens de cette phrase « évangélique » : si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux ».

Tout au long de notre histoire, de nombreux médecins et physiciens ont observé l'existence de rapports entre le cycle lunaire et l'équilibre psychique, émotionnel et physique.

Nous savons que le Soleil produit l'énergie qui rend notre terre habitable et cette énergie nous arrive sous forme de radiations couvrant tout le spectre électro-magnétique, et ce sont les couches externes protectrices de l'atmosphère qui font barrière aux radiations dangereuses pour la vie.

La Lune ne produit par elle-même aucune radiation ; par contre, nous savons qu'il existe une interaction entre elle et le Soleil. Je ne vais pas vous décrire tout cela mais vous savez que la force attractive de la gravitation entre la Lune et la Terre varie constamment en fonction des positions relatives de la Terre, de la Lune et du Soleil : au maximum, quand ils sont alignés tous les trois, donc, Nouvelle et Pleine Lune ; au minimum quand ils sont en quadrature, ce qui explique le phénomène des marées.

Or, il faut bien se rendre compte que si la gravité exerce une influence sur l'eau des océans, elle agit aussi directement sur l'eau du corps humain, lui-même composé de 80% d'eau et de 20% de solides. Ceci explique sans doute les saignements excessifs lors de la Nouvelle et de la Pleine Lune

D'autre part, le champ magnétique de la terre se trouve modifié par les champs magnétiques du Soleil et de la Lune. L'organisme humain se trouve perturbé par ces modifications qui détruisent l'équilibre établi au niveau de notre corps entre nos divers organes internes et notre environnement.

Le système nerveux devient plus sensible parce que la propagation de l'influx nerveux est modifié. Ceci semblerait bien indiquer une corrélation significative des phases de la Lune avec les attitudes violentes et destructives pouvant apparaître avec les périodicités lunaires doublées parfois de pulsions sexuelles très nettes, souvent à l'origine des violences commises.

De tous temps, la Lune a été associée à la vie des peuples ainsi qu'aux diverses religions et aux grands évènements à venir, souvent de façon fort brève et mystérieuse, comme nous le verrons plus loin.

Il est un fait que, toujours, les Hommes ont eu une religion et que le Soleil était le plus souvent le symbole de Dieu.

Lorsque vint le temps des Poissons, lorsque pour la n-ième fois le point précessionnel a coïncidé avec le point vernal, ce fut la religion dite révélée, comme étant un accomplissement de toutes les fêtes religieuses de ce temps des Poissons.

Comme cela l'était auparavant, elles sont pratiquement basées sur le calendrier solaire qui est celui des saisons, fêtes qui reviennent donc à dates fixes selon la position du Soleil sur l’écliptique. Oui ! Toutes sauf une, celle de Pâques, la résurrection, le grand mystère divin.

Issu du judaïsme, Pâques est en effet basé à la fois sur le Soleil et sur le calendrier lunaire. Pour les Juifs, Pâques, commémorant la sortie d’Égypte, se célèbre tous les ans le 14e jour de la Lune après l’équinoxe de printemps et peut ainsi tomber un jour quelconque de l'année.

Pour les chrétiens, Pâques sera toujours célébré un dimanche, « Dies Soli », le jour du Soleil. Ce sera toujours le premier dimanche qui suit la Pleine Lune après l’équinoxe de printemps (alors que Noël est basé sur le solstice d'hiver, lors de la remontée du Soleil, et peut ainsi être n'importe quel jour de la semaine).

L'année dite « ecclésiastique », avec ses fêtes mobiles, est donc bien basée sur le calendrier lunaire.

Il existe dans l'Apocalypse des passages mystérieux et symboliques où il est particulièrement question de la Lune associée à la Femme « puis un grand signe parut dans le ciel : une femme revêtue du Soleil, la Lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de 12 étoiles ». (XII-1).

Peut-être connaissez-vous également cette belle page de l'astrologie kabbalistique d'après Robert Fludd, médecin anglais (1574) qui pratiqua également la magie et fut alchimiste convaincu. On y voit la Femme, la mère du monde, manifestant et transmettant la volonté de Dieu, tandis qu'au dessous, l'esprit simiesque de l'Homme sensuel s'efforce de comprendre l'univers. La Lune y figure deux fois : le sexe et le sein. Quel symbolisme !

Autrefois, dans mon Armorique, le gui, le « deur derhue l'eau de chêne », était cueilli par les druides au cours d'une cérémonie religieuse, le 6e jour de la Lune. Au pied de l'arbre, on immolait deux taureaux blancs (vous savez que la Lune est exaltée dans le signe du Taureau).

Ceci se passait vraisemblablement au cours de la lunaison de novembre (comme le rapporte Pline), donc dans le signe du Scorpion qui marquait le début de l'année celtique.

Le gui était le symbole de l'immortalité et de la régénération ; on le cueillait avec une faucille d'or symbolisant le croissant lunaire. L'arbre, le chêne, était symbole de force et sagesse.

Le gui, dont les vertus thérapeutiques étaient connues depuis la plus haute antiquité, parce qu'il s'oppose à l'action des forces éthériques néfastes ; on dit en médecine anthroposophique qu'il est pratiquement le seul médicament capable actuellement de renforcer les défenses de l'organisme dans le sens d'une structuration.

On sait que c'est dans le Scorpion que se célèbrent les fêtes, pratiquement conjointes, de la Toussaint (de tous les saints) et des morts, donc de ceux qui ont franchi la « Porte supérieure » et sont entrés dans l'immortalité.

Vous savez aussi que l'axe Taureau-Scorpion est celui du métabolisme, dont l'équilibre des deux fonctions : anabolisme et catabolisme nous maintient en bonne santé. C'est l'axe Éros-Thanatos. La Lune y possède une grande influence.

D'une manière générale, satellite de la Terre, il apparaît bien que la Lune ait toujours joué un rôle tout aussi important, parfois même plus grand, que celui du Soleil.

La répétition des cycles géophysiques, jour solaire et jour lunaire, a certainement marqué les rythmes vitaux à leur base. On pourra ainsi constater que cette dualité de temps cosmique, l'un basé sur le calendrier solaire, l'autre sur le calendrier lunaire, nous inspire cette opposition traditionnelle entre le rationnel, le conscient qu'est le Soleil, et l'irrationnel et l'inconscient qu'est la Lune.

Il est certain que le jour solaire apparaît régulier, rationnel, et que le jour lunaire présente quelque irrationalité parce qu'il semble être en contre-temps avec le Soleil. 

De là, la naissance de mythes dans le monde entier et l'idée que ces deux influences agissent non seulement au niveau de notre corps mais aussi dans les structures de notre cerveau et, par conséquent, sur la nature même de notre pensée.

Cette dualité fit du Soleil un dieu et de la Lune une déesse, et n'a probablement pas été sans importance au cours des ères de civilisation.

La Lune était liée à la propre vie de l'Homme, à sa conception et à sa naissance. Elle était la déesse Mère et c'est pourquoi le calendrier lunaire primait sur le calendrier solaire, son usage n’était pas le même.

Parmi les ères de civilisation, il y eut l'ère du matriarcat et il est vraisemblable que fut autrefois le cas de la Chine, l'empire du Milieu placé sous le Cancer. Le matriarcat reposait sur tout ce qui fait la joie de l'existence, la vie elle-même avec ses émotions dont les forces qu’elles dégagent peuvent être aussi puissantes que mystérieuses. C'était le culte de la famille, et l'Homme chassait pour apporter la nourriture.

Faut-il dès lors penser que ce besoin de nourriture a obligé les hommes à parcourir d'autres territoires, affrontant alors d'autres hommes ? Le culte de la Déesse a été vaincu par la domination du mâle qui avait la force pour lui et pouvait l'imposer. Le Soleil l'a emporté sur la Lune.

Le monde y a certainement perdu et n'a pratiquement plus connu le repos. Il est également permis de penser que la première institution culturelle stable exprimant la domination du patriarcat remonte à l’Égypte, lorsque le pharaon s'est cru l’incarnation du dieu Râ, le Soleil.
 

Mais revenons à la Lune elle-même.

Vous le savez également, la Lune ne tourne pas autour de la Terre en décrivant.une circonférence parfaite, mais une ellipse dont l'excentricité est plus grande que celle de la Terre.

C'est pourquoi la distance de la Lune par rapport à la Terre varie constamment. Au plus près, c'est le périgée (environ 363 300 kilomètres) et au plus loin c'est l'apogée (environ 405 400 kilomètres), la distance moyenne étant de 384 400.

Plus un astre est près, plus il semble aller vite, tandis qu'il semble ralentir lorsqu'il est plus loin, et par conséquent sa révolution est plus lente, ce que vous pouvez constater avec les planètes trans-saturniennes.

À l'apogée lunaire, le foyer de l'ellipse s'appelle Lilith dont on dit qu'elle est le principe féminin de la Lune et le symbole de l’érotisme.

On a accordé à Lilith une influence mythique qui a pris curieusement une plus grande importance depuis quelques années. Il y a là-dessus toute une littérature et ceci a coïncidé avec la montée de l'érotico-pornographie sur nos écrans et dans nos revues.

Or, Lilith, vous le voyez, n’est pas un astre et a moins d'importance que la tête du Dragon ; d'un côté un foyer, de l’autre un point de croisement.

C'est surtout Hécate, la petite-fille d’Hélios, le Soleil, qui est dangereuse. Symbolisant les Ténèbres, c’est elle qu’on devrait appeler la « Lune noire », et non pas Lilith, car c’est la Lune invisible, le premier jour d’une nouvelle phase Luni-Solaire, qui peut être dangereux lorsque les deux luminaires ne sont pas séparés, car alors Hécate peut menacer la vie.

Voici le thème de Landru ; vous le trouverez sans Lilith dans « L'Astrologie lunaire » de Volguine, avec commentaires sur Hécate. Ce thème, vous le voyez, est instructif : Soleil 22° Bélier, Lune 24° Bélier et Jupiter 26° Bélier.

 

Donc, dans son « Astrologie lunaire », Volguine appelle bien « Lune noire » ce qui est « Hécate ».

Au sujet de Landru, il dit : « Hécate, dans la 12e maison solaire, celle du subconscient, dénote un psychisme maladif, déréglé, anormal, allant jusqu'au sadisme ».

À cause des bons aspects qu'il contient, il paraît que ce thème rendait les astrologues perplexes ! Et pourtant, s'ils avaient utilisé les aspects pentagonaux, ils auraient remarqué le trédécile 188 entre Jupiter maître de VIII avec Mars en IV et dispositeur de 6 planètes, et le 108 entre Saturne en VIII avec Mercure en XII, horoscope et solaire.

Il faut donc souligner ici l'importance des maisons « d'Eau », frappées par des dissonances pentagonales de 108°.

Voici par ailleurs les commentaires faits dans l'Almanach Chacornac de 1963 dans l'article intitulé « Lune Noire-Lilith » pour le même thème « dans ce thème, Lilith placée en pointe de XII (domification Placide, évidemment) souligne la fin tragique de Landru. Elle influence de façon sinistre l'amas planétaire en Bélier ».

C'est tout de même très « circonstancié » !! Pour l'auteur de cet article, le responsable, c'est Lilith.

Mais au fait pourquoi seulement Lilith ? Il faut être logique ! Ne peut-on, comme pour le Dragon, parler de l'autre point opposé et qui s'appelle, dit-on, « la queue de la Lune noire », mais aussi Priape, comme le faisait Néroman ?

Priape, fils de Dionysos et d'Aphrodite - belle hérédité ! - était le symbole de la prospérité, représentée par une corne d'abondance.

J'ai tout simplement voulu vous démontrer que la Lune avait marqué non seulement nos civilisations, mais que son influence réelle se trouvait exprimée dans toutes sortes de légendes et de mythes, que la science, peu à peu, vient justifier.

Les mythes sont remplis d'images poétiques et contiennent à n'en pas douter un enseignement qui développe la compréhension des choses de l'univers, parce qu'il est certain que la mythologie raconte l'univers.

Voici d'ailleurs la géométrie des mythes reportée sur le Zodiaque.

  • sur l'axe des solstices : les mythes constitutifs qui donnent naissance aux légendes, moyen d'éducation, d'évolution personnelle ou collective.
  • sur l'axe des équinoxes : les mythes relatifs, qui donnent naissance aux fables destinées à impressionner l'âme ou l'esprit.

 

Puisque la Lune possède une telle importance, qu'elle est porteuse de Mystères, de puissances et de pouvoirs, puisqu'elle est le symbole de notre inconscient, le témoin de notre comportement, de nos pulsions instinctives, de nos habitudes, de nos désirs cachés, de nos phantasmes, elle doit aller de pair avec le Soleil et aussi avec la Terre représentée sur nos cartes astrologiques par les maisons « horoscopiques ».

Assurément, dans un thème, Soleil et Lune figurent bien à leur place écliptique dans les maisons « horoscopiques », mais ils doivent tous les deux, comme pour l'ascendant, déterminer des maisons « solaires et lunaires », qui interviendront dans l'interprétation, surtout si l'on veut pousser un peu plus loin l'investigation psychologique.

Évidemment, ce sera plus difficile, mais apparaîtront alors plus clairement les plans du conscient et de l'inconscient qui sont partie intégrante du « Soi », celui-ci représenté par le thème tout entier.

Sans doute cela exige-t-il de monter les cartes du ciel autrement, ce que permet précisément la méthode antique de domification avec maisons égales, comme vous pouvez la voir exprimée dans mon ouvrage paru chez Dervy et intitulé « Les maisons égales, retour à la Tradition ».

Voici un autre thème avec les trois références de maisons : Soleil, Lune et Horoscope.


C'est le thème de Vacher, un assassin ! Que voit-on ? Ici, Hécate est absente. Une conjonction serrée Lune-Neptune en maison horoscopique VIII qui agit sur le plan psychique de manière assez forte en Bélier (la tête). Le Soleil en III « horoscopique » agit sur le mental mais il se situe dans la 8e lunaire, et cette maison, par le truchement de Mercure en III horoscope et 8e lunaire est reliée par un aspect 108 (ou trédécile) à Uranus en 4e lunaire, lequel est en dissonance quadrat à cette conjonction Lune-Neptune et en trigone au Soleil - ce qui masquait évidemment ce trédécile sur Mercure si on ne pratique pas les aspects pentagonaux.

On peut ainsi remarquer dans ce thème l'importance des maisons lunaires « d'Eau » : 4 et 8. La 12, représentée par Neptune (donc liaison de 1 à 4), joue un rôle éminent.

Même importance pour les maisons « horoscopiques » : Soleil maître de XII en 8e lunaire et Mars maître de VIII « horoscopique » situé en IVe horoscopique.

Tout ceci fait assez bien ressortir l'importance des maisons lunaires plus particulièrement adaptées aux problèmes de l'inconscient, dont la nocivité apparaît bien dans ce thème, surtout si l'on n'oublie que la 8e, qu'elle soit « horoscopique, solaire ou lunaire » est le secteur de l'inconscient personnel où se rencontrent tous les refoulements et les comportements incontrôlés.

En effet, à propos des « maisons d'eau », qu'on appelle aussi le triangle des « finalités », des obstacles, mais aussi, et surtout, le triangle de l'inconscient, dont la Lune est précisément le chef de file, comment peut-on, dans une analyse plus poussée, ne pas les examiner en les faisant figurer sur le plan lunaire comme on le fait pour les maisons « horoscopiques », avec toutes leurs significations analogiques et leurs maîtrises planétaires ?

C'est bien la IV - analogie Cancer où trône la Lune - qui est le pôle de l'inconscient, lequel contient tout ce qui ne s'explique pas, mais aussi, pôle de nos instincts, le fondement de nos attitudes émotionnelles.

À droite, se trouve la VIII - analogie Scorpion -, le pôle de notre inconscient personnel, où règne Pluton. Il faut dépasser ici le seul sens d'héritages et de mort de l'astrologie populaire.

Sur le plan psychique, c'est le lieu où « montent » et remontent à la surface, cherchant à s'extérioriser, tous les contenus inconscients de la IV et qu'il faudra assumer si l'on ne veut pas tomber dans des déviations dangereuses.

C'est Pluton qui ramené à la surface tout ce qui se trouve noyé dans les profondeurs de notre inconscient et qui peut brusquement exploser, ces tensions et troubles émotionnels pouvant se transformer en violences sexuelles ou criminelles, qui poussent également soit aux névroses soit à l'autodestruction, car l’Être, en ce cas, ne s'appartient plus. Il faut ici « mourir ou renaître », selon l'expression de Goethe. J'ai relevé cette phrase quelque part : « Il n'est jamais de vraie renaissance sans ressourcement préalable ».

Le 3e pôle de cette trinité est la XII - analogie Poissons - pôle de l'inconscient collectif où peut se manifester davantage l'animus-anima, l'image de l'autre sexe.

Sous l'influence de Neptune, tout peut se dissoudre, secteur dangereux où l'Homme cherche à réaliser ses propres rêves, comme aussi bien refuser de vivre ou de s'adapter. Montée ou chute ? En tous cas, un absolu dans un sens ou dans l'autre, selon le symbole des deux poissons reliés.

Un dernier thème pour illustrer les maisons « lunaires » associées aux solaires.


Cette jeune fille rentre ce mois-ci dans un couvent ; elle est rayonnante et pleine de vie. Qu'est-ce donc qui a motivé ce que d'aucuns qualifieraient de « fuite » et d'autres, au contraire, une « expression de joie » ?

Mais c'est tellement plus probant en faisant intervenir les maisons solaires et surtout les lunaires qui révèlent l'inconscient, et qui explicitent bien les motivations profondes.

Ici, la Lune - la « pars fortuna » - se situe deux fois en IX, dans ce lieu appelé « Pietas » et aussi « Deus », Dieu, où règnent non seulement Jupiter mais aussi le Soleil.

Certes, je n'oublie pas toute la puissance du Scorpion dans ce thème avec Soleil, ascendant, Mercure et Neptune, bien reliés au maître.

Les signes d'eau sont ici bien reliés, et dans ce Scorpion là, ce ne fut pas l'angoisse d'un Kierkegard, le philosophe religieux et pessimiste du Danemark, pas davantage la « fuite ». On pourrait dire plutôt « projection », non pas dans le sens où le comprenait Jung, avec un rejet ou un report sur autrui, mais ici, c'est le passage délibéré par la « Porte supérieure » qu'est le Scorpion, non par peur de vivre, mais au contraire pour vivre autrement - ce qui justifie pleinement Goethe : « Meurs et deviens ».

« Fuite en avant », dirait un psychiatre. Oui, certes ! Mais d'une autre manière ; et je fais miens ces propos du docteur Ferrière dans le tome II de Typocosmie, au sujet de l'élément « eau », ici le plus puissant, type « sensoriel » selon Jung, certes, mais « sensibilité aux rythmes cosmiques et aux appels d'ordre spirituel », effectivement, car l'eau c'est aussi le lien de l'âme avec l'esprit créateur ».

Parmi les indications d'un célibat religieux possible, on donne plusieurs caractéristiques principales :

  • Une grande puissance de Saturne, soit en IX soit en III, et envoyant sur l'ascendant ou son gouverneur un trigone ou une opposition,
  • La Lune dans ces mêmes lieux et dispositions ou conditions,
  • Saturne, Jupiter, Lune en I, III ou IX.

Quant au célibat pur et simple, on rencontre très souvent Vénus en XII.

Or, que voit-on dans ce thème ?

La Lune, maître de IX par le Cancer est en 9e solaire et IX horoscopique, bien reliée à Mercure de VIII, en 5e lunaire. Saturne est en maison 9 lunaire dont Neptune, le maître, est en I horoscopique. Les deux maisons V, solaire et horoscopique, se situent en 9 lunaire. La 9 est le secteur de la religion ; la 5, de l'amour. Il s'agit ici de l'amour de Dieu, et les deux maisons I solaire et horoscopique sont en 5 lunaire. La part de fortune, dont je viens de vous dire l'importance, souvent mal comprise, se trouve conjointe à la Lune (puisque Soleil et Ascendant sont en conjonction). Et cette part est en 9e solaire et horoscopique.

Certes, on aurait pu conclure à une possibilité de célibat uniquement par la présence de Saturne en V horoscopique, on a même Vénus en XII.

Avant de clore, juste quelques lignes sur les « axes lunaires ».

Les deux axes lunaires : Lilith et le dragon

Savez-vous qu'il existe un rapport basé sur le cycle précessionnel du point vernal, dans le rythme des deux axes lunaires que sont le Dragon et Lilith ?

Le Dragon fait un tour complet autour du Zodiaque dans le sens contraire des signes en 18 ans et 224 jours, tandis que Lilith fait le même tour, mais dans le sens des signes, en 8 ans et 8 mois.

Ces deux éléments se rejoignent tous les 6 ans. Au bout de 6 années tropiques, cette conjonction se renouvellera avec un décalage de 244°pour Lilith et de 116° pour le dragon.

Au bout de 18 ans, la 3e conjonction se fera avec un décalage de 12 par rapport au point de départ. Il faudra donc 540 ans pour que cette conjonction se retrouve exactement au point de départ.

540 ans, cela nous fait tomber dans le cycle précessionnel, puisque c'est le quart d'une ère preessionnelle de 2160 ans.

Peut-être y aurait-il, dans ces cycles, quelque chose qui mériterait une recherche pour voir s'il y a une incidence quelconque dans le destin par rapport aux planètes et aux maisons réceptrices. Je ne crois pas que cette conjonction soit sans importance

De toutes façons, en méditant là-dessus, on se rend compte combien notre univers est une fantastique mécanique dont la Lune est bien l’une des aiguilles sur le cadran de cette merveilleuse horloge cosmique qui rend gloire à l'Horloger qui l'a créée

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