LES SEPT TYPES PLANÉTAIRES, par Maurice BOUÉ DE VILLIERS

En astrologie, les planètes sont moins des astres au sens matériel que des individualités psychiques supérieures ou des dieux cosmogoniques. Nous ne croyons pas qu'il soit possible d'imaginer, exclusion faite des composés et des intermédiaires qui en dérivent, un type qui ne soit pas contenu dans ce prisme septenaire où se condensent les dominantes des caractères.

   Article original publié dans la revue "Le voile d'Isis" n° 43, juillet 2013

La théorie des types planétaires s'appliquant à la dominante des caractères humains classifiés en un septénaire synthétique, embrassant toutes les ·modalisations et leurs variantes, intéressa naguère au plus haut point l’esprit subtil et intuitivement scientifique de Goethe. Les personnalités humaines prismées en sept astralités sont, en effet, bien faites pour étonner les esprits investigateurs, surtout si l’on considère - rapport indirect mais significatif - la dénomination des jours presque universellement dérivée du nom des astres classiques de notre système solaire. Dans les idiomes germaniques comme dans les langues latines, la similitude de ces dénominations apparaît : soldi, ou dimanche, en allemand sonntag (jour du soleil), lundi, monntag (jour de la lune) et jusqu'à cette étonnante signification attributive de dontertag, jour du tonnerre, c'est-à-dire de Jupiter, et freytag, jour de Freya, la déesse analogue à la Vénus des races gréco-latines.

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Les jours de la semaine, cathédrale de Strasbourg
Le symbole de chaque planète est opposé au jour correspondant

Il y a une correspondante révélatrice d'une tradition quasi-universelle, d'où toute idée de coïncidence doit être exclue,·et ce depuis des temps immémoriaux. Ecbatane, la ville des nuages, était, comme on sait, entourée de sept enceintes diversement colorées dont chacune correspondait à un astre, et cette même idée de symbolisation se retrouve dans certains temples hindous et persans et même jusque chez certaines tribus.

Il faut reconnaître que l'identité de cette science occulte aujourd'hui si mal connue qu'est l'astrologie affecte chez tous les peuples une tendance vers l'unité qui n'est pas le propre des sciences modernes.

Au seul point de vue pratique, la classification des caractères déterminés par leurs correspondances astrales est d’un réel intérêt ; il y a là un point de repère non inutile aux études psychologiques où les types composés et intermédiaires trouvent aussi leur place.

Mais on se fait, de nos jours, parmi les profanes, un assez fausse et superficielle idée du sens astrologique. Comme le remarque Schuré, « les sept sphères rattachées à sept planètes symbolisaient jadis sept principes, sept états différents de la matière et de l'esprit, sept mondes divers que chaque homme et chaque humanité sont forcés de traverser dans leur évolution à travers un système solaire. Les sept Génies ou les sept Dieux cosmogoniques signifiaient les esprits supérieurs et dirigeants de toutes les sphères issus eux-mêmes de l'inéluctable évolution. Chaque grand Dieu était donc pour l'initié antique le symbole et le patron de légions d'esprits qui reproduisaient son type sous mille variantes et qui, de leur sphère, pouvaient exercer une action sur l'homme et sur les choses terrestres. Les sept Génies de la vision d'Hermès sont les sept Dévas de l'Inde, les sept Amshapands de la Perse, les sept grands Anges de la Chaldée, les sept Séphiroths de la Kabbale, les sept Archanges de l'Apocalypse chrétienne. »

En astrologie, les planètes sont donc moins des astres au sens matériel que des individualités psychiques supérieures ou des dieux cosmogoniques.

Ainsi le Soleil, l'Apollon des Grecs, détermine chez l'être qu'il influence le caractère léonien, rayonnant et fécondant, la Lune, Phébé, le caractère passif, rêveur, émotionnel, caractère que le dicton populaire a si justement résumé dans le mot « lunatique ». Mars est la planète des caractères « martiaux », actifs et loyaux au bénéfique, brutaux sous l'influence maléfique de l'astre, car la caractéristique de chaque type n'exclut pas la tendance originelle de tout être vers le bien ou le mal. Le guerrier et le bourreau accomplissent, l'un au bénéfique, l'autre au maléfique, le même acte, déterminent objectivement le même effet.

Mercure est le dieu des êtres versatiles, subtils et experts en toutes choses ; il suscite l'orateur, l'avocat, le commerçant. Jupiter, l'astre des Dominations et de la Sagesse, crée le mage et l'homme d’État. Vénus, la déesse de la Grâce, de l’Amour et de l'Art, éveillera l'artiste et la courtisane, tous deux beaux, celui-là dans son œuvre, celle-ci dans ses attitudes ou par le charme de son corps. Saturne enfin, le vieillard, l’aîné des dieux, donne l'expérience et la science ; maléfiquement, il préside au sabbat, en son jour le samedi, et incite à l’œuvre ténébreuse des goètes et sorcières.

Incarnant ces types planétaires dans la société, tout chef, quel qu'il soit, figurera le solarien, le poète, le lunarien, Mars réalisera le guerrier sous toutes ses formes, militaire, explorateur, pamphlétaire, Mercure le commerçant ou l'orateur, Jupiter l'homme d’État, Vénus l'artiste et la courtisane, Saturne l'homme de science.

Dans un même ordre d'idées, le Soleil représente le Génie, la Lune le Rêve, Mars l'Action, Mercure l'Adaptation, Jupiter l'Ordre, Vénus l'Amour et Saturne la Pensée.

Toute méthode entraîne à des spécifications nouvelles. Dans une même classe d'individus généralisée réapparaitra la classification astrologique. Parmi les artistes, par exemple, le Vinci réalisera par son génie multiforme et rayonnant le type solarien, Botticelli par sa rêverie le lunarien, Ribéra par sa fougue le marsien, le Titien par sa maîtrise dominatrice et opulente le jupitérien, Raphaël par sa grâce innée le vénusien et Michel-Ange par la contention de sa pensée géante le saturnien.

En outre, il faut observer que tout être, en gardant invétéré son type fondamental, traverse durant sa vie sept périodes. Les astrologues divisent la vie humaine en sept phases :la Lune règne pendant la gestation, Mercure agit durant l’enfance de 1 à 14 ans, Vénus pendant la puberté de 14 à 28 ans, le Soleil de 28 à 42 ans, Mars de 42 à 56 ans, Jupiter de 56 à 70 ans, et enfin Saturne de 70 à 84 ans. Les périodes suivantes sont un recommencement du cycle, ce que le dicton populaire appelle fort justement « le retour à l'enfance ».

Toutefois, malgré ces périodes, le caractère fondamental persiste, note dominante. C'est ainsi que, comme le fait remarquer Papus, le Mercurien sera juvénile même à 60 ans et le Saturnien réfléchi et prudent dès l'enfance. Le Vénusien vibrera à l'amour jusqu'à la mort et le type solarien, que les Grecs symbolisèrent par Apollon, donnera l'illusion d'un perpétuel rayonnement et d'une éternelle Jeunesse, comme si Jouvence l'eut baigné de son onde lustrale.

Ce simple aperçu montre faiblement l'intérêt que suscite l'étude de la psychologie mise au point par l’astrologie. Nous ne croyons pas qu'il soit possible d'imaginer, exclusion faite des composés et des intermédiaires qui en dérivent, un type qui ne soit pas contenu dans ce prisme septenaire où se condensent les dominantes des caractères. Vue de ce seul angle, l'Astrologie apparaît comme un miroir magique où se reflète et se résume, dans une magnifique synthèse, l'âme une et multiple de l'Humanité même.

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