- LA PRÉHISTOIRE DES DEGRÉS MONOMÈRES
par Alexandre VOLGUINE - À PROPOS DE MONOMÈRES ET DE DEGRÉS-SIGNES
par Claude TROGLER - LES ASCENDANTS DANS CHAQUE SIGNE ET LES DÉCANS ÉGYPTIENS
par Charles-François DUPUIS et Joseph SCALIGER - LE CALENDRIER THÉBAÏQUE
par Pierre CHRISTIAN - LE CALENDRIER THÉBAÏQUE
par ELY STAR - LES DEGRÉS SYMBOLISÉS DU ZODIAQUE
par CHARUBEL traduction et commentaires de Maurice PRIVAT - UNE DESCRIPTION DES FIGURES ET DEGRÉS DU ZODIAQUE
par RAPHAÊL - LES DEGRÉS DU ZODIAQUE SYMBOLISÉS DE LA "VOLASFERA"
traduit par SEPHARIAL et Maurice PRIVAT - LES CORRESPONDANCES SYMBOLIQUES DU ZODIAQUE
par André COSTESÈQUE - LES 360 DEGRÉS DU ZODIAQUE
par André COSTESÈQUE - DES DEGRÉS MONOMÈRES AUX LIPTIKAS HINDOUES
par Alexandre VOLGUINE
Sans doute bien d'autres sujets se prêtaient mieux à être traités par un chercheur n'ayant que fort peu livré de ses travaux au public exigeant que constituent les lecteurs de cette revue, mais il est parfois bon de se montrer hardi et de s'efforcer de raviver certaines flammes.
Si je me suis décidé à écrire cet article, c'est donc uniquement dans le but de proposer à d'autres le fruit de deux années de recherches dans une voie qui me semble de plus en plus prometteuse. Certes, il ne s'agit pas là de conclusions péremptoires et définitives mais, le plus souvent d'indications permettant d'orienter une recherche ultérieure, de préciser certaines études ou de susciter d'autres vérifications, à plus grande échelle ou dans des domaines proches.
Avant de faire un choix, il semblait indispensable de bien prendre conscience des données disponibles. Selon A. Volguine, "toutes les significations des degrés doivent être classées en trois groupes:
- A. Les listes traditionnelles dont font partie le Calendrier Thébaïque et la Volasfera,
- B. La division des degrés en catégories différentes,
- C. Les listes modernes comme celles de Charubel (popularisée par Janduz), Maurice Wemyss et leurs continuateurs parmi lesquels il faut citer en tout premier lieu l'astrologue américain Marc Edmund Jones" (4).
De la catégorie "A", il y a, pour la Volasfera, la traduction de Maurice Privat, publiée aux Cahiers Astrologiques et la version abrégée de Hadès, dans son Manuel complet d'astrologie scientifique et traditionnelle. Pour le calendrier thébaïque, par contre, les versions sont bien plus nombreuses: P. Christian (Pitois) dans "L'Homme rouge des Tuileries" et "Histoire de la Magie", le présente comme venant d'un ouvrage d'Auger Ferrier, dont la liste est peu différente de celle d'Eben Ezra. Ely Star, dans son ouvrage d'astrologie onomantique "Les Mystères de l'Horoscope", reprend cette liste, qui semble aussi coïncider sensiblement avec celle de Scaliger commentant Firmicus Maternus. La liste Costesèque, enfin, relève de la même filiation, puisque, selon Hiéroz, elle coïncide avec la liste Christian avec un décalage de 1°, puisque "Quand Christian ou Scaliger disent: Degré 1, il s'agit de l'espace du 1er degré, c'est-à-dire compris entre 0° et 1°... Or Costesèque considère que 30e degré, c'est le point 30° ou 0° du signe suivant. Il a donc remplacé les degrés 30e d'un signe de Christian ou de Scaliger par 0° du signe suivant... " (5).
On voit donc la catégorie "A" se réduire à une relative unité: deux sources diversement retranscrites et d'une indiscutable antiquité, ou du moins longuement éprouvées.
Les listes du type "B" sont bien plus loin de faire l'unanimité. Pas de parenté évidente, une origine souvent peu connue et une propension à naître de bon cœur à l'issue de certaines études statistiques ou recouvrant un grand nombre de thèmes... Ces catégories de degrés, comme le recours à certaines étoiles fixes dans des thèmes qui n'ont pas le bonheur d'être d'un abord évident, semblent avoir un peu trop "bon dos" pour pouvoir justifier d'une étude approfondie.
Les listes de type "C" sont souvent frappées d'une suspicion marquée de la part des traditionalistes qui leur reprochent leur origine médiumnique (Charubel, Wemyss), ou résultant d'une synthèse personnelle (Alan Leo, et sa curieuse division plaçant les limites de chaque degré à 30' de part et d'autre du degré exact) ou même une compilation de Charubel et Wemys, attribuée par A. Volguine à Marc Edmund Jones (alors que celui-ci, si l'on en croit le très important "An Astrological Mandala: the Cycle of Transformations and its 360 Symbolic Phases" de Dane Rudhyar, et sur lequel nous reviendrons, a obtenu sa liste par pure clairvoyance, dans des circonstances tout à fait intéressantes à étudier). À cette critique générale, on pourrait objecter que les listes "traditionnelles", pour éprouvées qu'elles puissent être, n'en ont peut être pas moins une origine fort semblable, par la façon dont elles furent réalisées.
Il n'en demeure pas moins que si "Ce qui est en haut est semblable à ce qui est en bas", quelques clarifications sembleraient devoir s'imposer, et que l'on saurait difficilement, pour 360 mêmes degrés, se satisfaire de deux listes traditionnelles, trois listes médiumniques, une liste synthétique, et j'en passe... Il semble évident à tout astrologue convaincu de l'unité du système que toutes ces listes doivent obéir à une certaine règle: ici intervient donc une quatrième catégorie que Volguine ne pouvait inclure dans sa classification puisqu'elle ne forme pas de liste à proprement parler.
Le fait que toutes ces listes comprennent 360° comporte en lui-même l'annonce de cette catégorie. Un zodiaque de 360° peut être divisé en douze signes égaux de 30° chacun, mais cette division est loin d'être la seule possible: les hindous ont su se montrer extrêmement généreux de ces diverses divisions, en dotant chaque subdivision d'une maîtrise attribuée selon une distribution cyclique, le plus souvent calquée sur celle des signes zodiacaux. L'une d'elles, les Thrisamsas, divise chaque signe en 30, et vaut donc un degré. Les maîtrises en groupent plusieurs, par 5, 7, ou 8. Ce système tranche avec celui employé dans d'autres divisions (Dwadasamsa, par exemple, qui correspondent fort bien aux dodécatémories et à leurs maîtrises)... Or, dans le numéro 174 des Cahiers Astrologiques, un astrologue canadien, Pierre d'Amour, partant du rapport décan-signe de Manilius et dodécatémorie-signe du même, extrapolait un rapport degré-signe (6). Cette hypothèse devait s'avérer capitale... Surtout grâce à une petite liberté prise avec le système classique des maîtrises: dans son parallèle avec les dodécatémories, P. d'Amour aurait dû faire débuter chaque signe par un degré de même maîtrise, comme la première dodécatémorie d'un signe a pour maître le maître du signe, et les suivantes celui des signes zodiacaux suivants, dans le même ordre, ce qui donne à chaque changement de signe des "sauts" assez discordants. Au lieu de cela, l'auteur amarre au point vernal un degré-signe Bélier et déroule à partir de là une chaîne ininterrompue de trente zodiaques qui se succèdent avec une séduisante régularité, chaque degré-signe Poissons étant suivi d'un degré-signe Bélier, les signes pairs (ou masculins) débutant par un degré-signe Bélier, les signes impairs (ou féminins) débutant par un degré-signe Balance. À partir de cette hypothèse de travail, tout un système d'astrologie quotidienne était développé, le degré-signe transité par le Soleil "teintant" en quelque sorte l'atmosphère de la période durant laquelle il y séjournait de façon générale selon la nature de ce degré-signe, mais de façon plus individualisée selon l'occupation planétaire et par maison de chaque individu, dans cette période. Une vérification faite durant plusieurs mois m'avait convaincu de la réalité de ce phénomène. Or l'auteur mentionnait d'autres possibilités, non développées dans l'article, d'utilisation de ce système. Citons textuellement, par exemple: "Le signe-degré c'est ma référence la plus sûre et cela dans tout ce que je fais ou entreprends (corriger un degré ascendant, trouver la dominante d'un thème... )." – C'est moi qui souligne, car ces deux indices jetés au hasard d'un coin de page méritaient pour le moins quelques commentaires qui manquent.
Aussi ai-je entrepris quelques recherches sur ces bases... avec des résultats qui semblent mériter qu'on s'y attarde, vu la surprenante simplicité des procédés mis en œuvre.
I. – LOI DU SEXE :
Il est admis que la détermination du sexe d'après le thème reste une quadrature du cercle astrologique... Cependant, compte tenu des écarts dus à un Mercure aussi hermaphrodite que le veut la tradition, le degré-signe sur lequel se trouve la planète maîtresse de l'ascendant est bien souvent de même sexe que le natif titulaire du thème (Cela dans le sens des maîtrises reconnues aux planètes trans-saturniennes Uranus / Verseau, Neptune / Poissons, Pluton / Scorpion, ainsi que celles des nœuds lunaires). Il ne s'agit pas là d'une règle absolue, d'autres facteurs semblant intervenir.
Il est cependant beaucoup plus curieux de constater que ce système se vérifie aussi pour la distribution des frères et sœurs, selon le système cadets / maisons III-V-VII-IX-XI, aînés / maisons XI-IX-VII-V. Ce système ayant trouvé une confirmation par exemple, pour une famille de 9 enfants (7 filles et 2 garçons) plus un garçon dont la grossesse ne fut pas menée à terme, reconstituée par le thème d'un des garçons et en partie par celui d'une des filles.
Si cette "loi" ainsi énoncée est assez sûre et suffisamment simple pour être intéressante à appliquer sans y rechercher de conclusion formelle, et permet souvent de mieux situer un natif dans son contexte familial, cela constituerait déjà un acquit. En fait, il s'agit là d'une des applications les plus mineures des degrés-signes et d'autres conclusions s'avèrent autrement fécondes.
II. – LOI DES "DOMINANTES-SIGNES"
La position de l'ascendant d'un thème permet de connaître l'aspect physique de son possesseur... Cette règle n'est pas nouvelle, elle a connu bien des succès, mais aussi certains échecs et si certains signes font sensiblement l'unanimité, on rencontre dans bien des cas des divergences assez accentuées selon les auteurs. Certains ont pensé subordonner le physique au maître de l'ascendant, adjoignant ainsi au signe ascendant celui où se trouve le maître du signe, avec des fortunes diverses. Le degré-signe ouvre une voie nouvelle: les résultats semblent souvent bien plus probants en combinant le type morphologique signifié par l'ascendant avec celui signifié par le degré-signe sur lequel se trouve le maître de l'ascendant. En éliminant de l'étude les cas où le degré-signe du gouverneur est précisément identique au signe ascendant, ce qui correspond aux types morphologiques les plus purs, on constate que dans la plupart des autres cas, la combinaison des deux signes donne un portrait physique bien plus "juste" que l'ascendant seul ou la combinaison ascendant-signe zodiacal du gouverneur. Nous obtenons ainsi une dominante physique, l'ascendant exerçant essentiellement son influence dans ce domaine pour ce genre d'étude.
Au niveau du tempérament, du portrait moral et du comportement, le même principe peut-être appliqué aux degrés-signes du couple Soleil-Lune: volonté-sensibilité, conscient-inconscient, anima-animus, extraversion-introversion... Les deux faces du caractère sont sensiblement dominées par les degrés-signes des luminaires, chacun jouant dans son secteur. La dominante degré-signe Soleil étant naturellement plus nettement sensible dans un thème extraverti actif et la dominante degré-signe Lune dans un thème introverti sensitif. Sans doute les théories sur les diverses formes de dominantes sont déjà nombreuses, mais celle-ci mérite amplement qu'on s'y arrête.
Le principe des dominantes degré-signe comporte une troisième conséquence: les accords de thèmes.
Si l'on considère uniquement les degrés-signes du Soleil, plus importants dans les relations humaines que les lunaires, qui demeurent plus secrets et plus intérieurs, il est intéressant d'étudier le rapport de ces degrés-signes solaires chez des couples. La répartition démographique ne semblant pas privilégier certains degrés au détriment d'autres pour la position solaire (pas plus que la répartition astronomique) on pourrait considérer que la probabilité pour que les degrés-signes solaires de deux personnes prises au hasard soient identiques est de 8,33 %, celle pour que les signes soient de même élément (trigone) ou sinon de même sexe mais non opposés (sextile) est de 33,33 %, celle pour qu'ils soient en opposition ou carré de 25 %, le reste (semi-sextile et quinconce) de 33,33 %. Si l'on confronte ces chiffres avec les scores obtenus pour des couples mariés ou des liaisons suffisamment solides pour être significatives, on peut obtenir par exemple, 12,12 % de conjonctions, 39,39 % d'aspects divers, 36,36 % de sextiles et trigones et seulement 12,12 % de carrés ou d'oppositions... Si l'on tient compte du fait que ces aspects dissonants correspondent en partie dans l'échantillon considéré à des mariages dissous par divorce ou liquidation physique de l'un des époux par l'autre (ce qui saurait difficilement être considéré comme une union parfaitement réussie), il semble bien que l'accord des degrés-signes solaires ait une influence nette sur les possibilités d'union.
Cette conséquence des dominantes degré-signe me paraît donc nettement digne d'intérêt, surtout compte tenu de sa très grande simplicité et rapidité d'application: simple conversion de la position solaire en degré-signe et confrontation!
Ce système particulièrement riche comporte bien d'autres applications. Entre autres, il éclaire d'un jour nouveau les différentes théories des aspects. Dans son ouvrage "An Astrological Mandala" (7), Dane Rudhyar, travaillant sur la liste des degrés de Marc Edmund Jones ("Sabian Symbols"), démontre l'enchaînement logique des significations des degrés, correspondant à la subdivision en 360 phases d'un cycle évolutif, divisé en 72 sous-cycles de 5°, évoluant selon le principe de ce qu'il qualifie de dialectique à cinq temps... Ce qui n'est pas sans rappeler les divisions égyptiennes en demi-décan ou les shastamsas hindous (dont les maîtrises se calculent selon le même enchaînement que les degrés-signes). Il note également une correspondance entre les degrés initiaux des signes masculins, et une sorte de complémentarité avec ceux des signes féminins. De cette observation, il conclut à la nécessité de regrouper les signes 2 par 2, chaque signe masculin avec le signe féminin qui le suit. Il conclut également à la complémentarité (et non l'identité) des degrés en opposition dans le zodiaque... À la suite de quoi, il énonce la double loi de la croix et de l'étoile, sur les relations qui unissent les degrés situés aux quatre angles d'un carré inscrit dans le cercle zodiacal, puis la similitude évolutive des degrés situés aux angles d'une étoile à cinq branches ou d'un pentagone régulier... Fort belle image, sans doute, mais qui n'est pas exploitée à fond. La croix, ou carré, correspond naturellement au carré, l'étoile à l'aspect quintil (72°)... Mais que penser des autres aspects? Une édition récente des "Astrologiques" de Manilius reproduit un tableau des "aspects traditionnels" comportant en plus de la conjonction, du dodectile (semi-sextile), du sextile, du carré, du trigone, du quinconce et de l'opposition, quatre aspects nettement moins usités: le "semiquintilis decilis" de 36°, le "quintilis" de 72°, le "sesquiquintilis tridecilis" de 108°, et le "biquintilis" de 144°... Or les degrés-signes observent un cycle régulier ramenant le même signe tous les douze degrés, soit: 0 / 12 / 24 / 36 /48 / 60 / 72 / 84 / 96 / 120 / 132 / 144 / 156 / 168 / 180 etc. Dans cette liste d'écarts, nous retrouvons: la conjonction, le semi-quintil, le sextile, le quintil, le sesqui-quintil, le trigone, le bi-quintil et l'opposition. Tous les aspects en question ont donc la propriété (en tant qu'aspect exact, sans orbe) de lier deux points dont le degré-signe est le même. Par contre, pour l'aspect carré, l'écart de 6° de la valeur de l'aspect avec le cycle de 12° met en relation des degrés correspondant à des signes zodiacaux opposés, de même, l'écart de 3° entre aspect et cycle pour le semi-carré et le sesqui-carré met en relation des signes zodiacaux en quadrature. Enfin, le semi-sextile et le quinconce correspondent également à des signes zodiacalement opposés (faut-il y voir la raison de leur action faiblement bénéfique et bien moins sensible que les aspects de 0°, 60° ou 120°?). On note également que l'opposition se range dans la même catégorie que les aspects bénéfiques, semblant donner raison aux tenants d'une équivalence des degrés opposés. Nous allons cependant voir qu'une telle conclusion serait quelque peu hâtive.
Il convient à présent de revenir au problème des différentes listes car les considérations sur les degrés-signes qui viennent d'être énoncées, alors même qu'elles semblaient assez éloignées de ce problème en ont, en fait, considérablement favorisé la solution: si l'on s'en tient à la lettre, les différentes listes des significations symboliques des degrés du zodiaque sont rarement concordantes pour quelque degré que ce soit... Les commentaires faits sur chaque image soulignent généralement la nécessité qu'il y a à adapter l'image, la formule, et à l'interpréter... Les formules présentées relèvent le plus souvent du principe de la parabole, mais une telle méthode peut se justifier par la nécessité de fixer à long terme une connaissance qui risque de se détériorer à l'usage: à des époques où la connaissance astrologique était peu répandue ou sujette à suspicion, des images symboliques avaient plus de chance de traverser le temps que des règles complexes. À mon avis, il semble pourtant que des règles précises peuvent être retrouvées qui explicitent la formation des listes (le fait que certaines aient une origine médiumnique notoire ne contredit en rien l'existence d'une structure rigoureuse présidant à leur élaboration). Il semblait donc du plus haut intérêt, pour autant qu'il existe réellement des règles, de s'efforcer de les retrouver... une première piste pouvait être espérée avec le cas des degrés opposés dans le zodiaque: opposés-identiques ou opposés-complémentaires, voire opposés-contraires? Il semblait utile d'interroger les axes. Axe Ascendant - VII, Milieu du Ciel - IV, mais aussi axe du Dragon, axe des degrés traditionnels d'exaltation et de chute peuvent être étudiés. Dans tous les cas, les deux extrémités des axes correspondent à des degrés-signes identiques. Les axes d'exaltation / chute et l'axe de domicile du Dragon présentent un intérêt certain: l'axe du Soleil (19° Bélier / Balance) en degré-signe Balance, l'axe Lune (3° Taureau / Scorpion) en degré-signe Sagittaire, comme celui de Vénus (27° Poissons / Vierge) ou de Saturne (21° Balance / Bélier) ne présentent pas d'indication à priori, pas plus que l'axe de Mars (28° Capricorne / Cancer) en degré-signe Capricorne... bien qu'il y ait là identité du degré-signe et du signe d'exaltation, comme il y avait identité du degré-signe et du signe de chute pour le Soleil. L'axe de Jupiter (15° Cancer / Capricorne) coïncide avec son domicile(degré-signe Sagittaire) et celui de Mercure (15° Vierge / Poissons) avec son exil (= Sagittaire), quant à l'axe des nœuds, il est en degré-signe Gémeaux pour un domicile à 3° Gémeaux / Sagittaire... Phénomène capital, le degré de domicile d'un des nœuds est celui d'exil de l'autre, et réciproquement, alors qu'on a affaire au même degré-signe et que les deux extrémités de l'axe sont réputées de nature opposée. Quelle peut bien être la différence? Nul astrologue n'ignore le système consistant à compter les signes à partir du domicile d'une planète comme les maisons d'un thème ayant ce domicile à l'ascendant. Certains ont même pu ériger ce système en méthode d'interprétation, considérant que toute planète dans le Nième signe compté depuis son domicile se trouve dans sa Nième maison... En considérant le domicile zodiacal comme point de départ-ascendant et le degré-signe comme signe d'arrivée, nous avons, pour l'axe du Dragon, la tête en domicile dans sa première maison, et en exil dans sa septième maison, qui est le domicile de la queue... Maître chez soi et exilé chez les autres... Ces deux degrés-signes identiques n'en sont pas moins opposés ou complémentaires comme peuvent l'être la première et la septième maison d'un thème, les nœuds étant adversaires, mais indissolublement liés.
Pour le second degré-signe Vierge du Lion zodiacal, 17 / 18° Lion, également dans sa XIIe maison, la Volasfera indique "Un clair miroir dans lequel se reflètent les rayons du Soleil". Le commentaire fait abondamment allusion à l'intelligence, notion mercurienne due au maître du degré-signe. Le degré est situé dans le décan de Jupiter, exalté en Cancer qui correspond à la XIe maison si Lion = XII, aussi mentionne-t-on de "brillants projets" et ce Cancer-XI montre de nombreux amis, ce qui, lié à Jupiter maître du décan justifie le "caractère... sympathique, aimable et généreux, on sera admiré par ses bonnes actions". Chez Dane Rudhyar, et la liste de Marc E. Jones, ce degré devient "A chemist conducts an experiment for his students. In inquiring into the hidden process of nature, the human mind experiences the thrill of discovery". Nous trouvons bien ici la chimie, science de la Vierge, même lorsqu'elle n'est pas intestinale, le sens d'étude de ce qui est caché, secret (= maison XII) est plus net encore dans le commentaire. Jupiter maître du décan apporte l'enseignement. On peut noter, comme pour la Volasfera, que la maison XII peut être comptée comme la VIe de la VII... On trouve dans les deux cas l'importante influence du travail d'autrui. La "lettre grecque lambda" de Charubel, image d'une extrême concision relève naturellement d'une étude ésotérique... Mais la XIIe maison d'un signe mercurien voué à l'analyse et au travail consciencieux et critique n'est-elle pas toute désignée pour correspondre à l'étude ésotérique de l'écriture, dans un décan Sagittaire, signe de tous les lointains et des hautes préoccupations spirituelles?
Pour le troisième degré-signe Vierge du Lion zodiacal, en décan marsien, à 29 / 30° Lion, la Volasfera indique: "Un chien couché, dans un état déplorable, pleure et rampe: caractère étroit, servile, adonné aux jérémiades...". L'attitude est bien celle d'un être fort affligé par une mauvaise maison XII et la Vierge est bien le signe des animaux domestiques... dont fait partie le chien, animal voué à Mars maître du décan! L'image citée par D. Rudhyar est moins explicite "An unsealed letter: the realization by the individual that all thoughts and all messages are inevitably to be shared with all men". L'auteur semble y voir le signe d'une connaissance dévoilée, révélée, qui doit déboucher sur l'action, la réalisation, l'acte marsien découlant des effets de la XIIe maison virginienne. Chez Charubel, ce degré désigne: "Un vieux philosophe assis auprès de sa lampe à minuit, pour étudier un problème difficile. Vaste intelligence: magnifique volonté, jugement mûri, un vrai magicien". Dans une disposition telle que la XIIe maison soit au Lion, minuit, la maison IV, est au Sagittaire, d'où ce philosophe nocturne... Mais il est désigné comme étant un vrai magicien... donc il utilise les connaissances qu'il possède des secrets de la maison XII. En décan solaire, il convenait de penser puissance et prestige, en décan jupitérien, philosophie et enseignement, en décan marsien, il faut agir par la connaissance puisée dans la XIIe maison de la Vierge ou s'attendre à être frappé par ses malheurs si l'on demeure au niveau de l'animalité.
Voici donc un aperçu très sommaire de ce qui peut être tiré de trois degrés-signes similaires, avec référence à trois listes seulement, mais il est bien évident que ces degrés ayant été pris parmi 120 possibilités, nous sommes bien loin d'avoir fait le tour du problème et qu'il ne s'agissait que de donner un exemple rapide de la méthode permettant de retrouver l'arrière-fond des différentes significations des degrés symboliques du zodiaque. La trame seule est esquissée mais l'ouvrage est à peine ébauché et si d'autres chercheurs se sentent attirés par l'étude de l'un ou l'autre des aspects du problème et peuvent ensuite porter le fruit de leurs recherches à la connaissance de tous ceux que l'astrologie intéresse, je n'en demande pas davantage pour prix de mon étude. La détermination du degré-signe présente sur bien d'autres recherches l'avantage de sa grande simplicité: il ne faut que quelques minutes pour réaliser un tableau tel que celui qui illustre cet article, sur lequel, en partant du signe zodiacal et en descendant jusqu'à la position en degré dans le signe, on trouve par lecture directe le degré-signe correspondant. Dans le cadre d'une étude de thème, il convient naturellement de rappeler que les degrés-signes sont de nature zodiacale, donc essentiellement solaire... S'il est vrai que le Soleil se trouve en débilité dans certains signes, la signification globale de chacun est à considérer en termes généraux peu différents de ceux déterminés par l'occupation solaire tant qu'on cherche la signification générale d'un degré-signe... mais dès lors qu'on étudie son occupation par une autre planète, il devient indispensable de considérer les rapports de la planète et du signe correspondant au degré. Par exemple, les degrés-signes du Capricorne situés dans le signe zodiacal de la Balance donc dans la Xe maison du Capricorne verront la Lune en exil et Jupiter en chute, tandis que Saturne, déjà exalté dans le signe, se trouvera là dans son "degré-domicile" et dans sa Xe maison, avec les conséquences qui en découlent.
En conclusion, les quelques considérations qui précèdent semblent mériter d'être quelque peu approfondies et il n'est pas douteux qu'il puisse en être tiré des trésors insoupçonnés. Peut-être certaines des idées émises ici se révèleront-elles à l'usage moins riches qu'il ne semblait à première vue. Sans doute ai-je recoupé d'autres études qui ne m'étaient pas connues. Très certainement suis-je passé à côté de bien d'autres filons inexploités... Je visais seulement à relancer un peu les investigations dans une direction qui me semble digne du plus haut intérêt, et mon plus grand espoir est à présent de voir d'autres mettre à jour tout ce qui m'a échappé.
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Notes et références bibliographiques
- Les degrés du Zodiaque symbolisés de la "Volasfera", Sepharial / Maurice Privat cf. Cahiers Astrologiques n° 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80 et 81.
- Interprétation de chaque degré du Zodiaque, Charubel / Maurice Privat, cf. Cahiers Astrologiques n° 139/140, 141, 142, 143, 144, 145, et 146.
- Les degrés du Zodiaque et leur signification suivant Alan Leo / P.E.A. Gillet, cf. Cahiers Astrologiques n° 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13.
- Voir l'article introductif de A. Volguine dans le n° 139/140 des Cahiers Astrologiques (Numéro spécial sur les degrés du Zodiaque).
- Voir lettre de J. Hiéroz reproduite par A. Volguine dans le n° 31 des Cahiers Astrologiques, p. 44 à ce sujet. Sur la coïncidence à 10 près de "La prédétermination de l'avenir" et "l'Homme rouge des Tuileries".
- Voir "Degré-signe, montre astrologique, monomères et autres propos", Pierre d'Amour, Cahiers Astrologiques n° 174, p. 8 à 21.
- Dane Rudhyar "An astrological mandala: the cycle of transformations and its 360 symbolic phases. A reinterpretation of the Sabian Symbols, presenting them as a contemporary American I CHING". Editeur Random House, Inc., New York (1973).
- En ce qui concerne le classement en degrés masculins et féminins, il est à noter qu'il existe déjà dans "l'Homme rouge des Tuileries", de Christian Pitois (cf p. 246-247: dans l'énumération des dignités et débilités planétaires: "Une planète est généralement fortunée... en signe et degré masculin du Zodiaque, si elle est masculine – en signe et degré féminin si elle est féminine. Les degrés masculins des signes sont ceux qui portent les nombres impairs: 1, 3, 5, 7, 9, etc. les degrés féminins sont ceux qui portent les nombres pairs". Ce qui, compte tenu de la remarque faite sur la coïncidence entre le calendrier thébaïque ici mentionné et la liste Costesèque qui lui correspond en tout point, comme on le constate en confrontant les deux versions (en tenant compte de l'écart de numérotation), correspond rigoureusement aux degrés-signes masculins et féminins. (signalons ici aux lecteurs désireux de faire plus ample connaissance avec "L'Homme rouge des Tuileries" que cet ouvrage quasi-légendaire peut, à Paris, être consulté sans difficulté à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (cote V 8 sup. 11 175) à défaut de Bibliothèque Nationale, et que le calendrier thébaïque y occupe les pages 139 à 168.
- Par souci de fidélité au texte, les degrés de Marc Edmund Jones sont ici portés dans leur texte originel, mais il est cependant apparu nécessaire, à l'intention des lecteurs ne bénéficiant pas d'une connaissance suffisante de la langue anglaise pour en tirer profit, d'en donner ici une traduction aussi proche que possible, étant bien entendu qu'une transposition d'une langue dans une autre présente toujours un risque de déformation. Sous ces réserves, il est possible de proposer pour le degré 5 / 6° Lion: "Une dame conservatrice, "à l'ancienne mode" est confrontée à une jeune fille "Hippie"". Antagonisme de cultures, de valeurs, d'aspects suggéré par ce double portrait
- Comme plus haut, degré 17 / 18° Lion: "Un chimiste (ou pharmacien) exécute une expérience à l'intention de ses étudiants: dans l'investigation du cours caché (: processus secret) de la nature, l'esprit humain éprouve le frisson (frémissement, tressaillement, pénétration) de la découverte".
- Comme plus haut, degré 29 / 30° Lion: "Une lettre décachetée, la prise de conscience par l'individu que toute pensée (idée, opinion, inquiétude, sollicitude) et tout message doivent inévitablement être partagés avec tous les hommes".
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