L'HOMME ROUGE DES TUILERIES, par Pierre CHRISTIAN

"L'homme rouge des Tuileries" est une œuvre étrange, publiée en 1863, qui met en scène un occultiste et quelques unes des personnes à qui il porte conseil en mettant en perspective romanesque les destinées de Louis XVI, Napoléon Bonaparte et Napoléon III. Une occasion de consigner, détailler, expliciter et mettre en œuvre une multitude de références astrologiques, kabbalistiques et occultistes, notamment l'héritage d'Oger Ferrier, savant et astrologue de la Renaissance. Christian Pitois, alias Pierre Christian, bibliothécaire au Ministère de l'instruction, est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire mais aussi de magie et de surnaturel.

Préface

Dans l'Âme du monde, fluide ambiant qui pénètre toutes choses, il y a un courant d'amour, ou d'attraction, et un courant de colère, ou de Répulsion.
cet éther électro-magnétique, dont nous sommes aimantés, ce corps igné du Saint-Esprit qui renouvelle sans cesse la face de la Terre, est fixé par le poids de notre atmosphère et par la force d'attraction du globe.
La force d'attraction se fixe au centre des corps, et la force de projection dans leur contour. Cette double force agit par spirales de mouvements contraires qui ne se rencontrent jamais. C'est le même mouvement que celui du Soleil qui attire et repousse sans cesse les astres de son système. Toute manifestation de la Vie, dans l'ordre moral comme dans l'ordre physique, est produite par la tension extrême de ces deux forces.

Dogmes de la Haute-Magie


Dans une de ces ravissantes causeries dont la mémoire est encore chère à tous les penseurs, honoré de Balzac me disait, un soir, en montrant le ciel étoilé :
- Niez, ami, tant que vous voudrez, la haute science des vieux mages de la Chaldée ou de l'Égypte, cela n'empêchera pas ces mondes infinis de tourner sur leur axe immuable. Vous êtes libre de nier la lumière, mais vous ne sauriez éteindre ses rayons. Quant à moi, ma conviction ne peut plus chanceler, car elle s'appuie sur des étude assez nombreuses et sur des preuves trop saisissantes. Oui, je le répète, chacun de nous est nommé là-haut, en même temps qu'ici-bas, c'est-à-dire prédestiné, voué, par les lois mathématiques de la sagesse incréée, à une série d'épreuves plus ou moins fatales, avant même qu'il ait fait le premier pas vers son avenir inconnu.
- Allons donc !.. M'écriai-je un peu étourdiment. Une pareille certitude, si elle pouvait exister et se justifier, serait trop désespérante. Elle rendrait l'intelligence inerte, l'activité sans but, la volonté inutile, et l'homme, découronné de ses facultés morales, ne serait plus qu'un rouage de l'univers.
- Vous oubliez, reprit froidement Balzac, cette parole du christ : "Si quelqu'un veut devenir parfait, qu'il prenne sa croix sur ses épaules, et qu'il me suive." or, prendre sa croix, c'est se résigner ; toute la morale du monde est dans la patience. Toute la grandeur de notre être est le fruit de la soumission et du sacrifice : hors de cette loi d'ordre divin, point de vérité, et, par conséquent, point de salut.
Dieu taille à son gré la croix de chacun de nous ; mais, pour qui l'accepte avec obéissance, il éclaire parfois la voie douloureuse, et découvre, de loin, devant ses pas fatigués, le seuil du champ de repos.
Parfois aussi, de puissantes intelligences, anges exilés, peut-être, pour avoir voulu trop connaître, ont apporté sur la terre quelques feuillets arrachés du Livre des Destins. C'est là, au reste, une tradition que notre incrédulité diffame depuis vingt siècles, mais qui ne s'effacera jamais, tant l'inconnu a de prestige, et tant l'avenir nous passionne.
- Je le veux bien, dis-je encore. Mais la raison, qui a ses droits, demande aussi comment peut s'obtenir une vision quelconque de l'avenir ? L'avenir, la plus impalpable des choses !
- Le comment, poursuivit l'illustre auteur de Séraphîta, le comment se dévoile à toute heure, pour qui sait mesurer l'immense dôme des cieux, Bible vivante dont chaque astre est une lettre, chaque constellation une phrase, chaque phénomène une page, chaque évolution solaire un volume.
Le Pourquoi m'embarrasse, mais la réponse existe assurément quelque part. Des hommes l'ont autrefois possédée, toute l'histoire l'atteste ; d'autres hommes, sans doute, la retrouveront un jour. Acceptons le fait, en attendant qu'un nouvel Hermès nous en rapporte la clef. C'est un mystère comme il y en a tant, et auquel il ne faut pas appliquer, pour le comprendre, les petites règles de nos petits raisonnements. D'ailleurs, je ne suis point seul à croire à cette alliance merveilleuse du Nombre et de l'homme qui s'en revêt, comme d'un Talisman divin ou infernal, soit pour éclairer son passage sur la terre, soit pour l'incendier. De très graves esprits ont adopté cette opinion, et, chose rare, la foule est, en cela, d'accord avec les penseurs : or, la foule, c'est le bon sens multiplié par l'expérience.
Je ne voudrais donc pas prendre sur moi d'affirmer que les Noms n'exercent aucune influence sur la Destinée. Entre les faits de la vie réelle et le nom de l'homme ou de la femme dont ils deviennent l'histoire, on a souvent observé de secrètes, d'inexplicables concordances, ou des désaccords visibles qui surprennent. Souvent des corrélations lointaines, étranges, mais efficaces, se sont révélées. Notre globe est plein : tout s'y tient. Peut-être reviendra-t-on quelque jour aux sciences occultes. Pensez-y donc quelquefois, ce ne sera pas du temps perdu.
Nous nous quittâmes alors, lui convaincu, moi toujours sceptique. J'allais partir pour un lointain voyage, et la mort nous empêcha de nous revoir. Mais j'avais emporté sa pensée, comme un germe tombé dans mon âme ; et tout germe, tôt ou tard, produit fleur et fruit.
Honoré de Balzac, génie profond, noble cœur, était parmi nous une étoile de ce monde supérieur dont le regard interroge sans cesse l'Orient de toute chose. Son esprit, toujours en avant du siècle, planait sans vertige sur l'abîme éternel.
Il s'est effacé de la vie terrestre, à l'apogée de sa force intellectuelle, en découvrant l'absolu ; il s'est évaporé, comme l'encens, dans les fulgurations de cette divine lumière qui consume tout ce qui l'approche.
Le voile est retombé, derrière lui, sur la face du Sphinx, et les Christophe Colomb du monde invisible ont repris, comme le Juif errant, leur bâton de voyage.
Mais la foi de Balzac est-elle morte avec lui ? Et, à défaut du nouvel Hermès qui nous manque pour déchiffrer le problème, serait-il bien absurde de croire que l'auteur de la Vie universelle prête, quand il lui plaît, à quelques êtres privilégiés, le sublime pouvoir de sonder, au moins jusqu'à une certaine profondeur, la source des causes et des effets secondaires ?
Pour parler nettement, l'art d'interroger l'avenir est-il une vieille science, ou une antique erreur ?
Ne riez point de la pudeur philosophique qui arrête au bout de ma plume une réponse trop hâtive.
Le premier qui parla de faire marcher un navire contre vents et tempêtes, au moyen d'une chaudière, fut un peu traité de fou.
Aujourd'hui, le modeste épicier fait broyer son cacao par le même moteur qui entraîne une flotte, et le passant s'arrête devant ses vitrines, plutôt par friandise que par admiration.
Le premier qui désarma la foudre en lui opposant une verge de fer, fit bien peu de bruit dans le monde, et ne mourut pas riche. Aujourd'hui, ce terrible fluide électrique devient, par mille applications, le serviteur soumis de nos besoins ou de nos fantaisies. En quelques heures, il ferait converser la France avec la chine. Supprimer l'espace et le temps nous semble un jeu d'enfants, parce que nous trouvons à peu de frais ce pouvoir sous notre main.
Qui sait où s'arrêtera l'audace humaine dans le champ de ses victoires et conquêtes sur les puissances occultes de l'Univers ?
Pourquoi donc ne pas admettre comme possible, j'allais dire probable, qu'un jour viendra, où, par la grâce de quelque obscur pionnier des hautes études, l'art de lire, à toute distance, l'histoire anticipée de la vie, sera mis, comme la Vapeur et l'électricité, à la portée de tout le monde ?
Folie !… crieront les esprits forts, les singes de Voltaire.
Folie, soit. Mais crier n'est pas répondre.
Il me souvient qu'au commencement de 1854, la guerre s'armait en Russie, en Turquie, en Angleterre, en France.
L'énigme des batailles s'enveloppait d'ombres lointaines.
Toute l'Europe frissonna, comme frissonne le sol de Naples quand tressaille le Vésuve.
La France ne savait point que sa fortune lui gardait, à brève échéance, les joies d'un double Te Deum ; et, devant le nœud gordien qui se serrait entre l'Orient et le Nord, combien d'intelligences d'hommes d'état heurtaient leurs vacillantes conjectures dans les ténèbres de l'inconnu !..
au milieu de cette anxiété générale, deux hommes seuls, à Paris, lisaient dans l'avenir, comme en un livre ouvert.
Pour ces deux hommes, il n'y avait point de monde invisible. L'invisible n'existe que proportionnellement à la finesse de nos organes.
Le premier de ces hommes, taciturne comme l'aigle en son aire, contemplait, aux éclairs de son génie, les plans dictés par sa mission de gloire.
Le second, mage solitaire, vieilli dans l'étude des choses infinies, méditait l'algèbre des cieux.
Tout à coup, les événements futurs prirent corps dans une vision rapide. Le Mage en passait la revue, et priait pour sa patrie.
Les arcanes de la grande Isis-Uranie, évoqués par les rites sacrés de l'antique Égypte, lui montrèrent un berceau couronné, porté par six victoires, et les dates sidérales qui traçaient le chemin des jours annoncés diamantèrent longtemps l'écharpe de la nuit.
Cette révélation de la naissance d'un fils qui n'existait encore que dans la pensée de Dieu, fut adressée, le 3 avril 1854, à Sa majesté l'Impératrice. La gracieuse Souveraine daigna faire adresser ses remerciements à l'auteur, et, le 16 Mars 1856, à l'aube du jour, cent un coups de canon saluaient ce berceau promis par la science occulte à l'espoir de la France.
Mais, ici, apparaît encore ce point d'interrogation : comment obtenir une intuition de l'avenir, la plus impalpable des choses ? Mon livre répondra.
Allons donc ensemble à la recherche de l'art par lequel Morin de Villefranche, confident de Richelieu et de Mazarin, deux esprits que l'on n'accusera point de puérile faiblesse, put révéler, en 1637, à Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, les destins d'un fils encore à naître, et que l'histoire devait nommer Louis le Grand.
Dernier adepte du Magisme, auquel il sacrifia sa profession de médecin, Morin de Villefranche, né en 1583, et mort à Paris en 1659, avait beaucoup voyagé. Les sanctuaires écroulés du vieil Orient s'étaient émus dans leur poussière sous le pas de ce sombre et hardi visiteur, et les Sphinx thébaïques avaient soulevé devant lui leur voile de granit. C'était un étrange savant : Voltaire, le dénigreur universel, fut contraint de l'avouer et de l'écrire. L'aveu de Voltaire est précieux en pareille matière. Morin s'ouvrit toutes les maisons des grands par le génie singulier de ses Horoscopes. Richelieu le consultait gravement ; Mazarin lui donna une pension avec la chaire de mathématiques au collège royal de France. Le secrétaire d'état Chavigny ne faisait rien d'important sans le soumettre à ses mystérieux calculs. Morin avait prédit que d'Effiat Cinq-Mars, grand écuyer du Roi, périrait décapité. Il annonça, à dix heures près, la mort de Richelieu, et ne se trompa que de six jours pour celle de Louis XIII.
Ces modernes prophètes sont devenus rares ; mais la science qui les précédait leur a survécu, comme l'obélisque de Louksor a survécu aux pharaons, pour passer des bords du Nil aux rives de la Seine.
Doutez, ou ne doutez point du savoir des vieux mages, vous dirai-je à mon tour, mes chers lecteurs. Quant à moi, dans mon droit de libre penseur, et sans vouloir choquer des incrédulités respectables, je crois aujourd'hui, comme le croyait Balzac, que si l'homme peut rappeler dans le miroir du souvenir les fugitives images du Passé, il peut aussi créer ou retrouver, soit par le progrès de son être, soit par la résurrection d'une science éclipsée, le moyen d'éclairer l'avenir, cette autre face du temps.
Mes preuves pourront sembler bizarres ; je ne les impose à personne. Je raconte : vous jugerez.
Mais, dit un proverbe qui date de loin, nul n'est prophète en son pays, que sous bénéfice d'inventaire ; et, avant de me suivre, on voudrait savoir d'où je pars : en d'autres termes, d'où m'est venue l'idée d'écrire sur un sujet si scabreux.
La question est posée à brûle-pourpoint : J'y répondrai de même.
Il y a vingt-trois ans, M. le comte de Salvandy, ministre dont l'exquise bienveillance a laissé dans le cœur de tous les écrivains un impérissable souvenir, me confia le soin de cataloguer un chaos d'anciens livres qui avaient existé en double exemplaire dans les bibliothèques départementales, depuis la révolution de 1789, par suite de suppression des monastères. Ce travail devait servir à favoriser des échanges utiles, et à créer de nouveaux centres d'instruction.
J'ai mémoire qu'à travers les flots de docte poussière qu'il me fallait agiter, je pêchai, certain jour, un infiniment petit volume à physionomie elzévirienne, parfumé de cette odeur sui generis qu'adorent les bibliophiles, et relié en parchemin vierge, avec un fermoir d'argent terni.
Cette trouvaille s'intitulait : Ivgements astrologiqves svr les Nativités, par Avger Ferrier, médecin, natif de Toulouse. Un médecin astrologue, c'est-à-dire à moitié sorcier, quel scandale pour la Faculté ! Quant à moi, qui ne me hâte point de juger et qui n'avais sur ledit Ferrier aucun indice biographique, je devais admettre provisoirement, pour critérium d'appréciation, celui que m'offrirait l'officine du maître-typographe. Or, je lisais au bas du titre : Lyon, Iean de Touvrnes, imprimeur du Roy, et le millésime 1582. Devant le nom de Jean de Tournes, tout lettré doit s'incliner, car les imprimeurs de ce temps-là étaient encore des savants ; et puis, le blason de sa maîtrise (un serpent qui se mord la queue autour d'un écusson portant pour devise : Quod tibi fieri non vis alteri ne feceris) m'avertissait de me mordre la langue sept fois, plutôt que de risquer sur Auger Ferrier la moindre opinion téméraire.
Ce n'est pas tout. En tournant le feuillet, je restai ébahi devant la dédicace : elle mérite, par sa naïve assurance, que je la signale sans commentaire. La voici, avec l'orthographe contemporaine.

"À très illustre et vertueuse princesse madame Catherine, Royne de France, Auger Ferrier, médecin, humble S." (Faut-il supposer humble Sujet, ou humble Salut ?) La variante importe peu. Continuons. "Sachant, madame, le vouloir que portez aux bonnes lettres, et le plaisir que prenez à lire toutes œuvres philosophiques, mesmement celles qui appartiennent aux hautes congnoissances des astres, ie me suis enhardi d'escrire et vous dédier le présent Traicté des iugements astrologiques, estimant que mon entreprise assez téméraire pourroit, par vostre faveur et humanité, pour vertueuse estre receüe.
Et combien que l'argument soit peu digne de Vostre Maiesté, toutefois considérant telles sciences avoir esté iadis par vos prédécesseurs en l'excellente trouppe des Philosophes de leur temps recongnues, i'ai pensé que pour le moins ie susciterois la mémoire de l'honneste, entreprise de vos ancestres, en produisant une des vertus par eux longuement obseruées. Il est trop certain que l'académie par eux érigée n'estoit moindre que celle d’Athènes en excellence et variété de disciplines, et que autre n'estoit leur intention, que de perpétuer leurs noms en illustrant l'Italie de toute sorte de scavoir.
En quoi semble que, comme droit d'héritage, à vous soit parvenue une pareille sollicitude d'illustrer le Royaume de France de très utiles et nobles disciplines, comme sont les mathématiques et autres contemplations naturelles. Lesquelles par la Providence du très chrestien Roy, et par vostre faveur, sont maintenues, et si hautement au temps présent eslevées, qu'il semble le siècle tant désiré estre venu, auquel les Princes se doyvent accommoder à la Philosophie. Ce qui grandement excite les bons esprits à estudier, et de leurs estudes proffiter à la République, en inscrivant ce qui par les anciens a été dissimulé, ou totalement ignoré, ou non suffisamment expliqué.
Desquels suyvant la trace, i'ai entrepris sous vostre faveur escrire, et vous présenter ce Sommaire des Iugements astrologiques sur les nativités, afin que après l'histoire des cieux, et théorie des Planettes, les influences tant désirées viennent désormais en évidence, pour congnoistre les biens et les maux qui des astres, comme causes naturelles, proviennent aux humains.
Lequel vous prie recevoir comme agréable, ayant esgard à la bonne volonté de la personne, qui toutes ses méditations, estudes et labeurs, humblement destine au service de Vostre Maiesté."

Or, puisque très illustre madame Catherine de Médicis, Royne de France, avait fait bon accueil à l'œuvre d'Auger Ferrier, je ne pouvais, moi chétif, affecter un dédain mal séant. Je dévorai le volume, c'est le seul mot qui puisse peindre mon avidité, et je ne sais si le diable s'en mêla, mais, depuis ces vingt ans bien sonnés, je n'ai cessé de rechercher tout ce qui, sous un titre sérieux et sous un nom d'auteur recommandable, pouvait ajouter quelque chose à mon érudition en cette obscure science.
La suprême question serait de décider si la branche des sciences occultes qui a gardé le nom d'astrologie judiciaire n'est qu'une extravagance de l'esprit humain, ou si elle se rattache, malgré ses altérations, et malgré l'abus qu'on a fait de ses éléments primordiaux, à quelque tradition vraie des siècles les plus antiques.
Pour résoudre d'une manière satisfaisante ce problème sur lequel aucun esprit d'élite n'a encore osé se prononcer pour ou contre, il faudrait compulser tous les imprimés et tous les manuscrits que possèdent les bibliothèques de l'Europe savante. Une pareille besogne demanderait peut-être plusieurs générations de fossoyeurs infatigables. Mais qu'importe le labeur, pourvu que les fruits éclosent, et que l'astrologie, qu'ont illustrée de leur faveur, de leurs études ou de leur foi les plus éminents personnages, sorte de cette épreuve, entièrement réhabilitée !
En attendant qu'on se mette à cette tâche, et l'on en viendra là tôt ou tard, je le pressens, voici la gerbe d'épis que j'ai glanée dans le champ des Mystères égyptiens.
Tout le monde a mémoire de cette légende française qui prête à Napoléon Ier les confidences d'un Génie familier, par lequel il fut averti des grandeurs et des désastres de sa merveilleuse épopée. Ce Génie familier, qui rappelle celui de Socrate et de l'empereur Julien le Philosophe, se nommait, dans la langue du peuple-soldat, l'homme rouge des Tuileries.
Beaucoup de vieillards y croient encore au fond de nos campagnes, comme ils ont cru longtemps que la mort du héros était un mensonge de ses ennemis.
Cette naïve superstition nous fait sourire, mais elle commande le respect, parce qu'elle montre à quelle hauteur, entre Austerlitz et Waterloo, planait, au-dessus de son calvaire atlantique, l'homme immense qui reçut du ciel, pour le donner à la France, le double sacre de la gloire et du malheur.
Toute, légende est un symbole passager qui voile une vérité permanente. L'homme rouge des Tuileries, création populaire d'une époque si féconde en miracles, va sortir enfin des limbes de la Fable, et je ne crains point de dire que sa réalité n'a pas besoin des prestiges de la fantasmagorie pour monter sur un trône de lumière.
On sait que Napoléon Ier fut l'esprit le plus mathématique de son temps. De là, ses vastes intuitions, calcul quintessencié qui réduisait devant lui toute affaire de la vie à une règle de proportions.
Ce calcul a des clefs mystérieuses, contemporaines de l'heure où notre globe enfanta l'humanité. On ne les trouve dans aucun des livres qui ont eu jusqu'ici la prétention d'effleurer le domaine des puissances occultes. Mais elles se transmettent de siècle en siècle, par une tradition secrète, antérieure et supérieure à nos fragiles sciences, entre les mains de quelques hommes qui vivent, isolés de nos passions, de notre orgueil petit et de nos grandes misères, dans la contemplation des lois immuables du mouvement universel.
Ces clefs des antiques sanctuaires de Chaldée sont offertes, quand il le faut, comme d'infaillibles Talismans, et par des rencontres qui nous paraissent étranges, aux êtres que la Providence prédestine à renouveler la face de la terre. Napoléon Ier les reçut dès sa jeunesse, et c'est pour avoir une seule fois négligé de s'en armer, qu'il devint, comme un autre Prométhée, la proie des forces qu'il avait vaincues.
L'homme rouge, c'est-à-dire, en langue hiéroglyphique, le maître de la Lumière, apparaît dans ce livre en sa simple et vraie personnalité. Suprême incarnation des Mystères de l'antique Franc-maçonnerie de l'Orient, il vient enseigner à lire l'histoire anticipée de toute vie, à côté du berceau d'un enfant, sur des Tables astrologiques dont l'origine égyptienne, la révélation probablement surnaturelle et l'auteur primitif s'éclipsent dans la nuit des âges.
Si la princesse de Lamballe, née en 1719, avait possédé les Sept clefs du secret de la Rose-Croix, elle aurait déchiffré, sur le cercle astrologique de Mars, qu'une horrible mort l'attendait en 1792, et, regagnant sa patrie aux lueurs du premier orage de 1789, elle eût évité le choc de cette Fatalité.
Si Louis XVI, né en 1754, avait connu ces redoutables arcanes, il aurait lu, sur le cercle astrologique de Saturne, la sinistre prophétie du 21 janvier 1793, et sa chancelante volonté, soutenue par la foi, l'eût préservé du régicide.
Si Napoléon Ier, né en 1769, et menacé d'une captivité sans espoir, qui devait commencer en 1815 et finir, en 1821, dans sa tombe, n'avait point défié les signes révélateurs du cercle astrologique de Vénus, il eût tourné l'écueil de sa carrière, au lieu d'y briser la roue de son char triomphal, car il est écrit, sur la Table d'émeraude, que l'homme peut tout ce qu'il veut, dans la mesure de ce qu'il sait et de ce qu'il croit. "La Fatalité", dit le grand Hermès, est l'enchaînement des effets et des causes dans l'ordre établi par la Raison éternelle. Mais la Volonté est la directrice des forces de l'Intelligence pour concilier la liberté des personnes avec la nécessité des choses. La vraie Puissance est, à son tour, un sage emploi de la Volonté qui fait servir la Fatalité même à l'accomplissement des désirs de l'homme qui sait et qui veut."
Enfin, pour ne demander qu'un exemple de l'action des puissances occultes à une époque plus rapprochée de nous, la destinée de l'Empereur Napoléon III, né en 1808, se révèle par les arcanes du même cercle astrologique de Vénus. Ces arcanes nous montrent la première moitié de sa carrière labourée par la proscription, et la seconde s'illuminant de hauteur en hauteur, pour embraser de son Soleil l'apothéose de la quatrième dynastie française.
L'œuvre que je publie ayant pour base une doctrine longuement commentée par les grands maîtres-Kabbalistes de l'antiquité et du moyen-âge, il m'a paru nécessaire d'en vérifier les symboles à l'aide des plus célèbres explorateurs du monde surnaturel, tels qu'Hermès-Thot, Jérombal, cérémonie, Néchepso, Ptolémée, Plutarque, Jamblique, Occelos de Lucanie, disciple de Pythagore, Proclus, Diodore de Sicile, Plotin, Bérose, Évhémère, Maxime d'Éphèse, Édésius, Chrysanthe, Julius Firmicus, Macrobe, Cédrenus, Hyginus, Maïmonide, Siméon bar Yohaï, Albumasar, Paracelse, Alphonse roi d'Espagne, Léopold duc d'Autriche, le bénédictin Jean Trithème, Jérôme Cardan, Alstedius, William Lilly, Athanase Kircher, et surtout maître Auger Ferrier, médecin de la reine Catherine de Médicis, lequel partage avec Jacques Gaffarel et Jean Morin de Villefranche, astrologues des cardinaux Richelieu et Mazarin, le mérite d'avoir constitué la synthèse des travaux antérieurs, sous une forme qui, malheureusement, ne pouvait être saisie que par les rares initiés du Magisme oriental.
J'ai donc réuni dans ce volume les observations kabbalistiques de cinquante siècles.
Les hauts dignitaires de la Franc-maçonnerie occidentale avaient possédé, jusqu'en 1789,1e dépôt des Mystères de la Rose-Croix astrologique. Armés, par cette haute science, du privilège de lire l'avenir des peuples sur l'Horoscope des Souverains, ils formaient la plus puissante des sociétés invisibles. Mais, enivrés d'orgueil et abdiquant le rôle providentiel des maîtres de la Lumière, ils ne se souvinrent pas que la liberté qui brise les trônes est une apostasie de l'intelligence. Oubliant que l'abus de toute force nécessite une foudroyante réaction, ils précipitèrent l'Europe dans une mer de sang. Pères de la Terreur, ils se firent les sicaires de la Fatalité, et ce Sphinx à tête de mort, auquel ils donnaient pour base l'échafaud, pour couronne le triangle tranchant, les dévora jusqu'au dernier.
Avec eux disparut la Rose-Croix profanée.
Les Francs-maçons d'aujourd'hui, esprits d'élite pour la plupart, sont à la recherche de la parole perdue par leurs tragiques devanciers. Ils ne la retrouveront que dans ce livre.
La Magie de l'Homme Rouge est Science.
La Science est Lumière.
La Lumière n'éclaire que les yeux qui voient, mais elle commence à toute heure pour les yeux qui s'ouvrent.
Nous vivons dans un temps où l'esprit d'examen précipite les découvertes. Je ne vois pas pourquoi l'art de déchiffrer l'avenir, au moyen de certaines règles, serait plus impossible à manier que celui de correspondre, à toute distance, au moyen d'un fil électrisé. Il a existé dans un passé dont l'histoire contient les témoignages ; il doit un jour se retrouver, et mon livre a peut-être pour destin d'être un trait-d'union entre les deux époques.
Le public a toujours accueilli avec tant de bienveillance les œuvres de ma longue et laborieuse carrière, que j'espère trouver grâce pour l'étrangeté de celle-ci. Les esprits supérieurs ne la jugeront pas sans indulgence, et je m'abrite, pour obtenir cette faveur, sous les auspices de la curiosité que la reine Catherine de Médicis ne dédaigna point d'accorder au petit livre kabbalistique dédié par son médecin.

Pierre Christian
Ancien Bibliothécaire au ministère de l'Instruction publique.

Prologue

I

On voyait encore, au commencement du siècle, dans la rue de l'Estrapade, sur ce plateau du mont Sainte-Geneviève que le vieux Paris nomma Pays-Latin, une maison d'aspect sinistre, au front de laquelle grimaçait le numéro treize, comme une enseigne de malheur.
Haute et maigre bâtisse, à fondements boiteux, et dont les pores exhalaient une froidure monacale ; murs déchaussés, blafards, jaspés de boueuses moisissures, et tout las de compter les ans qui rongeaient leur pied ; cinq étages crevassés, men
diant un faux jour par des croisées à coulisses ; vitres ternes, ennemies du Soleil, et presque toujours closes aux regards du passant ; la porte basse, espèce de trappe verticale ouvrant un couloir étroit, sombre et fétide comme le seuil d'une exhumation : voilà le galbe cru de cette masure où nous allons entrer, s'il vous plaît, par la magie des souvenirs.
L'intérieur est hideux comme l'histoire secrète de bien des gens. L'escalier se traîne en limace ; les murs suent des vapeurs sans nom ; chaque étage vomit une misère différente sur son palier pourri, et... je vous fais grâce du reste, pour ne pas effrayer les dames de charité.
De la hauteur du cinquième bouge, une échelle de meunier conduit encore, le long d'une corde à puits passée dans des menottes, à une espèce de lanterne où nous pouvons reprendre haleine, car on ne saurait aller plus loin.
Cette lanterne, le nom de belvéder la défigurerait, est chaperonnée d'un toit aigu, percé de deux lucarnes clignotantes, qui s'ouvrent en tabatière, l'une au levant, l'autre au couchant.
Ses quatre murs, ou plutôt ses pans frileux, font ouïr, quand il vente fort, un bruit assez semblable au craquement d'une barque invalide sur des flots agités.
Pas le moindre vestige de ci-devant tapisserie ; mais le plâtre déguise sa nudité sous un réseau de figures géométriques, dessinées à l'aide d'une latte et d'un fragment de charbon. C'est un fouillis de cercles, de triangles et de carrés enchevêtrés ; le tout s'émaille de caractères tirés d'une langue inconnue, et probablement diabolique.
Œuvre d'un savant gueux ou d'un fou sublime, ce grimoire barbouillé par une main sénile, à en juger par le tremblotement des lignes, est l'unique luxe, et quel luxe ! du mystérieux habitacle.
Un lit fantastique, amas de loques sordides, rampe à terre sur trois planches vermoulues.
Une table en bois crasseux, passez-moi le mot par pitié pour la chose, supporte une énorme bible in-folio, ouverte au milieu de la prophétie d’Ézéchiel, le plus extravagant ou le plus grandiose des visionnaires.
Sous cette bible, et tout à l'entour, chevauchent d'autres volumes, de tout âge et de tout format, parmi des manuscrits imbibés d'huile et des cartes sidérales bariolées d'hiéroglyphes, de calculs sans tête ni queue, et d'annotations griffonnées en je ne sais quel idiome incompréhensible pour quiconque, excepté l'auteur, les eût épluchées en tout sens pendant un siècle.
Deux carcasses de fauteuil éventrées, l'une devant la table, l'autre à côté ; une écuelle de terre jaune, écornée ; une boite à lait, en fer blanc rongé par la rouille ; un quartier de pain bis, traversé par une ficelle qui l'accroche au plafond pour narguer les rats ; et, en fin de compte, une carmagnole décolorée, traînant à un clou fiché derrière la porte, voilà ce qui complète la nue propriété du locataire.
Celui-ci vous apparaît à son tour, sous les traits d'un septuagénaire dont le profil saturnien s'emmanche d'un cou décharné sur des épaules étiques. Sa stature autrefois remarquable, mais depuis longtemps tordue sous le poids de la vie, s'incline en quart de cercle, et cette charpente souffreteuse cherche avec peine un reste d'équilibre sur des jambes déjetées comme les branches d'un compas hors de service.
Un surtout vert-olive, étonné de couvrir encore quelqu'un ou quelque chose, car sa trame n'a plus que l'épaisseur du cerfeuil ; un gilet jadis noir, soigneusement boutonné, par discrétion, peut-être, pour le linge absent ; un pantalon de ratine marron, flageolant sur des tibias dont l'oiseau d'Isis eût été jaloux ; des bas de laine grisonnants, rapiécés en toute nuance, et tombant à boudins fripés sur des souliers honteux de faire leurs derniers pas : voilà l'écorce authentique de cette ruine humaine que le voisinage ne connaît que sous le nom ou le sobriquet de bonhomme Bonaventure.
Ce portrait n'est ni flatté, ni flatteur. Mais il faut bien prendre les gens tels qu'on les trouve, et les peindre tels qu'on les voit. Je sais plus d'un huppé seigneur ès finances, dont la personne ne vaut pas une plume de mon vieux hibou.
Au reste, le bonhomme Bonaventure avait pu être jeune de toutes les manières. Il semblait parfois s'en souvenir, et sa figure alors le disait sournoisement. Le peu d'animation qui lui restait avait reflué du cœur à la face, et jaillissait encore, en vacillants éclairs, de ses yeux mal éteints sous des arcades sourcilières profondément creusées. Son nez d'aigle, à tranchante courbure, et son menton carré, signes d'énergie, se profilaient en avant-garde d'une bouche finement incisée. Cette bouche s'entr'ouvrait de temps à autre, non pour décocher la parole à tout venant, le bonhomme s'en montrait avare, mais pour faire prendre l'air à deux mâchoires bien complètes, signes perlés d'une vie sobre et chaste, et suprême grâce d'une vieillesse qui se refusait à la décrépitude.
Sans nul doute, à la fleur des ans, quelque passion chaleureuse avait fait vibrer des nerfs sous cette face d'ivoire jauni, dont le crayon de Rembrandt eût si vivement fouillé les angles lumineux. Mais le bonhomme Bonaventure, depuis trois ans qu'il perchait, comme une cigogne antique, entre les cheminées de la rue de l'Estrapade, ne s'était lié avec personne. Obstiné autant que soigneux à fuir toute relation de voisinage, ce saint Antoine sans compagnon enveloppait sa vie actuelle, comme son passé, d'une ombre impénétrable. Confiné dans le pauvre réduit que nous venons d'entrevoir, il n'en sortait que matin et soir, pour aller quérir tantôt un sou de lait, tantôt une salade ou un fruit : voilà toute sa pitance d'ermite. L'étude, toujours l'étude, c'était son mets favori, et il s'en régalait au-delà de toute plénitude, car celui-là ne coûtait que du temps, et de cette monnaie le bonhomme riche : chaque jour lui apportait vingt-quatre heures à dépenser.
On eût donc vainement cherché à savoir quelles étaient sa profession d'autrefois et ses ressources d'aujourd'hui. Le propriétaire de la maison, vieux rogneur d'écus de six livres, était seul en mesure d'affirmer que le citoyen de là-haut ne manquait jamais de lui verser d'avance, tous les trois mois, avec l'exactitude d'un ex-rentier, douze livres dix sous, montant du terme, en pièces bien marquées, et non en assignats. Mais le discret locataire n'entrait jamais : l'offre même d'un petit verre de cassis ne le séduisait point. Il allongeait obliquement la somme sur le pas de la Porte entr'ouverte, à midi sonnant, heure légale.

- Comment va la santé, père Bonaventure ?
- Mais. à peu près comme le temps.
- Ah diable ! c'est qu'il est rude, le temps !
- Et la santé aussi.
- Comment vous trouvez-vous là-haut ? Avez-vous besoin de réparations locatives ?
- Merci, propriétaire : la cage suffit au vieil oiseau.

Et là-dessus, muni d'une quittance prête dès la veille, l'étrange bonhomme se hâtait de regagner sa lanterne, pour y cuire, en été, comme on cuit sous les Plombs de Venise, ou se chauffer, l'hiver, au feu des étoiles.
Au surplus, sa taciturnité ne paraissait pas trop singulière. Quand il descendait, le matin, sa boîte à lait sous le bras, le nez enfourché par d'énormes besicles à verres bleus, et plongé jusqu'aux yeux entre les feuillets gras de quelque bouquin séculaire, ceux ci le prenaient pour un vieux magister de village, ceux-là pour un honnête idiot, et les marmots l'appelaient croquemitaine. Bonaventure laissait jaser les commères, souriait aux marmots, rentrait comme un rat dans son trou, et les curieux s'étaient lassés.
Puis, à vrai dire, l'attention publique du quartier de l'Estrapade avait bien d'autres passe-temps. La bonne ville de Paris (style ci-devant royal) n'était pas, à cette époque historique, le meilleur des mondes possibles. Le baromètre y marquait des pluies de sang, et chaque jour s'appelait Terreur.
Nous sommes en 1794.
Chaque jour, qu'il fit Soleil ou frimas, l'on entendait des voix rôdeuses, qui n'avaient de français qu'un langage estropié, crier en nasillant, le long des rues mornes :
"Voici, voilà ce qui vient de paraître ! c'est le nouveau compte-rendu aux respectables Sans-culottes de la République une et indivisible, par très haute, très puissante et très expéditive dame Guillotine, duchesse de la Grève, marquise de la charrette, comtesse du panier rouge, veuve Capet ! Ça contient les noms, surnoms et autres bilboquets de ceux et de celles à qui qu'elle a signé leur passeport pour émigrer à tous les diables! Le tout digéré et offert aux amis de l'égalité par le citoyen Brutus Tranchomme, dit Coupe-Toujours, cordonnier envieux et homme libre, préposé au comité de nettoyage du département de la Seine, y demeurant, rue du Corps-sans-tête, n° 13. Vous y verrez, citoyens et citoyennes, comme quoi la Convention nationale nous purge et re-purge d'une façon soignée, dont par laquelle il est prouvé que la rhubarbe des apothicaires ne guérit point la teigne des ci-devant. Le vrai remède est chez Sanson, perruquier national ! Ça ne se vend qu'un sou !"
Et une autre voix, plus rauque et plus chevrotante, une voix de tricoteuse avinée, reprenait, un peu plus loin, cette complainte de la mort : "Voici, voilà ce qui vient de paraître, etc."
Et cela durait du matin au soir, pour l'enseignement mutuel des enfants de Paris, avec approbation et privilège du comité de Salut public.

II

Le 9 thermidor se leva enfin, pour faire taire ces corbeaux croassants derrière les tombereaux de la mort. Il arrivait un peu tard, comme arrive toujours le bien, pour marcher sur la queue du mal : mais, après tout, mieux vaut tard que jamais.
Paris alors sembla sortir peu à peu d'un linceul. La comète de la Terreur, en s'effaçant de l'horizon, repoussait dans l'ombre la rouge silhouette de l'échafaud.
La confiance en un meilleur avenir succédant à l'implacable Fatalité des sacrifices humains, les fronts se déridèrent peu à peu. Les cœurs les plus comprimés par le deuil se rouvrirent comme des fleurs depuis longtemps privées d'air, et l'on osa commencer à se reconnaître et à se serrer la main dans la rue.
Ce changement de température sociale s'étendit jusqu'au bonhomme Bonaventure.
En descendant, je ne sais plus quel jour, de sa lanterne, pour vaquer aux menus besoins de sa vie ordinaire, il se montra, mais sans affectation, plus communicatif. Le soir, quand il faisait beau, on le voyait s'aventurer, à pas lents, jusque sous les grands arbres du Luxembourg qui bordent la rue d'Enfer. Au retour de sa petite promenade, avant de remonter chez lui, il s'arrêtait pour répondre un mot aux voisins qui causaient sur leurs portes ; il caressait de l'œil ou de la main les enfants.
La conversation toutefois était peu nourrie. Elle roulait invariablement sur la cherté du pain, suite des malheurs du temps qui vouaient au service de nos quatorze armées tous les bras des campagnes. Nos armées étaient pourtant victorieuses ; mais en France comme ailleurs, on a beau vanter les fumées de la gloire, le vrai, l'unique bonheur compris du vrai peuple, c'est toujours la paix qui nourrit le travail.

- C'est égal, ça ira, ça ira ! bredouillait le bonhomme Bonaventure, sans se douter qu'il répétait, en se frottant les mains, le refrain d'une terrible chanson, fort heureusement passée de mode avec l'habit bleu barbeau, la culotte de nankin et le front fuyant, à ailes de pigeon poudrée, de feu M. de Robespierre.

On le regardait alors un peu en dessous, et presque de travers. C'était assez pour le rappeler à lui-même et à ses goûts de solitude. Il savait battre en retraite sans se compromettre sur le terrain glissant des colères mal assoupies. Dès qu'un mot semblait s'aiguiser en apostrophe trop directs, il y opposait vite un point d'exclamation toujours prêt pour la circonstance. Aïe ! aïe ! s'écriait-il en grimaçant, mes cors me piquent affreusement ! il pleuvra cette nuit ou demain : Votre serviteur, messieurs les citoyens !
Et il rattrapait, en clopinant de son mieux, la corde à puits au bout de laquelle était son paradis.
Les mois, en s'ajoutant l'un à l'autre, soudèrent les fragiles anneaux de la réaction commencée. Une constitution modérée, avec un directoire au sommet, promit de fermer Père du sang et des larmes. Toute la France applaudit à ce testament de l'ogre conventionnel. On se sentit gouverné par une espèce d'ordre provisoire. Ça va cahin-caha, disaient les rares malcontents. On se menaçait bien encore, par-ci, par-là ; mais ce n'était que du poing, et du moins l'on ne se dévorait plus : c'était déjà quelque chose.

- Ça ira, ça ira ! grommelait toujours le bonhomme Bonaventure. Ça irait même tout à fait, si la République ne logeait plus ses foins chez le bon Dieu, et si nous avions seulement une petite messe basse, le dimanche, à Saint-Jacques-du-haut-pas.

Singulière idée de la paît du vieux au ça ira ! pensaient les voisins.
Quoi qu'il en fût de son état de conscience, la messe demandée ne venait point : peut-être parce qu'il n'y avait plus de cloches pour la sonner. Nos braves cloches étaient toutes en réquisition pour les concerts de l'artillerie. Elles sonnaient aux armées des carillons de mitraille à pleines volées : c'était à rendre sourd le paradis entier. Mais les hymnes de la victoire remplaçaient avantageusement les litanies de nos saints, et le Dieu de Clovis n'y trouvait sans doute rien à redire, puisqu'il permettait à ses cloches de se changer en canons, en obus, en grenades, et à la France de lui donner pour adjoint le dieu Mars, un patron de l'ancienne Rome, qui s'en montrait reconnaissant.
Tout allait donc comme tout pouvait, c'est-à-dire que l'espérance poussait de son mieux le char du nouveau gouvernement, tiré par les cinq haridelles du Directoire.
Il n'y avait que les jambes du bonhomme Bonaventure qui ne voulaient plus aller. Les pauvres vieilles avaient fait leur temps.
Ce refus de service posait devant lui une désolante énigme.
En effet, qu'une paralysie se déclarât, et il ne pourrait plus sortir de sa cage aérienne, et le pain quotidien ne viendrait pas l'y trouver. Nul ne s'intéressait à son sort dans le cercle de voisinage où il avait vécu solitaire. Chacun a bien assez de ses affaires, se disait sensément le pauvre reclus ; le peu d'êtres qui me connaissent ne seront guère soucieux d'aller à ma recherche, et j'aurai le temps de mourir vingt fois d'inanition, avant que la Providence, en faisant le tour du monde, repasse devant mon taudis !
C'était triste à penser, car, après tout, en voyant comme le Destin se comporte sur la machine ronde, sommes-nous bien sûrs qu'il y ait pour nous, comme pour les oiseaux, une Providence nourricière ? J'avoue que la question n'est pas mal épineuse, et je gage que tous les théologiens, réunis en concile dans un petit coin, seraient un peu de mon avis.
Cependant le bonhomme Bonaventure croyait en Dieu, hâtons-nous de l'attester pour l'acquit de sa conscience ; et, en cherchant Dieu, c'est-à-dire un moyen de sortir d'embarras, il feuilletait d'une main distraite la Sagesse des Nations, quand son œil rencontra par hasard, ou par la permission divine, cette maxime oubliée à force d être connue : "aide-toi, le ciel t'aidera !"
Ce fut un trait de lumière, une vraie révélation, un télescope braqué sur l'avenir par une invisible mais puissante main. Et, comme une idée qui s'empare de notre être influe presque aussitôt sur le cours du sang et sur la direction des esprits animaux, les jambes du vieil homme exprimèrent leur part de satisfaction en secouant tout à coup leur engourdissement.
Oh ! que j'ai donc été bête ! s'écria-t-il en arpentant à pas saccadés les douze pieds carrés de son galetas, et se tenant la tète à deux mains comme s'il eût craint de la sentir éclater. Que j'ai donc été archibête de ne songer à cela qu'au bout du rouleau de mes années ! Ô bon sens pratique, de quoi sers-tu, quand tu viens si tard ? c'est égal, je t'invite au banquet de mes derniers jours. Allons, Bonaventure, le vieil arbre peut verdir encore ! J'ai vécu jusqu'ici dans une sordide misère, parce que j'enfermais en moi, pour moi seul, la lumière génératrice de toutes les puissances de la vie. Ah ! ne soyons plus égoïste et déployons nos trésors ! Plus généreux qu'un ci-devant roi, donnons au monde les secrets du ciel en échange d'un morceau de pain. Un morceau de pain ! la France a payé plus cher l'apprentissage de ce qu'elle appelle sa liberté, et je vais lui donner plus que la liberté ! Passé sors de ton sépulcre ! Présent, marche devant ton maître ! avenir, déchire tes voiles ! Temps, sois mon marchepied ! éternité, pose à mon front ta couronne : je suis le reflet de Dieu sur les mondes !
En achevant d'une voix chevrotante ce dithyrambe dont l'écho fit trembler sa lanterne, le bonhomme Bonaventure exhuma du chaos de ses livres un très vulgaire cahier de papier d'une blancheur trépassée, et le découpa, d'une main fiévreuse, en petits carrés égaux, sur chacun desquels il se mit à écrire aussi lisiblement que le permettait l'âge de ses yeux.
Et voici ce qu'il écrivait :

Bonaventure Guyon
Professeur de mathématiques célestes
13, rue de l'Estrapade, 13
Donne des consultations infaillibles sur tout ce qui peut intéresser
l’avenir heureux ou malheureux des citoyens et citoyennes de Paris

Il prédit, en particulier, les futurs triomphes de la patrie.
Il révèle aux jeunes filles le Séducteur qui les menace, et l'époux qui ferait leur bonheur. Il dévoile aux parents la carrière dans laquelle leurs fils trouveront la fortune et la célébrité. Et pour ces prophéties patriotiques, il n'accepte qu'une rétribution volontaire, et dans le cas seulement où il a prouvé sa Science des choses futures par la très exacte révélation des choses passées.

S'adresser dans la maison susdite, tous les jours
Depuis le lever jusqu'au coucher du Soleil
Le cabinet de consultations est au dernier étage, en face l'escalier
13, rue de L'Estrapade, 13

Il faut espérer, se disait le bonhomme, que ma rédaction plaira par sa netteté. Je ne recule devant rien, et j'aurais bien dû commencer plus tôt. Ces messieurs Marat, Danton et de Robespierre m'ont raflé beaucoup de pratiques, et des meilleures ! Grâce à leur maudite besogne, je n'aurai plus guère pour visiteurs que des gens du commun, des insolvables qui se diront toujours mécontents, pour esquiver la petite rétribution volontaire. Mais c'est égal, faute de moisson, tâchons de glaner. Il suffit, au surplus, qu'un généreux consultant m'arrive de loin en loin, pour assurer ma pitance et mon logis, avec la dépense d'un petit fourneau, bien utile pendant les mois d'hiver. Je me permettrai cette petite douceur, si cela va un peu.
Deux journées furent employées à achever cent copies de l'annonce qu'il venait d'esquisser. Quand la besogne se trouva prête, il s'en alla, entre chien et loup, muni d'un peu de colle, plaquer son épître aux curieux sur les arbres qui formaient dans le jardin des Tuileries les angles des quinconces, et sema le reste sur les bancs de bois qui attendaient les promeneurs. Puis il revint au logis, sans que ses jambes lui fissent trop de querelles, dormit cette fois tout d'un somme, et se tint à poste fixe, dès le lendemain, pour attendre la Providence.
Ça ira, ça ira, pensait-il en s'éveillant. Je l'ai rêvé cette, nuit. Je voyais un aigle blanc planer sur moi, les ailes éployées ; il portait dans ses serres, une couronne fleuronnée de trois escarboucles, symbole sacré du prince des Élohim, et, selon la doctrine du sage Artémidore, cette rare vision présage grande réussite au songeur. Arrivez, arrivez, bonnes ou mauvaises gens ! Bonaventure va justifier son nom, et vous renvoyer plus surpris que la foule qui assistait à la multiplication des cinq pains. Si vous êtes riches, on vous servira la vérité toute crue, quelle qu'elle soit, car vous ne méritez guère d'assaisonnement. Si vous êtes pauvres, il y aura pour vous des, consolations et des espérances : pauvres bien-aimés du Seigneur, on vous contente à si peu de frais ! mais, s'il nous survient quelque rude incrédule, cuirassé d'outrecuidance, pour celui-là nous ne ménagerons rien : nous savons faire tomber à genoux, tout vieux que nous sommes, les Goliath qui bravent la sainte Magie !

III

Ce jour-là, prenez-en bonne note, c'était un mercredi, douzième d'août 1795. D'autres diraient Thermidor, pour faire ce qu'on appelle de la couleur locale ; mais, puisque je vous mène dans un monde inconnu, ne nous arrêtons pas aux bagatelles de la porte.
Un jour, deux jours, trois jours s'écoulèrent, sans que ; la curiosité parisienne donnât signe d'existence. Elle était blasée sur le souci de la Vie par les récentes prodigalités de la mort.
Ça n'ira donc point ! murmurait le bonhomme en mesurant les heures avec une impatience qui touchait au découragement. J'ai cependant saisi le temps propice pour agir. Du 23 juillet au 22 août, Michaël, génie du Soleil, occupe son trône dans la constellation du Lion. J'ai projeté l'aimant de ma volonté le 1 Ie jour du mois, et ce jour correspond, sur le cercle astral d'Ozymandias, au 19e degré du Lion. Ce degré est gouverné par Sithacer, esprit planétaire de Jupiter, soumis à Zachariel, génie du pouvoir, et son nombre est la 19e clef des portes d'Hermès, dont l'arcane, figuré par un Soleil radieux, signifie bonheur. Est-ce que, pour la première fois, la science occulte me mentirait, au moment même où je songe à la communiquer ? ou plutôt, mon projet serait-il un sacrilège, une profanation des Mystères antiques ? et l'étrange isolement qui règne autour de moi contient-il un avertissement, une menace, un péril ?
Cette plainte anxieuse demeura sans écho.
Les heures du jour et de la nuit cheminaient comme des spectres, et la solitude de Bonaventure Guyon ne répétait que le râle ardent de sa respiration desséchée.
Le quatrième jour touchait à sa fin ; le Soleil enveloppait son couchant d'une brume pourprée ; il allait encore disparaître au-dessous de l'horizon, et nul être vivant ne semblait songer au prophète de la lanterne.
Hélas ! hélas ! pensait en gémissant Bonaventure déconfit, je suis abandonné du ciel comme de la terre ! La foi qui me soutenait, mes expériences dont je me croyais si sûr, n'étaient-elles qu'illusion ? ou Dieu veut-il m'éprouver avant de m'exaucer ?
Et faisant ruisseler entre ses doigts osseux une pile de lames de cuivre, oblongues et étroites, toutes jaspées de gravures bizarres, il en détachait quatre, au hasard, et les étalait, de droite à gauche, sur sa Bible ouverte. Puis il disait encore, en se frappant le front : quatre jours, et point de résultats ? cependant les hiéroglyphes d'Hermès me donnent, pour la troisième fois, une même réponse. Oui, voilà bien le mage, armé de sa baguette magique, symbole de l'esprit créateur, homme ou Dieu.
Voilà la Porte du Sanctuaire Occulte, symbole de la matière passive qui attend l'invasion de l'esprit générateur. Voilà Isis-Uranie, l'éternelle aphrodite, symbole de la fécondité universelle qui mélange, concrète ou subtilise toutes les formes de la vie. Voilà enfin la Pierre Cubique, symbole du travail accompli, de l'œuvre éclose, et, pour moi, par conséquent, du succès attendu. Ces quatre oracles, trois fois plongés dans le chaos des arcanes, en sont sortis trois fois, dans leur ordre de succession naturelle. À l'image du suprême créateur, mon esprit a voulu et agi. La matière passive sur laquelle j'ai projeté mon attraction, c'était des êtres semblables à moi, qu'il s'agissait d'attirer. L'écriture a été l'instrument de ma volonté et la forme donnée à mon action, sous les auspices favorables des Génies du mois et du jour. Mes désirs sont innocents, puisque je ne demande au ciel que le pain quotidien, et, dans ce monde où le vide n'a de place nulle part, mon appel à Dieu ne serait qu'un appel au Néant ? Ah ! si ma raison n'est que vertige, si mon savoir n'est que ténèbres, si ma foi n'est qu'une hallucination de vieux fou, Raison suprême, brise-moi donc ! Vautour de Prométhée, dévore ma cervelle ! j'ai trop vécu !
La Raison suprême gardait le silence.
Le vautour de Prométhée dormait dans les limbes des siècles antiques.
Mais la plus belle soirée d'août versait à pleine coupe ses parfums éthérés sur les dernières ardeurs d'un jour caniculaire. L'orbe rouge du Soleil roulait vers sa couche, atlantique, comme un navire de feu qui refoule de son i tangage un océan d'or en fusion.
Avant de s'y abîmer, il projeta sur les cieux une immense gerbe de flamme irisée, dont le reflet fantastique ; embrasant la face pâle de Bonaventure Guyon, l'obligea de fermer les yeux à cet éblouissement vertigineux.
Au même instant, un bruit sourd se fit ouïr sur l'escalier de la lanterne.
Ce bruit montait. C'était un pas précipité.
Bonaventure tressaillit.
Ce bruit de pas, c'était enfin la vie extérieure, l'apparition de la Providence évoquée par la Foi.
C'était, à la dernière clarté solaire du quatrième jour, l'incarnation du Verbe magique.
Les deux forces du fluide générateur universel, la Projection et l'attraction de la Volonté servie par les organes, avaient produit l'œuvre attendue : la science commençait à se justifier.
Plusieurs coups secs, impérieusement redoublés, secouèrent la Porte du galetas.
Bonaventure, électrisé par la surprise et la joie, ne fit qu'un saut de son fauteuil au loquet. Il est des émotions qui, en un clin d'œil, nous rajeunissent de vingt années.

IV

La porte s'ouvre.
Nous sommes en face d'un jeune homme de vingt-cinq à vingt six ans, frêle et pâle, à longs cheveux plats, à traits romains et anguleux comme une médaille césarienne.
Il est de taille moyenne, vêtu d'une couleur sévère. La redingote à longs pans, exactement fermée sur la poitrine, qu'elle semble cuirasser ; des bottes molles, des gants de daim, le chapeau un peu incliné sur les yeux, autorisent tout au plus la supposition que ce visiteur, n'est point étranger aux habitudes militaires. Mais, à défaut d'indices plus certains, il y a dans son attitude, dans son regard froid et fixe, ce je ne sais quoi qui décèle à l'esprit le moins observateur, que le feu de la pensée a. déjà bronzé toutes les fibres de sa jeunesse.

- Pardon. je me trompe ! dit-il d'un ton brusque et légèrement essoufflé, en portant deux doigts à la corne, de son chapeau.
- Qui cherchez-vous ? demanda le vieillard, que cette apostrophe en monologue avait un peu décontenancé.
- M. Guyon.
- Bonaventure. Guyon ?
- Précisément.
- C'est moi-même, répliqua le bonhomme, en ajoutant dans sa pensée : celui-là ne m'appelle pas citoyen, c'est peut-être quelque fils d'émigré.

L'inconnu fronçait le sourcil au bord de ce nid d'indigence qui, sans doute, lui paraissait nauséabond. Toute misère pue par quelque endroit.

- Entrez donc, s'il vous plaît, Monsieur, reprit Bonaventure. Je vous parais bien pauvre, et cela vous choque, je le conçois ; mais pauvreté n'est pas vice, et j'ai si peu, de besoins !
- Parbleu ! dit l'inconnu, j'aurais dû m'en douter. Le pavillon couvre la marchandise, et, de fou à fou, il n'y a, ma foi, que la longueur du chemin. Que viens-je faire ici ?
- Monsieur.
- Ah ! excusez, bonhomme, je me parlais à moi-même. Au surplus, si vous êtes le Guyon demandé.
- Bonaventure Guyon.
- Mais oui, le malin que promettent les petits papiers collés aux Tuileries,.
- C'est bien moi.
- Eh bien, Monsieur du calcul, vous tombez mal avec moi, parce que, tout jeune que vous me voyez, j'ai fièrement mordu à l'hameçon des mathématiques.
- Et alors.
- Alors je dis sans façon que votre science est courte, ou que vos élèves sont rares. Cela se voit.
Bonaventure ne put s'empêcher de sourire. Est-ce donc, reprit-il en montrant ses deux carcasses de fauteuil éventrées, est-ce de mon mobilier que vous auriez besoin ? Ah ! Monsieur ! vous me faites honneur et plaisir : partageons.
- À la bonne heure ! s'écria l'inconnu avec un franc éclat de rire. Vous avez l'esprit bien fait, et vous prenez tout du meilleur côté. Je vous estime, et peu s'en faut que je ne vous admire.
- Vous êtes trop bon.
- Vous cultivez le détachement des choses de ce monde ; c'est l'art de moins souffrir, et c'est une leçon dont j'aurai peut-être, un jour, l'occasion de profiter. Je l'emporte avec reconnaissance ; je me déclare satisfait, et comme la rétribution est volontaire, et que, pour le moment, je ne suis pas le cousin de feu crésus.

Il fouillait dans son gousset. Bonaventure l'arrêta d'un geste.

- Je ne tends pas la main, dit-il froidement.
- Mais non, mais non, brave homme ! Ne prenez pas la chose du côté qui pique. On sait ce qu'on doit, et, vu les circonstances, permettez seulement.
- Jamais, Monsieur, jamais !
- Ah çà, quel est le plus fou des deux. de moi qui viens à vous comme un vrai badaud, ou de vous qui m'ouvrez la Porte gratis ? Vivez-vous de vos rentes ou de l'air du temps ?
- Je vis comme il plaît à Dieu. Ma porte s'ouvre à tout le monde, Monsieur ; mais, quand je n'ai point travaillé (et Bonaventure appuya sur ce mot avec une inflexion sardonique), quand je n'ai rien fait de ce que j'annonce, je ne reçois point de salaire. Ce serait accepter l'aumône, ou plutôt, car l'aumône est sainte, ce serait un argent friponné, et Bonaventure Guyon n'a jamais goûté de ce pain-là.
- Fierté Spartiate ! s'écria l'inconnu, vertu de six étages, majesté du grenier, qui donc êtes-vous ?
- Ce que vous voyez, Monsieur : un diseur de bonne aventure, dont vous êtes le premier client.
- Premier client ! Ah ! pauvre diable ! Je disais bien que les mathématiques vous avaient mal réussi !
- Au contraire, Monsieur. Les mathématiques, c'est un domaine où je suis roi, Permettez-moi d'être maître sur mon terrain.
- À votre aise. Je ne vous pousserai point au pied du mur.
- Je serais d'un saut sur vos épaules.
- Bah ! Eh bien ! pour un homme de cette force, vous commencez tard un étrange métier.
- Assez tôt pour vous, Monsieur, puisque vous voilà.
- Réponse à tout ! concluons. Vous me direz donc mon avenir ?
- Sans nul doute. puisque c'est mon. Métier.
- Voyons cela, combien faut-il de temps pour remuer vos cartes ?,
- Je n'emploie point de cartes.
- Eh bien, pour consulter vos diableries quelconques ?
- Je ne crois point au diable.
- À quoi donc croyez-vous ?
- À la Raison suprême, éternelle, absolue, qui crée sans cesse et transforme tout, par nombres, par mesures, et par poids.
- Ce n'est pas trop vulgaire, et vous allez m'intéresser. Combien dure la séance ?
- C'est selon. Deux heures pour certaines gens, dix minutes pour d'autres.
- Pourquoi cette différence ?
- C'est qu'il y a des avenirs bourrés d'événements, et d'autres qui sont plats comme un sac vide.
- C'est juste ! Et vous êtes sûr de votre affaire ?
- Vous répondrez vous-même à cette question, plus tard, si vous avez de la mémoire.
- Et vous pourriez aussi me dire mon passé ?
- Je commence toujours par là. Mon instrument divinatoire est un compas dont une pointe touche le berceau, l'autre la tombe.
- Vous prédiriez même ma mort ?
- Comme on lit le mot fin au bout d'un livre. Mais je ne vous livrerai cette date que si je vous juge assez fort pour en porter le poids.
- Opérez, mon maître.
- Prenez donc la peine de vous asseoir. Bien qu'il fasse encore un peu jour, je vais allumer ma petite lampe : tenez, Monsieur, une vraie lampe de sibylle. À mon âge, on a ses petites infirmités ; il est nuit pour mes yeux, même au mois d'août, dès que le Soleil s'endort.
- Faites tout ce que vous voudrez ! s'écria le jeune inconnu, en jetant son chapeau sur la prophétie d’Ézéchiel, et cherchant un point d'équilibre au bord du fauteuil percé que lui présenta Bonaventure Guyon.

V

Quand la petite lampe fut accrochée au-dessus de la table, le vieillard posa sur son nez ses besicles à monture de cuivre, et pria son client de promener un coup d'œil sur l'imbroglio géométrique dont se tapissaient les murs de la lanterne.

- Ce que vous voyez là, dit-il, c'est mon aide-mémoire.
- Et votre compas, où est-il ?
- Dans mon regard, Monsieur. Je vous regarde, et tant que vous serez là, il vous sera difficile de me rien cacher que je veuille savoir.

L'inconnu fit un mouvement.

- Cela vous étonne, continua Bonaventure. C'est que vous ne savez pas tout, bien que vous ayez si fièrement mordu à l'hameçon des mathématiques. Nous allons donc opérer, comme vous disiez tout à l'heure, quoique, à vrai dire, j'aimasse mieux me taire sur votre chapitre.
- Pourquoi vous taire ?
- Ah ! Monsieur, c'est qu'en dehors, et peut-être au-dessus des calculs absolus de la vraie science divinatoire, il existe, sous le nom de seconde vue, des perceptions spontanées, soudaines, irrésistibles, que communique parfois aux esprits doués comme le mien la contemplation de certaines natures. Eh bien, je me sens, vis-à-vis de vous, depuis un moment, dominé par je ne sais quelles effluves de ce fluide électro-magnétique dont plusieurs philosophes anciens, tels qu’Aristote, Proclus, Platon, constataient les phénomènes sans pouvoir remonter à leur source.
- Comment ! vous lisez Aristote, et...
- J'ai tout lu, même le livre des cieux : c'est une nécessité de mon métier.
Il y avait quelque amertume dans l'accent de cette réponse. Le jeune inconnu la devina, et se sentit touché. Sa générosité naturelle lui reprochait d'avoir persiflé un pauvre vieillard dont il ignorait le passé.
- Cher Monsieur Guyon, lui dit-il, ne m'en veuillez point. J'ai une jeunesse agacée par bien des causes : de là mes brusqueries, que je regrette dès qu'elles m'échappent, c'est-à-dire toujours trop tard. Ne relevez plus ce mot de métier, que j'ai lâché sans intention blessante, et agréez-en mes excuses.
- Il n'y a rien à excuser, poursuivit Bonaventure en remerciant d'un regard. Vous ne me connaissez point, et me connaître est inutile.Vous m'avez vu avec les yeux du corps, comme tout le monde voit ; je vais vous en ouvrir d'autres, qui verront plus juste et plus loin. Écoutez-moi donc, si ce n'est avec une confiance que je ne sollicite pas, du moins avec attention, car il s'agit de vous, et non de moi. J'ai vu passer bien des hommes depuis que je laboure la vie, et aucun n'a fait vibrer, comme vous, mes facultés intuitives. L'avenir semble s'écrire de lui-même sur votre front ; il s'exhale en quelque sorte de votre être, comme le parfum révèle une fleur avant qu'elle soit aperçue. Oui, Monsieur, sans interroger mon art, je crois pouvoir dire que vous irez loin, très haut et très loin, trop loin, peut-être, pour votre bonheur, si le fluide occulte que vous projetez, à votre insu, sur ma vieillesse inutile, trouve son courant naturel à travers les choses de ce monde. Et voilà justement pourquoi, Monsieur, pour ne vous point éblouir ou ne vous point décourager, je ne voudrais pas ouvrir devant vous les portes d'Hermès.
- Les portes d'Hermès ? cela doit être oriental, et j'ai une passion pour l'Orient.
- Tenez, regardez cette pauvre muraille, ces grossières mais éloquentes peintures : il y a là une science tout entière ; une science dont un seul évocateur a osé se servir depuis qu'elle est exhumée de ses catacombes antiques ; une science à laquelle il ne faut toucher qu'en tremblante car c'est une lumière pour les uns, mais, pour d'autres, c'est la foudre !
- Éclairez donc vite, ou foudroyez ! soyez, si vous le voulez, Jupiter-Tonnant : je consens à être Phaéton.
- Phaéton !
- Pourquoi pas, si je pouvais, comme lui, un jour seulement, guider le char du Soleil ! La catastrophe serait immense, mais glorieuse ! allez de l'avant, maître Guyon : si vous savez tout dire, moi je veux tout entendre.
- En quelle année êtes-vous né ?
- Est-ce la consultation qui commence ?
- Oui, Monsieur.
- En 1769.
- Dans quel mois ?
- Au mois d'août.
- Et quel jour du mois ?
- Le quinzième, comme aujourd'hui.
- Eh bien, Monsieur, sur la sphère astrale construite par Hermès, le grand initiateur du Magisme égyptien, bien des siècles avant moïse, et selon. la concordance des Temps supputée par les astrologues de la période julienne, cette date du 15 août correspond au 23e degré de la constellation du Lion, 5e signe du Zodiaque. Ces nombres 23 et 5 contiennent chacun un mystère, et leur combinaison va produire, tout à l'heure, d'autres nombres, d'autres mystères. Mais, avant d'aborder ce travail, je pressens de votre part une objection...
- Sans doute. Si les Nombres enveloppent des mystères, pourquoi ne pas étudier celui que je vous ai donné ? Pourquoi le transformer ? Pourquoi 23 et 5, plutôt que 15, ont-ils quelque rapport avec ma destinée ? en un mot, d'où partons-nous, et où allons-nous ?
- À cet égard, reprit Bonaventure, répondre à tous les mais, à tous les pourquoi des personnes qui consultent l'avenir, ce serait s'engager dans un cours doctrinal fort étendu, fort compliqué, sur les vertus occultes des nombres ; et ce n'est ici, vous en conviendrez, ni le temps, ni le lieu propice à une si profonde étude. Il vous suffira, sans doute, de savoir que la méthode dont je me sers, à l'exemple des mages antiques, est absolue dans ses règles, uniforme dans ses applications. Bornons-nous donc, s'il vous plaît, aux résultats qui tentent votre curiosité En un mot, voulez-vous admettre, au moins pour cette soirée, un genre d'opération mathématique dont le point de départ, le but et la logique ne vous apparaissent pas encore ?
- Doucement, je vous prie. J'ai, moi, pour principe, de n'accepter comme vrai que l'évidence palpable ou raisonnée. Votre machine à calculs magiques m'intéresserait assez, je l'avoue, si j'en saisissais un peu clairement les rouages. Mais, fût-elle inventée par un nouvel archipède, et la graine de ces hommes-là est devenue fort rare, je demanderais encore quelle relation peut exister, de près ou de loin, entre des nombres abstraits et les choses tangibles de la vie réelle ? Et, quand vos jeux d'esprit, chefs-d'œuvre d'adresse et de subtilité, j'y souscris avant l'expérience, auraient un moment capté mon imagination, par quelle raison solide, inéluctable, pourriez-vous étayer ma croyance ou commander à ma foi ?
- Mon Dieu, Monsieur, si la machine fonctionne avec justesse, qu'avez-vous le droit d'exiger de plus ? Est-il besoin, par exemple, que les mystères de la génération vous soient dévoilés, pour que vous consentiez à vous nourrir, à marcher, à penser, à vouloir et à agir ? Soyez franc ! si vous êtes venu sans foi, et pour tuer, comme l'on dit, une heure de temps, avouez que, depuis un moment, vous seriez bien fâché que l'on vous désabusât de certaine velléité de croire qui s'empare de vous peu à peu.
- Quand cela serait ?
- Eh bien, rassurez-vous : dès demain vous croirez avec la plénitude de votre raison.
- En vérité ?
- Car j'ai, pour étayer votre croyance ou commander à votre foi, l'élément de conviction le plus simple et le plus indiscutable.
- Tant mieux ! je ne souhaite que des preuves.
- Des preuves ? si je déroulais devant vous, Monsieur, l'histoire astrologique d'une destinée parfaitement connue de tout le monde ; si je vous faisais toucher de l'œil et du doigt tous les signes célestes, tous les arcanes hiéroglyphiques par lesquels cette destinée a pu être clairement, complètement aperçue et prédite plus de vingt ans avant sa réalisation ; si je vous mettais ensuite à même de répéter ce travail mystérieux, et d'en lier tous les calculs ; si, enfin, par des procédés exactement semblables, c'est-à-dire en employant les mêmes signes, les mêmes arcanes révélateurs, je dressais devant vous l'Horoscope, c'est-à-dire le plan astrologique sur lequel doit grandir ou s'écrouler l'édifice de vos propres destins, quel argument raisonnable pourriez-vous opposer à une pareille démonstration ?
- Ah ! certes, mes doutes seraient fortement ébranlés ; mais vous parlez là d'un tour de force.
- Monsieur, quand j'avance un fait, la preuve est sous ma main.
- Homme-prodige ! En vérité, je voudrais vous suivre de l'œil et de la pensée : mais j'ai peur de m'égarer hors des voies du sens commun. L'envie de faire cette épreuve m'aiguillonne, et je crains que vous-même n'alliez rire de moi. Est-ce donc Dieu ou le Diable qui m'a conduit en pareille rencontre, et cela justement au jour anniversaire de ma naissance ?
- Ce n'est ni Dieu, qui est trop haut, ni le Diable, qui n'est nulle part : c'est tout simplement votre étoile. Chacun a la sienne. Voulez-vous un terrible exemple des influences astrales ? Quand vous le connaîtrez, c'est-à-dire quand vous l'aurez vérifié scientifiquement. vous serez capable de faire vous-même, oui, vous-même, l'histoire prophétique et certaine de votre avenir.
- Ah ! Monsieur Guyon, s'il n'était point si tard !
- Qu'importe l'heure ? je ne dors plus.
- Eh bien, soit, mes heures aussi m'appartiennent : j'attends la parole du maître.

VI

C'était en 1773, et nous sommes en 1795, reprit Bonaventure. Il y a donc de cela vingt-deux bonnes années. Au mois d'août, comme en ce temps-ci, et peu de jours après la fête de Louis XV, un carrosse, aux armes de la, maison de Rohan, s'arrêtait, d'assez grand matin, devant le portail du prieuré de Lagny, sur les bords de la marne.
Le prieuré de Saint-Pierre de Lagny, pour le dire en passant, n'était pas sans quelque illustration. Bâti au VIIe siècle, par un gentilhomme d'Écosse, nommé Furcy, de bandit devenu saint et canonisé pour la rareté du fait, ce monastère avait subi, au IXe siècle, l'invasion des Normands, qui n'y laissa que les pierres. Cent ans plus tard, un certain Humbert de Vermandois, comte de Troyes et de Meaux, fameux pillard d'églises et ravisseur de nonnes, selon la mode du Moyen Âge, s'avisa, pour apaiser Dieu, de restaurer Saint-Pierre, en faveur d'honnêtes Bénédictins qu'il fit ses héritiers, à charge par eux de lui forger une petite clef du Paradis. Ceux-ci se contentèrent de mettre sa mémoire dans leur obituaire, et son tombeau derrière l'autel de leur église. À vrai dire, et sans leur faire aucun tort, je crois que le crédit de ces moines auprès de Dieu n'allait pas beaucoup plus loin.
Revenons au carrosse. Ce carrosse traînait un prélat de cour et de haut lignage : messire Louis-René-Édouard de, Rohan, ce Rohan qui fut, tour à tour, abbé de la Chaise-Dieu, évêque de Canope, l'un des quarante de l'académie française, ambassadeur extraordinaire en Autriche, grand aumônier de France, commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, cardinal enfin et prince-évêque de Strasbourg : ce n'était pas un petit-collet râpé. Mais à l'époque dont je veux vous parler, il n'était encore qu'évêque de Canope, In partibus infidelium, c'est-à-dire pasteur sans autres brebis que les belles dames de Versailles, qu'il confessait pour se distraire, car il était énormément curieux. Sa naissance, sa fortune, sa haute mine et son esprit l'avaient prédestiné de bonne heure à faire un chemin rapide. Il serait même devenu cardinal avant d'avoir toutes ses dents, comme saint Ambroise fut évêque la veille de son baptême, si sa vie, quelque peu légère, et aussi, disait-on, et que ne disait-on pas ! si certaines indiscrétions de boudoir n'eussent enrayé. la roue de sa bonne chance. Tout le monde sait comment il a fini, par une intrigue de mauvais lieu, un scandale de cour et l'exil : c'est dommage, car, jusque dans ses vices, il avait de la grandeur.
Or donc, M. de Rohan, ou, si vous aimez mieux, M. de Canope, ou tout simplement le Beau Louis, comme l'on disait en cour, fit annoncer sa visite au prieur de Lagny, avec l'intention, formellement exprimée, que cette visite fût reçue sans aucun cérémonial. Il se déclarait chargé d'une mission secrète, dont l'accomplissement ne souffrait nul retard et nul intermédiaire. Il ne permit même point qu'on vint le chercher processionnellement, croix en tête et cloches sonnant, au seuil du monastère, par déférence pour sa dignité sacrée.
Conduit aussitôt, selon ses désirs, au pavillon qu'habitait le prieur des Bénédictins, il réclama de nouveau une entrevue toute confidentielle, et qu'aucun dérangement ne pût interrompre sous quelque prétexte que ce fût.
Le prieur de Lagny, qu'il faut bien un peu vous dépeindre, était, en 1773, un homme d'environ cinquante ans. Son extérieur sérieux et froid, mais empreint d'exquise distinction, eût pu convenir à un diplomate, ou à un premier ministre, aussi bien qu'à un bénéficier de l'église. Certain vieux proverbe dit que l'habit ne fait pas le moine : M. de Lagny vérifiait ce proverbe, car il n'avait du moine que l'habit. Mais cette déclaration ne porte aucune atteinte à la pureté de ses mœurs ; elle révèle seulement à demi qu'une catastrophe mondaine, plutôt qu'une vocation surnaturelle, l'avait plongé dans l'ombre du cloître. Prieur depuis dix ans, il était venu à Lagny d'un monastère éloigné. Sa nomination à cette dignité n'avait fait aucun bruit. Les moines dont il était le supérieur ne connaissaient de son passé qu'un seul détail, c'est qu'il avait commencé sa carrière religieuse dans la fameuse abbaye de la Trappe, de l'ordre de Cîteaux, et qu'une bulle du pape avait autorisé sa translation dans l'ordre des Bénédictins. Du reste, les motifs de ce changement étaient demeurés secrets. Le prieur de Lagny ne parlait jamais de lui-même, et ses habitudes taciturnes reléguaient à longue distance les curiosités inutiles. Exact à remplir les devoirs indispensables, à peine avait-il payé cette dette aux exigences de sa profession, que ses religieux ne l'apercevaient plus. Enfermé dans la région la plus solitaire du prieuré, il se trouvait aussitôt transporté par sa pensée dans un monde où la contemplation régnait en souveraine. Cette retraite qu'il s'était créée dans le désert monastique avait pour mystérieux habitants des livres comme il ne s'en fait plus, et je puis ajouter, comme on n'en trouve plus, car, doué de merveilleuses facultés, le prieur de Lagny les brûlait soigneusement, après avoir enfoui leurs secrets trésors dans les catacombes de son immense mémoire.
Pour un homme ainsi absorbé, les rares visites qui arrivaient du dehors, et qui sollicitaient son apparition, n'étaient que des importunités, d'où qu'elles vinssent. Quand il ne pouvait s'y soustraire, il les acceptait comme des austérités : c'était sa manière de faire pénitence, et Dieu, sans doute, la bénissait, puisque, malgré sa maigreur, le laborieux savant jouissait d'une santé de mousquetaire noir.
Cette fois, le haut rang du visiteur, et surtout l'espèce de mystère dont s'enveloppait sa visite, ne permettaient guère un échappement.
M. de Lagny jeta donc sa plume avec un brusque mouvement d'impatience, et fourra sous clef, dans son prie-Dieu, un superbe manuscrit oriental, qu'il semblait choyer plus que les rubriques de son bréviaire. Puis, drapant sur ses épaules les plis de son manteau de chœur, il s'achemina lentement vers la salle qui lui servait de parloir, et où l'attendait M. de Rohan.
La règle claustrale qui recommande à ses initiés de tenir les yeux baissés dans les relations avec le monde séculier, leur prête une grande puissance, celle de dissimuler, en toute rencontre, le reflet que reçoivent nos traits des moindres agitations de l'âme. M. de Lagny ne redoutait rien ; sa vie studieuse ne prenait nul souci des choses extérieures ; mais eût-il, en ce moment, conspiré comme Cinq-Mars, Albéroni ou Latréaumont, son visage n'eût exprimé que la solitaire impassibilité d'une statue de saint.
M. de Rohan, bien qu'il eût toutes les finesses d'un courtisan, ne put donc rien préjuger de l'homme auquel il avait affaire. Les premières civilités s'échangèrent gravement, et quand le prieur eut congédié d'un signe le religieux qui l'avait précédé, l'évêque de Canope ne put se défendre d'un certain malaise devant cette face de marbre qu'il fallait animer.
Il aspira d'abord une forte prise de tabac d'Espagne, croisa ses jambes l'une sur l'autre, toussa, regarda obliquement à droite et à gauche, comme un orateur qui cherche son exorde oublié, et prenant enfin, comme l'on dit, sa résolution à deux mains, il décocha au bénédictin cette saillie qui lui vint en tête la première : Votre Révérence va jeter sa langue aux chiens !
M. le prieur, qui connaissait toute sorte de choses, excepté cette figure de rhétorique inventée par madame de Sévigné, crut que M. de Rohan était fou.

VII

L'évêque de Canope, surpris de n'avoir pour réponse que l'écho du parloir, se bourra le nez d'une seconde prise de tabac. Il paraît que cette drogue est un tiers fort utile dans les conversations qui languissent ou qui embarrassent.
M. de Lagny, qui ne prisait que la poussière de ses manuscrits, n'avait pas l'organe olfactif très irritable. Cependant il éternua trois fois, pour masquer poliment certain mouvement d'épaules qui pouvait signifier : Je voudrais bien m'en aller.

- Votre Révérence, reprit M. de Rohan, mettrait ciel et terre sens dessus dessous, avant de deviner l'affaire qui m'amène.

M. de Lagny salua.

- Et tout à l'heure, j'en suis sûr, poursuivit l'évêque, nous en rirons comme doivent rire les bienheureux. Ou vous en pleurerez toutes vos larmes.

M. de Lagny faillit pousser une interjection de surprise ; mais c'était un homme fort, il pressentait dans ces derniers mots je ne sais quelle attaque, et attendit le coup.
Son silence valait cette parole chevaleresque des officiers français, à la bataille de Fontenoy : messieurs les anglais, tirez les premiers !

- Voulez-vous deviner, mon révérend ? reprit M. de Rohan. Ma foi, je vous le donne en mille !
- Merci, Monseigneur, je me déclare vaincu d'avance, répondit froidement le prieur. Mais je pourrais mieux deviner, peut-être, ce qui ne vous amène point.
- Ah ! Et, qu'est-ce qui ne m'amène point ?
- L'envie de faire ici un long séjour.
- Et, pourquoi point, s'il vous plaît ?
- Oh ! tout simplement parce que la bure de saint Benoît serait mal douillette à vos épaules de prince de l'église ; et puis, les brumes de la marne vous enrhumeraient, et puis, les grenouilles de nos étangs sont de tristes causeuses.

M. de Rohan rejeta sa tête en arrière, comme un coursier d'élite piqué aux naseaux.
M. de Lagny salua une seconde fois ; mais ce salut s'adressait à la botte qu'il venait de pousser.

- Je débute mal, pensa l'évêque de Canope. J'en suis pour mes frais diplomatiques, et me voilà en face d'assez rude partie. Je crois vraiment que ce moine maussade me rendrait des points aux échecs. Jouons serré, par la mule du pape ! et rira bien qui rira le dernier.

Puis, il ajouta tout haut, en fermant à demi ses paupières comme un chat de bonne maison qui lorgne une lippée : Votre Révérence n'a point l'air de se plaire beaucoup à Lagny.

- Au contraire, Monseigneur. Les hommes de mon caractère adorent la retraite et se nourrissent d'isolement ; c'est un acompte qu'ils prennent, autant qu'ils peuvent, sur leur part du repos éternel promis aux élus. Mais, c'est de vous, ce me semble, et du but de votre visite que nous devions parler.
- Je voudrais vous le voir deviner.
- Mon Dieu ! je ne serais peut-être pas absolument incapable d'en approcher.
- Mais certainement ! Vous êtes si savant, que rien ne vous doit longtemps arrêter.
- Vous me flatteriez, si je ne sentais ma faiblesse. Pour couper court, puis-je être franc ?
- Comment donc ! mais c'est un devoir de conscience.
- Et si je me trompe, ou si je dis trop vrai, serez-vous sans rancune ?
- Je serai, Monsieur, votre obligé dans tous les cas.
- Eh bien, Monseigneur, j'ai ouï dire que le séjour de Versailles a ses heures d'ennui.
- Vous ne m'apprenez rien !
- Et alors, vous venez, peut-être, chercher ici quelques moments de cette solitude, réparatrice de l'âme, où les bruits du monde extérieur n'arrivant pas, un grand seigneur peut, sans distractions, mesurer l'espace déjà parcouru dans sa vie, et faire, à huis clos, le bilan de ses mécomptes ou de ses espérances.
- Ah ! vous croiriez que...
- Je ne crois rien, Monseigneur, je ne suppose même qu'avec toute sorte de réticences. Vous m'avez fait l'honneur de m'interroger, et, comme tout à l'heure, j'essaie très humblement de deviner.
- Et vous devinez fort mal.
- Est-ce déjà la rancune qui commence ?
- Fi donc, Monsieur ! Rancune et Rohan ne riment point. Je dis seulement que vous n'êtes guère sorcier, malgré ce qu'on raconte à Versailles.
- Moi, sorcier ! s'écria M. de Lagny. Eh ! bon Dieu, qui donc s'avise de me croire si mal famé ?
- Essayez toujours de deviner : cette fois, je vous défriche la route.
- Ah ! Monseigneur ! nous jouons aux charades, et j'ai peut-être quelque droit de dire : comment l'entendez-vous
- Tout comme il pourra plaire à Votre Révérence. Ai-je dit sorcier ? ma foi, je ne me dédis point, car, après tout, je ne suis qu'un écho de ce monde extérieur dont les bruits n'arrivent point, à ce qu'il paraît, jusqu'à Lagny.
- Expliquez-vous, Monseigneur.
- Je viens précisément, à ce propos, solliciter de vous quelque éclaircissement.
- Ah bah !
- Et j'ajoute même que c'est, de ma part un devoir. Et, pour ne point vous, tenir plus longtemps et trop haut la dragée de ma franchise, je vais, avec votre permission, vous mettre un moment, non pas sur la sellette, mais sur le trépied.
- Qu'est-ce à dire ?
- Allons au but.
- Ah ! de grand cœur ! si vous pouvez m'y conduire, car je ne l'entrevois nullement.
- Aussi vais-je vous aider. Il y a de par le monde, en ce moment, et depuis trois jours, deux hommes que, s'il en fallait croire, comme parole d'évangile, tout ce que dit madame la comtesse Dubarry, vous auriez mortellement blessés, en vous mêlant beaucoup trop de leurs affaires.
- La comtesse Dubarry ? qu'est-ce que cela, Monseigneur ?
- Cela, ou plutôt cette grande dame, car un Rohan doit être poli envers tout le monde, c'est infiniment moins qu'une reine. Mais c'est beaucoup plus qu'un roi.
- Encore une énigme.
- La comtesse Dubarry, Monsieur, c'est une guêpe de cour ; qui s'y frotte, s'y pique affreusement.
- Je comprends de moins en moins ! s'écria naïvement le prieur de Lagny.
- On ne peut pas tout comprendre quand on vit si reclus ; cela se conçoit, reprit M. de Rohan. Depuis Ève jusqu'à nous, chaque pas de la science du monde a coûté cher. Or donc, madame Dubarry, à tort ou à raison, ne vous veut pas de bien, et je vous en fais mes doléances. Quant aux deux hommes dont je parlais tout à l'heure, je me trompe de moitié. L'un d'eux, heureusement pour lui, ne sait rien encore, j'ose du moins l'espérer ; car, avec le caractère que lui a pétri sa pauvre éducation, il en deviendrait fou. Mais l'autre, celui qui sait tout, celui-là, Monsieur, n'est rien moins que disposé à pardonner, je ne dis pas un outrage, mais une simple imprudence ; et il peut tout ce qu'il veut, pour se venger.
- Se venger ? et de quoi ? ou de qui ? et qu'ai-je à voir, s'il vous plaît, en ces commérages d'esprits malveillants ou détraqués ? mais, mon Dieu, je m'y perds !
- Je crains, en effet, que vous soyez un peu perdu.
- Mais, Monseigneur.
- À moins qu'il n'y ait là-dessous.
- Une infernale calomnie, Monseigneur ! car, en vérité, je ne m'occupe de personne.
- Je le veux bien ; mais enfin je ne sais plus quel grand homme avait raison de dire : calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
- Oui, certes, votre comtesse me calomnie. Mais j'en aurai justice !
- On voit bien que vous ne la connaissez point.
- Je la connaîtrai assez tôt pour la confondre, et si c'est, comme vous dites, une guêpe de cour, j'écrirai au roi pour le prier d'écraser le guêpier.
- Vous écrirez au roi contre. Madame Dubarry ?
- Et contre les deux hommes qui se font, dites-vous encore, les complices de ses indécentes machinations.
- Ah ! chut ! parlons plus bas, et Dieu vous garde de leur colère ! ces deux hommes… c'est le gros du péril!
- Mais, Monseigneur, sur votre honneur de gentilhomme, nommez-les donc tout de suite !
- C'est ce que j'allais faire : je suis ici pour cela. Le premier. C'est Monsieur le Dauphin.
Monsieur le Dauphin !
- Le second. C'est le Roi de France.

VIII

Ce fut le tour de M. de Lagny à rejeter sa tête en arrière, comme un prisonnier d'état qu'on éveille en sursaut, et qui voit l'homme à la hache, debout devant lui.

- Botte pour botte ! pensait malicieusement l'évêque de Canope. J'ai touché le défaut de ta cuirasse, et logé le diable en ta solitude réparatrice de l'âme. Voyons un peu le bilan de Monsieur le prieur.

Et il se mit à savourer avec délices une troisième prise de tabac, en se renversant sur son siégé, les yeux à demi clos, avec la physionomie onctueuse d'un prédicateur de carême qu'attend, à sa descente de chaire, une table somptueusement maigre.

- Le Roi ! Monsieur le Dauphin ! s'écria pour la seconde fois le prieur stupéfié, en jetant sa calotte clémentine sur un prie-Dieu dont la dévote poussière témoignait qu'il n'usait point les genoux de Sa Révérence ; mais vous rêvez, Monseigneur, ou bien, avouez tout de suite que vous venez vous donner à mes dépens un cruel passe-temps.

- Je vous assure, reprit M. de Rohan, que je me sens fort éveillé, et que je suis tout à fait sérieux.
- Comment ! vous pourriez croire.
- Je ne crois rien. Votre Révérence proteste, je lui donne acte de cette première réponse, et je ne demande pas mieux que de m'éclairer tout à fait.
- Vous parlez du Roi, mais je ne l'ai vu qu'une fois en ma vie. C'était il y a dix ans, quand j'eus l'honneur d'aller remercier Sa majesté, après ma nomination à ce prieuré. Monsieur le Dauphin, je ne le connais que de nom, et, pour le surplus, je n'entretiens de correspondance, directe ou indirecte, ni avec les grands seigneurs, ni avec les grandes dames de Versailles.
- Dieu me garde de vous contredire, répliqua M. de Rohan. Vous n'écrivez point, ce n'est pas un mal ; mais vous recevez des visites, et les visites sont parfois dangereuses, ou tout au moins compromettantes. On se laisse aller à la causerie intime sans songer à mal faire, en oubliant, c'est là l'écueil, que la parole a été prêtée à l'homme pour exercer sa prudence, et que la langue est l'arme dont s'est servi le tentateur pour perdre nos premiers parents. Ainsi, par exemple, si je suis bien informé, vous auriez reçu ici, la semaine passée.
- Oh ! grâce, ou plutôt respect pour celui-là, Monseigneur ! oui, je l'ai reçu ici, et l'y recevrai toujours, en dépit de toute calomnie.
- Et qui donc, s'il vous plaît ? Je n'ai nommé personne.
- Mais j'achève votre pensée : vous alliez nommer m de Roquelaure.
- C'est vrai.
- Et qu'avez-vous à dire de mon vénérable ami ?
- Que je considère beaucoup, pour ma part M. de Bossuejouls de Roquelaure.
- Évêque de Senlis, Monseigneur.
- Premier aumônier du Roi, Monsieur de Lagny.
- Et conseiller d'état ordinaire de Sa Majesté. Oui, Sa Grandeur me favorise quelquefois de ses visites intimes, et je m'en honore très hautement. Quel mal y verriez-vous, Monseigneur ?
- Mais je n'en dis nul mal. Nous voilà, Monsieur, tout à fait en pays de connaissance, et presque à moitie chemin de votre confession.
- Je l'achève en deux mots : M. de Roquelaure vient ici quand il lui plaît. Tout le monde le sait, tout le monde le voit, et pourquoi s'en cacherait-il ? et à qui en devons-nous compte, lui ou moi ?
- Certainement, dans l'ordre ordinaire des choses, rien n'est plus licite. Il s'agit donc de débrouiller la calomnie : je m'y vais efforcer. M. de Roquelaure, chacun le proclame, vous tient en haute estime ; il se dit de vos amis, et je lui envie cet honneur. Il vient ici, tous les ans, faire une retraite ecclésiastique, et c'est fort édifiant. Il a sans doute aussi, quelquefois, dans cette solitude où les échos du monde extérieur se glissent malgré vous, mesuré, selon vos conseils, la distance déjà parcourue dans sa vie, et dressé sans distractions, à huis clos, le bilan de ses petits mécomptes ou de ses grandes espérances.
- Ah ! Monseigneur, vous me bernez !
- Nullement, Monsieur, je m'essaie à l'imitation de votre beau langage de tout à l'heure : on ne peut qu'y gagner. Je souhaite très sincèrement à M. de Roquelaure la grande aumônerie de France, dès qu'elle vaquera, et à vous, mon révérend, quelque chance d'apaiser madame Dubarry. Malheureusement pour lui et pour vous, M. de Roquelaure, votre ami vient de commettre une écrasante. bévue (passez-moi le mot), et dans laquelle il vous engage de moitié. Quel diable d'ami vous avez là !
- Monseigneur, vous me tenez sur des charbons ardents. Je vous en prie, articulez un fait, un seul ! interrompit M. de Lagny, en cherchant le regard devenu fuyant de son interlocuteur.
- Ah ! vous n'y êtes pas encore ? continua M. de Rohan. Vous ne savez point que M. de Roquelaure a une idée fixe ?
- Si fait, Monseigneur, une immense idée, que je partage : une idée dont la propagation fera quelque jour le tour du monde.
- Comment ! l'idée de convertir la comtesse Dubarry fera le tour du monde ?
- Non, non, non : cela, je l'ignore. Ce n'est point la grande idée qui nous passionne. Mais, après tout, si cette dame a besoin de faire pénitence, et je le crois, puisqu'elle me veut du mal, à moi qui ne soupçonnais pas même l'existence d'une comtesse Dubarry, où serait donc la bévue de l'évêque de Senlis ?
- Ce serait de ne point voir que la comtesse n'est guère du bois dont on fait des La Vallière.
- Tant pis, Monseigneur, tant pis. Le mauvais arbre sera coupé, tôt ou tard.
- C'est possible ; mais ce qui est plus probable, au moins pour le moment, c'est que, de la manière dont M. de Roquelaure arrange les choses, sa bonne œuvre avortée lui coûtera le chapeau de cardinal, qu'il avait en perspective, et vous vaudra la Bastille, pour votre part de bénéfice.
- La Bastille ?
- Ou le château de Pignerol, ou la tour d'If, ou le donjon de Vincennes, sans nul doute, mon révérend, au choix de la comtesse et de Sa majesté, car, sur ce terrain-là, ils n'auront qu'une opinion, j'en suis sûr.
- Et qu'avons-nous fait, M. de Roquelaure et moi, pour mériter cette royale faveur ?
- Vous le prenez ainsi ?
- Tout comme il pourra plaire à Votre Grandeur.
- Vous êtes donc coupable ?
- Qui sait ! on lit, dans nos saintes écritures, que le juste pèche sept fois par jour. Continuez, Monseigneur.
- Eh bien, selon les dires prêtés à M. de Roquelaure, vous vous seriez avisés tous deux, soit ici, soit ailleurs, de vive voix ou par écrit, le lieu et la manière ne font rien à la chose, de calculer L'avenir du Roi et celui de Monseigneur le Dauphin.
- Plaît-il ? vous dites que.
- L'on dit que dans un cabinet d'ambassadeur anglais, derrière un paravent, à portes bien closes et garnies d'épaisses sourdines, un pareil sujet de conversation, entre discrètes personnes, serait à peu près sans conséquence ; je n'y verrais, pour mon compte, que de la. Menue diplomatie. Mais dans la bouche de M. de Roquelaure, c'est-à-dire de l'homme le plus imprudemment causeur que la terre ait porté (pardonnez-moi de penser tout haut), et avec les accessoires dont il paraît que l'évêque de Senlis a brodé son thème extravagant, cela s'appelle Horoscope, magie noire, œuvres de Satan.
- Monseigneur.
- Billevesées que tout cela, je le sais bien ; niaiseries de vieilles femmes ou d'escrocs faméliques, âneries qu'au Moyen Âge le fanatisme sacerdotal et la profonde ignorance des princes punissaient atrocement, mais qui, de nos jours, Dieu merci, ne méritent plus qu'un voyage aux Petites-maisons.
- Monseigneur...
- Oui, oui, mon révérend, nous sommes, vous et moi, parfaitement d'accord sur ce chapitre-là.
- Monseigneur...
- Écoutez donc ! cela en vaut bien la peine. Selon M. de Roquelaure, ou selon ses ennemis et les vôtres (car tout le monde a des ennemis), vous auriez donc prétendu connaitre et affirmer, par des moyens que j'ignore, et dont on parle en des termes ultra nébuleux, qu'en l'an prochain, 1774, sans autre délai ni voie d'appel, Sa majesté Louis XV ira dormir, dans les caveaux de Saint-Denis, du dernier, si ce n'est bienheureux sommeil des rois très chrétiens.
- Monseigneur...
- Or, je demande s'il peut être permis à un homme de saine cervelle, fût-il même grand aumônier du pape, ou confesseur, In partibus, des affaires intimes de madame Dubarry, d'employer pareille manœuvre pour prêcher la continence dans le sérail du nouveau Salomon ? ;
- Monseigneur...
- Attendez donc ! Toujours selon M. de Roquelaure, ou selon ses ennemis et les vôtres, vous auriez fait bien pis ; car vous auriez, comme tout à l'heure, prétendu connaitre et affirmer, de science certaine, que M. le Dauphin, devenu roi de France et de Navarre, en 1774, par la vertu des grimoires, périra en 1793, le 21 janvier, non par meurtre, comme périt son auguste ancêtre Henri IV, ce qui serait déjà trop odieux à supposer, mais par Jugement, par Sentence, par Supplice !
- Monseigneur...
- Épouvantable propos, Monsieur de Lagny, et dans lequel il n'est besoin d'être président au Parlement de Paris pour voir un crime de lèse-majesté au premier chef !
- Monseigneur...
- Ce n'est pas tout encore. En racontant, un de ces derniers soirs, chez madame Dubarry, toutes ces incroyabilités, dont il puisait, disait-il, la garantie dans l'infaillible science du prieur de Lagny, ce pauvre Roquelaure, perdant tout à fait la tramontane, voulait mettre en scène, devant la comtesse, toutes les visions de l'apocalypse, pour l'engager à quitter la cour. Il était bien tombé ! La comtesse, furieuse, le planta là, en le traitant d'impertinent, parce qu'il l'avait un peu comparée à la grande Babylone ; et la Grande Babylone courut redire au Roi cette étrange histoire ! concevez-vous, mon révérend, le grabuge qui s'ensuivit ? Le Roi était hors des gonds, et, ma foi, j'avoue qu'à sa." place il me paraîtrait difficile d'avaler semblable pilule. Nous n'avons plus de chambre-ardente, mais toutes les oubliettes ne sont pas comblées. Cependant, grâce au progrès de" nos mœurs, et c'est en cela que la" philosophie a du bon, la nuit porte conseil, même aux rois offensés. Sa majesté, avant d'agir, a prescrit une secrète information, confiée à ma prudence. En attendant que la lumière 3e fasse, M. de Roquelaure est étroitement gardé à vue dans les petits appartements, jusqu'à nouvel ordre ; et, par ordre aussi, l'on répand le bruit que Sa Grandeur a été subitement atteinte d'une fièvre chaude. Voilà où en sont les choses. Quant à moi, je vous supplie de me parler à cœur ouvert, non comme à un instructeur de procès criminel ; je ne suis pas un Laubardemont, mais un loyal gentilhomme qui se désespérerait de vous voir encourir le moindre dommage.
- Monseigneur...
- Oh ! soyez-en certain, je ne vous fais point l'injure de supposer que vous usiez le temps et l'honneur de votre robe à débiter la Bonne ou la mauvaise aventure. Nostradamus, Agrippa, Guillaume Postel, Jérôme cardan, Paracelse, Nicolas Flamel, Ruggieri, Morin de Villefranche, Luc Gauric, et autres gens de même farine,trouveraient aujourd'hui peu de clients. Je cherche donc ailleurs que dans la sorcellerie la clef de ce fâcheux roman tout près de se changer en triste histoire. Aidez-moi un peu. Ainsi, par exemple, autour de votre solitude, ou dans quelque entretien avec les gens de toute condition qui visitent ce monastère, auriez-vous point saisi quelque vague indice, quelque parole échappée, dont vous puissiez induire qu'un complot se fomente, je ne sais où ni par qui, contre Sa majesté Louis XV ou son auguste héritier ? Une confidence de cette nature, faite par vous, peut-être, à ce bon M. de Roquelaure, votre ami, qui adore le Roi, aurait pu troubler sa faible tête, et y semer le désordre qui vient d'éclater si singulièrement.

IX

Le prieur de Lagny avait renoncé à ses interruptions, et paraissait tombé en soudaine catalepsie. Quelques gouttes d'une sueur glacée perlaient sur son front pâle. Les mains crispées et pendantes, le corps immobile et roidi par les contractions d'une lutte intérieure, il fixait d'un œil effaré la croix d'or qui brillait en sautoir sur la poitrine de l'évêque de Canope, comme si ce muet symbole eût dû lui inspirer la réponse qu'attendait son interlocuteur.
L'imprévu de cette scène était bien fait pour donner à penser.
Un soupçon de sorcellerie en plein XVIII siècle, il y avait là de quoi fournir ample pâture à la causticité de M. de Voltaire, le roi des philosophes et le patron des incrédules.
c'était le côté plaisant de la chose. Mais il y avait aussi de quoi faire tirer triple verrou sur l'accusé, quel qu'il fût, dont madame Dubarry se déclarait l'ennemie.
M. de Rohan parlait en gentilhomme, mais jouait-il franc jeu, et pouvait-on s'y fier autrement que sous bénéfice d'inventaire ? Le courtisan n'avait-il pas intérêt à caresser, au profit de son avenir, les faiblesses du roi ou les intrigues de la royale favorite ?
Et puis, en définitive, et c'est là ce qui nous importe, M. de Lagny était-il un prophète, ou un charlatan, ou un fanatique ? Quoi qu'il en fût, l'affaire se montrait scabreuse, et le dénouement méritait bien quelque souci.
Le pauvre bénédictin se sentait donc entre le clou et le marteau. Il eût sans doute fait bon marché d'une discussion devant un concile ; les foudres du Vatican ne brûlaient plus personne. Mais le rôle d'inquisiteur politique, dans lequel se drapait M. de Rohan, n'était pas de nature à soulager son esprit.
L'évêque de Canope ne le quittait point du regard. Le malicieux prélat, charmé de tenir enfin son adversaire au trébuchet, savourait force prises nouvelles, en ne laissant plus tomber que des demi-mots, pour éperonner la réplique attendue.

- Eh bien, mon révérend, dit-il avec nonchalance, ne me suis-je pas suffisamment expliqué, ou n'ai-je point mis dans mes paroles tous les égards auxquels vous avez droit ?
Monseigneur, répondit enfin l'abbé en secouant sa torpeur, avez-vous lu l'histoire de Jules césar ?
- Je crois m'en souvenir. Mais je ne sais trop ce que césar peut avoir de commun avec M. de Roquelaure et avec vous.
- César, Monseigneur, se trouvait un jour dans un assez vif embarras. Il s'agissait de passer ou de ne point passer le Rubicon, bannière au vent et trompettes sonnantes. Les lois romaines avaient fait de ce ruisseau une frontière gardée par la hache nationale. Que fit césar ?
- Il s'écria. : le dé est jeté !
- Oui, Monseigneur... et il passa le Rubicon.
- Comme un franc gaillard qu'il était, un gentilhomme de ce temps-là.
- Le sénat le proscrivit, Monseigneur.
- C'est vrai, mais la fin justifie les moyens ; donc césar n'eut point tort ; et puis, que l'on dise tout ce qu'on voudra, j'estime les gens de cette forte trempe.
- Eh bien, Monseigneur, reprit le prieur en élevant la voix comme un homme qui ressaisit sa fermeté avec sa présence d'esprit, puisque vous estimez césar, permettez que je fasse comme lui.
- Ah ! diable !
- M. de Roquelaure a été très imprudent ; mais je ne m'abaisserai point à lui donner un démenti ; et s'il y a péril pour lui, j'en réclame la moitié.
- Comment, Monsieur de Lagny, vous êtes sorcier, et je ne l'ai pas deviné au premier coup d'œil !
- Cela prouve, Monseigneur, que vous ne l'êtes point.
- Ah ! mon Dieu ! qu'allons-nous faire ?
- C'est bien simple. Me voilà sur la sellette : procédez à votre information.
- Mais, Monsieur, vous me voyez renversé !
- Allons, je vois qu'il faut vous aider à sortir du labyrinthe des paroles en l'air. Puisqu'à Versailles on me croit sorcier, je vais répondre aux on-dit par une affirmation, et la voici : je ne suis pas plus Urbain Grandier que vous n'êtes Laubardemont. Voulez-vous, maintenant, Monseigneur, soit comme gentilhomme, soit comme juge, m'accorder quelques minutes de sérieuse attention ? ce que j'ai à dire n'est pas de médiocre intérêt.
- Je suis tout oreille, Monsieur.
- Et moi, je veux être tout franchise.
- M. de Roquelaure, continua le prieur après une pause de recueillement, ce prélat dont l'amitié m'honore et dont la disgrâce me chagrine, n'est point, comme vous le semblez croire, un esprit faible ou malade. Il possède, à un éminent degré, beaucoup de connaissances précieuses, et j'en dois le partage à ses bontés pour moi. Les langues du vieil Orient sont, en particulier, son étude favorite. Initié par lui à leurs Mystères, j'y ai fait, en peu d'années, de rapides, d'étranges progrès, dont la petite renommée s'est étendue, malgré moi, jusqu'à Rome. Je ne dis point cela pour me vanter, Monseigneur, mais pour en rendre gloire à Dieu, source éternelle et incréée de toute lumière.

Devant le nom de Dieu, M. de Rohan s'inclina, comme un bon vassal devant son seigneur. On peut ne pas croire d'une foi robuste, mais on est tenu de respecter les convenances de son état.

- Or, Monseigneur, poursuivit le prieur, quand M. de Roquelaure vient ici, nous consacrons une part du temps aux exercices de la communauté, l'autre à nos études bien-aimées, c'est-à-dire aux lumières que nous en savons faire jaillir.

J'attendais, cette année, vers Pâques, le voyage de l'évêque de Senlis, avec plus d'impatience que jamais. J'avais reçu de Rome, par l'entremise de la nonciature, un volume écrit sur papyrus, monté sur des rouleaux de cèdre, et couvert, intérieurement, d'un texte hébraïque entremêlé de mots égyptiens et d'une foule d'hiéroglyphes.
Ce volume était une antiquaille découverte sous les combles du Vatican, et dont le Saint-Père, clément XIV, qui n'a pas, à ce qu'il parait, le don des langues, bien qu'il nous confère le Saint-Esprit, me faisait prier, par l'abbé général de notre ordre, d'examiner le contenu, vu que messieurs les interprètes-jurés du Sacré-collège n'y voyaient goutte.
Je m'empressai d'obéir. Ce volume, qu'il n était possible de déchiffrer aussi aisément que l'eût fait M. l'évêque de Senlis, mon maître orientaliste, s'intitulait, en traduction française : les portes d'Hermès, ouvertes par le Rabbin Siméon bar Yohaï, d’Alexandrie.

- Un livre de sorcier ! s'écria M. de Rohan.
- La merveilleuse et sainte valeur de ce chef-d'œuvre inconnu, poursuivit M. de Lagny sans relever l'apostrophe, est constatée par les citations qu'en ont tirées les plus anciens auteurs orientaux dont nous possédons encore quelques fragments.

Ignorant le travail du rabbin d’Alexandrie, je croyais le livre d'Hermès à jamais perdu, comme sont perdus en partie les ouvrages de Tacite, comme le sont en totalité bien d'autres monuments de l'antiquité savante. Et voilà qu'un hasard inespéré, dont le pape était l'innocent complice, me rapportait, au fond de mon cloître, avec les clefs de la primitive religion du genre humain, la révélation immaculée des Destinées Universelles, cette vraie pierre philosophale dont les alchimistes du Moyen Âge n'ont jamais poursuivi que l'ombre, et que Dieu lui-même, le vrai Dieu, semblait avoir détachée pour moi du sépulcre des siècles!
Jugez de ma joie, Monseigneur ; je n'eusse point troqué ce trésor contre tous les biens de l'église de France, qui valent pourtant quatre milliards, selon les calculs de la dernière assemblée du clergé.
- Pardon, mon révérend. Votre fameux papyrus peut valoir plus ou moins de quatre milliards, sans compter les hérésies, et, en tous cas, je serais désolé de vous en priver. Mais son éloge, si éloquent sur vos lèvres, nous éloigne, ce me semble, énormément de l'affaire de M. de Roquelaure et du but de mon voyage à Lagny.
- Au contraire, Monseigneur, nous y touchons. Si je ne parlais point du livre d'Hermès, M. de Roquelaure passerait, à bon droit, pour criminel ou pour fou, toute sa vie, à vos yeux et aux yeux du Roi. C'est ce que je ne puis ni ne veux souffrir. Tout homme doit rendre hommage à la vérité, quand même cette vérité peut déplaire à une ou plusieurs comtesses Dubarry. Eh bien ! si M. de Roquelaure a parlé, chez cette dame, conformément aux règles tracées par le livre d'Hermès et par son commentateur, Siméon bar Yohaï, la parole de M. de Roquelaure est vraie, quoique imprudente. Et si, conformément aux dogmes révélés par l'hiérophante égyptien, il est dans ma destinée, ou dans celle de mon ami, d'aller habiter la Bastille, ou Vincennes, ou Pignerol, ou la tour d'If, rien au monde ne saurait détourner cet avenir.
- Hérésie politique ! s'écria M. de Rohan. Vous niez la liberté de demander grâce au roi, si vous avez failli.
- Demander grâce à Dieu qui voit tout, pour nos fautes volontaires, c'est un acte de soumission filiale ; mais demander grâce aux hommes, parce qu'on a vu plus haut et plus loin qu'eux, ce serait une vilenie, et je crois connaître assez M. de Roquelaure, pour douter qu'il s'y décide. Quant à moi, Monseigneur, on peut me briser, mais je ne plierai point.
Si le Roi a la faiblesse de s'irriter au lieu de réfléchir, et si madame Dubarry le mène par le bout du nez, ces colères d'argile doivent avoir un résultat proportionnel à la cause. Je vois là-dedans un peu d'influence Saturnienne mêlée à une dose de fluide martial, et cet alliage de propriétés planétaires n'a jamais rien produit de bon sous le Soleil. Mais laissons s'évaporer le miasme fatal, laissons la nue plombée suivre sa route : les orages épurent le ciel, et j'ai la patience pour paratonnerre.
D'ailleurs, et le bon sens nous le dit, regimber contre ces secousses de la chaîne du destin, que notre vaniteuse ignorance qualifie niaisement d'injustices du sort, ce n'est ni grandeur d'âme, ni fortitude de cœur : c'est grimaces de pygmée sous un pied de géant.
Disputer sur la liberté, quand il est archi prouvé que nul n'est libre d'ordonner l'événement du lendemain, c'est jeter comme perle aux pourceaux le peu de raison dont nous sommes si fiers en l'employant si mal.
Croyez-vous donc, de bonne foi, Monseigneur, que Dieu changera jamais son plan universel, pour y faire place à nos manières de voir ? Gros-Jean peut-il en remontrer à son curé ? Le maçon est-il admis par le bon sens aux conseils de l'architecte ? L'argile a-t-elle seulement le pouvoir de dire au potier : Pourquoi m'as-tu faite vase plutôt qu'idole ?
Mais non, mais non, Monseigneur ! Roi et sujet, riche et pauvre, savant et ignorant, grand seigneur et savetier, honnête homme et coquin, et votre haute et puissante comtesse Dubarry par-dessus le marché, tout cela avance ou recule, marche à droite ou à gauche, se bloque ou s'escamote sur l'échiquier de la.vie ; mais c'est le Destin, règle du jeu, qui pousse les pions à sa guise et qui gagne la partie.
- Je vous fais mon sincère compliment, dit l'évêque de Canope. Si jamais Dieu me prête un diocèse, je vous ? retiens pour prédicateur.
- Et vous pourriez plus mal faire ! s'écria le prieur ; car je parle au nom d'hommes antiques qui voyaient Dieu de plus près que vous voyez le Roi, mais qui n'abusaient point de ce privilège, accordé à leur pureté, pour asservir les âmes à une théocratie dont le règne a semé de maux et arrosé de sang toute la terre.
La science des lois absolues par lesquelles se meut, se conserve et se régénère sans fin l'univers, constituait la Sagesse, c'est-à-dire la magie, car le mot est le même, du sacerdoce primitif. Les mages de l'Inde, de la Chaldée, de la Perse, de l'Égypte, dont le nom signifie Sages par excellence, avaient reçu par la Kabbale, c'est-à-dire par une tradition qui se transmettait de vive voix chez certaines familles, l'art de lire les événements futurs dans la source des causes, et celui de révéler, au moyen de certains signes infaillibles, les individus prédestinés à accomplir ou à subir une part quelconque de ces événements.
ces Sages apprenaient de là, non à vivre en machines fatalisées, mais à bénir, longtemps d'avance, les bienfaits divins, si l'avenir était souriant ; ou à soumettre leur volonté dépendante à l'absolue volonté du Tout-Puissant, dans les temps redoutables qu'il leur fallait traverser.
En recevant le bien et le mal de la main de Dieu, ils contemplaient sa justice providentielle, si fort au-dessus de nos mesquines conceptions, et se faisaient un mérite de leur obéissance religieuse, tandis que les autres hommes s'avilissaient à invoquer des dieux sourds, des dieux pétris de leurs mains à l'image de leur aveuglement et de leurs vices. Obéir et adorer, ce n'est point vivre en machines : c'est pratiquer la vraie, l'immuable religion à travers les dogmes changeants.
- Mais, s'écria M. de Rohan, quel cas faites-vous donc de ces hommes supérieurs qui se prennent corps à corps avec la fortune, et se grandissent, dans l'histoire, de toute la hauteur de leur chute ?
- J'allais le dire, reprit le moine. Ceux-là ont obéi à la loi qui les avait créés pour lutter : cela ne change rien à ma thèse. L'homme voué, par sa place en ce monde, pour toute sa vie, ou pour une part seulement de cette vie, à ce que nous appelons Infortune, peut chercher à éloigner le calice, mais soit qu'il doive en épuiser l'amertume, ou seulement y mouiller sa lèvre, ce qui est écrit dans les cieux s'accomplira sur la terre.
Voyez le fils de Marie, ce type adorable et adoré de la plus exquise pureté, de la plus sainte justice, de la plus ineffable charité, du plus auguste dévouement dont nous puissions concevoir l'idée. Voyez-le livré aux plus cruels bourreaux par les plus lâches hypocrites de son temps :. par es prêtres ! voyez-le déserté, renié même par les disciples qu'il avait nourris de ses miracles, par les aveugles dont il avait ouvert les yeux, par les sourds qu'il avait fait entendre, par les paralytiques qui lui devaient leurs membres, par les morts qu'il avait ressuscités ! Qu'a fait Jésus devant le sort qui l'attendait ? a-t-il seulement cherché à fuir ? Non. Il a dit à Dieu, son père et le nôtre, à l'heure de souffrir : Père, que votre volonté s'accomplisse ! Et il a pardonné à ses meurtriers. Voilà l'exemple à suivre : il n'est pas besoin de théologiens pour nous le faire admirer.
Derrière et au-dessous de ce divin modèle, il n'y a plus rien à discuter.
Qu'importent Colomb ou le Tasse, expirant de misère après avoir, le premier, découvert le nouveau monde, le second, illustré l'ancien ?
Qu'importent des catastrophes plus bruyantes, un Charles Ier décapité, un Henri III ou un Henri IV tombant sous le poignard ?
Qu'importent les millions d'hommes jetés en pâture au meurtre, depuis le premier fratricide qui souille la race d’Adam, jusqu'aux dernières victimes des démons en surplis de l'Inquisition romaine, ou des fous ivres de la Saint-Barthélémy ?
Tous ces morts, illustres ou obscurs, avaient au front le même signe ; tous étaient nés sous la même étoile homicide, éternelle rôdeuse qui fait sans fin le tour du ciel en marquant d'un reflet rouge les malheureux nouveau-nés qu'elle entend vagir sous ses voiles sinistres.
Il fallait que ces hommes fussent immolés dans le passé, il faut que d'autres hommes périssent encore dans l'avenir, pour l'accomplissement d'une loi absolue qui préside à notre entrée dans la sphère de la vie. Cette loi, c'est l'enchaînement de notre être sur tel ou tel rayon de la roue qui s'engrène dans le mécanisme générateur du mouvement universel.
C'est une loi terrible pour certains individus, mais respectable et sainte en son mystère, puisqu'elle est antérieure et supérieure aux forces de notre fragile intelligence, comme aux lois de notre faillible justice.
Mais si l'homme, conduit par une divine prédestination au seuil des plus terribles épreuves, ne peut dévier de cette voie douloureuse ; s'il ne peut fuir le Glaive invisible dont la pointe immobile attend parfois son dernier pas, il peut du moins se rendre digne ou indigne d'avoir été plus heureux, et d'avoir fini avec plus de douceur,
Il peut, en son cœur, pardonner ou haïr l'ami. qui l'a trahi, l'ennemi qui le frappe.
Il peut bénir ou maudire la main de Dieu qui le purifie au creuset du Destin.
Il peut enfin, et c'est là sa grandeur, mourir avec joie pour le salut de sa patrie, ou pour le triomphe de la Vérité et de la Justice : voilà sa part de sublime liberté, Monseigneur, et voilà ce qui crée les élus ou les réprouvés devant le suprême rémunérateur.
L'avantage de l'homme qui sait lire l'avenir, c'est de n’être jamais surpris, ni par les fugitifs éblouissements de la fortune heureuse, ni par le tonnerre des catastrophes.
C'est de pouvoir, à toute heure, se conformer d'intention aux mystérieux décrets du maître des choses.
C'est d'employer à la création et au perfectionnement de son être intérieur, du second homme, dont notre corps visible n'est que l'écorce passagère, tous les accidents de la substance extérieure, à l'aide d'une science qui concentre et résume, comme dans une optique, tous les instants dont se compose une vie terrestre.
Or, cette science existe, entendez-vous bien, Monseigneur ? cette science nous est livrée avec la clef des portes d'Hermès.
Ces portes s'ouvrent aux esprits qui se dégagent du vieil homme, c'est-à-dire des instincts de la chair, du foyer de la superstition et des limbes de l'ignorance.
C'est la clef de ces portes saintes que j'ai mise aux mains de M. de Roquelaure, en le suppliant de s'en servir avec prudence, et surtout de ne la point profaner en d'inutiles communications, car tout ce qui est inutile en science est presque sacrilège.
Instruit par moi dans l'art de consulter avec fruit cette révélation permanente des mathématiques divines ; livré ensuite à lui-même dans la fermentation du silence et dans l'extase des visions sacrées, M. de Roquelaure a, dit-on, fait l'Horoscope de M. le Dauphin ? Et pourquoi, s'il vous plaît, s'en fût-il abstenu ? mais, Monseigneur, cet Horoscope, je l'eusse, comme lui, érigé sans scrupule, en toute sûreté de conscience. Quiconque est initié aux évolutions de l'alphabet sidéral, peut épeler dans ce livre de feu une foule de mystères bien autrement étranges.
L'unique faute de M. de Senlis, c'est d'avoir laissé entrevoir à madame Dubarry des choses que cette femme ne devait point connaître, car il faut être pur, ou le devenir, pour approcher sans péril de l'arbre de la science : Dieu ne permet d'en cueillir les fruits, sans mourir, qu'à l'être assez fort pour ne les point convoiter. Madame Dubarry a bravé, dites-vous, l'avertissement prophétique des esprits de lumière ? laissez marcher le temps : l'heure expiatoire viendra. Madame Dubarry, soyez-en sûr, paiera chèrement son incrédulité.
Quant à présent, l'imprudence est commise : qu'il en advienne donc ce que Dieu a prévu et voulu de toute éternité. Ce que la cour appelle ici crime de lèse-majesté, moi je l'appelle resplendissement de la sagesse absolue. Tant pis pour quiconque dédaigne d'en profiter, car les aspects du ciel au moment de la naissance, les visions du sommeil, les pressentiments soudains que suivent presque toujours des réalisations, affirment, plus haut que nos doutes, entre notre existence visible et celle d'un monde occulte, une étrange mais saisissante affinité. Ce sont des avertissements signifiés à la part de liberté que Dieu nous octroie. Ce sont des guides qui annoncent que la souffrance est une route, et que tout ne finit point pour nous sur la terre. Maintenant, Monseigneur, je n'ai plus rien à dire, et me voilà prêt pour la Bastille. Quand partons-nous ?
- Tout beau, mon révérend, comme vous allez en besogne ! Prenez-vous les Rohan pour des suppôts du châtelet ? Voyons, voyons, ne brusquons rien, pas même la Destinée, qui me semble un peu farouche sous son costume étoilé. Causons froidement ; profitons, vous le dites vous-même, des avertissements célestes. Loin de moi l'idée de disputer là-dessus avec un homme qui parait si convaincu : toute ma théodicée, et je me flatte qu'elle n'est point lourde à porter, opposerait une digue trop chétive. Au torrent de votre éloquence. Accordez-moi seulement la satisfaction de concourir à étouffer une mauvaise affaire. Vous prêchez la stoïque résignation, c'est fort beau, sans doute ; mais je crois, moi, à une plus consolante participation de l'homme aux desseins du créateur. Essayons l'expérience. Chargez-moi, car je ne puis rien que de concert avec vous, chargez-moi de dire au Roi que vous êtes entièrement étranger au dérangement sanitaire de M. de Roquelaure.
- Jamais !
- Ah ! quelle obstination ! ne le blâmez-vous point vous-même d'avoir, sinon mal, au moins trop parlé ? Sur la déclaration que je vous demande, et qui est, remarquez-le bien, fort élastique, tout s'apaisera par mes soins, je l'espère, et j'y ferai mon possible. Le Roi m'affectionne ; la comtesse régnante me ménage, elle a ses raisons pour cela. M. de Roquelaure, que j'aurai soin de sermonner en confrère charitable et discret, en sera quitte, selon toute apparence, pour aller méditer, pendant quelques mois d'exil dans son diocèse, sur la difficulté de canoniser, quant à présent, la grande Babylone.
- Encore une fois, non, Monseigneur. Ce serait accuser de démence un homme digne de respect ; ce serait vous autoriser vous-même, par un lâche subterfuge, à ne voir en moi qu'un imposteur. S'il faut encore à la Vérité des martyrs, je serai martyr. Une cellule à la Bastille n'a rien qui m'épouvante : la solitude est mon élément, ma pensée est libre partout, et la pensée c'est tout l'homme.
- Mais votre cher papyrus, venu du Vatican, ne franchira point avec vous les guichets de la geôle royale, pensez-y donc bien, Monsieur de Lagny. Et puis, sachez donc aussi que la Bastille a horreur de toute distraction. Sous le cardinal de Richelieu, qui avait parfois de singulières idées, elle fut enrichie de cachots en forme d'œuf, pour le désespoir des prisonniers d'état qui ont parfois l'insolence de,se récréer en regardant l'un après l'autre les quatre angles d'un carré.
- Eh bien ! Monseigneur, j'ai contre l'ennui des cachots une ressource que les geôliers ne peuvent consigner à la porte. Tous les arcanes d'Hermès sont sculptés dans mon cerveau en traits indélébiles : c'est un livre que je lis les yeux fermés. Par ses milliers de combinaisons, je crée autour de moi, je façonne, je transfigure des mondes innombrables dont ma pensée est le Soleil. Roi de sphères infinies, j'ai pour sujets et pour enfants mes chères visions. Je les aime, et elles me caressent ; je les évoque, et elles accourent, elles scintillent comme des lucioles, ou s'embrasent comme des volcans. Puis, d'un revers de ma fantaisie, comme d'un coup d'éventail, je les écarte ou les efface, dès qu'elles cessent de me plaire ou me fatiguent, et je trouve mon repos dans des créations nouvelles. Je n'ai plus besoin d'autre bonheur ici-bas, ni d'autre société, puisque je contemple un ciel que nul autre ne voit, ciel peuplé de tout ce qui a vécu, de tout ce qui vivra, de tout ce qui existe à l'état virtuel dans l'infini des possibles. J'emporte ce trésor à la Bastille, ou à Vincennes, à Pignerol, ou à la tour d'If, et nul ne pourra ni l'empêcher d'y entrer en plein jour, ni le ravir à mon court sommeil. Allez donc, Monseigneur, allez dire au Roi tout ce qu'il vous plaira de lui dire. Mais rappelez-vous que, si M. de Roquelaure ne s'est point trompé dans le calcul des hiéroglyphes, Tout ce qu'il a osé révéler s'accomplira d'une manière absolue à jour précis, à heure fixe, entendez-vous bien ? oui, fût-ce la chute d'une hache sur un front couronné !

En achevant cette violente péroraison, le prieur debout, haletant, projetait sur la muraille l'ombre de sa main droite crispée par une agitation convulsive.
Cette ombre réfractait le signe de la Fatalité, la silhouette du Typhon égyptien, du bouc de Mendès, du quinzième symbole figuré sur les portes d'Hermès.
Et ce geste fatidique rappelait la main qui apparut au roi Balthazar et à sa cour épouvantée, dans la nuit de leur dernier festin.

X

M. de Rohan, malgré son esprit railleur, un peu cousin de celui de Voltaire, ne put se défendre de quelque émotion.
Le front du prieur de Lagny prenait à ses yeux les proportions d'une sphère colossale.
L'acharnement de ce moine à défendre un rêve ou une croyance aussi extraordinaires, même sous la menace, d'une détention sépulcrale, car les prisons d'état ne rendent pas toujours leur proie, pouvait commander le respect aussi bien qu'inspirer la pitié.
L'évêque de Canope sentit pénétrer dans son esprit, non le respect, il ne respectait que son propre orgueil ; non la pitié, ce n'était à ses yeux qu'une vertu roturière, mais l'aiguillon d'une curiosité presque vertigineuse.
L'inconnu est comme le vide ; il attire tout à lui. Dans le Paradis terrestre, M. de Rohan n'eût pas laissé une seule pomme sur l'arbre défendu.

- Ah ! révérend ! s'écria-t-il, vous me tenez dans un cruel embarras ! En vérité, je voudrais vous admirer de haut en bas et dans tous les autres sens, n'était la peur de ne trouver en vous qu'un immense génie fourvoyé. Arrachez-moi, de grâce, à cette poignante indécision. Si vous avez découvert, ailleurs que dans nos livres sacrés, livres que je n'ai guère lus, pour mieux respecter leur mystère, l'héritage d'une science quasi-divine ; si vous êtes le téméraire mais heureux colon d'une Amérique enchantée, jugeriez-vous au-dessus de mes humbles mérites de prêter à un pauvre évêque in partibus un petit coin de ce monde étoilé, pour s'y faire une ombre de cathédrale ? Si les prédictions dont vous parlez avec une si haute affirmation d'autorité sont les produits d'un art véritable, m'en refuserez-vous, pour l'honneur de vos dogmes, une toute petite expérience ? Ne voyez plus en moi, je vous prie, le délégué d'une regrettable mission, mais un homme curieux d'épeler quelques lignes du livre où vous lisez si couramment.
- Monseigneur, je n'use point le temps, vous l'avez dit vous-même, à débiter la bonne ou la mauvaise aventure.
- Sans doute, Monsieur de Lagny ; mais j'ai retiré depuis longtemps cette expression malséante, vous le savez bien, et la question, telle que vous la posez, devient, ce me semble, une espèce de Sinaï dont vous êtes le Moïse. Si vous rapportez au monde les Tables de la loi absolue, ne cachez point cette lumière sous le boisseau. Supposons, comme vous le disiez vous-même, que M. de Roquelaure ait pu s'égarer dans le calcul de vos hiéroglyphes. Si vous vouliez bien vérifier, en ma présence, l'exactitude de ces redoutables formules. le destin de M. le Dauphin pourrait nous apparaître singulièrement modifié, et cet heureux changement de conclusion serait sans doute plus conforme aux saines probabilités, comme aux mœurs d'un peuple qui n'eût point traîné Charles Ier sur le billot, et qui a lui-même donné à Louis XV le surnom de Bien aimé.
- Et, s'il n'y avait pas ce changement de conclusion ?
- Alors, vos arcanes, puisque vous appelez cela des arcanes, nous offriraient peut-être des éclaircissements profitables. Voyons, Monsieur de Lagny, la faveur que je sollicite excéderait-elle votre complaisance et votre courtoisie ? ou, pour trancher dans le vif, me croiriez-vous trop indigne d'approcher avec vous de l'arbre de science ?
- Je devrais refuser, Monseigneur, car je vous pénètre comme si vous étiez transparent : vous ne croirez point.
- Qui sait !
- Vous ne croirez point, et alors ma parole sera dans votre esprit comme une semence versée sur la pierre. Mais,vous avez prononcé le mot de courtoisie : c'est un appel auquel je ne sais point résister. Venez donc, Monseigneur. Je ne vais pas vous mener aux portes de l'enfer ; je ne vous ferai point voir le diable : Enfer et Diable, tels que les conçoivent les hommes, sont des locutions sonores, mais vides de sens. Je vous montrerai l'alphabet de la Raison suprême et la première page du Livre de la Vie éternelle.

À ces mots, le prieur pressa un bouton fort habilement découpé dans la boiserie en chêne bruni qui décorait le parloir où s'achevait cette conversation.
Une porte, inaperçue dans les fines moulures du lambris, tourna sans bruit sur ses gonds, et découvrit devant l'évêque de Canope les premières marches d'un escalier à vis, qui plongeait en tournoyant dans une profondeur inconnue.
M. de Rohan, qui s'était levé, ne paraissait plus à son aise.
L'imprévu domptait subitement ses allures sceptiques, et les fantômes de la superstition fouettaient l'âme de ce prélat de boudoir qui croyait peu, je l'en excuse, au ciel des séminaires, mais qui ne savait pas, et c'est de quoi je le blâme, chercher dans sa conscience le vrai ciel du vrai Dieu.
Il fit un pas, en étendant les mains comme pour chercher un point d'appui, et s'arrêta.
Il voulait parler encore, et ne pouvait même plus penser. L'on eût dit qu'en avançant un pied, il avait pris racine dans le plancher du parloir.

- Monseigneur, reprit le moine en s'inclinant avec un imperceptible sourire, voilà le Rubicon changé en escalier. Veuillez faire comme césar. Descendez sans crainte : vous êtes un esprit fort que la haute magie salue et dédaigne d'effrayer. Nous serons tout à l'heure, dans son sanctuaire, à quarante siècles des yeux trop curieux, des oreilles indiscrètes, et des bouches qui mentent.

XI 

Maître Bonaventure s'était laissé aller au courant de la parole, sans songer à la fuite des heures.
Son récit avait commencé en clapotant, comme le murmure d'une source cachée, dont le mince filet d'eau ne sait pas qu'il va creuser un fleuve. Peu à peu, à mesure que sa mémoire éclairait les ombres de ce passé de vingt-deux ans, il semblait s'incarner dans les deux singuliers acteurs qu'il venait de mettre en scène. Il jouait leurs rôles avec l'animation d'accent et l'ampleur de geste qu'eût pu déployer à sa place un comédien consommé. Le vieillard caduc s'était redressé dans l'immuable jeunesse de la pensée, et quand, d'une voix devenue tout à coup métallique, il jeta aux échos de la nuit cet appel aux pouvoirs du monde occulte : "Nous serons tout à l'heure à quarante siècles de distance des yeux trop curieux, des oreilles indiscrètes et des bouches qui mentirent," son auditeur inconnu qui, jusque-là, n'avait prêté qu'une attention passive, presque somnolente, se leva d'un bond, pour le suivre au seuil de la région des prodiges, et faillit le renverser.
Cette secousse rompit le charme et les ramena tous deux en pleine vie réelle, dans le galetas de la rue de l'Estrapade, où agonisait une lampe fumeuse, Soleil nocturne de cette science indigente qui prétendait posséder le secret des cieux, et qui manquait de pain.

- Où allez-vous donc, Monsieur ? s'écria Bonaventure en reprenant avec peine son centre de gravité.
- Je cherche l'escalier, répondit l'inconnu en passant ses deux mains sur son front, comme pour en écarter un voile.
- Ah ! oui, l'escalier magique ? reprit le bonhomme. hélas ! vous le voyez bien : nous ne sommes point au prieuré de Lagny ; vous n'êtes pas M. de Rohan, et il n'y a plus de bénédictins.
- C'est pour cela que je vais savoir si mon lit existe encore dans la rue de la Michodière.
- Vous avez raison. Je savais que mon radotage vous lasserait. Excusez un pauvre vieillard.
- Comment ? mais vous causez fort bien, maître Guyon, ce n'est certes pas de cela qu'il s'agit ; seulement, la force humaine a ses limites. Voilà plusieurs nuits que je passe à peu près sans sommeil : dormir est un acompte que je voudrais prendre sur l'avenir.
- Quoi ! vous partiriez sans emporter d'ici un petit mot de consultation ?
- Ah ! c'est vrai, j'oubliais que je suis venu pour vous consulter. Eh bien, nous nous reverrons, un jour ou l'autre. Acceptez toujours cet écu de six livres ; c'est tout ce que je puis faire pour le moment.
- Vous oubliez, reprit Bonaventure, que je ne reçois pas l'aumône. Vous oubliez que vous m'avez intéressé, chose peu commune, soyez-en sûr, et qu'il me plaît d'ouvrir à mon premier client les trésors de la Providence.
- Monsieur Guyon, ma modique offrande ne doit point vous blesser, car je la présenté, moi inconnu, à un autre inconnu qui n'est peut-être pas, en réalité, ce que vous paraissez être. Acceptez donc, je le répète, mon pauvre petit écu. Comme un prêt : quand votre réputation sera faite, vous me le rendrez.
- Accordez-moi donc encore un instant. Laissez-moi jeter un seul regard sur les signes célestes qui présidèrent à votre nativité. J'en ai déjà la date ; ajoutez-y un dernier renseignement : dites-moi les noms que vous portez, car chacune des lettres dont ils se composent enferme un mystère, et je vous l'expliquerai.
- Ah ! pour cela, maître Guyon, c'est aller trop loin ! Dussiez-vous me promettre la couronne de France, que je ne crois point vacante pour longtemps, je ne laisserai point charbonner mon nom sur votre muraille. Si vous en demandez tant, les pratiques n'assiégeront pas votre porte, et pour mon compte, je bats en retraite.
- Votre nom, Monsieur, répliqua Bonaventure avec une expression de fierté blessée qui sembla le grandir de trois pouces, tant il redressa vivement sa stature émaciée, votre nom pourrait être plus mal placé que chez moi. Vous croyez que mon indigence autorise vos dédains :.je prie Dieu qu'il vous garde de mes malheurs et de mon isolement. C'est l'unique réponse qui soit permise à mon âge et à ma position.
- Allons ! s'écria l'inconnu en frappant du pied, je venais causer avec la Fortune, et voilà que je me fais une querelle avec son premier ministre. C'est le cas de dire que j'ai une chance diabolique. Voyons, maître Guyon, ne nous fâchons point pour des niaiseries. Je ne suis guère plus riche que vous, et je serai peut-être bientôt plus malheureux : cet aveu doit me servir d'excuse. Ne me gardez point rancune : si ma chance tourne du bon côté, je me souviendrai de la rue de l'Estrapade, et, ce jour-là, vous saurez mon nom.
- Je crois vous revoir plus tôt que cela, et, pour vous mettre à l'aise, tenez, Monsieur, emportez ce manuscrit. Quand vous l'aurez feuilleté, vous me croirez, je l'espère, digne d'une certaine confiance. Vous prendrez même la peine de me le rapporter vous-même ; sinon, veuillez charger de ce soin un commissionnaire : j'ai encore quelques deniers pour payer sa course.

L'inconnu ne savait s'il devait tendre ou retirer la main. Mais le bonhomme Bonaventure ajoutait à sa proposition un geste d'ancien gentilhomme qui lui coupa la réplique. Il ne put donc refuser ce tacite engagement d'ajourner la rupture des relations créées par cette étrange nuit, et il reçut machinalement le rouleau de papier grisâtre et maculé d'huile que le vieillard lui présentait avec un sourire magnétique.

- Bonne nuit, mon cher inconnu, ou plutôt bonne matinée, reprit Bonaventure. L'aube déjà blanchit les cieux, et, leste, comme on est à votre âge, vous aurez bientôt franchi l'espace qui sépare l'Estrapade de votre rue Michodière.

Et s'armant de la petite lampe sibylline, il voulut absolument précéder son client à travers les casse-cous de l'escalier, pour le mener sans accident jusqu'à la porte de la maison. Souvenez-vous, lui disait-il en riant d'une voix rauque, que nous avons laissé le prieur de Lagny avec M. de Rohan, sur la première marche d'un escalier plus royal que celui-ci. Nous les y retrouverons quand il vous plaira.
Au bout du couloir nauséabond que j'ai décrit en commençant mon récit, le bonhomme ajouta : Si vous revenez le soir ou mieux la nuit, à une heure quelconque, remarquez cette plaque de serrure armée de cinq têtes de clous taillées à facettes. En poussant le clou du milieu, le loquet se soulève et la porte s'ouvre. C'est une invention du propriétaire qui a supprimé la fonction de portier, comme un dernier vestige de féodalité.

- Merci, dit l'inconnu en saluant du geste et doublant le pas. Merci : je n'oublierai rien, et jusqu'à mon retour, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

Bonaventure le suivit longtemps du regard de la pensée à travers le demi-jour naissant. Quel singulier jeune homme ! murmurait-il en se parlant à lui-même. Il se moque de la science occulte, mais ce n'est que du bout des lèvres. Mon indigence le rebute, et je conçois cela, mais mes pressentiments ne sauraient me tromper : il me rapportera lui-même mon manuscrit.

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Manuscrit de maître Guyon - Fragments d'un livre perdu

L'infinie variété des manifestations de la Vie au sein de l'ordre Universel, révèle une cause suprême, éternelle, immuable, qui est exprimée dans toutes les langues par un terme d'une signifiance adéquate à celle de notre mot Dieu.
Le plus antique sacerdoce, celui des Égyptiens, avait gravé sur le portail du temple d'Isis cette mystérieuse inscription :

Je suis tout ce qui est, tout ce qui a été, tout ce qui sera,
et nul mortel n'a soulevé mon voile.

Pendant que le peuple adorait, sans la comprendre, cette majestueuse formule, les mages, enfermés dans l'ombre des sanctuaires perpétuaient entre eux, par l'écriture symbolique, les enseignements révélés par la contemplation de la Nature. Et ils disaient :

L'Être est, parce qu'il est. Dans l'être est la Vie. Dans la vie est l'Intelligence. Les Lois de la vie universelle sont donc les lois données par l'intelligence Universelle.
Dieu, puissance Suprême (1), équilibrée par l'Intelligence perpétuellement active (2), par la Sagesse absolue (3), par l'Amour infini (4) et par la Justice absolue (5), est le resplendissement de toute Beauté (6), émergeant et rayonnant sans cesse du foyer de toute vie, pour Régner (7) Éternellement (8) sur les œuvres que sa Fécondité Universelle (9) manifeste et multiplie à l'infini dans le cercle des Êtres Relatifs ou créés (10).

La vie universelle est donc une sphère dont le centre est partout, dont la circonférence n'est limitée nulle part, et dont l'éternel épanouissement s'opère dans le triple sens de hauteur, largeur, profondeur.

Figure 1

Cette définition de la cause suprême, ou Dieu, étant la seule que puisse entrevoir noire faible raison, les mages voulurent lui donner une image naturelle et visible, qui en fût comme le corps, et qui la rendit toujours présente à la mémoire des penseurs. Hermès-Thoth choisit la Rose, parce que cette fleur présente une forme sphérique, emblème le plus parfait de l'unité, et parce que le parfum qui s'en exhale est comme une révélation de la vie.
La Rose fut ensuite placée au centre d'une croix, c'est-à-dire au point où s'unissent les sommets de deux angles droits dont les lignes peuvent être. prolongées à l'infini, par notre conception, dans le triple sens de hauteur, Largeur et Profondeur. Ce symbole eut pour matière l'or, qui signifie lumière et pureté, et on l'appela Rose-Croix, c'est-à-dire Sphère de L'infini.

Entre les rayons de la croix, ils écrivirent circulairement les quatre lettres INRI, qui contiennent chacune un mystère du nom divin.
  1. JAMIN (I), symbolise le principe créateur actif, et la manifestation du pouvoir qui féconde la substance.
  2. NAÎN (N), symbolise le principe passif, moule de toutes les formes que revêt la substance.
  3. IRON (R), symbolise l'éternelle transformation des modes de la vie.
  4. JAMIN (I), symbolise de nouveau, par son retour, le principe créateur actif auquel remonte sans cesse, pour en rejaillir toujours, la force créatrice qui en est émanée.
L'enchaînement de ces quatre hiérogrammes exprime l'idée contenue dans l'Unité Divine, et leur évolution circulaire : INRI. NRI. NRI. etc. figure le mouvement perpétuel qui crée l'infini des possibles.
La même idée est représentée par les nombres des quatre termes de la création de toute chose : 1, esprit créateur ; 2, matière ; 3, union de l'esprit avec la matière, et 4, la forme créée. L'enchaînement de ces nombres produit la décade symbolique : 1 + 2 + 3 + 4 = 10, figurée par l'image de la Rose-Croix.
Les 10 cercles, échelonnés dans un ordre concentrique, figurent les dix degrés par lesquels descendent et remontent les influences de l'absolu sur l'Être contingent.
  • Le cercle 1, couronne de la Puissance Suprême, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Seraphim, sur le premier ciel mobile, et de là sur tous les êtres.
  • Le cercle 2, couronne de Intelligence Perpétuellement Active, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Cherubim, sur le ciel des étoiles fixes, où s'impriment les idées qui précèdent les formes.
  • Le cercle 3, couronne de la Sagesse absolue, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Trônes, sur le ciel de Saturne, gouverné par le génie Oriphiel, qui ramène les morts au sein de Dieu.
  • Le cercle 4, couronne de l'amour infini, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Dominations, sur le ciel de Jupiter, gouverné par le génie Zachariel, qui préside au gouvernement des formes créées.
  • Le cercle 5, couronne de la Justice absolue, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Puissances, sur le ciel de Mars, gouverné par le génie Samaël, qui préside au. Châtiment des êtres.
  • Le cercle 6, couronne de la Beauté Suprême, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Vertus, sur le ciel du Soleil, gouverné par le génie Michaël, qui préside à la génération de toutes choses par la fécondation des éléments combinés.
  • Le cercle 7, couronne de la Domination, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des Principautés, sur le ciel de Vénus, gouverné par le génie Anaël, qui préside aux harmonies de la nature végétale.
  • Le cercle 8, couronne de l'éternité, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des archanges, sur le ciel de Mercure, gouverné par le génie Raphaël, qui préside à la génération des animaux.
  • Le cercle 9, couronne de la Fécondité Universelle, symbolise la divine Essence qui influe, par la hiérarchie des anges, sur le ciel de la Lune, gouverné par le génie Gabriel. qui préside à la croissance et à la décroissance de tous les êtres sublunaires.
  • Le cercle 10, correspondant à la sphère terrestre, symbolise la divine Essence qui se communique à nous par la Religion, et nous parle par la voix de la conscience.
Les sept Génies qui ont pour trônes les planètes Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune, sont les agents par lesquels l'Intelligence universelle exerce son empire sur les hommes et les choses, conformément à des lois générales qui maintiennent l'ordre divin dans le cercle duquel s'exerce la part de pouvoir accordée à l'action humaine.
Au-dessous de ces sept ministres principaux rayonne une seconde hiérarchie, composée de trente-six intelligences qui participent à l'accomplissement de la même mission selon le caractère des génies dont ils sont les assistants planétaires. Ces esprits, d'un ordre inférieur, et divisés par groupes de trois, sous le titre de décans, président chacun à dix des trente degrés de l'espace qu'occupe chacune des douze constellations nommées signes du Zodiaque, ou route annuelle du Soleil.
Au-dessous des décans rayonne une troisième hiérarchie, composée de trois cent soixante intelligences qui participent, dans un ordre inférieur, au pouvoir des décans, et président aux trois cent soixante degrés du cercle solaire.
Nous possédons les noms des 36 décans, mais les noms des 360 intelligences de la troisième hiérarchie ne sont pas encore retrouvés, et nous n'en avons que la figure hiéroglyphique, décrite plus loin dans le calendrier Thébaïque, à côté de chaque degré des constellations zodiacales.

Cercle extérieur de la Rose-Croix


Le cercle 10 de la Rose-Croix des mages, correspondant au monde naturel, se divise en soixante-dix-huit loges symboliques dont voici les clefs.

I. Nombre 1, lettre hiératique égyptienne ATHOÏM (A). Correspondance :
  1. monde Divin, l'Être absolu, qui contient et d'où émane l'infini des possibles.
  2. monde Intellectuel, l'Unité, principe et synthèse des Nombres ; la Volonté, principe des actes.
  3. monde Physique, l'Homme, être relatif, synthèse des manifestations de la vie, appelé à s'élever, par une éternelle expansion, dans les sphères concentriques de l'absolu.
Symbolisme : Le Mage.

Hiéroglyphe : L'initié aux Mystères d'Isis, ou de la génération universelle. Il est debout : c'est l'attitude de la volonté prête à se manifester par l'action. Sa robe est blanche, symbole de la pureté originelle ou reconquise. Son front est ceint d'un cercle d'or : l'or signifie lumière, le cercle est l'image de l'éternité. Sa main droite tient un Sceptre d'or, symbole de l'intelligence créatrice, et s'élève vers le ciel, en signe d'aspiration à la science, à la sagesse et à la force. Sa main gauche étend l'index vers la terre, pour signifier qu'il veut dominer le monde matériel. Ce double geste exprime encore que la volonté humaine doit refléter ici-bas la volonté divine, pour produite le bien et e pêcher le mal. Devant lui, sur une Pierre Cubique, il y a
  1. Une Coupe, symbole des désirs, des amours, des passions, qui contribuent au bonheur ou au malheur, selon que nous sommes leurs maîtres ou leurs esclaves.
  2. Un Glaive, symbole du travail qui engendre les œuvres, de la lutte contre les obstacles, et des épreuves que nous fait subir la douleur.
  3. Un Sicle, ou disque d'or, symbole des aspirations réalisées, de l'œuvre accomplie, de la puissance conquise par l'acte de la volonté.
Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Une ferme volonté, et la foi en toi-même, guidées par la raison et l'amour de la justice, te conduiront au but que tu veux atteindre, et te préserveront des périls du chemin.

II. Nombre 2, lettre BEÏNTHIN (B). Correspondance :

  1. monde Divin, la conscience de l'Être absolu qui voit et possède les trois termes de toute manifestation, c'est-à-dire le Passé, le Présent, le Futur.
  2. monde Intellectuel, le Binaire, reflet de l'Unité ; la Science, perception des choses visibles et invisibles.
  3. monde Physique, la Femme, moule de l'homme, et s'unifiant avec lui pour accomplir une même destinée.
Symbolisme : La Porte du Sanctuaire Occulte. Trône de Gabriel, génie planétaire de la Lune.

Hiéroglyphe : Une femme assise sous le portique du temple d'Isis, entre deux colonnes. La colonne qui se dresse à sa droite est rouge ; cette couleur symbolise l'esprit et sa lumineuse ascension au-dessus de la matière. La colonne placée à gauche est. noire ; cette couleur symbolise la nuit du chaos, la captivité de l'esprit dans les liens de la matière. La femme est couronnée d'une tiare surmontée du croissant lunaire, et enveloppée d'un voile transparent dont les plis tombent sur sa face. Elle porte sur sa poitrine la croix solaire, et sur ses genoux un livre ouvert qu'elle couvre à demi de son manteau.

C'est la figure de la Science occulte qui attend l'initié au seuil du sanctuaire, pour lui communiquer les secrets de la nature. La croix solaire signifie la fécondation de la matière par l'esprit ; elle exprime aussi que la science procède de Dieu, et qu'elle est sans bornes, comme l'infini. Le voile enveloppant la tiare et retombant sur la face, signifie que la vérité se dérobe aux regards d'une profane curiosité. Le livre à demi couvert du manteau, signifie que les mystères de l'être et de la vie ne se révèlent que dans la solitude, et au sage qui se recueille dans la pleine possession de soi-même.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : L'Esprit s'éclaire par les yeux de la Volonté. Dieu a dit : Que la lumière "soit !" et la lumière a inondé l'infini. L'homme, image de Dieu, doit dire : "Que la Vérité se manifeste, et que le "Bien m'arrive !" et si l'homme possède une véritable volonté, il verra luire la vérité, et atteindra le bien auquel il aspire. Frappe, et il te sera ouvert, mais étudie longtemps la voie où tu vas entrer. Tourne ta face vers le Soleil de Justice, et la science du vrai te sera donnée. Garde le silence sur tes desseins, afin de ne point les livrer à la contradiction des hommes.

III. Nombre 3, lettre GOMOR (G). Correspondance :
  1. monde Divin, la Puissance suprême, équilibrée par l'Intelligence perpétuellement active et par la Sagesse absolue.
  2. monde Intellectuel, Fécondité universelle de tous les anodes de l'Être.
  3. monde Physique, la Nature en travail ; germination des actes qui procèdent de la Volonté.
Symbolisme : Isis-Uranie. Trône d'Anaël, génie planétaire de Vénus.

Hiéroglyphe : Une femme assise au centre d'un Soleil rayonnant. Elle est couronnée de douze étoiles, et ses pieds reposent sur la Lune. C'est la personnification de la fécondité et de la génération universelle. Le Soleil est l'emblème de la puissance créatrice. La couronne formée par les douze étoiles symbolise le cycle que parcourt la Vie, d'année en année, comme le Soleil à travers du Zodiaque. Isis-Uranie porte un Sceptre surmonté d'un globe ; c'est l'image de sa perpétuelle action sur le monde qu'elle gouverne. De l'autre main elle porte un aigle, symbole de l'âme et de la vie. La Lune sous ses pieds figure la matière soumise à la domination de l'esprit.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Vouloir le possible, c'est déjà le créer ; vouloir l'impossible, c'est se vouer soi-même à la destruction. Espère le succès dé tes entreprises, si tu sais joindre l'activité fécondante à la rectitude d'esprit, qui fait fructifier les œuvres.

IV. Nombre 4, lettre DINAÏN (D). Correspondance :
  1. monde Divin, Réalisation perpétuelle et hiérarchique des virtualités contenues dans l'Être absolu.
  2. monde Intellectuel, Réalisation des idées de l'être contingent, par le quadruple travail de l'esprit : affirmation, négation, discussion, solution.
  3. monde Physique, Réalisation des actes dirigés par la science de la Vérité, l'amour de la Justice, la force de la Volonté et le travail des organes.
Symbolisme : La Pierre Cubique. Trône de Zachariel, génie planétaire de Jupiter.

Hiéroglyphe : Un homme coiffé d'un casque couronné. Il est assis sur une Pierre Cubique ; sa main droite tient le Sceptre d'Isis-Uranie, et sa jambe droite pliée s'applique sur la gauche en forme de croix. La Pierre Cubique, figure du solide parfait, signifie le travail accompli, l'œuvre créée. Le casque couronné symbolise la conquête du pouvoir. Ce dominateur est en possession du Sceptre de la nature, et la pierre qui lui sert de trône figure la matière domptée. La croix que forment ses jambes symbolise les quatre éléments, et l'expansion de la puissance humaine dans les trois mesures de l'infini, hauteur, largeur, profondeur.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Rien ne résiste à une volonté ferme qui a pour levier la science du vrai et du juste. Vouloir ce qui est vrai et juste, et combattre pour en assurer la réalisation, c'est plus qu'un droit, c'est un devoir. L'homme qui triomphe dans cette lutte n'a fait qu'accomplir sa mission. Celui qui succombe en se dévouant, s'acquiert l'immortalité. La réalisation de tes espérances dépend d'un être plus puissant que toi : cherche à le connaître et à conquérir son appui.

V. Nombre 5, lettre ENI (E). Correspondance :

  1. monde Divin, la Loi universelle, régulatrice des manifestations infinies de l'Être dans l'Unité de substance.
  2. monde Intellectuel, Religion, rapport de l'Être absolu à l'Être relatif, de l'infini au fini .
  3. monde Physique, l'Inspiration communiquée par les vibrations du Fluide astral ; l'épreuve de l'homme par la Liberté d'action dans le cercle infranchissable de la Loi universelle.
Symbolisme : Le Maître des Arcanes. Trône d'Amun, génie de la constellation du Bélier. Influence d'Asiccan, génie planétaire de Mars.

Hiéroglyphe : L'initiateur aux Mystères d'Isis, assis entre les deux colonnes du sanctuaire. Il s'appuie sur une croix à trois traverses, et trace avec la main droite, sur sa poitrine, le signe du recueillement. À ses pieds sont prosternés deux hommes couronnés, l'un vêtu de rouge, l'autre vêtu de noir. L'initiateur, ou hiérophante, organe de la science sacrée, figure le génie des bonnes inspirations de l'esprit et de la conscience. Son geste invite au recueillement, pour entendre la voix du ciel dans le silence des passions et des instincts de la chair. La colonne de droite symbolise la Loi ; celle de gauche, la Liberté d'obéir ou de désobéir. La croix à trois traverses figure le triple Lingam de la théogonie indienne, c'est-à-dire la pénétration de la puissance créatrice à travers le monde divin, le monde intellectuel et le monde physique, pour y faire éclore toutes les manifestations de la vie universelle. Les deux hommes couronnés et prosternés aux pieds de l'initiateur, figurent le génie de la lumière ou du Bien, et le génie des ténèbres ou du mal, qui tous deux obéissent au Maître des Arcanes.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : avant de dire d'un homme qu'il est heureux ou malheureux, sache quel usage il a fait de sa volonté, car tout homme se crée à l'image de ses œuvres. Ton avenir est sous l'influence d'un bon ou d'un mauvais génie. Recueille-toi dans le silence et dans la solitude ;'une voix intérieure te parlera : que ta conscience lui réponde.

VI. Nombre 6, lettre UR (U, V). Correspondance :
  1. monde Divin, la science du Bien et du Mal.
  2. monde Intellectuel, l'équilibre de la Nécessité et de la Liberté.
  3. monde Physique, l'antagonisme des Forces naturelles, l'enchaînement des effets aux causes.
Symbolisme : Les Deux Routes. Trône d'Apis, génies de la constellation du Taureau. Influence de Viroaso, esprit planétaire de la Lune.

Hiéroglyphe : Un homme debout, immobile, à l'angle où s'unissent deux routes. Ses regards sont fixés à terre ; ses bras se croisent sur sa poitrine, en forme de croix diagonale. Deux femmes, l'une à sa droite, l'autre à sa gauche, lui posent une main sur l'épaule et, de l'autre, lui montrent une des deux routes. La femme placée à droite a le front ceint d'un cercle d'or : elle personnifie la Vertu. La femme placée à gauche est échevelée et couronnée de pampre : elle personnifie le Vice. Au-dessus de ce groupe le Génie de la Justice, planant dans une auréole fulgurante, tend son arc et dirige vers la figure du vice la flèche du châtiment. L'ensemble de cet hiéroglyphe exprime la lutte entre les passions et la conscience.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Pour le commun des hommes, l'attrait du vice a plus de prestige que l'austère beauté de la vertu. Prends garde à tes résolutions. Les obstacles barrent devant toi la route du bonheur que tu poursuis ; les chances contraires planent sur toi, et ta volonté chancelle entre des partis opposés. L'indécision te sera funeste autant qu'un mauvais choix. Avance ou recule, mais souviens-toi qu'une chaîne de fleurs est plus difficile à briser qu'une chaîne de fer.

VII. Nombre 7, lettre ZAÏN (Z). Correspondance :
  1. monde Divin, le Septénaire sacré, la domination de l'Esprit sur la matière.
  2. monde Intellectuel, le Sacerdoce et l'Empire.
  3. monde Physique, la Soumission des éléments au travail de l'homme.
Symbolisme : Le Char d'Osiris. Trône d’Horus, génie de la constellation des Gémeaux. Influence de Tepisatosoa, esprit planétaire du Soleil.

Hiéroglyphe : Sur un char de forme cubique, surmonté d'un dais d'azur étoilé que portent quatre colonnes, s'avance un guerrier cuirassé, et armé du Glaive et du Sceptre. Il est couronné d'un cercle d'or que fleuronnent trois pentagrammes ou étoiles d'or à cinq pointes. Le char de forme cubique symbolise l'œuvre accomplie par la volonté qui a vaincu les obstacles. Les quatre colonnes du dais étoilé figurent les quatre éléments soumis au maître du Sceptre et du Glaive. Sur la face carrée qui forme le devant du char, est tracée une sphère soutenue par des ailes éployées, signe de l'exaltation illimitée de la puissance humaine dans l'infini de l'espace et du temps. La couronne d'or au front du triomphateur, signifie la possession de la lumière qui éclaire tous les arcanes de la Fortune. Les trois étoiles qui la fleuronnent, symbolisent la Puissance équilibrée par l'Intelligence et la Sagesse. Trois équerres sont tracés sur la cuirasse ; ils signifient la rectitude de Jugement, de Volonté et d'action, qui donnent la force dont la cuirasse est l'emblème. L'épée haute est le signe de la victoire. Le Sceptre, que surmontent un triangle, symbole de l'esprit, un carré, symbole de la matière, et un cercle, symbole de l'éternité, signifie la perpétuelle domination de l'intelligence sur les forces de la matière. Deux Sphinx, l'un blanc, l'autre noir, sont attelés au char. Le blanc, symbolise le Bien ; le noir symbolise le mal ; l'un conquis, l'autre vaincu, sont devenus les serviteurs du sage qui a triomphé des épreuves.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : L'empire du monde appartient.à ceux qui possèdent la souveraineté de l'esprit, c'est-à-dire la lumière qui éclaire les mystères de la vie. Tu briseras les obstacles, tu écraseras tes ennemis, et tes vœux seront réalisés, si tu abordes l'avenir avec une audace armée de la conscience de ton droit.

VIII. Nombre 8, HÉLÉTHA (H). Correspondance :
  1. monde Divin, la Justice absolue.
  2. monde Intellectuel, l'attrait et la Répulsion.
  3. monde Physique, la Justice relative.
Symbolisme : La Balance et le Glaive. Trône d'Hermanubis, génie de la constellation du Cancer. Influence de Sothis, esprit planétaire de Vénus.

Hiéroglyphe : Une femme assise sur un trône, le front ceint d'une couronne de fer. Elle tient de la main droite un glaive, la pointe élevée, et de la gauche une balance. La croix solaire est tracée sur sa poitrine. C'est l'antique symbole de la Justice qui pèse les actes, et qui oppose au mal, pour contre-poids, le glaive de l'expiation. La justice émanée de Dieu est la réaction équilibrante qui reconstitue l'ordre, c'est-à-dire l'équilibre entre le droit et le devoir. Le glaive est une protection, mais c'est aussi une menace. La figure de la Justice a les yeux couverts d'un bandeau, pour marquer qu'elle pèse et qu'elle frappe, sans tenir compte des différences conventionnelles que les hommes établissent entre eux.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Remporter la victoire et dominer les obstacles franchis, n'est qu'une partie de la tâche humaine. Pour l'accomplir tout entière, il faut établir l'équilibre entre les forces que l'on met en jeu. Toute action produisant une réaction, la volonté doit prévoir le choc des forces contraires, pour le tempérer ou l'annuler. Tout avenir se Balance entre le Bien et le mal. Consulte l'esprit de vérité et de justice éternelle, et prends garde de te heurter à la justice humaine.

IX. Nombre 9, lettre THÉLA (TH). Correspondance :
  1. monde Divin, la Sagesse absolue.
  2. monde Intellectuel, la Prudence, directrice de la Volonté.
  3. monde Physique, la Circonspection, directrice des actes.
Symbolisme : La Lampe Voilée. Trône de Momphtha, génie de la constellation du Lion. Influence de Sithacer, esprit planétaire de Jupiter.

Hiéroglyphe : Un vieillard marchant appuyé sur un bâton, et portant devant lui une lampe allumée, qu'il cache sous son manteau. Le vieillard personnifie l'expérience conquise dans le travail de la vie. La lampe symbolise la lumière de l'intelligence, qui doit régner sur le passé, le présent et l'avenir. Le manteau cachant la lampe signifie discrétion. Le bâton symbolise la force possédée par l'homme qui marche avec prudence, et qui ne livre point sa pensée.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : La prudence est l'armure du sage. La circonspection lui fait éviter les écueils ou les abîmes, et pressentir les trahisons. Prends-la pour guide en tous tes actes, même dans les petites choses. Rien n'est indifférent ici-bas : un caillou peut briser les destins d'un homme ou d'un empire. Souviens-toi que si la parole est d'argent, le silence est d'or.

X. Nombre 10, lettre JAMIN (I, J, Y). Correspondance :
  1. monde Divin, le Principe vivifiant les êtres.
  2. monde Intellectuel, l'Autorité.
  3. monde Physique, la bonne ou mauvaise Fortune.
Symbolisme : Le Sphinx. Trône d'Isis, génie de la constellation de la Vierge. Influence d'Aphut, esprit planétaire de Mercure.

Hiéroglyphe : La Roue de la Fortune suspendue sur son axe. À droite, Hermanubis, génie du bien s'efforce de monter au sommet de la circonférence. À gauche, Typhon, génie du mal, en est précipité. Un Sphinx, en équilibre au sommet de la roue, tient un glaive dans ses griffes de lion. Ce Sphinx personnifie le Destin toujours prêt à frapper à droite ou à gauche, et qui selon que la roue obéit à ses mouvements, laisse monter les plus humbles, ou renverse les plus altiers.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Le Sphinx égyptiaque est quadriforme. Il a une tête humaine, des flancs de taureau, des griffes de lion, et des ailes d'aigle. La tète humaine, foyer de l'intelligence, signifie qu'avant d'entrer par l'action dans l'arène de l'avenir, il faut avoir acquis la science qui éclaire le but et le chemin. Les flancs de taureau signifient que, devant les épreuves, les obstacles et les périls, il faut s'être armé d'une volonté forte, patiente et persévérante, pour creuser le sillon de la vie. Les griffes de lion signifient que, pour vouloir efficacement, il faut oser, et se faire place à droite ou il gauche, en avant ou en arrière, pour prendre ensuite, et en toute liberté, vers les hauteurs de la fortune, l'essor irrésistible figuré par les ailes de l'aigle. Si donc tu sais vouloir ce qui est vrai ; si tu ne veux que ce qui est juste ; si tu oses tout ce qu'il est possible de tenter ; si tu te tais sur tes desseins ; si pour ta persévérance le lendemain n'est que la continuation de la veille, tu trouveras un jour sous ta main la clef du pouvoir.

XI. Nombre 20, lettre CAÏTHA (C, K). Correspondance :
  1. monde Divin, le Principe de toute force.
  2. monde Intellectuel, la Force morale.
  3. monde Physique, la Force organique.
Symbolisme : Le Lion Muselé. Trône de Samaël, génie planétaire de Mars.

Hiéroglyphe : Une jeune fille fermant avec ses mains, sans efforts, la gueule d'un lion. C'est l'emblème de la force que donne la foi en soi-même.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Avance avec foi : l'obstacle est un fantôme. Pour pouvoir, il faut croire que l'on peut. Pour devenir fort, il faut imposer silence aux dégoûts de l'esprit, aux faiblesses du cœur ; il faut étudier le devoir, qui est la règle du droit, et pratiquer la justice comme si on l'aimait.

XII. Nombre 30, lettre LUZAÏN (L). Correspondance :
  1. monde Divin, la Loi révélée.
  2. monde Intellectuel, l'Enseignement du devoir.
  3. monde Physique, le Sacrifice.
Symbolisme : Le Sacrifice. Trône d'Omphtha, génie de la constellation de la Balance. Influence de Serucuth, esprit planétaire de la Lune.

Hiéroglyphe : Un homme pendu par un pied à une potence qui repose sur deux arbres ayant chacun six branches coupées. Les mains de cet homme sont liées derrière le dos, et le pli de ses bras forme la base d'un triangle renversé dont sa tête est le sommet. C'est le symbole de la mort violente, subie par accident, ou pour expiation de crime, ou acceptée par dévouement à la Vérité et à la Justice. Les douze branches coupées figurent l'extinction de la vie dans les douze maisons solaires. Le triangle renversé symbolise catastrophe.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Dévoue-toi pour autrui : c'est la loi divine ; mais n'attends guère qu'ingratitude de la part des hommes. Tiens ton âme toujours prête à rendre ses comptes à l'éternel, car une mort imprévue et violente dresse ses pièges sur ton chemin. Mais si le monde attente à ta vie, n'expire point sans pardonner à tes ennemis ; car celui qui ne pardonne point se jette dans l'éternité armé d'un poignard, et s'y perd dans la solitude et l'horreur de lui-même.

XIII. Nombre 40, lettre MICHÉ (M). Correspondance :
  1. monde Divin, la création et la transformation.
  2. monde Intellectuel, l'ascension de l'Esprit.
  3. monde Physique, la mort naturelle.
Symbolisme : Le Squelette Faucheur.

Hiéroglyphe : Un squelette fauchant des têtes dans un pré d'où sortent, de tous côtés, des mains et des pieds d'homme, à mesure que la faux poursuit son œuvre. C'est l'emblème de la destruction et de la renaissance perpétuelle des êtres dans le domaine du temps.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Élève ton esprit au-dessus des choses terrestres, car le deuil de tes espérances menace d'abréger tes jours ; tes ambitions seront fauchées comme l'herbe des prairies. La dissolution de tes organes visible^ arrivera plus tôt que tu ne l'attends ; mais ne la redoute point : la mort n'est que l'enfantement perpétuel de l'univers. Sans cesse il réabsorbe dans son sein tout ce qui ne s'est point spiritualisé. L'affranchissement volontaire des Instincts de la matière par l'adhésion libre de l'esprit aux lois du mouvement universel, constitue en nous la création du second homme, de l'homme céleste, et commence notre immortalité.

XIV. Nombre 50, lettre NAÏN (N). Correspondance :
  1. monde Divin, le mouvement perpétuel de la Vie.
  2. monde Intellectuel, la combinaison des Idées.
  3. monde Physique, la combinaison des Forces élémentaires.
Symbolisme : Les Deux Urnes. Trône de Typhon, génie de la constellation du Scorpion. Influence de Tepiseuth, esprit planétaire du Soleil.

Hiéroglyphe : Le génie du Soleil, versant d'une urne dans l'autre les essences de la vie. C'est le symbole des combinaisons perpétuelles des forces élémentaires, et de la succession de tous les modes de l'existence.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Consulte tes forces, non pour reculer devant les obstacles, mais pour les user peu à peu, comme la goutte d'eau use la pierre. L'initiative réfléchie, calme et persévérante, t'élèvera par degrés au sommet que tu veux atteindre.

XV. Nombre 60, lettre XIRÔN (X). Correspondance :
  1. monde Divin, la Prédestination.
  2. monde Intellectuel, le Mystère.
  3. monde Physique, l'Imprévu, la Fatalité.
Symbolisme : Typhon. Trône de Nephté, génie de la constellation du Sagittaire. Influence de Chenen, esprit planétaire de Saturne.

Hiéroglyphe : Un génie à tête de bouc, s'élevant d'un gouffre embrasé, et agitant des torches. C'est la figure de la Fatalité qui fait explosion comme un volcan, il travers les ténèbres de l'inconnu.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : L'imprévu mettra en défaut ta prudence, et la Fatalité ruinera tes plans d'avenir. Tu crois à. ta force, et tu n'es qu'un roseau. Les chênes séculaires ne sont point à l'abri de la foudre : comment peux-tu te flatter de soutenir le choc de Dieu ?

XVI. Nombre 70, lettre OLÉLATH (O). Correspondance :
  1. monde Divin, le châtiment.
  2. monde Intellectuel, l'Esprit foudroyé par le Fluide astral.
  3. monde Physique, la catastrophe.
Symbolisme : La Tour Décapitée. Trône d’Anubis, génie de la constellation du Capricorne. Influence de Themeso, esprit planétaire de Jupiter.

Hiéroglyphe : Une tour dont les créneaux sont brisés par le feu du ciel. Un homme couronné, et un autre, sans couronne, précipités de sa hauteur avec les débris de l'écroulement. C'est le symbole du conflit des forces perdues, des rivalités qui n'aboutissent, de part et d'autre, qu'à des ruines ; des projets stérilisés ; des espérances qui avortent ; des ambitions foudroyées ; des pouvoirs qui s'écroulent ; des morts par catastrophe.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Tu marches à ta perte ; elle sera le fruit de ton imprudence ou de tes fautes volontaires.

XVII. Nombre 80, lettre PILÔN (F, P). Correspondance :
  1. monde Divin, l'Immortalité.
  2. monde Intellectuel, la Lumière intérieure :
  3. monde Physique, l'Espérance.
Symbolisme : L'Étoile des Mages. Trône de Raphaël, génie planétaire de Mercure.

Hiéroglyphe : Une étoile flamboyante, à huit rayons, qu'entourent sept autres étoiles, couronne une jeune fille nue, qui épanche sur la terre aride les fluides de la vie universelle, par deux coupes, l'une d'or, l'autre d'argent. Près d'elle, un papillon se pose sur une rose. Cette jeune fille est l'emblème de l'espérance qui répand sa rosée sur nos jours les plus tristes. Elle est nue, pour signifier que l'espérance nous reste quand nous sommes dépouillés de tout. Au-dessus de cette figure, l'étoile flamboyante à huit rayons symbolise l'apocalypse des destins, fermée de sept sceaux qui sont les sept planètes, représentées par les sept étoiles. Le papillon est le signe de la résurrection au delà du tombeau.

Dans l'Horoscope, cet arcane, symbole de la Rose-Croix, répond : Dépouille-toi de tes passions et de tes erreurs, pour étudier les mystères de la véritable science, et leur clef te sera donnée. Alors un rayon de la1 divine lumière jaillira du Sanctuaire Occulte pour dissiper les ténèbres de ton avenir, et te montrer la voie du bonheur. Quoi qu'il advienne en ta vie, ne brise jamais les fleurs de l'espérance, et tu cueilleras les fruits de la.foi.

XVIII. Nombre 90, lettre TSADI (TS). Correspondance :
  1. monde Divin, les abîmes de l'infini.
  2. monde Intellectuel, les Ténèbres intérieures.
  3. monde Physique, les Déceptions et les Ennemis.
Symbolisme : Le Crépuscule. Trône de Canopus, génie de la constellation du Verseau. Influence d'Oroasoer, esprit planétaire de Vénus.

Hiéroglyphe : Un champ faiblement éclairé par la Lune enveloppée de nuages. Une tour se dresse au bord d'un sentier qui va se perdre à l'horizon désert. Devant cette tour se tiennent un loup accroupi et un chien aboyant à la Lune, et entre ces deux animaux rampe une écrevisse. Cette tour symbolise la fausse sécurité qui ne se sent pas assiégée par les périls ténébreux, plus redoutables que les périls aperçus.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Tout conspire ta perte, et toi seul l'ignores. Les esprits hostiles, figurés par le loup, te tendent leurs embûches ; les esprits serviles, figurés par le chien, te cachent leur trahison sous la flatterie, et les esprits paresseux, figurés par l'écrevisse, passeront sans s'émouvoir à côté de ta ruine. Observe, écoute, et tais-toi.

XIX. Nombre 100, lettre QUÎN (Q). Correspondance :
  1. monde Divin, le ciel suprême.
  2. monde Intellectuel, la Vérité.
  3. monde Physique, le Bonheur.
Symbolisme : La Lumière Resplendissante. Trône d'Ichthon, génie de la constellation des Poissons. Influence de Thopibui, esprit planétaire de Jupiter.

Hiéroglyphe : Un Soleil radieux éclaire deux enfants, images de l'innocence, qui se tiennent par la main dans un cercle émaillé de fleurs. C'est le symbole d'un bonheur paisible, assuré par la modération et la simplicité.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Tu seras heureux, et nul te ravira ton bonheur, si tu sais l'enfermer dans le cercle du foyer, ou dans le secret de ton cœur.

XX. Nombre 200, lettre IRÔN (R).

Symbolisme : Le Réveil des Morts. Trône d'Oriphiel, génie planétaire de Saturne.

Hiéroglyphe : Un génie sonnant du clairon au-dessus d'un tombeau qui s'entr'ouvre. Un homme, une femme, un enfant, symboles de la trinité humaine, se lèvent de leur sépulture. C'est le présage d'un changement absolu de position, soit en bien, soit en mal, amené par un événement qui tranchera l'indécision de l'avenir.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Ne t'endors ni dans la paresse, ni dans l'oubli. La Roue de la Fortune va tourner : tu seras élevé ou précipité.

XXI. Nombre 400, lettre THOU (T).

Symbolisme : La Couronne des Mages. Trône de Michaël, génie planétaire du Soleil.

Hiéroglyphe : Une couronne d'or, fleuronnée de sept étoiles, et placée dans un carré dont un lion, un taureau, un homme et un aigle occupent les angles. C'est le symbole de la plus haute élévation à laquelle un homme puisse aspirer. Talisman suprême de la Fortune, cette couronne lui annonce que tous les obstacles s'effaceront de sa route, et que l'ascension de ses Destins n'a de limites que celles de sa Volonté.

0. Nombre 300, lettre SICHEN (S).

Symbolisme : Le Crocodile.

Hiéroglyphe : Un aveugle, chargé d'une besace pleine, va se heurter devant lui contre un obélisque renversé, sur lequel se pose en arrêt un crocodile, la gueule béante. L'aveugle est le symbole de l'homme qui s'est fait esclave des forces de la matière. Sa besace est pleine de ses erreurs et de ses fautes. L'obélisque renversé figure l'écueil inaperçu où se va briser l'avenir. Le Crocodile signifie la catastrophe finale.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Toutes sortes d'infortunes te menacent ; il n'est rien que tu ne doives redouter, et ton salut ne peut venir que de la pitié du ciel.

XXII. Nombre 9, lettre THÉLA (TH).

Symbolisme : Le maître du Sceptre, portant l'étoile Royale du Lion.

Hiéroglyphe : Un roi, couronne au front, assis sur son trône, et inclinant son Sceptre vers la terre

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Cherche pour tes entreprises un puissant protecteur. Tu le trouveras, si tu as la volonté et la foi.

XXIII. Nombre 5, lettre ENI (E).

La Bélier (décan 1). Mars.

Symbolisme : La maîtresse du Sceptre.

Hiéroglyphe : Une reine, couronne au front, assise sur son trône, le Sceptre en main.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Ton avenir dépend de la puissance d'une femme ; tu trouveras cette femme, si tu sais la chercher.

XXIV. Nombre 6, lettre UR (U, V).

Le Taureau (décan 1). Mercure.

Symbolisme : Le combattant du Sceptre.

Hiéroglyphe : Un homme à cheval, armé de toutes pièces, le Sceptre en main.

Dans l'Horoscope, cet arcane répond : Agis et travaille ; l'avenir est un champ qu'il faut labourer. Dans le bien, comme dans le mal, tout labeur porte fruit.

XXV. Nombre 7, lettre ZAÏN (Z).

Les Gémeaux (décan 1). Jupiter.

Symbolisme : L'esclave du Sceptre.

Hiéroglyphe : Un homme, pauvrement vêtu, plante un bâton.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Action, travail, efforts dont on ne recueillera point le fruit. Asservissement aux intérêts égoïstes ou aux passions d'autrui.

XXVI. Nombre 1, lettre ATHOÏM (A).

Symbolisme : 1 Sceptre, symbole de la puissance créatrice.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Entreprises qui portent avec elles leurs éléments de succès.

XXVII. Nombre 2, lettre BEÏNTHIN (B).

La Lune.

Symbolisme : 2 Sceptres, disposés en croix.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Soutien dans les entreprises.

XXVIII. Nombre 3, lettre GOMOR (G).

Vénus.

Symbolisme : 3 Sceptres, disposés en triangle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage commencement de succès dans les entreprises.

XXIX. Nombre 4, lettre DINAÏN (D).

Jupiter.

Symbolisme : 4 Sceptres, disposés en carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Prochaine réalisation du succès espéré.

XXX. Nombre 5, lettre ENI (E).

Le Bélier (décan 2). Le Soleil.

Symbolisme : 5 Sceptres, formant une étoile à cinq rayons.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Concours de chances favorables au succès des entreprises.

XXXI. Nombre 6, lettre UR (U, V).

Le Taureau (décan 2). La Lune.

Symbolisme : 6 Sceptres, disposés en deux triangles antipodiques.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Obstacles, embarras, écueils, retards, indécisions ; avortement des entreprises, si la volonté manque de fermeté et de persévérance.

XXXII. Nombre 7, lettre ZAÏM (Z).

Les Gémeaux (décan 2). Mars.

Symbolisme : 7 Sceptres, formant un triangle au-dessus d'un carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Possession de tous les moyens qui font réussir.

XXXIII. Nombre 8, lettre HÉLÉTHA (H).

Le Cancer (décan 1). Vénus.

Symbolisme : 8 Sceptres, figurant une étoile à huit rayons.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage l'Équilibre des entreprises, cet état de choses qui ne s'élève ni ne s'abaisse, et une activité dont le résultat ne sera connu que par l'observation des signes voisins.

XXXIV. Nombre 9, lettre THÉLA (TH).

Le Lion (décan 1). Saturne.

Symbolisme : 9 Sceptres, disposés en trois triangles.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Nécessité de la patience, de la prudence, et de la discrétion, au milieu des contradictions et des retards.

XXXV. Nombre 10, lettre JAMIN (I, J et Y).

La Vierge (décan 1). Le Soleil.

Symbolisme : 10 Sceptres, dont 6 disposés en deux triangles antipodiques, entrelacés, et les 4 autres, disposés au dessous en carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Voyages, entreprises dont le résultat sera déterminé par l'observation des signes voisins.

XXXVI. Nombre 6, lettre UR (U, V).

Symbolisme : Le maître de la Coupe, portant l'étoile Royale du Taureau.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Amitié sincère, bienveillance dévouée, sur laquelle on peut compter de la part d'un homme puissant.

XXXVII. Nombre 8, lettre HÉLÉTHA (H).

Le Cancer (décan 2). Mercure.

Symbolisme : La maîtresse de la Coupe.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Liaison avec une femme aimante, discrète, digne de toute affection, et à laquelle on devra le bonheur.

XXXVIII. Nombre 9, lettre THÉLA (TH).


Le Lion (décan 2). Jupiter.

Symbolisme : Le combattant de la Coupe.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Rivalité en amour, tromperies en affaires d'intérêts.

XXXIX. Nombre 10, lettre JAMIN (I, J, Y).

La Vierge (décan 2). Vénus.

Symbolisme : L'esclave de la Coupe, portant la Coupe voilée.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage des Trahisons de toute espèce, dont on ne se défiera point, de la part de ceux qu'on croit ses amis, autant que de la part des étrangers.

XL. Nombre 20, lettre CAÏTHA (C, K), et nombre 1, lettre ATHOÏM (A).


Symbolisme : 1 Coupe, emblème de l'intelligence aimante. Influence de Mars.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage l'Invasion d'une passion plus forte que la raison.

XLI. Nombre 30, lettre LUZAÏN (L), et nombre 2, lettre BEÏNTHIN (B).

La Balance (décan 1). La Lune.

Symbolisme : 2 Coupes, dans un cercle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Union et sympathie des cœurs, dévouement.

XLII. Nombre 40, lettre MICHÉ (M), et nombre 3, lettre GOMOR (G).

Symbolisme : 3 Coupes, disposées en triangle ; de celle qui forme le sommet sort une tête de jeune fille.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Réalisation prochaine des espérances, et floraison des affections innocentes.

XLIII. Nombre 50, lettre NAÏN (N), et nombre 4, lettre DINAÏN (D).

Le Scorpion (décan 1). Mars.

Symbolisme : 4 Coupes, disposées en carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Approche d'une grande joie.

XLIV. Nombre 60, lettre XIRÔN (X), et nombre 5, lettre ENI (E).

Le Sagittaire (décan 1). Mercure.

Symbolisme : 5 Coupes, l'une au centre, les autres aux angles d'un carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Sûreté pour les espérances du cœur, chances favorables à l'amour.

XLV. Nombre 70, lettre OLÉLATH (O), et nombre 6, lettre UR (U, V).

Le Capricorne (décan 1). Jupiter.

Symbolisme : 6 Coupes, disposées eu deux triangles antipodiques et entrelacés.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Inconstance des affections, ruptures en amitié, en amour, en mariage.

XLVI. Nombre 80, lettre PILÔN (F, P), et nombre 7, lettre ZAÏN (Z).

Mercure.

Symbolisme : 7 Coupes, formant un triangle au-dessus d'un carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Bonheur en amitié et en amour.

XLVII, Nombre 90, lettre TSADI (TS), et nombre 8, lettre HÉLÉTHA (H).

Le Verseau (décan 1). Vénus.

Symbolisme : 8 Coupes, disposées sur les huit angles d'un cube.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Heureuse union.

XLVIII. Nombre 100, lettre QUÎN (Q), nombre 9, lettre THÉLA (TH).

Les Poissons (décan 1). Saturne.

Symbolisme : 9 Coupes, dont trois formant un triangle à sommet renversé, au-dessus de deux triangles antipodiques, entrelacés.

Dans l'Horoscope, cet arcane recommande Prudence dans les désirs et dans le choix des affections.

XLIX. Nombre 200, lettre IRÔN (R), et nombre 10, lettre JAMIN (I, J, Y).

Saturne.

Symbolisme : 10 Coupes, dont 9 disposées en cercle et la dernière au centre.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Réalisation ou stérilité des désirs et des espérances, selon la concordance des signes voisins.

L. Nombre 90, lettre TSADI (TS).

Symbolisme : Le maître du Glaive, portant l'étoile Royale de l'homme.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage fortune dans la carrière des armes ou de la judicature ; ennemis redoutables ; union de la femme avec un homme veuf ou un vieillard.

LI. Nombre 30, lettre LUZAÏN (L).

La Balance (décan 2). Saturne.

Symbolisme : La maîtresse du Glaive.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Haine dangereuse de la part d'une ou de plusieurs femmes. Union de l'homme avec une femme veuve ou âgée.

LII. Nombre 50, lettre NAÏN (N).

Le Scorpion (décan 2). Le Soleil.

Symbolisme : Le combattant du Glaive, lancé à toute vitesse de cheval, le glaive pointé en avant.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage une Haine active, acharnée, toujours prête à nuire. Péril de mort dans la profession des armes.

LIII. Nombre 60, Lettre XIRÔN (X).

Le Sagittaire (décan 2). La Lune.

Symbolisme : L'esclave du Glaive, tenant d'une main le glaive, de l'autre la massue, avec un poignard à la ceinture.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage les Complots de la scélératesse ; péril de guet-apens, et de meurtre en public.

LIV. Nombre 1, lettre ATHOÏM (A).

Symbolisme : 1 Glaive, emblème de l'intelligence militante.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Entreprises qui se réaliseront malgré les obstacles.

LV. Nombre 2, lettre BEÏNTHIN (B).

La Lune.

Symbolisme : 2 Glaives, en croix.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage protection contre les ennemis connus ou secrets.

LVI. Nombre 3, lettre GOMOR (G).
 
Vénus.

Symbolisme : 3 Glaives, disposés en triangle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Naissance d'inquiétudes, d'embarras, d'obstacles ; entreprises dont l'avenir s'assombrit ; chagrins qui commencent ou qui approchent.

LVII. Nombre 4, lettre DINAÏN (D).

Jupiter.

Symbolisme : 4 Glaives, disposés aux angles d'un carré, la pointe tournée en dedans.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Périls de tous côtés.

LVIII. Nombre 5, lettre ENI (E).

Le Bélier (décan 3). Vénus.

Symbolisme : 5 Glaives, formant une étoile à cinq pointes.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Péril de se perdre en obéissant à une inspiration irréfléchie, ou à l'emportement d'un premier mouvement.

LIX. Nombre 6, lettre UR (U, V).

Le Taureau (décan 3). Saturne.

Symbolisme : 6 Glaives, disposés en deux triangles antipodiques, entrelacés.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage de grandes Luttes contre l'adversité.

LX. Nombre 7, lettre ZAÏN (Z).

Les Gémeaux (décan 3). le Soleil.

Symbolisme : 7 Glaives formant, au-dessous d'un carré, un triangle à sommet renversé.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage un Malheur prochain.

LXI. Nombre 8, lettre HÉLÉTHA (H).

Le Cancer (décan 3). La Lune.

Symbolisme : 8 Glaives, les pointes tournées en dehors, et formant une étoile à huit rayons.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Consolation dans l'affliction, délivrance de ses ennemis.

LXII. Nombre 9, lettre THÉLA (TH).

Le Lion (décan 3). Mars.

Symbolisme : 9 Glaives, disposés en trois triangles à sommets renversés.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage les Entreprises d'ennemis secrets, puissants et très acharnés.

LXIII. Nombre 10, lettre JAMIN (I, J, Y).

La Vierge (décan 3). Mercure.

Symbolisme : 10 Glaives, disposés en cercle, et dont les pointes sont alternativement tournées en dedans ou en dehors.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Péril d'Infortune complète dans ses entreprises et ses affections, à moins que les signes voisins ne tempèrent cet avenir.

LXIV. Nombre 50, lettre NAÏN (N).

Symbolisme : Le maître du Sicle ou Talisman d'or, portant l'étoile Royale de l'Aigle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Fortune procurée par la bienveillance d'un homme riche et puissant.

LXV. Nombre 70, lettre OLÉLATH (O).

Le Capricorne (décan 2). Mars.

Symbolisme : La maîtresse du Sicle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Fortune venant par l'influence d'une femme.

LXVI. Nombre 90, lettre TSADI (TS).

Le Verseau (décan 2). Mercure.

Symbolisme : Le combattant du Sicle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Poursuite de la fortune à travers des alternatives de succès et de revers.

LXVII. Nombre 100, lettre QUÎN (Q).

Les Poissons (décan 2). Jupiter.

Symbolisme : L'esclave du Sicle, les mains tendues vers un disque d'or ailé qui lui échappe, et le pied gauche enchaîné à un boulet d'argent. C'est l'emblème de la dégradation morale produite par l'amour désordonné des richesses.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Dissipation, prodigalité, inclination à tout faire pour de l'or.

LXVIII. Nombre 20, lettre CAÏTHA (C, K), et nombre 1, lettre ATHOÏM (A).

Mars.

Symbolisme : 1 Sicle couronné, Talisman de la Fortune.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage la plus grande fortune de richesse à laquelle on puisse aspirer. La volonté seule du consultant peut neutraliser, par ses fautes, la vertu de ce Talisman.

LXIX. Nombre 30, lettre LUZAÏN (L), et nombre 2, lettre BEÏNTHIN (B).

La Balance (décan 3). Jupiter.

Symbolisme : 2 Sicles, entourés d'un cercle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage soutien de la fortune dans ses entreprises.

LXX. Nombre 40, lettre MICHÉ (M), et nombre 3, lettre GOMOR (G).

Symbolisme : 3 Talismans, disposés en triangle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage chances de fortune.

LXXI. Nombre 50, lettre NAÏN (N), et nombre 4, lettre DINAÏN (D).

Le Scorpion (décan 3). Vénus.

Symbolisme : 4 Sicles, disposés en carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage Acquisition de biens.

LXXII. Nombre 60, lettre XIRÔN (X), et nombre 5, lettre ENI (E).

Le Sagittaire (décan 3). Saturne.

Symbolisme : 5 Sicles, dont quatre formant carré et le dernier au centre.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage vie déréglée, qui paralysera la fortune, et tardif repentir.

LXXIII. Nombre 70, lettre OLÉLATH (O), et nombre 6, lettre UR (U, V).

Le Capricorne (décan 3). Le Soleil.

Symbolisme : 6 Sicles, disposés en deux triangles antipodiques, entrelacés.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage fortune en péril, dont l'avenir sera déterminé par les signes voisins.

LXXIV. Nombre 80, lettre PILÔN (F, P), et nombre 7, lettre ZAÏN (Z).

Mercure.

Symbolisme : 7 Sicles, formant un triangle au-dessus d'un carré.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage poursuite incessante de la fortune.

LXXV. Nombre 90, lettre TSADI (TS), et nombre 8, lettre HÉLÉTHA (H).

Le Verseau (décan 3). La Lune.

Symbolisme ; 8 Sicles, disposés sur les huit angles d'un cube.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage grandes espérances de fortune et médiocres résultats. Nécessité de la probité ; périls venant de l'usure.

LXXVI. Nombre 100, lettre QUÎN (Q), et nombre 9, lettre THÉLA (TH).

Les Poissons (décan 3). Mars.

Symbolisme : 9 Sicles, disposés sur trois colonnes.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage nécessité de la prudence pour ne pas laisser échapper la fortune.

 
Figure 2

LXXVII. Nombre 200, lettre IRÔN (R), et nombre 10, lettre JAMIN (I, J, Y).

Saturne.

Symbolisme : 10 Sicles, disposés en cercle.

Dans l'Horoscope, cet arcane présage réalisation ou avortement de fortune, selon la concordance des signes voisins.

La figure kabbalistique ci-dessus insérée, entre les arcanes LXXVI et LXXVII, s'offre comme sujet d'étude aux lecteurs qui voudront s'exercer à l'érection de l'Horoscope d'après les règles contenues dans le manuscrit de maître Guyon. L'enfant est né, selon le calendrier thébaïque, sous le 26e degré des Poissons, et sous l'influence d'Atembui, 3e décan de cette constellation. La chaîne des arcanes, à partir de la maison X, Sommet du ciel, se compose des nombres suivants :

X 1000 + 800 + 90 + 5 XI 60 + XII 100 + 2 + I 200 + II 100 + 30 + 4 +
III 100 + 30 + 5 + IV 20 + 6 + V 10 + 2 + VI 1000 + 800 + 50 + 6.
 
Le point de départ sur le dixième cercle de la Rose-Croix, que l'on nomme aussi couronne du Sphinx, est le nombre 10, présenté par l'arcane LXXVII, lequel indique que la planète Saturne doit être placée dans la maison X. Pour continuer le cercle, on se reporte à l'arcane I ; le nombre 800 s'expliquera par l'arcane VIII ; le nombre 90 par l'arcane XVIII, etc. Mais il ne faut procéder à cet exercice qu'après une étude complète et très attentive de la doctrine astrologique exposée dans cette œuvre.

Cercles astrologiques des Planètes


Cercle de Saturne, trône d'Oriphiel

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Saturne. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). Vénus. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Jupiter. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Jupiter. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Mercure. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). La Lune. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Mars. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). La Lune. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Le Soleil. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Le Soleil. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Saturne. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). Jupiter. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Vénus. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Jupiter. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Mercure. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). La Lune. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Le Soleil. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). Saturne. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Mercure. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Mars. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1. Le Soleil. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Mars. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). Le Soleil. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Saturne. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Vénus. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Mercure. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Mars. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Saturne. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Vénus. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Mercure. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. la Balance (décan 3). La Lune. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). Saturne. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Vénus. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Jupiter. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). Mars. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). La Lune. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Saturne

Figure 3

Cette figure présente, pour sujet d'étude, l'Horoscope d'un enfant mâle, né, selon le calendrier thébaïque, sous le premier degré de la Vierge, et sous l'influence de Thumis, premier décan de cette constellation. La chaîne des arcanes, à partir de la maison X, Sommet du ciel, se compose des nombres suivants :

X 1000 - 700 - 90 - 3 - XI 10 – 6 XII 40 - 1 - I 10 - 3 - II 30 -
III 100 - 30 - 7 - IV 200 - V 1 -VI 6 -VII 1000 - 700 - 50 - 4.


Le point de départ, sur le cercle de Vénus, est le nombre 10, présenté par l'esclave de la Coupe, lequel indique que la planète Jupiter doit occuper le signe de la Vierge.

Cercle de Jupiter, trône de Zachariel

I. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Jupiter. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). Mercure. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Mars. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Mars. Les 5 Sceptres
6. Le Taureau (décan 3). La Lune. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Saturne. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Le Soleil. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2) Saturne. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Vénus. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Vénus. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Jupiter. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). Mars. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Mercure. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Mars. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). La Lune. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Saturne. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Vénus. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). Jupiter. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). La Lune. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Le Soleil. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). Vénus. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Le Soleil. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau. (décan 1). Vénus. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Jupiter. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Mercure. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). La Lune. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Le Soleil. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Jupiter. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Mercure. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). La Lune. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. la Balance (décan 3). Saturne. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). Jupiter. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Mercure. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Mars. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan l). Le Soleil. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Saturne. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Mars

Figure 4

Cette figure présente, pour sujet d'étude, l'Horoscope d'une fille née, selon le calendrier thébaïque, sous le 16° degré de la Vierge, et sous l'influence de Thopithus, deuxième décan de cette constellation. La chaîne des arcanes, à partir de la maison X, Sommet du ciel, se compose des nombres suivants :

X 1000 - 800 - 10 - 1 - XI 90 - XII 70 - 5 - I 10 - 3 - II 100 - 50 - 7 -
III 100 - 30 - 1 - IV 30 - 3 - V 10 - 6 - VI 6 - VII 1000 - 700 - 40 - 9.


Le point de départ, sur le cercle de Mars, est le nombre 10, présenté par l'arcane des 10 Glaives, lequel indique que la planète Vénus doit occuper le signe de la Vierge.

Cercle de Mars, trône de Samaël

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Mars. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). La Lune. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Le Soleil. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus, Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Le Soleil. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Saturne. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Jupiter. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Vénus. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). Jupiter. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Mercure. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Mercure. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Mars. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1) Le Soleil. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. Le Sphinx. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). La Lune. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Le Soleil. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Saturne. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Jupiter. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Mercure. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3.) Mars. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne. Le Réveil des Morts. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Saturne. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Vénus. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). Mercure. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Vénus. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). Mercure. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Mars. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). La Lune. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Saturne. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Vénus. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Mars. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). La Lune. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Saturne. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. La Balance (décan 3). Jupiter. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1) Mars. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). La Lune. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Le Soleil. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). Vénus. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Jupiter. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Le Réveil des Morts. Les 10 Sicles.

Cercle du Soleil, trône de Michaël

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris,
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Le Soleil. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). Saturne. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Vénus. L'esclave du Sceptre.
8. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Vénus. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Jupiter. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Mars. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Mercure. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). Mars. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). La Lune. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). La Lune. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Le Soleil. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). Vénus. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Saturne. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Vénus. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Jupiter. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Mars. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). La Lune. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). Le Soleil. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Jupiter. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Mercure. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). La Lune. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Mercure. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). La Lune. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Le Soleil. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Saturne. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Jupiter. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Mercure. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Le Soleil. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Saturne. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Jupiter. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. La Balance (décan 3). Mars. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). Le Soleil. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Saturne. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Vénus. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). Mercure. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Mars. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Cercle de Vénus, trône d'Anaël

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
7. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Vénus. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). Jupiter. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Mercure. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Mercure. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Mars. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Le Soleil Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). La Lune. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). Le Soleil. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Saturne. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Saturne. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Vénus. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). Mercure. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Jupiter. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Mercure. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Mars. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Le Soleil. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Saturne. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). Vénus. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Mars. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). La Lune. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). Saturne. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). La Lune. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). Saturne. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Vénus. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Jupiter. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Mars. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). La Lune. Les 10 Glaives,
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Vénus. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Jupiter. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Mars. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.'
30 et 2. La Balance (décan 3). Le Soleil. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). Vénus. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Jupiter. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Mercure. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). La Lune. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Le Soleil. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Note de l'éditeur - Le cercle astrologique de Vénus signale avec une merveilleuse précision les deux plus hautes ascensions de destinées qui se sont manifestées en Europe depuis un siècle, celle de Napoléon Ier et celle de Napoléon III. Sur le berceau de tous deux, Michaël, génie du Soleil, a fait rayonner la Couronne des Mages (arcane XXI du dixième cercle de la Rose-Croix. Voyez ci-devant, page 102). Les élus que protège ce signe suprême du Magisme, abaissent toutes les barrières et brisent toute résistance, aussi longtemps que leur Volonté s'équilibre par la Justice et la Foi.

Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Vénus

Figure 5

Cette figure présente, pour sujet d'étude, l'Horoscope d'un enfant mâle, né, selon le calendrier thébaïque, sous le premier degré du Taureau, et sous l'influence d'Asicath, premier décan de cette constellation. La chaîne des arcanes, à partir de la maison X, Sommet du ciel, se compose des nombres suivants :

X 1000 - 800 - 40 - 8 - XI 100 - 70 - 8 - XII 100 - 30 - 5 - I 200 - II 80 - 2 -
III 1 - IV - 2- V - 1000 - 800 - 8.


Le point de départ, sur le cercle de Vénus, est le nombre 10, présenté par l'arcane des 10 Glaives, lequel indique que la Lune doit rayonner sur le signe de la Vierge.

Cercle de Mercure, trône de Raphaël

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). Mercure. La maîtresse du Sceptres.
6. Le Taureau (décan 2). Mars. Le combattant du Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 3). La Lune. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). La Lune. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Le Soleil. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Vénus. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Saturne. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). Vénus. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Jupiter. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Jupiter. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). Mercure. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). La Lune. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Mars. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). La Lune. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Le Soleil. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Vénus. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Jupiter. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). Mercure. Les 9 Coupes.
200 et 10. Saturne. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Le Soleil. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Saturne. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). Jupiter. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
3. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Saturne. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). Jupiter. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). Mercure. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Mars. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Le Soleil. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Saturne. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). Mercure. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Mars. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Le Soleil. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. La Balance (décan 3). Vénus. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Sicles.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). Mercure. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Mars. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). La Lune. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). Saturne. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Vénus. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Cercle de la Lune, trône de Gabriel

1. Le Mage.
2. La Lune. La Porte du Sanctuaire Occulte.
3. Vénus. Isis-Uranie.
4. Jupiter. La Pierre Cubique.
5. Le Maître des Arcanes.
6. Les Deux Routes.
7. Le Char d'Osiris.
8. La Balance et le Glaive.
9. La Lampe Voilée.
10. Le Sphinx.
20. Mars. Le Lion Muselé.
30. Le Sacrifice.
40. Le Faucheur.
50. Les Deux Urnes.
60. Typhon.
70. La Tour Décapitée.
80. Mercure. L'Étoile des Mages.
90. Le Crépuscule.
100. La Lumière Resplendissante.
200. Saturne. Le Réveil des Morts.
300. Le Crocodile.
400. Le Soleil. La Couronne des Mages.
9. La Porte cardinale du Lion. Le maître du Sceptre.
5. Le Bélier (décan 1). La Lune. La maîtresse du Sceptre.
6. Le Taureau (décan 2). Le Soleil. Le combattant du Sceptre.
7. Les Gémeaux (décan 3). Saturne. L'esclave du Sceptre.
1. Le Sceptre.
2. La Lune. Les 2 Sceptres.
3. Vénus. Les 3 Sceptres.
4. Jupiter. Les 4 Sceptres.
5. Le Bélier (décan 2). Saturne. Les 5 Sceptres.
6. Le Taureau (décan 3). Vénus. Les 6 Sceptres.
7. Les Gémeaux (décan 1). Mercure. Les 7 Sceptres.
8. Le Cancer (décan 1). Jupiter. Les 8 Sceptres.
9. Le Lion (décan 2). Mercure. Les 9 Sceptres.
10. La Vierge (décan 3). Mars. Les 10 Sceptres.
6. La Porte cardinale du Taureau. Le maître de la Coupe.
8. Le Cancer (décan 2). Mars. La maîtresse de la Coupe.
9. Le Lion (décan 3). La Lune. Le combattant de la Coupe.
10. La Vierge (décan 1). Saturne. L'esclave de la Coupe.
20 et 1. Mars. La Coupe.
30 et 2. La Balance (décan 1). Le Soleil. Les 2 Coupes.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 2). Saturne. Les 4 Coupes.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 3). Vénus. Les 5 Coupes.
70 et 6. Le Capricorne (décan 1). Mercure. Les 6 Coupes.
80 et 7. Mercure. Les 7 Coupes.
90 et 8. Le Verseau (décan 2). Mars. Les 8 Coupes.
100 et 9. Les Poissons (décan 3). La Lune. Les 9 Coupes.
200. Saturne. Les 10 Coupes.
90. La Porte cardinale de l'Homme. Le maître du Glaive.
30. La Balance (décan 2). Vénus. La maîtresse du Glaive.
50. Le Scorpion (décan 3). Jupiter. Le combattant du Glaive.
60. Le Sagittaire (décan 1). Mars. L'esclave du Glaive.
1. Le Glaive.
2. La Lune. Les 2 Glaives.
2. Vénus. Les 3 Glaives.
4. Jupiter. Les 4 Glaives.
5. Le Bélier (décan 3). Jupiter. Les 5 Glaives.
6. Le Taureau (décan 1). Mars. Les 6 Glaives.
7. Les Gémeaux (décan 2). La Lune. Les 7 Glaives.
8. Le Cancer (décan 3). Le Soleil. Les 8 Glaives.
9. Le Lion (décan 1). Vénus. Les 9 Glaives.
10. La Vierge (décan 2). Jupiter. Les 10 Glaives.
50. La Porte cardinale de l'Aigle. Le maître du Sicle.
70. Le Capricorne (décan 2). La Lune. La maîtresse du Sicle.
90. Le Verseau (décan 3). Le Soleil. Le combattant du Sicle.
100. Les Poissons (décan 1). Vénus. L'esclave du Sicle.
20 et 1. Mars. Le Sicle couronné.
30 et 2. La Balance (décan 3). Mercure. Les 2 Sicles.
40 et 3. Le Faucheur. Les 3 Coupes.
50 et 4. Le Scorpion (décan 1). La Lune. Les 4 Sicles.
60 et 5. Le Sagittaire (décan 2). Le Soleil. Les 5 Sicles.
70 et 6. Le Capricorne (décan 3). Saturne. Les 6 Sicles.
80 et 7. Mercure. Les 7 Sicles.
90 et 8. Le Verseau (décan 1). Jupiter. Les 8 Sicles.
100 et 9. Les Poissons (décan 2). Mercure. Les 9 Sicles.
200 et 10. Saturne. Les 10 Sicles.

Calendrier Thébaïque correspondant
aux mois et jours de l'année moderne


Les présages ci-après étant formulés par des Intelligences de deuxième hiérarchie (les décans, génies des mois) et de troisième hiérarchie (les génies des jours), sont confirmés ou modifiés, en la figure de l'Horoscope, par les aspects des sept grands génies planétaires, au moment de la nativité.

I. Constellation du Bélier - AMÛN, génie constellé

I. ASICCAN, décan 1, esprit planétaire de Mars, présage caractère audacieux, mépris des obstacles, hauteur, obstination.

21 Mars (Degré 1). Hiéroglyphe : un homme tenant de la main droite une faux et de la gauche une fronde. Caractère laborieux, mais enclin aux querelles.
22. (Degré 2). Un homme à tête de chien, la main droite étendue et fermée en signe de menace. Caractère envieux et agressif.
23. (Degré 3). Un homme, la main droite étendue et ouverte, et la gauche passée dans sa ceinture. Caractère ami de la concorde.
24. (Degré 4). Un homme aux cheveux hérissés, tenant de la main droite un épervier, et de la gauche un fouet. Caractère actif, dissipateur, qui s'enrichira rarement par lui-même, et perdra aisément ce qu'il aura acquis.
25. (Degré 5). Deux hommes : l'un fendant du bois avec une hache, l'autre tenant de la main droite un Sceptre. élévation laborieusement acquise, heureuse paternité.
26. (Degré 6). Un roi, couronne en tête, tenant de la main droite une sphère, et de la gauche un Sceptre. Supériorité, ascendant, élévation.
27. (Degré 7). Un homme cuirassé, et tenant une flèche posée sur l'arc. Caractère prudent, circonspect, en garde contre ses ennemis.
28. (Degré 8). Un homme coiffé d'un casque, tenant de la main droite une fronde. Caractère enclin aux contestations, et facile entraînement à des violences dangereuses.
29. (Degré 9). Un homme, tête nue, tenant de la main gauche un glaive. Caractère prodigue de paroles inutiles ; esprit infatué de sa propre admiration.
30. (Degré 10). Un homme perçant un ours d'un coup de lance. Esprit batailleur.

II. SENACHER, décan 2, esprit planétaire du Soleil, noblesse d'esprit, magnanimité, aptitude au commandement.

31 Mars. (Degré 11). Hiéroglyphe : une femme debout, tenant de la main droite une clef. Caractère hospitalier, bonheur dans les amours cachés.
1er avril (Degré 12). Un aigle aux ailes étendues, volant autour de son aire. Précoce ambition.
2. (Degré 13), Un homme luttant avec un bélier qu'il tient par les cornes. Célébrité conquise par le travail et la lutte.
3. (Degré 14). Un homme debout, les mains enchaînées. Menace de plusieurs captivités.
4. (Degré 15). Un homme cuirassé, tète nue, les bras écartés et tendus. Caractère sournois, enclin à usurper le bien d'autrui.
5. (Degré 16). Un homme versant l'eau contenue dans une urne. Caractère simple, amour de la campagne.
6. (Degré 17). Un homme richement vêtu, debout et immobile. Caractère efféminé, amour du luxe et de la paresse.
7. (Degré 18). Une femme assise sur un trône, la main droite levée. Caractère ami de la paix et de la concorde.
8. (Degré 19). Un homme debout, les mains tendues vers un coffre d'où s'échappe de l'or. Caractère avide, enclin à s'emparer du bien d'autrui.
9. (Degré 20). Un homme coiffé d'un casque, monté sur une autruche, et tirant un cheval par la bride. Instincts malicieux.

III. ACENTACER, décan 3, esprit planétaire de Vénus, présage souplesse d'esprit, douceur, amour des plaisirs.

10 avril (Degré 21). Hiéroglyphe : un chien assis en face d'un lion également assis. Caractère généreux, cœur confiant et loyal.
11. (Degré 22). Un ours assis mordant une poutre. Esprit hargneux, querelleur contre toute raison.
12. (Degré 23). Trois serpents qui en combattent trois autres. Beaucoup d'ennemis acharnés.
13. (Degré 24). Une femme nue, ne portant qu'une ceinture, et la main droite étendue. Caractère que dominera l'amour des plaisirs sensuels.
14. (Degré 25). Un homme aux cheveux hérissés, et monté sur un bélier, caractère dominateur, se heurtant à tout.
15. (Degré 26). Un Soleil projetant ses rayons sur un autre Soleil. Ascension à une haute fortune.
16. (Degré 27). Un grand dragon étendu sur la terre. Une grande fortune qui ne se réalisera que dans un âge avancé.
17. (Degré 28). Une femme debout, richement vêtue. Inclination aux plaisirs.
18. (Degré 29). Un homme tenant de ses deux mains une scie. Vie laborieuse et difficile.
19. (Degré 30). Une femme traînant après elle un cheval harnaché. Caractère enclin à dominer.

II. Constellation du Taureau - APIS, génie constellé


IV. ASICATH, décan 1, esprit planétaire de Mercure, présage hautes facultés intellectuelles, aptitude aux études sérieuses et profondes, aux mathématiques, à la politique, à la législature ; goût des arts grandioses, surtout de l'architecture monumentale ; inclination aux grandes entreprises agricoles et aux vastes colonisations.

20 avril. (Degré 1). Hiéroglyphe : un athlète terrassant un taureau par les cornes. Grande lutte, et triomphe par l'adresse unie à la farce.
21. (Degré 2). Une femme se suspendant à la queue d'un cheval. Indolence, paresse qui rendra inutile à soi-même et aux autres.
22. (Degré 3). Une vielle femme à demi voilée. Pour les femmes une vieillesse avilie par des passions ridicules.
23 (Degré 4). Une femme tenant de la main droite un fouet. Caractère irascible.
24. (Degré 5). Un bœuf accroupi près de sa crèche. Caractère pacifique.
25. (Degré 6). Un homme à trois têtes, étendant la main droite. Célébrité acquise par la science.
26. (Degré 7). Une belle femme debout. Orgueil et vanité.
27. (Degré 8). Une femme triste, assise sur un tas de pierres. Chute dans l'abjection.
28. (Degré 9). Un homme chassant devant lui des brebis et des chèvres. Acquisition de biens dans une profession agricole, surtout dans le commerce des petits bestiaux.
29. (Degré 10). Un chien jouant entre deux femmes. Paresse, perte de temps, amour des plaisirs sensuels.

V. VIROASO, décan 2, esprit planétaire de la Lune, présage noblesse d'esprit, cœur élevé, facile élévation vers les hautes sphères de la fortune.

30 avril. (Degré 11). Hiéroglyphe : un corbeau perché. Cupidité, avarice.
1er mai. (Degré 12). Deux femmes, les mains entrelacées. Bienveillance, échange de mutuelles sympathies
2. (Degré 13). Deux femmes qui se battent. Caractère violent et hargneux.
3. (Degré 14). Un homme tenant un bâton par le travers. Présage caractère conciliateur.
4. (Degré 15). Sept ibis volant à tire d'ailes. Caractère aventureux, inconstant et volage.
5. (Degré 16). Une femme tenant une rose d'or et une rose d'argent, qu'elle incline l'une vers l'autre. Caractère observateur et réfléchi, esprit fin, pénétrant, qui saura choisir la meilleure voie de l'avenir.
6. (Degré 17). Un taureau attaché à un arbre par le milieu du corps. Caractère impuissant et menace d'un avenir chargé d'embarras.
7. (Degré 18). Deux taureaux qui se battent à coups de tête. Caractère irascible, emportements dangereux.
8. (Degré 19). Une femme transvasant de l'eau d'une urne dans l'autre. Douceur.
9. (Degré 20). Deux chiens qui se mordent. Caractère envieux et colère.

VI. AHARPH, décan 3, esprit planétaire de Saturne, présage obstacles dans les entreprises, dépendance d'autrui, menace de détresse et de misère.

10 mai. (Degré 21). Hiéroglyphe : un ours regardant derrière lui et montrant les dents. Caractère irascible et enclin à mal faire.
11. (Degré 22). Trois hommes qui se tiennent par la main. Impuissance par inertie.
12. (Degré 23). Un homme tombant sur le dos. Insuccès ou ruine de toutes les entreprises.
13. (Degré 24). Un homme courbé, s'appuyant sur un roseau qui plie. Caractère faible, timide, intelligence vacillante ; menace d'insuccès.
14. (Degré 25). Un homme debout, appuyé sur un bâton. Fermeté, sentiment de la force, impassibilité.
15. (Degré 26). Un homme debout, la main tendue. Esprit pacifique.
16. (Degré 27). Un champ couvert de gerbes de blé. Acquisition de bien.
17. (Degré 28). Une femme tirant un cheval par la bride. Caractère ambitieux, efforts pour arriver au but, mais ignorance des vrais moyens.
18. (Degré 29). Une femme traînant un bouc par les cornes. Caractère despotique, surtout pour une femme.
19. (Degré 30). Une maison d'une riche architecture. Intelligence bien douée, conceptions brillantes, heureuse réalisation d'entreprises.

III. Constellation des Gémeaux - HORUS, génie constellé


VII. THESOGAR, décan 1, esprit planétaire de Jupiter, présage inclination de l'esprit vers les sciences abstraites qui ne procurent ni gloire ni fortune.

20 et 21 mai. (Degré 1). Hiéroglyphe : deux hommes qui se tiennent par la main. Caractère paisible.
22. (Degré 2). Un homme armé, traînant deux hommes nus. élévation dans la judicature.
23. (Degré 3). Un homme jouant de la lyre. Amour des arts, aptitude à les cultiver avec succès.
24. (Degré 4). Un homme debout et tendant la main à un autre homme qui s'incline. Caractère bienveillant.
25. (Degré 5). Un homme tenant de la main droite une ceinture, et de la gauche une fronde. Fortune et élévation dans la profession des armes.
26. (Degré 6). Un homme tenant de la main droite une Balance. Aptitude à prospérer dans le négoce.
27. (Degré 7). Deux jeunes filles se tenant par la main. Bonheur dans le mariage.
28. (Degré 8). Un forgeron battant le fer, et, près.de lui, une femme oisive. Paresse.
29. (Degré 9). Un. roi, assis sur son trône, tenant de la main droite une sphère, et de la gauche un Sceptre. Règne, si l'enfant naît prince. Dans les autres conditions de la vie, fortune obtenue sans efforts.
30 et 31. (Degré 10). Un homme faisant lever de terre un autre homme. Caractère bienveillant, sympathique.

VIII. VERASUA, décan 2
, esprit planétaire de Mars, présage caractère inquiet, qui se heurtera contre toutes les difficultés de la vie.

1er juin. (Degré 11). Hiéroglyphe : un aigle voltigeant au-dessus de trois aiglons. Esprit inquiet, enclin à la superstition.
2. (Degré 12). Deux femmes debout et pleurant. Vie pleine de soucis.
3. (Degré 13). Trois corbeaux perchés côte à côte. Caractère envieux et avare.
4. (Degré 14). Deux renards dévorant des poules. Instincts sensuels et avides.
5. (Degré 15). Un homme à sept tètes. Esprit confus, s'égarant en projets contraires.
6. (Degré 16). Un pont bâti au delà du fleuve. Imagination dénuée de jugement ; travail sans fruit.
7. (Degré 17). Un homme debout et sans mains. Impuissance, nullité.
8. (Degré 18). Un renard courant de toutes ses forces. Esprit sans cesse actif, et n'arrivant à aucun but, malgré sa confiance en lui-même et la finesse dont il se flatte.
9. (Degré 19). Un mendiant cheminant avec sa besace. Démarches ou voyages stériles.
10. (Degré 20). Trois serpents étendus à terre. Finesse, mise, habileté et discrétion.

IX. TEPISATOSOA, décan 3, esprit planétaire du Soleil, présage insouciance, oubli des intérêts, futilité d'esprit, vanité, complaisance dans les discours inutiles.

11 juin. (Degré 21). Hiéroglyphe : un homme assis de côté sur un cheval. Esprit facile à se laisser dominer ; dépendance d'autrui.
12. (Degré 22). Deux oiseaux gazouillant sur une même branche. Amour des champs.
13. (Degré 23). Un homme décrépit, se traînant sur un bâton. Caractère faible ; vie difficile.
14. (Degré 24). Deux femmes assises et conversant. Caractère enjoué, sympathique, et qui se fera des amis.
15. (Degré 25). Un homme tenant un livre ouvert. Amour de l'étude, succès dans les sciences.
16. (Degré 26). Deux chiens qui se mordent. Caractère enclin aux violentes contestations.
17. (Degré 27). Une femme debout, et pleurant. Chagrins, tristes voyages.
18. (Degré 28). Deux taureaux de tailles différentes. Vie laborieuse.
19. (Degré 29). Trois chiens qui courent en sens contraires. Caractère versatile, cherchant le bonheur sur des routes opposées, et ne le trouvant nulle part.
20. (Degré 30.) Deux hommes qui conduisent chacun un chien. Caractère souple, et qui s'attachera pour son profit à des personnages éminents.

IV. Constellation du Cancer - HERMANUBIS, génie constellé

X. SOTHIS, décan 1, esprit planétaire de Vénus, présage vivacité d'esprit, sociabilité, échange de sympathie.

21 et 22 juin. (Degré 1.) Hiéroglyphe : un homme et une femme se tenant par la main. Caractère aimable, échange de sympathie.
23. (Degré 2.) Deux femmes debout, immobiles, et se faisant face. Inertie.
24. (Degré 3.) Deux hommes debout, devant deux femmes assises. Caractère qui subira plus d'une fois l'influence de natures inférieures.
25. (Degré 4.) Une femme debout, immobile, attendant un homme. Caractère enclin aux passions sensuelles.
26. (Degré 5.) Une jeune fille debout, attendant un homme. Même présage.
27. (Degré 6.) Un homme plongeant une chèvre dans une chaudière. Caractère extravagant ; esprit menacé d'égarement.
28. (Degré 7.) Un homme traînant une chèvre avec sa ceinture. Caractère dépravé par des instincts cruels.
29. (Degré 8.) Une femme debout, à demi cachée derrière une maison. Paresse et débauche.
30. (Degré 9.) Une femme tenant de la main droite un fuseau. Caractère paisible, ami du travail.
1er juillet. (Degré 10.) Un homme tenant de la main droite une corbeille, et, de l'autre, semant du grain. Esprit laborieux, et qui tirera profit de son activité.

XI. SITH (décan 2), esprit planétaire de Mercure, présage caractère léger, penchant à la médisance, amour du gain, chance favorable à l'acquisition des richesses.

2 juillet. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un navire immobile sur les eaux. Prospérité dans la navigation.
3. (Degré 12.) Un homme portant sur ses épaules, une brebis égorgée. Instincts cruels.
4. (Degré 13.) Un enfant assis, tenant un livre ouvert et une plume. Aptitude précoce à de grands progrès dans les sciences.
5. (Degré 14.) Un agneau portant sur sa tête une couronne d'or. Fortune dans les arts qui emploient les métaux précieux ou les pierreries.
6. (Degré 15.) Un rat couronné, accroupi sur un toit. Goûts sédentaires et fortune acquise sans quitter le foyer.
7. (Degré 16.) Un oiseau tenant un serpent sous ses pieds. Triomphe sur les ennemis.
8. (Degré 17.) Une femme debout, immobile. Caractère indolent, paresseux.
9. (Degré 18.) Deux femmes jouant aux dés. Amour des plaisirs, prodigalités ruineuses.
10. (Degré 19.) Un homme tenant de la main droite une lance, et de l'autre une flûte. Caractère vaniteux.
11. (Degré 20.) Un chien assis sur un chariot. Caractère paresseux.

XII. THUIMIS (décan 3)
, esprit planétaire de la Lune, présage caractère audacieux, appuyant son droit sur la force.

12 juillet. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un char vide. Temps perdu en vains projets.
13. (Degré 22.) Un homme debout, immobile. Caractère indolent.
14. (Degré 23.) Une chute d'eau. Vicissitudes, instabilité de la fortune.
15. (Degré 24.) Un cheval sautant sur un autre. haute et noble ambition qui aura des chances de succès.
16. (Degré 25.) Un cheval sans frein, courant à travers champs. Imagination vagabonde, caractère indomptable qui livre sa vie à tous les hasards.
17. (Degré 26.) Une cascade tombant d'un rocher. Vicissitudes, instabilité de fortune, menace de chute.
18. (Degré 27.) Un cheval bridé, immobile. Moyens de succès, éléments de fortune que l'indolence stérilisera.
19. (Degré 28.) Deux hommes assis sous un arbre, et regardant un corbeau perché. Dépendance d'autrui, asservissement à une mauvaise Fortune par défaut de réaction.
20. (Degré 29.) Un homme pendu à un gibet. Fin misérable.
21. (Degré 30.) Une barque flottant sur l'eau. Acquisition de bien dans la navigation.

V. Constellation du Lion - MOMPHTHA, génie constellé

XIII. APHRUIMIS, décan 1, génie planétaire de Saturne. Présage caractère violent, passions malfaisantes.

22 et 23 juillet. (Degré 1.) Hiéroglyphe : un homme tenant de la main droite une tête de lion. Audace et puissance dans l'accomplissement des entreprises.
24. (Degré 2.) Un navire couché sur le flanc au milieu des flots. Malheur dans les entreprises qui emploient la navigation, et péril de mort par submersion.
25. (Degré 3.) Un homme triste, assis sur un escabeau. Adversités, chagrins.
26. (Degré 4.) Un poisson flottant entre deux eaux. Caractère prudent, esprit rusé, astuce, perfidie.
27. (Degré 5.) Un serpent qui rampe à terre. Esprit envieux.
28. (Degré 6.) Un homme tenant de la main droite un glaive nu. Caractère agressif.
29. (Degré 7.) Un homme à cheval sur un lion. Sagesse, puissance de volonté qui conduira à la fortune.
30 et 31. (Degré 8.) Un foyer d'où s'élève une grande flamme. Acquisition de bien par les professions qui emploient le feu.
1er août. (Degré 9.) Un homme richement vêtu. Orgueil et vanité, amour du luxe.
2. (Degré 10). Un squelette armé d'une faux. Caractère violent, enclin à des colères dangereuses.

XIV. SITHACER, décan 2, esprit planétaire de Jupiter. Présage caractère provocateur, volonté tyrannique.

3 août. (Degré 11.) Hiéroglyphe : une femme debout et découvrant sa gorge. Inclination à la débauche.
4. (Degré 12.) Une belle femme richement vêtue. Caractère réservé, mœurs chastes.
5. (Degré 13.) Un taureau debout dans un pâturage. Esprit réfléchi, fermeté, constance dans les desseins.
6. (Degré 14.) Un homme debout, immobile. Indolence et paresse.
7. (Degré 15.) Un lion couché sur l'herbe. Caractère ferme et calme qui se sent fort dans ses entreprises.
8. (Degré 16.) Un âne bridé et qui rue. Caractère indisciplinable et qui recevra les rudes leçons de la fortune.
9. (Degré 17.) Un chameau debout. Caractère facilement irritable, mais incapable de nuire.
10. (Degré 18.) Une clef dont le tournant se divise en quatre branches. Intelligence puissante, qui obtiendra des succès remarquables.
11. (Degré 19.) Un homme tirant un cheval par la bride. Caractère dépourvu d'initiative.
12. (Degré 20.) Une main tenant un rouleau de papyrus déployé. Emploi auprès de personnages éminents.

XV. PHUONlSI, décan 3, esprit planétaire de Mars. Présage amour de la concorde, de l'union et des alliances ; mais, en même temps, caractère inflexible dans le sentiment du droit, et opiniâtreté dans les desseins, même au risque de se perdre.

13 août. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un homme tenant une clef. Esprit concentré et maître de ses secrets.
14. (Degré 22.) Un homme couché sur un lit, la tête renversée. Faiblesse d'esprit, péril de maladie cérébrale.
15. (Degré 23.) Un homme à deux têtes, et regardant à la fois devant et derrière lui. Intelligence puissante, qui embrassera d'une même intuition le passé et l'avenir.
16. (Degré 24.) Un homme tenant de la main droite une scie. Caractère qui réfléchira avant d'agir.
17. (Degré 25.) Un homme qui nage dans des flots agités. Caractère qui résistera aux difficultés ; fortune laborieusement acquise dans la navigation.
t8. (Degré 26.) Un homme qui fend du bois. Vie laborieuse.
19. (Degré 27.) Un homme tenant de la main droite une faux. Amour du travail, et récolte de ses fruits.
20. (Degré 28.) Trois hommes qui se promènent. Caractère sociable, mais indolent et indécis.
21. (Degré 29.) Un homme et une femme se tenant par la main. Caractère aimable, échange de sympathie.
22. (Degré 30.) Un homme assis de côté sur un cheval. Dépendance, asservissement à autrui.

VI. Constellation de la Vierge - ISIS, génie constellé

XVI. THUMIS, décan 1, esprit planétaire du Soleil. Présage le goût de la vie sédentaire, aptitude aux métiers mécaniques.

23 août. (Degré 1.) Hiéroglyphe : une femme richement vêtue, à table, et portant une coupe à ses lèvres. Instincts sensuels, amour de la table.
24. (Degré 2.) Deux femmes assises, immobiles. Caractère paresseux.
25. (Degré 3.) Un homme semant du blé dans un champ. Acquisitions de biens dans les entreprises agricoles.
26. (Degré 4.) Un homme conduisant la charrue. Acquisition de biens dans les entreprises agricoles.
27. (Degré 5.) Un aigle au repos. Fortune qui viendra d'elle-même ; chances favorables pour le négoce.
28. (Degré 6.) Une belle femme, richement vêtue, debout, immobile. Paresse, amour de luxe et des plaisirs.
29. (Degré 7.) Une femme pauvrement vêtue, debout, immobile. Paresse qui mènera à l'indigence.
30 et 31. (Degré 8.) Un homme assis sous un arbre. Amour des champs.
1er Septembre. (Degré 9.) Une femme à face empourprée, richement vêtue, debout, immobile. Caractère paresseux, et facilement irritable pour des bagatelles.
2. (Degré 10.) Un homme richement vêtu, debout, immobile, et tenant une pomme à la main. Caractère indolent, amour du luxe et gourmandise.

XVII. THOPITUS, décan 2, esprit planétaire de Vénus. Présage amour du lucre, avarice.

3 septembre. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un cheval blanc, bridé et lancé à toute vitesse. Activité intelligente.
4. (Degré 12.) Un homme à visage noir, vêtu de rouge. Caractère malfaisant.
5. (Degré 13.) Deux femmes cueillant des roses. Caractère aimable, échange de sympathie.
6. (Degré 14.) Un bœuf debout dans un pré. Vie laborieuse et sédentaire.
7. (Degré 15.) Deux femmes debout et se caressant. Amour des plaisirs, caractère efféminé.
8. (Degré 16.) Deux chiens courant de front. Fortune précoce.
9. (Degré 17.) Une enceinte garnie de palissades. Avenir paisible, à l'abri des traverses.
10. (Degré 18.) Un arbre touffu, étendant au loin ses branches. Amour de la campagne.
11. (Degré 19.) Un homme assis de côté sur un cheval. Dépendance, asservissement à autrui.
12. (Degré 20.) Un oiseau poursuivant un rat. Inimitié, querelles avec des étrangers.

XVIII. APHUT, décan 3, esprit planétaire de Mercure. Présage paresse, faiblesse, impuissance à produire, goûts de destruction.

13 septembre. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un homme debout, tenant de l'or sur une de ses mains ouvertes, et de l'argent sur l'autre. Acquisition de bien.
14. (Degré 22.) Une femme nue, portant un bouc sur ses épaules. Inclinations débauchées.
15. (Degré 23.) Un homme dans une barque. Acquisition de bien par la navigation.
16. (Degré 24.) Une oie attachée par le cou à un pilier. Esprit à courte vue ; embarras dans ses entreprises ; chute dans des pièges grossièrement tendus.
17. (Degré 25.) Un homme lançant une pierre avec une fronde. Caractère agressif.
18. (Degré 26.) Deux hommes conversant ensemble. Esprit social, échange de sympathie.
19. (Degré 27.) Deux hommes debout, immobiles. Indolence.
20. (Degré 28.) Des oiseaux posés à terre, et d'autres qui voltigent. Acquisition de biens.
21. (Degré 29.) Pluie fine tombant sur l'herbe. Caractère froid, méditatif, inclination aux idées religieuses.
22. (Degré 30.) Un homme sans bouche, debout, immobile. Menace de maladie mentale.

VII. Constellation de la Balance - OMPHTHA, génie constellé

XIX. SERUCUTH, décan 1, esprit planétaire de la Lune. Présage esprit de justice, amour de la vérité, sentiment du droit, tendance à protéger les faibles contre l'oppression.

23 septembre. (Degré 1.) Hiéroglyphe : un homme tenant de chaque main un javelot. Caractère belliqueux.
24. (Degré 2.) Un mage brûlant de l'encens sur un autel. Caractère contemplatif, tendances religieuses.
25. (Degré 3.) Un homme ayant les pieds et les mains liés. Vie difficile, avenir entravé de toutes parts, détresse.
26. (Degré 4.) Un homme à cheval dans un champ. Acquisition de bien dans les entreprises agricoles.
27. (Degré 5.) Un oiseau noir, avec le bec et les pieds rouges. Esprit peu développé, intelligence médiocre dans les entreprises.
28. (Degré 6.) Un homme traînant la charrue. Vie laborieuse, dépendance, asservissement à autrui.
29. (Degré 7.) Un homme tenant de la main droite un anneau. Facilité à contracter des liaisons dangereuses.
30. (Degré 8.) Une femme pleurant au chevet d'un malade. Grands chagrins.
1er octobre. (Degré 9.) Un homme brandissant un glaive nu. Caractère agressif.
2. (Degré 10.) Un oiseau noir, fouillant la terre avec son bec. Des instincts avilissants, des goûts dépravés.

XX. ATERECHINIS, décan 2, esprit planétaire de Saturne. Présage existence paisible, sans ambition d'élévation et sans désirs de grandes richesses.

3 octobre. (Degré 11.) Un homme au visage noir, avec les mains et les pieds blancs. Esprit tardif, vacillant, et qui ne trouvera qu'avec peine le chemin de la fortune.
4. (Degré 12.) Une femme debout, regardant derrière elle. Caractère paresseux et ne songeant qu'au passé.
5. (Degré 13.) Un homme et une femme qui se séparent. Caractère querelleur et qui s'isolera des affections.
6. (Degré 14.) Un grand miroir suspendu à la muraille. Caractère vaniteux.
7. (Degré 15.) Deux cœurs ailés. Caractère frivole, inconstant.
8. (Degré 16.) Un chameau courant. Intelligence active et que rien ne lasse.
9 (Degré 17.) Un merle perché et battant des ailes. Caractère insouciant.
10. (Degré 18.) Une belle maison entourée de fleurs. Richesse et succès.
11. (Degré 19.) Une citadelle sur un rocher, élévation dans la profession des armes.
12. (Degré 20.) Un autel où fume l'encens. élévation dans le sacerdoce.

XXI. ARPIEN, décan 3, esprit planétaire de Jupiter. Présage instincts sensuels, gourmandises, débauche.

13 octobre. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un homme monté sur un âne. Instincts serviles.
14. (Degré 22.) Deux chevaux sellés et accroupis. Esprit plein de désirs, mais qui obtiendra peu de réalisations.
15. (Degré 23.) Un médecin examinant un liquide à travers une fiole. Aptitude aux sciences thérapeutiques.
16. (Degré 24.) Un Centaure combattant un serpent. De grandes luttes contre des ennemis rusés.
17. (Degré 25.) Un paon faisant la roue. Orgueil.
18. (Degré 26.) Un homme armé d'un bâton et combattant un lion. Fortune dans la profession des armes.
19. (Degré 27.) Un arbre touffu, qui étend au loin son ombre. Acquisition de biens, surtout dans les entreprises agricoles.
20. (Degré 28.) Un homme piochant la terre. Vie laborieuse, obstacles à surmonter.
21. (Degré 29.) Une femme debout, immobile. Caractère indolent.
22. (Degré 30.) Un lièvre sortant d'un bois. Inquiétude, timidité, fortune inconstante.

VIII. Constellation du Scorpion - TYPHON, génie constellé


XXII. SENTACER (décan 1), esprit planétaire de Mars. Présage déceptions, embûches dans la vie, ennemis cachés et dangereux.

23 octobre. (Degré 1.) Hiéroglyphe : un homme tenant un dard à la main. Instincts avides et malfaisants.
24. (Degré 2.) Un homme monté sur un éléphant. Avenir heureux et stable. t
25. (Degré 3.) Un homme debout, immobile. Caractère indolent.
26. (Degré 4.) Une lyre. Amour des plaisirs et des arts.
27. (Degré 5.) Un homme sans jambes. Esprit fécond en projets, stérile en actes.
28. (Degré 6.) Un âne bridé. Esprit rétif aux conseils de la raison ; peu de succès dans les entreprises.
29. (Degré 7.) Un homme tenant d'une main une bourse et de l'autre une coupe d'or. Acquisitions de biens dans le négoce.
30. (Degré 8.) Un grand coq battant des ailes. Grande intelligence, et aptitude à la culture des belles-lettres.
31. (Degré 9.) Un enfant assis sur un tas de pierres. Débiles facultés.
1er novembre. (Degré 10.) Une tète d'homme grimaçante. Esprit habile à déguiser sa pensée.

XXIII. TEPISEUTH (décan 2), esprit planétaire du Soleil. Présage déceptions, antipathies, résurrection d'inimitiés mal éteintes ; invasion d'inimitiés nouvelles.

2 novembre. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un homme tenant un scorpion par la queue. Caractère curieux.
3. (Degré 12.) Un essaim de mouches assaillant un serpent. Prudence et ruse, avec inclination à mal faire.
4. (Degré 13.) Une tour. Fermeté, constance laborieuse, acquisition de biens.
5. (Degré 14.) Un puits dont l'eau déborde. Intempérance d'esprit qui laissera échapper ses secrets ; vicissitudes de fortune.
6. (Degré 15.) Une belle femme debout, immobile. Vanité et paresse.
7. (Degré 16.) Une femme donnant l'aumône à un pauvre. Bonté du cœur.
8. (Degré 17.) Un loup courant dans un champ. Instincts rapaces.
9. (Degré 18.) Une femme à demi cachée derrière une porte. Esprit soupçonneux et défiant, paresse.
10. (Degré 19.) Un chien à gueule béante et larges oreilles. Protection d'éminents personnages.
11. (Degré 20.) Un homme assis sur un chameau. Esprit solide et patient.

XXIV. SENCINER (décan 3), esprit planétaire de Vénus. Présage instincts violents, tendance aux plaisirs sensuels.

12 novembre. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un cheval sans frein, courant à travers champs. Caractère qui ne se peut soumettre à aucune discipline.
13. (Degré 22.) Un torrent qui bondit de roche en roche. Instabilité et grandes vicissitudes de fortune.
14. (Degré 23.) Petits ruisseaux qui s'échappent d'une même source. Esprit qui dissipera ses forces en projets disséminés.
15. (Degré 24.) Une femme tenant de la main droite un fuseau. Caractère laborieux.
16. (Degré 25.) Un loup portant une oie à sa gueule. Instincts rapaces.
17. (Degré 26.) Un homme chargé d'une besace pleine et courant. Inclination à s'emparer du bien d'autrui.
18. (Degré 27.) Deux hommes debout et conversant. Caractère sociable et sympathique.
19. (Degré 28.) Un temple. élévation dans le sacerdoce.
20. (Degré 29.) Un homme assis, tenant un livre ouvert. Aptitude aux sciences.
21. (Degré 30.) Un serpent à tète de dragon. Esprit prudent et rusé.

IX. Constellation du Sagittaire - NEPHTHÉ, génie constellé

XXV. EREGBUO (décan 1), esprit planétaire de Mercure. Présage audace, amour de l'indépendance, fortune dans la profession des armes.

22 novembre. (Degré 1.) Hiéroglyphe : trois hommes sans têtes, et debout. Amour de la justice, esprit religieux.
23. (Degré 2.) Un homme qui lance des pierres avec une fronde. Caractère agressif.
24. (Degré 3.) Un homme assis sur un bélier. Esprit obstiné et querelleur.
25. (Degré 4.) Un homme marchant la pique sur l'épaule. Instincts rapaces.
26. (Degré 5.) Une femme portant un berceau sur son dos. Caractère laborieux.
27. (Degré 6.) Un bœuf à trois cornes. Intelligence supérieure.
28. (Degré 7.) Une femme debout, immobile. Caractère indolent.
29. (Degré 8.) Deux hommes jouant aux dés sur une table. Amour du jeu, esprit aventureux qui compte sur les bénéfices du hasard.
30. (Degré 9.) Un bûcher en flammes. Fortune dans les professions qui font usage du feu.
1er décembre. (Degré 10.) Un monceau d'or, d'argent et de plomb. Richesses variées.

XXVI. SAGEN (décan 2), esprit planétaire de la Lune. Présage périls et chagrins.

2 décembre. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un singe assis sur un loup. Caractère rusé qui triomphera de la force.
3. (Degré 12.) Un homme monté sur un bouc. Esprit contradicteur.
4. (Degré 13.) Un homme debout, les mains liées derrière le dos. Oppression.
5. (Degré 14.) Un homme tenant un livre ouvert. Aptitude aux sciences.
6. (Degré 15.) Un homme à cheval, se cramponnant au cou de sa monture. Faiblesse d'esprit.
7. (Degré 16.) Un char vide. Esprit impuissant et stérile en œuvres.
8. (Degré 17.) Un homme décrépit, appuyé sur un bâton. Menace d'Infortune.
9. (Degré 18.) Un homme tenant d'une main un oiseau par la queue, et de l'autre une torche. Aptitude à l'étude des sciences occultes.
10. (Degré 19.) Une maison entourée de torches ardentes. Existence entourée d'embarras.
11. (Degré 20.) Trois hommes se promenant, les bras entrelacés. Caractère sociable et sympathique.

XXVII. CHENEN, décan 3, esprit planétaire de Saturne. Présage obstination, violence, habileté à faire le mal, penchants dangereux.

12 décembre. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un mage, la tiare au front, et le sceptre à la main. Aptitude aux hautes sciences.
13. (Degré 22.) Deux hommes qui se percent mutuellement de leurs glaives. Instincts homicides.
14. (Degré 23.) Deux femmes qui se poignardent mutuellement. Même présage que ci-dessus.
15. (Degré 24.) Un homme qui se poignarde. Suicide.
16. (Degré 25.) Un homme vomissant. Vie débauchée.
17. (Degré 26.) Un homme qui joue avec des baguettes. Caractère léger, dissipé, amour du théâtre.
18. (Degré 27.) Un homme pendu par les mains. Grands embarras.
19. (Degré 28.) Un homme assis sur un chameau. Fermeté et patience.
20. (Degré 29.) Un homme qui saute d'un lit sur un autre. Puérilité.
21. (Degré 30.) Un homme brandissant un marteau. Acquisition de bien par les arts qui travaillent le fer.

X. Constellation du Capricorne - ANUBIS, génie constellé


XXVIII. THEMESO, décan 1, esprit planétaire de Jupiter. Présage voyages, acquisition de biens, chances de ruine.

22 décembre. (Degré 1.) Hiéroglyphe : Deux hommes d'une entière ressemblance. Caractère égal, échange de sympathie.
23. (Degré 2.) Un homme portant un roseau. Impuissance.
24. (Degré 3.) Un grand serpent. Sagesse, prudence, circonspection, dissimulation.
25. (Degré 4.) Deux clefs en croix dans un Soleil resplendissant. Amour de la vérité et de la justice, les deux clefs du monde divin.
26. (Degré 5.) Deux portes ouvertes. Esprit généreux, cœur bienveillant.
27. (Degré 6.) Un homme portant un chien sur chaque épaule. Caractère querelleur.
28. (Degré 7.) Deux hommes debout avec une femme. Frivolité.
29. (Degré 8.) Une main portant un oiseau. Bonheur fugitif.
30. (Degré 9.) Un homme tombant à terre. Faiblesse, impuissance.
31. (Degré 10.) Un homme tenant de chaque main un hibou. Accident nocturne.

XXIX. EPIMA, décan 2, esprit planétaire de Mars. Présage intelligence adonnée aux vaines recherches, poursuite d'entreprises irréalisables.

1er janvier. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un roi couronné, recevant un message. Faveur des grands.
2. (Degré 12.) Un homme courant de toutes ses forces. Activité dans la poursuite de ses desseins.
3. (Degré 13.) Un homme portant sur ses épaules un bouc égorgé. Instincts cruels.
4. (Degré 14.) Une main tenant un dard. Caractère agressif.
5. (Degré 15.) Un homme agenouillé. Esprit souple, flatteur, qui obtiendra la faveur des grands.
6. (Degré 16.) Un homme monté sur un cheval sans frein. Impuissance.
7. (Degré 17.) Un homme à tète de chien. Caractère envieux, agressif.
8. (Degré 18.) Un homme coupé en deux par la moitié du corps. Pusillanimité, faiblesse, impuissance.
9. (Degré 19.) Un homme debout, ayant quatre pieds, immobile. Indolence, inertie au moment d'agir.
10. (Degré 20.) Un singe qui se regarde au miroir. Vanité.

XXX. HOMOTH, décan 3, esprit planétaire du Soleil. Présage esprit soupçonneux, chagrin, impuissant.

11 janvier. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un homme tenant un livre ouvert. Aptitude aux sciences.
12. (Degré 22.) Un homme piochant la terre. Acquisition de biens.
13. (Degré 23.) Un homme tirant une femme par la main. Instinct passionné pour les femmes.
14. (Degré 24.) Un homme fabriquant un tonneau. Acquisition de biens dans les travaux manuels.
15. (Degré 25.) Un homme portant un oiseau. Élévation.
16. (Degré 26.) Un sentier à travers une forêt. Acquisition de biens, surtout dans les entreprises agricoles.
17. (Degré 27.) Un homme couché sur l'herbe. Faiblesse, paresse, impuissance.
18. (Degré 28.) Un homme portant un globe sur sa tète. Richesse.
19. (Degré 29.) Une belle femme assise sur un escabeau. Vie paisible et heureuse.
20. (Degré 30.) Une queue de poisson. Entreprises qui ne se réalisent point.

XI. Constellation du Verseau - CANOPUS, génie constellé

XXXI. OROASOER (décan 1), esprit planétaire de Vénus. Présage anxiété causée par la difficulté d'acquérir, retard pour les espérances.

21 janvier. (Degré 1.) Hiéroglyphe : un homme tenant de chaque main un oiseau. Esprit embarrassé et sans initiative.
22. (Degré 2.) Un homme se tenant la tète à deux mains. Grandes afflictions.
23. (Degré 3.) Un homme inclinant sa tête dans sa main. Immense douleur.
24. (Degré 4.) Un homme à cheval, portant devant lui une cassette fermée. Fortune dans le négoce, mais vicissitudes imprévues.
25. (Degré 5.) Une femme suivie par un homme. Trouble, anxiété, péril.
26. (Degré 6.) Un homme jouant avec des baguettes. Esprit vif, enjoué, frivole.
27. (Degré 7.) Un glaive sorti du fourreau, et posé à terre. Caractère agressif.
28. (Degré 8.) Un homme portant une chaîne sur sa main ouverte. Caractère qui ne se possède point.
29. (Degré 9.) Un homme qui en soulève un autre. Domination.
30. (Degré 10.) Un homme sans tête. Impuissance.

XXXII. ASTIRO (décan 2), esprit planétaire de Mercure. Présage intelligence, douceur, bonnes mœurs.

31 janvier. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un homme armé, sans tête. énergie sans prévoyance.
1er février. (Degré 12.) Un homme armé frappant un roi. Élévation.
2. (Degré 13.) Troupe de cavaliers armés. Caractère enclin aux violences, fortune dans la profession des armes.
3. (Degré 14.) Un homme tenant en main un de ses pieds coupé. Avenir brisé par une catastrophe.
4. (Degré 15.) Deux hommes montés sur une licorne. Caractère agressif.
5. (Degré 16.) Un homme tenant une torche. Acquisition de biens dans les professions qui emploient le feu.
6. (Degré 17.) Une femme malade, étendue sur un lit. Infirmités.
7. (Degré 18.) Un hibou perché. Caractère envieux, dissimulé.
8. (Degré 19.) Un homme décapité, portant sa tête à la main. Élévation.
9. (Degré 20.) Une femme décrépite, courbée sur un bâton. Faiblesse, impuissance.

XXXIII. TEPISATRAS (décan 3), esprit planétaire de la Lune. Présage déceptions.

10 février. (Degré 21.) Hiéroglyphe : un homme couché à terre, sur le dos. Infirmités.
11. (Degré 22.) Un homme coupant avec une hache les mains et les pieds d'un autre homme. Instincts malfaisants et dangereux.
12. (Degré 23.) Deux chiens courant de front. Activité, heureuse foi en soi-même.
13. (Degré 24.) Un homme pleurant et s'essuyant les yeux du revers de sa main. Fréquentes afflictions.
14. (Degré 25.) Un homme brandissant un dard. Inclinations malfaisantes.
15. (Degré 26.) Une cascade tombant d'un rocher. Vicissitude de fortune.
16. (Degré 27.) Une maison entourée de palissades. Prudence et sûreté dans les entreprises.
17. (Degré 28.) Un homme buvant à une coupe. Instincts sensuels.
18. (Degré 29.) Un homme à cheval, brandissant un glaive. Caractère agressif.
19. (Degré 30.) Un roi, couronne en tête, assis sur son trône. Succès, élévation.

XII. Constellation des Poissons - ICHTHON, génie constellé


XXXIV. ARCHATHAPIAS (décan 1)
, génie planétaire de Saturne. Présage anxiété d'esprit, confusion des projets, instabilité des résolutions, amour du changement, poursuite de fortunes fantastiques.

20 février. (Degré 1.) Hiéroglyphe : une tête d'homme sur un double corps. Esprit querelleur, vicissitudes de fortune.
21. (Degré 2.) Un homme assis à terre. Acquisition de bien, surtout dans les entreprises agricoles.
22. (Degré 3.) Un homme mangeant. Acquisition de bien en tenant une hôtellerie.
23. (Degré 4.) Une licorne accroupie sur l'herbe. Faiblesse, impuissance.
24. (Degré 5.) Deux jeunes filles qui se regardent. Inclination aux plaisirs.
25. (Degré 6.) Un hibou perché sur des ruines. Avarice.
26. (Degré 7.) Un homme tenant un encensoir. Fortune dans le sacerdoce.
27. (Degré 8.) Un homme nu, dans une cuve, tenant une ceinture à la main. Acquisition de bien dans la profession de baigneur.
28. (Degré 9.) Un homme sur une route, portant une besace suspendue à son bâton. Fortune incertaine.
29. (Degré 10.) Un homme pilant dans un mortier. Acquisition de bien dans la profession de médecin.

XXXV. THOPIBUI, décan 2, esprit planétaire de Jupiter. Présage esprit élevé, amour de la renommée, audace dans les entreprises.

1er mars. (Degré 11.) Hiéroglyphe : un homme marchant avec un bâton. Caractère aventureux.
2. (Degré 12.) Un jeune homme richement vêtu et regardant derrière lui. Esprit méticuleux, inquiet, doutant de l'avenir en songeant au passé.
3. (Degré 13.) Un homme et une femme chevauchant à pas lents. Temps perdu en bagatelles.
4. (Degré 14.) Un homme fendant du bois dans une forêt. Acquisition de bien, surtout dans les entreprises agricoles.
5. (Degré 15.) Un homme armé d'un couteau. Caractère agressif.
6. (Degré 16.) Un homme portant un coq. élévation.
7. (Degré 17.) Un homme qui se jette à l'eau. Menace d'une maladie cérébrale.
8. (Degré 18.) Deux chevaux qui se battent. Caractère agressif.
9. (Degré 19.) Un homme qui se perce d'un glaive. Suicide, ou mort violente qu'on aura soi-même provoquée.
10. (Degré 20.) La Lune flottant à travers les nuages. Vicissitudes de fortune.

XXXVI. ATEMBUI, décan 3, esprit planétaire de Mars. Présage amour des plaisirs, indolence.

11 mars. (Degré 21.) Hiéroglyphe : deux hommes qui s'entre-poignardent. Instincts malfaisants et dangereux.
12. (Degré 22.) Une belle femme avec des vêtements déchirés. Ruine de fortune par la débauche.
13. (Degré 23.) Une femme dans une barque sans rames. Insouciance de l'avenir, vie qui s'écoule à travers les hasards.
14. (Degré 24.) Un homme et une femme couchés sur un lit. Inclinations sensuelles, paresse.
15. (Degré 25.) Un homme lançant des pierres avec une fronde. Caractère agressif.
16. (Degré 26.) Une femme tranchant la tête à un guerrier endormi. Esprit pénétrant, qui surprendra ses ennemis et brisera leurs complots.
17. (Degré 27.) Un homme nu, frappant à une porte. Inclinations débauchées.
18. (Degré 28.) Un homme à cheval, portant d'une main un oiseau et de l'autre un serpent. Grande finesse d'esprit.
19. (Degré 29.) Un grand poisson échoué sur la grève. Vicissitudes de fortune, menace de catastrophe.
20. (Degré 30.) Une femme qui se regarde au miroir. Vanité, amour du luxe, raison dominée par les sens.


Table des influences des Planètes

Capricorne et Verseau

Saturne, en nativités diurnes et heureux aspect, présage connaissance et amitié de personnages éminents ; acquisition de biens, surtout si le Capricorne et le Verseau occupent la première maison dans l'Horoscope. En nativités nocturnes et mauvais aspect, présage afflictions, adversités.
Jupiter présage Infortune dans le sacerdoce ; amour des richesses ; avarice.
Mars présage audace ; amour des grandes et héroïques aventures ; succès obtenus par des actes de témérité ; mort prématurée des frères.
Le Soleil, en nativités diurnes, présage heureuses entreprises. En nativités nocturnes, présage fortune changeante, alternative de bien et de mal.
Vénus présage mœurs efféminées ; tendance à l'adultère ; courte vie aux femmes.
Mercure présage aptitude à la culture des hautes sciences ; recherche de la société des savants.
La Lune menace de cécité ou de grande infirmité de la vue dans la vieillesse.

Sagittaire et Poissons


Saturne, en nativités diurnes, présage élévation ; acquisition de biens. En nativités nocturnes, présage querelles et luttes contre des adversaires puissants ; renommée dans la carrière des armes.
Jupiter présage fortune ascendante ; emplois élevés ; crédit auprès des hommes éminents.
Mars présage fortune dans la profession des armes.
Le Soleil présage hautes positions, hauts emplois ; passions ardentes ; amour de l'éclat.
Vénus présage discrétion ; silence gardé sur les desseins ; volonté opiniâtre et presque inflexible.
Mercure présage équité et probité qui ne rencontreront qu'ingratitude.
La Lune présage longue vie ; amis sincères et serviables ; mœurs déréglées.

Bélier et Scorpion


Saturne présage esprit malicieux et perfide ; emportements, dangereux accès de colère.
Jupiter présage bonheur dans les entreprises ; bienveillance de personnages éminents ; fortune militaire, surtout dans le Bélier.
Mars présage élévation à de hauts commandements.
Le Soleil présage dangereuses maladies, s'il est dans le Scorpion. Avancement en toute carrière ou profession, s'il est dans le Bélier.
Vénus présage entraînement aux fugitives amours ; malheureuse union pour les femmes, si Vénus est conjointe avec la Lune dans le Bélier, et si le Soleil est en constellation masculine.
Mercure présage caractère trompeur, injuste, querelleur, soupçonneux, rusé ; penchants résultant de ce naturel.
La Lune présage mauvaises liaisons ; péril de mort par submersion ; mort prématurée pour la mère du consultant.

Lion

Saturne présage bonne Fortune.
Jupiter présage nature heureusement douée, sagesse et prudence ; appui de personnages éminents.
Mars présage maladies dangereuses ; perte de biens par divers accidents ; infirmités de l'estomac et des yeux ; péril de mort violente.
Le Soleil présage grande fortune, s'il est placé à l'un des points cardinaux de l'Horoscope, dans les nativités diurnes. En nativités nocturnes, afflictions ; embarras de position ; avenir douteux ; courte vie pour le père du consultant.
Vénus présage grand entraînement aux voluptés, et les maux qui en résultent, si elle n'est point en bon aspect de Jupiter.
Mercure présage aptitude aux hautes sciences ; talent d'écrire ; éloquence.
La Lune présage esprit vif, pénétrant ; profitables liaisons.

Taureau et Balance

Saturne présage passions ardentes ; maladies qui suivent l'abus des plaisirs.
Jupiter présage faveur de personnes puissantes ; liaisons et alliances profitables ; acquisition de biens provenant de femmes ; fortune dans la carrière sacerdotale, ou par les professions ou industries qui ont rapport aux cultes.
Mars présage caractère violent dans ses passions ; inclination au rapt ou au viol. S'il est dans le Taureau, fausseté, trahison. S'il est dans la Balance, présage péril de blessures graves, par fer ou par feu.
Le Soleil présage amour de la contemplation ; aptitude aux investigations des sciences occultes ; amour des voyages.
Vénus présage prospérité dans les entreprises ; passion pour des femmes de mœurs faciles.
Mercure présage affections sincères et dévouées ; aptitude aux arts, amour de la musique.
La Lune présage ascension de fortune.

Gémeaux et Vierge

Saturne présage esprit ingénieux ; aptitude aux sciences ; persécution par envieux de la position héréditaire ou acquise ; entraînements d'imagination et faiblesse d'esprit qui exposeront à de grands périls.
Jupiter présage loyauté ; aptitude aux sciences ; acquisition de biens par trafic.
Mars présage ruse ; amour du repos ; penchant à la fausseté ; prospérité pour les gens de guerre.
Le Soleil présage aptitude aux sciences mathématiques.
Vénus présage entraînement aux voluptés ; bienveillance de la part des gens d'église ; fortune dans la carrière sacerdotale.
Mercure présage aptitude aux sciences.
La Lune présage longue vie ; intelligence de l'avenir ; prospérité dans les entreprises ; cœur passionné.

Cancer

Saturne présage perte de biens ; menace de cécité ; voyage dont on reviendra difficilement.
Jupiter présage bonne chance pour la fortune.
Mars présage esprit téméraire, mais vacillant dans ses conseils ; faiblesse de vue au physique et au moral ; perte de biens.
Le Soleil présage prospérité. S'il est conjoint à Saturne ou à Mars, présage maladie des yeux, voyage dangereux ; péril de submersion.
Vénus présage entraînement aux plaisirs des sens ; inconstance d'esprit ; fortune mobile.
Mercure présage prospérité dans le commerce.
Le Lune présage santé ; acquisition de biens par voyages, ou de dignités par une route habilement tracée dans la vie. Si elle infortunée, péril de cécité ; péril de mort sur terre ou sur eau, selon le signe zodiacal.

 
Les sept planètes dans les douze maisons solaires de l'Horoscope
 
Maison I de l'Horoscope
  • Saturne, hors de ses principales dignités, présage péril de mort prématurée, à travers de pénibles épreuves et des vicissitudes décourageantes.
  • Jupiter présage longue vie ; chances favorables pour la fortune ; protections efficaces ; amis utiles et serviables.
  • Mars, en maison diurne ou exaltation, présage fortune dans la profession des armes ; mais, avant ou après sa réalisation, cette fortune sera menacée de périls redoutables. hors de ses principales dignités, perte de position ou de biens, de quelque manière que ces biens soient acquis ou possédés.
  • Le Soleil présage élévation dans une carrière quelconque.
  • Vénus présage bonne santé ; prospérité dans les entreprises ; ascension de fortune favorisée par l'influence de femmes puissantes ; inconstance du cœur ; entraînement aux plaisirs sensuels.
  • Mercure présage rectitude de jugement ; mémoire heureuse ; aptitude à la culture des sciences, et surtout aux mathématiques.
  • La Lune présage versatilité d'esprit ; poursuite de projets irréfléchis ; amour du changement, sans toutefois que ces défauts compromettent gravement les intérêts de l'avenir.
Maison II de l'Horoscope
  • Saturne, en sa maison diurne ou son exaltation, présage acquisition de biens ; égoïsme ; avarice. hors de ses principales dignités, dissipation de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; grand péril de détresse ; chute dans la pauvreté et délaissement.
  • Jupiter présage acquisition de biens.
  • Mars, s'il n'est point en dignités essentielles, présage dissipation de biens, de quelque manière qu'ils soient possédés ou acquis ; chute dans la détresse par des vicissitudes imprévues. Si la deuxième maison est occupée par la Vierge, lieu de joie de Mars, cette chute pourra être prévue et évitée.
  • Le Soleil présage acquisition de biens ; générosité ; amour de la dépense luxueuse.
  • Vénus présage fortune favorisée par l'influence des femmes ; acquisition de biens dans les professions qui ont rapport aux cultes.
  • Mercure présage ascension de fortune assurée en quelque carrière que ce soit ; aptitude à l'industrie et au commerce.
  • La Lune, en bon aspect, présage ascension de fortune. En mauvais aspect, présage travaux pénibles de l'esprit ou du corps ; obstacles multipliés dans toute carrière.
Maison III de l'Horoscope
  • Saturne présage caractère concentré ; penchant au merveilleux ; foi aux puissances occultes ; discordes avec les proches parents ; petits voyages pour des intérêts qui ne se réaliseront guère.
  • Jupiter présage caractère prudent ; esprit sympathique ; petits voyages qui conduiront sur le chemin de la fortune.
  • Mars présage querelles ; contestations d'intérêts ; procès ; esprit peu religieux ; accidents en voyage ; péril d'attaque et de meurtre, ou de vol, sur une route.
  • Le Soleil présage lointains voyages ; poursuite de la fortune et de la célébrité sur une terre étrangère.
  • Vénus présage voyages heureux ; concorde avec les proches parents. Le contraire, si l'aspect est infortuné.
  • Mercure présage acquisition de biens par trafic et voyages ; fortune dans les professions qui ont rapport aux cultes ; élévation dans le sacerdoce. Si la 3e maison occupe les Gémeaux, et si Vénus est en bon aspect, aptitude à la musique, et célébrité dans cet art. Présage contraire, si Vénus est en mauvais aspect.
  • La Lune présage voyages heureux ou malheureux, selon l'aspect planétaire.
Maison IV de l'Horoscope
  • Saturne, dans sa maison diurne ou son exaltation, présage prospérité et acquisition de biens. hors de ses principales dignités, présage perte de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; chute dans la détresse ; péril de ruine dans les entreprises agricoles, ou dans les spéculations de bâtiments.
  • Jupiter présage héritages imprévus ; donations inespérées ; découverte d'un trésor ; chances de longue vie.
  • Mars présage dissipation de biens, de quelque manière qu'ils soient possédés ou acquis ; perte de biens par spoliation ou par incendie ; péril de blessures ou plaies dangereuses.
  • Le Soleil présage ascension de fortune ; longue vie, vieillesse heureuse ; aptitude aux sciences. Vénus présage héritages imprévus ; donations inespérées ; bien qui viendra par les femmes ; découverte d'un trésor ; chances de longue vie.
  • Mercure, en bon aspect, présage esprit industrieux, économe, prévoyant. En mauvais aspect, caractère difficile, peu sociable ; beaucoup d'ennemis.
  • La Lune présage succès dans les entreprises agricoles, surtout dans l'exploitation des moulins et des pêcheries. Adversité dans la première moitié de la vie, et prospérité dans la seconde.
Maison V de l'Horoscope
  • Saturne, s'il est conjonction, quadrature ou opposition avec Mars, ou placé lui-mème en mauvais lieu du ciel, présage afflictions ; privation d'enfants, ou leur mort prématurée ; délaissement à la fin de la vie. Présage le contraire s'il est dignifié.
  • Jupiter présage ascension de fortune par la protection d'hommes puissants ; heureuse génération d'enfants ; donations inattendues ; avancement et fortune dans la carrière du sacerdoce.
  • Mars, en sa maison diurne ou son exaltation, présage passions ardentes, qui entraîneront dans de grands périls ; procréation d'enfants hors mariage qui causera des embarras et des chagrins. hors de ses principales dignités, privation d'enfants, ou leur mort prématurée.
  • Le Soleil présage bonne Fortune ; heureuse génération d'enfants.
  • Vénus présage bon caractère ; heureuse génération d'enfants ; entraînement aux plaisirs sensuels.
  • Mercure amour des plaisirs ; esprit insouciant ; aptitude aux sciences, aux lettres, aux arts, surtout à la peinture ; assez heureuse génération d'enfants ; amour des voyages ; bienveillance et appui de personnes puissantes.
  • La Lune présage facile arrivée à des emplois profitables ; heureuse génération d'enfants.
Maison VI de l'Horoscope
  • Saturne présage, pour les princes, péril de séditions, de complots, et de révolutions. Présage pour les cultivateurs, péril de ruine. Présage pour tout le monde, maladies redoutables ; serviteurs infidèles et dangereux.
  • Jupiter présage pour les princes attachement des sujets. Présage pour les cultivateurs, prospérité. Présage pour tout le monde, santé, bons et fidèles serviteurs.
  • Mars, en sa maison diurne ou son exaltation, présage fortune par la profession des armes, ou par l'art de la médecine. hors de ses principales dignités, il présage, pour les princes, péril de séditions, complots, révolutions. Présage pour les cultivateurs, menace d'épidémie sur le bétail, perte de biens par divers accidents, inondations, feu du ciel, incendie. Présage pour tout le monde, maladies redoutables ; serviteurs infidèles et dangereux.
  • Le Soleil présage, pour les princes, péril de redoutables conspirations. Présage pour tout le monde, maladies graves ; assurance de salut, si les présages signifiés en la Xe maison sont heureux.
  • Vénus présage faiblesse des organes sexuels, impuissance dans le mariage ; péril de mort en couche ; rapports sexuels avec des personnes de condition inférieure. Présage pour les cultivateurs, prospérité.
  • Mercure présage pour les princes règne paisible et prospère. Présage pour les cultivateurs, richesse en bétail. Présage pour tout le monde, santé, bons et fidèles serviteurs.
  • La Lune, en bon aspect, présage pour les princes règne paisible et prospère. Présage pour les cultivateurs, richesse en bétail. Présage pour tout le monde, santé bons et fidèles serviteurs. En mauvais aspect, présage faiblesse de la vue ; maladies ; approche dangereuse de personnes de basse condition.
Maison VII de l'Horoscope
  • Saturne, en sa maison diurne ou son exaltation, présage ascension de fortune par mariage ; inimitiés puissantes. Si la constellation de la VIIe maison est un signe d'Eau, présage maladie dorsale. hors de ses principales dignités, présage mariage malheureux ; menace de ruine ; mort misérable.
  • Jupiter présage heureux mariage ; triomphe sur les ennemis ; vieillesse paisible.
  • Mars, en sa maison diurne, ou en son exaltation, présage puissantes et redoutables inimitiés ; grand péril après le mariage. hors de ses principales dignités, présage pour un homme, folle témérité ; mœurs dissolues ; mauvaise épouse. Présage pour une femme, mariage malheureux.
  • Le Soleil présage puissants ennemis qui ne pourront nuire ; acquisitions de biens par mariage ; bonne vieillesse.
  • Vénus présage bon mariage ; bonne vieillesse.
  • Mercure présage passions ardentes ; jalousie. S'il se rencontre en 7e maison, avec Saturne ou Mars, présage péril de mort violente, par meurtre, dans un accès de jalousie furieuse.
  • La Lune, en bon aspect, présage bon mariage triomphe sur les ennemis ; désir de changer de pays. Eu mauvais aspect, elle présage le contraire.
Maison VIII de l'Horoscope
  • Saturne, dans sa maison diurne ou son exaltation, présage des biens inattendus ; mort accidentelle ou suicide par strangulation.
  • Jupiter présage longue vie ; héritages imprévus, donations inespérées, surtout de la part des femmes ; heureuse mort.
  • Mars, en sa maison diurne ou son exaltation, présage donations qui seront contestées ; héritages difficiles à recouvrer. hors de ses principales dignités, présage péril de mort prématurée par poison, ou meurtre.
  • Le Soleil présage mort paisible, s'il est en bon aspect. En signe de Feu, péril de mort par le feu. En signe d'Air, péril de mort par strangulation. En signe de Terre, péril de mort par chute, ou sous un écroulement. En signe d'Eau, péril de mort pendant ou après une navigation. Si le Scorpion occupe la 8e maison, péril de mort par contagion, ou par morsure d'animal venimeux.
  • Vénus présage longue vie ; héritages ou donations ; heureuse mort.
  • Mercure présage vain espoir d'héritages ou de donations ; inimitiés avec les voisins ; mort par suite de peines morales et inquiétudes d'esprit.
  • La Lune présage longue vie ; héritages ou donations, surtout de la part des femmes ; heureuse mort. En mauvais aspect, présage péril de mort violente ; calomnies acharnées.
Maison IX de l'Horoscope
  • Saturne présage caractère concentré ; tendance au fatalisme ; esprit inquiet ; obstacles dans les entreprises ; voyages malheureux.
  • Jupiter présage fermeté et constance d'esprit ; voyages profitables ; songes lumineux et prophétiques, qui éclaireront les voies de la fortune ; heureux avenir dans fa carrière du sacerdoce.
  • Mars, en sa maison diurne ou son exaltation, présage fortune dans la profession des armes ; caractère aventureux ; grand courage. hors de ses principales dignités, voyages périlleux ; vaillantise dans la profession des armes, mais menace de mort dans un combat.
  • Le Soleil présage fortune dans la carrière du sacerdoce ; élévation à de hautes dignités religieuses ; voyages profitables pendant l'exercice du sacerdoce, surtout si le Soleil est en signe mâle.
  • Vénus présage songes lumineux et prophétiques pour les hommes ; songes illusoires pour les femmes ; élévation à de hautes dignités dans la carrière sacerdotale ; voyages lointains, heureux ou malheureux selon l'aspect sidéral.
  • Mercure présage fortune dans la carrière sacerdotale ; aptitude aux études philosophiques et religieuses ; acquisition de biens par trafic en pays étrangers.
  • La Lune présage longs voyages ; inconstance de fortune ; facile entraînement à des pensées imprudentes.
Maison X de l'Horoscope
  • Saturne, si la constellation qui occupe cette maison est son trône ou son lieu d'exaltation, et pourvu qu'à défaut de ces dignités, il ne se trouve ni en exil, ni en chute, présage élévation au-dessus des autres hommes ; dignités, honneurs, domination. hors de ses dignités, grande adversité ; regrets stériles après des fautes irréparables ; péril d'emprisonnement. S'il est en chute, et surtout en conjonction avec la tête du Dragon, il présage grand accident, malheur inopiné. Si le Lion occupe la maison X, et si Saturne n'est pas conjoint, ou au moins en bon aspect avec le Soleil ou la Lune, péril de mort en captivité. Si la maison X est occupée par Jupiter, et si Saturne s'y trouve avec Jupiter, péril de condamnation injuste. Si la maison X est maison de Mars, et si Saturne s'y trouve avec Mars, péril de juste condamnation. Si Saturne est conjoint avec Mercure en la maison X, péril de mort par suite d'un secret imprudemment confié. Si Saturne est conjoint à Vénus et Mars en la dixième maison, péril de condamnation à mort.
  • Jupiter présage fortune dans le sacerdoce ; ascension de fortune dans une carrière quelconque ; acquisition de renommée.
  • Mars, en sa maison diurne ou en son exaltation, présage fortune dans la profession des armes. Si la maison X est maison de Jupiter, et si Mars y est bien placé, élévation dans la législature ; gouvernement de la justice. hors de ses principales dignités, Mars présage perte de position et de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; chagrins domestiques ; péril de captivité.
  • Le Soleil présage élévation ; dignités, honneurs, gouvernement ; richesses acquises ; faveur des personnages les plus éminents, surtout si la maison X est en signe de Feu. Si l'enfant est né pauvre, ou dans une condition inférieure, il a toute chance de réaliser un avenir au-dessus de toute espérance.
  • Vénus présage acquisition de biens en toute profession ; faveur et appui de personnages éminents, surtout des femmes.
  • Mercure présage aptitude aux hautes sciences. S'il est en mauvais aspect avec Mars, fin malheureuse pour avoir trop entrepris, ou pour avoir témérairement bravé des ennemis trop puissants.
  • La Lune présage bonheur en tout.
Maison XI de l'Horoscope
  • Saturne, en sa maison diurne ou son exaltation, présage bienveillance de la part de personnes éminentes ; affection des vieillards. hors de ses principales dignités, relations dangereuses avec des gens vils ; ruptures d'amitiés ; perte de bienveillance ; vain espoir de parvenir ; difficultés, obstacles, écueils en toute carrière.
  • Jupiter présage bonheur en tout ; le premier fruit du mariage sera un enfant mâle, qu'on aura vivement désiré.
  • Mars, en sa maison diurne ou son exaltation, présage amitié de gens de guerre ; fortune dans la profession des armes. hors de ses principales dignités, perte d'amis ; ruine de l'avenir par délaissement.
  • Le Soleil présage succès dans les entreprises par le dévouement des amis ; élévation et extension de fortune dues à des alliances influentes.
  • Vénus présage amitiés à toute épreuve ; épouse dévouée ; prospérité soutenue et heureuse génération d'enfants. Le contraire, si l'aspect sidéral est infortuné.
  • Mercure présage heureuses entreprises ; brillante renommée ; appuis et alliances qui favoriseront l'ascension de la fortune.
  • La Lune présage succès en toutes choses, obtenu par le concours de dévouements à toute épreuve.
Maison XII de l'Horoscope
  • Saturne, en sa maison ou son exaltation, ou son lieu de joie, présage triomphe sur les ennemis, victoires dans la carrière des armes. Pour les cultivateurs, prospérité en gros bétail. hors de ses principales dignités, péril de grave accusation ; emprisonnement ; exil ; péril de chute de cheval ; péril de blessure faite par animal de haute taille.
  • Jupiter, en bon aspect, présage triomphe sur l'Infortune. En mauvais aspect, oppression par de puissants ennemis ; emprisonnement ; exil ; condamnation qui excitera une profonde compassion. Mars présage calomnies acharnées ; inimitiés violentes ; persécutions ardentes ; emprisonnement ; chute de cheval dangereuse.
  • Le Soleil présage pour les princes, péril de complots, révolutions. Pour les cultivateurs, fortune acquise par le commerce des grands bestiaux. Pour tout le monde, péril de persécution par ennemis puissants ; calomnies redoutables ; trahison de la part des serviteurs ; menace de faux témoignages ; emprisonnements ; exil ; spoliation de biens.
  • Vénus présage chagrins en mariage ; inimitiés de femmes qui seront à redouter. Pour les cultivateurs, fortune acquise par le commerce du gros bétail. Si la maison XII est occupée par la Vierge, le Capricorne ou le Verseau, et si Vénus y est conjointe à Saturne, à Mars ou au Soleil, grand péril de mort violente, causé par une intrigue d'amour ou par la révélation d'un adultère.
  • Mercure présage instincts sensuels ; grand savoir qui ne produira point de fruits pour la fortune ; persécution par des ennemis qui occasionneront une captivité temporaire. S'il est en bon aspect, aux cultivateurs acquisition de biens par le commerce du gros bétail.
  • La Lune, en bon aspect avec Saturne, Jupiter et le Soleil, présage puissants ennemis, mais qui ne pourront nuire à la fortune. En mauvais aspect, présage péril d'emprisonnement ou d'exil ; vie semée d'afflictions, d'assez courte durée, et terminée par mort accidentelle, surtout si la Lune est conjointe à Saturne ou à Mars.

 
Les maitres des douze maisons solaires

Maître de la maison I

  • Fortuné, dans la première maison de l'Horoscope, il présage longue vie ; santé ; fortune acquise ou agrandie. Infortuné présage courte vie.
  • Fortuné dans la maison II, présage acquisition de biens. Infortuné présage pauvreté difficile à surmonter.
  • Fortuné dans la maison III, présage voyages fréquents et profitables. Infortuné présage afflictions causées par les frères ou les proches parents.
  • Fortuné dans la maison IV, présage héritages ou donations ; inclination à bâtir ou à cultiver ; heureux succès dans la recherche des mines précieuses. Infortuné présage perte de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; péril de mort en captivité.
  • Fortuné dans la maison V, présage amour de la bonne chère ; amitiés contractées à table, et qui aideront à la fortune ; plusieurs enfants. Infortuné présage chagrins occasionnés par les enfants ; péril de mort par abus des plaisirs sensuels.
  • Fortuné dans la maison VI, présage nombreux et bons serviteurs ; acquisition de biens par le commerce des bestiaux ; maladies fréquentes. Infortuné présage grandes maladies ; mort douloureuse.
  • Fortuné dans la maison VII, présage amour de l'oisiveté ; cupidité en affaire de mariage ; inclination aux procès. Infortuné présage péril d'empoisonnement par une femme vindicative, surtout si le Scorpion occupe la maison. Si la VIIe maison est en signe de Feu, péril de mort par le feu ; si elle est en signe de Terre, péril de mort par chute.
  • Fortuné dans la maison VIII, présage vie semée d'afflictions ; mort triste et délaissée. Infortuné présage courte vie ; pour les femmes, péril de mort en couches.
  • Fortuné dans la maison IX, présage amour des voyages. Infortuné présage péril de mort en voyage.
  • Fortuné dans la maison X, présage bienveillance, faveur et appui de personnes puissantes ; bonne Fortune en toute carrière. Infortuné présage péril d'emprisonnement, péril de mort par ordre du pouvoir régnant.
  • Fortuné dans la maison XI, présage entreprises dont le succès sera favorisé par des dévouements à toute épreuve ; peu d'enfants. Infortuné présage malheur en affections ; perte de bienfaiteurs, de soutiens et d'amis.
  • Fortuné dans la maison XII, présage facile entraînement à de mauvaises pensées ; grandes inimitiés ; pour les cultivateurs, acquisition de biens par le commerce de gros bétail. Infortuné présage péril de mort en captivité.
Maître de la maison II
  • Dans la première maison présage acquisition de biens sans pénibles efforts.
  • Dans la maison II, présage insatiabilité de gloire.
  • Dans la maison III, présage récolte de petits profits dans de petits voyages ; perte de biens occasionnée par des proches parents.
  • Dans la maison IV, présage acquisition de biens par héritages ou donations.
  • Dans la maison V, présage que les enfants issus de mariage feront fortune.
  • Dans la maison VI, présage acquisition de biens par le commerce de gros bétail ; aisance acquise pour les serviteurs.
  • Dans la maison VII, présage acquisition de biens de la part des femmes, en mariage ou autrement ; gains de procès.
  • Dans la maison VIII, présage biens acquis par héritages ou donations mais ces biens seront dissipés.
  • Dans la maison IX, présage rencontre de la fortune dans des voyages lointains ; acquisition de biens dans les professions ou industries qui ont rapport aux cultes.
  • Dans la maison X, présage dignités, honneurs ; acquisition de biens en toute carrière ; fortune favorisée par la protection de personnages éminents.
  • Dans la maison XI, présage acquisition de biens par le concours de puissants amis ou bienfaiteurs.
  • Dans la maison XII, présage pour les cultivateurs seulement, acquisition de biens par le commerce de grands bestiaux ; pour tout autre, biens mal acquis et qui ne profiteront guère.
Maître de la maison III
  • Dans la première maison, il présage voyages heureux ou malheureux selon les aspects.
  • Dans la maison II, présage contestations avec proches parents ou alliés pour des questions de biens.
  • Dans la maison III, présage poursuite des plaisirs ; légèreté d'esprit ; inconstance du cœur.
  • Dans la maison IV, présage querelles de famille à propos de biens, héritages ou donations.
  • Dans la maison V, présage amour des frères ou proches parents pour les enfants du consultant.
  • Dans la maison VI, présage discorde entre frères ou proches parents.
  • Dans la maison VII, présage voyage pour aller contracter mariage ; procès à propos d'intérêts entre frères et proches parents.
  • Dans la maison VIII, présage voyage pour fuir une épidémie, ou pour se soustraire au châtiment d'une action coupable.
  • Dans la maison IX, présage voyages lointains.
  • Dans la maison X, présage voyages occasionnés par les devoirs ou les intérêts de la profession.
  • Dans la maison XI, présage bonnes affections ; voyages pour chercher fortune.
  • Dans la maison XII, présage voyage pour échapper aux ennemis.
Maître de la maison IV
  • Dans la première maison, il présage ascension de fortune par héritage ou donation. hors de sa maison ou de son lieu d'exaltation, présage péril de mort prématurée pour le père du consultant.
  • Dans la maison Il, présage profit en commerce agricole.
  • Dans la maison III, présage héritages ou donations.
  • Dans la maison IV, présage biens imprévus ; découverte d'un trésor.
  • Dans la maison V, présage acquisition de biens ; heureuse génération d'enfants.
  • Dans la maison VI, présage succès et fortune dans l'art de guérir.
  • Dans la maison VII, présage héritages ou donations provenant des femmes ; menace d'inimitié entre le père et l'enfant.
  • Dans la maison VIII, présage mort loin du pays natal.
  • Dans la maison IX, présage fortune dans la carrière sacerdotale, ou dans les professions et industries qui ont rapport aux cultes.
  • Dans la maison X, présage acquisition de biens par la faveur et la protection de personnes puissantes.
  • Dans la maison XI, présage héritages ou donations provenant des amis ; péril de mort prématurée pour le père du consultant.
  • Dans la maison XII, présage contestations et procès ; acquisition de biens par procès gagnés sur les ennemis ; discorde entre le père et le fils.
Maître de la maison V
  • Dans la première maison, il présage entraînement aux plaisirs sensuels ; heureuse génération d'enfants.
  • Dans la maison II, présage acquisition de biens qui profiteront aux enfants.
  • Dans la maison III, présage voyages agréables et profitables.
  • Dans la maison IV, présage héritages et donations provenant de personnes âgées.
  • Dans la maison V, présage entraînement aux plaisirs sensuels ; gourmandise ; heureuse génération d'enfants.
  • Dans la maison VI, présage caractère qui se conciliera les sympathies générales. Pour les cultivateurs, présage bonne Fortune.
  • Dans la maison VII, présage discorde entre le père et les enfants ; procès ; bonne union entre l'époux et l'épouse.
  • Dans la maison VIII, présage que les enfants du consultant sont menacés de mort prématurée.
  • Dans la maison IX, présage que les enfants du consultant seront sa joie par leurs vertus.
  • Dans la maison X, présage ascension de fortune.
  • Dans la maison XI, présage excellentes liaisons d'amis ; génération de plusieurs enfants.
  • Dans la maison XII, présage courte vie aux enfants qu'aura le consultant ; discorde entre le père et les enfants.
Maître de la maison VI
  • Dans la première maison, il présage maladies ; pour les cultivateurs, perte de bétail par épizootie.
  • Dans la maison II, présage acquisition de biens par le commerce du bétail.
  • Dans la maison III, présage maladie dangereuse en voyage.
  • Dans la maison IV, présage acquisition de bien rural par héritage ou donation.
  • Dans la maison V, présage maladie qui sera le fruit de l'excès des plaisirs sensuels ; péril d'avortement en état de grossesse.
  • Dans la maison VI, présage maladie qui sera le fruit d'une vie trop pénible.
  • Dans la maison VII, présage maladies contractées par suite d'excès sensuels ; procès à propos des femmes.
  • Dans la maison VIII, présage mort par attentat de serviteurs ou de gens subalternes.
  • Dans la maison IX, présage maladies contractées en voyage, ou apportées de pays étrangers.
  • Dans la maison X, présage affaiblissement des forces morales en présence du péril.
  • Dans la maison XI, présage approche dangereuse de gens inconnus.
  • Dans la maison XII, présage maladies à la suite d'emprisonnement ; périls créés par des subalternes dangereux.
Maître de la maison VII
  • Dans la maison I, il présage acquisition de biens par trafic, ou par l'art de guérir ; donations par des femmes ; menace de procès.
  • Dans la maison II, présage acquisition de biens par gain de procès.
  • Dans la maison III, présage discordes entre proches parents ; passions ardentes et dangereuses.
  • Dans la maison IV, présage héritages ou donations des femmes ; procès entre parents.
  • Dans la maison V, présage mariage avec une jeune épouse ; procès avec les enfants.
  • Dans la maison VI, présage mariage avec une veuve, ou un veuf, selon le sexe du consultant ; procès avec des subalternes ou des serviteurs.
  • Dans la maison VII, présage chagrins en mariage.
  • Dans la maison VIII, présage procès à propos d'héritages ou donations.
  • Dans la maison IX, présage mariage avec une femme étrangère, ou avec un homme étranger, selon le sexe du consultant.
  • Dans la maison X, présage mariage avec une. femme de puissante famille ; querelle dont cette union sera la source.
  • Dans la maison XI, présage procès entre amis, ou à cause des amis.
  • Dans la maison XII, présage mariage avec femme d'une condition inférieure ; procès contre des ennemis.
Maître de la maison VIII
  • Dans la maison I, il présage avenir manqué ; vie courte et semée d'afflictions.
  • Dans la maison II, présage héritage ou donation.
  • Dans la maison III, présage mort prématurée des frères, sœurs, ou proches parents.
  • Dans la maison IV, présage mort paisible.
  • Dans la maison V, présage mort des enfants avant la mort du père.
  • Dans la maison VI, présage mort prématurée du père et de la mère ; pour les cultivateurs, perte de bétail par épizootie.
  • Dans la maison VII, présage mort de l'épouse avant celle de l'époux.
  • Dans la maison VIII, présage longue vie malgré fréquentes appréhensions de la mort.
  • Dans la maison IX, présage mort loin du pays natal.
  • Dans la maison X, présage mort par sentence juridique, ou par volonté du pouvoir régnant.
  • Dans la maison XI, présage mort au milieu de ses amis, ou à cause d'eux.
  • Dans la maison XII, présage mort au milieu de ses ennemis, ou par leurs mains.
Maître de la maison IX
  • Dans la maison I, il présage plusieurs voyages ; aptitude aux études philosophiques et théologiques ; élévation dans la carrière sacerdotale.
  • Dans la maison II, présage acquisition de biens par voyages ou conquêtes.
  • Dans la maison III, présage mariage avec une femme étrangère, ou avec un homme étranger, selon le sexe du consultant.
  • Dans la maison IV, présage mort loin du pays natal.
  • Dans la maison V, présage les enfants du consultant naîtront hors 1 de son pays natal.
  • Dans la maison VI, présage mariage avec homme ou femme de race inférieure, selon le sexe du consultant ; maladie contractée en pays franger.
  • Dans la maison VII, présage voyage à propos de procès pour dot, héritage ou donation de femme ; mariage avec une femme dévote, ou un homme dévot, selon le sexe du consultant.
  • Dans la maison VIII, présage grande cupidité ; voyages à propos de procès.
  • Dans la maison IX, présage voyages pour des intérêts religieux, surtout si le consultant suit la carrière sacerdotale.
  • Dans la maison X, présage voyages heureux ou malheureux, selon les aspects célestes.
  • Dans la maison XI, présage excellentes et utiles amitiés, loin du foyer du consultant.
  • Dans la maison XII, présage inimitiés hors du pays qu'habite le consultant ; voyages que nécessiteront ces inimitiés.
Maître de la maison X
  • Dans la maison I, il présage élévation de fortune, due à l'activité de l'intelligence.
  • Dans la maison II, présage acquisition de biens par des entreprises habilement conduites.
  • Dans la maison III, présage acquisition de biens par voyages.
  • Dans la maison IV, présage acquisition ou édification de maisons ; aptitude à l'art architectural, et fortune par cette profession.
  • Dans la maison V, présage fortune et élévation pour les enfants du consultant ; péril de mort prématurée pour la mère du consultant.
  • Dans la maison VI, présage élévation et fortune acquise parmi les gens qui professent l'art de guérir.
  • Dans la maison VII, présage mariage avantageux.
  • Dans la maison VIII, présage aux femmes péril de mort en couches.
  • Dans la maison IX, présage ascension de fortune loin du lieu natal ; avenir de fortune dans la carrière sacerdotale.
  • Dans la maison X, présage haute ascension de fortune.
  • Dans la maison XI, présage prospérité acquise ou fortune par des alliances dévouées.
  • Dans la maison XII, présage triomphe sur les ennemis.
Maître de la maison XI
  • Dans la maison I, il présage heureuse fortune ; beaucoup d'enfants.
  • Dans la maison II, présage biens acquis par l'aide des amis ou bienfaiteurs.
  • Dans la maison III, présage voyages d'amis.
  • Dans la maison IV, présage acquisition de biens.
  • Dans la maison V, présage bonne Fortune ; abondance d'enfants.
  • Dans la maison VI, présage aisance domestique.
  • Dans la maison VII, présage mariage riche ; alliances profitables ; procès entre amis ; pauvreté dans la jeunesse ; richesse dans un âge avancé.
  • Dans la maison VIII, présage mort des amis les plus chers.
  • Dans la maison IX, présage heureux voyages ; amitiés utiles, contractées sur la terre étrangère ; acquisition de fortune en pays étranger.
  • Dans la maison X, présage élévation de fortune due à de toutes puissantes protections.
  • Dans la maison XI, présage abondance d'amis et d'enfants.
  • Dans la maison XII, présage peu de bien, peu d'amis ; ruptures d'affections.
Maître de la maison XII
  • Dans la maison I, il présage peu de bien au début de la vie ; long travail pour en acquérir ; inimitiés redoutables.
  • Dans la maison II, présage possessions qui seront contestées par des ennemis.
  • Dans la maison III, présage discordes, inimitiés entre parents.
  • Dans la maison IV, présage procès à propos d'héritages ou de donations ; discorde entre le père et les enfants.
  • Dans la maison V, présage inimitié entre le père et les enfants.
  • Dans la maison VI, présage querelles domestiques.
  • Dans la maison VII, présage mariage avec homme ou femme de condition inférieure, selon le sexe du consultant ; vie pénible, dénuée d'affections ; fin misérable.
  • Dans la maison VIII, présage haines et trahisons suscitées par la cupidité.
  • Dans la maison IX, présage attaque, guet-apens sur une route ; inimitié de gens d'église.
  • Dans la maison X, présage attaque de la part de puissants ennemis.
  • Dans la maison XI, présage changement des amis en ennemis.
  • Dans la maison XII, présage persécution par des envieux et des ennemis acharnés.

Érection des maisons solaires dans le Zodiaque
 
La figure ci-après indique la disposition des douze maisons solaires. La Ière est à l'Orient ; la VIIe à l'Occident ; la Xe au milieu ou Sommet du ciel astrologique ; la IVe au Fond du ciel.
Les douze signes du Zodiaque sont placés dans leur ordre de succession : I, le Bélier ; II, le Taureau ; III, les Gémeaux ; IV, le Cancer ; V, le Lion ; VI, la Vierge ; VII, la Balance ; VIII, le Scorpion ; IX, le Sagittaire ; X, le Capricorne ; XI, le Verseau ; et XII, les Poissons.

Figure 6

La lettre F, placée dans les maisons I, V, IX, signifie que le Bélier, le Lion et le Sagittaire sont signes de FEU. La lettre A, dans les maisons VII, III, XI, signifie que la Balance, les Gémeaux et le Verseau sont signes d'Air. La lettre T, dans les maisons X, VI et II, signifie que le Capricorne, la Vierge et le Taureau sont signes de Terre. La lettre E, dans les maisons IV, VIII, XII, signifie que le Cancer, le Scorpion et les Poissons sont signes d'Eau, ces dénominations seront expliquées plus loin, dans les aphorismes de l'Horoscope.

La position des maisons solaires est immuable ; mais les signes du Zodiaque s'y distribuent selon les calculs de la nativité qui est l'objet de l'Horoscope. En voici un exemple.

Démonstration des influences planétaires

Figure 7

Le Verseau est à l'Orient, dans la première maison ; le Lion à l'Occident, maison VII ; le Scorpion au Sommet du ciel, maison X ; le Taureau au Fond du ciel, maison IV. Ces points cardinaux de la figure étant déterminés, les autres signes occupent leur ordre de succession, en faisant le tour du cercle selon l'ordre des maisons II, III, etc.
La Couronne des Mages, arcane XXI du dixième cercle de la Rose-Croix, occupe la première maison, et exerce sur tous les présages de l'Horoscope une influence prédominante, parce qu'elle apporte sur le berceau le Talisman suprême de la Fortune, lequel ne peut être brisé que par l'égarement ou l'abus de la part de liberté donnée par la Sagesse éternelle à la volonté de l'homme.
Saturne est dans la première maison ; il est dans le Verseau ; et comme le Verseau est son trône zodiacal, il prend le titre de maître de la première maison, occupant sa propre maison.
Mercure est dans la IIe maison ; il est dans le Verseau ; et comme la Vierge (maison VIII) est son trône zodiacal, il prend le titre de maître de la huitième maison, occupant la première.
Vénus est dans la maison II ; elle est dans les Poissons ; et comme le Taureau (maison IV) est son trône zodiacal, elle prend le titre de maître de la quatrième maison, occupant la deuxième.
Jupiter est dans la maison IX ; il est dans la Balance ; et comme le Sagittaire (maison XI) est son trône zodiacal, il prend le titre de maître de la onzième maison, occupant la neuvième.
Mars est dans la maison XI ; il est dans le Sagittaire ; et comme le Scorpion (maison X) est son trône zodiacal, il prend le titre de maître de la dixième maison, occupant la onzième.
La Lune est dans la maison XII ; elle est dans le Capricorne ; et comme le Cancer (maison VI) est son trône zodiacal, elle prend le titre de maître de la sixième maison, occupant la douzième.
On opère d'après les mêmes principes pour le déchiffrement des influences planétaires sur toute figure généthliaque. Il suffit d'un peu d'exercice pour acquérir l'habitude de reconnaître, au premier coup d'œil, les diverses positions astrales, dont on cherche ensuite l'explication sur les Tables précédentes.


La figure suivante peut offrir un sujet d'étude pour ce genre d'exercice, que l'on complétera par le calcul des sept aspects, dont les règles seront énoncées dans la table ci-après :

Figure 8

On peut faire le même exercice sur les Horoscopes offerts pour sujets d'étude, aux pages 112, 117, 121 et 132.


Table des aspects planétaires

Il y a sept aspects ou rayonnements des planètes sur le cercle astrologique :
 
Figure 9

  1. Conjonction, lorsque deux ou plusieurs planètes sont unies dans la même maison solaire.
  2. Aspect Dodectile, lorsque ces planètes sont à distance d'un douzième de cercle (30 degrés).
  3. Aspect Sextile, lorsque ces planètes sont à distance d'un sixième de cercle (60 degrés).
  4. Quadrature, lorsque ces planètes sont à distance d'un quart de cercle (90 degrés).
  5. Aspect Trigone, lorsque ces planètes sont à distance d'un tiers de cercle (120 degrés).
  6. Aspect Quinconce, lorsque ces planètes sont à distance de 150 degrés.
  7. Opposition, lorsque ces planètes sont à distance de moitié de cercle (180 degrés).
Exemple : deux planètes étant supposées en conjonction (1) dans la maison X, elles seront en aspect dodectile (2) avec une planète située en maisons XI ou IX ; en aspect sextile (3) avec une planète située en maisons XII ou VIII ; en quadrature (4) avec une planète située en maisons I ou VII ; en aspect trigone (5) avec une planète située en maisons II ou VI ; en aspect quinconce (6) avec une planète située en maisons II ou V ; et en opposition (7) avec une planète située en maison VII. La figure ci-jointe présente l'astrolabe hermétique au moyen duquel se mesurent ces différents aspects, indiqués par les nombres 1 à 7, et variables selon la maison solaire qui est prise pour point de départ du calcul. Les aspects dodectile et quinconce sont de médiocre influence et peu usités.

Aspect Conjonction
  • Saturne et Jupiter présagent acquisition de biens ; emplois profitables, si Mars n'est pas en aspect.
  • Saturne et Mars présagent grandes difficultés dans les entreprises ; chance de mort avant père et frères.
  • Saturne et le Soleil présagent perte de biens, de quelque manière qu'ils soient possédés ou acquis ; dans les nativités nocturnes, chute dans la détresse ; ruine.
  • Saturne et Vénus présagent mariage qui produira difficilement un enfant mâle, et si cet enfant naît, il est menacé de mort prématurée.
  • Saturne et Mercure présagent caractère concentré, réfléchi, discrétion calculée, qui se laissera rarement pénétrer. Si Saturne est en mauvais lieu du ciel, vie difficile, errante, aventureuse, pauvre ou voisine de la pauvreté.
  • Saturne et la Lune présagent perte prématurée des parents.
  • Jupiter et Mars présagent élévation à de grands emplois ou hautes dignités ; commandement, domination.
  • Jupiter et le Soleil présagent pauvreté si Jupiter est occidental. Si Jupiter est oriental, bonne fortune.
  • Jupiter et Vénus présagent amitiés qui concourront à la fortune ; acquisition de biens par mariage.
  • Jupiter et Mercure présagent emplois auprès de personnages éminents.
  • Jupiter et la Lune présagent acquisition de biens.
  • Mars et le Soleil présagent perte de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; ruine de position ; péril de mort par incendie.
  • Mars et Vénus présagent procès avec femmes, ou à cause de femmes ; adultère avec des femmes de condition inférieure ; aux points cardinaux du ciel, passions qui produiront scandale ; en maisons succédante, passions cachées ; dans le Bélier, le Taureau, la Balance, le Scorpion, les Poissons, passions ardentes.
  • Mars et Mercure présagent esprit pénétrant, rusé, actif ; vive perception des véritables intérêts de la vie.
  • Mars et la Lune présagent courte vie ; menace de blessures graves ; péril de mort violente par fer, feu, chute ou écroulement ; en quelque signe que ce soit, inclination aux voluptés.
  • Le Soleil et Vénus présagent bienveillance des femmes ; faveur, confiance, sympathie publique ; bonne renommée.
  • Le Soleil et Mercure présagent aptitude aux sciences ; avancement en toute carrière ; bonne renommée.
  • Le Soleil et la Lune présagent relations qui procureront honneur et profit ; emplois élevés ; courte vie.
  • Vénus et Mercure présagent vie troublée par la jalousie du cœur ; si la conjonction est voisine du Soleil, péril de lésion des organes générateurs.
  • Vénus et la Lune présagent orgueil ; si Mars projette un rayon sur cette conjonction, sans aspect de Jupiter, l'épouse sera l'objet d'une passion étrangère qui lui causera des chagrins ; si la Lune est en aspect avec Saturne ou Mars, inclination aux voluptés.
  • Mercure et la Lune présagent aptitude aux sciences ; inconstance du cœur ; fortune mobile et menacée d'écroulement.
Aspect Trigone
  • Saturne et Jupiter présagent héritages ou donations ; fortune inattendue et considérable, mais tardive, si Jupiter n'est point placé au-dessus de Saturne, ou en principales dignités essentielles.
  • Saturne et Mars présagent élévation de fortune ; gouvernement ; mort prématurée des frères.
  • Saturne et le Soleil, si l'aspect sidéral est fortuné, présagent élévation de fortune ; dignités ; si l'aspect est défavorable, présagent dissipation de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis ; mais cette perte sera suivie d'une restauration de fortune ; si Saturne est au-dessus du Soleil et en signe dangereux, grande infortune.
  • Saturne et Vénus présagent mariage tardif avec une jeune femme, ou mariage précoce avec une veuve ; calomnies et persécutions par des envieux ; ennemis de basse condition.
  • Saturne et Mercure présagent aptitude aux sciences ; esprit fin en affaires ; habileté en toute sorte de calculs ; emplois fructueux et honorifiques auprès de personnages éminents ; carrière diplomatique ou judiciaire.
  • Saturne et la Lune présagent affection et dévouement des gens de haute classe et de personnages puissants.
  • Jupiter et Mars présagent caractère audacieux ; victoire sur les ennemis ; triomphe sur les obstacles ; ascension de fortune.
  • Jupiter et le Soleil présagent haute ascension de fortune ; acquisition de grandes richesses ; génération d'enfants, mais tardive, si le Soleil est au-dessous de Jupiter.
  • Jupiter et Vénus présagent caractère loyal, ouvert, sympathique ; acquisition de biens ; avenir favorisé par les femmes ; amitiés puissantes ; avancement facile.
  • Jupiter et Mercure présagent rectitude de jugement ; bonheur dans les entreprises ; avancement soutenu ; aptitude aux hautes sciences, et surtout aux mathématiques.
  • Jupiter et la Lune présagent ascension de fortune ; honneurs, renommée.
  • Mars et le Soleil présagent haute fortune militaire.
  • Mars et Vénus présagent orgueil ; courage ; passions ardentes ; acquisition de biens, fortune favorisée par les femmes.
  • Mars et Mercure présagent prudence, habileté, finesse d'esprit ; aptitude aux sciences militaires ; éloquence persuasive ; acquisition de biens.
  • Mars et la Lune présagent bonheur en tout.
  • Le Soleil et Vénus présagent orgueil ; instincts sensuels.
  • Le Soleil et Mercure présagent aptitude aux sciences ; fortune dans la profession judiciaire.
  • Le Soleil et la Lune présagent bonheur en tout.
  • Vénus et Mercure présagent succès dans les entreprises.
  • Vénus et la Lune présagent passions d'amour indomptables.
  • Mercure et la Lune présagent habileté dans les arts, surtout en musique et peinture, ou en professions mécaniques ; prospérité par le négoce.
Aspect Sextile

Mêmes influences que celles du Trigone, mais leur puissance est diminuée de moitié.

Aspect Quadrature
  • Saturne et Jupiter présagent perte de position ou de biens ; grande adversité ; obstacles partout ; vains projets et efforts stériles contre la mauvaise Fortune, surtout si Saturne est élevé sur Jupiter, sans réception. Si Saturne est au-dessous de Jupiter, et dans la région descendante de l'Horoscope, cette infortune arrivera dans la seconde moitié de la vie.
  • Saturne et Mars présagent mêmes effets que la quadrature précédente.
  • Saturne et le Soleil présagent mêmes effets que les deux précédentes quadratures ; de plus, perte d'estime et de réputation ; maladies nerveuses ; discorde entre le père et les enfants ; le consultant a chance de voir mourir son père avant sa mère.
  • Saturne et Vénus présagent perte de biens ; pauvreté ; Infortune pour les femmes.
  • Saturne et Mercure présagent caractère calme ; menace de surdité et de cécité ; persécution par des envieux.
  • Saturne et la Lune présagent esprit paresseux ; tempérament exposé aux maladies ; caractère difficile, chagrins ; peu d'amis ; pauvreté ou perte de biens.
  • Jupiter et Mars présagent élévation ; succès constants, si Jupiter est élevé sur Mars ; si Mars est élevé sur Jupiter, vie laborieuse, pleine de soucis ; procès ; oppression par ennemis puissants. .
  • Jupiter et le Soleil présagent honneur et profit, si Jupiter est au-dessus du Soleil. Si le Soleil est au-dessus de Jupiter, dissipation de biens, de quelque manière qu'ils soient possédés ou acquis ; discorde avec les voisins ; obligation de quitter sa patrie.
  • Jupiter et Vénus présagent acquisition de biens par la faveur des femmes, ou par mariage, si Jupiter est au-dessus de Vénus. Si Vénus est au-dessus de Jupiter, inconstance d'affections ; chagrins causés par les femmes.
  • Jupiter et Mercure présagent aptitude aux sciences et aux arts ; acquisition de biens, surtout si Mercure reçoit Jupiter.
  • Jupiter et la Lune présagent vicissitudes de fortune.
  • Mars et le Soleil menace de grand affaiblissement de la vue ; péril de mort violente accidentelle.
  • Mars et Vénus présagent grand deuil de cœur ; si Mars est en signe mobile, Bélier, Cancer, Balance, Capricorne, la femme causera de grands chagrins à son mari.
  • Mars et Mercure menace d'accusations graves, de poursuites criminelles, et d'emprisonnement.
  • Mars et la Lune présagent péril de mort prématurée, si c'est pour une fille que les arcanes sont consultés.
  • Le Soleil et Vénus, mêmes influences que la quadrature de Jupiter et Vénus. Le Soleil et Mercure mêmes influences que Jupiter et Mercure.
  • Le Soleil et la Lune présagent élévation de fortune, mais contrariée par des envieux ; péril d'accusation redoutable, qui peut entraîner une condamnation à mort.
  • Vénus et Mercure présagent chagrin par les femmes.
  • Vénus et la Lune présagent bonheur en amour ; heureuse génération d'enfants ; acquisition de biens jusqu'à grande aisance, mais péril de pertes, et de chagrins domestiques qui succéderont à ce bonheur.
  • Mercure et la Lune présagent aptitude aux sciences ; éloquence ; inconstance d'esprit ; mobilité de fortune ; menace d'être enveloppé dans une conspiration, ou de périr dans une sédition.
Aspect Opposition
  • Saturne et Jupiter présagent, grand trouble, grands obstacles, peu ou point d'enfants en mariage. Si Saturne est placé dans l'Ascendant, et si Jupiter est dans la îe maison, le commencement de la vie sera semé d'adversités, mais la prospérité leur succédera.
  • Saturne et Mars présagent pour les princes, conspirations, séditions, révolutions, si les planètes opposées ne reçoivent point aspect de Jupiter et de Vénus ; graves maladies ; menace de périr par l'eau, par une épidémie ; péril. de mort violente par meurtre.
  • Saturne et le Soleil, sans aspect de Jupiter, présagent maladies ; afflictions ; tribulations ; perte de biens ou d'emplois ; péril de mort violente.
  • Saturne et Vénus présagent entraînement aux voluptés sensuelles ; grands chagrins et grand dommage causés par les femmes.
  • Saturne et Mercure présagent aptitude aux sciences ; caractère taciturne ; discorde avec les frères.
  • Saturne et la Lune présagent dissipation de biens ; tribulations ; danger de mort violente selon la nature du signe occupé par la Lune.
  • Jupiter et Mars présagent témérité ; dissipation de biens ; perte d'amis ; fortune changeante.
  • Jupiter et le Soleil présagent dissipation de biens ; perte de position ; avenir compromis.
  • Jupiter et Vénus présagent modique aisance de fortune ; inconstantes affections ; ingratitude des gens que l'on aura servis.
  • Jupiter et Mercure présagent conspirations contre les princes ; pour tout autre, procès ; discordes de famille
  • Jupiter et la Lune présagent modique aisance après une longue et laborieuse carrière.
  • Mars et le Soleil présagent affaiblissement ou perte totale de la vue ; dissipation de biens ; péril de mort violente par chute ou par meurtre.
  • Mars et Vénus présagent entraînement aux voluptés sensuelles ; inconstance de caractère ; perte j,de femme et d'enfants, ou de mari et d'enfants, selon le sexe.
  • Mars et Mercure présagent inclinations perverses ; fausseté, et les actes qui en résultent, si cette opposition n'est pas corrigée par l'aspect trigone ou sextile de Jupiter. Si Mercure occupe une des maisons de Saturne, inimitiés redoutables ; fuite ou bannissement du pays.
  • Mars et la Lune présagent infirmité de la vue ; adversité ; blessures accidentelles ; péril de mort violente.
  • Le Soleil et Vénus, mêmes effets que l'opposition de Jupiter et Vénus.
  • Le Soleil et Mercure, mêmes effets que l'opposition de Jupiter et Mercure. Si le Soleil est en VIIIe maison, attentats contre la vie des princes.
  • Le Soleil et la Lune présagent changement de fortune ; alternative d'élévation et de chute.
  • Vénus et Mercure présagent querelles ; poursuite et complots d'envieux ; haines produites par des rivalités d'amour, si Vénus est au-dessus de Mercure ; haines par des rivalités ou discordes d'opinions, si Mercure est au-dessus de Vénus.
  • Vénus et la Lune présagent mariage malheureux ; privation d'enfants légitimes ; discorde avec les femmes.
  • Mercure et la Lune présagent entraînement aux voluptés ; trahisons d'amis ; intrigues malveillantes de l'envie ; complots contre les princes.
Exemple pour l'étude des aspects
 
Figure 10

Mars, en maison X, Sommet du ciel, est en quadrature avec Saturne et le Soleil qui occupent la maison I. Il est en aspect dodectile avec la Lune qui occupe la maison IX. Il est en aspect sextile avec Jupiter qui occupe la maison VIII. Il est en opposition avec Vénus et Mercure qui occupent la maison IV.
Saturne et le Soleil sont en conjonction dans la maison I. Ils sont en quadrature avec Mars (maison X) et avec Vénus et Mercure (maison IV). Ils sont en aspect trigone avec la Lune. Ils sont en aspect quinconce avec Jupiter.
Vénus et Mercure sont en conjonction dans la maison IV. Ils sont en quadrature avec Saturne et le Soleil. Ils sont en aspect trigone avec Jupiter. Ils sont en aspect quinconce avec. la Lune. Ils sont en opposition avec Mars.
Jupiter est en aspect dodectile avec la Lune. Il est en aspect sextile avec Mars. Il est en aspect trigone avec Mercure et Vénus. Il est en aspect quinconce avec Saturne et le Soleil.
La Lune est en aspect dodectile avec Mars et Jupiter. Elle est en aspect trigone avec Saturne et le Soleil. Elle est en aspect quinconce avec Vénus et Mercure.


Phases de la Lune


Pour trouver l'âge de la Lune, c'est-à-dire le point le plus approximatif de son évolution mensuelle, dressez.une échelle de nombres qui commencera, selon le mois, par le nombre suivant : Janvier, 0 ; Février, 29 ; Mars, 0 ; Avril, 29 ; Mai, 28 ; Juin, 27 ; Juillet, 26 ; Août, 24 ; Septembre, 23 ; Octobre, 22 ; Novembre 21 ; Décembre, 20.
Échelonnez sous le 0 de Janvier, les nombres 29, 28, 27, etc. en rétrogradant toujours jusqu'à 1, qui correspondra ainsi au 30e jour du mois, et ajoutez 0 pour le 31 janvier. Février commençant par 29, réitérez la même opération en échelonnant 28, 27, 26, etc. et ainsi de suite pour les autres mois.
Supposons que le jour de nativité soit le 23 août 1754. La colonne commence par 24, que suivent, en rétrogradant, les nombres 23, 22, 21, etc. Cherchez sur les éphémérides l'épacte qui correspond à 1754 : vous trouverez 6. Ce nombre correspond sur la colonne au 19 août, et marque le premier jour de la Lune. Mais, comme la Nouvelle Lune astronomique arrive souvent un ou deux jours avant celui marqué par l'épacte, prenez pour moyenne date le nombre immédiatement supérieur, qui est 7 dans l'exemple actuel, et vous trouverez que le 23 août, correspondant au nombre 2, est le 6e jour de la Lune. Toutes les fois que ce nombre 7 reparaît dans un mois quelconque de 1754, il y marque nouvelle Lune. On opère d'une manière analogue pour toute autre année d'un siècle quelconque. Voici un autre exemple. Les éphémérides assignent à l'an 1863 l'épacte 11, qui répond au 20 janvier. Mais, par le calcul rectifié, et en prenant 10 pour épacte exacte, la première Nouvelle Lune de cette année est arrivée le 19 janvier. (Voyez le comput astronomique publié par nos calendriers).
 
1er jour. Sortie du Bélier. Présage aptitude aux hautes sciences ; longue vie ; songes prophétiques.
2e. Entrée dans le Taureau. Présage esprit investigateur, apte aux inventions et découvertes ; songes insignifiants.
3e. Sortie du Taureau, aspect sextile avec le Soleil. Présage intelligence heureusement douée, faveur auprès des grands ; en mariage, jour favorable à la procréation ; songes prophétiques.
4e. Entrée dans les Gémeaux. Présage oppression, chagrins ; péril de mort pour celui qui tombe malade en ce jour ; songes sans effet s'ils annoncent du bonheur.
5e. Évolution dans les Gémeaux. Présage perfidies ; heureux jour pour commencer une navigation. Si les songes promettent bonheur, ils se réaliseront ; s'ils annoncent chagrin, leur effet sera tempéré.
6e. Sortie des Gémeaux. Présage orgueil ; courte carrière ; complots contre les princes nés en ce jour ; jour périlleux pour ceux qui cherchent à s'échapper de la captivité ; songes dont la réalisation bonne ou mauvaise sera tardive.
7e. Entrée dans le Cancer, aspect de quadrature avec le Soleil. Présage bonheur pour les âmes religieuses ; élévation de fortune, mais contrariée par des envieux. Celui qui tombe t malade en ce jour obtiendra du ciel heureuse guérison ; songes qu'il est dangereux de révéler.
8e. Évolution dans le Cancer. Présage longue vie ; songes dont la signifiance se réalisera.
9e. Sortie du Cancer. Présage bénédiction pour les enfants ; songes heureux qui se réaliseront.
10e. Entrée dans le Lion. Présage longue vie ; péril de maladie cérébrale ; péril de mort pour celui qui tombe malade en ce jour ; songes dont la réalisation ne se fera pas attendre.
11e. Évolution dans le Lion. Présage longue vie ; afflictions en voyage ; songes insignifiants.
12e. Sortie du Lion. Présage longue vie ; esprit heureusement doué ; aptitude aux hautes sciences ; songes prophétiques.
13e. Entrée dans la Vierge. Présage esprit superstitieux ; mauvaise Fortune ; songes prophétiques.
14e. Sortie de la Vierge. Présage heureux avenir ; songes dont la réalisation sera tardive.
15e. Entrée dans la Balance et opposition avec le Soleil. Présage changements de fortune, alternative de bien et de mal ; péril de mort pour celui qui tombe malade en ce jour ; menace de proscription, de captivité ou d'exil ; songes prophétiques.
16e. Sortie de la Balance. Présage longue vie, mais péril de ruine pour l'aîné, s'il y a plusieurs enfants, et s'il est né en ce jour ; songes prophétiques.
17e. Entrée dans le Scorpion. Présage heureux avenir, si ce jour lunaire ne tombe pas un samedi ; songes prophétiques.
18e. Sortie du Scorpion. Présage élévation ; songes prophétiques.
19e. Entrée dans le Sagittaire, aspect trigone avec le Soleil. Présage bonheur ou malheur pour les grands, selon le mérite et les œuvres ; songes d'une signifiance redoutable.
20e. Évolution dans le Sagittaire. Présage esprit trompeur et méchant ; aptitude aux hautes sciences ; songes prophétiques.
21e. Sortie du Sagittaire, aspect de quadrature avec le Soleil. Présage élévation de fortune, mais contrariée par des, envieux ; maladie ; songes insignifiants.
22e. Entrée dans le Capricorne. Présage courte carrière, semée d'afflictions et de souffrances ; songes prophétiques.
23e. Évolution dans le Capricorne. Présage intelligence bien douée ; caractère sympathique ; heureux avenir ; songes trompeurs.
24e. Sortie du Capricorne. Présage heureux avenir ; songes insignifiants.
25e. Entrée dans le Verseau, aspect sextile avec le Soleil. Présage heureux avenir après adversité et grands périls ; songes d'une signifiance redoutable.
26e. Sortie du Verseau. Présage richesse ; songes prophétiques.
27e. Entrée dans les Poissons. Présage délivrance de toute oppression ; songes prophétiques.
28e. Évolution dans les Poissons. Présage force d'esprit, mais mort prématurée ; songes d'une signifiance redoutable.
29e. Sortie des Poissons. Présage égarements d'esprit ; péril d'avortement pour les femmes qui conçoivent en ce jour.
0e. Conjonction avec le Soleil, à l'entrée du Bélier. Présage heureuses relations qui procureront honneurs et fortune ; emplois élevés ; courte carrière.


Table des étoiles Fixes et de leurs levers
correspondant aux degrés du calendrier thébaïque
 
Note De Sphæris : les positions des étoiles fixes mentionnées ici correspondent à celles de l'année de parution de "L'homme rouge des Tuileries" (XIXe siècle)

Bélier

Degré 1, l'étoile du lien des Poissons, l'étoile brillante de Persée.
2, l'épi de la Vierge.
3, la queue du Scorpion.
6, le Corbeau, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
9, la tête du Corbeau, la Chèvre.
10, la tête du Serpent, Orion, le Navire.
12, le bec du Corbeau, les Pléiades.
13, le bras droit d'Hercule, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
14, l'étoile brillante de Persée.
15, le Cocher.
17, l'étoile brillante de la serre australe du Cancer.
18, la tête d'Andromède, l'étoile brillante de la serre Bréale du Cancer.
19, l'étoile brillante du Serpent.
20, les Chevreaux, le Cocher, l'étoile brillante de la serre boréale du Cancer.
21, l'étoile brillante de la serre boréale du Cancer.
25, l'étoile brillante de Persée.
27, les Hyades, la Lyre.
28, les Pléiades, la tête d'Hercule, l'étoile commune du Fleuve et du pied d’Orion.
29, la Chèvre, l'étoile brillante du Poisson Austral.
30, la Chèvre, l'étoile brillante de la Lyre.

Taureau
 
Degré 1, l'étoile la plus brillante de la Balance Australe.
3, la tête et la main d'Ophiuchus, les Pléiades.
4, le pied gauche d’Orion, la Lyre, la queue du Taureau.
5, le bec du Cygne, la Lyre.
6, les Pléiades, le Navire, la Crèche, le Chien, les Chevreaux.
7, l'étoile brillante du Cygne, l'épaule d’Orion, la Lyre.
8, la Chèvre.
9, l'étoile brillante de la Lyre.
10, la Chèvre, les Chevreaux.
12, l'étoile brillante de Persée, la Chèvre.
13, la dernière étoile de la queue du Bélier, les Pléiades, les Hyades, la Chèvre.
14, Sirius, Antarès, le Centaure.
15, Antarès, l'œil du Taureau.
16, la Lyre.
17, les Hyades, le Centaure, l'épaule d'Héniochus.
18, les Hyades, les Pléiades.
19, l'étoile brillante de la Lyre, l'étoile brillante du Cygne, la nébuleuse de l'épée de Persée.
20, les Pléiades, la Chèvre, l'étoile brillante du Poisson Austral.
21, la tête de Méduse, la Lyre, les 3 Pléiades.
22, l'œil du Taureau, les Pléiades.
23, la Chèvre, les Pléiades.
24, les Pléiades, la Lyre.
25, le Taureau.
26, le Cancer, la Lyre.
27, la tête de la Baleine.
28, l'étoile brillante de la Lyre, le Centaure.
29, Procyon, l'étoile brillante du Cygne, le Cocher.
30, la queue de la Baleine, le Poisson Austral.

Gémeaux

Degré 1, le cœur du Scorpion, le Chien.
2, l'Aigle, les Gémeaux.
3, l'Aigle.
4, les Hyades, l'épaule d'Héniochus, l'étoile brillante de l'Aigle, l'œil du Taureau.
5, le Dauphin, les Hyades, la Chèvre, l'Aigle.
6, le Chien.
7, l'œil du Taureau, le Lièvre, les Hyades, l'Aigle.
8, la Lyre.
9, l'œil du Taureau.
10, le Dauphin, l'étoile brillante du Cygne, les Pléiades.
11, l'Aigle, la cuisse gauche du Sagittaire, l'épaule d'Héniochus.
12, la cuisse droite d'Ophiuchus, les Hyades, l'étoile brillante de l'Aigle.
13, l'Aigle.
15, le Centaure.
16, Procyon, l'étoile qui précède la tête des Gémeaux, l'étoile brillante de l'Aigle.
18, le Dauphin, la nébuleuse d’Orion.
20, le Dauphin.
23, le Dauphin.
24, Orion.
25, l'épée d’Orion, les Hyades.
26, Arcturus, Orion.
27, le Dauphin.
28, la tète de Pégase, Orion.
29, l'épaule et le glaive d’Orion.
30, la tête d'Andromède.

Cancer

Degré 1, l'épaule gauche d’Orion, les Ânes, la Chèvre.
3, l'épaule d’Orion.
4, le ventre de la Baleine, l'épaule d’Orion.
5, la ceinture d’Orion.
6, l'étoile commune du Fleuve et du pied d’Orion.
8, l'épaule d’Orion.
9, la tête du Capricorne.
10, la ceinture d’Orion.
11, la ceinture d’Orion, l'aile de Pégase, l'étoile brillante de Persée.
13, la ceinture d’Orion.
14, le bec du Corbeau, l'étoile commune du Fleuve et du pied d’Orion.
15, la tête du premier des Gémeaux, la ceinture d’Orion.
16, le pied gauche d’Orion, Pégase, Andromède.
17, l'étoile brillante du pied d’Orion, la tête du premier des Gémeaux, Céphée.
18, Hercule, Céphée, Orion.
19, la ceinture d’Orion, l'épaule du Verseau.
20, la ceinture d’Orion, le Poisson boréal.
21, Orion.
22, le bec du Corbeau, la tête des Gémeaux.
23, le Chien, l'épaule d’Orion.
24, Procyon.
25, Pégase, Andromède, la ceinture d’Orion.
26, l'étoile commune du Fleuve et du pied d’Orion, Procyon.
27, Procyon.
28, Procyon, Orion.
29, Procyon.
30, Procyon, l'étoile brillante de Persée, la ceinture d’Orion, le Lion.

Lion

Degré 1, Procyon, le Cancer, le Lion, la Crèche, Sirius.
2, la Crèche, le cœur du Lion.
3, Pégase, Andromède, Procyon.
4, le Dauphin, Sirius, le cœur du Lion.
6, Procyon.
7, le cœur du Lion.
8, la tête de l'Hydre, Sirius.
9, Sirius, le ventre du Lièvre.
12, Pégase, Andromède, Sirius.
13, l'aile droite du Corbeau.
15, le cœur du Lion.
16, le cœur du Lion, la queue du Capricorne.
17, Sirius, la Chèvre.
19, l'étoile brillante de Persée.
20, la Coupe, Pégase.
21, Sirius, le Dauphin, Pégase, Andromède.
22, Sirius.
23, le cœur du Lion.
26, le cœur du Lion.
27, l'étoile brillante du Poisson Austral, le cœur du Lion.
28, le cœur de l'Hydre, le cœur du Lion.
29, la queue du Lion, la Vierge.
30, l'étoile brillante du Verseau, la Vierge, la Lyre.

Vierge

Degré 1, la queue du Lion.
2, l'étoile brûlante du Verseau, la Vierge.
4, l'étoile brillante du Poisson Austral.
5, la Couronne Australe, les épaules de la Vierge, l'étoile brillante du Verseau.
6, la Vierge.
7, l'étoile brillante de Persée et du Verseau.
8, l'étoile brillante du Bélier, l'épaule d'Héniochus, l'épaule de la Vierge, Andromède.
9, la queue du Lion, Andromède.
10, l'épi de la Vierge, Arcturus.
11, la queue du Lion, la Chèvre.
13, Arcturus.
15, la Chèvre.
17, Arcturus, le milieu de.la Vierge, la Chèvre.
18, l'étoile brillante de Persée, la tète de Méduse.
19, Arcturus.
20, Arcturus, la Chèvre, les Pléiades, le Cocher.
22, la Coupe.
24, la Couronne Boréale, la Coupe, l'épi de la Vierge.
25, Arcturus.
26, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, l'épi de la Vierge.
27, l'étoile brillante du Poisson Austral, la Coupe.
29, l'étoile brillante de l'épaule du Cocher.

Balance

Degré 1, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, la Chèvre, le Centaure, Arcturus.
2, le Centaure.
3, les Chevreaux.
4, Arcturus.
5, les Pléiades, les Chevreaux.
6, le Corbeau, la Chèvre.
7, la Couronne Boréale, Arcturus, les Pléiades, les Chevreaux.
8, Le Centaure, les Pléiades.
9, les Pléiades.
10, la tète du Corbeau.
11, l'épi de la Vierge, Arcturus.
12, les Pléiades.
13, la Couronne Boréale.
14, Arcturus, les Chevreaux.
15, la Chèvre, l'épi de la Vierge, la Couronne Boréale.
16, l'épaule gauche d'Hercule, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, l'épi de la Vierge.
17, les serres du Scorpion, l'épi de la Vierge.
18, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, les Pléiades, l'épi de la Vierge.
19, l'étoile brillante du Serpent, les Pléiades.
21, la Couronne Boréale.
22, la queue du Lion, les Hyades, les Pléiades, la Couronne Boréale.
23, la queue du Lion, la Couronne Boréale.
24, la queue du Lion, la Lyre.
25, la queue du Lion.
26, la tête de la Baleine, Arcturus.
28, la Balance Boréale.
29, les Pléiades, la Chèvre, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
30, la Balance Australe, la Chèvre.

Scorpion

Degré 1, les Pléiades, l'Autel, la Coupe.
3, la tête et la main d'Ophiuchus.
4, la tête d'Ophiuchus, la tête du Scorpion.
5, le bec du Cygne, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
7, Antarès.
8, l'épaule d'Héniochus.
8, l'étoile la plus brillante de la Balance Australe, la Lyre.
10, le bouclier d’Orion, la Lyre, l'étoile brillante de ta serre australe du Scorpion.
11, l'étoile brillante de la serre australe du Scorpion.
12, le Centaure, Orion, la Lyre, l'étoile brillante de la serre boréale du Scorpion.
13, la Lyre, l'étoile brillante de la serre boréale du Scorpion.
14, Antarès, l'étoile brillante de la serre boréale du Scorpion, la Lyre.
15, la Lyre, Orion.
16, l'étoile brillante du Scorpion.
17, les Hyades, l'étoile brillante du Scorpion.
18, la tête du Scorpion, le pied d’Orion.
20, les Pléiades, l'étoile brillante de la Lyre.
21, la Lyre, Antarès.
25, la Lyre.
27, l'étoile qui précède la tête des Gémeaux.
28, l'étoile brillante de la Lyre.
29, l'étoile brillante du Poisson Austral.
30, Antarès.

Sagittaire

Degré 1, Antarès.
2, l'Aigle, l'étoile de la tête du 1er des Gémeaux.
3, l'avant-tête de la Baleine, le bras droit du Centaure.
4, le ventre de la Baleine, Antarès.
5, le Dauphin, Arcturus, l'épaule d’Orion, l'étoile brillante de la Lyre, Antarès.
6, Antarès, le Chien, l'étoile brillante du Cygne.
7, l'œil du Taureau, l'épaule d’Orion.
8, l'œil du Taureau, Antarès.
9, l'épaule d’Orion, l'étoile de la tête du 2° des Gémeaux.
10, la queue du Dauphin, le Cygne, l'aiguillon du Scorpion.
11, la cuisse droite d'Ophiuchus, l'épaule d’Orion, l'étoile de la tête du 1er des Gémeaux.
13, l'étoile brillante de la Lyre, la ceinture d’Orion, l'étoile de la tête du 1er des Gémeaux.
14, Procyon.
15, Procyon, l'Aigle, l'étoile de la tète du 1er des Gémeaux.
16, l'étoile de la tète du 1er des Gémeaux, le Chien, l'Aigle, le Centaure.
17, l'épaule d’Orion.
18, la dernière étoile du Fleuve.
19, la flèche du Sagittaire, l'étoile du milieu du baudrier d’Orion.
21, le pied d’Orion, le Scorpion.
22, la ceinture d’Orion, la nébuleuse du Scorpion.
23, le cœur de l'Hydre, la main d'Ophiuchus, la nébuleuse du Scorpion, la Chèvre.
24, la nébuleuse du Scorpion.
25, Arcturus, l'étoile brillante du Cygne, la nébuleuse du Scorpion.
26, la tête de Pégase, l'Aigle.
28, la Chèvre.
29, la nébuleuse du Sagittaire, la tête d'Andromède.

Capricorne

Degré 1, Ophiuchus.
2, le Dauphin, le Centaure, la Chèvre, l'étoile brillante de l'Aigle.
3, l'étoile dernière du Fleuve.
4, Procyon, l'étoile brillante de l'Aigle.
5, le Chien.
6, Procyon, le Dauphin.
8, la tête du Capricorne, la Lyre, le Dauphin, Procyon.
9, la Couronne Boréale.
10, la Lyre.
11, la ceinture d’Orion, le Chien.
13, le bec du Corbeau, l'étoile brillante de l'Aigle.
14, le Dauphin, le Chien, l'étoile brillante du Cygne.
15, le pied brillant d’Orion, le Capricorne, la Lyre, Céphée.
16, l'épaule gauche du Verseau ; le bras du Sagittaire.
17, l'épaule du Verseau.
19, la queue du Scorpion, le Dauphin.
20, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, le Chien.
21, les Ânes, la Crèche.
23, la dernière étoile du Fleuve.
24, le Chien.
25, Procyon.
26, Sirius.
28, le Verseau.

Verseau

Degré 1, l'étoile brillante de la Couronne Boréale, le ventre du Lièvre, le cœur du Lion.
2, le cœur du Lion.
3, l'aile droite du Corbeau.
4, l'étoile brillante du Verseau.
6, la tête de l'Hydre, l'étoile brillante du Verseau.
8, Sirius, l'étoile brillante du Verseau.
10, le Poisson Austral.
12, l'Aigle.
13, le cœur du Lion.
14, la queue du Capricorne, le cœur du Lion.
15, le cœur du Lion.
16, le dos du Lion, la ceinture d’Orion, le Verseau.
18, la Coupe.
19, la queue du Lion.
20, la queue du Dauphin, l'étoile brillante du Poisson Austral, Cassiopée.
22, la queue du Lion, le Bouvier.
24, le cœur du Lion, la Coupe, le Corbeau, le Serpent.
28, l'étoile brillante du Poisson Austral.
30, la queue du Lion.

Poissons

Degré 1, le bec du Cygne, Pégase, Andromède.
2, Arcturus.
3, la Flèche.
4, Arcturus, la Coupe.
6, l'étoile brillante du Bélier, Pégase, Andromède, Arcturus.
7, Arcturus.
9, l'étoile qui précède la cuisse d'Hercule.
11. Pégase, Andromède, Arcturus.
12, l'étoile de la cuisse d'Hercule, Andromède.
13, le cœur du Lion, l'étoile brillante de Persée.
14, la queue du Capricorne, Arcturus, Pégase.
15, Pégase, Andromède, Arcturus, le Cancer.
16, la chevelure de Bérénice.
17, le Poisson boréal, Pégase.
18, Arcturus, la Couronne Boréale.
19, Orion, la corne du Bélier, Arcturus, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
20, Arcturus, le Cocher, Hercule, la Baleine, Pégase, Andromède.
21, le Navire, la Coupe, l'étoile brillante du Poisson Austral.
22, Arcturus.
23, la Couronne Boréale, le Navire.
24, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.
25, Arcturus.
26, le cœur de l'Hydre, Arcturus.
27, la queue du Lion, l'épi de la Vierge.
30, l'étoile brillante du Poisson Boréal, l'étoile brillante de la Couronne Boréale.

Étoiles de première grandeur

Arcturus, étoile de la constellation du Bouvier. L'étoile brillante de la Lyre. La Chèvre, étoile de la constellation d'Héniochus, ou du Cocher. L'œil du Taureau. Le cœur du Lion. La queue du Lion. L'épi de la Vierge. L'étoile brillante du Poisson Austral. L'étoile brillante de l'épaule droite d’Orion. L'étoile brillante du pied gauche d’Orion, laquelle est commune au Fleuve. La dernière étoile du Fleuve. La brillante de la constellation du Grand Chien, vulgairement appelée le Chien. Procyon.

Étoiles de deuxième grandeur

L'étoile brillante de la Couronne Boréale. L'étoile brillante de la queue du Cygne. L'étoile brillante du côté droit de Persée. La tête de Méduse. L'étoile de l'épaule droite d'Héniochus, ou du Cocher. L'Aigle. L'étoile de la tête d'Andromède. L'étoile de la tête de Castor, 1er des Gémeaux. L'étoile de la tête de Pollux, 2e des Gémeaux. Le milieu du Lion. L'étoile des reins du Lion. L'étoile brillante de la Balance Australe. L'étoile brillante de la Balance Boréale. Antarès, ou le cœur du Scorpion. L'étoile de l'épaule gauche d’Orion. L'étoile brillante du baudrier d’Orion. La ceinture d’Orion.

Étoiles qui menacent de cécité

La Crèche, au degré 2 du Lion. Les Pléiades, au degré 23 du Taureau. La Couronne Australe. La nébuleuse du Scorpion, du degré 22 au degré 25 du Sagittaire. L'étoile du lien des Poissons, au degré 1 du Bélier. La nébuleuse d’Orion, au degré 18 des Gémeaux. L'étoile de la garde de l'épée de Persée, au degré 19 du Taureau. La nébuleuse de la tête de Persée.
Le Soleil et la Lune en conjonction avec une de ces étoiles fixes. Si c'est le Soleil, en nativité diurne, l'œil droit est menacé. Si c'est la Lune, en nativité nocturne, péril pour l'œil gauche.

Étoiles royales

Le cœur du Lion, au degré 23 du Lion. L'œil du Taureau, au degré 4 des Gémeaux. Hercule et la tête des Gémeaux, au degré 18 du Cancer. L'épi de la Vierge, au degré 18 de la Balance. L'étoile brillante de la Balance Australe, au degré 9 du Scorpion. Antarès, au degré 4 du Sagittaire. La tête de Méduse, au degré 21 du Taureau. L'étoile brillante du Poisson Austral, au degré 28 du Verseau. La Lyre, au degré 8 du Capricorne.
Ces étoiles présagent haute ascension de fortune, quand le Soleil, la maison X, ou les planètes situées dans cette maison sont avec elles en aspect distant de cinq degrés.

Étoiles violentes

L'œil du Taureau, au degré 4 des Gémeaux. La tête de Méduse, au degré 21 du Taureau. Hercule, au degré 18 du Cancer. Antarès, au degré 4 du Sagittaire.
Leurs influences sont dangereuses en tout autre aspect que celui désigné ci-dessus.

Nature des étoiles fixes

La Petite Ourse, mélange de Saturne et de Mars.
La Grande Ourse, nature de Mars.
Le Dragon, mélange de Saturne et de Jupiter.
Céphée, mélange de Jupiter et de Saturne.
Le Bouvier, mélange de Saturne et de Mercure.
La Couronne Boréale, mélange de Vénus et de Mercure.
Hercule, nature de Mercure.
La Lyre, mélange de Vénus et de Mercure.
Le Cygne, mélange de Vénus et de Mercure.
Cassiopée, mélange de Saturne et de Vénus.
Persée, mélange de Mars et de Mercure.
Le Cocher, mélange de Mars et de Mercure.
Le Serpentaire, mélange de Saturne et de Vénus.
Le Serpent, mélange de Saturne et de Mars.
La Flèche, mélange de Mars et de Vénus.
L'Aigle, mélange de Mars et de Jupiter.
Le Dauphin, mélange de Saturne et de Mars.
Le Petit Cheval, mélange de Jupiter et de Mars.
Pégase, mélange de Mars et de Mercure.
Andromède, nature de Vénus.
Le Triangle, nature de Mercure.

Le Bélier, nature de Mars.
Le Taureau, nature de Vénus.
Les Gémeaux, nature de Mercure.
Le Cancer, nature de la Lune.
Le Lion, nature du Soleil.
La Vierge, nature de Mercure.
La Balance, nature de Vénus.
Le Scorpion, nature de Mars.
Le Sagittaire, nature de Jupiter.
Le Capricorne, nature de Saturne.
Le Verseau, nature de Saturne.
Les Poissons, nature de Jupiter.

La Baleine, mélange de Saturne et de Vénus.
Le Fleuve, nature de Saturne.
Orion, mélange de Jupiter et de Saturne.
Le Lièvre, mélange de Mercure et de Saturne.
Le Grand Chien ou Sirius, nature de Vénus.
Procyon, mélange de Mars et de Mercure.
Le Navire, mélange de Saturne et de Jupiter.
L'Hydre, mélange de Saturne et de Vénus.
La Coupe, mélange de Mercure et de Vénus.
Le Corbeau, mélange de Saturne et de Vénus.
Le Centaure, mélange de Vénus, de Mercure et de Jupiter.
Le Loup, mélange de Saturne et de Mars.
L'Autel, mélange de Vénus et de Mercure.
La Couronne Australe, mélange de Vénus, de Mercure, de Saturne et de Mars.
Le Poisson Austral, nature de Saturne.

Quand une de ces étoiles participe de la nature de plusieurs planètes, la planète nommée la première sur cette table lui communique une influence prédominante.

Tête et queue du Dragon
 
Note De Sphæris : il s'agit de la tête et de la queue de la constellation du Dragon, et non des nœuds Nord et Sud

La tête du Dragon paraît dans les 10 premiers degrés de la Balance, et dans les 20 derniers degrés du Sagittaire. La queue du Dragon parait dans les 30 degrés de la Vierge, dans les 20 derniers degrés de la Balance, dans les degrés 11 à 20 du Scorpion, et dans les 10 premiers degrés du Sagittaire. Les principales influences de ces étoiles résultent de leur conjonction avec la Lune.
 
Influences des étoiles fixes

I. La Petite Ourse présage imprévoyance de l'esprit ; indifférence du cœur ; avenir semé de vicissitudes.
II. La Grande Ourse, présage esprit inquiet, méfiant ; prudence soupçonneuse.
III. Le Dragon, présage esprit sombre ; péril d'empoisonnement accidentel.
IV. Céphée, présage existence exposée à de cruelles épreuves.
V. Le Bouvier, présage prospérité due au travail.
VI. La Couronne Boréale, présage lassitude de la vie ; désillusion.
VII. Hercule, présage force de caractère ; ténacité dans les entreprises ; passions ardentes et dangereuses.
VIII. La Lyre, présage esprit développé ; aptitude aux sciences et aux arts.
IX. Le Cygne, présage esprit contemplatif et rêveur ; talents qui se révéleront tardivement.
X. Cassiopée, présage esprit orgueilleux ; amour propre exagéré ; égoïsme.
XI. Persée, présage inclination au mensonge ; esprit aventureux ; témérités périlleuses.
XII. Le Cocher, présage confiance en soi-même ; heureuses aventures ; mais bonheur exposé à de grandes vicissitudes.
XIII. Le Serpentaire, présage esprit facile à séduire ; bonté aveugle ; peu de bonheur.
XIV. Le Serpent, présage ruse, malice, mais faiblesse de volonté.
XV. La Flèche, présage esprit irritable, jaloux, hostile ; menaces de malheur.
XVI. L'Aigle, présage clairvoyance ; caractère dominateur ; ascendant sur autrui.
XVII. Le Dauphin, présage amour du bien ; mémoire du cœur ; mais peu de bonheur.
XVIII. Le Petit Cheval, présage frivolité, amour des plaisirs.
XIX. Pégase, présage ambition ; vanité ; bizarrerie ; défaut de jugement.
XX. Andromède, présage lutte contre des craintes chimériques ; inclination au découragement.
XXI. Le Triangle, présage rectitude d'esprit ; sentiment du vrai et du juste ; bienveillance.
XXII. La Baleine, présage esprit paresseux.
XXIII. Orion, présage prospérité dans le négoce, et surtout par les voyages d'outre-mer.
XXIV. Le Fleuve, présage accidents à redouter, surtout en voyage ; péril de submersion.
XXV. Le Lièvre, présage circonspection, défiance.
XXVI. Sirius, ou le Grand Chien, présage bonnes qualités, fidélité du cœur, mais passions violentes et dangereuses.
XXVII. Procyon, ou le Petit Chien, présage frivolité d'esprit.
XXVIII. Le Navire, présage prospérité dans le négoce, surtout par voyages ; force d'esprit.
XXIX. L'Hydre, présage menace de grandes vicissitudes.
XXX. La Coupe, présage désordre de la vie ; menace de malheur.
XXXI. Le Corbeau, présage ruse ; instincts matériels.
XXXII. Le Centaure, présage dureté de cœur ; inclinations à la vengeance ; amour des armes.
XXXIII. Le Loup, présage prudence ; perfidie ; avidité.
XXXIV. L'Autel, présage aptitude aux sciences ; égoïsme.
XXXV. La Couronne Australe, présage malheurs imprévus.
XXXVI. Le Poisson Austral, présage ascension de fortune.
  • Le cœur du Lion, présage force d'âme.
  • Les Hyades, présage contradictions de la fortune.
  • Les Pléiades, présage prospérité par l'activité intelligente ; étoile heureuse pour des cultivateurs.
  • Arcturus, présage prospérité par voyages et navigations.
  • Antarès, ou le cœur du Scorpion, présages sinistres ; menace de fatalité.
  • La Crèche, présage féconde génération.
Les influences des étoiles fixes se calculent selon l'aspect heureux ou redoutable des planètes, avec lesquelles elles sont en conjonction.


Table des cycles d'années

Les périodes du temps se divisent en cycles de trente-six années, nombre égal à celui des décans qui se partagent une seule année. Chaque génie planétaire ouvre et ferme à son tour un de ces cycles, en se plaçant à la tête d'une série de nombres, selon son rang kabbalistique dans l'ordre de l'heptarchie sidérale.
  • Saturne ouvre et ferme les cycles qui commencent par les nombres 1 - 253 - 505 - 757 - 1009 - 1261 - 1513 - 1765, etc.
  • Vénus. 37 - 289 - 541 - 793 - 1045 - 1297 - 1549 - 1801, etc.
  • Jupiter. 73 - 325 - 577 - 829 - 1081 - 1333 - 1585 - 1837, etc.
  • Mercure. 109 - 361 - 613 - 865 - 1117 - 1369 - 1621 - 1873, etc.
  • Mars. 145 - 397 - 649 - 901 - 1153 - 1405 - 1657 – 1909, etc.
  • La Lune. 181 - 433 - 685 - 937 - 1189 - 1441 - 1693 - 1945, etc.
  • Le Soleil. 217 - 469 - 721 - 973 - 1225 - 1477 - 1729 - 1991, etc.
Supposons, d'après cette table, que l'an 1749 soit la date de la nativité d'un consultant. Ce nombre est compris dans le cycle de 36 ans ouvert par le Soleil en 1729. Vénus préside à 1730, Mercure à 1731, la Lune à 1732, Saturne à 1733, Jupiter à 1734, Mars à 1735, le Soleil reparaît en 1736, Vénus en 1737, et ainsi des autres, en allant de la planète supérieure à la planète inférieure et renouvelant la série jusqu'à 1749, qui nous révèle que l'Horoscope doit être érigé selon les aspects du cercle astrologique de Mars.

Si la Couronne des Mages, arcane de la suprême Fortune d'élévation, est en la maison X dans l'Horoscope du père du consultant, l'Horoscope du fils sera érigé selon les aspects marqués sur le cercle astrologique de cette couronne, parce que le fils procède du père, comme le fruit procède de l'arbre. L'Horoscope par la planète du cycle sera aussi consulté ; mais, dans le cas d'opposition, les présages offerts par la Couronne ont la prépondérance.


Les Sept Sceaux Planétaires

Saturne, arcane du maître du Sicle

120, 70, 69, 123, 124, 66, 65, 127,
79, 113, 114, 76, 75, 117, 118, 72,
87, 105, 106, 84, 83, 109, 110, 80,
96, 94, 93, 99, 100, 90, 89, 103,
88, 102, 101, 91, 92, 98, 97, 95,
111, 81, 82, 108, 107, 85, 86, 104,
119, 73, 74, 116, 115, 77, 78, 112,
64, 126, 125, 67, 68, 122, 121, 171.


Mois égyptiens : Mechir, Payni, Epiphi, Mesori, Thoth.
Mois modernes : Février, Juin, Juillet, Août, Septembre.

G, Z, H, P, I, V, X, F, S, B, O.

Table du Talisman


2, 9, 4,
7, 5, 3,
6, 1, 8.

Le signe hiéroglyphique d'Oriphiel, Génie de Saturne, est un serpent qui s'enroule autour d'une Pierre Cubique. Son Talisman, préservatif contre la perte prématurée des personnes aimées, se compose d'un disque et d'un anneau de plomb.
Sur la première face du disque est gravée une faux dans une étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 9 cases, divisé en trois bandes et enfermé dans l'étoile. Sur la deuxième face est gravée une tête de bouc dans une étoile à six rayons, avec le nom d'Oriphiel en écriture hiératique.
L'anneau enchâsse une pierre de jaspe, ovale ou prismatique, sur laquelle est gravé le nom d'Oriphiel.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le samedi, de midi à 1 heure, ou de 7 à 8 heures après midi, ou de 2 à 3 heures du matin, ou de 9 à 10 heures avant le midi suivant. On les expose à la fumée d'un parfum composé de scammonée, d'alun, de soufre et d'assa-fœtida. Ce parfum doit être versé sur un feu allumé avec du bois de frêne, de cyprès et des tiges d'hellébore noir, dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet de soie noire ou brune. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

Jupiter, arcane de la Tour Décapitée par la Foudre

16, 126, 125, 19, 20, 122, 121, 23,
119, 25, 26, 116, 115, 29, 30, 112,
95, 49, 50, 92, 91, 53, 54, 88,
56, 86, 85, 59, 60, 82, 81, 63,
80, 62, 61, 83, 84, 58, 57, 87,
55, 89, 90, 52, 51, 93, 94, 48,
31, 113, 114, 28, 27, 117, 118, 24,

120, 22, 21, 123, 124, 18, 17, 127.

Mois égyptiens : Tybi, Pachon, Mesori, Thoth, Choïac.
Mois modernes : Janvier, Mai, Août, Septembre, Décembre.

Y, T, L, H, Q, E, U, I, R, A, N, S.

Table du Talisman

1, 15, 14, 4,
12, 6, 7, 9,
8, 10, 11, 5,
13, 3, 2, 16.

Le signe hiéroglyphique de Zachariel, génie de Jupiter, est un pentagramme, étoile à cinq pointes, qu'un aigle tient à son bec. Son Talisman, préservatif contre les malheurs imprévus, se compose d'un disque et d'un anneau d'étain.
Sur la première face du disque, une couronne au centre d'une étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 16 cases, divisé en quatre bandes et enfermé dans la couronne. Sur la deuxième face, une tète d'aigle au milieu d'une étoile à six rayons, avec le nom de Zachariel en écriture hiératique.
L'anneau enchâsse une topaze ovale ou prismatique, et sur laquelle est gravé le nom de Zachariel.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le jeudi, aux heures précédemment indiquées. On les expose à la fumée d'un parfum composé d'encens, d'ambre gris, de baume, de graine de paradis, de safran et de macis (écorce intérieure de la muscade). Ce parfum doit être versé sur un feu allumé avec du bois de chêne, de peuplier, de figuier et de grenadier, dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet en soie écarlate. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

Mars, arcane de la Pierre Cubique

15, 117, 118, 12, 7, 125, 126, 4,
100, 30, 29, 103, 108, 22, 21, 111,
84, 46, 45, 87, 92, 38, 95,
63, 69, 70, 60, 55, 77, 78, 52,
79, 53, 54, 76, 71, 61, 62, 68,
36, 94, 93, 39, 44, 86, 85, 47,
20, 110, 109, 23, 28, 102, 101, 31,
127, 5, 6, 124, 119, 13, 14, 116.

Mois égyptiens : Tybi, Mechir, Pharmuthi, Payni, Epiphi, Thoth, Paophi.
Mois modernes : Janvier, Février, Avril, Juin, Juillet, Septembre, Octobre.

G, T, D, Z, P, Q, M, I, J, R, A, V, X, F, S, B, O.

Table du Talisman

11, 24, 7, 20, 3,
4, 12, 25, 8, 16,
17, 5, 13, 21, 9,
10, 8, 1, 14, 22,
23, 6, 19, 2, 15.

Le signe hiéroglyphique de Samaël, Génie de Mars, est un serpent qui mord la poignée d'un glaive. Son Talisman, préservatif contre les atteintes de tout ennemi dangereux, se compose d'un disque et d'un anneau de fer.
Sur la face 1 du disque, un glaive au centre d'une étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 25 cases, divisé en cinq bandes et enfermé dans l'étoile. Sur la face 2, une tête de lion au centre d'une étoile à six rayons, avec le nom de Samaël en écriture hiératique.
L'anneau enchâsse un rubis, de forme ovale ou prismatique, et sur lequel est gravé le nom de Samaël.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le mardi, aux heures précédemment indiquées. On les expose à la fumée d'un parfum composé d'absinthe et de rue. Ce parfum doit être versé sur un feu allumé avec des tiges d'absinthe et de rue, dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet de soie rouge foncé. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

Le Soleil, arcane du Mage initié aux Mystères d'Isis

1, 125, 123, 7, 9, 117, 115, 15,
111, 19, 21, 105, 103, 27, 29, 97,
95, 35, 37, 89, 87, 43, 45, 81,
49, 77, 75, 55, 57, 69, 67, 63,
65, 61, 59, 71, 73, 53, 51, 79,
47, 83, 85, 41, 39, 91, 93, 33,
31, 99, 101, 25, 23, 107, 109, 17,
113, 13, 11, 119, 121, 5, 3, 127.

Mois égyptiens : Tybi, Phamenoth, Pharmuthi, Épiphi, Paophi, Athyr.
Mois modernes : Janvier, Mars, Avril, Juillet, Octobre, Novembre.

R, Y, G, T, C, D, P, Q, U, J, A, S.

Table du Talisman


1, 35, 34, 30, 5, 6,
33, 11, 25, 24, 14, 4,
8, 22, 16, 17, 19, 29,
28, 18, 20, 21, 15, 9,
10, 23, 13, 12, 26, 27,
31, 2, 3, 7, 32, 36.

Le signe hiéroglyphique de Michaël, Génie du Soleil, est un serpent à tête de lion couronnée. Son Talisman, préservatif contre les pertes de fortune, se compose d'un disque et d'un anneau d'or.
Sur la face 1 du disque un cercle, au centre d'un pentagramme ou étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 36 cases, divisé en six bandes et enfermé dans le cercle. Sur la face 2, une tête humaine au centre d'une étoile à six rayons, avec le nom de Michaël en signes kabbalistiques.
L'anneau enchâsse une escarboucle de forme ovale ou prismatique, et sur lequel est gravé le nom de Michaël.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le dimanche, de midi à 1 heure, ou de 7 à 8 heures après-midi, ou de 2 à 3 heures du matin, ou de 9 à 10 heures avant le midi suivant. On les expose à la fumée d'un parfum composé de cinnamome, d'encens mâle, de safran et de santal rouge. Ces parfums doivent être versés sur un feu allumé avec du bois de laurier et des tiges d'héliotrope dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet en soie pourpre. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

Vénus, arcane des 7 Sceptres

127, 33, 34, 124, 123, 37, 38, 120,
40, 118, 117, 43, 44, 114, 113, 47,
48, 110, 109, 51, 52, 106, 105, 55,
103, 57, 58, 100, 99, 61, 62, 96,
63, 97, 98, 60, 59, 101, 102, 56,
104, 54, 53, 107, 108, 50, 49, 111,
112, 46, 45, 115, 116, 42, 41, 119,
39, 121, 122, 26, 35, 125, 126, 32.

Mois égyptiens : Mechir, Phamenoth, Pharmuthi, Pachon, Payni, Epiphi, Thoth, Paophi, Athyr.
Mois modernes : Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Septembre, Octobre, Novembre.

K, G, T, C, D, Z, P, Q, E, M, I, J, V, F, S, B.

Table du Talisman

22, 47, 16, 41, 10, 35, 4,
23, 48, 17, 42, 11, 29,
30, 6, 24, 49, 18, 36, 12,
13, 31, 7, 25, 43, 19, 37,
38, 14, 32, 1, 26, 44, 20,
21, 39, 8, 33, 2, 27, 45,
46, 15, 40, 9, 34, 3, 28.

Le signe hiéroglyphique d'Anaël, Génie de Vénus, est le Lingam indien, symbole de l'union des sexes. Son Talisman, préservatif contre les chagrins d'amour et de mariage, se compose d'un disque et d'un anneau de cuivre.
Sur la première face du disque est gravé un G (Gomor égyptien), symbole de la fécondité universelle, au centre d'une étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 49 cases, divisé en sept bandes et enfermé dans l'étoile. Sur la deuxième face, une colombe au centre d'une étoile à six rayons, avec le nom d'Anaël en signes kabbalistiques.
L'anneau enchâsse une émeraude de forme ovale ou prismatique, et sur laquelle est gravé le nom d'Anaël.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le vendredi, aux heures précédemment indiquées. On les expose à la fumée d'un parfum composé de violettes et de roses, qui doit être versé sur un feu allumé avec du bois d'olivier, dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet de soie bleu d'azur. L'anneau se porte sur la poitrine nue, suspendu à un ruban de même soie.

Mercure, arcane de la Balance et du Glaive

120, 14, 13, 123, 124, 10, 9, 127,
31, 105, 106, 28, 27, 109, 110, 24,
47, 89, 90, 44, 43, 93, 94, 40,
72, 62, 61, 75, 76, 58, 57, 79,
56, 78, 77, 59, 60, 74, 73, 63,
95, 41, 42, 92, 91, 45, 46, 88,
111, 25, 26, 108, 107, 29, 30, 104,
8, 126, 125, 11, 12, 122, 121, 15.

Mois égyptiens : Tybi, Phamenoth, Pharmuthi, Thoth.
Mois modernes : Janvier, Mars, Avril, Septembre.

Y, T, C, D, Z, P, I, R, A, N, V, X.

Table du Talisman

1, 63, 62, 4, 5, 59, 58, 8,
56, 10, 11, 53, 52, 14, 15, 49,
48, 18, 19, 45, 44, 22, 23, 41,
25, 39, 38, 28, 29, 35, 34, 32,
33, 31, 30, 36, 37, 27, 26, 40,
24, 42, 43, 21, 20, 46, 47, 17,
16, 50, 51, 13, 12, 54, 55, 9,
57, 7, 6, 60, 61, 3, 2, 64.

Le signe hiéroglyphique de Raphaël, Génie de Mercure, est un caducée, ou Sceptre autour duquel s'enroulent deux serpents. Son Talisman, tutélaire pour le succès des entreprises et surtout du négoce, se compose d'un disque et d'un anneau en alliage d'étain, plomb, et vif argent fixé.
Sur la première face du disque, est gravé un caducée ailé dans une étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 64 cases, divisé en huit bandes et enfermé dans l'étoile. Sur la deuxième face est gravée une tête de chien dans une étoile à six rayons, avec le nom de Raphaël, en signes kabbalistiques.
L'anneau enchâsse une cornaline ovale ou prismatique, et sur laquelle est gravé le nom de Raphaël.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le mercredi, aux heures précédemment indiquées. On les expose à la fumée d'un parfum composé de benjoin, de macis et de storax. Ce parfum doit être versé sur un feu allumé avec des tiges sèches de narcisse, de lis, de fumeterre et de marjolaine, dans un trépied de terre neuve.
Conserver le Talisman dans un sachet de soie vert-changeant. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

La Lune, arcane de la Porte du Sanctuaire d'Isis

127, 3, 6, 122, 119, 11, 14, 114,
18, 110, 107, 23, 26, 102, 99, 31,
34, 94, 91, 39, 42, 86, 83, 47,
79, 51, 54, 74, 71, 59, 62, 66,
63, 67, 70, 58, 55, 75, 78, 50,
82, 46, 43, 87, 90, 38, 35, 95,
98, 30, 27, 103, 106, 22, 19, 111,
15, 115, 118, 10, 7, 123, 126, 2,

Mois égyptiens : Phamenoth, Pharmuthi, Payni, Mesori, Thoth, Paophi, Athyr, Choïac.
Mois modernes : Mars, Avril, Juin, Août, Septembre, Octobre, Novembre, Décembre.

K, C , D, L, H, P, Q, M, I, J, V, F.

Table du Talisman

37, 78, 29, 70, 21, 62, 13, 54, 5,
6, 38, 79, 30, 71, 22, 63, 14, 46,
47, 7, 39, 80, 31, 72, 23, 55, 15,
16, 48, 8, 40, 81, 32, 64, 24, 56,
57, 17, 49, 9, 41, 73, 33, 65, 25,
26, 58, 18, 50, 1, 42, 74, 34, 66,
67, 27, 59, 10, 51, 2, 43, 75, 35,
36, 68, 19, 60, 11, 52, 3, 44,76,
77, 28, 69, 20, 61, 12, 53, 4, 45.

Le signe hiéroglyphique de Gabriel, Génie de la Lune, est une sphère coupée par deux croissants. Son Talisman, préservatif contre la mort dans les convulsions politiques, ou la ruine par suite d'ambition renversée, se compose d'un disque et d'un anneau d'argent.
Sur la première face du disque est gravé un croissant dans un pentagramme ou étoile à cinq rayons. La table du Talisman forme un carré de 81 cases, divisé en neuf bandes et enfermé dans l'étoile. Sur la deuxième face est gravée une coupe dans une étoile à six rayons, avec le nom de Gabriel en signes kabbalistiques.
L'anneau enchâsse un saphir de forme ovale ou prismatique, et sur lequel est gravé le nom de Gabriel.
La consécration du Talisman et de l'anneau a lieu le lundi, aux heures précédemment indiquées. On les expose à la fumée d'un parfum composé de santal blanc, camphre, aloès, ambre et semence de concombres pulvérisée. On doit brûler ce parfum sur un feu allumé avec des tiges d'armoise, de sélénotrope et de renoncule.
Conserver le Talisman dans un sachet de soie blanche. L'anneau se porte sur la poitrine, suspendu à un ruban de même soie.

Clef des Sceaux Planétaires


29 - 100 - 43 - 47 - 48 - 102 - 101 - 82 - 126 - 39 - 35 - 18
38 - 24 - 68 - 111 - 55 - 28 - 117 - 61 - 17 - 110 - 76 - 25 - 108.



Nombres onomantiques

Table de l'Orient

Hommes

Abel, 1. Agénor, 120. Albin, 37. Albéric, 49. Alcée, 84. Alcide, 72. Almire, 85. Anastase, 97. Ange, 36. Anselme, 24. Aristide, 14. Arsène, 26. Athanase, 107. Aubin, 95. Barnabé, 62. Bienvenu, 74. Césaire, 59. Césarien, 47. Chrétien, 110. Claudien, 122. Conrad, 11. Conradin, 15. Constantin, 27. Crescent, 106. Cyprien, 94. Delphin, 63. Déodat, 75. Dieudonné, 58, Dominique, 46. Edgar, 111. Edme, 123. Edward, 10. Élie, 4. Elphége, 117. Émeric, 40. Émilien, 52. Enguerrand, 81. Ephrem, 69. Eudes, 88. Eusèbe, 100. Eustache, 33. Évariste, 21. Fabrice, 5. Faron, 116. Faust, 41. Faustin, 53. Félicien, 80. Fernand, 68. Fidèle, 89. Firmin, 101. Florian, 32. Fortuné, 20. Francis, 18. Francisque, 30. Gaétan, 103. Gaspard, 91. Gaudence, 66. Geoffroy, 78. Gonzalve, 55. Hégésippe, 43. Horace, 114. Hubert, 126. Ignace, 7. Ildefonse, 19. Jérémie, 31. Joachim, 102. Juste, 90. Justin, 67. Juvénal, 79. Luc, 54. Ludovic, 42. Lyonel, 115. Magloire, 127. Manuel, 6. Marcel, 8. Marcelin, 125. Martin, 113. Mathurin, 44. Maximin, 56. Maximilien, 77. Médard, 65. Modeste, 92. Natalis, 104. Nathaniel, 112. Nestor, 17. Noël, 9. Numa, 124. Olivier, 124. Onésime, 45. Oscar, 57. Ovide, 76. Parfait, 64. Pascal, 93. Patrice, 105. Paulin, 28. Placide, 16. Polydore, 22. Prudent, 34. Raoul, 99. Raymond, 87. Roch, 70. Romain, 82. Rustique, 51. Samuel, 39. Savinien, 118. Scipion, 3. Séraphin, 23. Séverin, 35. Silvestre, 98. Siméon, 86. Sosthènes, 71. Stéphane, 83. Stéphen, 50. Théodose, 38. Théodule, 119. Théotime, 2. Tiburce, 12. Tony, 121. Toussaint, 109. Tristan, 48. Valère, 60. Victorien, 73. Vital, 61. William, 96. Yves, 108.

Femmes

Ada, 24. Adélie, 36. Aldegonde, 97. Alexina, 85. Alfrédie, 72. Alix, 84. Aloïse, 49. Amance, 37. Amatalide, 120. Ame, 1. Anatolie, 11. Ange, 122. Aphrodise, 110. Apollonie, 47. Ariane, 59. Armide, 74. Aspasie, 62. Astérie, 95. Aure, 107. Baptistine, 26. Basilie, 14. Béata, 10. Bénédictine, 123. Bérénice, 111. Bernardine, 46. Candide, 58. Carise, 75. Carite, 63. Cécilia, 94. Célie, 106. Célina, 27. Claudie, 15. Claudine, 21. Clorinde, 23. Cora, 100. Cordélia, 88. Corinne, 69. Cyprienne, 81. Délia, 52. Diana, 40. Dina, 117. Dosithée, 4. Douce, 20. Dyonise, 32. Edith, 101. Elfride, 89. Eloa, 68. Elsa, 80. Emélie, 53. Emmeline, 41. Ephise, 116. Ermelinde, 5. Ermengarde, 7. Erménilde, 126. Espérance, 114. Eusébie, 43. Eustolie, 55. Euthalie, 78. Ève, 66. Évangéline, 91. Évodie, 103. Fausta, 30. Félicia, 18. Félicienne, 6. Fidéline, 127. Fidès, 115. Flaminie, 42. Flavie, 54. Flavienne, 79. Florestine, 67. Floride, 90. Fortunée, 102. Gilberte, 31. Gisèle, 19. Gracieuse, 17. Guillelmine, 29. Herminie, 104. Huberte, 92. Indiana, 65. Irmine, 77. Jeannie, 56. Jéromée, 44. Lazarine, 113. Léa, 125. Lélia, 8. Lénore, 16. Léocadie, 28, Léonarde, 105. Lia, 93. Liliose, 64. Lisbeth, 76. Lisette, 57. Lucinde, 45. Lydie, 112. Marcelle, 124. Marcienne, 9. Mariette, 3. Maximilienne, 118. Nelly, 39. Nymphe, 51. Octavienne, 82. Odette, 70. Ophélie, 87. Othilde, 99. Palladie, 34. Rachel, 22. Sabine, 2. Saphira, 119. Séphora, 38. Sigismonde, 50. Sylvanie, 83. Simplicie, 71. Sophonie, 86. Spéranda, 98. Stella, 35. Thaïs, 23. Théodestie, 13. Théodora, 25. Théodosie, 108. Ulrique, 96. Velléda, 61. Véranda, 73. Vincentine, 60. Yolande, 48. Zaïda, 109. Zélia, 121. Zénaïde, 12.

Table du midi


Hommes

Achille, 11. Adolphe, 10. Adrien, 7. Aimé, 6. Albert, 3. Alexis, 2. Alfred, 24. Alphonse, 122. Amable, 123. Amand, 21. Ambroise, 20. Amédée, 126. Anatole, 127. André, 17. Antoine, 16. Antonin, 13. Armand, 36. Arsène, 110. Arthur, 111. Auguste, 33. Augustin, 32. Baptiste, 114. Barthélemi, 115. Basile, 29. Bénédict, 28. Benoît, 118. Benjamin, 119. Bernard, 25. Bernardin, 97. Blaise, 47. Bonaventure, 46. Callixte, 100. Camille, 101. Casimir, 43. Célestin, 42. César, 104. Charles, 105. Charlemagne, 39. Christian, 38. Christophe, 108. Claude, 85. Clément, 59. Constant, 58. Cyrille, 88. Daniel, 89. Denis, 55. Désiré, 54. Edmond, 92. Édouard, 93. Éloi, 51. Émile, 50. Emmanuel, 96. Ernest, 72. Étienne, 74. Eugène, 75. Félix, 69. Ferdinand, 68. Florent, 78. Florestan, 79. François, 65. Frédéric, 64. Fulgence, 82. Gabriel, 83. Gaston, 61. Georges, 84. Germain, 62. Gervais, 63. Godefroy, 81. Grégoire, 80. Guillaume, 66. Gustave, 67. Guy, 77. Hector, 76. Henri, 70. Hilaire, 71. Hippolyte, 73. Honoré, 49. Hyacinthe, 95. Isidore, 94. Jacques, 52. Jean, 53. Jean-Baptiste, 91. Jérôme, 90. Joseph, 56. Jules, 57. Justin, 87. Lambert, 86. Laurent, 60. Léon, 37. Léonce, 107. Léopold, 106. Louis, 40. Lucien, 41. Marc, 103. Mathieu, 102. Maurice, 44. Maxime, 45. Melchior, 99. Michel, 98. Narcisse, 48. Nathan, 120. Nicolas, 26. Octave, 27. Paul, 117. Philibert, 116. Philippe, 30. Pierre, 31. Prosper, 113. Quentin, 112. Raphaël, 34. Remi, 35. René, 109. Robert, 14. Rodolphe, 15. Roger, 18. Romuald, 19. Sébastien, 125. Silvain, 124. Simon, 22. Stanislas, 23, Théodore, 121. Théophile, 1. Thomas, 4. Valentin, 5. Victor, 8. Vincent, 9. Xavier, 12.

Femmes

Adélaïde, 1. Adèle, 4. Adolphine, 5. Adrienne, 8. Agathe, 9. Aglaé, 12. Agnès, 14. Aimée, 15. Albertine, 18. Alexandrine, 19. Alice, 125. Aline, 124. Alphonsine, 22. Amélie, 23. Anastasie, 121. Angéline, 120. Angélique, 26. Anne, 27. Annette, 117. Antoinette, 116. Apolline, 30. Armande, 31. Augustine, 113. Aurore, 112. Berthe, 34. Blanche, 35. Camille, 109. Caroline, 37. Catherine, 107. Cécile, 106. Célcstine, 40. Césarine, 41, christine, 103. Claire, 102. Clémence, 44. Clotilde, 45. Constance, 99. Cornélie, 98. Delphine, 48. Denise, 49. Désirée, 95. Dorothée, 94. églé, 52. Eléonore, 53. Elisa, 91. Elvire, 90. Emilie, 56. Ernestine, 57. Estelle, 87. Eudoxie, 86. Eugénie, 60. Eulalie, 84. Euphémie, 62. Euphrasie, 63. Euphronie, 81. Euphrosine, 80. Éveline, 66. Fanny, 67. Félicie, 77. Flore, 76. Florentine, 70. Françoise, 71. Gabrielle, 73. Geneviève, 72. Georgette, 74. Germaine, 75. Gertrude, 69. Gervaise, 68. Hélène, 78. Héloïse, 79. Henriette, 65. Hermance, 64. Hermione, 82. Hortense, 83. Irène, 61. Isabelle, 85. Isaure, 59. Jeanne, 58. Joséphine, 88. Julie, 89. Julienne, 55. Justine, 54. Laure, 92. Léonie, 93. Léontine, 51. Louise, 50. Luce, 96. Lucile, 97. Madeleine, 47. Marguerite, 46. Marie, 100. Marthe, 101. Martine, 43. Mathilde, 42. Mélanie, 104. Modeste, 105. Nathalie, 39. Noëmi, 38. Octavie, 108. Olga, 36. Olympe, 110. Pauline, 111. Pétronille, 33. Prudence, 32. Rosalie, 114. Rose, 115. Rosine, 29. Sébastienne, 28. Séraphine, 118. Sidonie, 119. Sylvie, 25. Sophie, 24. Sophronie, 122. Stéphanie, 123, Suzanne, 21. Thérèse, 20. Ursule, 126. Valentine, 127. Valérie, 17. Véronique, 16. Victoire, 13. Victoria, 11. Victorine, 10. Virginie, 7. Zélie, 6. Zénobie, 3. Zéphyrine, 2.

Table de l'Occident

Hommes
.
Adam, 19. Adelphe, 31. Adhémar, 102. Agricole, 90. Aignan, 67. Alexandre, 79. Allyre, 54. Amaury, 42. Anicet, 115. Annibal, 127. Anthime, 6. Archambaud, 8. Armand, 125. Aurèle, 113. Aurélien, 44. Balthazar, 56. Berthold, 77. Bruno, 65. Clair, 92. Colomban, 104. Corneille, 29. Cosme, 17. Cyr, 9. Darien, 124. Didier, 112, Déodore, 45. Dunstan, 57. Edelbert, 76. Egbert, 64. Elzéar, 93. Elme, 105, Émery, 28. Engelbert, 16. Ephèbe, 22. Épiphane, 34. Éric, 99. Eucher, 87. Évans, 70. Évremond, 82. Ferréol, 51. Flavien, 39. Fleury, 118. Foulques, 3. Frumence, 23. Fulcran, 35. Gérard, 98. Girard, 86. Gerbert, 71. Gilbert, 83. Gonthier, 50. Gontran, 38. Gratien, 119. Grimoald, 2. Guérin, 12. Hardouin, 121. Hennebert, 109. Henrique, 48. Herbert, 60. Hermann, 73. Hugues, 61. Hugo, 96. Imbert, 108. Isaac, 25. Jacob, 13. Lazare, 1. Martial, 120. Max, 37. Merri, 49. Moïse, 84. Mortimer, 72. Napoléon, 85. Népomucène, 97. Népotien, 36. Nérestan, 24. Nicaise, 14. Norbert, 26. Odilon, 107. Oger, 95. Orner, 62. Osmond, 74. Pacôme, 59. Patient, 47. Pérégrin, 110. Philarète, 122. Philéas, 11. Prétextat, 15. Protais, 27. Réginald, 106. Régnier, 94. Reynold, 63. Rembert, 74. Renaud, 58. Richard, 46. Roland, 111. Sabin, 123. Salvator, 10. Samson, 4. Saturnin, 117. Sebald, 40. Septime, 52. Servais, 81. Servan, 69. Sigismond, 88. Silvère, 100. Simplice, 33, Sulpice, 21. Symphorien, 5. Tanneguy, 116. Thaddée, 41. Théobald, 53. Théogène, 80. Thibaud, 68. Thierry, 89. Timon, 101. Tobie, 32. Tranquille, 20. Ubald, 18. Ulric, 30. Urbain, 103. Valère, 91. Valérien, 66. Venceslas, 78. Vulfran, 55. Wilfrid, 43. Zacharie, 114. Zéphyrin, 126.

Femmes

Adeline, 13. Albine, 25. Alexandra, 108. Alodie, 96. Amanda, 61. Amarante, 73. Ambroisine, 60. Anaïs, 48. Andrée, 109. Angèle, 121. Anna, 12. Antonie, 2. Antonin, 119. Artémise, 38. Athanasie, 50. Athénaïs, 83. Augusta, 71. Aurélie, 86. Azélie, 98. Baptista, 35. Bathilde, 23. Béatrice, 3. Bénédicte, 118. Benoîte, 39. Berengin, 51. Berthille, 82. Bibiane, 70. Blandine, 87. Calliste, 99. Charlotte, 34. Cécilie, 22. Céleste, 16. Céline, 28. Chloë, 105. Clara, 93. Clarisse, 64. Claudine, 76. Clémentine, 57. Cléopâtre, 45. Colombe, 112. Coralie, 124. Cyrienne, 9. Diane, 17. Dominique, 29. Edmée, 104. Élisabeth, 92. Élise, 65. Élodie, 77. Émerance, 56. Émilienne, 44. Emma, 113. Étiennette, 125. Eudoce, 8. Eustasie, 6. Évelina, 127. Évangelista, 115. Faustine. 42. Félicité, 54. Fernande, 79. Florence, 67. Florine, 90. Frédérique, 102. Georgine, 31. Grégorie, 19. Hermine, 7. Hersilie, 126. Honorée, 114. Hyacinthe, 43. Ida, 55. Irma, 78. Jacqueline, 66. Jenny, 91. Josepha, 103. Judith, 30. Julia, 18. Juliette, 20. Laetitia, 32. Laurence, 101. Laurentine, 89. Léonide, 68. Léonore, 80. Léopoldine, 53. Lise, 41. Louisa, 116. Lucie, 5. Ludivine, 21. Malvina, 33. Marceline, 100. Marcie, 88. Marianne, 69. Mathurine, 81. Maxime, 52. Micheline, 40. Michelle, 117. Monique, 4. Nicette, 10. Odile, 123. Olivia, 111. Olympie, 46. Opportune, 58. Pascaline, 75. Paula, 63. Pélagie, 94. Perpétue, 106. Philiberte, 27. Philippine, 15. Philomène, 11. Phrosine, 122. Placidie, 110. Pulchérie, 47. Regina, 59. Reine, 74. Renée, 62. Rosa, 95. Rosita, 107. Scolastique, 97. Solange, 14. Suzette, 36. Théodorine, 97. Uranie, 85. Wilhelmine, 72. Zéolide, 49. Zoé, 37.


Aphorismes de l'Horoscope

Érection de la figure astrologique

Le Zodiaque est une zone céleste qui coupe l'équateur de la terre en deux points opposés, qu'on appelle points équinoxiaux. La route du Soleil est au milieu et à égale distance des deux bords de cette zone, dans laquelle les autres planètes, ou astres errants, opèrent en même temps leurs évolutions. C'est dans ce cercle que circule éternellement l'âme de l'univers, pour produire, selon les lois divines, toutes les manifestations de la vie.
Les Égyptiens et les Chaldéens, premiers dépositaires des révélations de l'astrologie sacrée, divisaient le Zodiaque en douze parties, occupées chacune par une constellation qu'ils appelaient signe. Ces signes sont le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons. Ils prennent pour nombres ceux qui marquent leur ordre hiérarchique : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12, en commençant par le Bélier et finissant par les Poissons.
Les Planètes qui circulent dans le Zodiaque avec le Soleil sont Saturne, Jupiter, Mars, Vénus, Mercure, la Lune. Ces sept astres prennent des nombres selon la position qu'ils occupent sur les cercles astrologiques précédemment écrits.
Tous les corps lumineux, signes et planètes, sont animés par des intelligences, ou Génies, qui agissent isolément, ou combinent leurs sphères d'influence, pour produire le mouvement et la variété infinie des destinées. Il en est de même des étoiles fixes, ou formes célestes de 36 autres constellations qui, par leurs aspects, se lient avec les signes ou parties de signes du Zodiaque.
Par une deuxième et plus mystérieuse opération, le Magisme divise le Zodiaque en douze maisons ou espaces, dont chacune contient un des douze signes et reçoit les rayons des planètes, variables à l'infini, selon l'époque de nativité qui sert de base à l'Horoscope.
L'Horoscope est la synthèse des arcanes qui président à la naissance. Pour ériger cette figure kabbalistique à l'image du ciel, on trace d'abord deux cercles concentriques, représentant le Zodiaque. On divise cette circonférence en quatre parties égales, par une croix dont l'extrémité supérieure marque le midi, ou Sommet du ciel ; la traverse horizontale marque à gauche l'Orient, à droite l'Occident, et le pied marque le Fond du ciel, ou les limbes du destin. La maison I est placée à l'Orient, les onze autres s'échelonnent en descendant circulairement de gauche à droite, puis remontant de droite à gauche, de sorte que la maison IV se trouve au Fond du ciel, la maison VII à l'Occident, et la maison X au midi ou Sommet du ciel. Les maisons sont immobiles ; mais le signe du Bélier, marqué dans la maison I, n'occupe pas invariablement ce point cardinal du ciel. L'on y place le signe indiqué par la date de la naissance, et les autres signes s'échelonnent ensuite, dans leur ordre, en faisant le tour du cercle, ainsi qu'il a été dit ci-dessus.
Les douze maisons étant disposées sur le cercle, on trace, au centre de la figure, quatre triangles équilatéraux et concentriques dont les sommets correspondent aux maisons I, IV, VII et X.
Pour les mages, comme pour nous, la vie humaine avait quatre points cardinaux, l'enfance, la jeunesse, l'âge mûr et la vieillesse. Ils expliquaient les contingents de chacune de ces phases par l'un des triangles de l'Horoscope, qu'ils nommaient Trigones ou triplicités de l'Être.
L'homme, disaient-ils (et par homme ils entendaient les deux sexes), vit d'abord en lui-même comme individualité, c'est-à-dire qu'il naît, se nourrit, se développe physiquement comme tous les autres êtres, selon les lois qui lui sont propres. Sa constitution organique est donc naturellement exprimée par les signes astrologiques de l'Orient, sommet du premier trigone, maison I, ou Anatolie.

Figure 6

À mesure que l'enfant croît en force physique, sa nature morale commence à se manifester, et ses père et mère lui transmettent de bonne heure la première idée de Dieu, de qui émane sa vie ; et, comme tout ce qui existe vient de Dieu, et y retourne comme à son principe et à sa fin, le voyage de l'être à travers l'étendue de la vie comprend, par analogie, les changements de lieux terrestres que l'homme accomplira volontairement, ou subira par nécessité. La religion et les voyages sont donc exprimés par la maison IX, deuxième angle du premier trigone.
L'homme, après avoir constitué son être physique et moral, a pour destinée naturelle de transmettre sa vie à une postérité. Cette nouvelle condition de l'être est déterminée par les signes marqués dans la maison V, troisième angle du premier trigone.
Parvenu, à l'entier développement de son être, l'homme prend le rang et la place que lui assigne son destin dans la chaîne formée par les êtres de sa famille, de sa race et de sa nation. Il sera donc heureux ou malheureux, puissant ou faible, illustre ou obscur, élevé ou précipité, selon des lois occultes que révèlent les caractères des influences astrales. Ce nouvel état, cette condition sociale qui attend l'homme au sortir de la tutelle familiale, s'exprime par les arcanes de la maison X, midi ou Milieu du ciel, au sommet du deuxième trigone, significateur de la fortune.
La maison VI, deuxième angle du deuxième trigone, fait ensuite prévoir si cette fortune d'avenir placera l'homme au-dessus ou au-dessous de ses semblables, et s'il aura à lutter contre la force des autres êtres, ou contre les infirmités de sa propre nature.
La richesse matérielle, la simple aisance ou la pauvreté future se révèlent ensuite par les signes marqués dans la maison II, dernier angle du deuxième trigone.
La manifestation de cet avenir général se complète par les relations particulières de l'homme avec les êtres de son espèce. La première est la relation d'amour entre les sexes, et a pour but le mariage ; la seconde consiste dans les alliances d'intérêt, et, par analogie des contraires, elle comprend les discussions, les inimitiés déclarées. Ces révélations sont demandées aux arcanes de la maison VII, sommet du troisième trigone, fixé à l'Occident de l'Horoscope.
En dehors du nouveau foyer domestique créé par le mariage, les liens les plus directs de la vie rattachent l'homme à ses frères et autres proches parents ; cet ordre de relations et d'alliances est signifié par la maison III, deuxième angle du troisième trigone. Et comme cette maison fait face à la maison IX, elle notifie les petits changements de lieu, les voyages de peu de durée.
après les liens de consanguinité, les sentiments de l'homme sollicitent des amis ; sa fortune peut avoir besoin de protection ; sa position réclame parfois des bienfaiteurs. Ces sympathies et ces soutiens sont examinés dans la maison XI, dernier angle du troisième trigone.
Enfin, quelque prospère que puisse apparaître une destinée, toute vie a sa part inévitable d'épreuves à subir, soit comme douleurs, soit comme vicissitudes, luttes, contrariétés, déceptions, et même renversement de la plus haute fortune. En premier lieu, l'homme est influencé par le bien et le mal qui lui proviennent de ses générateurs. Cette étude se fait sur les signes de la maison IV, sommet du quatrième trigone, au Fond du ciel.
Les conspirations de la haine, les persécutions de toute sorte, la captivité, l'exil, s'annoncent par les significateurs de la maison XII, deuxième angle du quatrième trigone.
Puis s'ouvre la maison de la mort, VIII, terme suprême de l'existence terrestre et quatrième angle du quatrième trigone.

Le cercle autour duquel se rangent les maisons du ciel est divisé en deux moitiés égales, l'Ascendant et le Descendant.
  • L'Ascendant, ou moitié orientale, comprend les maisons III, II, I, XII, XI et X.
  • Le Descendant, ou moitié occidentale, les maisons IX, VIII, VII, VI, V, IV.
  • Ces deux régions de l'Horoscope sont marquées par les lignes qui dépassent le cercle extérieur.
  • Les maisons heureuses sont I, II, III, IV, V, VII, IX, X et XI.
  • Les maisons malheureuses sont VI, VIII et XII.
  • Les maisons sont en outre cardinales, I, IV, VII, et X, succédantes, II, V, VIII et XI, cadentes, III, VI, IX et XII.
Leurs principales signifiances se résument ainsi :
  • maison I, point cardinal de l'Orient, Horoscope, Ascendant du ciel : chances de vie du nouveau-né ; son tempérament.
  • maison II, succédant à la première, basse entrée de la vie ; biens matériels, gains de toute nature.
  • maison III, cadente de la première : frères et sœurs, cousins et alliés, proches parents ; petits voyages ; songes.
  • maison IV, point cardinal du Septentrion, Fond du ciel, limbes : aïeux et générations ; héritages patrimoniaux ; donations imprévues ; biens cachés ; premières souffrances de la vie.
  • maison V, succédant à la quatrième, lien de la bonne Fortune et du bon Génie : enfants ; neveux ; plaisirs de la vie ; emplois ; faveur d'autrui.
  • maison VI, cadente de la quatrième : tribulations ; maladies ; serviteurs ; sujets ou subalternes à titre quelconque ; captivités, injustices, fausses accusations à subir.
  • maison VII, point cardinal de l'Occident : mariages ; alliances d'intérêt ; contestations ; querelles ; ennemis déclarés.
  • maison VIII, succédant à la septième : chagrins ; mort naturelle ou violente ; héritages autres que le patrimoine ; biens imprévus.
  • maison IX, cadente de la septième : longs voyages sur terre ou sur mer ; piété ou impiété ; aptitude aux sciences ; sacerdoce ; manifestation de la justice providentielle.
  • maison X, point cardinal du midi, Sommet du ciel, apogée : hommes, dignités, gouvernement, magistrature, commandements ; professions ; ascension de la fortune.
  • maison XI, succédant à la dixième : amis, alliés, soutiens, bienfaiteurs ; faveur des puissants.
  • maison XII, cadente de la dixième : lieu de l'Infortune et du mauvais Génie, ennemis cachés ; persécutions, chagrins, trahisons, exil, captivité.
  
Études des signes du Zodiaque

  1. Le Bélier préside à la tête, aux yeux, aux narines, aux dents et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante de l'Horoscope, il présage que l'homme, par sa faute, abrégera la durée naturelle de sa vie. Si dans la première maison, il présage aux princes un règne heureux. En toute autre condition de la vie, il présage âme élevée, ferme volonté, fortune variable ; cœur généreux qui ne recueillera qu'ingratitude.
  2. Le Taureau préside au col et aux épaules, à la nuque, au gosier, à la voix et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, maladies occasionnées par l'excès des voluptés. Si dans la première maison, goût de l'agriculture, acquisition de bien, affections dévouées qui aideront puissamment la fortune.
  3. Les Gémeaux président aux bras, aux mains et à leurs maladies ; s'ils sont en la région ascendante, acquisition de biens par les travaux agricoles. Dans la première maison, intelligence inventrice, recherche de découvertes ; amour des sciences et en particulier des mathématiques ; aptitude au négoce ; économie dans l'usage des choses de la vie ; probité, esprit de justice.
  4. Le Cancer préside à la poitrine, aux poumons, aux mamelles, aux côtes, à la rate et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, acquisition de biens par héritages ou donations, mais aussi dans la première maison, esprit incisif, mœurs réglées, conduite austère.
  5. Le Lion préside à l'estomac, au cœur, au foie, au diaphragme et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, beaucoup d'ennemis. Si dans la première maison, âme élevée, esprit de justice, caractère inflexible.
  6. La Vierge préside à la rate, au ventre, aux intestins et à leurs maladies. Si elle est en la région ascendante, élévation à quelque dignité ou emploi qui procure de l'honneur. Infirmités précoces. Si dans la première maison, froide raison, esprit de justice, piété.
  7. La Balance préside à l'épine dorsale, aux reins et à leurs maladies. Si elle est en la région ascendante, vie agitée par de nombreuses vicissitudes. Si dans la première maison, esprit de justice, honnêteté, bonnes mœurs.
  8. Le Scorpion préside aux hanches, aux organes sexuels, aux parties voisines et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, l'homme ruinera sa santé par des excès. Si dans la première maison, esprit subtil, ruse, parole cauteleuse. Peu de bonheur dans la première partie de la vie, prospérité dans la seconde.
  9. Le Sagittaire préside aux cuisses, aux fémurs et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, esprit audacieux et heureuse fortune dans la profession des armes. Si dans la première maison, ingéniosité, probité.
  10. Le Capricorne préside aux genoux et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, vie active. Si dans la première maison, goûts destructeurs.
  11. Le Verseau préside aux jambes, aux tibias et à leurs maladies. S'il est en la région ascendante, économie poussée à l'excès et voisine de l'avarice. Si dans la première maison, aptitude aux arts, et succès obtenus par des œuvres remarquables.
  12. Les Poissons président aux talons, aux pieds et à leurs maladies. S'ils sont en la moitié ascendante de l'Horoscope, élévation. Si dans la première maison, esprit jaloux, enclin à croire au mal, variable dans ses affections.
Ces présages se combinent avec ceux des planètes et des étoiles fixes, selon le caractère des aspects célestes.

Les signes se groupent sous les diverses dénominations ci-après, dont la signification est exposée dans la Table des influences planétaires.
  • signes d'Air, ou correspondant à cet élément : Gémeaux, Balance et Verseau. Ces trois signes forment une trigonocratie gouvernée par Saturne en nativités diurnes, et par Mercure en nativités nocturnes.
  • signes Animaux : Bélier, Taureau, Lion, moitié postérieure du Sagittaire, Capricorne.
  • signes d'Automne : Balance, Scorpion, Sagittaire.
  • signes Bi-corporés, ou Communs, ou Doubles : Gémeaux, Vierge, Sagittaire, Poissons.
  • signes d'Eau, ou correspondant à cet élément : Cancer, Scorpion, Poissons. Ces trois signes forment une trigonocratie gouvernée par Mars.
  • signes d'Éloquence : Gémeaux, Vierge, Balance.
  • signes Équinoxiaux : Bélier, Balance.
  • signes d'Esprit supérieur, surtout en maison X : Capricorne et Verseau.
  • signes d'Été : Cancer, Lion, Vierge.
  • signes Féconds, c'est-à-dire le plus favorables à la procréation des enfants : Cancer, Scorpion, Poissons, surtout quand ils sont occupés par Jupiter, Vénus ou la Lune.
  • signes Moins Féconds : Bélier, Taureau, Balance, Sagittaire, Capricorne, Verseau, surtout quand ils sont occupés par le Soleil ou Mercure.
  • signes Féminins : Taureau, Cancer, Vierge, Scorpion, Capricorne et Poissons,
  • signes de Feu ou correspondant à cet élément : Bélier, Lion, Sagittaire. Ces trois signes forment une trigonocratie gouvernée par le Soleil en nativités diurnes, et par Jupiter en nativités nocturnes.
  • signes Fixes : Taureau, Lion, Scorpion, Verseau.
  • signes d'Hiver : Capricorne, Verseau, Poissons.
  • signes Humains : Gémeaux, Vierge, Balance, moitié antérieure du Sagittaire, Verseau.
  • signes Impérants ou Septentrionaux : Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion et Vierge.
  • signes Masculins : Bélier, Gémeaux, Lion, Balance, Sagittaire, Verseau.
  • signes Mobiles : Bélier, Cancer, Balance, Capricorne.
  • signes Oédients ou Méridionaux : Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons.
  • signes d'Opiniâtreté : Taureau.
  • signes des Passions sensuelles : Bélier, Taureau, Lion, Scorpion, Capricorne.
  • signes du Printemps : Bélier, Taureau, Gémeaux.
  • signes Dangereux : Gémeaux, Balance, Verseau, surtout quand les Gémeaux occupent les maisons I, X, VII ou IV.
  • signes de Religiosité : Taureau, Balance, Poissons.
  • signes Reptiles : Cancer, Scorpion, Poissons.
  • signes Royaux : Bélier, Lion, Sagittaire.
  • signes Solsticiaux : Cancer, Capricorne.
  • signes Stériles, c'est-à-dire contraires à la procréation des enfants : Gémeaux, Lion, Vierge, surtout quand ils sont occupés par Saturne ou Mars.
  • signes de Terre ou correspondant à cet élément : Taureau, Vierge, Capricorne. Ces trois signes forment une trigonocratie que gouvernent Vénus en nativités diurnes, et la Lune en nativités nocturnes.
  • signes Violents : Bélier, Taureau, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons.
Les puissances planétaires exercent leurs influences en raison des points du ciel qu'elles occupent au moment de la nativité, et en raison de leurs rayonnements ou aspects. Les Tables ci-devant dressées font connaître ces influences générales ; il reste à indiquer de quelle manière se déterminent les positions des planètes, et les divers caractères qui leur doivent être attribués.

Figure 11
La figure ci-contre présente, dans sa colonne de gauche, les hiéroglyphes du Zodiaque, et leurs nombres correspondants.
La colonne du milieu contient les hiéroglyphes des sept planètes, Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune, dont les nombres correspondants varient selon leurs positions sur les cercles astrologiques précédemment décrits.
La colonne de droite réunit six hiéroglyphes, dont les 4 premiers symbolisent les divers degrés de la bonne Fortune, et les autres, ceux de l'Infortune, dont l'explication se trouve plus loin.

Comme les signes du Zodiaque, les planètes président aux parties du corps humain.
  • Saturne aux dents, à la main gauche, à la rate, aux cartilages, aux os.
  • Jupiter, à la main droite, aux poumons, au foie, au diaphragme, aux flancs, aux muscles.
  • Mars, au fiel, aux reins, au sexe viril, au pied gauche.
  • Le Soleil, au cœur, aux artères, aux veines, au côté droit de l'homme.
  • Vénus, au gosier, aux mamelles, au ventre et au sexe féminin.
  • Mercure, aux bras, aux doigts, aux ligaments, aux nerfs, aux cuisses.
  • La Lune, à l'estomac, aux membranes, aux intestins, à la matrice, au côté gauche de la femme.
La tête étant la partie la plus noble de l'être humain, les sept planètes se la partagent ainsi : le Soleil gouverne le front ; la Lune le cerveau ; Jupiter l'œil droit ; Saturne l'œil gauche ; Mars la narine droite ; Vénus la narine gauche ; Mercure la langue.

Voici comment les influences planétaires se distribuent les douze signes du Zodiaque, selon les lois occultes révélées par la tradition d'Hermès-Thoth.
  • Saturne est en chute dans le Bélier. En exil dans le Cancer et le Lion. En exaltation dans le 20e degré de la Balance. En maison nocturne dans le Capricorne. En maison diurne et sur son trône dans le Verseau. En joie dans les Poissons et la XIIe maison de l'Horoscope.
  • Jupiter est en exil dans les Gémeaux. En exaltation dans le 15e degré du Cancer. En exil dans la Vierge. En maison diurne et sur son trône dans le Sagittaire. En chute dans le Capricorne. En joie dans le Verseau, et dans la XIe maison de l'Horoscope. En maison nocturne dans les Poissons.
  • Mars est en maison nocturne dans le Bélier. En exil dans le Taureau. En chute dans le Cancer. En joie dans la Vierge, et dans la VIe maison de l'Horoscope. En exil dans la Balance. En maison diurne et sur son trône dans le Scorpion. En exaltation dans le 28e degré du Capricorne.
  • Le Soleil est en exaltation dans le 19e degré du Bélier. En maison diurne, nocturne et sur son trône dans le Lion. En chute dans la Balance. En joie dans le Sagittaire, et dans la IX maison de l'Horoscope. En exil dans le Verseau.
  • Vénus est en exil dans le Bélier. En maison diurne et sur son trône dans le Taureau. En joie dans le Lion et la Ve maison de l'Horoscope. En chute dans la Vierge. En maison nocturne dans la Balance. En exil dans le Scorpion. En exaltation dans le 27e degré des Poissons.
  • Mercure est en joie dans le Bélier. En maison nocturne dans les Gémeaux. En maison diurne, sur son trône, et en exaltation (15e degré) dans la Vierge. En exil dans le Sagittaire. En chute dans les Poissons.
  • La Lune est en exaltation dans le 3e degré du Taureau. En maison diurne, maison nocturne, et sur son trône, dans le Cancer. En chute dans le Scorpion. En exil dans le Capricorne. En joie dans la IIIe maison de l'Horoscope.
Le Verseau et le Capricorne, maisons de Saturne, sont en opposition avec le Lion, maison du Soleil, et le Cancer, maison de la Lune. Le Sagittaire et les Poissons, maisons de Jupiter, sont en aspect trigone avec les maisons du Soleil et de la Lune. Le Scorpion et le Bélier, maisons de Mars, sont en quadrature avec les maisons du Soleil et de la Lune. Le Taureau et la Balance, maison de Vénus, sont en aspect sextile avec les maisons du Soleil et de la Lune. La Vierge et les Gémeaux, maisons de Mercure, sont en aspect dodectile avec les maisons du Soleil et de la Lune.
Les signes du Zodiaque opposés aux signes où les planètes ont leur maison diurne ou nocturne, sont les lieux d'exil de ces planètes. Le lieu de chute des planètes est le signe opposé à leur lieu d'exaltation. L'exil, la chute et l'opposition sont des aspects plus ou moins redoutables. Ils diminuent ou effacent l'influence des planètes bénéfiques, et accroissent celles des planètes maléfiques.
Cette division du Zodiaque attribué comme domaine aux influences des planètes, ou pour parler plus exactement, aux Génies qui ont pour foyer de rayonnement ces astres mobiles, est de la plus haute antiquité. C'est en raison de ces positions que les planètes sont dites en dignité ou en débilité, proportionnellement à la signifiance combinée des signes du Zodiaque et des maisons de l'Horoscope.

Une planète est généralement fortunée, c'est-à-dire présage des effets plus ou moins favorables à l'avenir, lorsqu'elle se trouve dans une ou plusieurs des positions sidérales ci-après énumérées. Dans les maisons cardinales, ou succédantes, de l'Horoscope. En bon aspect ou au moins en réception de Jupiter ou de Vénus. En conjonction avec le Soleil. En bon aspect du Soleil, de la Lune ou de Mercure fortunés. En conjonction avec une étoile fixe favorable. Dans sa maison zodiacale ou son exaltation. Dans sa triplicité et son terme (tout ensemble). En sa maison de joie. En ses dignités essentielles ou accidentelles. En exil, si elle y est en réception. étant septentrionale, surtout en l'Ascendant. étant orientale (Saturne, Jupiter, Mars). étant occidentale (Vénus, Mercure). étant en maison ou terme des planètes favorables. En signe et degré masculin du Zodiaque, si elle est masculine. En signe et degré féminin, si elle est féminine. Les planètes masculines sont Saturne, Jupiter, Mars et le Soleil. Les planètes féminines sont Vénus et la Lune. Les degrés masculins des signes sont ceux qui portent les nombres impairs : 1, 3, 5, 7, 9, etc. Les degrés féminins sont ceux qui portent les nombres pairs. La Lune est particulièrement fortunée pendant sa phase de croissance, ou quand elle est en aspect trigone avec le Soleil.

Une planète est généralement infortunée, c'est-à-dire présage des effets plus ou moins défavorables à l'avenir du consultant, quand elle se trouve dans une ou plusieurs des positions sidérales ci-après énumérées. En conjonction avec une étoile fixe de violente nature. En exil sans réception, ou en chute. En maison cadente. En chemin brûlé, c'est-à-dire du 19e degré de la Balance au 3e du Scorpion. étant occidentale (Saturne, Jupiter, Mars). étant orientale (Vénus, Mercure). En mauvais aspect avec le Soleil. N'ayant d'aspect avec aucune autre planète. En opposition avec le maître de la maison qu'elle occupe. étant assiégée, c'est-à-dire entre deux planète maléfiques. étant au 12e degré de sa maison diurne. En signe et degré féminin, si elle est masculine. En signe et degré masculin, si elle est féminine. La Lune est particulièrement infortunée pendant sa phase décroissante, ou dans la maison VIII sans dignité, ou au 29e degré d'un signe quelconque.
Les planètes infortunées au-dessus de l'horizon astrologique, c'est-à-dire au-dessus de la ligne qui s'étend de l'Orient à l'Occident menacent de maladie du côté droit des membres et des organes. Si elles sont au-dessous de l'horizon, ce présage menace le côté gauche.

On appelle maître de la génération la planète qui, en raison de sa position dans les régions supérieures de l'Horoscope, et en raison des rayons qu'elle projette à travers le cercle astrologique, exerce une influence préjudicielle sur la série des futurs contingents.

Exemple : En l'Horoscope ci-après, Saturne occupant la Xe maison ou Milieu du ciel, apogée de l'avenir, et projetant ses rayons sur les IIe, IIIe et Ve maisons, est le maître de la génération ; et comme il se trouve en signe dangereux (les Gémeaux), ce premier aperçu révèle déjà que la destinée ne sera pas heureuse.
 
Figure 12
 
On appelle maître de la maison la planète qui a son trône dans un signe quelconque du Zodiaque, soit qu'elle occupe, soit qu'elle n'occupe point la maison de l'Horoscope en laquelle se trouve cette constellation au moment de la naissance.

Exemple : Mercure a pour trône le signe de la Vierge, et en l'Horoscope précité, ce signe se trouve avec Mercure dans la première maison. Par conséquent, l'on dit : Le maître de la première maison étant en sa propre maison, présage longue vie et santé, fortune acquise ou agrandie. Mais on sait déjà que cette heureuse face de l'avenir est assombrie par l'influence préjudicielle de Saturne.

Exemple. : Vénus a pour trône le signe du Taureau. En l'Horoscope précité, ce signe se trouve dans la IXe maison, tandis que Vénus est dans la première maison. Par conséquent il faut dire : le maître de la IXe maison, étant dans la première, présage plusieurs voyages, et comme Vénus est en chute dans le signe de la Vierge, ce mauvais aspect céleste, accentué par l'influence dangereuse du maître de la génération (Saturne), fait présager que les voyages ne conduiront pas au bonheur.


Lorsque deux ou plusieurs planètes se rencontrent dans une même maison, on appelle maître planétaire celle qui trône dans le signe occupant cette maison.

Exemple : En l'Horoscope précité, Mercure et Vénus se rencontrant dans la première maison, Mercure est maître planétaire, parce qu'il a son trône dans la Vierge.

On appelle maître du signe la planète qui se trouve sur son trône dans ce signe, quelle que soit la maison occupée par le signe.

On appelle Significateur la planète qui, en raison de sa maîtrise ou du point de l'Horoscope où elle se trouve placée, révèle un présage spécial.

Exemple : Le Soleil, la Lune, Saturne et Mars, occupant les 4 angles de l'Horoscope, c'est-à-dire les première, IVe, VIIe et Xe maisons, ou au moins trois de ces maisons, présagent horrible mort. Le présage est encore plus accentué si ces quatre planètes se partagent les signes des Gémeaux, du Verseau et des Poissons. Or, en l'Horoscope précité, le Soleil et Saturne sont en conjonction dans les Gémeaux, mais occupe le signe des Poissons, et la Lune celui du Verseau. Il y a donc présage imminent de mort cruelle et la personne ainsi menacée risque d'être massacrée.


Dignités et Débilités des planètes

Dignités essentielles

La planète en sa maison ou en réception, possède 5 dignités. En exaltation, 4 dignités. En sa triplicité, 3 dignités. En ses termes, 2 dignités. En décanat, 1 dignité. Toute planète est dite en réception, malgré sa position d'exil, si elle reçoit aspect d'une planète qui possède au moins 4 dignités. Toutefois, Jupiter et Vénus sont toujours fortunés en réception.

Dignités accidentelles

La planète en maison I ou X, possède 5 dignités. En maison IV, VII, XI, 4 dignités. En maisons II et V, 3 dignités. En maison IX, 2 dignités. En maison III, 1 dignité. Saturne oriental, 2 dignités. Jupiter oriental, 2 dignités. Vénus occidentale, 2 dignités. Mercure occidental, 2 dignités. Mars oriental, 2 dignités. La planète en conjonction avec Jupiter ou Vénus, 5 dignités. En aspect trigone avec Jupiter ou Vénus, 4 dignités. En aspect sextile avec Jupiter ou Vénus, 4 dignités. En conjonction, ou à cinq degrés de distance du cœur du Lion, 6 dignités. En conjonction, ou à 5 degrés de l'épi de la Vierge, 5 dignités.

Débilités essentielles

La planète en exil subit 5 débilités. En chute, 4 débilités.

Débilités accidentelles

La planète en maison XII, si elle n'y est en joie, subit 5 débilités. En maison VI ou VIII, 4 débilités. Saturne occidental, 2 débilités. Jupiter occidental, 2 débilités. Mars occidental, 2 débilités. Vénus orientale, 2 débilités. Mercure oriental, 2 débilités. La planète entre deux planètes malfaisantes, 5 débilités. En opposition avec Saturne ou Mars, 4 débilités. En conjonction, ou à 5 degrés de la tête de Méduse, 5 débilités. En quadrature avec Saturne ou Mars, 3 débilités.

Toute planète, bienfaisante ou malfaisante, qui réunit, dans un signe du Zodiaque, deux de ces trois puissances : domicile, exaltation et trigonocratie, exerce, dans certains degrés de ce signe, une influence supérieure à celle des autres planètes qui peuvent s'y rencontrer. Ces degrés de signe sont appelés Termes planétaires.
Par exception, l'influence des planètes malfaisantes est adoucie dans la première décade du Cancer et du Lion, domiciles des grands agents de la lumière.
Si les planètes malfaisantes ne possèdent dans un signe qu'une seule des puissances ci-dessus énoncées, leur influence supérieure n'agit que sur la fin du signe.

Voici les degrés-termes de chacun des douze signes, avec les planètes correspondantes :

Degrés du Bélier.
4, Saturne ; 5, Mars ; 6, Jupiter ; 7, Mercure ; 8, Vénus ; 14, Vénus ; 21, Mercure ; 26, Mars ; 30, Saturne.

Degrés du Taureau.

4, Mars et Saturne ; 7, Jupiter et Mercure ; 8, Vénus ; 15, Mercure ; 22, Jupiter ; 26, Saturne ; 30, Mars.

Degrés des Gémeaux.

4, Saturne ; S, Mars ; 7, Jupiter, Vénus et Mercure ; 14, Jupiter ; 21, Vénus ; 25, Saturne ; 30, Mars.

Degrés du Cancer.
3, Saturne ; 6, Mars ; 7, Jupiter, Vénus et Mercure ; 13, Jupiter ; 20, Mercure ; 27, Vénus ; 30, Saturne.

Degrés du Lion.
3, Mars ; 6, Saturne, Jupiter, Vénus ; 7, Mercure ; 13, Mercure ; 19, Vénus ; 25, Jupiter ; 30, Mars.

Degrés de la Vierge.

5, Jupiter ; 6, Saturne, Mars et Vénus ; 7, Mercure ; 13, Vénus ; 18, Jupiter ; 24, Saturne ; 30, Mars.

Degrés de la Balance.

5, Vénus et Mercure ; 6, Saturne et Mars ; 8, Jupiter ; h, Vénus ; 19, Jupiter ; 24, Mercure ; 30, Mars.

Degrés du Scorpion.
3, Saturne ; 6, Mars et Mercure ; 7, Vénus ; 8, Jupiter ; 14, Jupiter ; 21, Vénus ; 27, Vénus ; 30, Saturne.

Degrés du Sagittaire.

5, Mars et Mercure ; 6, Saturne et Vénus ; 8, Jupiter ; 14, Vénus ; 19, Mercure ; 25, Saturne ; 30, Mars.

Degrés du Capricorne.
5, Saturne ; 6, Mars, Vénus et Mercure ; 7, Jupiter ; 12, Mercure ; 19, Jupiter ; 25, Mars ; 30, Saturne.

Degrés du Verseau.
5, Mars et Jupiter ; 6, Saturne et Mercure ; 8, Vénus ; 12, Mercure ; 20, Vénus ; 25, Jupiter ; 30, Mars.

Degrés des Poissons.
4, Saturne ; 6, Jupiter, Mars et Mercure ; 8, Vénus ; 14, Jupiter ; 20, Vénus ; 26, Mars ; 30, Saturne.


Études des maisons solaires
 
Première maison

Le jour de la Nativité étant donné, examinez la somme de force ou de faiblesse des influences planétaires. La planète principale, c'est-à-dire dominant la nativité, est-elle en ses dignités essentielles, ou en exil, ou en chute ? Est-elle dans une maison cardinale, succédante, ou cadente ? Est-elle orientale, ou occidentale ? Dans le premier cas, Elle est plus puissante que dans le second. Est-elle, par sa propre essence, favorable, ou contraire au bonheur futur du consultant ?

Si les sommes de force ou de faiblesse se balancent, les planètes ainsi calculées ont une médiocre influence. Si une planète possède deux ou trois de ses dignités, elle est dite fortunée. Dans le cas contraire, elle est dite infortunée.
Si la planète est dans une maison heureuse, si elle est orientale (parmi les supérieures), ou occidentale (parmi les inférieures), son influence est forte. Dans le cas contraire, son influence est faible.

Examinez l'état physique, moral et social du père et de la mère de l'enfant dont vous voulez ériger l'Horoscope ; car comme le fruit dépend de l'arbre, ainsi l'enfant dépend, dans une certaine mesure, de ce que sont ses parents. Voyez si le significateur de la vie est heureux ; voyez, en opposition, le significateur de la mort. Si le maître de l'Horoscope, c'est-à-dire la planète qui préside à la nativité, possède un mouvement rapide, ce signe présage longue vie à l'enfant. Si son mouvement est tardif, courte vie.
Le Soleil gouverne la puissance vitale et les esprits animaux. La Lune gouverne les humeurs. S'il y a plusieurs planètes dans les maisons VI, VIII ou XII, et si le maître de l'Horoscope n'est point en bon aspect avec elles, ou avec le Soleil et la Lune, ou avec la maison de la nativité, ce signe présage courte vie. Si le Soleil et la Lune sont fortunés, longue vie. C'est le contraire s'ils sont infortunés.
Si plusieurs planètes sont en conjonction dans l'Ascendant, courte vie. Même présage, si les planètes malfaisantes occupent l'Ascendant. Les planètes heureusement situées dans les maisons I, VII, IX, X et XI, prolongent la vie que d'autres signes menaçaient d'abréger. Le Soleil et la Lune heureusement disposés dans les maisons I et X, présagent longue vie.

Examinez la constellation horoscopante, et la planète qui domine en ce lieu du ciel au moment de la nativité. Cette planète se nomme le maître de la génération. Considérez aussi le maître de l'heure planétaire, au moment de la nativité. Si le Soleil, la Lune, le maître de la génération, Jupiter et Vénus sont tous, ou en majeure partie, infortunés, ce signe présage que le nouveau-né sera difficilement fortifié. Le signe contraire, force et santé.

Examinez l'influence du Soleil et de la Lune, au moment de la nativité, pour étudier le tempérament du nouveau-né. La maison I indique l'influence du Soleil. Depuis sa conjonction avec le Soleil jusqu'à sa quadrature, la Lune donne le chaud et l'humide. Depuis sa quadrature jusqu'à son opposition, elle donne le chaud et le sec. Depuis son opposition jusqu'à sa deuxième quadrature, elle donne le froid et le sec. Depuis sa deuxième quadrature jusqu'à sa conjonction, elle donne le froid et l'humide.

Examinez l'étoile fixe qui occupe la première maison au moment de la nativité.

Le signe sous lequel la nativité s'accomplit donne quelques présages du caractère futur. Ainsi, par exemple, les signes humains présagent douceur. Les signes animaux, rudesse. Les signes cardinaux, inconstance. Les signes fixes, fermeté. Les signes septentrionaux, fortitude. Les signes méridionaux, pusillanimité. Les signes masculins, esprit viril. Les signes bi-corporés, ruse.

Le trigone formé par les signes de Feu, présage caractère dont la colère s'éteint vite, mais dont la vengeance est le premier mouvement. Le trigone formé par les signe de Terre, caractère lent à s'irriter, mais dont la colère, une fois allumée, ne s'apaisera pas de longtemps. Le trigone formé par les signes d'Air, caractère facilement irritable, mais prompt à se calmer. Le trigone formé par les signes d'Eau, caractère d'une lenteur extrême à s'émouvoir.

Parmi les étoiles fixes, la tête de Méduse, dans le degré 21 du Taureau, au moment de la nativité, présage penchant à la cruauté. Les Pléiades, dans le degré 24 du Taureau, inclination aux plaisirs sensuels.

Plusieurs planètes dans le trigone formé par les signes d'Air, force d'esprit. Mercure et la Lune, bien ou mal placés et en aspect, sont toujours significateurs de puissant esprit. La Lune croissante, bien placée, et voisine de son opposition avec le Soleil, supériorité d'esprit.

Les indications qui précèdent se modifient selon les révélations supérieures qui résultent de l'examen des influences planétaires.

Si une étoile fixe, de première ou de deuxième grandeur, est en conjonction avec le luminaire temporel, Soleil ou Lune, dans les maisons I, IV, VII et X, elle présage, pour un enfant né dans l'obscurité, élévation qui dépassera toute espérance. Si l'enfant est de race princière, avènement.

Deuxième maison

Trois ou plusieurs planètes en possession de leurs dignités essentielles, se trouvant dans la maison II présagent une excellente fortune, et des succès considérables dans les entreprises. Même présage si le Soleil et la Lune sont heureusement placés dans les maisons I, II, V, X et XI. Même présage si Jupiter et Vénus se conjoignent heureusement dans les maisons I, II et X. Même présage si le maître de l'Horoscope et le maître de la Génération sont heureusement placés. Même présage si des étoiles fixes de la première grandeur, telles que Régulus, l'épi de la Vierge, Sirius, l'œil du Taureau, etc. Occupent une des maisons cardinales. Les signes contraires aux indications qui précèdent annoncent l'opposé.

Si les planètes ou étoiles susdites, possédant leurs dignités essentielles, sont placées dans les régions inférieures du ciel, elles présagent médiocrité de fortune. Il en est de même si ces planètes ou étoiles fixes sont placées dans les régions supérieures du ciel, sans y posséder leurs dignités essentielles.

Si la constellation qui occupe la maison II est une des maisons de Jupiter, ce signe présage acquisition de biens. Si Jupiter ne figure point dans l'Horoscope, douteuse fortune ; à moins que le Talisman du Soleil ou de Mars n'en tienne lieu.

Les étoiles fixes et royales, jointes aux planètes, comme, par exemple, Arcturus. à Jupiter, présagent acquisitions. de biens considérables.

Si Saturne est fortuné dans la maison IV, il présage richesses métalliques ou agricoles. Les planètes qui présagent élévation, dignités, honneurs, signifient la fortune d'argent qui leur correspond. Si elles sont puissamment influentes, présagent richesses. Si faiblement influentes, présagent pertes. Si médiocrement influentes, présages flottants. Saturne exprime richesse en terres. Jupiter, présage fortune d'église. Mars, présage fortune guerrière. Le Soleil, présage fortune de dignités. Mercure, présage fortune acquise par le travail de l'intelligence, par les sciences, les arts et le commerce. Vénus, présage fortune provenant des femmes. La Lune présage fortune mobilière. Ces diverses signifiances se complètent ou se modifient selon les autres révélations fournies par l'Horoscope.

Les signes de Feu présagent fortune acquise par les procès, les violences, les rapines, les conquêtes, ou par les professions qui emploient le feu. Les signes d'Eau présagent fortune acquise par navigation, voyages ou trafic d'outremer, et par les professions qui emploient l'eau. Les signes de Terre présagent fortune acquise par héritage, donations de terre, ou par les travaux terrestres, tels que culture, édification. Les signes d'Air, présagent fortune acquise par présents, donations d'argent, ou exploitation de moulins.

Les étoiles fixes de la nature de Saturne présagent les biens qui proviennent de la terre. Les étoiles de la nature de Jupiter présagent biens acquis dans la gestion d'emplois publics. Les étoiles de la nature de Mars, présagent biens acquis par guerre ou par procès. Les étoiles de la nature de Vénus présagent biens provenant des femmes. Les étoiles de la nature de Mercure présagent biens acquis par le commerce, ou les œuvres de l'esprit. Les étoiles de la nature de la Lune présagent biens acquis par voyages.

Les planètes bienfaisantes, situées dans des signes favorables et en bon aspect, présagent fortune légitimement acquise. Le signe contraire exprime l'opposé.

S'il n'existe aucune planète dans la maison II, prenez pour significateur de la fortune la planète la plus puissante de la maison X.

Si les significateurs s'unissent dans le premier quart de l'Horoscope, ce signe présage augmentation de biens dans la jeunesse. Si dans le deuxième quart, présage augmentation de biens dans l'âge viril. Si dans le troisième quart, présage augmentation de biens dans la vieillesse. Si dans le quatrième quart, augmentation de biens si tardive que la mort survenant ne permettra pas d'en jouir. Si les significateurs sont épars dans l'Horoscope, la Fortune répondra, à toute époque de la vie, aux efforts du consultant.

Jupiter, symbole de la Fortune majeure, placé dans la maison II, présage acquisition de grands biens. Saturne en conjonction avec l'épi de la Vierge, au degré 18 de la Balance, présage perte de biens. Le Soleil et la Lune mal disposés présage grand obstacle à la réalisation de la fortune. Le Soleil dans la maison I présage affranchissement de la pauvreté. Le Soleil dans le Verseau, présage perte d'emplois. Jupiter mal disposé, stérilise les démarches faites pour obtenir la faveur des grands. Saturne, Mars et le Soleil en la maison II, s'ils n'y possèdent pas quatre dignités essentielles, ou s'ils ne sont en réception, présagent perte ou dissipation de biens, ou vains efforts pour acquérir et conserver.

Si le maître de la maison I est infortuné dans la II, il présage prodigalité ruineuse. Si tous les significateurs des biens sont infortunés, l'enfant est menacé de toutes les angoisses de la pauvreté. Jupiter et Vénus en la maison II promettent toujours quelque bien. Même présage si Vénus est en la maison V. Le Soleil, en maison IX, présage fortune dans la carrière du sacerdoce. Mars, bien placé en maison VI, fortune acquise en exerçant l'art de guérir.

Troisième maison

Les planètes qui expriment la fécondité sont Jupiter et Vénus. Les planètes stériles sont Saturne et Mars. Le Soleil est peu fécond ; la Lune l'est davantage. Mercure est neutre.

Les constellations qui expriment la fécondité sont le Taureau, le Cancer, le Scorpion, le Sagittaire et les Poissons. Les constellations stériles sont le Bélier, les Gémeaux, le Lion, la Vierge. Leur fécondité ou leur stérilité s'apprécient en raison des planètes qui peuvent s'y trouver en maison ou en exaltation : si tous les significateurs, ou la plupart, expriment la fécondité, cet aspect présage beaucoup de frères ou de sœurs. Les planètes masculines présagent des frères ; les planètes féminines des sœurs. Le maître de l'Horoscope et le maître de la maison III, conjoints, ou en aspect trigone ou sextil, présagent concorde entre frères, et mutuel appui qu'ils se prêteront. S'ils sont en mauvais aspect, ou ne se regardent point, le présage est contraire.

Quatrième maison

Les qualités des enfants peuvent être présagées par l'Horoscope des parents.

Les significateurs du père et du patrimoine sont :
  1. la quatrième maison et son maître ;
  2. le Soleil en nativité diurne, Saturne en nativité nocturne ;
  3. les planètes qui occupent la quatrième maison.
Si la totalité ou la pluralité des significateurs est en possession de dignités, en bons lieux du ciel avec Jupiter et Vénus fortunés (soit par conjonction, soit par aspect sextil ou trigone), cette disposition présage fortune et longévité du père après la naissance de l'enfant. Une disposition contraire présage des effets opposés.

Les significateurs de la mère sont :
  1. la dixième maison et son maître ;
  2. les planètes féminines, Vénus en nativité diurne, la Lune en nativité nocturne ; mais surtout la Lune.
  3. les planètes de la dixième maison ;
  4. les dominateurs de ces lieux.
Les présages se tirent selon ce qui a été dit ci-dessus pour le père.

Si le Soleil et Vénus en nativité diurne, Saturne et la Lune en nativité nocturne, sont en bon aspect ou en conjonction, cette disposition présage concorde entre les parents. Le contraire présage l'opposé. Le père et la mère sont avec leur enfant dans les rapports d'affection que dénote l'irradiation du significateur de père ou de mère sur la première maison.

Le Soleil en conjonction avec Jupiter ou Vénus en nativité diurne, Saturne et la Lune en conjonction avec Jupiter ou Vénus en nativité nocturne, ou se trouvant en bon aspect, présagent patrimoine et acquisition de bien. Si Mars est en mauvais aspect avec le Soleil, Saturne ou la Lune, cette disposition présage dissipation de bien, détresse et ruine.

Cinquième maison

Pour prévoir s'il naîtra des enfants, il faut observer la nature des planètes et des signes du Zodiaque dans les maisons I, V et XI. Si les astres féconds sont en majorité, c'est un présage de mariage fécond ; si les influences sont stériles, le mariage sera privé de fruits. S'il n'y a point de planètes dans les maisons susdites, il faut chercher le maître de la cinquième maison.

Une planète féconde, en signe fécond, surtout dans la cinquième maison, présage puissamment la fécondité du mariage. Stérile en signe stérile, elle affaiblit extrêmement le présage. Féconde en signe stérile, elle présage médiocre fécondité. Stérile en signe fécond, elle est sans notable influence. S'il y a un significateur dans la maison V, et un autre dans la maison XI, celui de la maison V prédomine. Une planète stérile occupant la maison V, et une féconde la maison XI, le mariage ne sera pas entièrement infécond. Plus il y a de planètes ou de rayons planétaires dans des signes féconds, plus il y aura d'enfants.

La disposition contraire donne un présage opposé. Les significateurs, dans les signes bi-corporés, multiplient les enfants, si ce présage n'est pas infirmé par un rayonnement planétaire défavorable.

Saturne, Jupiter, Mars et le Soleil, dans des signes, maisons et degrés correspondant au sexe masculin, présagent procréation d'enfants mâles. Vénus et la Lune, en signes, maisons et degrés correspondant au sexe féminin, présagent des filles.

Si le maître de l'Horoscope est en conjonction avec le maître de la maison VII, il présage des enfants légitimes, car le premier signifie le consultant, et le second signifie l'épouse. Si le maître de l'Horoscope est en conjonction avec le maître de la maison VI, il présage des bâtards. Même présage, si les significateurs de la procréation sont très éloignés du Soleil et de la Lune.

Jupiter ou le maître de la maison V, à l'Orient du Soleil, présagent des enfants dans la jeunesse ; s'ils sont à l'Occident, présagent dans l'âge mûr ; s'ils sont en maison III, VIII ou IX, présagent dans le milieu de la vie ; s'ils sont dans les maisons IV ou VII, dans la vieillesse.

Si la totalité, ou la pluralité des significateurs d'enfants se présente en conjonction ou en aspects favorables, c'est un présage de bonne Fortune pour les enfants à naître. La disposition contraire présage l'opposé.

Si le maître de la maison I est en bon aspect avec le maître de la maison V, il y aura mutuelle affection entre les pères et les enfants, et entre les enfants.

Si es significateurs d'enfants sont frappés de rayons maléfiques, ou s'ils sont en état de débilité, cette disposition en l'Horoscope présage courte vie des enfants.

Pour faire cette étude avec fruit, il faut comparer l'Horoscope des deux époux.

Sixième maison

Les significateurs de la santé sont :
  1. l'Horoscope et son maître :
  2. le Soleil et la Lune :
  3. la sixième maison et son maître ;
  4. les planètes occupant la sixième maison ;
  5. la septième maison et son maître ;
  6. la plus puissante planète de l'Horoscope.
Si les significateurs sont en possession de dignités, cette disposition présage bonne santé. Même présage si la maison I est occupé par le trône d'une planète bienfaisante sans rayons maléfiques, et si le maître de cette maison est en bon lieu du ciel. Mème présage si la Lune est bien située, et si les planètes des maisons VII, VIII et XII sont favorables. Si la maison VI n'est en aucun rapport avec la maison I, la santé est menacée.

Si des planètes infortunées occupent la maison I, et si la Fortune est dans la maison VII, maladies incurables. Même présage, si des planètes infortunées sont en conjonction avec le Soleil ou la Lune. Si la planète qui présage maladie ou infirmités est constituée en première maison, son présage s'applique au commencement de la vie ; si elle est au Milieu du ciel, son présage s'applique au milieu de la vie ; si elle est en l'angle occidental, son présage s'applique à la vieillesse ; si elle est au Fond du ciel, toute maladie arrivant en vieillesse sera mortelle.

Les significateurs de la domination et supériorité sur les sujets ou serviteurs, sont :
  1. la VIe maison et son maître ;
  2. Mercure ;
  3. les planètes qui occupent la VIe maison.
Selon que ces signes sont dignifiés ou débilités, le présage annonce domination sur autrui, ou asservissement.

Septième maison

Les significateurs du mariage, en nativité masculine, sont la Lune, Vénus, la maison VII, son maître, et la planète qui occupe cette maison. Examinez si ces significateurs sont stériles ou féconds, et surtout dans les signes doubles ; s'ils sont bienfaisants ou maléfiques ; en dignités ou en débilités ; frappés de rayons infortunées, surtout par Saturne, qui est ennemi du mariage et du sexe féminin.

Si la Lune et Vénus, sont en signes féconds et en maisons fortunées, surtout aux points cardinaux ou en maisons succédantes, l'enfant dont vous faites l'Horoscope se mariera. Mème présage, si le signe de la maison VII est fécond, si le maître de cette maison est dignifié, et si les planètes qui s'y trouvent sont bienfaisantes de leur nature, telles que la Lune et Vénus. Mème présage si le maître de la maison I est en conjonction avec le maître de la maison VII. Si Vénus et la Lune sont dignifiés, l'enfant obtiendra facilement l'épouse de son choix.

Si les significateurs sont dans les maisons IV, V, VI, X, XI, XII, et ont un mouvement rapide, ils présagent mariage dès la jeunesse, ou avec une très jeune personne. Si la totalité ou la pluralité des significateurs se disposent en signes féconds ou doubles, elle présage plusieurs épouses ou plusieurs grandes passions d'amour. Les significateurs placés dans les maisons III ou IX, ou en exil, présagent que l'enfant épousera une personne d'un autre pays, ou se mariera hors de son pays. La totalité ou la pluralité des significateurs en signes de beauté, présagent beauté de l'épouse. Si le significateur du mariage est puissamment dignifié, notable et riche alliance.

Pour prévoir si l'affection et la concorde régneront entre les époux, il faut ériger l'Horoscope de chacun d'eux.

Si le Soleil et la Lune, les planètes, les aspects et les étoiles fixes sont favorablement constitués en chaque figure généthliaque, il y a présage d'heureuse union. Si les planètes bienfaisantes ne sont que dans une seule figure, mais en bon aspect avec la Lune ou avec la maison VII, même présage.

Si les significateurs de l'épouse, ou les maîtres de la maison VII sont frappés de rayons maléfiques, ou sont situés en mauvais lieux du ciel, surtout dans les maisons II et VIII, l'épouse mourra probablement avant l'époux. Ce présage est plus accentué si la Lune et Vénus sont situées défavorablement.

Les significateurs du mariage pour la femme sont, en première puissance, le Soleil et Mars ; en puissance secondaire, la maison VII et son maître, ainsi que les planètes qui s'y trouvent. On procède, pour les expliquer, selon qu'il a été dit ci-dessus. Le Soleil et Mars présagent pour la femme ce que la Lune et Vénus présageaient pour l'homme.

Si la première maison, en l'Horoscope du mari, est occupée par le signe zodiacal qui occupe la VIIe maison en l'Horoscope de la femme, leur mariage sera une source d'amertume.

Si Vénus est en conjonction avec Saturne dans la première maison, cet aspect présage pour les deux sexes des passions amoureuses pour des personnes viles. Les femmes qui ont toutes leurs planètes en signes masculins seront douées d'un tempérament passionné. La même disposition planétaire présage pour les hommes des passions contre nature. Si les planètes sont toutes en signes féminins, cet aspect présage asservissement de l'homme à l'amour des femmes.

Les planètes maléfiques en VIe maison, dans les Horoscopes de femmes, présagent liaisons sensuelles avec des subalternes. La même disposition, dans les Horoscopes d'hommes, présage passions pour des femmes d'une condition inférieure.

Si le Soleil et la Lune exercent des influences contraires dans l'Horoscope d'un homme et d'une femme, ils feront sagement de ne se point unir en mariage. Si le Soleil, en l'Horoscope du mari, occupe le Bélier, et si le Soleil, en celui de l'épouse, occupe le Taureau, si la Lune, en l'Horoscope du mari occupe la Balance, et si la Lune, en l'Horoscope de l'épouse, occupe le Scorpion, ou si le Soleil et la Lune de l'un n'ont aucun aspect avec le Soleil et la Lune de l'autre, le mariage sera une source d'afflictions.

Si les signes où se trouvent les deux luminaires, en l'Horoscope du mari, ont un aspect favorable avec les signes où se trouvent les mêmes luminaires en l'Horoscope de l'épouse, cet état du ciel présage heureuse union des cœurs.

Huitième maison

Les significateurs de la mort violente sont :
  • le Soleil dans le Bélier ; la Lune dans la Balance ; même présage s'ils sont en conjonction avec une étoile fixe violente.
  • les planètes maléfiques, Saturne et Mars, placées dans leurs signes malfaisants : Bélier ; Scorpion, Capricorne, Verseau, Balance. Même présage si ces planètes sont unies dans un angle du ciel, ou dans un signe violent, ou sont en aspect redoutable.
  • la VIII° maison et son maître.
  • le maître de l'Horoscope. Si, en effet, les maîtres des maisons I et VIII se trouvent l'un en chute, et l'autre de nature maléfique, il y a péril de mort violente. Même présage, si le maître de l'Horoscope est de mauvaise nature et se trouve dans la VIIIe maison ;
  • les étoiles fixes de la nature de Saturne et de Mars. Ainsi, par exemple, présagent mort violente :
    • la tête de Méduse (nature de Saturne), dans les 21e et 23e degrés du Taureau ;
    • l'œil du Taureau (nature de Mars), dans les 3e et 4e degrés des Gémeaux ;
    • Hercule (nature de Mars), dans les 17e et 18e degrés du Cancer ;
    • la tète de Méduse, Vénus, Mercure, en conjonction avec Mars, dans les Gémeaux ;
    • le cœur du Scorpion dans le 4e degré du Sagittaire.
Le Soleil et la Lune, mêlés aux significateurs, présagent mort violente en public et avec éclat. Saturne, joint aux significateurs, présage mort saturnine, par chute, submersion, naufrage, poison. Mars, joint aux significateurs, présage mort par fer, feu, foudre, ou morsure d'animaux.
 
Les significateurs en signes de Feu présagent mort par foudre, feu ou par les armes. En signes d'Air, présagent mort par chute ou strangulation. En signes humains, présagent mort par la main de l'homme.

Le Soleil, la Lune, Saturne et Mars, occupant les quatre points cardinaux, ou au moins trois, présagent horrible mort. Même présage, encore plus fortement accentué, si ces quatre planètes se partagent les signes des Gémeaux, du Verseau et des Poissons.

Mars dans les maisons VIII ou IX, dans le Verseau ou les Gémeaux, en opposition avec la Lune et le maître de l'Horoscope, présage mort par le feu du ciel.

Saturne dans les maisons IV, VI, VIII et XII, infortunant le maître de l'une de ces maisons, présage mort en prison ou partout ailleurs en grand désespoir, surtout si le Soleil, ou la Lune, ou le maître de la première maison se trouvent placés maléfiquement en ces maisons.

La queue du Dragon jointe aux significateurs, présage mort par poison, ou médecine violente, ou erreur pharmaceutique.

Mars en maisons IV, VI, VIII ou XII, infortunant les maîtres de ces maisons, le Soleil, la Lune, ou le maître de la première maison, présage mort violente par effusion de sang ou autrement.

Les significateurs de mort en maison III ou IX, présagent mort en route ou en pays étranger ; excepté s'ils sont dans leur propre maison ou lieu d'exaltation, car alors ils présagent mort chez soi, par une maladie apportée du dehors. Les significateurs en leur propre maison, présagent mort chez soi ; exilés, mort hors de chez soi.

La Lune, en conjonction avec l'étoile claire de la Balance Australe, présage mort violente.

Mars en maison VIII, et en conjonction avec la tète du Dragon, présage mort par suspension ou strangulation.

Plus de deux planètes en conjonction dans les maisons VII ou VIII, présagent mort terrible.

Saturne, en signes d'Eau, présage mort par submersion ou par excès de table. Mars, en signes humains, et en conjonction avec Mercure, présage mort par guet-apens ; en signes de Feu, mort par le feu.

Les significateurs de la mort violente :
  • dans la Xe maison, menacent de mort par sentence de juges ;
  • dans la XIIe maison, mort par l'action d'ennemis secrets :
  • dans la VIIe maison, mort par l'action d'ennemis connus ;
  • dans la IIIe maison, ils présagent mort par inimitié de proches parents ou de voisins ;
  • dans la VIe maison, ils présagent mort de la main de gens subalternes.
Toute planète jointe à une étoile fixe, violente, de première grandeur, menace de mort violente.

Si Jupiter ou Vénus sont dans la première maison, ils atténuent les présages de mort violente. La présence de planètes bienfaisantes dans la première et la huitième maison, présage mort paisible.

Le genre de mort naturelle se préjuge d'après la nature de la planète qui occupe la maison VIII ; d'après le signe qu'elle y occupe, et d'après le maître de la maison VIII.

S'il y a plusieurs planètes dans la maison VIII, le jugement se formule d'après la plus puissante.

Le Soleil, bien disposé en la figure généthliaque, présage mort par inflammation du sang ou des humeurs ; mal disposé, présage mort par sentence de juge, ou dans une sédition, ou mort subite, ou mort en prison, ou mort dans un lieu infâme.

Vénus, bien disposée, présage mort par indigestion de fruits, par excès vénériens, par abcès ; mal disposée, présage mort par poison, surtout si elle est en conjonction avec Saturne.

Mercure, bien disposé, présage mort par chagrin, ou jaunisse, ou phtisie, ou fièvre hectique, ou privation de sommeil ; mal disposé, présage mort par épilepsie, folie, jalousie, rupture de veines causée par toux violente.

La Lune, bien disposée, présage mort par indigestion de viandes, par eau bue pendant la transpiration, ou par excès vénériens ; infortunée par Mars, présage mort par feu, fer ou avortement ; infortunée par Saturne, elle présage mort par peste, ou chute, ou écroulement.

Si le maître de la première maison et le Soleil sont en aspect favorable, la mort ne sera point violente, quoique le principal significateur présage grand péril. Si le maître de la première maison, le Soleil et le principal significateur sont infortunés, la mort sera très probablement violente, à moins qu'ils ne reçoivent un favorable rayon de Jupiter ou de Vénus. Si Jupiter et Vénus sont en aspect favorable, le péril de mort violente subsiste, mais on y échappera.

S'il y a infortune dans le Cancer et dans le Lion, présage de mort violente. Même présage, s'il y a infortune dans le Lion, et si le Soleil et le maître de la première maison sont également infortunés. Même présage, s'il y a simultanément infortune dans les maisons I, IV et VII. Même présage s'il y a infortune en maisons IV et X.

Le Soleil, ou la Lune, ou le maître de la première maison étant en conjonction avec la tête de Méduse, présage mort par décapitation.

S'il y a une planète dans la maison VIII, elle est prise pour significateur de la mort ; s'il n'y en a point, prenez pour significateur la planète la plus dignifiée de la VIIe maison. S'il n'y a planètes ni en VIIIe, ni en VIIe, prenez la première maison et son maître ; la VIIIe maison et son maître ; la maison qu'occupe le huitième signe zodiacal, à partir du lieu où se trouve le Soleil ; la maison qu'occupe le huitième signe zodiacal à partir du lieu où se trouve la Lune ; le lieu où se trouve le premier maître de la triplicité du quatrième trigone de la figure généthliaque ; le lieu de la planète qui a dignité de terme au degré de la VIIe maison. La planète la plus dignifiée que signalera cette étude, sera le significateur de la mort.

Saturne en maison VII ou VIII, ou ailleurs bien disposé, présage mort par hydropisie du foie ou de la rate, par fièvre quarte ou hectique, par flux du ventre, phtisie, mal d'oreilles. Si Saturne est grandement infortuné, et si le maître de l'Horoscope, le luminaire (Soleil ou Lune) de la nativité sont défavorables, ou en mauvais aspect avec Saturne, cet état du ciel présage mort par apoplexie, paralysie, cathare, suffocations ; submersion par eau si Saturne est en signe d'Eau. S'il est en signe de Terre, mort par chute ou écroulement. S'il est un signe d'Air, mort par une violente contusion.

Jupiter, bien disposé, présage mort par pleurésie, esquinancie, pulmonie, maladie du foie ou du sang ; mal disposé, présage péril de mort par sentence de juge, par submersion ou par prison.

Mars, bien disposé, présage mort par fièvre tierce, par fièvre continue, flux de sang, charbon, épidémie, abcès malin, avortement ; mal disposé, présage péril de mort par strangulation, suffocation. Si Mars est en signe d'Air, mort par chute de cheval, de voiture ou autrement ; en signe d'Eau, mort par submersion ; en signe de Terre, mort par écroulement ; en signe de Feu, mort par incendie, surtout si le maître de l'Horoscope et le luminaire (Soleil ou Lune) de la nativité sont en mauvais aspect avec Mars.

Si Mars, occupant le Sagittaire, est en quadrature avec le Soleil placé en signe humain dans la XIIe maison, et s'il est aussi en quadrature avec la Lune, cet aspect présage mort par meurtre.

La Lune en signe Fixe, et frappée d'un rayon maléfique émanant de Saturne ou de Mars, présage chute périlleuse, menace de mort dans un précipice.

Le Soleil et la Lune en signes violents, présagent mort violente, surtout s'ils sont en aspect redoutable avec Saturne et Mars. La Lune étant dans le Sagittaire, en quelque maison que ce soit, et particulièrement dans les Ière, IVe, VIIe et Xe, présage mort violente. Même présage si la Lune est un signe violent dans la VIIe maison, et si le Soleil, Saturne ou Mars occupent en même temps la VIIIe maison. Si l'étoile du Grand Chien est avec Mars au 17e degré du Cancer, il y a présage de mort subite.

Neuvième maison

Cette maison présage la religiosité et les voyages. La religiosité dépend surtout de l'éducation. Néanmoins les tendances naturelles vers la piété ou l'impiété peuvent être sondées par les observations suivantes. Les planètes de la IXe et de la IIIe maison, et surtout celles de la IXe, le co-significateur de la IXe maison, et le maître du signe zodiacal placé dans cette maison, présagent religiosité s'ils sont fortunés. La disposition contraire impiété.

Si quelqu'un a en la VIIIe, VIe et XIIe maison de son Horoscope, mais surtout en la VIIIe les signes qui se trouvent dans la maison I de l'Horoscope d'une autre personne, qu'il se garde de toute relation de cœur ou d'intérêt matériel avec cette personne.   

Si le signe de la IXe maison est signe Fixe, et si son maître est fortement dignifié, c'est un présage de grande religiosité. Si ce signe est commun, ou s'il a pour maître une planète maléfique, débilitée ou rétrograde, c'est un présage d'impiété ou de foi chancelante. La Vierge et la Balance, parmi les signes, Jupiter et Vénus parmi les planètes, présagent un esprit religieux. Le Scorpion et le Capricorne, parmi les signes, Saturne et Mars, parmi les planètes, présagent le contraire ; mais dans les deux cas, il faut tenir compte des aspects.

Les significateurs des voyages sont les maisons IX et III, la IXe présage les longs voyages ; la IIIe, les voyages de moindre durée. Les autres significateurs sont les maîtres de ces maisons, les planètes qui s'y rencontrent, les luminaires de la nativité, Mercure.

Le maître de la IXe maison, placé dans la Ière, ou celui de la Ière, placé dans la IXe, ou tous deux en conjonction, présagent des voyages. Même présage, si plusieurs planètes occupent la IXe, la IIIe, ou la Ière maison. Même présage si plusieurs planètes sont en exil, ou hors de leur propre maison, surtout le maître de la Ière maison. Même présage, si les planètes sont en signes mobiles.

Si les significateurs sont orientaux et en signes orientaux, cette disposition présage voyages du côté de l'Orient. S'ils sont occidentaux et en signes occidentaux, voyages vers l'Occident. Si Septentrionaux, voyages vers le Nord. Si méridionaux, voyages vers le midi.

Les planètes orientales sont Saturne et le Soleil. Les planètes occidentales sont Mars et la Lune, La planète septentrionale est Jupiter. La planète méridionale est Vénus. Mercure est indifférent.

Dans les signes, le trigone du Feu (Bélier, Lion et Sagittaire) est oriental. Le trigone de Terre (Taureau, Vierge et Capricorne) est méridional. Le trigone de l'air (Gémeaux, Balance et verseau) est occidental. Le trigone de l'Eau (Cancer, Scorpion et Poissons) est septentrional.

Les trigones des signes de Terre et d'Eau, si les significateurs les occupent, dénotent voyages par terre ou par eau. Le trigone des signes de l'air présage voyages mixtes, c'est-à-dire tantôt par terre, et tantôt par eau. Si les significateurs occupent des signes Quadrupèdes, ils présagent voyages à cheval ou en voiture ; s'ils occupent des signes humains, voyages à pied.

Les causes des voyages sont préjugées par la nature des planètes, et par celle des maisons dans lesquelles se trouvent ces significateurs. Saturne, significateur de voyages, ou en conjonction avec le significateur, présage voyages à propos d'héritages ou de donations.

Jupiter présage voyages pour causes religieuses, ou pour atteindre élévation de fortune, ou pour affaires de judicature. Si les significateurs de voyages sont dans la Ière maison, ils présagent amour du changement de lieux. Si dans la IIe, voyages pour affaires de négoce et de profit. Si dans une autre maison, ils présagent des causes de voyage en rapport avec l'intérêt de la vie que signifie chaque maison.

Si les significateurs sont bien dignifiés, ils présagent voyages heureux et profitables. S'ils sont infortunés, ils présagent périls et pertes de bien. S'ils sont médiocrement dignifiés, ils présagent médiocres succès. Le bonheur ou le péril se préjugent selon la nature des planètes. Si Jupiter est le maître de la I maison, ou s'il occupe le Milieu du ciel, il présage voyages qui produiront célébrité. Si Mars est le maître de la IXe maison, et s'il est un bon aspect avec Jupiter, il présage voyages qui enrichiront, et fortune pour les gens de guerre.

Mars, maître de la IXe maison et frappé d'influences maléfiques, présage péril de condamnation au bannissement.

Si Saturne est en mauvais aspect avec le significateur, ou s'il est lui-même significateur, frappé de débilité et de rayons maléfiques, il présage obstacles, ou embarras, ou accidents en voyage, captivité, etc.

Les signes d'Eau, en IXe ou IIIe maison, présagent accidents par l'eau ; les signes mobiles, accidents par tempêtes ; les signes animaux, attaques de bêtes dangereuses, etc, lorsque les significateurs planétaires sont menaçants.

Les planètes en IXe maison sont aussi significateurs de la valeur des songes. Si elles sont bienfaisantes de leur nature, et puissamment dignifiées, elles présagent que les songes s'accompliront selon leurs analogies avec la vie réelle. Si ces planètes sont infortunées, elles présagent songes ambigus.

Dixième maison

La fortune humaine se réalise par l'élévation aux dignités et aux honneurs publics, ou par la profession des sciences, des arts et des métiers.
Les significateurs des dignités et honneurs sont :
  1. le Soleil et la Lune ;
  2. les planètes en conjonction avec ces deux luminaires ;
  3. le maître de la Xe maison, ou Milieu du ciel ;
  4. les planètes qui se trouvent au Sommet du ciel ;
  5. les étoiles fixes royales, de première et de deuxième grandeur qui occupent la Ière ou la Xe maison. 
Il faut tenir compte, en cette étude, de l'état social de la famille, qui, à d'assez rares exceptions pris, sert de jalon à la carrière de l'enfant.

Plusieurs planètes se trouvant dans leurs maisons, leur lieu d'exaltation, ou en mutuelle réception, présagent bonheur en tout.

Mars, maître de la Xe maison, présage péril de condamnation au bannissement. Le Soleil et la Lune en leurs maisons, lieu d'exaltation, ou étant en réception, et dans de bons lieux du ciel, tels que les Xe, XIe ou Ière maisons, présagent brillante fortune. Même présage si Jupiter et Vénus sont en conjonction dans les Xe, XI ou Ière maisons, sans aspects maléfiques de Saturne ou de Mars.

La Lune, en Xe maison, en mauvais aspect avec Saturne, empêche la réalisation de l'avenir espéré. La même planète, étant dans la Xe maison, en opposition avec Mars, aide la fortune.

Les significateurs de la profession sont Mercure, Mars et Vénus. Mercure présage sagesse, esprit de justice, habileté, pénétration. Mars présage force d'âme. Vénus amour des plaisirs et des arts.

La Xe maison correspond à la puissance et à l'honneur ; la IIe à la science ; la IIIe aux obstacles qui peuvent entraver l'avenir. Si un ou plusieurs des trois significateurs se trouvent puissamment disposés, supériorité dans une profession quelconque.

La IIe maison correspond aux arts et professions qui ont le gain pour objet ; la IIIe et la IXe à la carrière du sacerdoce ; la Ve et la XIe à l'enseignement des sciences, des arts et des belles lettres ; la VIe à la profession de l'art de guérir ; la VIIe à l'art oratoire ; la Xe à la science politique.

Mercure, dignifié, présage succès dans les arts libéraux et prospérité dans le négoce. S'il n'est pas en bon aspect avec Saturne, dépendance et asservissement. En bon aspect avec Jupiter, succès dans l'art oratoire.

En bon aspect avec le Soleil, élévation dans le conseil des princes, ou à des emplois considérables. En bon aspect avec la Lune, succès dans les arts ingénieux, les inventions, les découvertes.

Vénus, puissamment dignifiée, présage fortune dans le commerce des choses qui tiennent à l'art de guérir ; succès dans les professions de peintre, de musicien, et dans celles qui ont pour objet la parure de l'homme ou de la femme. En bon aspect avec Saturne, fortune par le commerce des choses qui servent aux voluptés sensuelles. En bon aspect avec Jupiter, fortune par la culture des arts qui tiennent à la physique.

Mars présage fortune par les arts militaires, par l'exercice de la chirurgie, et par les métiers qui font usage du fer. Les signes mobiles correspondent aux arts manuels ; les signes humains, aux arts libéraux ; les signes d'Eau, aux arts de la navigation.

Les significateurs doivent être expliqués avec précaution. Car si, par exemple, d'autres signes de l'Horoscope présagent un esprit tardif, il y a contradiction avec l'exercice des arts qui demandent subtilité ou faculté d'invention. D'un autre côté, celui qui naît prince, ou en possession de grandes richesses, s'appliquera rarement à l'étude d'une profession.

Si le significateur d'art est en ses dignités essentielles, s'il est dans sa propre maison ou en son lieu d'exaltation, il présage célébrité et grande prospérité. La disposition contraire présage l'opposé.

Si le significateur est frappé d'un rayon maléfique, surtout par Saturne, il présage insuccès, mauvaise Fortune.

Si le signe de la Vierge occupe la première maison, il présage, aux enfants nés pauvres, fortune conquise par l'intelligence et le travail.

Si quelqu'un a, en la maison X de son Horoscope, les signes célestes qui se trouvent en la maison Ide l'Horoscope d'une autre personne, il exercera un ascendant dominateur sur cette personne, surtout si le Soleil, Mercure et la Lune sont en bon aspect.

Si un sujet a en la maison I de son Horoscope les signes qui se trouvent en la maison X de l'Horoscope du souverain de son pays, la Fortune lui présage la faveur du prince, et les satisfactions de l'ambition.

Onzième maison

Les significateurs des amis sont :
  1. la XIe maison ;
  2. les planètes qui occupent cette maison, ou qui y projettent des rayonnements ;
  3. les planètes qui occupent la première maison ;
  4. le maître de la XIe maison et les planètes qui sont avec lui en conjonction ou en aspect.
Si les significateurs dans la Ière et la XIe maison sont Jupiter et Vénus bien disposés, c'est le présage d'amitiés nombreuses et utiles. Si les significateurs sont débilités, il y aura mélange de liaisons bonnes et mauvaises.

Les planètes maléfiques (Saturne et Mars), bien disposées présagent beaucoup d'amis, dont il faudra se défier ; mal disposées, peu d'amis, qui seront peu fidèles.

Le Soleil, la Lune et Mercure bien disposés, présagent beaucoup de liaisons, médiocrement utiles ; mal disposées, peu de liaisons, et sur lesquelles il faudra peu compter.

Lorsque plusieurs significateurs sont conjoints, on préjuge d'après les influences du plus puissant. S'il n'y a point de planètes dans la Ière maison ni dans la XIe, voyez si le maître de la XIe est bienfaisant ou maléfique, puissant ou débilité, et tirez les présages d'après la nature de cette planète.
  • Saturne présage amitié avec des vieillards, des gens de campagne, des architectes, des ouvriers en métaux, des personnes avares, taciturnes, solitaires.
  • Jupiter amitié avec des gens d'église.
  • Mars présage amitié avec des médecins, des chirurgiens, des gens de guerre.
  • Le Soleil présage amitié avec des personnes éminentes, surtout du sexe masculin.
  • Vénus présage amitié avec des femmes et des artistes.
  • Mercure présage amitié avec des savants.
  • La Lune présage amitié avec des personnes éminentes, surtout du sexe féminin.
Les signes Fixes présagent amitiés durables ; les signes mobiles présagent amitiés vacillantes ; les signes communs, présagent amitiés médiocres.

Les présages concernant les protections, les soutiens de fortune, les bienfaiteurs, s'étudient d'après les mèmes règles.

Quand la Lune parcourt les signes du Lion et des Poissons, il ne faut demander aux grands ni protection, ni faveurs, ni bienfaits.

Douzième maison

Les significateurs des ennemis sont :
  1. la XIIe maison et son maître ;
  2. la VIIe maison et son maître ;
  3. les planètes qui occupent ces deux maisons ;
  4. les planètes en opposition avec le Soleil et la Lune.
Plusieurs planètes dans la XIe ou la VIIe maison, présagent beaucoup d'ennemis. L'absence de planètes dans ces maisons présage le contraire. La XIIe maison présage ennemis cachés ; la XIe, ennemis déclarés.

Les planètes en opposition avec le Soleil et la Lune, surtout avec le Soleil, présagent ennemis déclarés et redoutables. Saturne et Mercure présagent ennemis occultes. Saturne en XIIe maison présage ennemis envieux et vils. Jupiter en XIIe maison présage ennemis d'un rang élevé. Mars en XIIe maison présage ennemis armés. Vénus en la en XIIe maison présage inimitiés de femmes. Mercure en XIIe maison présage ennemis parmi les savants. Le Soleil en XIIe maison présage ennemis parmi les princes. La Lune en XIIe maison présage ennemis vulgaires.

Les planètes bienfaisantes en XIIe maison présage ennemis puissants. Les planètes maléfiques présagent ennemis obscurs. Si les planètes en XIIe maison sont dans leur maison ou lieu d'exaltation, les ennemis seront très redoutables. Si dans leur triplicité ou trigonocratie, ou dans leurs termes, ennemis médiocrement redoutables. Si en lieu d'exil ou en chute, ennemis vils et obscurs.

Les significateurs de captivité sont :
  1. le Soleil et la Lune mal situés ou frappés de mauvais aspects ;
  2. Saturne et Mars conjoints en XIIe maison ;
  3. les planètes qui occupent la XIIe et la VIIe maison.
Le Bélier dans la Ière ou la XIIe maison présage des événements redoutables et imprévus.
Le Taureau dans la Ière ou la XIIe maison présage maladies contractées par excès de travail.
Les signes humains dans la XIIe maison présage embûches, guet-apens.

Les Hyades, Hercule, le cœur du Scorpion, élèvent la fortune des enfants qui naissent pauvres ; mais si ces étoiles ne sont pas en conjonctions ou en bon aspect avec des planètes bienfaisantes, la fortune sera de courte durée.

Vénus et Mars en conjonction dans la XIIe maison menacent la femme d'être tuée par son époux dans un accès de jalousie, surtout si cette conjonction reçoit de Saturne un rayon maléfique.

Toute planète en XIIe maison, excepté Mercure, est maléfique à un degré quelconque.

Mercure, mal disposé en XIIe maison garantit d'afflictions, mais présage esprit malicieux, cauteleux et perfide.

Les Gémeaux, en XIIe maison, présagent ennemis cachés qui feront peu de mal.

Le maître de la Ière maison, ou le Soleil, ou la Lune, infortunés dans les maisons IV, VI, VIII ou XI, mort en captivité, surtout si ces planètes n'occupent ni le Bélier, ni le Lion, ou si elles reçoivent un rayon maléfique de Saturne ou de Mars, maîtres des maisons IV, VI, VIII ou XI. Si le maître de la Ière maison est en la XIIe en signe humain, sans aspect favorable du Soleil et de la Lune, présage menace de captivité dans la jeunesse.

Saturne et Mars, dans les maisons I, IV, VIII ou X, présagent toujours quelque captivité ; mais l'influence de Saturne est plus menaçante. Mercure, dans les mêmes maisons et frappé d'aspect maléfique, présage le même péril.

Si le maître de la maison IX occupe une des maisons précitées, il présage arrestation sur un chemin et captivité.


Arcanes majeurs de la Fortune

Le signe de la Fortune suprême d'élévation est symbolisé, en l'Horoscope, par un Soleil Couronné (Figure 11). Il est la formule de l'arcane XXI du dixième cercle de la Rose-Croix. Quand il apparaît au point cardinal du midi, maison X, il annonce que la personne qui consulte les arcanes d'Hermès peut aspirer à la plus haute position, et que les plus insurmontables obstacles s'abaisseront devant sa persévérante volonté. Ce signe révèle une existence privilégiée par quelque secret dessein de la Sagesse éternelle. Il confirme ou augmente les autres influences, si elles sont favorables ; il les tempère ou les efface, si elles sont à craindre ; mais, à de très rares exceptions près, ses effets correspondent à l'usage que l'homme fait de sa volonté, et s'étendent, se limitent ou se modifient selon la direction de cette faculté (Note 1). Si la volonté manque ou fléchit, si elle n'est pas, ou cesse d'être équilibrée par l'intelligence du vrai et l'amour du juste, le Talisman formulé par le Soleil Couronné perd proportionnellement sa vertu et laisse retomber l'homme sous l'empire des vicissitudes et de la fatalité. C'est le secret de la chute de tant de hautes destinées qui ont traversé l'histoire comme des météores.

Le Soleil, non couronné, placé dans les signes du Taureau ou du Lion, et en aspect sextile ou trigone avec Jupiter, annonce élévation. Mais s'il est en exil, ou en conjonction, quadrature et opposition avec Saturne et Mars, il présage des chances redoutables.
Le signe de la Fortune suprême de richesses est symbolisé, dans l'Horoscope, par l’hiéroglyphe de Mars couronné. Il correspond, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, à l'arcane LXVIII, et son influence s'exerce dans les mêmes conditions que celle du Soleil Couronné.
Le signe de la Fortune majeure est symbolisé, en l'Horoscope, par l'hiéroglyphe de Jupiter, accompagné d'un cercle partagé en quatre sections. Si Jupiter est en mauvais lieu du ciel, la Fortune est amoindrie, ou même détruite, selon les aspects.
Le signe de la Fortune mineure est symbolisé, en l'Horoscope, par l'hiéroglyphe de Vénus, accompagné d'un cercle partagé en deux sections. Il est puissant dans le Taureau, et s'éclipse dans le Scorpion.
Le signe de l'Infortune majeure est symbolisé, en l'Horoscope, par l'hiéroglyphe de Saturne, accompagné d'un triangle à sommet renversé et partagé en trois sections. Son influence s'exerce quand Saturne est en mauvais lieu du ciel et projette des rayons maléfiques.
Le signe de l'Infortune mineure est symbolisé, en l'Horoscope, par l'hiéroglyphe de Mars, accompagné d'un triangle à sommet renversé et partagé en deux sections. Son influence est moins à craindre quand Mars est en sa maison ou son lieu d'exaltation.
La Lune, dans le Taureau et le Cancer, est favorable à la Fortune, surtout lorsqu'elle est en aspect sextile ou trigone avec Jupiter et Vénus. Elle est hostile dans le Scorpion, surtout quand elle est en conjonction, quadrature ou opposition avec le Soleil, Saturne et Mars.
  • Le signe de la Fortune majeure, en maison I de l'Horoscope, présage heureuses entreprises ; bonheur au jeu.
  • En maison II, même présage, mais un peu moins puissant.
  • En maison III, triomphe sur les conflits d'intérêts avec les proches parents ; petite fortune acquise dans de petits voyages ; avenir considérable pour ceux qui embrasseront le sacerdoce.
  • En maison IV, prospérité dans les entreprises de constructions, de cultures ; découvertes de trésors cachés ; inventions fructueuses ; héritages inattendus ; donations imprévues.
  • En maison V, bonheur pour les affections ; heureuse part dans les associations d'intérêt.
  • En maison VI, fortune par le commerce des petits bestiaux ; chance d'avancement et de profits pour les serviteurs ou employés quelconques au service d'autrui.
  • En maison VII, faveur des femmes ; fortune réalisée par leur influence ; avantageux changements de position ; mais si le signe du Lion occupe la maison VII, péril de mort dans la profession des armes.
  • En maison VIII, la fortune est en péril pour l'homme ; perte d'estime ; ruine en négoce ; perte d'argent prêté ; malheur au jeu. Mais la femme peut aspirer à un mariage fortuné.
  • En maison IX, bonheur et fortune en voyages lointains ; grand avenir dans la profession du sacerdoce ou de la judicature ; protection providentielle.
  • En maison X, haute élévation, faveur des souverains et autres personnages puissants ; renommée en tout art ou profession.
  • En maison XI, mème présage, mais un peu moins accentué ; favorable accès auprès des princes.
  • En maison XII, fortune par le commerce du gros bétail et des grands animaux ; délivrance pour les captifs. Mais malheur aux gens de guerre, et menace de ruine dans tout négoce autre que celui précité.
Les Fortunes majeure ou mineure, en bon aspect dans la maison VIII, préservent toujours du péril de mort violente.
Si Saturne et Mars se conjoignent dans la maison I avec la Tête du Dragon, ou si Vénus et Mercure se conjoignent dans la maison VII, avec la queue du Dragon, cet aspect présage une mort horrible.

Les signes de la Fortune ont, comme les planètes, leurs dignités et leurs débilités.

Dignités
  • Dans le Taureau et les Poissons, 5 dignités.
  • Dans le Cancer, le Lion, la Balance et le Sagittaire, 4 dignités.
  • Dans les Gémeaux, 3 dignités.
  • Dans la Vierge, 2 dignités.
  • En conjonction avec Jupiter ou Vénus, 5 dignités.
  • En conjonction avec la Tête du Dragon, 3 dignités.
  • En aspect sextile avec Jupiter ou Vénus, 3 dignités.
  • En aspect trigone avec les mêmes planètes, 4 dignités.
  • En maison I ou X, 5 dignités.
  • En maisons IV, VII, XI, 4 dignités.
  • En maison II ou V, 3 dignités.
  • En maison IX, 2 dignités.
  • En maison III, 1 dignité.
  • En conjonction avec le cœur du Lion, 6 dignités.
  • En conjonction avec l'épi de la Vierge, 5 dignités.
Débilités
  • Dans le Scorpion, le Capricorne et le Verseau, 5 débilités.
  • En conjonction avec Saturne ou Mars, 5 débilités.
  • En conjonction avec la queue du Dragon, 3 débilités.
  • En opposition avec Saturne ou Mars, 4 débilités.
  • En quadrature avec Saturne ou Mars, 3 débilités.
  • En maison X, 5 débilités.
  • En maison VI ou VIII, 4 débilités.
  • En conjonction avec la tête de Méduse, 4 débilités.

Des Révolutions de l'Horoscope

Les époques heureuses ou malheureuses de la vie sont pressenties par les applications de l'Horoscope à telle ou telle année. On opère en prenant l'âge du consultant, c'est-à-dire la somme des années accomplies. On divise cette somme par le nombre 12, qui complète le cycle des maisons solaires et des signes du Zodiaque. Au restant de la division l'on ajoute le nombre du signe zodiacal qui marque le jour de la naissance. Le total détermine le signe zodiacal qui doit occuper la maison I pour l'étude de l'année dont la bonne ou mauvaise Fortune est cherchée.

Exemple :une personne est née en 1749, le 8 septembre.

Cette date de l'année répond, sur le calendrier thébaïque, au 16e degré de la Vierge. La Vierge occupe, en conséquence, la maison I ; la Balance, la maison II ; le Scorpion, la maison III, etc. On demande quelle sera la fortune de cette personne en sa 43e année. Divisons 42, somme des années accomplies, par 12, nombre du cycle solaire. Le reste de la division étant 6, ajoutons-y 6, nombre de la Vierge : le total 12 indique que la maison VII, dans laquelle se trouvent les Poissons, 12e signe, devient maison I pour l'étude de la 43e année par l'observation des planètes ; la maison VIII deviendra II, la maison IX deviendra III, etc. (Voir la figure 12).

Exemple d'une Révolution de l'Horoscope d’après la démonstration précédente et la Nativité figure 12.


Figure 13

Quelques kabbalistes procèdent par double opération, c'est-à-dire qu'après avoir pris le signe du Zodiaque pour maison I de la révolution généthliaque, ils prennent ensuite la maison qui correspond au même nombre. Ainsi, dans l'exemple ci-dessus, la maison XII deviendrait maison I, la maison I deviendrait maison II, etc, et les présages pour l'année précisée se tireraient de cette double observation des aspects.
Une année porte d'heureux augures lorsque ses signes célestes sont en aspect sextile ou trigone avec la maison I de l'Horoscope érigé au moment de la naissance, ou avec la maison X, Sommet du ciel. Les présages sont plus ou moins infortunés lorsque les signes de la révolution sidérale sont en quadrature ou en opposition avec les maisons précitées. Sont aussi de fâcheux augure les années dont la Ière maison solaire correspond à la VIe ou à la XIIe de l'Horoscope érigé pour la nativité.


En toute révolution, si les signes qui occupaient la partie supérieure du cercle à l'époque de la nativité, se trouvent à l'opposé de la figure primitive, lors même qu'ils y seraient en bon aspect, c'est un indice de péril, en cette année, pour la fortune ou pour la vie du consultant, surtout si l'Horoscope de la nativité présente la menace de quelque grand malheur.
  • Pour les personnes nées de jour ou de nuit, la septième année de la vie, et toutes les septièmes années qui la suivent, savoir 14, 21, 28, 35, 42, 49, 56, 63, 70, 77, 84, 91 et 98, sont périlleuses, parce qu'elles sont influencées par Mars pour le jour, et par Saturne pour la nuit.
  • Il en est de même des années 5, 12, 19, 26, 3.3, 40, 47, 54, 61, 68, 75, 82, 89, 96, influencées par Saturne pour le jour, et par Mars pour la nuit.
  • Les années 43, 44, 45, 46, 48, 92, 93, 94, 95, 97, sont critiques, parce qu'elles appartiennent au septénaire saturnien.
  • Les années 29, 30, 31, 32, 34, 78, 79, 80, 81, 83, sont critiques, parce qu'elles appartiennent au septénaire martial.
Chaque période de sept années et chaque année de cette période reçoivent des influences planétaires, dont la conjonction, selon que la nativité est diurne ou nocturne, révèle les chances générales, bonnes ou mauvaises, qui attendent le consultant pendant cette portion de sa vie.


Table des conjonctions annuelles

La lettre D signifie conjonction annuelle en nativité Diurne.
La lettre N signifie conjonction annuelle en nativité Nocturne.


Septénaire de la Lune

ans 1 et 50, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 2 et 51, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 3 et 52, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 4 et 53, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 5 et 54, Saturne, D ; Mars, N.
ans 6 et 55, Jupiter, D et N.
ans 7 et 56, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire de Mercure

ans 8 et 57, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 9 et 58, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 10 et 59, Mercure,D ; Vénus, N.
ans 11 et 60, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 12 et 61, Saturne, D ; Mars, N.
ans 13 et 62, Jupiter, D et N.
ans 14 et 63, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire de Vénus

ans 15 et 64, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 16 et 65, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 17 et 66, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 18 et 67, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 19 et 68, Saturne, D ; Mars, N.
ans 20 et 69, Jupiter, D et N.
ans 21 et 70, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire du Soleil

ans 22 et 71, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 23 et 72, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 24 et 73, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 25 et 74, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 26 et 75, Saturne, D ; Mars, N.
ans 27 et 76, Jupiter, D et N.
ans 28 et 77, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire de Mars

ans 29 et 78, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 30 et 79, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 31 et 80, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 32 et 81, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 33 et 82, Saturne, D ; Mars, N.
ans 34 et 83, Jupiter, D et N.
ans 35 et 84, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire de Jupiter

ans 36 et 85, le Soleil, D ; la Lune, N.  
ans 37 et 86, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 38 et 87, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 39 et 88, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 40 et 89, Saturne, D ; Mars, N.
ans 41 et 90, Jupiter, D et N.
ans 42 et 91, Mars, D ; Saturne, N.

Septénaire de Saturne

ans 43 et 92, le Soleil, D ; la Lune, N.
ans 44 et 93, Vénus, D ; Mercure, N.
ans 45 et 94, Mercure, D ; Vénus, N.
ans 46 et 95, la Lune, D ; le Soleil, N.
ans 47 et 96, Saturne, D ; Mars, N.
ans 48 et 97, Jupiter, D et N.
ans 49 et 98, Mars, D ; Saturne, N.

Si la vie se prolonge au delà de 98 ans, la 99e année ouvrira de nouveau le septénaire de la Lune. (Voyez pour les signifiances, la Table des conjonctions planétaires).

Table des jours égyptiaques


Ces époques, ainsi nommées "Dies ægyptiaci" par les astrologues romains, qui les avaient empruntées aux traditions des mages d’Égypte, sont dangereuses pour la santé ou les entreprises, parce qu'une longue expérience a fait remarquer que les maladies graves qui se déclarent en ces jours ont généralement une funeste issue, et que les affaires importantes commencées dans le même temps arrivent rarement au succès. Les voici, notifiées par les degrés du Zodiaque, dont le calendrier thébaïque présente la concordance avec les mois et les jours de l'année vulgaire. (Voyez le chapitre consacré au calendrier thébaïque).
  • Bélier, degré 8, heure 10, et degré 21, heure 20.
  • Taureau, degré 1, heure 11, et degré 14, heure 6.
  • Gémeaux, degré 5, heure 10 ; degré 20, heure 6, et degré 26, heure 4.
  • Cancer, degré 22, heure 11,
  • Lion, degré 1, heure 11, et degré 9, heure 1.
  • Vierge, degré 8, heure 7 ; degré 11, heure 3, et degré 29, heure 4.
  • Balance, degré 11, heure 8, et degré 30, heure 9.
  • Scorpion, degré 14, heure 8.
  • Sagittaire, degré 7, heure 5, et degré 16, heure 1.
  • Capricorne, degré 1, heure 6, et degré 11, heure 11.
  • Verseau, degré 5, heure 6, et degré 15, heure 8.
  • Poissons, degré 1, heure 10, et degré 11, heure 4.
Les heures 1 à 24 se comptent d'un midi au midi suivant, et celles qui suivent chacun des degrés ci-dessus marquent le moment plus ou moins dangereux des jours auxquels correspondent ces degrés.


Table des heures planétaires

Le dimanche, jour consacré au Soleil
 
1ère heure, de midi à 1 heure, le Soleil.
2e, de 1 à 2 heures, Vénus.
3e, de 2 à 3 heures, Mercure.
4e, de 3 à 4 heures, la Lune.
5e, de 4 à 5 heures, Saturne.
6e, de 5 à 6 heures, Jupiter.
7e, de 6 à 7 heures, Mars.
8e, de 7 à 8 heures, le Soleil.
9e, de 8 à 9 heures, Vénus.
10e, de 9 à 10 heures, Mercure.
11e, de 10 à 11 heures, la Lune.
12e, de 11 heures à minuit, Saturne.
13e, de minuit à 1 heure, Jupiter.
14e, de 1 heure à 2 heures, Mars.
15e, de 2 à 3 heures, le Soleil.
16e, de 3 à 4 heures, Vénus.
17e, de 4 à 5 heures, Mercure.
18e, de 5 à 6 heures, la Lune.
19e, de 6 à 7 heures, Saturne.
20e, de 7 à 8 heures, Jupiter.
21e, de 8 à 9 heures, Mars.
22e, de 9 à 10 heures, le Soleil.
23e, de 10 à 11 heures, Vénus.
24e, de 11 heures à midi, Mercure.

Le lundi, jour consacré à la Lune

Cette planète régit la 1ère heure. 2e, Saturne. 3e, Jupiter. 4e, Mars. 5e, le Soleil. 6e, Vénus. 7e, Mercure. 8e, la Lune. 9e, Saturne. 10e, Jupiter. 11e, Mars. 12e, le Soleil. 13e, Vénus. 14e, Mercure. 15e, la Lune. 16e, Saturne. 17e, Jupiter. 18e, Mars. 19e, le Soleil. 20e, Vénus. 21e, Mercure. 22e, la Lune. 23e, Saturne. 24e, Jupiter.

Le mardi, jour consacré à Mars

1ère heure, Mars. 2e, le Soleil. 3e, Vénus. 4e, Mercure. 5e, la Lune. 6e, Saturne. 7e, Jupiter. 8e, Mars. 9e, le Soleil. 10e, Vénus. 11e, Mercure. 12e, la Lune. 13e, Saturne. 14e, Jupiter. 15e, Mars. 16e, le Soleil. 17e, Vénus. 18e, Mercure. 19e, la Lune. 20e, Saturne. 21e, Jupiter. 22e, Mars. 23e, le Soleil. 24e, Vénus.

Le mercredi, jour consacré à Mercure

1ère heure, Mercure. 2e, la Lune. 3e, Saturne. 4e, Jupiter. 5e, Mars. 6e, le Soleil. 7e, Vénus. 8e, Mercure. 9e, la Lune. 10e, Saturne. 11e, Jupiter. 12e, Mars. 13e, le Soleil. 14e,Vénus. 15e, Mercure. 16e, la Lune. 17e, Saturne. 18e, Jupiter. 19e, Mars. 20e, le Soleil. 21e, Vénus. 22e, Mercure. 23e, la Lune. 24e, Saturne.

Le Jeudi, jour consacré à Jupiter

1ère heure, Jupiter. 2e, Mars. 3e, le Soleil. 4e, Vénus. 5e, Mercure. 6e, la Lune. 7e, Saturne. 8e, Jupiter. 9e, Mars. 10e, le Soleil. 11e, Vénus. 12e, Mercure. 13e, la Lune. 14e, Saturne. 15e, Jupiter. 16e, Mars. 17e, le Soleil. 18e, Vénus. 19e, Mercure. 20e, la Lune. 21e, Saturne. 22e, Jupiter. 23e, Mars. 24e, le Soleil.

Le Vendredi, jour consacré à Vénus

1ère heure, Vénus. 2e, Mercure. 3e, la Lune. 4e, Saturne. 5e, Jupiter. 6e, Mars. 7e, le Soleil. 8e, Vénus. 9e, Mercure. 10e, la Lune. 11e, Saturne. 12e, Jupiter. 13e, Mars. 14e, le Soleil. 15e, Vénus. 16e, Mercure. 17e, la Lune. 18e, Saturne. 19e, Jupiter. 20e, Mars. 21e, le Soleil. 22e, Vénus. 23e, Mercure. 24e, la Lune.

Le Samedi, jour consacré à Saturne

1ère heure, Saturne. 2e, Jupiter. 3e, Mars. 4e, le Soleil. 5e, Vénus. 6e, Mercure. 7e, la Lune. 8e, Saturne. 9e, Jupiter. 10e, Mars. 11e, le Soleil. 12e, Vénus. 13e, Mercure. 14e, la Lune. 15e, Saturne. 16e, Jupiter. 17e, Mars. 18e, le Soleil. 19e, Vénus. 20e, Mercure. 21e, la Lune. 22e, Saturne. 23e, Jupiter. 24e, Mars.
 
De toutes les révolutions de l'Horoscope, la plus mystérieuse est celle qui permet d'entrevoir le jour et l'heure qui marquent le terme de notre vie terrestre.
Pour procéder à cette étude, il est indispensable de connaître exactement l'heure solaire de la nativité, afin de préciser si la nativité est diurne ou nocturne.
La nativité diurne comprend les 12 heures qui s'écoulent de midi à minuit. La nativité nocturne comprend les 12 heures qui s'écoulent depuis minuit jusqu'au midi suivant.
Les significateurs de la durée de l'existence terrestre se nomment le maître de la Vie et le maître des années.
Dans les nativités diurnes, le Soleil est le maître de la Vie. Dans les nativités nocturnes, la Lune a la même signifiance.
Le Soleil, occupant un signe masculin ou féminin dans les maisons I, X ou XI, est maître de la Vie, s'il est en aspect avec un maître des années.
Si, dans les deux cas précités, le Soleil est sans aspect, on prend la Lune pour Significateur ou maître de la Vie.
La Lune, occupant un signe masculin ou féminin, dans les maisons II, III, IV, V, VII, X ou XI, est maître de la Vie, si elle est en aspect avec un maître des années.
Si le Soleil et la Lune sont sans aspect, le point cardinal de l'Orient devient maître de la Vie, s'il est en aspect avec un maître des années.
On appelle maître des années la planète qui a dignité de maison, d'exaltation, de trigonocratie ou de terme, dans le lieu ou se trouve le maître de la Vie. Par exemple, si le Soleil occupe le signe du Sagittaire dans la maison XI, et si Jupiter occupe le Verseau, il y a aspect sextile entre ces deux planètes, et Jupiter a dignité de maison dans le signe qu'occupe le Soleil. Il peut donc être maître des années, correspondant au Soleil, maître de la Vie.
Si l'Horoscope présente plusieurs maîtres de la Vie, on prend le plus dignifié.

Chaque planète donne trois séries d'années :
  1. la moindre ;
  2. la moyenne ;
  3. la plus longue.
  • Saturne : 30 - 43 - 57.
  • Jupiter : 12 - 45 - 79.
  • Mars : 15 - 40 - 66.
  • Le Soleil : 19 – 69 – 120.
  • Vénus : 8 - 45 - 82.
  • Mercure : 20 - 48 - 76.
  • La Lune : 25 - 66 - 108.
Le maître des années, occupant un des points cardinaux (maisons IV, VII, X), donne sa plus longue série. S'il est en maison succédante, il donne ses ans moyens. S'il est en maison cadente, il donné sa moindre série, excepté quand il n'est qu'à 5 degrés de distance du point cardinal.
La Lune, en aspect défavorable avec le Soleil, ne donne point de vie. Si elle occupe la maison VIII, elle ne donne que sa moindre série d'années.
Le Soleil en maison IX, Jupiter en maison XI, Vénus en maison V, la Lune en maison III, donnent leur plus longue série d'années.
Jupiter, Vénus et Mercure, en maison IX, donnent leur moyenne série.
La Lune, en maison XI donne sa plus longue série. Mars en maison VI et Saturne en maison XII, donnent leur moyenne série.
Jupiter, Vénus, le Soleil, la Lune, Mercure en aspect favorable avec le maître des années, lui ajoutent leur moindre série.
Si le maître des années est en conjonction avec une étoile fixe de nature bénéfique, il prend le nombre de la moindre série d'années que donne la planète dont cette étoile tire sa nature élémentaire.
Si Jupiter, le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune sont en mauvais aspect avec le maître des années (mais en réception), ils lui ajoutent leur moindre série. S'il n'y a pas réception, ils n'ajoutent rien, excepté Jupiter et Vénus qui ajoutent quand même, pourvu que le maître des années ne soit ni Saturne, ni Mars, envers lesquels la réception est toujours indispensable.

Exemple : si le Soleil occupe le Bélier et si Mars, maître du signe, est en aspect, Mars sera maître des années ; si l'aspect est favorable, Mars donnera sa plus longue série d'années ; si l'aspect est médiocrement favorable, il donnera sa moyenne série, et la moindre seulement si l'aspect est mauvais.


Si Saturne, Jupiter et Mars sont dans la région occidentale de l'Horoscope, et cette position diminuera d'un cinquième leurs séries d'années. Même diminution si la Lune est décroissante, ou à la sortie d'un signe. Même diminution, pour le Soleil, s'il est en mauvais aspect avec la Lune, sans réception.
Saturne, Mars et Mercure en mauvais aspect avec le maître des années et sans réception, lui font perdre un nombre d'années égal à celui de leur moindre série ; mais s'il y a réception, ils ne font perdre que la moitié de ce nombre par l'aspect d'opposition, ou le quart par l'aspect de quadrature.
Jupiter et Vénus, ou le Soleil et la Lune, et Mercure, fortunés en la maison I, ou près du maître de la Vie, ajoutent leur moindre série d'années, lors même qu'ils ne sont pas en aspect avec le maître des années. Si, au contraire, ces planètes sont infortunées en la maison I ou près du maître de la Vie, elles ôtent au maître des années un nombre égal à celui de leur moindre série.
Selon que le maître des années occupe un des points cardinaux de l'Horoscope, ou une maison succédante, ou une maison cadente, on opère de la manière suivante :
1° S'il occupe un point cardinal (maisons IV, VII ou X), mesurez la distance de ce point à ... mais peut-être est-il sage de laisser cet arcane sous son triple voile, et de ne l'éclairer qu'aux regards des êtres assez forts pour en soutenir l'éclat sans défaillir. Bienheureux ceux qui savent que la mort n'est qu'un degré d'ascension dans les sphères de la Vie éternelle !...


Mystères de l'Horoscope

I

Le bonhomme Bonaventure ne s'était pas trompé.
Son visiteur du 15 août rapporta lui-même l'étrange manuscrit qui vient de mettre à l'épreuve, et peut-être à bout, votre patience.

- Ah, mon cher premier client, s'écria maître Guyon, j'avais bien dit que vous mordriez au fruit de l'arbre de science, et que je vous reverrais plus tôt que vous ne pensiez. Aurez-vous maintenant de la foi, gros comme un grain de sénevé ?

Pour toute réponse, le jeune inconnu jeta le manuscrit sur la table et haussa les épaules.
Le vieillard le regardait en-dessous, avec un malin sourire.

- Voyons, Monsieur, poursuivit-il, causons nettement. Seriez-vous revenu, si la contemplation de tant de secrets n'avait excité au plus haut point votre curiosité ?
- Maître Guyon, répondit l'inconnu je n'ose vous dire.
- Dites, ne vous gênez point.
- Je n'ose vous dire que ce manuscrit me paraît un chef-d'œuvre… de … galimatias.
- Ah diable ! mais l'avez vous lu tout entier ?
- Il le fallait bien, pour autoriser ma réponse.
- Alors, que venez vous faire ici ?
- Vous demander pardon pour ma brutale franchise, en ajoutant qu'une seule curiosité me passionne, c'est d'entendre la suite de l'aventure, que vous contiez si bien, de M. de Rohan et du prieur de Lagny.
- C'est-à-dire, mon cher client, que vous venez sans façon chercher la clef des mystères. Eh bien ! soyez le parfaitement venu. Mettez-vous dans l'attitude sceptique de M. de Rohan devant le livre de Siméon bar Yohaï. Le récit que je vais reprendre au point où nous l'avons laissé changera tout à l'heure en lumière les ténèbres de votre esprit, et je crois que ce soir, vous en oublierez le sommeil.
- Cela dépend de vous, si c'est possible. Allez de l'avant, maître Guyon : comme M. de Rohan, me voici tout oreilles...
… Le prieur de Lagny, reprit Bonaventure, précéda l'évêque de Canope dans le mystérieux escalier qui aboutissait, après une descente de vingt-deux marches, à une salle basse dont la porte se referma d'elle-même, silencieusement, derrière eux, sans laisser nulle trace de leur passage.
Les murs de cette salle plus longue que large, étaient enduits d'un stuc à gros grains, imitant des assises de granit rougeâtre, qu'on eût dit calcinées par des siècles de Soleil torride.
Un hémicycle voûté en dôme y filtrait une clarté à demi-éteinte par cet artifice de construction qui s'appelle, en langage d'architecture religieuse, un jour céleste.
Au fond de la salle s'adossait, en manière d'autel antique, une table d'ébène, reposant sur quatre énormes pieds dont les sculptures figuraient un lion, un taureau, un homme et un aigle, alignés comme des cariatides ). Sur le fond noir de cette table se détachait, en peinture blanche, le tracé d'une étoile à douze rayons, formée par quatre triangles équilatéraux et concentriques, à l'intérieur d'un Zodiaque divisé en douze parties égales (Voyez figure 6). À droite de cette étoile, il y en avait une autre, à six rayons, composée de deux triangles antipodiques et entrelacés. À la gauche, un astrolabe hermétique (Voyez figure 9), projetant d'un même foyer douze rayons, servait à mesurer les sept aspects des planètes autour du cercle zodiacal, qu'en langage vulgaire je pourrais appeler Roue du Destin. Si vous avez, Monsieur, réellement parcouru le manuscrit que je vous ai confié, vous devez jusqu'ici me comprendre assez clairement. Faut-il que je m'explique davantage ?
- J'ai tout lu, je le répète, maître Guyon. Je reconnais sur vos murailles les figures tracées dans le manuscrit, et si j'ai besoin d'éclaircissements, je les demanderai.
- Fort bien, poursuivit le vieillard, je vais donc continuer. Sur les parois de l'hémicycle, d'autres peintures figuraient, de droite à gauche, huit cercles astrologiques, et chacun de ces cercles se divisait en soixante-dix-huit sections égales, renfermant chacune des images symboliques, des lettres égyptiennes et des nombres, qui défiaient toute interprétation de la part de quiconque ne possédait point la clef de ces énigmes.

Deux consoles, sculptées en tète de Méduse, et dressées sur un socle aux deux flancs de la table, portaient, d'un côté, une sphère armillaire, de l'autre, le fameux volume en papyrus du rabbin Siméon bar Yohaï.
Au-dessus de la table, et en manière d'applique, se profilait sur le mur l'image d'un grand Sphinx, accroupi sur une base de forme cubique.
Deux ou trois sièges en bois de chêne ; quelques étagères où s'empilaient des livres centenaires ; d'autres volumes gisant à terre, ouverts ou fermés, çà et là, sur les dalles froides et nues : c'était, à peu près, tout l'attirail du moine savant, et il eût, certes, fallu bien de la prévention pour soupçonner que ce cabinet d'études pût receler un sorcier plutôt qu'un antiquaire.

- Monseigneur, dit en souriant le prieur de Lagny, voilà toute ma magie.
Et son geste pouvait parodier celui de la grande Cornélia, mère des Gracques, quand elle disait, en montrant ses enfants : "Voilà mes joyaux !"
- Mais, répondit l'évêque de Canope, avec une expression de complet désappointement, mais, Monsieur, je ne vois ici.
- Oh ! rien de prohibé par les saints canons ; rien qui sente le roussi, rien qui s'allonge en griffe ou en queue de bouc, et pas le moindre balai pour chevaucher au sabbat. Vous pensiez peut-être trouver autour de moi, comme en l'officine de Côme Ruggieri, l'astrologue de Catherine de Médicis, une foule de colifichets plus ou moins compromettants chez un homme d’église ?
- Hé ! hé ! Monsieur, ce Ruggieri.
- N'était "qu'un drôle effronté, au service des remords et des épouvantements d'une méchante femme. Je ne suis point, grâce au ciel, condamné à pareil métier : je n'ai donc nul besoin de misérables prestiges. Vous ne voyez ici ni crocodile empaillé en clef de voûte, ni chouettes clouées aux murs. Je ne possède ni poule noire, ni crapaud jaune, ni chat rouge, ni couleuvres mordorées ; ni la verge de Moïse, qui devenait serpent ; ni l'épée de Sésostris, qui pourfendait les esprits ; ni la coupe de Balthazar, qu'on remplissait du sang d'un nouveau-né ; ni les sept Talismans de la reine de Saba, qui procuraient à leur possesseur la satisfaction des sept péchés capitaux. Je me passe, en mes expériences, d'une momie sacrilègement volée aux pyramides égyptiennes ; je me moque de l'alambic où Paracelse distillait l'élixir d'éternelle jeunesse, et de l'athanor où Nicolas Flamel faisait de l'or avec du plomb. Je ne vous saurais montrer ni l'anneau de Gygès, qui rendait invisible ; ni la corne d'Amûn, qui se tournait vers les trésors cachés ; ni même une curiosité plus récente, l’Enchyridion du pape Honorius III, un vilain prêtre qui cherchait le Diable, pour faire mine de croire en Dieu….
- Mais, que possédez-vous donc, homme incompréhensible ? S’écria M. de Rohan.
- La science du cercle, du Triangle, et du carré. Qu'est-ce que cela, Monseigneur ? et quelles merveilles peuvent sortir de trois figures géométriques ?
- Ma foi, Monsieur, c'est ce que j'allais vous demander.
- Oui, et le catéchisme vous répond : Dieu a fait de rien le ciel et la terre. C'est plus fort : il n'y a, il est vrai, que le catéchisme qui ose émettre une pareille énormité. Mais laissons le catéchisme aux enfants : causons en hommes, et acheminons-nous vers l'échelle des mystères.
Je vous l'ai dit, Monseigneur, il existait, de temps immémorial, au pays de Misraïm, que nous nommons Égypte, chez les prêtres de la ville de Moph, dont les Grecs ont fait Memphis, sans doute par amour de l'euphonie, une espèce de livre, composé de 78 feuillets mobiles, que son auteur, le mage Hermès-Thoth, avait écrit ou plutôt gravé sur autant de lames d'or. La mémoire d'Hermès, enfouie sous le poids des Pyramides, mystérieuse comme leur ombre, muette comme leur granit, n'a laissé qu'un nom sans date précise et une œuvre oubliée. Ah ! Monseigneur, que de grands hommes et de grandes choses gisent, peut-être à jamais, dans un néant plus antique et plus profond !
Chaque lame d'or, contenant un feuillet, du livre hermétique, portait le sceau de plusieurs nombres et lettres ; et la signifiance de ces nombres et de ces lettres, dans leur corrélation occulte avec les hommes et les choses, constituait un arcane, ou secret, désigné sous le nom de Porte dans la langue figurée des orientaux. Entre chaque lettre et le nombre qui lui est corrélatif, l'artiste sacré avait tracé une combinaison de figures symboliques, empruntées aux objets visibles du ciel ou de la terre. Il y avait de plus signifié les emblèmes des douze constellations du Zodiaque, des sept planètes, des trente six décans, et des trois cent soixante génies qui jalonnent la route du Soleil.
- L'enchaînement de ces nombres, de ces lettres et de ces hiéroglyphes, quand on rangeait les lames d'or sur la circonférence d'un cercle mystérieux, produisait des séries d'idées qui se complétaient ou se modifiaient selon des règles déterminées. Vous me comprendrez mieux tout-à-l'heure, quand nous passerons à la pratique de ces règles. Les arcanes émanés des lames créaient, à l'infini, des harmonies ou des oppositions de nombres, de lettres et d'hiéroglyphes, allégories d'autant de réalités présentes et futures, dont l'explication résolvait plus de questions que l'esprit le plus actif n'en saurait formuler en un siècle. On peut se faire une idée de cet immense foyer de révélations, en calculant que les 22 premières lames seulement, cycle de l'alphabet hiératique des mages, multiplie ses combinaisons jusqu'à ce nombre ineffable : 1, 177, 321, 905, 343, 428, 940, 313.
On trouve cette somme en observant que 2 lames prennent 2 transpositions ; 3 lames, 6 transpositions, 4 lames, 24 transpositions ; 5 lames, 120 transpositions ; 6 lames, 720 transpositions ; 7 lames, 5 048 transpositions ; 8 lames, 40 320 transpositions ; 9 lames, 362 880 transpositions ; 10 lames, 3 628 800 transpositions, et ainsi de suite. Et ce qu'il y a de plus admirable, c'est que cet univers de combinaisons possibles, dont la limite nous échappe aussitôt que le langage ne suffit plus à énoncer les nombres, peut immédiatement s'ouvrir, devant les adeptes de la science occulte, et à tous les degrés de sa progression, par une clef simple et absolue qui détermine l'oracle.
L'exemplaire primitif de ce livre merveilleux était d'or : il disparut comme un lambeau de butin, dans la conquête de l'Égypte par le Perse Cambyse qui alla mourir, avec toute son armée, sous les sables de l’Afrique centrale. Je ne veux pas soutenir, selon certaines légendes, que cette mort funeste fut le châtiment du pillard profanateur ; ne mêlons pas d'inutiles superstitions à l'histoire. Mais grâce aux mages, tous les symboles d'Hermès-Thoth avaient été reproduits, par la peinture ou le ciseau, dans tous les temples de l’Égypte, sur des foules d'obélisques et jusque dans les cryptes de la mort. L'art de dévoiler leurs arcanes ne cessa point de se transmettre en secret, par la parole, dans les initiations sacrées que l'antiquité religieuse appelait, selon les régions et les langues diverses, Mystères d'Isis en Égypte, Mystères de Mithra chez les Perses, Mystères d'Ormuzd chez les Indiens, Mystères d'Énoch et de Salomon chez les Hébreux, Mystères de Cérès-Éleusine chez les Grecs, Mystères des Druides chez les Gaulois nos ancêtres. Les maîtres de cet occulte enseignement exigeaient de leurs initiés, sévèrement choisis, des épreuves redoutables et le serment de se taire, sous peine de la plus horrible et de la plus inévitable des morts. L'exercice de la Divination était permis, dans une certaine mesure, aux adeptes des sanctuaires ; on tolérait même l'intrusion de devins charlatans et ignares, pour mieux voiler aux regards proues les avenues de la vraie science. Mais malheur à l'initié qui parjurait son serment ! Toute la société secrète du Magisme l'attendait, en quelque pays qu'il espérât se réfugier, et l'y frappait bientôt d'un invisible poignard. La fameuse organisation des Francs-juges et celle des Francs-maçons avaient leur souche dans l'immense institution des adeptes d'Hermès. Les Francs-juges ont disparu avec la barbarie du Moyen Âge ; les Francs-maçons végètent encore autour de leur Orient obscurci, mais, dans le siècle prochain, leur nom ne sera plus qu'un mot vide de sens. Le Magisme semblait donc voué, comme toutes les choses d'ici-bas, à une entière destruction, si, précisément par un parjure qu'il faut bénir parce qu'il est providentiel, un initié judaïque, Siméon bar Yohaï, docteur en cette fameuse école égyptienne dont s'illustrait encore Alexandrie, à l'aurore des temps chrétiens, n'eût écrit pour la première fois l'explication du symbolisme hermétique, et si le pape clément XIV n'avait eu l'idée de me demander le déchiffrement de ce travail, peut-être unique au monde.
Mais ne nous égarons pas plus loin, Monseigneur, dans le labyrinthe philosophique et religieux dont les portes d'Hermès gardent le seuil. Il est temps d'aborder l'œuvre expérimentale, c'est-à-dire la vérification de l'Horoscope de M. le Dauphin de France, si imprudemment révélé par M. de Roquelaure devant madame Dubarry.

II

Je ne sais pas exactement en quelle année naquit M. le Dauphin. Pour essayer la puissance des arcanes, notre siècle étant le XVIIIe, je vous prierai, Monseigneur, de vouloir bien chercher le simple millésime de l'année sur les sept Tables des sceaux planétaires, et dans la série de nombres écrits sous le nom de chaque planète, chaque fois que vous le rencontrerez, vous énoncerez le nom de la planète qui le gouverne.

M. de Rohan consulta les sept Tables et répondit : ce millésime est gouverné par Jupiter, Mars, Vénus et la Lune.

- Cherchez sur les mêmes Tables, reprit lé prieur, le mois de l'année moderne, et énoncez, comme tout à l'heure, les planètes qui le gouvernent.

M. de Rohan consulta encore les sept Tables, et répondit : ce mois est gouverné par Saturne, Jupiter et la Lune.

- Cherchez encore, dit le prieur, le quantième du mois dans la même série de nombres.

M. de Rohan répondit : ce jour est gouverné par Jupiter, Mars, le Soleil et la Lune.

- L'hebdomadaire, ou semaine hiératique, reprit M. de Lagny, range les planètes dans l'ordre suivant : le Soleil, la Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne.
Le Soleil se lie à l'arcane du Mage ; la Lune à l'arcane de la Porte du Sanctuaire Occulte ; Mars à l'arcane de la Pierre Cubique ; Mercure à l'arcane de la Balance et du Glaive ; Jupiter à l'arcane de la Tour Décapitée par la Foudre ; Vénus à l'arcane des 7 Sceptres, et Saturne à l'arcane du maître du Sicle.
La chaîne de ces sept hiéroglyphes signifie que le mage, illuminé par la lumière occulte du Sanctuaire d'Isis, domine les forces de la Nature en équilibrant sa Volonté par les contre-poids de la Vérité et de la Justice, et foudroie l'orgueil humain en le touchant des 7 Sceptres que porte le maître de la Fortune.
Les nombres cycliques des arcanes précités de la Rose-Croix me révèlent maintenant que la conjonction de Jupiter, Mars, Vénus et la Lune, correspond au nombre 54 ; l'année de naissance est donc 1754, en y ajoutant le millésime séculaire 17, que nous avions laissé de côté.
Les mêmes nombres me révèlent que la conjonction de Saturne, Jupiter et la Lune, correspond au nombre 82, huitième nombre écrit sur la clef des Sceaux planétaires, et par conséquent nombre d'août, 8e mois de l'année.
Enfin les mêmes nombres me révèlent que la conjonction de Jupiter, Mars, le Soleil et la Lune, correspond au nombre 23, qui doit être le quantième du mois. Est-ce exact, Monseigneur ?
- Parfaitement : 23 août 1754, date officielle, inscrite chaque année dans l'almanach de la cour de France. Mais comment des conjonctions de planètes peuvent-elles devenir des réponses si singulières ?
- C'est de l'algèbre occulte, Monseigneur. Les trois conjonctions que vous m'avez vous-même indiquées ont toujours signifié et signifieront éternellement 54, 82 et 23 ; et le nombre 82 est, de temps immémorial, le nombre du mois égyptien Mesori, correspondant au mois romain Augustus, que nous appelons août. Puisque vous êtes satisfait de cette légère expérience, avançons. Notre travail va exiger une attention plus qu'ordinaire.
Rien n'est indifférent dans la nature physique ou morale. Un caillou peut briser la vie d'un homme, et la chute d'un seul homme peut détruire un empire ou enrayer la marche d'un peuple. À plus forte raison, la place de telle ou telle planète, dans le cercle magique où roulent nos destins, ne saurait être indifférente pour l'individu qui naît, et qui entre, par sa naissance même, dans l'harmonie du monde astral. Il faut, outre l'étude des signes célestes qui ont plané sur le berceau, compter les chances d'état, c'est-à-dire les facilités ou les obstacles que l'enfant doit trouver, tôt ou tard, dans ses parents, dans le tempérament qu'il a reçu d'eux, et, par conséquent, dans ses dispositions naturelles, pour réaliser l'accomplissement de sa destinée. Il faut tenir compte aussi de la part de liberté qui est accordée à notre être et de son initiative. Il faut prévoir si l'enfant peut arriver, un jour, à être véritablement homme, c'est-à-dire capable de lutter par un courageux vouloir contre les influences funestes et les courants contraires des forces sidérales.
Pour évaluer ces chances, je dois savoir quelle est la patrie de l'être qui est le sujet de l'Horoscope ; je demande le rang ou la profession de sa famille ; je me fais dicter les prénoms qui constituent son individualité, et enfin le nom ou les noms, et les titres qui l'attachent à la famille naturelle et à la famille nationale.
En effet, à l'heure où naît l'enfant, quelque chose l'a déjà précédé dans la vie ; ce quelque chose, c'est le nom : le nom doit compléter sa génération.
Il y a, de nos jours, trois sortes de noms : celui de la famille, le pré-nom, et le sur-nom.
Le nom familial est le sceau commun de la race, qui se transmet d'être en être. Le pré-nom est le signe qui caractérise la personne dans la race. Le sur-nom est une qualification secondaire, appliquée à tel ou tel individu de la famille, dans des cas dont l'examen n'importe guère à la question qui nous occupe. Le nom familial est imposé et maintenu par l'ordre civil ; le pré-nom est choisi par les intentions affectueuses du père et de la mère, des proches parents, des amis les plus intimes. Le sur-nom est un titre accidentel, tantôt viager, tantôt héréditaire. Dans ce second cas, il se transmet, uni au nom familial, suivant les conditions réglées par le créateur de cette nouvelle empreinte.
Par suite des immenses invasions qui ont successivement dévasté et enfin détruit l'Empire romain d'Occident, nos langues modernes, filles de la conquête, sont le produit plus ou moins accentué du mélange des idiomes barbares avec les langues grecque et latine, filles des civilisations disparues dans ce cataclysme. Notre français, par exemple, contient une innombrable quantité de mots dérivés de la langue romaine. Or, ce mélange, ou plutôt cette corruption du type primordial, n'a pas seulement altéré les parties du discours, comme dirait un grammairien, mais il en est résulté le bouleversement des prénoms, devenus variables, selon les temps et les lieux dans lesquels s'opérait cette décomposition du langage originel. De là naît une des grandes difficultés qui s'opposent, en bien des cas, à la précision et à la certitude des calculs hermétiques. Il faut donc que l'évocateur des arcanes s'applique à restituer en langue grecque ou latine les prénoms et les surnoms ou qualifications du consultant, toutes les fois que ces signes distinctifs de l'individualité sont des émanations des langues précitées.
Ainsi, par exemple, les noms Achille, Basile, Nicolas, Eugène, etc. se doivent rétablir en langue grecque, par Achilleus, Basileus, Nikolaos, Eugenes, etc. Ceux d'auguste, clément, maxime, etc. redeviennent, en latin, Augustus, Clemens, Maximus, et ainsi des autres.
Il en est de même pour les qualifications. Nos titres de Roi, Empereur, comte, Prince, Duc, Dauphin, etc. sont de purs dérivés du latin Rex, Imperator, comes, Princeps, Dux, Delphinus, etc.
Dans les idiomes germaniques, on a une peine extrême à ressaisir le vrai type d'un nom. Ainsi, Khlodowig, Klowigh, Ludwig, Luduwig, sont des variantes du nom Louis : formes indécises et flottantes à travers le jargon des siècles du Moyen Âge. Pour obtenir une forme immobile, les maîtres-Kabbalistes ont dit qu'il la faut chercher dans la langue qui a gardé parmi nous l'héritage des langues sacrées de l'ancien Orient, et c'est pour nous le latin. Tout le monde sait que le latin, Verbe impérissable au milieu des ruines d'un monde, parce qu'il était l'expression des Mystères de la dernière des Religions, fixa par la consécration baptismale l'onomatographie des conquérants barbares qui passèrent peu à peu sous la bannière de la croix, et qu'ainsi les formes Ludovicus, carolus, Franciscus, etc. fixèrent, dans les actes ecclésiastiques, les types des noms qui dérivaient en Ludovic, Loys, Louis, Karl, Charles, Francis, François, etc. C'est donc aux monuments hagiographiques du christianisme qu'il faut demander la forme des prénoms qui ne présentent point d'origine grecque ou latine.
Quant au nom familial, il doit être conservé dans l'idiome qui l'a créé, c'est-à-dire avec tous les signes graphiques dont on le trouve composé. Ainsi, par exemple, les noms français Bourbon, Richelieu, Penthièvre, Berri, Lamballe, etc. demeurent invariables. La raison de ces règles, c'est que les noms, prénoms, sur-noms, et autres qualifications, doivent être soumis à un calcul d'arithmancie kabbalistique dont les résultats deviennent des éléments constitutifs du thème généthliaque. Ces règles sont souvent difficiles à appliquer, et c'est pour cela qu il ne faut opérer en astrologie que conditionnellement, c'est-à-dire sous réserve d'exactitude dans l'énoncé, l ordre et l'étymologie des signes de l'individualité que l'on veut étudier. Mais nous ne rencontrerons aucune difficulté pour l'Horoscope de M. le Dauphin.

III

M. le Dauphin actuel, né le 23 août 1754, reçut en naissant les noms et titres de Louis-Auguste, Duc de Berri.
Je transporte dans la langue hiératique de l'Occident les quatre premiers mots de cette appellation, et je consulte en sa forme invariable celui de Berri, parce qu'il détermine le signe familial. La conversion kabbalistique nous donne Ludovicus-Augustus, Dux de Berri.
Voyez, Monseigneur, sur cet alphabet symbolique de la Rose-Croix, les nombres qui correspondent à la hiérarchie des lettres hiératiques. Je réduis ces nombres à leurs racines, c'est-à-dire que, au delà des nombres simples : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, trouvant 10 et plus loin 100, je ne garde que l'unité ; trouvant 20 et plus loin, 200, je ne garde que 2 ; trouvant 30 et plus loin 300, je ne garde que 3 ; trouvant 40 et plus loin 400, je ne garde que 4 ; trouvant 50, 60, 70, 80, 90, je, ne garde que 5, 6, 7, 8 et 9.

L'unité, ou 1, correspond donc aux lettres Athoïm (A) ; Jamin (I, J et X) ; Quin (Q).
Le nombre 2 correspond à Beïnthin (B) ; Chicotin (C, K) ; Iran (R).
Le nombre 3 à Gomor (G) ; Kaluza (L) ; Lichen (S).
Le nombre 4 à Dinaïn (D) ; Miché (M) ; Thou (T).
Le nombre 5 à Eni (E) ; Nain (N).
Le nombre 6 à Ur (U, V) ; Xirôn (X).
Le nombre 7 à Olélath (O) ; Zaïn (Z).
Le nombre 8 à Pilôn (F, P) ; Hélétha (h).

Appliquons ces nombres aux lettres dont se compose le premier nom : Ludovicus.
Remarquez, Monseigneur, qu'après avoir échelonné les nombres correspondant à chaque lettre du nom, depuis la première jusqu'à la dernière, je remonterai de cette dernière à la première en échelonnant les nombres des 12 maisons solaire ? multipliant ensuite les uns par les autres, je trouverai pour somme totale l'arcane 200, dont l'explication vous apparaîtra tout à l'heure.

L       3 x IX = 27
U       6 x VIII = 48
D       4 x VII = 28
O       7 x VI = 42
V       6 x V = 30
I        1 x IV = 4
C       2 x III = 6
U       6 x II = 12
S        3 x I = 3

Opérant de la même manière sur le nom Augustus, je trouve pour somme totale l'arcane 137, dont je prends note.
Opérant sur le mot Dux, je trouve pour somme totale l'arcane 30, dont je tiens note.
Remarquons, en passant, que la particule De, qui se présente à son tour, est aussi bien latine que française. Vous savez, Monseigneur, que le pape préside à Rome la congrégation De Auxiliis.
- Chut ! dit l’évêque de Canope. Vous avez raison ; mais, je vous en prie, mon révérend, laissons le pape à l'écart. Ce pauvre Ganganelli est assez empêtré dans les filets des Jésuites : ne le compromettons ni de près, ni de loin, dans nos conjurations sibyllines ; ce serait peut être lui porter malheur. Avez-vous fait son Horoscope, Monsieur de Lagny ?
- Non, Monseigneur ; il n'est pas besoin de magie pour prévoir que les Jésuites le perdront corps et âme. Ne troublons pas son dernier jour, et poursuivons notre étude.
En opérant sur la particule De, je trouve pour somme totale l'arcane 13, et je le note.
En opérant enfin sur le mot Berri, je trouve pour somme totale l'arcane 41. Voilà tout le calcul kabbalistique des noms et titres que M. le Dauphin de France reçut en naissant. Ajoutons-y ce signe particulier, que, dans l'ordre de succession monarchique (c'est ici la chance d'état du jeune prince), le roi régnant porte le nombre XV. Cette observation n'est pas indifférente en ce qui touche sa postérité. Ce nombre 15 représente, parmi les arcanes de la Rose-Croix, Typhon, le Génie de la Fatalité. Or, je n'ai pas besoin de rappeler à votre souvenir que la Fatalité s'est déjà largement étendue sur la famille royale. Le premier Dauphin, Louis de France, est mort en décembre 1765 ; il avait été précédé dans la tombe par ses deux premiers enfants, le duc de Bourgogne, mort en 1761, et le duc d'aquitaine, mort en 1754. M. le duc de Berri, deuxième Dauphin, est l'héritier de ces morts qui se sont peut être enfuis de la vie par épouvante de l'avenir. Ils ont, sans doute, eu grand tort, n'est-il pas vrai ? car il n'y a que des bavards, des impertinents ou des fous, comme M. de Roquelaure et comme moi, qui usent du privilège de voir un peu plus loin et un peu plus haut que le bout de leur nez ?
- Monsieur de Lagny !
- Monsieur de Rohan !
- Vous vous oubliez !
- Non, Monseigneur ; je me révèle Sorcier, comme l'on dit à Versailles. Vous êtes devant les portes d'Hermès, et j'en suis la clef vivante !
La puissance électrique de la parole humaine est le commencement de toute manifestation du monde occulte. M. de Rohan sentit vaciller sa pensée ; une sueur froide perla sur son front. Ce prélat qui, peut-être, ne croyait en Dieu que sous bénéfice d'inventaire, était bien près de croire au diable de tout son cœur.
Le prieur de Lagny le tenait dompté sous un regard fascinateur, et continua, sans visible émotion, son travail hermétique.
- M. le Dauphin, poursuivit-il, étant, selon toutes les apparences, destiné à régner, il ajoute son unité personnelle au nombre XV, qui est le signe dynastique actuel, et nous tiendrons note de l'arcane 16.
L'année de sa naissance étant 1754, il faut extraire tout d'abord les arcanes enfermés dans cette date généthliaque. Votre Grandeur sait l'algèbre ?
- L'algèbre ? Ah, diable ! vous mettez les points sur les I, répondit M. de Rohan, heureux de pouvoir un moment secouer la torpeur qui commençait à l'envahir. L'algèbre, Monsieur, eh mais, certainement, nous savons l'algèbre, à peu près autant que la Somme de saint Thomas d’Aquin. Allez, Monsieur, quoique je ne sache guère où vous me menez, un Rohan ne recule jamais. Je vous suis, In quantum possum.
- Pardon, si je passe devant, reprit en souriant le prieur. L'algèbre dont je me sers est une formule qui parle aux yeux, pour abréger de trop longues et fatigantes démonstrations. Je dis donc 1754 = X, c'est-à-dire un mystère, et, pour dégager cet Inconnu, j'opère ainsi : 1 + 7 + 5 + 4 = 17. Comprenez-vous, Monseigneur ?
- Après vous, mon révérend, après vous, si c'est possible. Un Rohan salue toujours la science, et lui cède le pas, en homme bien appris. D'ailleurs, vous êtes un terrible écolâtre : vous me clouez les objections dans la gorge.
- Objectez, Monseigneur, objectez !
- Oh, ce que j'aurais à dire est moins que rien.
- Mais encore.
- Eh bien, Monsieur, il me semble, et c'est, je crois, une opinion assez généralement reçue, que du choc de deux corps durs peut naître l'étincelle qui produit la lumière.
- C'est de la menue physique, Monseigneur.
- Et, par analogie, la lumière intellectuelle peut jaillir d'une loyale discussion.
- Parfaitement. Toute opération de l'esprit a quatre formes : affirmation, négation, discussion, solution. La discussion est une objection que l'on se pose à soi-même, ou que l'on repousse venant d'autrui, avec tous les égards dus à l'interlocuteur. C'est une partie de volant dont nos cerveaux sont les raquettes.
- Accueillez donc mon léger coup de raquette. Vous voulez, Monsieur, passer à votre alambic égyptien cette date 1754, pour en distiller ce que vous appelez des arcanes. Je le veux bien aussi, et vous souhaite d'en faire jaillir plus de clarté que n'en prête le candélabre à sept branches de l'apocalypse. Mais pourquoi dites-vous 1754 au lieu de 5754, vraie date de l'âge du monde, s'il en faut croire la chronologie de la Bible ? Et, en second lieu, si la chronologie de la Bible est aussi contestable que sa physique est absurde, comme le soutient avec d'assez fortes raisons M. de Voltaire, et comme cela parait probable aux yeux de quiconque n'a pas en tête un trop gros grain de fanatisme, sur quelle base fondez-vous votre évaluation du temps, pour en demander la vraie clef aux figures dont est peuplé votre ciel astrologique ?
- Je respire, Monseigneur. J'imaginais que vous m'alliez jeter sur les bras un monde de difficultés. Ah, vous ne condamnez point aux fagots éternels ce bon M. de Voltaire... Cet audacieux éplucheur des superstitions ?
- Aux fagots ? un philosophe estimé du cardinal de Bernis, du cardinal Passionéi, et du cardinal Quirini, mon révérend.
- Et de sa Sainteté Benoît XIV ! s'écria le prieur. Eh bien, M. de Voltaire vous dirait, s'il était là, que chronologie et asinologie sont à peu près synonymes en ce qui touche nos travaux sur l'antiquité sacrée ou profane, et cela, en dépit du fatras compilé par l'archevêque Ussérius et par le jésuite Pétau.
Les mages nous révèlent, d'après la tradition d'Hermès-Thoth, que notre terre est le centre d'un système astral dont chaque point est en même temps le centre d'un autre système : nous occupons une maille du réseau de l'infini.
Notre globe est enveloppé d'un éther translucide qui sert d'âme à ce petit monde et de véhicule à la vie universelle. Fluide ambiant qui pénètre toutes choses, cet éther électro-magnétique, ce calorique vital et lumineux, image du Saint Esprit qui renouvelle sans cesse la face de la Terre, est fixé par le poids de notre atmosphère et par la force d'attraction centrale du globe. Les Égyptiens le symbolisaient par la ceinture D'Isis, cercle dont le parcours perpétuel nous représente les divisions du Temps et la synthèse de l’éternité. Isis était l’emblème de la Nature universelle et de son éternelle fécondité.
Cette lumière physique quintessenciée est la réalisation de la lumière intellectuelle, comme celle-ci est la réalisation de la lumière divine. C'est le Livre des consciences, conservant à tout jamais l'impression de tous les Verbes, c'est-à-dire de toutes les formes possibles de l’Être.
Une simple pensée se réalise en devenant parole, par les sons, par les signes et par les caractères des signes.
Elle s'empreint aussitôt dans le fluide astral par l'écriture ou par la parole. Elle influence les esprits en se reflétant sur eux ; elle se réfracte en se traduisant en actes.
ainsi donc, abstraction faite de tout système chronologique préconçu, la date de nativité de M. le Dauphin est l'expression de deux pensées simultanées, celle du père et celle de la mère, unis dans une même volonté d'admettre ce nombre 1754 comme une existence réelle. Elle s'est écrite immédiatement, avec son occulte signifiance, parmi les verbes dont le fluide astral est le dépôt perpétuel, en même temps que s'y imprimaient les noms et les titres qui allaient constituer et définir l’individualité du jeune prince.
Lorsque notre âme crée ou évoque une pensée, le signe représentatif de cette pensée se grave de lui-même dans le fluide astral qui est le réceptacle et comme le miroir de toutes les manifestations de l'Être. Le signe exprime la chose ; la chose est la vertu du signe. Dire un mot, c'est évoquer une pensée et la rendre présente. Proférer un nom, ce n'est pas seulement définir un être, c'est le vouer, par l'émission du verbe, à l'influence d'une ou de plusieurs puissances occultes. Les choses sont pour chacun de nous ce qu'il les fait en les nommant. Le verbe ou la parole de chaque homme est, même à son insu, une bénédiction ou une malédiction. Voilà pourquoi,Monseigneur, l'ignorance des propriétés de l’idée, comme celle des propriétés de la matière, nous est souvent si funeste. Oui, les noms sont bénéfiques ou maléfiques ; ils sont, en quelque sorte, vénéneux ou salutaires, selon les influences cachées que la suprême sagesse attache à leurs éléments, c'est-à-dire aux lettres qui les composent, et aux nombres corrélatifs à ces lettres.
Cette théorie est étrange. Si vous demandez pourquoi telle influence, plutôt que telle autre, appartient à telle lettre ou à tel nombre, plutôt qu'à tout autre, je réponds que la. raison absolue de toute chose n'est point en notre pouvoir, et qu'en attendant l'avènement ou le retour de cette révélation, il se faut contenter du témoignage de l'expérience, parce que cette expérience s'appuie sur des siècles d'observation.

IV

Déployant alors sur la table d'ébène le fameux manuscrit de Siméon bar Yohaï, le prieur prit une baguette de cristal, pour toucher de sa pointe les hiéroglyphes qu'il allait expliquer, et continua en ces termes.
Les soixante-dix-huit lames d'or gravées par Hermès constituent l'instrument suprême de toute divination. Mais les mages ne se bornaient point à interroger les arcanes produits par les innombrables transpositions possibles de ces feuillets mobiles. Ils en composaient aussi des cercles mystérieux, autour desquels se rangeaient, en huit séries hiérarchiques, les sept Génies ou intelligences supérieures qui gouvernent l’évolution des planètes à travers les douze constellations du Zodiaque ; puis, les trente-six esprits de second ordre, ou Décans, qui font rayonner, dans l'espace et le temps, les influences diverses de ces planètes ; puis, enfin, les trois cent soixante esprits inférieurs dont chacun préside à un jour, c'est-à-dire à l'un des trente degrés qui divisent chaque constellation zodiacale..
Les Décans sont ainsi nommés, parce qu'ils ont chacun pour domaine d'influence dix degrés de constellation, et pour agents subalternes un même nombre d'esprits de la troisième hiérarchie.
Ces sept Planètes avec leurs Génies supérieurs, ces 36 décans, et ces 360 génies des jours étaient figurés par des tableaux symboliques autour des sanctuaires de Moph ou Memphis, de Tentyrah, de Syène, de Saïs, d’Éléphantine, d’Héliopolis, de Thèbes, de Méroé. C'était le livre des prêtres et des initiés de la Rose-Croix, livre sacré que les rois consultaient avec vénération, mais dont, moins heureux que vous, Monseigneur, ils n'obtenaient point la clef. Nous allons parcourir ensemble le cycle sur lequel s'écrit la destinée de M. le Dauphin. Laissons de côté la théorie, allons au fait, et après avoir contemplé l'appareil hermétique, hâtons-nous de demander à son application les résultats dont l'épreuve vous tente en attendant qu'elle vous fasse frémir.        
Je vous ai présenté le nombre 1754 comme un mystère dont la révélation doit sortir de la formule 1+7+5+4 = 17. Ce nombre 17 correspond à l'arcane XVII de la Rose-Croix. Il signifie que l’Espérance, dont il est le symbole, rayonnait sur le berceau de tous les enfants nés en 1754, et qu'elle a plané ou planera sur eux, dans la vie, jusqu'à la fin de leur carrière.
- À la bonne heure ! s'écria M. de Rohan. Je ne comprends pas encore grand chose, comme disait le dindon de M. de Florian devant la lanterne magique. Mais votre arcane de l'Espérance me prouve déjà que M. de Roquelaure n'est qu'un lugubre conteur de fables malséantes.
- Doucement, Monseigneur, reprit le prieur de Lagny. Épargnons les absents, surtout quand ils sont aux arrêts, sous le poids d'une rude accusation. Je n'ai point ouï ce qu'a pu dire M. de Roquelaure, mais j'ai le coup d'œil rapide et l'esprit perçant : faut-il aller plus loin ?
- Jusqu'au bout, s'il vous plaît, jusqu'à la plus extrême conclusion.
- L'Espérance, Monseigneur, est une étoile mobile, tantôt brillante, tantôt nébuleuse, et à reflets changeants, multicolores, comme la lumière de Mercure. Sa valeur magique ne peut donc être déterminée, en ce qui touche M. le Dauphin, que par l’observation de deux autres signes célestes qui accompagnent ici l'étoile flamboyante, comme deux satellites : premièrement, la constellation du Zodiaque qui correspond au mois dans lequel a eu lieu la naissance, et deuxièmement l'esprit planétaire ou décan qui gouverne le jour de cette même naissance, jour correspondant à l'un des trente degrés dont se compose le domaine de chacune des douze constellations. Voulez-vous prendre la peine de faire tourner la sphère armillaire posée sur cette console, à votre droite, jusqu'à ce que vous apparaissent le signe zodiacal et le degré auxquels répondent le mois d'août et le 23e jour de ce mois ?
Cette sphère, précieusement gardée au prieuré de Lagny, et transférée plus tard à la Bibliothèque nationale, était ; le chef-d'œuvre de Vincent Coronelli, fameux mathématicien de Venise, mort en 1718, et auteur de deux globes magnifiques, l'un terrestre, l'autre céleste, construits pour l'instruction du fils aîné de Louis XIV. Mais M. de Rohan était beaucoup trop occupé pour s'arrêter à admirer une œuvre d'art. Il fit tourner l'écliptique de cette machine et dit : Le 23 août touche le premier degré du signe de la Vierge.
- Et la Vierge, ajouta aussitôt M. de Lagny, est le sixième signe du Zodiaque. Or, le décan qui préside aux dix premiers degrés de la Vierge se nomme Thumis, esprit planétaire du Soleil ; il inspire généralement aux individus nés sous son influence la parcimonie, le goût des professions mécaniques et de la vie sédentaire.
- Ah, vraiment, c'est assez curieux ! Je ne sais pas si M. le Dauphin est ou sera parcimonieux, vertu qui frise l'avarice ; nous verrons cela sous son règne. Mais, lorsqu'il habitait le palais de Meudon, avant son mariage avec l'archiduchesse d’Autriche, il démontait toutes les serrures et dérangeait toutes les pendules : singulière manie chez un prince.
- Monseigneur, si vous m'interrompez souvent, je perdrai le fil d’Ariane dans le labyrinthe dont nous touchons le seuil.
- C'est fini, Monsieur, je me fais muet comme les Poissons du Zodiaque, ou, si je parle encore, ce sera si bas, que Dieu même ne m'entendra point.
- Chaque décan, poursuivit le prieur, et souvenez-vous qu'il y en 36, trois par signe zodiacal, a sous sa direction 10 esprits de 3e hiérarchie. Celui de ces esprits qui préside au 23 août a pour hiéroglyphe une femme vêtue de pourpre, assise devant une table, et portant une coupe à ses lèvres. Cet arcane annonce des instincts sensuels, et, entre autres, l'amour de la bonne chère ; il prédispose les enfants à une précoce obésité.
- Mais oui, mais oui ! murmurait M. de Rohan, en s'agitant sur son siège comme si son corps eût été de vif argent ; M. le Dauphin mange assez gloutonnement, et son menton grassouillet lui mériterait déjà, s'il n'était prince, un commencement de canonicat.
Le prieur feignit de ne pas entendre et continua. Unissons 1754 à 6, signe de la Vierge et à 1, nombre du degré zodiacal.

1754         an de la naissance.
      6         signe de la Vierge.
      1         degré.
________________________
1761   =   arcane 15.

Je vous ai dit, Monseigneur, que la Fatalité règne sur la famille de Louis XV. Les morts sont bien morts : Dieu leur fasse paix ! Mais la faux du malheur n'est donc pas émoussée ? Voyez reparaître ce nombre 15, signé de Typhon, génie fatal. Il annonce qu'un événement imprévu, plus fort que toute force, une terrible et lugubre Fatalité, pour me servir de notre langage vulgaire, domine déjà et peut renverser en un clin d’œil toutes les espérances d'avenir conçues par M. le Dauphin et par les personnes qu'un intérêt quelconque peut lier à sa fortune.
Cette fois, M. de Rohan ne put se contenir. Mais, Monsieur, s'écria-t-il, tout seuls que nous soyons ici, et à quarante siècles de distance, comme vous le prétendez, des yeux trop curieux, des oreilles indiscrètes et des bouches qui mentent, je ne puis admettre un pareil langage, un pareil blasphème politique, sans manquer à tous mes devoirs, à tous mes sentiments de gentilhomme ! Toute la France, Monsieur, s'intéresse, entendez-vous bien, à ce que vous appelez fortune, à ce que j'appelle, moi, le Droit de succession, légitime et divin, de l'auguste race de saint Louis !
- Monseigneur, il n'y a point de droit sur terre contre les lois écrites sur le ciel. Vous parlez au nom de vos rêves : je réplique au nom de l’absolu.
- Absolu ! absolu ! répétait M. de Rohan en trépignant des pieds et des mains.
- Vous voyez bien, reprit tranquillement le prieur, que j'ai eu tort de me montrer complaisant et de vous amener ici. Permettez que nous nous retirions. Je crois M. de Roquelaure assez excusé, et j'assume tout sur moi seul.
- Non pas, Monsieur, non pas ! je vous somme de me prouver cette Fatalité, et de m'en dire le dernier mot, si vous le pouvez.
- Je n'ai ici nul pouvoir. Je sais lire dans un livre, et je le traduis fidèlement, voilà tout.
- Traduisez donc, Monsieur, traduisez ! Ah, mais le Roi n'en saura jamais rien, foi de Rohan, je vous le jure !
- Et moi, reprit le prieur, je ne saurais accepter un pareil serment d'une bouche française sans manquer à tous mes devoirs, à tous mes sentiments, je ne dis pas de gentilhomme, mais d'homme religieux. Si c'est la voix de Dieu qui parle par l'organe des traditions du Magisme, pourquoi donc cacher cette lumière à celui qu'elle peut arrêter au bord d'un abîme ?
- Eh, montrez donc l'abîme !
- Encore quelques pas, Monseigneur :. nous y touchons !
Et d'une main ferme, il traça, sur une feuille de parchemin vierge, un cercle qu'il divisa en quatre triangles ; puis il continua.

V

- Nous allons réunir les calculs déjà faits et en dresser l'échelle kabbalistique, pour trouver le Midi céleste, c'est-à-dire le point culminant de l'Horoscope. Retenez bien dans votre mémoire que les formules dont je me sers sont uniformes, quelle que soit la personne qui m'est proposée pour sujet d'étude astrologique. Les calculs varient à l'infini, selon les individus ; le cercle d'Hermès présente des points de départ différents, selon les époques de nativité : mais l'érection de l'étoile magique formée par les quatre triangles s'opère toujours d'après les mêmes règles. Les arcanes qui viennent s'y placer s'expliquent d'une manière absolue, et ne se modifient point au gré des caprices ou de l'intérêt du révélateur. C'est pour cela que la science est dangereuse pour quiconque ose la professer, et qu'il ne la faut communiquer qu'à des esprits doués d'une haute prudence et d'une inflexible droiture.
Les prénoms de M. le Dauphin nous ont donné les arcanes suivants : Ludovicus, 200 ; Augustus, 137 ; le titre Duc, 30 ; la particule De, 13, et le nom familial Berri, 41. Avec ces éléments, le nombre dynastique 16, la date de l'année 1754, le nombre kabbalistique du mois, 6, et celui du jour, 1, traçons l'échelle.

1754, année de la nativité ; + 6, nombre du signe de la Vierge, correspondant à Mesori (mois d’août) ; + 1, nombre du degré de signe, correspondant au 23e jour, selon le calendrier thébaïque ; + 2 + 0 + 0, signes générateurs du nombre 200 (Ludovicus) ; + 1 + 3 + 7, signes générateurs du nombre 137 (Augustus) ; + 3 + 0, signes générateurs du nombre 30 (Dux) ; + 1 + 3, signes générateurs du nombre 13 (De) ; + 4 + 1, signes générateurs du nombre 41 (Berri) ; + 1 + 6, signes générateurs du nombre 16, expression du degré de la future succession dynastique ; = 1793.
- Mil sept cent quatre-vingt treize ? Eh, qu'entendez-vous par là ? Demanda M. de Rohan. Est-ce une date nouvelle qui intéresse M. le Dauphin ?
- C'est tout à la fois, Monseigneur, une date et un symbole, car 1 + 7 + 9 + 3 = XX, c'est-à-dire le XXe arcane du dixième cercle de la Rose-Croix. Cette date, dans l'ordre des temps, et ce symbole, dans l'ordre des Mystères, sont éternellement unis et imprimés dans le fluide astral. C'est le pôle opposé à 1754 ; c'est le haut ou le bas de la Roue de la Fortune ; c'est le sommet ou le gouffre de la vie ; c'est une date heureuse ou funeste, dont nous allons chercher l'énigme sur l'un des huit cercles astrologiques de la Rose-Croix.
Sur la Table hermétique des cycles d'années, le Soleil ouvre la période de 36 ans qui commence par l'année 1729. Vénus préside donc à 1730 ; Mercure à 1731 ; la Lune à 1732 ; Saturne à 1733 ; Jupiter à 1734 ; Mars à 1735 ; le Soleil reparaît en 1736, et en suivant toujours l'ordre des planètes, nous trouvons que Saturne préside à 1754. C'est donc par les signes et arcanes du cercle astrologique de Saturne que nous dévoilerons l'avenir de M. le Dauphin.
Sur la figure primordiale de l'Horoscope, les douze signes du Zodiaque sont placés dans les douze maisons selon leurs nombres respectifs. Les maisons sont immuables, mais la zone zodiacale tourne, pour amener au point cardinal de l'Orient le signe correspondant à la nativité.
 
Figure 6

Plaçons donc le signe de la Vierge dans la maison I ; celui de la Balance dans la maison II, etc. Le signe du Lion occupera la maison XII.
Le nombre 1793, somme de l'échelle généthliaque correspond à la maison X, Sommet du ciel. Les autres nombres occupent, en rétrogradant, les maisons suivantes : 16, maison XI ; 41, maison XII ; 13, maison I ; 30, maison II ; 137, maison III ; 200, maison IV ; 1, maison V ; 6, maison VI ; et 1754, maison VII.
Ces nombres placés près de chaque maison vont se décomposer, à partir de la maison X, et en suivant l’ordre ci-dessus, XI, XII, I, II, III, IV, V, VI, VII.

M. le Dauphin est né le 23 août, sous le premier décan de la Vierge, qui préside aux dix premiers degrés de cette constellation. Nous devons donc chercher le premier décan de la Vierge sur le cercle astrologique de Saturne ; nous l'y trouvons marqué par l'hiéroglyphe de l’esclave de la Coupe, et nous y fixons notre point de départ, pour chercher ensuite, en faisant le tour du cercle, les signes d'influences planétaires qui correspondent à chacun des nombres décomposés.
Les nombres 500, 600, 700, 800, 900 et 1000 ne se trouvant point sur les cercles astrologiques, sont toujours réduits à 5, 6, 7, 8, 9 et 10, qui complètent le nombre des 10 cercles de la Rose-Croix.

Maison X. Nombre 1793

1000   = 10.      Jupiter dans la Vierge.
700     = 7.        Mercure.
90.                    Le Soleil dans le Verseau.
3.                      Vénus.

Maison XI. Nombre 16

10.                   Mars dans la Vierge.
6.                     Jupiter dans le Capricorne.

Maison XII. Nombre 41.

40.                  Arcane XIII. Le Faucheur.
1.                    Arcane du Sceptre.

Maison I. Nombre 13.

10.                 Le Soleil dans la Vierge.
3.                   Arcane des 3 Coupes.

Maison II. Nombre 30.

30.                 Mercure dans la Balance.

Maison III. Nombre 137.

100.               Mercure dans les Poissons.
30.                 La Lune dans la Balance.
7.                   Mercure.

Maison IV. Nombre 200.

200.               Saturne.

Maison V. Nombre 1.

1.                  Arcane 1.

Maison VI. Nombre 6.

6.                 Arcane VI.

Maison VII. Nombre 1754.

1000    =      10. Arcane X.
700      =      7. Jupiter dans les Gémeaux.
50.                Jupiter dans le Scorpion.
4.                  Jupiter.

Ces signes astrologiques étant donnés, la figure de l'Horoscope se remplit ainsi qu'il suit :
  • Jupiter (10) se place avec le signe de la Vierge, maison I, et projette de là un rayon sur la maison X.
  • Mercure (7) ne se liant à aucun signe, se place dans la maison X, au Sommet du ciel.
  • Le Soleil (90) se place avec le Verseau, maison VI, et projette de là un rayon sur la maison X.
  • Vénus (3) ne se liant à aucun signe, se place dans la maison X.
  • Mars (10) se place avec la Vierge dans la maison I, et projette de là un rayon sur la maison XI.
  • Jupiter (6), déjà placé avec la Vierge dans la maison I, projette de là un rayon sur le Capricorne, qui occupe la maison V, et un autre sur la maison XI.
  • L'arcane XIII (40) se place dans la maison XII, avec l'arcane du Sceptre (1).
  • Le Soleil (10), déjà placé avec le Verseau dans la maison VI, projette de là un rayon sur la Vierge, et un autre sur la maison I.
  • L'arcane des 3 Coupes (3) se place dans la maison I.
  • Mercure (30), déjà placé dans la maison X, projette de là un rayon sur la Balance, et un autre sur la maison II.
  • Mercure (100), déjà placé dans la maison X, projette de là un rayon sur les Poissons, et un autre sur la maison III.
  • La Lune (30) occupe sur le cercle saturnien le signe de la Balance ; mais le jour de la naissance du Dauphin correspondant au 6e jour de son évolution mensuelle, cette influence prédomine et fait placer la planète dans les Gémeaux, comme l'indique la Table des Phases. Elle projette de là un rayon sur la Balance, et un autre sur la maison III.
  • Mercure (7), déjà placé dans la maison X, projette de là un rayon sur la maison III.
  • Saturne (200), ne se liant à aucun signe, se place dans la maison X, au Sommet du ciel.
  • L'arcane I (1) se place dans la maison V.
  • L'arcane VI (6) se place dans la maison VI.
  • L'arcane X (10) se place dans la maison VII.
  • Jupiter (7), déjà placé dans la maison I, projette de là un rayon sur les Gémeaux, et un autre sur la maison VII.
  • Jupiter (50), déjà placé dans la maison I, projette de là un rayon sur le Scorpion, et un autre sur la maison VII.
  • Enfin, Jupiter (4), ne se liant à aucun signe, mais étant déjà placé dans la maison I, projette de là un dernier rayon sur la maison X.

Figure 14

Voilà, Monseigneur, l'Horoscope érigé, sans aucune fantasmagorie. Les faux mages et les devins charlatans qui ont exploité la crédulité des siècles passés, se faisaient construire des tours d'observation, et fabriquer toute sorte d'instruments bizarres. Coiffés de bonnets pointus, et affublés de robes caricaturales, ils feignaient de mesurer le champ des cieux, au moment des naissances, pour y chercher des astres complices de leurs effrontés mensonges et de leur ignorance plus profonde que les abîmes de l'éther. C'est, de tout temps, par des spectacles, des oripeaux et de majestueuses grimaces qu'on a dupé les hommes qui se prétendaient le plus sérieux. Mais les vrais mages rendaient leurs oracles sans ce vain appareil ; initiés à cette part de l’absolu que l'esprit humain peut porter, comme Atlas portait le ciel, sans en être écrasé, ils interrogeaient l'avenir dans leur livre d'or ou sur leurs cercles mystérieux, et la science éternelle répondait en leur expliquant des images, comme fait une mère avec ses enfants. Je vais aborder maintenant la suprême révélation que vous attendez.
- Ah, par la mule du pape ! s'écria M. de Rohan, si je n'étais, en mon âme et conscience, un pécheur bien indigne de voir la lumière, je solliciterais la faveur et l'honneur de donner ma meilleure bénédiction à votre Révérence, pour la bonne parole qu'elle vient de prononcer. Vos génies, vos triangles, vos étoiles, vos planètes, vos décans tournoient dans ma pauvre tête comme un essaim de hannetons. Nous allons donc voir clair dans ce pandémonium ? Ce n'est pas trop tôt.
- Fiat Lux ! dit le prieur.
- Amen, répondit l'évêque de Canope.
- Faut-il parler sans restriction ?
- Je vous en prie. Vous me voyez calme et résolu de ne vous plus interrompre. Si vous écrivez une histoire anticipée, connaissons-la tout entière. Si cette histoire est vraie, l'enchaînement de tous les signes doit développer, sans contradictions, les présages redoutables comme les présages heureux, et nous acheminer, de proche en proche, à un dénouement clairement formulé. Cette chose est-elle possible ?
- Oui, Monseigneur.
- Bien, mais je doute encore. Poursuivez la démonstration ; ne ménagez point les termes : la science est une majesté dont je n'oublierai plus les droits.
- Laissez-moi me recueillir en résumant les aspects de cette figure.
La Lune en maison X, dans les Gémeaux, et au 6e jour de son évolution, projette un rayon sur la Balance et sur la maison III. Elle est en conjonction avec Mercure, Saturne et Vénus ; en quadrature avec Jupiter et Mars, en aspect trigone avec le Soleil, et maîtresse de la maison XI.
Mercure en maison X, dans les Gémeaux, projette un rayon sur la Balance, sur la maison II, sur la maison III, et sur les Poissons. Il est en conjonction avec la Lune, Saturne et Vénus, en quadrature avec Jupiter et Mars, en aspect trigone avec le Soleil, et maître de la maison I.
Saturne en maison X, dans les Gémeaux, projette un rayon sur la maison IV. Il est en conjonction avec la Lune, Mercure et Vénus, en quadrature avec Jupiter et Mars, en aspect trigone avec le Soleil, et maître de la maison IV.
Vénus en maison X, dans les Gémeaux, ne projette aucun rayon. Elle est en conjonction avec la Lune, Mercure et Saturne, en quadrature avec Jupiter et Mars, en aspect trigone avec le Soleil, et maîtresse de la maison IX.
Jupiter, en maison I, dans la Vierge, projette un rayon sur la maison X, sur les Gémeaux, sur la maison XI, sur le Scorpion, sur le Capricorne et sur la maison VII. Il est en quadrature avec la Lune, Mercure, Saturne et Vénus ; en conjonction avec Mars, et maître de la maison IV.
Mars, en maison I, dans la Vierge, projette un rayon sur la maison XI, et sur le Scorpion. Il est en quadrature avec la Lune, Mercure, Saturne et Vénus, en conjonction avec Jupiter, et maître de la maison III.
Le Soleil en maison VI, dans le Verseau, projette un rayon dans la maison X, la maison I et sur la Vierge. Il est en aspect trigone avec la Lune, Mercure, Saturne et Vénus, et maître de la maison XII.
Les planètes se divisent en supérieures et inférieures au Soleil. Les premières sont Saturne, Jupiter et Mars. Les secondes sont Vénus, Mercure et la Lune. Quand une des trois supérieures se trouve dans la région descendante ou occidentale de l'Horoscope, elle est infortunée ; quand une des trois inférieures se trouve dans la région ascendante ou orientale de l'Horoscope, elle est infortunée. Ici, la Lune, Mercure et Vénus sont dans la région ascendante ou orientale ; de plus, elles occupent les Gémeaux, signe dangereux.
La trigonocratie des signes dangereux frappe d'Infortune les influences planétaires qui s'y rencontrent, surtout lorsque Saturne, symbole de l'Infortune majeure, occupe le sommet du triangle, c'est-à-dire le Sommet du ciel, comme en l'Horoscope de M. le Dauphin.
Le triangle de la Fortune, maisons X, II et VI, est occupé par la trigonocratie des signes dangereux, les Gémeaux, la Balance et le Verseau.
L'arcane 13 est dans la maison XII ; l'arcane 1, dans la maison V, l'arcane 6 dans la maison VI et l'arcane 10 dans la maison VII.
Enfin, sur la table des étoiles fixes, la Claire du Verseau, étoile de première grandeur et de nature saturnienne, qui se lève avec le 30° degré du Lion et le 2° de la Vierge, est en conjonction avec Jupiter et Mars, dans la maison I.
Il ne vous reste plus, Monseigneur, qu'à m'écouter avec patience, en suivant de l'œil, sur la figure astrologique, les aspects célestes dont je vais révéler la signifiance.

VI

Jupiter, maître de la maison IV, parce qu'il a pour trône le signe du Sagittaire, mais placé dans la maison I, où il est en lieu d'exil, présage au père de M. le Dauphin péril de mort prématurée, et à M. le Dauphin ascension de fortune par héritage des droits paternels à la couronne de France.
Ce péril de mort est confirmé avec surcroît par la conjonction de la Lune avec Saturne (maison X), qui présage au jeune prince mort prématurée de ses parents, c'est-à-dire du père et de la mère.
- C'est de l'histoire accomplie, murmura l'évêque de Canope.
- Je ne dis pas non, répliqua le bénédictin. Mais si nous étions au 23 août 1754 au lieu d'être en 1773, je ne parlerais pas autrement. Selon l'époque de la consultation des arcanes, l'Horoscope éclaire les choses passées comme les choses à venir. Je me suppose au berceau de Louis-Auguste, Duc de Berri, voilà pourquoi je m'exprime au futur. Je vais encore énoncer ce que tout le monde sait, sans doute, du caractère de ce prince ; mais ne vous hâtez pas de critiquer la science occulte, car l’inconnu et l’imprévu auront leur tour assez tôt.
- Continuez, Monsieur de Lagny.
- La conjonction de Mercure avec Saturne (maison X), annoncerait caractère concentré, réfléchi, discrétion calculée et qui se laisse rarement ou difficilement pénétrer ; heureuses qualités de l'esprit, qui préservent de bien des pièges et de bien des déceptions. Mais la conjonction a lieu dans la trigonocratie saturnienne et dans les Gémeaux, signes dangereux. La réserve du prince ne sera donc pas force, mais timidité de caractère. Il ne se taira point par calcul, mais par embarras, et par aveuglement ou paresse de l'intelligence.
La conjonction de la Lune avec Vénus (maison X) dans la trigonocratie saturnienne précitée, annonce orgueil dangereux par défaut de lumières, et comme la Lune est en aspect avec Saturne, cette position sidérale présage en outre inclination aux voluptés sensuelles. Or, le Génie qui préside au jour de la nativité nous a déjà fait prévoir que ce genre de voluptés serait le goût de la bonne chère, la gourmande sensualité (Note 2).
Le rayon projeté par Jupiter sur le Capricorne présage amour des richesses, et, oserai-je le dire, car c'est un vice chez un prince, plus que chez tout autre homme... Avarice.
- Ah diable ! S'écria M. de Rohan, je plains les courtisans du règne futur. Heureusement qu'ils se dédommagent par avance, en tendant les deux mains à Louis le Bien-aimé.
- Le rayon projeté par Mercure sur les Poissons, continua le prieur, annonce esprit de justice et probité qui ne rencontreront qu'ingratitude.
- C'est plus ou moins l'histoire de tous les temps, Monsieur de Lagny. Mais quand les ingrats se démasquent, le Roi les écarte, ou les brise.
- Dieu veuille qu'il en puisse être ainsi, répliqua le prieur ; mais je doute que le Dauphin, devenu Roi, sache purifier son entourage, car le rayon projeté par Mars (maison I) sur le Cancer (maison XI), présage esprit téméraire par boutades, mais vacillant dans ses conseils ; faiblesse de vue au moral comme au physique, et, par suite, perte de biens.
Toutefois, Monseigneur, l'ingratitude ne sera pas universelle, car le rayon projeté par Mercure sur la Balance promet au prince des affections sincères et dévouées. Mais comme Mercure est en maison X, au sommet de la trigonocratie saturnienne, ces dévouements n'apporteront, je le crains, qu'une impuissante consolation à des malheurs que j'entrevois déjà trop clairement.
- Quels malheurs ? s'écria M. de Rohan.
- Ah ! Procédons doucement, pas à pas, s'il vous plaît, car la moindre confusion dans la mesure des aspects célestes précipiterait mon œuvre dans un abîme d'erreurs. Je viens d'effleurer le caractère de M. le Dauphin ; passons à ses aptitudes. Sur ce terrain-là, Monseigneur, je remarque tout d'abord que la destinée a parfois de singuliers caprices. Vous me disiez, tout à l'heure, que dans le palais de Meudon, le jeune prince dont l'avenir nous occupe touchait sans cesse aux ressorts des serrures, ou aux rouages des pendules, et vous pensiez que c'était une manie. Eh mais, détrompez-vous : Louis-Auguste est doué d'une aptitude fort remarquable à l'étude des sciences et des arts. Il n'est pas organisé pour le trône, mais il était capable de s'élever très haut dans la carrière des travaux qui agrandissent l'empire de l'homme sur la nature. Le décan de sa nativité, Thumis, présageait pour lui le goût d'une vie sédentaire et appliquée aux arts et métiers mécaniques. Or, voyez comme les aspects corrélatifs se multiplient :
  1. le rayon projeté par Mercure sur la Balance ;
  2. la quadrature de Jupiter et de Mercure ;
  3. l'aspect trigone de Mercure avec le Soleil ;
  4. la position de Mercure dans les Gémeaux et en maison X ;
  5. le rayon projeté par Jupiter sur les Gémeaux.
Oui, Monseigneur, tous ces aspects sont favorables à la culture des hautes sciences, quoique Mercure en signe dangereux et trigonocratie saturnienne, Jupiter en exil dans la Vierge et le Soleil en chute dans le Verseau, annoncent que le sujet de l'Horoscope n'en profitera point pour son bonheur. Le rayon projeté par le Soleil sur la Vierge, annonce aptitude spéciale aux mathématiques, contrariée, comme tout à l'heure, par la présence de la planète dans la trigonocratie saturnienne et par son aspect d'exil.
La conjonction de Mercure avec la Lune (maison X) révèle un présage analogue, et y ajoute le signe d'un caractère faible et inconstant, voué aux vicissitudes d'une fortune mobile. Ce premier indice d'un avenir menacé se confirme par la quadrature de la Lune avec Jupiter.
Le sort peut nous frapper dans nos affections seulement, ou dans notre fortune matérielle seulement, ou tout ensemble dans ces deux ordres de la vie. Or, Monseigneur, je le déclare à regret, l'Horoscope de M. le Dauphin est plein de présages funestes sous tous les points de vue, et c'est avec la plus grande répugnance que je me rendrai à votre désir de le dévoiler jusqu'à la fin. Familiarisé comme je le suis avec les signes dont il est chargé, je voudrais me borner à confirmer tout ce qu'a pu dire M. de Roquelaure, car mon respectable ami ne s'est malheureusement point trompé.
- Allez donc, Monsieur de Lagny, allez toujours ! Vous voyez que je prie encore, et souvenez-vous que ma mission me donnerait le droit d'exiger.
- Je ne céderai point à l'intimidation.
- Cédez plutôt à la prière, puisque je vous laisse le choix et que je m'intéresse, de plus en plus, à votre science. Vous avez dit : Fiat Lux ! et j'attends.
- Cette figure ressemble à un chaos déchiré par de sinistres éclairs. De quelque côté que j'aborde les maisons solaires, j'en vois jaillir des éclats de foudre. Jamais, non, jamais destin ne s'annonça sous de plus lugubres auspices. Essayons de gravir la pente de ce calvaire, pour vous en faire mesurer toute la voie douloureuse.
Le Soleil dans le Verseau, lieu de son exil, annonce Fortune changeante, alternative de bien et de mal. De quel côté penchera la Balance ? Vous frémirez de l'entendre.
Le rayon projeté par Jupiter sur la maison VII présagerait heureux mariage, triomphe sur les ennemis et vieillesse paisible, si le foyer du rayon n'était le lieu d'exil de la planète.
- Halte là, quant au mariage, Monsieur, s'écria M. de Rohan. Je vous puis certifier que madame la Dauphine est très heureuse. Cette jeune princesse est un modèle de grâce et de vertu ; elle sourit à tout, comme tout lui sourit.
- Monseigneur, je ne fais point l'Horoscope de madame la Dauphine ; son mariage ne date pas de loin, et son époux ne règne pas encore. Dois-je me taire ?
- Eh non, puisque nous sommes ici à quarante siècles de distance des oreilles indiscrètes. Continuons.
- La conjonction de Mercure avec Vénus présage vie troublée par la jalousie du cœur.
Vénus en quadrature avec Jupiter présage inconstance d'affections, chagrins causés par les femmes, attendu que Vénus est au dessus de Jupiter.
Vénus en quadrature avec Mars présage grands chagrins, grand deuil de cœur.
- Précisez !
- Je ne puis : l'avenir et l'histoire s'en chargeront.
- Le Soleil, maître de la maison XII, parce qu'il a pour trône le signe du Lion, mais placé en maison VI, où il est exilé, présage querelles domestiques.
Vénus par sa position en maison X n'annonce rien qui corresponde aux chances d'état du Dauphin. Il en est de même du rayon projeté par Mercure sur la maison III.
Le rayon projeté par Mercure sur la maison II, présage ascension de Fortune ; mais le foyer du rayon étant au Sommet du ciel en trigonocratie saturnienne, ce présage s'enveloppe d'une ombre redoutable.
La conjonction de Jupiter et de Mars (maison I) présage élévation à de hautes dignités, commandement, domination sur les hommes. M. le Dauphin régnera, selon sa chance d'état, mais Jupiter est en lieu d'exil dans la Vierge ; j'en conclus que cette élévation ne sera point fortunée.
Le rayon projeté par Mars sur le Scorpion, qui est son trône sidéral, annonce de nouveau élévation à un haut commandement. Mais sa quadrature avec Saturne présage ensuite perte de position et grande adversité ; stériles efforts contre l'invasion de la mauvaise Fortune, parce que Saturne (maison X) domine l'aspect.
La Lune, maîtresse de la maison XI, parce que le Cancer est son trône, mais placée en maison X, présage que l'élévation de Fortune du Dauphin, c'est-à-dire son avènement, aura lieu dès sa jeunesse, parce que, planète inférieure et occidentale, elle se trouve ici dans la région ascendante et orientale de l'Horoscope.
Par sa position dans la maison X, la Lune présagerait bonheur en tout ; mais cet heureux augure est contrarié par la trigonocratie saturnienne. C'est un avertissement de se tenir en garde contre les surprises de l'avenir et les atteintes de la Fatalité.
Le rayon projeté par Jupiter sur la maison XI, et sur le Cancer, son lieu d'exaltation, présagerait aussi bonheur en tout, et pour premier fruit du mariage un enfant mâle, vivement désiré ; mais le foyer du rayon est en lieu d'exil dans la Vierge, et ce présage est débilité.
Le rayon projeté par le Soleil dans la maison X présage élévation, gouvernement ; mais le foyer du rayon étant en lieu d'exil de la planète, ce présage est débilité.
Par la même raison, le rayon que projette le Soleil sur la maison I ne présage qu'une élévation passagère.
Le rayon projeté par Jupiter sur la maison X présage ascension de Fortune et de renommée ; mais souvenons-nous que le foyer du rayon est dans l'exil de la planète, et que la maison X est occupée par un signe dangereux.
L'aspect trigone de la Lune avec le Soleil présagerait bonheur en tout ; mais la Lune, en maison X, occupe un signe dangereux, et le Soleil est doublement infortuné par sa position en maison VI, et par son exil dans le Verseau.
Le rayon projeté par la Lune sur la Balance présage ascension de Fortune ; mais le foyer du rayon étant en signe dangereux, assombrit cet avenir.
Vous voyez, Monseigneur, que, par une Fatalité qui semble acharnée, les aspects d'heureux augure sont tous contrariés par des contre-aspects, ou menacés de prochaine subversion. La périlleuse mobilité de l'avenir et la chute après l'ascension ne se peuvent annoncer en traits plus persistants.
- C'est vrai, dit M. de Rohan. Mais les navires qui traversent quelque tempête paraissent tantôt suspendus à la crête des vagues, tantôt précipités au plus profond des abîmes, puis un nouveau tressaillement de l'océan les reporte à fleur d'eau et les pousse dans un havre sauveur. Nous sommes loin, Monsieur, des catastrophes, et je crois que vous vous hâtez infiniment trop de conclure.
- Non, Monseigneur, je ne me suis point hâté ; j'ai mis à part les présages qui se combattent, et j'arrive à ceux qui foudroient.
Jupiter, dans la maison I, où il est infortuné par la Vierge, son lieu d'exil, présage courte vie, et avenir décidément malheureux.
Saturne, en aspect trigone avec le Soleil qu'il domine, et infortuné par son union avec les Gémeaux, signe dangereux, présage grande Infortune.
Le rayon projeté par Saturne sur la maison IV présage perte de biens, de quelque manière que ces biens soient possédés ou acquis, et chute dans la détresse.
La quadrature de Saturne et de Jupiter présage perte de biens ou de position, grande adversité ; vains projets et efforts stériles contre la mauvaise Fortune, et ce présage est d'autant plus redoutable que Saturne (maison X) domine Jupiter exilé dans la Vierge.
La quadrature de Saturne et de Mars a la même signifiance que celle de Saturne et de Jupiter, et en se rencontrant toutes deux dans les mêmes lieux du ciel, elles confirment la menace des présages malheureux.
Saturne, maître de la maison VI qui l'infortune, quoiqu'il ait son trône dans le Verseau, et placé en maison X, où il est infortuné par les Gémeaux, signe dangereux, présage affaiblissement des forces morales en présence des périls de la vie.
Saturne, en maison X, infortuné par les Gémeaux, présage de nouveau grande adversité, regrets stériles après des fautes irréparables, et..., ceci devient très grave Monseigneur., péril d'emprisonnement.
- Ah bah ! Quelle folle idée vous avez là !
- Écoutez ! Je vais l'éclaircir. M. le Dauphin est né le 6e jour de l'évolution lunaire ; cet aspect des Phases présage orgueil, obstination, avec les périls qui les accompagnent ; de plus, courte carrière ; complots contre les princes nés en ce jour.
- Complots, c'est possible ; mais on tue les rois, on ne les emprisonne point.
- Vous oubliez, Monseigneur, l'exemple de Charles 1er, roi d’Angleterre.
- Au diable l'exemple, Monsieur de Lagny. Je n'y vois qu'un avertissement de mener rudement la canaille qui conspire. Ah, la race des Jacques Clément, des Jean Châtel, des Ravaillac et des Damiens n'a donc pas disparu de la terre ! C'est donc un péril qui suit les rois comme leur ombre ! mais, par la grâce de Dieu, on y pourra mettre bon ordre ; nous avons une police perfectionnée. C'est une bien belle chose que la police, Monsieur de Lagny : vous devriez lui enseigner votre science.
Le bénédictin ne releva point cette violente saillie de l'évêque de Canope, et continua lentement, l'œil et le doigt fixés sur l'Horoscope : le Soleil dans la maison VI, qui l'infortune, et dans le Verseau, son lieu d'exil, présage, de nouveau, péril de redoutables conspirations.
- En vérité ! s'écria M. de Rohan. Eh bien, nous doublerons l'effectif des gardes du corps. Ah ! que ne suis-je mousquetaire ou cent-suisse, au lieu d'être évêque in partibus : je leur donnerais du fil à retordre, à ces malandrins de conspirateurs !
- Je suppose, reprit le prieur, que M. le Dauphin devenu roi préférera la fuite à la lutte ; mais le péril sera égal des deux côtés, car le rayon projeté par la Lune sur la maison III, occupée par le Scorpion, lieu de chute de la planète, présage voyages malheureux.
Vénus, maîtresse de la maison IX, parce que le Taureau est son trône, mais placée en maison X, et infortunée par sa conjonction avec Saturne, présage encore voyages malheureux.
Enfin, Mars, maître de la maison III, parce que le Scorpion est son trône, mais placé en maison I, et, de plus, infortuné par sa quadrature avec Saturne, présage pour la troisième fois voyages malheureux (La fuite et l'arrestation à Varennes, la translation à la tour du Temple, et la sortie du Temple, le 21 janvier 1783, sont pressenties par ces trois aspects, dont le dernier est le plus redoutable Saturne-Mars). Si j'étais Dauphin de France, Monseigneur, je sais bien ce que je ferais en présence d'un pareil Horoscope.
- Que feriez-vous, Monsieur de Lagny ?
- Je renoncerais à la couronne, pour aller vivre, obscur, dans quelque coin du monde, et, par la grâce de Dieu, ce voyage-là pourrait me préserver des autres.
- Non, non, Monsieur, ne renonçons à rien : et voyons venir le destin.
- Eh bien, Monseigneur, le voici qui approche de plus en plus. Si Mercure, en maison X, se trouve en aspect redoutable avec Mars, cette position présage fin malheureuse pour avoir trop entrepris, ou pour avoir témérairement bravé des ennemis trop puissants. Or, Mercure est ici en maison X, et en quadrature avec Mars (maison I). Cet aspect annonce accusation grave, poursuite criminelle, emprisonnement.
- Toujours comme Charles 1er ?
- Vous l'avez dit. Mars, en maison I, où il se trouve infortuné, annonce encore perte de position ou de biens, et le rayon qu'il projette sur la maison XI, occupée par le Cancer, son lieu de chute, signifie perte d'amis, ruine de l'avenir par délaissement. J'avais raison de vous dire que ce malheureux prince ne recueillera autour de lui qu'ingratitude. Rappelez-vous la maxime d’Horace :

Donec eris felix, multos numerabis amicos :
Tempora si fuerint nubila, Solus Eris.


Les courtisans du pouvoir et de la Fortune sont comme les oiseaux de passage : ils émigrent à tire d'aile quand le Soleil touche à son déclin. Or, qu'arrivera-t-il après ce triste délaissement ?
Le rayon projeté par Mars sur le Scorpion est, selon les aphorismes d'Hermès, significateur de mort violente.
Le maître de la maison I étant infortuné dans la maison X, et le Soleil étant infortuné par le signe du Verseau, sont encore significateurs de mort violente.
La Lune projetant un rayon sur la Balance, confirme les précédents significateurs.
Jupiter, placé dans la maison I, atténuerait ce péril ; mais il est en lieu d'exil, et par conséquent déchu de son influence tutélaire.
Saturne en conjonction avec Mercure (maison X) présage péril de mort causée par trahison d'un secret imprudemment confié (Note 3).
Les significateurs de mort violente, se trouvant en signes humains, c'est-à-dire dans les Gémeaux, la Vierge et le Verseau, présagent mort donnée par les hommes. Or ici, Saturne, la Lune et le maître de la maison I, occupent le signe des Gémeaux, Mars occupe celui de la Vierge, et le Soleil celui du Verseau. Le roi futur sera donc immolé mais dans quelles circonstances ?
- Ah ! S'écria M. de Rohan, si votre science pouvait nous révéler le meurtrier ! On pourrait dès à présent le garder à vue à son insu, et lui arrêter le bras au moment du crime : quel triomphe ce serait, Monsieur de Lagny, pour votre art divinatoire
- Toute prescience a ses limites, reprit le prieur, et je ne m'engage point à plus que je ne puis tenir. Contentons-nous du peu de lumière que Dieu veut bien nous accorder. Je vais vous traduire jusqu'au bout tous les signes dont je possède la signifiance ; n'exigez pas davantage.
Voyez, Mars, significateur de mort violente pour le roi, annonce, par le rayon projeté sur la maison III, que cette catastrophe aura lieu hors de son palais, sur une route.
Le Soleil, significateur de mort violente, signifie, par sa position en maison VI, que cette mort sera donnée par des subalternes.
Le Soleil et la Lune, étant significateurs de mort violente, présagent qu'elle aura lieu en public, avec éclat.
Le Soleil étant infortuné dans la maison VI par le Verseau, son lieu d'exil, présage que cette mort violente aura lieu dans une révolte, ou par sentence de juges.
Le présage suivant fait disparaître à cet égard toute indécision. La Lune, infortunée par sa quadrature avec Mars et occupant la maison X, confirme, selon les aphorismes d'Hermès, que la mort violente suivra une sentence de Juges. Si vous en doutez, prenez vous-même l'astrolabe hermétique, et mesurez les aspects. La réalisation de ce présage annonce donc plus qu'une révolte contre le roi, elle attend une Révolution qu'on ne saurait dire impossible, puisque l'histoire de Charles 1er nous en offre un exemple.

Figure 9

En continuant l'étude des aphorismes, je vois encore que Mercure, maître de la maison I et placé au Sommet du ciel (maison X), où il est infortuné par son aspect de quadrature avec Mars, annonce péril d'emprisonnement et de mort par sentence du Pouvoir régnant. Il y aura donc changement de gouvernement, dont le roi sera la victime.
Enfin, s'il était permis de clore ce sinistre aperçu par une observation qui ressemble à une trop cruelle ironie, remarquez, Monseigneur, que le Dauphin doit prendre à son avènement le nom de Louis Seizième. Or, ce nombre XVI est une redoutable inscription au catalogue royal, car c'est le nombre attaché, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, à l'hiéroglyphe de la Tour Décapitée par la Foudre ; et c'est comme si ce prince, encore si jeune, s'appelait déjà, dans les cieux, Louis le Décapité !
- Ah ! s'écria M. de Rohan, si ces affreux calculs, si ces arcanes vraiment diaboliques pouvaient être réalisés par une permission divine, vous seriez donc le Génie du mal, venant arracher au cœur des hommes le seul bien que l'Infortune la plus amère ne leur ôtait pas encore : l'Espérance !
- Monseigneur, reprit tristement le bénédictin, j'espère que la Providence enverra quelqu'un dire de sa part, à l'auguste supplicié : Fils de Saint Louis, montez au ciel !
- Et à quelle époque assignez-vous cette catastrophe ?
- À 1793, attendu que 1+ 7 + 9 + 3 = XX ; que le nombre XX, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, se lie à Saturne, et que Saturne préside à la trigonocratie des signes dangereux, Gémeaux, Verseau et Balance, qui correspond au triangle de la Fortune, dans l'Horoscope que nous venons de faire.
Je me confirme en cette pensée par une autre observation kabbalistique. La Lune, sur l'Horoscope, étant placée dans l'Ascendant ou région orientale (maison X, terme de la région), annonce que l'accomplissement des présages aura lieu vers la fin de la première moitié de la vie ordinaire, qui se peut évaluer à 40 ans. Or, M. le Dauphin étant né en 1754, sous le 1er degré de la Vierge, cherchons les années critiques ou périlleuses, quel que soit le péril des êtres nés à cette époque.

An 1754, c'est-à-dire 1 + 7 + 5 + 4   =   17
            6, nombre de la Vierge          =     6
            1, nombre du degré               =     1
_____________________________________
 1761, c'est-à-dire 1 + 7 + 6 + 1        =   15
                                                            _______
                                                               39

J'augure que les années 1, 6, 15, 17 et 39 ont été ou seront critiques dans la vie du consultant ; et si j'ajoute à l'an de nativité 1754 la dernière année critique : 39, je trouve précisément 1793.
- Mais non, mille fois non ! Cela n'arrivera point, s'écria de nouveau M. de Rohan. Votre date 1793 est un produit du hasard, et votre prétendue science, Dieu en soit béni ! ne pourrait fixer à côté de cette année, le mois et le jour précis qui, selon vous, seraient les témoins de ce régicide.
- Pardon, Monseigneur, je négligeais cette question, à laquelle il parait cependant que M. de Roquelaure a déjà répondu. Voyons donc si l'évêque de Senlis a bien fait son calcul : il me suffira d'une très simple formule.
Au-dessous de la date 1793, qui parait déterminer l'année pendant laquelle s'accomplira le destin marqué dans la maison X de l'Horoscope, j'ajoute 2 + 0, signes générateurs du nombre 20, produit par 1 + 7 + 9 + 3 et je trouve :

                       1793
                             2
                             0
                       ____
                       1795, c'est-à-dire 1 + 7 + 9 + 5 = 22.

Je décompose 1795 = 22, et j'en tire ces six arcanes 1000 - 700 - 90 - 5 - 20 - 2.
M. le Dauphin étant né sous le 1er décan de la Vierge, je cherche ce décan autour du dixième cercle de la Rose-Croix, et je le trouve lié à l'hiéroglyphe des 10 Sceptres.
Les nombres 1000 et 700 ne se trouvant point dans la série des nombres hiératiques, souvenez-vous qu'on les réduit à leurs racines, 10 et 7.
Voici la correspondance des nombres et des symboles :

1000, ou 10 = 10 Sceptres
  700, ou   7 = 7 Coupes
    90,           = 8 Coupes
      5,           = 5 Glaives
    20,           = 1 le Sicle couronné...
                   ____
                     31

Arrêtons-nous au Sicle couronné, car il est le suprême Talisman de la Fortune, et nous le savons brisé par le Destin. Partis du Ier décan de la Vierge, qui est le XVIe dans l'ordre hiérarchique de ces esprits planétaires, nous arrivons au XXXIe sur le calendrier thébaïque. Or, ce 31e décan préside aux degrés 1 à 10 de la constellation du Verseau, et ces degrés s'étendent du 21 au 30 janvier. C'est donc à compter du Ier degré du Verseau que le suprême présage de l'Horoscope approchera de sa réalisation.
De plus, Monseigneur, il est écrit dans les aphorisme d'Hermès, à propos des Révolutions de l'Horoscope, que si les planètes se rencontrent en opposition avec les maisons qu'elles occupaient au moment de la nativité, ce renversement des aspects annonce de grands périls, surtout quand l'année par elle-même est critique. Or, pour savoir si la 39e année de M. le Dauphin est placée sous cette menace, prenons la somme des années accomplies à la fin de 1792, c'est-à-dire 38 ans, et divisons cette somme par 12, nombre des maisons solaires. Au résidu de la division qui est 2, ajoutons le nombre 6 qui est celui du signe de la Vierge, sous lequel il est né. La somme 8 annonce que le signe du Scorpion doit, en 1793, occuper la première maison de l'Horoscope. Le Soleil, qui s'exilait dans la maison VI, est descendu au Fond du ciel (maison IV). La Lune, Mercure, Saturne et Vénus qui se conjoignaient au Sommet du ciel (maison X) sont descendus dans la maison de la mort (VIII), et, à leur place, l'arcane 13 érige le symbole du Squelette fauchant des tètes, emblème de la destruction. La révolution planétaire ne peut pas être plus menaçante. Que puis-je, maintenant, dire ou faire de plus ? J'ai opéré sous vos yeux.».
- Et avec une grande subtilité, je le confesse, Monsieur de Lagny. Vous avez même eu la précaution, bonne à noter, de ne prédire qu'à échéance de vingt années, et, comme vous n'êtes plus de la première jeunesse, vous pouvez supposer que la mort vous débarrassera du désagrément de voir vos prophéties démenties. Vous seriez probablement fort en peine, si je vous priais d'imaginer ce qui doit arriver d'heureux ou de malheureux à M. le Dauphin, non pas dans 20 ans, mais tout simplement dans je cours de l'année prochaine.
- C'est un malicieux défi que m'adresse Votre Grandeur, répliqua le bénédictin. J'en voudrais sourire, si la funèbre étude que nous venons de faire ensemble ne m'avait profondément attristé. Eh bien, Monseigneur, je n'accepte point votre défi.
- Ah ! S'écria M. de Rohan. J'en étais sûr !
- Oui, soyez sûr que je respecte trop la science occulte, c'est-à-dire sa source divine, pour aspirer à la gloriole de vaincre une incrédulité. Voilà pourquoi je ne répondrai point moi-même. C'est le grand Hermès-Thoth qui va résoudre votre petit problème.

M. le Dauphin est né en                                               1754
La somme des arcanes de son Horoscope est 1793,
dont j'ajoute les nombres générateurs :                        1 + 7 + 9 + 3
                                                                                    ____________
     1774                 =    19

Il n'est pas impossible qu'en 1774 s'arcomplisse une phase heureuse de la carrière de M. le Dauphin, car 1+ 7 + 7 + 4 = 19, c'est-à-dire l'arcane XIX du dixième cercle de la Rose croix, qui a pour symbole la Lumière Resplendissante. Mais essayons de lire plus clairement à l'aide d'une contre-épreuve :

Soit donc l'année obtenue                                                  1774
Ajoutons-y, comme tout à l'heure, les générateurs
de la somme des arcanes de l'Horoscope, soit :                 1 + 7 + 9 + 3
                                                                                          _____________
                                                                                            1794                    = 21

Le nombre 21 a pour symbole la Couronne des Mages, symbole de la suprême Fortune d'élévation, et XXIe arcane de la Rose-Croix. Je crois donc pouvoir assigner à 1774 l'avènement de M. le Dauphin à la couronne de France, et nous n'attendrons pas longtemps, vous le voyez, la justification de l'hermétisme.
- Si elle a lieu, Monsieur de Lagny, j'avoue que je serai très sincèrement votre admirateur. Mais veuillez donc encore préciser, si c'est possible le mois et le jour.
- Il faudrait, pour cela, posséder l'Horoscope de S. M. Louis XV, car l'Horoscope est purement individuel. M. le Dauphin ne peut monter sur le trône que par la mort ou l'abdication du roi régnant, et ce sont là des faits dont les signes ne peuvent rayonner en l'Horoscope de son petit-fils. Toutefois, et sous cette réserve, je vais émettre une simple probabilité.
Nous avons vu que, dans l'ordre de succession dynastique, le roi actuel porte le nombre XV, et cette succession constituant la chance d'état de M. le Dauphin, nous en avons tenu compte en la figure généthliaque : nous savons que le nombre XV correspond à l'arcane de la Fatalité. Mais unissons ses signes générateurs : 1 + 5 = 6
Cherchons maintenant, sur le calendrier thébaïque, à quel décan du Zodiaque correspond ce nombre 6 : nous trouvons Aharph, esprit planétaire de Saturne, qui préside aux degrés 21 à 30 de la constellation du Taureau. Ces dix degrés s'étendent du 10 au 19 mai. C'est donc à compter du 21e degré, ou 10 mai prochain, que je crois l'avènement de M. le Dauphin, non pas absolument certain, mais possible et probable.
- Ce sera curieux à vérifier, s'écria M. de Rohan. Et, pour en terminer, ne me sauriez vous rien dire de sa postérité directe ? Aurons-nous un autre Dauphin, plus heureux, selon vous, que ne sera son père ?
- Monseigneur, reprit le bénédictin, après avoir jeté un dernier regard sur l'Horoscope, Saturne en conjonction avec Vénus, annonce que le mariage de M. le Dauphin produira difficilement un enfant mâle, et que si cet enfant naît, il est menacé de mort prématurée.

VII

Depuis quelques instants, le bonhomme Bonaventure avait cessé de parler. Son auditeur, accoudé sur un coin de la table et le menton plongé dans sa main droite, s'abîmait dans une profonde rêverie.
Le bonhomme se leva pour verser un peu d'huile dans sa petite lampe dont la mèche commençait à charbonner. Ce mouvement parut réveiller l'inconnu.

- Je n'ai pu vous empêcher de dormir, dit Bonaventure. Décidément la magie vous laisse impassible : je n'ai pas de chance...
- Comment, maître Guyon ? Mais vous m'avez presque halluciné et je trouve, certes, votre art divinatoire fort singulier. C'est bien là le destin de ce pauvre Louis XVI, prince à vertus bourgeoises, dépourvues de génie. Je l'ai vu, Louis XVI : on devinait, d'un coup d'œil, que le bien était le rêve de sa vie, rêve splendide, mais irréalisable par cette molle nature qu'une couronne écrasait. Élevé dans l'ombre du palais de Meudon, avec une négligence qui équivalait au délaissement ; époux, à seize ans, d'une femme étrangère à l'esprit français, il était monté sur le trône trop tôt pour soutenir le poids d'un empire, trop tard pour échapper à la chute. L'éducation princière lui avait manqué ; ses inclinations s'en ressentirent. Au lieu du cheval et de l'épée, attributs naturels de l'héritier d'un royaume, ses pédagogues lui avaient enseigné la prière et la crainte. Il savait faire des serrures et se plaisait à forger le fer : innocente, mais triste passion, dans laquelle apparaît un sinistre augure de cette destinée qu'attendaient les verrous et l'échafaud. Homme inconnu, roi sans prestige, aussi prompt à s'irriter que facile à surprendre ; trébuchant parmi ses conseils comme parmi des pièges ; trahi par ses qualités mêmes, il ignora, toute sa vie, que ce qui est vertu dans le citoyen privé devient souvent un vice chez le monarque. Trop honnête pour son temps, il crut au dévouement de son entourage : ce fut sa longue erreur et ce sera, en tout temps, celle de tous les princes. Il devait marcher au devant de la Révolution, pour la conduire ou la détourner, pour la discipliner ou l'abattre. Il ne sut que protester contre elle, dans des discours timides où perçait une colère humiliée : ce fut sa perte. Il avait, dit-on, lu et relu l’histoire de Charles Ier, sans comprendre qu'en copiant le premier Stuart, il serait aussi sa copie décapitée. Il n'y eut entre eux qu'une seule différence : Charles Ier fut touché par un bourreau masqué : le régicide avait eu peur de pâlir devant sa victime ; Louis XVI, garrotta par les valets d'échafaud, se vit outragé face à face par le supplice. La sombre poésie d'une mort si tragique fut absente de ses derniers moments. Il n'avait eu pour régner que l'art usé de la dissimulation, et il ne trouva dans son cœur, pour absoudre sa faiblesse, que l'inutile résignation du martyr. Ah ! si j'avais été Louis XVI ! Mais, ce qu'il y a de plus étrange qu'une telle catastrophe, c'est que des hommes, quels qu'ils soient, prétendent l'annoncer vingt ans à l'avance, en ramassant des dates et des noms dans le berceau d'un enfant. Ces barbouillages grotesques, que vous appelez des arcanes égyptiens et qui, s'appliquant à des nombres muets, leur donnent un langage ; cet algèbre baroque, qui prête à des lettres une valeur fatale ; cette géométrie de mages ou de fous, qui vous cloue dans un cercle, vous habille d'un carré et vous tue d'un coup de triangle, comme avec une hache, c'est, en vérité, un peu plus fort que ce que m'ont appris mes professeurs de Brienne. Au fait, il faut bien que, dans le jeu des affaires de ce monde, la destinée de chacun perde ou gagne la partie ; mais que devient à travers tout cela l'habileté du joueur ? Car, enfin, il y a bien réellement des gens d'esprit et des sots ?
- Monsieur, répondit Bonaventure, l'habileté du joueur consiste à prendre pour devise : Fais ce que dois, advienne que pourra. Si chacun a son étoile, chacun aussi a sa conscience. Dieu crée nos destins à sa guise, et sans nous devoir compte de ses plans ; mais il nous juge d'après l'usage que nous avons fait de ces mêmes destins. Nous ne pouvons refuser ni le mal ni le bien qui nous arrivent sous une forme ou sous une autre ; mais nous pouvons être courageux ou faibles, tempérants ou dissolus, vertueux ou scélérats, religieux ou impies : c'est là le côté moral de notre existence, c'est la part de liberté que Dieu nous confie, et dont nous sommes responsables.
- C'est possible, maître Guyon. Vous parlez comme parlerait le prieur de Lagny, en moine philosophe. Il faudra que je réfléchisse là-dessus. J'aime la méditation, et voilà un thème qui en vaut bien un autre. Mais, que devint votre bénédictin astrologue, après s'être permis d'argumenter si cavalièrement sur l'avenir de la monarchie française ?
- Le prince de Rohan avait en tète, un peu comme tout le monde, un petit grain de superstition, et l'espoir d'exploiter pour son propre compte la science du prieur, le rendit fort conciliant. De retour à Versailles, il arrangea d'abord l'affaire de M. de Roquelaure. Le bon évêque de Senlis garda la place de premier aumônier du roi, sous promesse de ne plus parler de magie, s'il ne voulait achever ses jours, de par madame Dubarry, en quelque cellule bien verrouillée de la Grande-Chartreuse, parmi les neiges des alpes. M. de Roquelaure était très frileux : par suite de cette délicatesse, il se montra tout à fait obéissant. M. de Rohan voulut bien attester à sa majesté Louis XV que l'évêque de Senlis n'avait pu citer le nom du prieur de Lagny que dans un accès de fièvre, et tout fut dit.

L'année 1774 arriva, le 10 mai, le roi mourut, et le Dauphin régna. La magie égyptienne commençait donc à avoir raison. M. de Rohan ne put alors se défendre d'une secrète joie, en constatant le bizarre succès de ce premier point des prédictions dont il était le dépositaire. Il accourut à Lagny, pour y demander encore une entrevue secrète.

- Mon cher prieur, dit-il en minaudant, je viens vous complimenter et vous demander un service.
- Soyez le bienvenu, Monseigneur, s'il est vrai qu'un pauvre reclus puisse être pour quelque chose dans votre bonheur.
- Il ne s'agit point de moi, reprit M. de Rohan, mais d'une personne à laquelle je m'intéresse beaucoup. Voudriez-vous jeter avec moi un seul regard sur son avenir ?
- Vous êtes donc devenu croyant ? S'écria M. de Lagny.
- Je ne dis point cela, Monsieur, je mentirais. Mais une seconde et toute petite expérience de votre art, si vous me l'accordiez, me serait bien précieuse.
- Je suis et serai toujours à vos ordres, mais hors du domaine de la magie, Monseigneur. Vous m'avez fait entrevoir le péril que courait ma tranquillité par des communications imprudentes. J'ai brûlé le manuscrit de Siméon bar Yohaï, et fait démolir mon cabinet d'hermétisme. Permettez, je vous prie, à un trop indigne religieux de ne plus penser qu'au salut de son âme.

M. de Rohan pria, supplia, conjura ; mais le prieur fut inflexible, et ils se séparèrent brouillés. Cette fois, le prélat vexé oublia que Rancune et Rohan ne riment point ; il découvrit à Louis XVI les secrets qu'il avait promis de garder ; et M. de Lagny, dépeint comme un fou dangereux dont les rêveries pouvaient ou tard éclater en scandales, fut, une nuit, enlevé de son prieuré, conduit à la Bastille, et très hermétiquement claquemuré dans la tour de la Bertaudière, où il put méditer à loisir son propre Horoscope, jusqu'au 14 juillet 1789, qui vit enfin briser ses fers.

- Ah diable ! s'écria le premier client du père Bonaventure, c'était un rude dénouement ! Mais comment savez-vous toute cette histoire, maître Guyon ?
- Monsieur, c'est tout simple, poursuivit Bonaventure. Je suis né en 1720, et nous sommes en 1795 : j'ai donc soixante-quinze ans bien sonnés, et, le 14 janvier 1789, j'avais mesuré les heures depuis quinze ans sur le cadran de la Bastille.
- Quoi vous seriez...
- Dom Bonaventure Guyon, dernier prieur de Saint-Pierre de Lagny, ordre de Saint-Benoît.
- Et aujourd'hui dans cette misère !...
- C'était ma destinée, c'est-à-dire la volonté de Dieu. La Révolution avait supprimé les ordres religieux ; la Constitution de l'an III, en restaurant la liberté des cultes n'a pas restitué les biens du clergé ; voilà pourquoi je ne puis plus attendre que de la charité un morceau de ce pain qu'autrefois je rompais, à pleines corbeilles, devant le passage des pauvres. Mais, Monsieur, je ne me plains pas ; Dieu fait bien tout ce qu'il fait, et je ne suis pas trop inutile sur la terre, puisque, malgré mon grand âge et mes infirmités, j'ai le moyen d'offrir à mes semblables quelques petits enseignements dont ils peuvent tirer profit.
- Ah, certes, Monsieur le prieur, si pendant vingt-quatre heures seulement je disposais d'un peu de pouvoir, je ne laisserais pas un homme comme vous réduit à dire la bonne aventure. Mais je ne suis rien, rien qu'un pauvre officier de Fortune, destitué, et sorti d'une famille qui ne sait plus, depuis longtemps, ce que c'est que l'aisance. C'est égal, Monsieur, nous nous reverrons, s'il vous plaît, vous ne me refuserez pas la permission de vous aider un peu, de temps en temps, si peu que ce puisse être.
- Merci, merci ! dit le Père Guyon, auquel il est temps de rendre son titre. Merci, noble cœur ! Vous êtes digne de voir se lever sur vos jours une étoile heureuse, et si la bénédiction d'un vieillard pouvait peser de quelque poids dans la Balance des destinées, votre avenir serait digne des sentiments que vous m'inspirez. Mais l'avenir est dans la main de Dieu...
- Et vous en tenez la clef, Monsieur de Lagny ! Et vous m'avez mis en train de croire à votre science, surtout depuis que je sais qui vous êtes. Mais voyez donc : la nuit touche à sa fin ; vous devez être exténué de fatigue. Je reviendrai demain, demain soir, et vous consentirez à débrouiller un peu l'écheveau de mes chances futures. Si vous jetez une lueur, tant faible soit-elle, sur l'obscurité de ma vie, je m'efforcerai de la saisir : une lueur, cela aide à marcher. À demain donc, Monsieur le prieur...
- Et pourquoi pas tout de suite ? s'écria dom Guyon. J'ai désappris le sommeil, et la fatigue pour moi n'est qu'un vain mot. Cette nuit singulière me semble une fête hermétique ; l’esprit révélateurs plane au-dessus de nous, je le sens : profitons de sa présence. Vous venez d'entendre la sentence astrologique de Louis XVI. Eh bien, les mêmes signes, les mêmes arcanes, les mêmes lois magiques, la même formule d'opération, vont dicter l'histoire de votre propre avenir... Ne le voulez-vous point ?
- Mon Dieu, certainement... je voudrais... Mais enfin… pardonnez cette franchise... je suis encore... bien malgré moi... très sceptique... Même en face des plus respectables affirmations, et puis... j'éprouve, il faut l'avouer, un singulier scrupule.
- Parlez, parlez, mon ami. J'aime la franchise, et les problèmes à résoudre sont les seules joies de mes derniers jours.
- Eh bien, ne prenez point mon hésitation pour une offense, mon scrupule pour une défiance qui vous puisse humilier ; mais vous avez besoin, dites-vous, de connaître les noms du consultant pour dresser son Horoscope ; et je voudrais précisément que ma visite chez vous fût un mystère à jamais voilé. Je voudrais taire mon nom : votre œuvre est donc impossible.
- Vous vous trompez, et vous n'avez pas entièrement compris la théorie mystérieuse dont j'ai posé devant vous quelques principes. Je demande les noms, prénoms, surnoms, titres et qualités qui revêtent le berceau du consultant, parce que ces signes caractéristiques de l'individualité humaine doivent être soumis à une analyse kabbalistique dont les résultats deviennent les éléments constitutifs de l'Horoscope, ainsi que vous l'avez vu dans notre étude sur Louis XVI. Vous n'avez pas si vite oublié que le signe phonétique et graphique de chaque lettre correspond à un des nombres inscrits sur le dixième cercle de la Rose-Croix. Si donc je vous demande ces renseignements, c'est pour éviter les erreurs que pourrait commettre un consultant novice, en m'indiquant lui-même l'unique chose dont la connaissance importe à l'exactitude de mon œuvre, c'est-à-dire les aspects planétaires que révèle l'énoncé des signes générateurs de chaque nom. Quant à vous, Monsieur, qui possédez une instruction supérieure, et qui saisissez de prime-saut le procédé d'une opération de l'esprit, vous vous garantirez de toute erreur avec un peu d'attention. Voyez donc ces Tables onomantiques, tracées sur ma muraille : table de l’Orient, table du Midi et table de l'Occident. Gardez, Monsieur, le secret de vos noms, mais veuillez me dire si le premier de ces noms est inscrit sur la table de l'Orient. 
- Je ne l'y trouve point, répondit l'inconnu.
- Alors, cherchez sur la table du Midi. 
- Je ne l'y vois pas davantage.
- Cherchez donc sur la table de l'Occident.
- Il y est.
- Cela suffit. À côté de ce nom vous lisez un nombre.
- Oui, Monsieur.
- Fort bien. Portez maintenant vos regards sur les sept Sceaux planétaires que j'ai dessinés sur cette autre muraille. Au-dessus de chaque image est écrit le nom d'une planète : Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune.
- Je le vois.
- Tenez secret le nombre inscrit à côté de votre premier nom, et dites-moi seulement si vous trouvez ce nombre sur la table arithmique tracée en tète du sceau de chacune de ces planètes.
- Ce nombre, reprit l'inconnu, après un examen attentif de chaque sceau planétaire, ce nombre apparaît sur les sceaux de Saturne, de Jupiter, de Mars et du Soleil.
- Vous voyez, Monsieur, que sur la Table des Sceaux, Saturne se lie à l'arcane du maître du Sicle ; Jupiter, à l'arcane de la Tour Décapitée par la Foudre ; Mars, à l'arcane de la Pierre Cubique, et le Soleil, à l'arcane du Mage. La conjonction de ces quatre planètes, expliquée par l'ordre cyclique de leurs arcanes sur le dixième cercle de la Rose-Croix, me révèle que le nombre 85 est inscrit à côté du nom fixé par vous sur la table de l'Occident, et que ce premier de de vos noms, c'est... Napoléon.
- Vive-Dieu ! Monsieur le prieur, vous êtes sorcier, comme en 1773 !… Ma foi, devinez seulement la dernière lettre du second de mes noms, et je renonce presque a lutter avec les grimoires.
- Rien n'est plus aisé. Voyez à quel nombre correspond cette lettre sur le dixième cercle de la Rose-Croix.
- Je l'ai vu.
- Cherchez-le sur les sceaux planétaires.
- Je le trouve sur les sceaux de Mars et du Soleil.
- Cette conjonction, expliquée comme la précédente, me révèle le nombre 5 ; par conséquent la dernière lettre du second de vos noms est un E. 
- Ah ! c'est vraiment étrange, et je vous rends les armes. Gardez-moi fidèlement le secret que vous me ravissez : oui, je me nomme Napoléon Bonaparte, et vous savez déjà que je suis né le 15 août 1769. Quant à mes chances d'état, je me qualifie général sans troupe, sans finance, et à peu près sans espoir. J'ai du cœur, j'ose le dire, mais pas la moindre protection.
- Pas la moindre protection ? reprit le père Guyon, qu'en savez-vous ? Nous allons chercher votre étoile.
- Ah ! vous serez fin, si vous mettez la main dessus.
- Soyons sérieux, cher Monsieur ; cela vaut infiniment mieux. Vous vous nommez donc Napoléon Bonaparte, rien de plus. Quel est votre pays ?
- L'île de Corse.
- Vous êtes Italien.
- Non pas ! Je suis Français ! Monsieur de Lagny, tout à fait Français !
- Sans doute, sans doute, depuis 1768 ; mais cela ne vous empêche point d'avoir une physionomie toute romaine, Monsieur Bonaparte. Je ne suis point ignare en histoire universelle, et le nom que vous portez est de haute origine patricienne : c'est là une chance d'état que l'astrologie ne peut négliger. Mais, d'abord, vos noms sont italiens, je dirais même presque latins, car l'italien, comme le français, n'est guère que du latin transformé. Et puis, ce sont deux singuliers noms ! Tenez, Monsieur, si je voulais faire de ces noms une devise à deux faces, l'une plaisante, l'autre sérieuse, deux rébus, comme l'on dit, j'écrirais premièrement : Non Napo Leon, Sed Bona Parte Vescitur, c'est-à-dire : "Le lion ne mange pas de navets, mais il se nourrit de bons morceaux." Voilà le côté plaisant.
Et le vieillard se prit à rire comme un enfant.
Bonaparte demeura impassible.
- Voici maintenant le côté sérieux : Napoleo Bona Parte Fruitur. "Napoléon se fait la bonne part, la part du lion." Qu'en dites-vous ? ce nom de Bonaparte, (en sa vieille étymologie), Bona Parte, c'est presque un horoscope.
- Ma foi, si le grand Hermès-Thoth n'y voit que cela, ma Fortune n'est pas en route.
- Hé, hé, rien n'est indifférent sous le Soleil. Allons de l'avant, comme Colomb, quand il cherchait l'Amérique ; Colomb avait de la foi, Monsieur, et la foi ne nuit jamais. Tâtons le chemin des arcanes. Voici, tout à propos, le dessin vide d'une étoile à douze rayons. Nous n'avons qu'à suivre le procédé qui a servi pour M. le Dauphin. J'espère que nous obtiendrons des résultats plus heureux. Prenez cette carte, elle contient les lettres de notre alphabet avec les nombres qui leur correspondent, ou plutôt avec les racines de ces nombres hiératiques; et puisque vos deux noms dérivent évidemment du latin, calculez vous-même Napoleo et Bonaparte, selon la règle que vous connaissez déjà.

Bonaparte tira de sa poche un crayon, et opéra sur le revers d'une page du fameux manuscrit de maître Guyon.

N     5 x VII    = 35
A     1 x VI     =   6
P     8 x V       = 40
O     7 x IV     = 28
L     3 x III      =   9
E     5 x II       = 10
O     7 x 1       = 17
                       ____
                        135

B     2 x IX      = 18
O     7 x VIII   = 56
N     5 x VII    = 35
A     1 x VI     =   6
P     8 x V       = 40
A     1 x IV     =   4
R     2 x III     =   6
T     4 x II       =  8
E     5 x I        =  5
                      ____         
                        178

- À merveille, Monsieur Bonaparte, reprit l'ancien Bénédictin. Vous êtes capable de devenir un jour maître ès sciences occultes. Vous n'êtes ni prince, ni duc, ni comte... Cela raccourcit notre besogne. Vous êtes né en 1769, et vous savez que le 15 août correspond, sur le calendrier thébaïque, au 23e degré du Lion. Formons l'échelle de ces nombres mystérieux.
1769, année de la nativité ; + 5, nombre du Lion ; + 2 + 3, signes générateurs de 23, nombre du degré ; + 1 + 3 + 5, générateurs de 135 (Napoleo) ; + 1 + 7 + 8, générateurs de 178 (Bonaparte) ; = 1804.
- Mil huit cent quatre ! s'écria Bonaparte. Je demande, comme M. de Rohan, ce que cela signifie ?
- Et je réponds, comme je répondais, en 1773, à l'évêque de Canope : c'est une date et un symbole ; c'est le pôle opposé à 1769 ; c'est le haut ou le bas de l'échelle de la Fortune. Contenez un peu votre impatience.
Décomposons les nombres de l'échelle généthliaque, par les principes kabbalistiques auxquels vous êtes déjà un peu initié, et lions ces nombres aux douze maisons solaires, en commençant par la Xe, puis la XIe, la XIIe, la Ière, etc.
Maison X : 1000 + 800 + 4. + maison XI : 100 + 70 + 8. + maison XII : 100 + 30 + 5. + maison I : 20 + 3. + maison II : 5. + maison III : 1000 + 700 + 60 + 9.
Il s'agit maintenant de savoir sur quel cercle astrologique nous devons chercher les arcanes de l'Horoscope dont voilà les éléments. L'année 1769 est comprise dans le cycle de 36 ans que Saturne ouvre en 1765. Jupiter préside à 1766, Mars à 1767, le Soleil à 1768, et Vénus à 1769. Le cercle de Vénus contient donc les révélations qui vous intéressent.
Vous êtes né sous le 3e décan du Lion, plaçons-y notre point de départ, pour chercher les arcanes planétaires correspondant aux nombres à mesure que nous ferons le tour du cercle. Ce décan se lie au combattant de la Coupe. Les nombres 1000, 800 et 700 ne se rencontrant point sur les cercles, réduisons-les à leurs racines : 10, 8 et 7, et portons les aspects célestes sur l'Horoscope, en commençant par la maison X.
Les signes du Zodiaque, à partir de la nativité, sont d'abord échelonnés ainsi qu'il suit : le Lion, maison I, point cardinal de l'Orient ; la Vierge, maison III ; la Balance, maison III ; le Scorpion, maison IV ; le Sagittaire, maison V ; le Capricorne, maison VI ; le Verseau, maison VII ; les Poissons, maison VIII ; le Bélier, maison IX ; le Taureau, maison X ; les Gémeaux, maison XI, et le Cancer, maison XII.
Passons aux nombres décomposés, tels qu'ils apparaissent et se suivent, à partir du 3e décan du Lion.

Maison X

Nombre 1000 = 10, Mercure dans la Vierge. Nombre 800 = 8, Saturne dans le Verseau. Nombre 4, Jupiter.

Maison XI

Nombre 100, Mars dans les Poissons. Nombre 70, Mercure dans le Capricorne. Nombre 8, la Lune dans le Verseau.

Maison XII

Nombre 100, le Soleil dans les Poissons. Nombre 30, arcane XII. Nombre 5, Vénus dans le Bélier.

Maison I
    
Nombre 20, Mars. Nombre 3, les 3 Coupes.

Maison II


Nombre 5, Mars dans le Sagittaire.

Maison III

Nombre 1000 = 10, Vénus dans les Poissons. Nombre 700 = 7, Vénus dans les Gémeaux. Nombre 60, Jupiter dans le Sagittaire. Nombre 9, le Soleil dans les Poissons.
Mercure, placé dans la Vierge, où il a son trône (maison II), projette de là un rayon sur la maison X. Saturne, placé dans le Verseau, où il a son trône, projette de là un rayon sur la maison X. Jupiter, ne se liant à aucun signe, se place au Sommet du ciel (maison X).
Mars, placé dans les Poissons (maison VIII), projette un rayon sur la maison XI. Mercure, déjà placé dans la Vierge, projette un rayon sur la maison XI, et un autre rayon sur le Capricorne. La Lune est ici placée dans le Verseau, mais vous êtes né le 14e jour de la phase, et par conséquent la planète se place dans la Vierge, d'où elle rayonne sur la maison XI et sur le Verseau.
Le Soleil, placé dans les Poissons, projette un rayon sur la maison XII. L'arcane XII se place dans la même maison ; Vénus se place dans le Bélier, où elle a son trône (maison IX), et projette un rayon sur la maison XII.
Mars, déjà placé dans les Poissons, et ne se liant ici à aucun signe, projette un rayon sur la maison I, et un autre rayon sur la Xe. L'arcane des 3 Coupes se place dans la maison I.
Mars, déjà placé dans les Poissons, projette de là un rayon sur le Sagittaire, et un sur la maison II.
Vénus, déjà placée dans le Bélier, projette un rayon sur la maison III, et un autre sur les Poissons, son lien d'exaltation. Vénus projette encore un rayon sur les Gémeaux. Jupiter, déjà placé au Sommet du ciel (maison X), projette un rayon sur la maison III, et un rayon sur le Sagittaire, qui est son trône. Le Soleil, déjà placé dans les Poissons, projette un rayon sur la maison III.
Jupiter (maison X) est en aspect trigone avec Mercure et la Lune (maison III) ; en aspect dodectile avec Vénus (maison IX) ; en aspect sextile avec Mars et le Soleil (maison VIII), et en quadrature avec Saturne (maison VII).
Mercure et la Lune sont en conjonction (maison II) ; en aspect quinconce avec Saturne (maison VII) et en opposition avec Mars et le Soleil (maison VIII),
Saturne est maison VII, en aspect dodectile avec le Soleil et Mars (maison VIII), et en aspect sextile avec Vénus (maison IX).
Mars et le Soleil (maison VIII) sont en aspect dodectile avec Saturne et Vénus, et en aspect sextile avec Jupiter, et en opposition avec Mercure et la Lune.
Vénus est dodectile avec Jupiter, Mars et le Soleil.
Jupiter est maître de la maison V, influent dans la Xe. Mercure est maître de la maison II, où il est placé. La Lune est maîtresse de la maison XII, influente dans la IIe. Saturne est maître de la maison VII, où il est placé. Le Soleil est maître de la maison I, influent dans la VIIIe. Mars est maître de la maison IV, influent dans la VIIIe. Vénus est maîtresse de la maison IX.
J'ai oublié de dire, en vous racontant l'Horoscope de Louis XVI, que le lever de l'étoile brillante du Poisson Austral avait lieu à 4 degrés de Mars dans sa première maison. Cette étoile fixe est de première grandeur et de nature saturnienne. Or, quand une étoile de la nature saturnienne ou martiale est en conjonction ou, au plus, à cinq degrés de distance de Saturne ou de Mars, elle fait rayonner sur le berceau du nouveau né une menace de mort violente. Il faut donc consulter la Table des étoiles fixes, pour vous avertir du mal comme du bien.
J'y découvre, et prenons-en bonne note, que le cœur du Lion, étoile de première grandeur et de la nature du Soleil s'est levé, le jour de votre naissance. À cinq degrés de distance en arrière, ce lever paranatellontique a été précédé par l'étoile brillante de Persée, de deuxième grandeur et de la nature mixte de Mars et de Mercure. À demi distance de ces deux levers apparaissaient la Coupe, nature mixte de Vénus et de Mercure, puis Pégase, nature mixte de Mars et de Mercure. Enfin, à cinq degrés de distance en avant s'est levée l'étoile brillante du Poisson Austral, de première grandeur et de nature saturnienne.
Or, cher Monsieur, retenez bien ceci : Le cœur du Lion au 23e degré du Lion a le titre mystérieux d'étoile Royale ; c'est l'indice d'une haute ascension de Fortune, et son présage en votre faveur ne laisserait rien à désirer, si le Soleil se trouvait en la première maison. Quoi qu'il en soit, cette étoile vous dote de force d'âme pour aller au devant de l'avenir. L'étoile de Persée vous a fait aventureux et vous risquerez de périlleuses témérités. Pégase vous rend ambitieux, bizarre en vos idées, vaniteux, passez-moi cette déclaration : vous pouvez vous corriger. L'étoile du Poisson Austral confirme votre ascension de Fortune, mais la Coupe vous menace de boire la lie du malheur.
Le décan qui préside aux degrés 21 à 30 du Lion est le XVe dans le cycle du Zodiaque thébaïque. Il annonce caractère inflexible dans le sentiment du droit, et opiniâtreté dans les desseins, même au risque de se perdre. Ce décan est un esprit planétaire de Mars, et il porte, avec le nombre de Typhon, une menace de Fatalité.
L'Esprit de troisième hiérarchie qui préside au degré astral de votre nativité est figuré, dans les hiéroglyphes, par un homme à deux têtes, regardant à la fois devant et derrière lui. C'est le présage d'une intelligence puissante, qui embrassera d'une même intuition le passé et l'avenir.
- Vous me flattez, Monsieur Guyon.
- Je dis ce que je lis dans le langage des signes sacrés, voilà tout. Quel intérêt aurais-je à vous flatter ? Nous ne nous reverrons peut-être jamais !...
Sept jours avant votre naissance, dans la nuit du 8 au 9 août 1769, une grande comète apparut dans les cieux. Elle fut aperçue par l'astronome Messier, de l’Observatoire de la Marine, et vous en trouverez l'examen scientifique dans les mémoires de l'Académie des Sciences, imprimés en 1775, page 444, avec une carte de son cours, calculé à Paris, à Bologne, à Tenerife, à Cadix et à l'Île Bourbon. Cette comète, qui se manifesta vers la fin du Bélier, parcourut 242 degrés avant de s'immerger dans les rayons du Soleil.
 
Figure 15

Les comètes, comme les planètes, ne sont point causes, mais signes annonciateurs des événements. L'astrologie apprécie ces phénomènes ignés selon les maisons solaires et les régions de l'Horoscope où commence, se poursuit et s'achève leur évolution. Nous verrons tout à l'heure en quoi celle-ci peut influer sur votre avenir : j'écris sa note sidérale à la fin du Bélier (maison IX), et le 242e degré de sa course marque son extinction dans la maison V.
Votre figure généthliaque est complètement érigée. J'y aperçois, au premier coup d'œil, deux grands contrastes, Ascension et Chute. À quel sommet atteindrez-vous ? Quel abîme peut s'ouvrir sous vos pas ? J'ai besoin de me recueillir et de n'être point troublé. Quelque chose que vous m'entendiez dire, aurez-vous la force de contenir vos émotions ou vos questions, jusqu'à la fin du calcul hermétique ? Si vous n'êtes point sûr de vous-même, mieux vaudrait ne point commencer.
- Monsieur le prieur, je me crois plus d'aplomb que n'en montrait M. de Rohan. Je ne veux pas tenter la Providence, mais je serais cependant heureux de pouvoir épeler quelques mots dans le livre de ses desseins sur moi. Je me souviens qu'à son lit de mort, mon oncle, l'archidiacre Lucien, qui n'était pas un petit esprit, disait à ses parents assemblés autour de lui à ses derniers moments : " Vous n'avez pas besoin de songer à la Fortune de Napoléon, il la fera lui-même. Joseph," ajouta-t-il, en s'adressant à mon frère aîné, "tu es l'aîné de la famille, mais n'oublie jamais qu'il en est le chef." On dit, Monsieur le prieur, que les mourants ont parfois la faculté d'entrevoir l'avenir des êtres qui leur survivent. Mon oncle l'archidiacre n'a prophétisé qu'à moitié. J'ai conquis au pas de course les épaulettes de général de brigade, mais me voilà destitué par les intrigants qui mènent le Ministère de la Guerre. Ascension et Chute, voilà mon Horoscope accompli ; à moins que je ne relève ma Fortune en allant prendre du service chez le Grand Moghol. Au surplus, l'Orient me sourit ; depuis que je n'ai rien à faire, je dévore des récits de voyages, et, ma foi, la première occasion aidant, j'irai voir s'il y a encore des mages du côté de l'Euphrate ou de l'Indus. Voyons donc un peu, Monsieur le prieur, si mon voyage sera plus heureux que ceux du pauvre Louis XVI.
- Cherchons, reprit le Père Guyon, par quelle porte vous êtes entré dans la vie.
Je détache du thème généthliaque le triangle formé par les maisons X, VI et II, et le triangle formé par les maisons IV, XII et VIII.

Figure 16

Le premier a la Fortune pour sommet. Le sommet du second est renversé vers le Fond du ciel et marque l'hypogée, les limbes où repose le Destin avant d'être évoqué.
Ces deux triangles, concentriques et antipodiques, figurent une étoile à six rayons, que les kabbalistes nomment Sceau de Salomon.
Prenant le nombre 1804, ou somme de votre Horoscope, je dispose ses générateurs 1 + 8 + 0 + 4 sur les pointes de l'étoile, en commençant par le sommet, et allant de droite à gauche ; le générateur 4 est donc au Fond du ciel.
Procédant ensuite de la même manière, en allant de gauche à droite, je place 8 et 0 sur les deux rayons vides, et j'obtiens une figure autour de laquelle on lit 1804 en descendant du Sommet vers la droite ou vers la gauche, indifféremment.
La somme des sis rayons du Sceau de Salomon, obtenue par le rapprochement des générateurs 1 + 8 + 0 + 4 + 0 + 8, égal 21. Le cycle des maisons solaires étant de 12, le restant de 21, c'est-à-dire 9, me révèle que vous êtes entré dans la vie par la Porte des Voyages ; maison IXe de l'Horoscope. Voyager est, et sera un des principaux caractères de votre existence, et vos voyages seront éclatants, car la comète part de la maison IX pour se conjoindre, dans la maison X, à Jupiter, symbole de la Fortune majeure.
- Le fait est, reprit Bonaparte, que depuis mon enfance j'ai bien voyagé. D'abord, de la Corse à Brienne, puis à Paris ; puis de Paris à Valence ; puis au siège de Toulon, puis à l'armée d'Italie. Mais à quoi bon, puisque la Fortune s'est cabrée et m'a jeté dans l'ornière !
- Eh bien, Monsieur Bonaparte, un général ne se tue pas dans une ornière il se relève...
- Et puis ?
- Il a foi en lui-même, et si, par une rencontre étrange, un vieillard qui a le pied sur la tombe, mais le front dans les cieux, lui crie : "En avant ! montez, montez toujours !" ce général doit obéir, non pas au vieillard qui n'est rien, mais à Dieu qui est tout.
- Eh bien, Monsieur le prieur, qu'est-ce que Dieu veut faire d'un général brisé comme une vitre ?
- Je vais vous le dire de sa part, puisqu'il lui a plu de vous amener à moi. Dans le manuscrit que vous m'avez rapporté, et qui contient une partie des secrets que j'ai tirés du livre, aujourd'hui disparu, de Siméon bar Yohaï, l'arcane XXI du dixième cercle de la Rose-Croix, est une couronne d'or fleuronnée de sept étoiles, symbole de la plus haute élévation à laquelle un homme puisse aspirer. C'est le Talisman suprême de la Fortune, qui annonce à son possesseur que tous les obstacles s'effaceront de sa route, et que l'ascension de ses destins n'a de limites que celles de sa volonté. Eh bien ! Monsieur Bonaparte, ce nombre 21, qui marque pour vous le Sceau de Salomon, c'est le signe de votre avenir pour 1804 (1 + 8 + 0 + 4+ 0 + 8 = XXI). Vous n'avez qu'à vouloir.
- Allons donc ! Et que puis-je vouloir au milieu de cette pétaudière politique où nous vivons ? Que puis-je espérer d'une révolution qui, lasse de guillotiner ses généraux, brise leur épée devant l'Europe en armes ?
- Encore une fois, Monsieur, vous n'avez qu'à vouloir, et, la révolution, vous la mènerez en laisse avec la bride de votre cheval de bataille. Si vous ne savez pas lire dans le livre des Sorts, apprenez-donc de moi à y épeler l'avenir ! Révolution Française, Monsieur Bonaparte, voulez-vous savoir tout de suite, et avant tout Horoscope, ce que signifient pour vous même ces deux mots retentissants comme le canon des victoires. Révolution Française ? Prenez cette plume... écrivez la prophétie contenue dans ces 19 lettres :

R 1 - É 2 - V 2 - O 4 - L 5 - U 6  - T 7 -  I 8 -  O 9 - N 10
F 11 - R 12 - A 13 - N 14 - Ç 15 - A 16 - I 17 - S 18 - E 19


Ces 19 lettres se combinent par des transpositions qui atteignent le nombre de : 121, 610, 900, 408, 832, 000.
Il faudrait être plus fort que vous en mathématiques, avouez-le, pour découvrir sur-le-champ celle de ces transpositions qui est précisément l'Horoscope de la Révolution française ? Écrivez-donc encore les nombres que je vais vous dicter :

6 - 14 - 15 - 4 - 1 - 18 - 19 - 3 - 9 - 7 - 2 - 5 - 13 - 11 - 17 - 10 - 8 - 12 - 16.

Rapprochez les nombre des lettres, et lisez !...
Bonaparte écrivit, au-dessous des nombres, les lettres correspondantes des deux mots Révolution Française, et lut à haute Voix : Un Corse Voté La Finira.
- C'est exactement cela, et vous êtes Corse, Monsieur Bonaparte ! s'écria l'ancien bénédictin. Soyez-en donc certain : vers 1804, la République Française vous votera la couronne d'or fleuronnée de sept étoiles !
Et la voix frémissante de dom Bonaventure Guyon vibrait comme l'écho d'une fanfare sous le dôme indigent où la magie saluait le César de l'avenir.
- Ah ! cet homme est fou ! s'écria l'officier sans troupe, sans finance et sans espoir, que cette année-là même un imbécile, nommé Aubry, chef du Comité de la Guerre, avait rayé des cadres de l'armée active.
Bondissant du vieux fauteuil qu'il renversa, il jeta sa légère bourse au nez du Père Guyon, et disparut à travers l'escalier ténébreux, en risquant de se casser vingt fois tête ou jambes.

Le vieux prieur de Lagny, tout étourdi de cette violence, se leva en chancelant, essaya de faire un pas, et s'affaissa sur ses genoux, en murmurant : Conduisez-le, mon Dieu ! et veillez sur lui, car il faut que vos volontés s'accomplissent sur la terre comme au ciel ! C'est vous qui l'avez révélé par la bouche de votre indigne serviteur. Il régnera !

VIII

Pauvre fou ! se disait Bonaparte en doublant le pas à travers les rues encore plongées dans un demi sommeil. J'allais faire une belle figure parmi ses rabâchages ! Voyez-vous Napoléon devenu roi de France et de Navarre en échange des misères que lui créait ce polisson d'Aubry. Sire, prenez-donc garde à vos dernières bottes : les talons fuient, et vos sujets futurs ne vous feraient pas en ce moment un sou de crédit !
Riant de tout son cœur du pronostic offert par le Sceau de Salomon, il alla se coucher... et ne rêva point. Le prieur de Lagny fut oublié le lendemain, à travers les difficultés renaissantes de la vie matérielle. En ce temps-là, l'homme qui, neuf ans plus tard, devait tenir la France dans sa main, était réduit à vendre ses livres pour manger.
Le 5 octobre 1795 arriva. Ce jour-là, quarante mille insurgés occupaient le centre de Paris et menaçaient de s'emparer du palais des Tuileries pour y refaire une royauté. Barras, investi du commandement des troupes peu nombreuses qui devaient défendre la république, se souvint alors du jeune officier d'artillerie qu'il avait admiré au siège de Toulon, et lui confia la direction du combat. C'était pour Bonaparte une occasion de ressaisir la Fortune ; il ne lui fallut que deux heures pour imposer la victoire. Le grade de général de division fut la récompense du service qu'il venait de rendre au pouvoir. Dans la première, joie que lui causa cette justice rendue, il songea un moment au prophète du galetas, mais ce fut pour se dire : Le bonhomme de là-haut n'a pas fait grand frais de malice. Je lui avais avoué que j'étais général et déconfit ; il a calculé que puisqu'on ne m'avait pas coupé le cou, j'avais chance de remonter en selle. Quant à la révolution qu'un corse voté finira, c'est une affaire faite : les royalistes ont voulu tenter cette révolution ; le représentant Barras m'a voté la mission d'y mettre ordre ; j'en ai fini sans façon, par le simple moyen qu'indiquait le bon sens. Au lieu d'une couronne à sept étoiles, j'ai une écharpe ; c'est moins oriental, moins magique ; mais cela, me suffit.
Et il n'y songea plus.
Nommé, au mois de mars 1796, général en chef de l'armée d'Italie, il alla faire cette admirable campagne que couronna, le 17 octobre 1797, le traité de Campo-Formio. De retour à Paris, aussi modeste dans sa gloire qu'il s'était montré grand sur les champs de bataille, il descendit incognito dans un petit logement qu'il possédait rue Chantereine. Le Directoire exécutif lui fit violence pour l'amener à une cérémonie préparée au palais du Luxembourg, afin qu'il présentât lui-même les drapeaux conquis à Montenotte, à Millesimo, à Mondovi, à Lodi, à Castiglione, à Roveredo, à Bassano, à Arcole, à Rivoli. Le cri mille fois répété de Vive Bonaparte ! se mêla, dans cette fête militaire, au cri de Vive la Nation ! et la rue qu'habitait le héros reçut le nom de rue de la Victoire.
Le Directoire qui venait de lui donner une ovation ne tarda guère à s'inquiéter de cette popularité. De son côté, lassé du spectacle offert par l'impuissance gouvernementale de ces quelques hommes que l'esprit satirique des Parisiens appelait les pourris de la Révolution, Bonaparte comprenait que, pour relever la France à toute la hauteur de son glorieux passé, il fallait lui rendre le génie des races fortes, et couvrir de nouveaux lauriers les plaies encore saignantes que lui avaient faites nos catastrophes politiques. Il offrit à l'imagination nationale le brillant mirage d'une expédition en Égypte, et n'eût pas de peine à faire adopter ce projet oriental : le Directoire ne demandait lui-même que l'occasion d'éloigner sa gloire importune.
On sait les merveilles de la campagne d'Égypte. Pendant qu'elles se gravaient dans l'histoire, la France était de nouveau enchaînée par les puissances de l'Europe et par les conspirations intérieures. Le traité de Campo-Formio se déchirait ; nous perdions toutes les conquêtes de la guerre d'Italie, et la Hollande livrait passage à l'invasion. Au milieu de cette crise, la division régnait dans le Directoire ; pas une tète, pas un bras ne s'offrait pour arrêter la révolution sur la pente de sa ruine. Le seul homme qui pouvait tout sauver faisait des miracles sur le Nil, lorsque des journaux apportés par un navire anglais lui révélèrent tout à coup le péril de la patrie. Sa résolution fut soudaine. Laissant la garde de l'Égypte à son lieutenant Kléber, il se jette sur un petit bâtiment français qui l'emporte à toutes voiles. Le 9 octobre 1799, il aborde à Fréjus, gagne Paris en poste, et vient offrir son épée pour ramener la victoire.
Mais les acclamations qui l'ont suivi sur sa route, les cris de joie du peuple de Paris qui salue en lui un sauveur, réveillent les jalousies du Directoire. Ce petit comité de gouvernants veut bien se servir de Bonaparte, mais il ne veut trouver en lui qu'un instrument docile, et semble redouter de se voir détrôné par une dictature militaire. Bonaparte, froidement accueilli par les chefs du gouvernement, s'enferme dans sa petite retraite de la rue de la Victoire, comme un soldat qui a besoin de repos ; mais son esprit demeure en éveil ; il attend l'heure de prendre parti entre les opinions et les plaintes qui circulent autour de lui. Il ne fallait pas une bien haute portée d'intuition pour prévoir un nouveau bouleversement social à travers les convulsions d'une guerre à outrance contre l'Europe coalisée ; mais il fallait du génie pour deviner la conduite à tenir avant ou pendant l'orage qui s'amoncelait. Je ne retrace point l'histoire tant de fois redite des combinaisons politiques qui préparèrent et amenèrent la fameuse journée du 18 brumaire (9 novembre 1799). Le plan de cette journée était arrêté, et l'heure d'action fixée, dès le 6 novembre, avec les hommes qui devaient y participer. Esprit essentiellement militaire et organisateur, Bonaparte avait repoussé l'idée d'un coup de main populaire. Il avait en vue non la destruction du pouvoir, mais sa reconstitution sous une forme immédiate et nouvelle. Et cependant, quand tout fut près, le 6 novembre, à minuit, demeuré seul, il eut le frisson qui précède les grands périls, car il allait, comme césar, franchir le Rubicon.
Au milieu des agitations de sa pensée, pendant cette nuit où Dieu tournait un feuillet de sa vie, l'image du vieux prieur de Lagny lui apparut tout à coup, comme une lueur furtive, vague réminiscence d'un autre monde.
Et, dans cette espèce de songe éveillé que fait naître parfois la surexcitation d'un esprit enfiévré, il vit miroiter le Sceau de Salomon, tel que l'étrange prophète l'avait tracé, avec la resplendissante formule du XXIe arcane de la Rose-Croix.
Et il lui sembla ouïr, dans un fantastique lointain, l'écho de cette dernière parole du Père Guyon : "La république française vous votera la couronne d'or fleuronnée de sept étoiles !..."

- Ah ça, se dit-il en écoutant les battements de son cœur, la folie de ce bonhomme me gagnerait-elle ? aurais-je la puérile faiblesse de me laisser influencer par cette fantasmagorie de grenier qu'on appelle Horoscope ?… Après tout, quand cela serait !... J'ai lu, je ne sais où, que César, Richelieu, Mazarin, qui n'étaient pas d'étroites cervelles, ne méprisaient point ces machines-là, et savaient même s'en servir. J'ai vu aussi que les Arabes d'Égypte respectent les fous, comme des êtres qu'a touchés la main de Dieu. Qui donc pourrait se flatter d'expliquer ce qui se passe, à certaines heures, dans ces esprits que nous croyons détraqués parce qu'ils vivent dans un monde à part, dont la clef nous manque ? J'ai peut-être eu tort de ne pas laisser ce vieux moine aller jusqu'au bout de ses révélations vraies ou fausses. Car, enfin, dans trois jours, je serai au Capitole ou aux Gémonies ! Et, si jamais il fut permis à un homme de solliciter un rayon de seconde vue, c'est bien quand cet homme va risquer sa gloire sur un coup de dés ! Et puis, il paraissait si convaincu, ce septuagénaire qui, du bord de la tombe, me montrait les sommets de la vie, et se faisait fort de m'en tracer la route ! S'il n'était point mort, et... si j'allais le revoir... bien en secret, et s'il pouvait deviner cet avenir, triomphe ou catastrophe, dont soixante-douze heures me séparent ! Ma froide raison ne se laissera ni éblouir ni décourager ; mais elle peut rencontrer je ne sais quelle lumière imprévue qui jaillira de la bizarrerie même de ma démarche. Monsieur le prieur, nous nous reverrons !

IX

Le jeudi, 7 novembre, à la ;nuit tombante, un homme à pied, roulé dans un manteau bleu dont il ramenait les plis à hauteur de ses yeux, traversait rapidement Paris, et arrivait rue de l'Estrapade, n° 13, sans hésiter d'un seul pas pour retrouver le seuil de la masure où l'attirait un indéfinissable instinct. La porte du hideux couloir était entr'ouverte ; il s'y plongea dans les ténèbres, chercha de la main l'escalier, et franchit tous les étages en se félicitant de ne rencontrer personne qui le pût reconnaître.
Parvenu au bout de l'échelle de meunier et de la corde à puits, il vit ramper un filet de clarté sous la porte de la lanterne, et entendit tousser une voix cassée. C'était bien la voix du Père Guyon : le bonhomme vivait toujours.

- Maître Bonaventure... Ouvrez vite !
- Qui est là ?
- Un ami... très pressé !

Le vieillard se traîna, plutôt qu'il ne vint. Ses pauvres jambes avaient quatre ans de plus à porter ; ses yeux usés par les veilles voyaient trouble, et ses mains, plus. décharnées que jamais, se crispèrent en tremblant sur la clef. Rien n'était changé autour du pauvre solitaire ; il n'y avait qu'un surcroît de misère, preuve sans réplique de la rareté des clients.

- Monsieur, dit-il en soulevant un large garde-vue en papier vert qui lui couvrait presque tout le visage, Monsieur désire une consultation ?
- Monsieur le prieur de Lagny, le général de division Bonaparte vient vous demander pardon pour l'ancienne brusquerie de votre premier client.
- Ah ! mon Dieu ! le général Bonaparte ! Soyez le bienvenu, général : Ah ! vous êtes sur le chemin de la Couronne des Mages, XXIe arcane de la Rose-Croix ! Je ne me souviens que de cela, pour vous le répéter avec tous les vœux de mon cœur ! Mais, général, je n'ose plus vous prier de vous asseoir… vous êtes déjà un grand homme, et je ne suis toujours qu'un mendiant décrépit !

Le vieux bénédictin avait des larmes dans la voix.

- Allons, allons, reprit Bonaparte en lui serrant la main... vous allez, ce soir, changer de titre. Je n'ai ni trône ni couronne magique, mais je ne suis plus l'officier sans troupe et sans finance, et j'entends que vous vous en ressentiez : voilà pourquoi je suis venu. Veuillez d'abord accepter ces cent écus.
- Général !
- Point de refus ni de remerciements ! Tout client vous doit une offrande proportionnée à ses moyens, et je viens continuer ma consultation d'il y a quatre ans. J'arrive d'Égypte, mon cher prieur, avec une santé qui a grand besoin de repos, et, ne sachant à quoi employer ma petite vacance militaire, j'ai envie de cultiver un peu, sous vos auspices, les sciences occultes. C'est une fantaisie comme une autre ; seulement, je vous prierai de n'en rien dire : cela ne regarde que vous et moi. Je compte venir une fois ou deux par semaine, et, quant aux honoraires, si le professeur ne les fixe point, je tâcherai de faire les choses convenablement. Cela vous va-t-il ?
- Général, vous me voyez confondu de tant de bonté !
- Mon cher maître, poursuivit Bonaparte en s'asseyant, vos fauteuils ont toujours le ventre creux. À votre âge, il faut quelques douceurs, cela allonge la vie. Je vous verrai bientôt, s'il plaît à Dieu, en meilleur bivouac. Maintenant, point de façons ! je suis le très humble élève des mystères d'Isis. J'ai vu des Sphinx, des pyramides, des obélisques, des momies, des hiéroglyphes : mais il n'y a plus de mages en Égypte. Vous m'auriez été fort utile là bas, pour apprendre à lire à mon pauvre Institut, qui ne fait pas, je crois, une fameuse besogne, malgré ses prétentions archéologiques. Me voici à l'école ; causons d'Hermès !
- Avec bien du plaisir, général... et comme on ne s'instruit réellement que par la pratique.
- Pratiquons, Monsieur le prieur.
- Certainement, c'est ce que j'allais vous proposer.
C'est en maniant les arcanes, s'il est permis d'ainsi dire, que l'on se familiarise avec eux. Ah ! j'avais commencé une belle étude sur vous, général ! nous allons la reprenne.
- Oui, et vous me direz si vous y découvrez que je devais devenir général en chef des armées d'Italie et d'Égypte.
- Oh ! cela, ce n'est qu'un jalon sur une montée dont j'ai mesuré le sommet. Nous ne sommes pas encore en 1804, point culminant de votre Horoscope.
- Si j'ai bonne mémoire, vous appeliez 1804 mon midi céleste, le pôle opposé à 1769, le haut ou le bas de l'échelle.
- C'est le haut, général, le Très Haut !
- Allons, soit, puisque vous y tenez.
- Je ne tiens qu'à la vérité, et je la maintiens d'une manière absolue. Au reste, j'ai conservé comme une relique votre thème généthliaque : il en valait bien la peine. Ce sera tout naturellement la première leçon que je vous offrirai. Voici cette figure, chargée de ses constellations, de ses planètes, et de ses arcanes.
À ces mots, dom Guyon feuilleta son énorme Bible et en tira ce qu'il appelait sa relique.
- C'est donc là mon histoire chiffrée ? dit Bonaparte en examinant curieusement le fouillis de rayons et de signes qui papillotait sous ses yeux.
- Voulez-vous, général, que nous recommencions le calcul de votre nativité et de vos noms, pour vous prouver que je n'ai rien changé à ce travail ?
- C'est inutile, j'ai de la mémoire ; je m'appelle 135 et 178 ; c'est très magique, puisque vous l'assurez. Débrouillez-moi cela comme vous pourrez, c'est-à-dire conformément aux traditions pyramidalement sublimes de ce fameux Hermès. Tâchez seulement de ne pas me clore hermétiquement dans une impasse : je ne voudrais point d'une cage, fût-elle d'or.
- Général, je vous dois, comme homme, de la reconnaissance ; comme mage, je vous dois la Vérité : c'est la meilleure manière de m'acquitter. Laissez-moi remonter jusqu'à votre berceau, comme je remontai, devant M. de Rohan, au berceau de Louis XVI, et jugez vous-même de l'exactitude avec laquelle je vais suivre le plan de ma première opération.
- Pardon, cher maître, puisque vous êtes si bien disposé et si sûr de vous, j'aimerais mieux, pour le moment, qu'il vous plût d'encourager ma foi par une prédiction à très courte échéance.
- Je n'ai rien à vous refuser.
- Eh bien, M. de Rohan vous priait, en 1773, d'imaginer, à l'aide de votre Rose-Croix, ce qui pourrait arriver d'heureux ou de malheureux au Dauphin, pendant le cours de l'année suivante.
- Vous me faites l'honneur de vous en souvenir ?
- Si vous m'avez dit vrai... la réponse fut d'une merveilleuse précision. Mais je serai plus exigeant que M. de Rohan. Je trouve qu'une année serait un trop long délai pour mon impatient désir de rendre justice à votre habileté. Voulez-vous m'accorder une épreuve à mon choix ?
- Ordonnez.
- Je suis, comme je vous le disais, en vacances militaires, et, par conséquent, tout à fait désœuvré. Dans cette situation, que puis-je demander aux arcanes ?
- Vous pouvez former en votre esprit un projet quelconque, fixer une date à son exécution, et demander la prescience du résultat. Si le projet est sérieux, s'il y a un acte à accomplir, un but à atteindre, la réponse hermétique ne vous trompera point.
- Nous sommes au 7 novembre. J'ai à faire le 9, c'est-à-dire après-demain,.
- Après-demain, 18 Brumaire, nouveau style.
- Oui... une démarche que je ne crois pas sans quelque importance pour mes petits intérêts personnels ; et cette démarche est de telle nature, que le succès ou l'insuccès doit être immédiat.
- Examinons la révolution de votre Horoscope. Vous avez vu autre fois dans mon manuscrit comment elle s'opère (page 284). Né en 1769, vous aviez, au commencement de 1799, 29 ans accomplis depuis le 15 août 1798. Je divise cette somme par 12, nombre cyclique des maisons solaires. Au résidu de la division, qui est 5, j'ajoute 5, nombre du signe du Lion, sous lequel vous êtes né. La somme 10 révèle que le Capricorne, dixième signe du Zodiaque, doit occuper la première maison de votre Horoscope pour votre 30e année. La 2e maison recevra le Verseau, la 3° les Poissons, et ainsi de suite, la Balance occupant le Sommet du ciel.
La Lune et Mercure sont en conjonction dans la maison IX. La Lune en cette maison révèle longs voyages, inconstance de Fortune.
- C'est vrai, dit Bonaparte. Le 15 janvier, j'allais en Syrie ; j'enlevais les villes de Gaza et de Jaffa, mais j'ai échoué devant Saint-Jean-d'Acre : cette bicoque m'a résisté. Je suis revenu en Égypte ; puis, d'Égypte, me voilà à Paris, et... Mais continuez donc, Monsieur le prieur.
- La Lune annonce encore facile entraînement à des pensées imprudentes.
- Ah... la Lune dit cela ?
- Oui, général, ou pour m'exprimer plus exactement, c'est Gabriel, génie de la planète, qui me le révèle.
- Allez.
- Mercure, en IXe maison, s'il était seul, ne présagerait rien qui vous concerne, mais en conjonction avec la Lune, il annonce Fortune mobile et menacée d'écroulement.
Bonaparte se mordit les lèvres et garda le silence.
- De la IIIe maison, où il est hors de dignité, Mars projette un rayon sur la IXe, et annonce marche périlleuse, menace de mort dans un combat. Or, général, l'année n'est point achevée.
- Un combat. C'est la moindre des choses ! reprit le héros des Pyramides en haussant les épaules.
- Mars rayonne encore dans la VIIIe maison, où il signifie menace de mort prématurée, par poison ou meurtre.

Bonaparte se taisait.

- Si vous étiez prince, Mars rayonnant encore en maison VIe, vous annoncerait péril de sédition, de complot, de révolution. Vous n'êtes pas prince ; mais vous vous trouverez cette année dans un mouvement révolutionnaire ; prenez-y garde.

Bonaparte se taisait toujours.

- Enfin, continua le bénédictin, Mars en 3e maison, annonce querelles, et sa conjonction avec le Soleil annonce que vous pourriez perdre votre position. Ce serait bien malheureux.
Mais le Soleil Couronné, uni à la Fortune majeure, rayonne sur le Sommet du ciel, maison X. Vous franchirez le péril ; et vous serez encore élevé plus haut que vous n'êtes. Mais, je le répète, soyez prudent.
Vénus, dans la IVe maison, présage des biens inespérés ; elle rayonne sur la maison X, et annonce encore acquisition de biens.
Jupiter ou la Fortune majeure, dans la Ve maison, annonce ascension de Fortune par la protection ou l'appui d'hommes puissants ; il projette un rayon sur la maison X, où il présage encore ascension de Fortune et renommée. Je n'ai pas besoin d'en chercher davantage. Tout ce qui ne s'est pas accompli jusqu'à présent, s'accomplira ; avant que l'année soit expirée, vous serez encore plus grand et plus puissant que vous n'êtes à cette heure.
- Je vous remercie infiniment de vos bonnes intentions, reprit Bonaparte, mais quel rapport cela a-t-il avec mes intérêts d'après-demain ?
- Quoi que vous fassiez, la révolution de l'Horoscope ne m'inspire aucune inquiétude, car vous marchez, par une loi occulte, à l'accomplissement des brillantes destinées qui vous attendent en 1804. Qu'importent donc vos petits intérêts d'après-demain ? de quelque nature qu'ils soient, fiez-vous à votre étoile. Tenez, veuillez prendre la plume, et écrire un moment sous ma dictée. Le 18 brumaire ou le 9 novembre, comme l'on voudra, correspond, sur le calendrier thébaïque, au 18e degré de la constellation du Scorpion, 8e signe du Zodiaque. Soient donc l'année 1799 ; + 8, nombre du signe zodiacal ; + 1 + 8, signes générateurs du nombre 18 qui marque le degré ; + 1 + 3, signes générateurs du nombre 13, qui est la somme de votre Horoscope, produite par les générateurs 1 + 8 + 0 + 4. Le produit est 1820, dont la somme est 11 par l'addition des signes générateurs 1 + 8 + 2 + 0. Cette somme 11 correspond, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, à l'arcane XI, et vous promet pour votre affaire d'après-demain la Force, si vous avez foi en vous-même. Quel que soit votre projet, avancez : l'obstacle est un fantôme. Pour pouvoir, il faut croire qu'on peut, et il me semble que cela ne vous est pas difficile. Si vous étiez à la veille d'un combat, je vous prédirais la victoire, car l'arcane XI est gravé sur le trône planétaire de Samaël, génie de la guerre, qui gouverne Mars.
- Assez pour une première leçon, répliqua Bonaparte en se levant brusquement. Si je suis content de vous, à la fin de la journée d'après-demain, vous me verrez aborder avec grand plaisir mon Horoscope complet, et je vous ferai membre de mon Institut d'Égypte.

X

Le Père Guyon n'apprit pas sans émotion, au fond de sa retraite, l'audacieuse entreprise de son illustre client. À la bonne heure, se disait-il, voilà un élève qui manœuvre fièrement la Roue de la Fortune ! Il applique la maxime : "aide-toi, le ciel t'aidera," et cela ne fait jamais de mal à la réalisation du destin. Ah ! s'il voulait ne plus rien risquer sans me consulter, quelle route splendide je tracerais devant ses pas, en lui révélant le mystère des jours heureux et des jours malheureux ! Comme je guiderais son char sur la voie triomphale ! comme je lui enseignerais à tourner les écueils, et à faire servir la Fatalité elle-même à l'accomplissement de ses desseins ! Mais le voilà lancé trop haut pour que mon souvenir puisse jamais remonter jusqu'à lui.
En effet, Bonaparte, maître du pouvoir, avait ses pensées bien loin de la rue de l'Estrapade : non qu'il fût ingrat, non qu'il dût manquer d'une curiosité nouvelle devant ces arcanes dont il ne pouvait guère nier la singulière puissance. Mais on ne change pas en un seul jour les bases d'un État, sans se heurter à un monde de problèmes qui envahissent toutes les heures. Il fallait régénérer la France, et ce n'était pas une petite besogne. Le Premier Consul voyait s'ouvrir la dernière année du XVIIIe siècle, et plongeait déjà son regard d'aigle dans les profondeurs mystérieuses du siècle à venir. En présence des travaux intérieurs qui sollicitaient son génie, il sentait la nécessité d'obtenir la paix de l'Europe, ou de la lui imposer par de nouvelles victoires. Deux puissances formaient le sommet de la coalition ; il en détacha la Russie, mais l’Angleterre demeurait implacable. Il fallut revenir au canon, cette suprême raison des nations qui se jalousent : on arma de tous côtés.
Cependant, au milieu des soucis que créaient tant d'affaires, le Premier Consul se permit une distraction, et, le 31 décembre 1799, le décret suivant parut dans les colonnes du moniteur : "M. l'abbé Bonaventure Guyon est nommé membre honoraire de l'Institut d'Égypte, et bibliothécaire du palais des Tuileries." Une copie de ce décret fut mise sous enveloppe, le même jour, et un serviteur de confiance la porta, dès le soir, à son adresse.
Le bonhomme Guyon croyait rêver. Il prit le domestique consulaire pour un personnage, et s'efforçait de lui faire les honneurs de son galetas, en savant qui, le front au niveau des étoiles fixes, n'effleure du pied les misères de ce monde que comme un tremplin d'où rebondit l'éternelle illusion de sa vie. Mais l'envoyé du Premier Consul était peu capable de soutenir un colloque avec le Grand Maître de l'occultisme. Monsieur, lui dit-il sans phrases, j'ai ordre de vous amener, ce soir même, aux Tuileries, où votre logement est préparé. Nous allons fermer votre porte, et, demain, l'on viendra chercher votre mobilier. si vous y tenez.

- Je tiens à mes papiers et à mes livres ! s'écria le Père Guyon. Ces papiers et ces livres, Monsieur, c'est un trésor sans prix !
- Raison de plus pour ne point les emporter de nuit ; vous risqueriez d'en perdre.
- Ah çà. C'est donc un enlèvement ?
- Avec tous les soins qu'il m'est recommandé d'avoir pour votre personne. Appuyez-vous sur moi, Monsieur : un fiacre attend, et le trajet ne sera pas long.
- Diable, diable, murmurait le vieillard, on m'a enlevé comme cela, tout doucement, en 1774, pour me fourrer à la Bastille...
- Bah ! rassurez-vous. Il n'y a plus de Bastille.
- C'est égal. Vos Tuileries m'épouvantent.
- Vous y serez fort bien, et mes instants sont comptés : je vous supplie de me suivre.
- Allons, à la garde de Dieu ! Je n'avais point calculé ce petit bout de mon vieux destin, et je ressemble un peu à l'astrologue de La Fontaine, qui se laissa choir dans un puits. Mais, quoi qu'il advienne, c'était écrit dans le, ciel, et je n'ai qu'à obéir : faites de moi ce qu'il vous plaira.
- Couvrez-vous de ce manteau, Monsieur, car la soirée est glaciale. Maintenant, votre escalier est noir comme un four, mais j'ai le jarret solide et le pied prudent. Nous descendrons à petits pas ; vous poserez vos mains sur mes épaules, et nous tâcherons d'arriver en bas sans casse-cou.

Le Père Guyon se laissa faire. La petite lampe fut éteinte avec soin. On sortit de la lanterne avec précaution, et, la porte fermée, la clef serrée dans la poche du maître, il ne fallut pas plus de dix minutes aux vieilles jambes du bénédictin pour gagner avec son guide la dernière marche du périlleux escalier. La portière du fiacre était ouverte, le marchepied baissé ; dès que le bonhomme fut assis, le véhicule partit au grand trot, et ne mit qu'une demi-heure pour franchir la distance du quartier Saint-Jacques aux Tuileries.
Pénétrons, sans autre transition, dans une chambre située sous les combles du pavillon de Flore. Cette chambre paraissait garnie de livres sur deux de ses côtés ; un lit à rideaux verts occupait le troisième côté, et la fenêtre donnait sur le jardin du palais. Au milieu de la pièce, un guéridon chargé de quelques mets choisis, avec un flacon de Bordeaux, attendait un convive, et deux larges fauteuils ouvraient leurs bras devant une large cheminée où flambait un feu de prince.

- Monsieur, dit en s'inclinant l'introducteur de notre vieille connaissance, vous êtes ici aussi libre que chez vous. J'ai ordre de vous prier de souper à votre aise. Si quelque chose vous manque, agitez le cordon de sonnette que vous voyez pendre le long de ce lambris, et vous serez obéi sur-le-champ.
- Décidément, se dit le Père Guyon quand il se trouva seul, mon élève s'est emparé du Talisman de Michaël, et il le mérite bien, puisqu'il traite si courtoisement son professeur. Ah çà, mais, est-il donc vrai que je suis aux Tuileries, installé comme chez moi ; que ce feu brille pour me réchauffer ; que ce lit succède à mon chétif grabat, et que je ne me réveillerai point dans ma lanterne ? L'imprévu m'ôte le peu d'appétit que sollicitent ces petits plats fins. Essayons cependant une légère communion avec ce vin généreux : on dit que le vin est le lait des vieillards, et j'en suis sevré depuis bien longtemps !

Cette communion eut lieu debout, comme la Pâques des Israélites. Elle se composa d'un plein calice de cristal, que le bénédictin sirota (passez-moi le mot en faveur du sens), sirota tout doucement, à fines gorgées, en faisant claquer sa langue avec la satisfaction d'un ancien connaisseur : on sait que les Bénédictins d'avant la Révolution tenaient le patriarche Noé au rang des saints de leur ordre. Puis, comme l'on n'apprécie les meilleurs choses que par un examen répété de leurs vertus intrinsèques, la logique de dom prieur voulut que la coupe fût de nouveau remplie et vidée avec la même savante délicatesse. Ce lait des vieillards était sans doute d'une pureté immaculée, car il ne tarda guère à produire son effet. Bonaventure, subitement ragaillardi, se sentit bientôt aussi à l'aise dans sa nouvelle situation que s'il eût habité toute sa vie, par droit de naissance ou par droit de conquête, ce palais souverain, peuplé de tant de souvenirs, et dont il devenait l'hôte par une bizarrerie du Destin.
En se promenant dans la chambre, avec la curiosité d'un enfant, il entr'ouvrit machinalement les rideaux du lit, et découvrit, avec plus de joie que Colomb n'en éprouva au seuil de l'Amérique, une soutane de drap fin, une douillette de soie, et tous les menus accessoires du costume ecclésiastique. Le Premier Consul avait donc pris sa mesure d'un coup d'œil, pour lui créer cette confortable surprise ?

- Ah ! le digne homme ! s'écria dom Guyon en examinant avec une joie naïve ces vêtements qui allaient remplacer les loques de l'indigence. Ah ! qu'il mérite bien son étoile tutélaire ! Il n'a oublié qu'une chemise : ce ne serait pourtant pas de trop ; il y a si longtemps que j'en suis privé !
- Ouvrez l'armoire, dit une voix derrière lui.

Le vieillard se retourna vivement, et se trouva en face du Premier Consul qui venait d'entrer sans bruit.

- Ah, sire ! balbutia le pauvre moine interdit, en cherchant à s'agenouiller devant son bienfaiteur.
- Chut ! dit froidement Bonaparte. Ne prononcez plus de ces mots-là.
- Mais je ne puis vous appeler mon ange, et pourtant, vous êtes bien l'ange de mes derniers jours !
- Allons, allons, du calme, et de la dignité, Monsieur le prieur, reprit le Premier Consul en souriant à la magique influence des arcanes de la vigne bordelaise sur les fibres de son pensionnaire. Appelez-moi général, c'est mon titre. Asseyons-nous, et causons rapidement.
Et prenant le Père Guyon par la main, il le mena lui-même vers un fauteuil, et s'établit dans l'autre.
- Écoutez-moi bien, poursuivit-il. J'ai restitué aux Français le libre exercice des cultes, et les églises qu'avait profanées le régime de la Terreur. Mais, par des considérations dont je suis seul juge, et que l'avenir appréciera, je ne crois pas devoir abroger la suppression des cloîtres. C'est pour cela que mon décret de ce matin, vous concernant, ne rappelle point votre ancien titre. Vous êtes prêtre, cela suffit, et vous voudrez bien, sans toutefois que je vous y oblige, reprendre les signes du sacerdoce. À ce propos, la bibliothèque que voilà, n'est qu'un trompe-l'œil ; ces prétendus livres ne sont que des dos de reliure appliqués sur des panneaux. Derrière est une armoire, où vous trouverez en quantité les objets que vous pensiez oubliés. Vous pourvoirez au reste avec vos appointements, et s'ils ne suffisaient pas, vous me le direz. Maintenant, Monsieur l'abbé Guyon, parlons de vos fonctions. Vous êtes bien âgé, presque infirme, et je n'ai nul dessein de vous imposer aucune besogne. Sous le titre de membre de l'Institut d'Égypte, vous vous livrerez ici, en paix, à vos travaux de prédilection : ce que nous aimons ne fatigue jamais. Je vous prierai donc d'entreprendre tout doucement, à vos heures, la mise en ordre, par écrit, de toutes les connaissances que vous avez acquises sur les antiquités religieuses de l'Égypte, et en particulier sur les doctrines occultes du Magisme. L'échantillon que vous m'en avez montré est assez curieux pour me faire souhaiter, si c'est chose possible, la complète restauration de ce que vous considérez comme une science exacte. Mais je désire, j'exige que, sous aucun prétexte, et en aucune circonstance, vous ne fassiez à qui que ce soit confidence de vos études ni de la mission que je vous donne. Je mets à ce prix l'amitié que je désire vous conserver : puis-je compter sur cette discrétion ?
- Général, je vous jure fidélité, et Bonaventure Guyon n'a jamais menti. Je prête ce serment le 31 décembre 1799, et c'est une bien faible preuve de ma gratitude pour les étrennes dont vous me comblez.
- Eh bien, mon cher maître, offrez, à votre tour, des étrennes occultes au Premier Consul.
- Ah, de grand cœur ! Je savais bien que la foi vous viendrait !
- La foi, non, n'allons pas si vite, vous feriez un jugement téméraire. Mais je m'intéresse, malgré moi, à vos arcanes, avec la droiture d'esprit qui ne croit pas les yeux fermés, mais aussi qui ne refuserait point de s'incliner devant une succession de preuves. Où sont donc vos paperasses magiques ? Je ne les vois point.
- Général, on ne m'a point laissé le temps de les déménager. Mais leur absence ne me gêne guère ; j'ai eu le temps d'incruster les cercles d'Hermès dans ma cervelle pendant seize ans de Bastille.
- Pour vous épargner une trop longue tension de mémoire, reprit le Premier Consul, je demanderai seulement si vous entrevoyez pour moi quelque grave évènement dans le cours de l'an 1800, qui commence demain.
- Oh, général, ce ne sera pas long, et je ne vous fatiguerai pas non plus. Mais, je n'ai rien de ce qu'il faut pour écrire.
- Voici mon portefeuille, dit Bonaparte.
- Et vous avez de meilleurs yeux que votre vieux serviteur : veuillez donc tenir le crayon. Eh, mais, ce n'est pas la peine d'écrire : j'ai en poche, et je l'oubliais, un pauvre petit exemplaire, en carton, des soixante-dix-huit lames du Livre d'Hermès, adaptées à l'usage des consultants privilégiés qui sont nés sous l'une des quatre constellations cardinales, ou signes fixes (Taureau, Lion, Scorpion et Verseau), dont les arcanes correspondent aux quatre Mystères du Sphinx quadriforme. Ce petit bréviaire magique porte, chez les rabbins, le nom de Tarot ou Oracle Samaritain, parce qu'il fut composé à Samarie, après la ruine de Jérusalem et la perte de l'arche, par quelque lévites juifs échappés à la captivité de Babylone.
Et, en parlant ainsi, dom Guyon rangeait ses petits cartons en cercle, dans l'ordre suivant :

I. Le Mage. II. La Porte du Sanctuaire Occulte. III. Isis Uranie. IV. La Pierre Cubique. V. Le Maître des Arcanes. VI. Les deux Routes. VII. Le Char d'Osiris. VIII. La Balance et le Glaive. IX. La Lampe Voilée. X. Le Sphinx XI, 20. Le Lion Muselé. XII, 30. Le Sacrifice. XIII, 40. Le Faucheur. XIV, 50. Les Deux Urnes. XV, 60. Typhon. XVI, 70. La Tour Décapitée par la Foudre. XVII, 80. L'Étoile des Mages. XVIII, 90. Le Crépuscule. XIX, 100. La Lumière Resplendissante. XX. 200, le Réveil des Morts. 0, 300. Le Crocodile. XXI, 400. la Couronne des Mages.

Première constellation Royale. 1, le maître du Sceptre, portant en sa main l'étoile Royale du Lion. 2, la maîtresse du Sceptre. 3, le combattant du Sceptre. 4, l'esclave du Sceptre. 1, le Sceptre. 2, les 2 Sceptres. 3, les 3 Sceptres. 4, les 4 Sceptres. 5, les 5 Sceptres. 6, les 6 Sceptres. 7, les 7 Sceptres. 8, les 8 Sceptres. 9, les 9 Sceptres. 10, les 10 Sceptres.

Deuxième constellation Royale. 1, le maître de la Coupe, portant en sa main l'étoile Royale du Taureau. 2, la maîtresse de la Coupe. 3, le combattant de la Coupe. 4, l'esclave de la Coupe. 20 et 1, la Coupe. 30 et 2, les 2 Coupes. 40 et 3, les 3 Coupes. 50 et 4, les 4 Coupes. 60 et 5, les 5 Coupes. 70 et 6, les 6 Coupes. 80 et 7, les 7 Coupes. 90 et 8, les 8 Coupes. 100 et 9, les 9 Coupes. 200 et 10, les 10 Coupes.

Troisième constellation Royale. 1, le maître du Glaive, portant en sa main l'étoile Royale du Verseau. 2, la maîtresse du Glaive. 3, le combattant du Glaive. 4, l'esclave du Glaive. 1, le Glaive. 2, les 2 Glaives. 3, les 3 Glaives. 4, les 4 Glaives. 5, les 5 Glaives. 6, les 6 Glaives. 7, les 7 Glaives. 8, les 8 Glaives. 9, les 9 Glaives. 10, les 10 Glaives.

Quatrième constellation Royale. 1, le maître du Sicle, portant en sa main l'étoile Royale du Scorpion. 2, la maîtresse du Sicle. 3, le combattant du Sicle. 4, l'esclave du Sicle. 20 et 1, le Sicle couronné. 30 et 2, les 2 Sicles. 40 et 3, les 3 Sicles. 50 et 4, les 4 Sicles. 60 et 5, les 5 Sicles. 70 et 6, les 6 Sicles. 80 et 7, les 7 Sicles. 90 et 8, les 8 Sicles. 100 et 9, les 9 Sicles. 200 et 10, les 10 Sicles.

- Dispensez-moi de la théorie, général. Il suffit de savoir que le Sceptre symbolisait la Vierge miraculeuse d'Aaron. La Coupe rappelait le Gomor dans lequel avait été recueillie la manne du désert. Le Glaive signifiait le glaive sacré des sacrifices, et le Sicle était une monnaie dont la première face portait l'image du Sceptre, la seconde, celle de la Coupe. Ces quatre objets sacrés, dont les types avaient été conservés dans l'Arche avec les Tables de la Loi, jusqu'à la destruction du premier temple, avaient encore un sens mystérieux. Le Sceptre signifiait le principe générateur actif ; la Coupe, le principe générateur passif ; le Glaive, la copulation des deux principes ; et le Sicle, composé de deux faces appliquées et soudées, figurait par son entier la génération accomplie dans tous les ordres de la Vie. Mais j'oublie, général, que nous ne sommes point ici pour dogmatiser. Voici donc la réponse qui vous intéresse.
L'année 1800 étant celle dont vous interrogez les chances heureuses ou contraires, j'y ajoute 1 + 3, signes générateurs du nombre 13, qui s'est dégagé de la somme de votre Horoscope par la formule : 1 + 8 + 0 + 4 = 13.

Année proposée                                   1800
Plus les signes générateurs de 13        1 + 3
                                                           ______
                                       Arcane :        1804     =    13

Décomposons l'arcane par la formule que vous connaissez : 1000 = 10 + 800 = 8 + 4 + 10 + 3.
Puisque vous êtes né sous le Lion, prenons pour point de départ le nombre 10 sur la première constellation royale. J'y trouve les 10 Sceptres, qui présagent une marche. Le nombre 8 se lie aux 8 Coupes, qui signifient heureuse union ; mais en se liant à 10, qui le précède, il produit l'arcane XVIII, présage de fausse sécurité parmi des machinations ténébreuses ; et, en se liant à 4 qui le suit, il produit l'arcane XII, menace de mort violente.

Figure 17

Le nombre 4 se lie à l'esclave du Glaive, qui présage complots de la scélératesse, péril de guet-apens et de meurtre public. Le nombre 10 se lie aux 10 Glaives et présage Infortune complète. Le nombre 3 se lie au combattant du Sicle, qui présage fortune vacillante, vicissitudes ; et en s’unissant à 10, qui le précède, il produit l'arcane XIII, nouvelle menace de mort prématurée. Vous voyez donc, général, la révélation d'un guet-apens pour l'année 1800, hors de votre palais, sur un chemin.
- Un guet-apens ! mais quel jour ?
- Les nombres marqués sur la zone zodiacale, autour de l'étoile, 10 + 8 + 0 + 10 +, égalent 28. Il me souvient que, sur le calendrier thébaïque, le 28e décan, Themeso, présage voyage, ou marche, et chance de ruine. Ce décan préside aux 10 premiers degrés du Capricorne, c'est-à-dire du 22 au 31 décembre. C'est donc pendant toute cette décade que vous ferez sagement de vous tenir en garde contre des scélérats que je ne puis découvrir davantage, mais qui existent et vous menacent très certainement. Quand l'intelligence humaine est avertie, elle ne doit point braver l'inconnu.
- Mais savez-vous, mon cher maître, s'écria Bonaparte en riant, que voilà de rudes étrennes ! Et si elles se réalisaient, que deviendrait la couronne à sept étoiles que vous m'avez promise pour 1804 ? avouez que la science occulte ferait une fameuse banqueroute !
- Allez en paix, général. Quand la Providence nous éclaire, c'est qu'elle nous garde.

XI

Le 24 décembre 1800 vit éclater la machine infernale dressée dans la rue Saint-Nicaise, sur le passage du Premier Consul qui se rendait à l'opéra.
Quand Bonaparte, sauvé presque miraculeusement, rentra aux Tuileries, il voulut, le soir même, serrer la main de dom Guyon, et le trouva tout consterné.

- Vous tremblez ? lui dit-il avec bonté. Vous n'étiez donc point sûr de mon salut ?
- Je tremble, c'est vrai, répondit le vieux bénédictin ; mais c'est d'horreur devant de pareilles lâchetés.
- Rassurez-vous, mon digne ami, je crois à la Providence.
- Et à la magie aussi, n'est-ce pas, général ?
- Oh pour celle-là, je ne suis encore qu'un écolier, et j'y crois, sous toute réserve. Dormez bien, père Guyon, et ne rêvez plus de l'esclave du Glaive : j'ai l'œil ouvert, et la main levée sur les brigands ! Mais puisque vous êtes si fort en énigmes, je veux vous donner une tâche, et une joie : j'attends de vous mon Horoscope entier, et par écrit, pour voir finir et commencer un siècle par ce chef-d'œuvre digne de vous.
- Général, répondit gravement dom Guyon, je ne suis pas le courtisan du pouvoir, mais je suis le flambeau qu'il a plu à Dieu d'allumer sur votre chemin. Il y a quatre ans que votre Horoscope est érigé, mais je ne devais le dévoiler qu'à une volonté résolue. Cette volonté se manifeste enfin ; qu'obéissance y réponde : voici l'œuvre que vous attendez.

Et, tirant de son sein un large pli, scellé d'un cachet rouge, il le présenta au Premier Consul.

- Est-ce une lecture sérieuse que vous m’offrez ? demanda Bonaparte.
- Je serais déchu, devant l'éternel, du petit mérite de mes longues misères s'il en était autrement, répliqua le bénédictin en s'inclinant avec la majesté des religieuses convictions.
- Je reçois donc ce présent avec reconnaissance, je veux l'examiner sans distractions, cette nuit même.

Une heure après, Bonaparte, enfermé dans un cabinet secret, déployait l'histoire suivante de son avenir.
"L'année de la Nativité étant 1769, les signes générateurs de ce nombre 1 + 7 + 6 + 9 = 23. Le nombre 23 n'existant point dans le cycle hiératique, ses signes générateurs 2 + 3 = 5, c'est-à-dire l'arcane V du dixième cercle de la Rose-Croix. Le Maître des Arcanes répond au consultant : avant de te dire, un jour, heureux ou malheureux, examine l'usage que tu auras fait de ta volonté, car tout homme se crée à l'image de ses œuvres.
Le mois de la Nativité correspondant au Lion, 5e signe, est régi par le 3e décan du signe, Phuonisi, esprit planétaire de Mars, qui annonce, pour le consultant, caractère inflexible dans le sentiment du droit, et opiniâtreté dans les desseins, même au risque de se perdre.
L'esprit qui préside au 23e degré du Lion, 15 août, a pour hiéroglyphe un homme à deux têtes, regardant à la fois devant et derrière lui. Cet arcane annonce intelligence puissante, capable d'embrasser d'une même intuition le passé et l'avenir.

1769         an de la naissance,
      5         signe du Lion,
2 + 3         degré du signe (2 + 3),
_____
1779         =   23 ;

c'est-à-dire l'arcane V, déjà dévoilé, qui recommande au consultant de se connaître lui-même, et de veiller à la direction de sa volonté.

"Le signe du Lion préside à l'estomac, au cœur, au foie, au diaphragme. Dominant la nativité, il présage que si le consultant doit mourir de sa mort naturelle, il succombera probablement à l'état morbide de l'un des organes ci-dessus désignés. Placé en l'Ascendant, c'est-à-dire en région orientale de l'Horoscope, il annonce que le consultant se heurtera, dans sa carrière, à beaucoup d'ennemis. Occupant la Ière maison, il dénote le développement d'une âme élevée, esprit de justice, caractère inflexible.
Mercure et la Lune, en aspect, présagent puissante intelligence. La Lune est, en outre, au 14e degré de ses phases, et à la sortie de la Vierge ; elle touche à son opposition avec le Soleil, et dans cet aspect, elle signifie que le consultant sera doué d'un esprit supérieur.
Le rayon projeté par Saturne en maison III, où il a son lieu d'exaltation, dans la Balance, annonce caractère concentré ; recherche du merveilleux ; foi instinctive aux puissances occultes"

- Ma foi, s'écria Bonaparte en frappant du pied, cela pourrait bien venir, si le Sceau de Salomon n'est pas frappé de mensonge en 1804. Qui vivra, verra. Continuons.

"Le rayon projeté par Jupiter sur la maison III annonce en l'Ascendant, première moitié de la vie, caractère prudent, esprit sympathique ; petits voyages qui conduiront sur le chemin de la Fortune.
Jupiter, en aspect trigone avec Mercure, annonce aptitude spéciale aux études mathématiques ; rectitude de jugement qui aura pour fruit le succès des entreprises, et avancement, soutenu dans la première partie de la vie, puisque Mercure est en l’Ascendant. L'aptitude aux hautes sciences est confirmée par Mercure qui a son trône dans la Vierge par la conjonction de Mercure avec la Lune ; par le rayon que Mercure projette sur le Capricorne, et qui annonce recherche de la société des savants.
Jupiter, en aspect sextile avec Mars, annonce pour la deuxième partie de la vie, puisque Mars est au Descendant, caractère audacieux : victoire sur les ennemis ; triomphe sur les obstacles, et ascension de Fortune,
La nativité ayant eu lieu dans le trigone des signes de Feu (Bélier, Lion et Sagittaire), le consultant aura des accès de colère fugitifs, mais dont la vengeance sera le premier mouvement. Qu'il se souvienne que Dieu ne se venge point, et que nous devons être les images de Dieu. Un ennemi, disent les mages, a voulu nous tuer ? écrasons-le d'un mot : faisons-lui grâce."

- Capucinades ! murmura le Premier Consul. On vous demande des révélations, Monsieur le prieur, et non des conseils. Chacun son métier. Poursuivons.

"Mercure ; maître de la maison II, en sa propre maison, où il a pour trône le signe de la Vierge, présage insatiabilité de gloire, tempérée par Vénus qui annonce, dans le Bélier, son lieu d'exil, entraînement aux faciles amours."

- Monsieur le prieur, vous ne me confessez point ; dites-nous donc des choses plus graves. Parlez-nous du Sceau de Salomon ! Ah ! m'y voici enfin !

"Le Sceau de Salomon, a déjà présagé au consultant la plus haute Fortune à laquelle un homme puisse aspirer. Le rayon projeté par Mercure dans la maison XI annonce des appuis et des alliances qui favoriseront l'ascension de cette Fortune.
Jupiter dans le Taureau signifie encore faveur et appui de personnages puissants ; liaisons et alliances profitables, acquisition de bien par l'influence des femmes.
La conjonction de Jupiter, en maison X, avec la Couronne des Mages, unissant la Fortune majeure à la Fortune suprême, livre au consultant l'accès de toutes les positions qui pourront le tenter dans le cercle où roulent ses destins.
Jupiter, rayonnant sur le Sagittaire, qui est son trône, annonce d'abord Fortune ascendante, emplois élevés, crédit auprès des hommes éminents.
En aspect trigone avec la Lune, il présage encore ascension de Fortune, honneurs, renommée.
Maître de la 5e maison dans la 10e, il présage également ascension de Fortune.
En aspect sextile avec le Soleil, il présage toujours haute ascension, acquisition de richesses. Il fait espérer la procréation d'un enfant, héritier de cette Fortune, mais le Soleil étant au-dessous de Jupiter, et placé en région descendante de l'Horoscope, cette naissance sera tardive 
Le cœur du Lion, étoile de première grandeur, occupant la maison I, tandis que la Couronne des Mages et Jupiter brillent au Sommet du ciel, multiplie l'assurance de ces faveurs du destin, et promet les plus éclatants succès.
Saturne, dans le Verseau, qui est son trône, et projetant un rayon sur la maison X, promet élévation au-dessus des autres hommes, dignités, domination.
Vénus, maîtresse de la Xe maison dans la IXe, annonce ascension de Fortune loin du pays natal.
Mais, comme le Bélier est son lieu d'exil, cet aspect mêle aux présages fortunés un péril de chute.
Mercure, en maison II, promet ascension de Fortune en quelque carrière que ce soit ; et Mars, dans les Poissons, détermine qu'elle aura lieu par l'épée. La comète qui s'allume à la fin du Bélier (trône nocturne de Samaël, génie des combats), pour s'élancer au Sommet du ciel, annonce en effet que le consultant montera au zénith de son destin à travers les fulgurations des marches triomphales.
Heureux sera le consultant, s'il se défend du vertige au sommet de la vie ! Le Soleil dans les Poissons révèle que ses passions seront ardentes et qu'il voudra refléter sur le monde la majesté de sa Fortune. Qu'il sache néanmoins que la conjonction du Soleil avec Mars menace d'écroulement sa haute position. Qu'il se souvienne que Phuonisi, décan de la nature de Mars, qui préside à sa naissance, porte le nombre 15 dans le cycle des influences planétaires inscrites au calendrier thébaïque. Ce nombre évoque l'arcane XV de la Rose-Croix, pour dire au consultant : Prends garde à l'avenir, qu'il soit lumineux ou sombre ! Si tu ne sais pas équilibrer ta volonté, tu ne seras qu’un Soleil avorté ; le Talisman de la Fortune suprême se brisera dans ta main ; l'imprévu mettra un jour ta prudence en défaut, et la Fatalité ruinera tes plans. Tu croiras à ta force, et tu ne seras qu'un roseau. Les chênes séculaires ne sont point à l'abri de la foudre : comment pourrais-tu te flatter de soutenir le choc de Dieu ?
Cet avertissement n'est pas une vaine parole, car voici le versant de la destinée.
Saturne en aspect sextile avec Vénus présage mariage de bonne heure avec une veuve, ou mariage tardif avec une jeune fille. Et, maître de la maison VII, il présage chagrins en mariage 
Le rayon projeté par Mars sur la maison V annonce privation d'enfants, ou, s'il en naissait, leur mort serait prématurée. De plus, la comète, qui resplendissait au Sommet du ciel, vient s'éteindre en cette même Ve maison, et confirme cette privation de postérité, soit par stérilité des parents, soit par mort des enfants.
Vénus, rayonnant sur la maison XII, renouvelle le présage de chagrins en mariage, et Saturne dans le Verseau, qu'il a pour trône, annonce ascension de Fortune par un mariage, suivi de puissantes inimitiés. Cette multiplication des signes relatifs au mariage, et surtout l'aspect sextile de Saturne et de Vénus laissent pressentir que le consultant sera marié deux fois ; mais en l'absence de l'Horoscope de la première épouse, il est impossible de préciser."

- Je n'ai point d'enfants, c'est vrai ; mais Dieu veuille me conserver la plus aimée comme la plus gracieuse des épouses ! reprit encore Bonaparte en interrompant sa lecture. Je crois que M. le prieur s'émancipe à travers ses arcanes ; mais il ne faut pas lui en vouloir : je lui ai donné carte blanche pour raisonner ou divaguer. Seulement je me garderai de le laisser consulter par ma bonne Joséphine ; ce vieux fou la tuerait de chagrin, avec ses prédictions de l'autre monde. Allons, patience, et voyons jusqu'au bout.

"Le rayon que projette Vénus sur la maison XI, partant du Bélier, lieu d'exil de la planète, annonce dans l'avenir, abandon par les amis, par l'épouse, par l'enfant, s'il y en a un, et perte de prospérité. Ce délaissement, source d'amers chagrins, s'unit à une menace de captivité, présagée par le rayon que Mars projette dans la maison X, occupée par le Taureau, son lieu d'exil"

- Ah ! pour le coup, s'écria le Premier Consul, je crois que ce moine endiablé serait mieux logé à Bicêtre qu'aux Tuileries ! J'y penserai demain ; mais je veux savoir jusqu'où peut aller la démence d'un vieux cerveau détraqué.

"La perte de prospérité se confirme par l'opposition du Soleil et de la Lune, qui présage changement de Fortune, alternative d'ascension et de chute.
Mercure, en conjonction avec la Lune, annonce Fortune vacillante, et menace d'écroulement.
Mercure, en opposition avec le Soleil, signifie discordes de famille ; conspirations contre les princes.
Jupiter en quadrature avec Saturne, présage perte de position ; grande adversité ; vains projets et efforts stériles contre la mauvaise Fortune. Saturne étant au Descendant (région occidentale) de l'Horoscope, et au-dessous de Jupiter, annonce que l'Infortune sera dans la seconde phase de la vie .
Le rayon que projette Mars sur la première maison renouvelle la menace précédente.
Le rayon projeté par Mercure sur la maison X, infortuné par l'opposition de Mars en maison VIII, révèle que le consultant aura une fin malheureuse pour avoir entrepris des œuvres au-dessus de ses forces, ou pour avoir témérairement bravé des ennemis trop puissants.
Le rayon projeté par le Soleil sur la maison III présage lointains voyages ; poursuite de la Fortune et de la célébrité sur une terre étrangère ; et comme ce rayon frappe la Balance, lieu de chute du Soleil, il y aura éclipse de Fortune.
Le rayon projeté par Saturne sur la maison III présage discorde avec les frères ou proches parents ; voyages pour des intérêts qui ne se réaliseront point.
Le rayon projeté par Vénus en maison III, partant du Bélier, lieu d'exil de la planète, réitère le présage de discorde avec les frères ou les proches, et annonce voyages malheureux. 
Vénus dans la maison IX, où elle est infortunée par le Bélier, son lieu d'exil, annonce encore voyages malheureux. 
Le Soleil, en conjonction avec Mars, présage ruine de position ; péril de mort par incendie. 
La Lune, maîtresse de la maison XII étant en la IIe, signifie que les possessions du consultant seront disputées par des ennemis acharnés.
Le rayon projeté par le Soleil dans la maison XII, annonce péril de révolution contre les princes, et poursuites d'ennemis puissants, trahison de la part des subalternes, sujets ou serviteurs ; spoliation de biens ; menace de captivité ou d'exil.
Le rayon projeté par Mars.sur la maison XI présage perte d'amis, ruine de l'avenir par délaissement.
Mercure, en opposition avec Mars qu'influence Saturne, dont les Poissons sont le lieu de joie, présage inimitiés redoutables ; fuite du pays ou bannissement. Mars étant au Descendant (région occidentale) de l'Horoscope, signifie que ce présage est pour la fin de la carrière et, comme il occupe la maison VIII, il menace de mort le consultant pendant cet exil.
Le Soleil et la Lune en mauvais aspect présagent toujours quelque captivité 
Mars, maître de a maison IX, son trône nocturne, se trouvant en maison VIII, présage arrestation sur une route et captivité, et le signe de la maison VIII étant signe d'Eau, l'arrestation aura lieu sur l'eau. 
Le Soleil, maître de la maison I, se trouvant en VIIIe et infortuné par Mars, présage mort en captivité.
Mars, maître de la maison IV, où le Scorpion est son trône diurne, se trouvant en maison VIII, annonce enfin mort du consultant loin du pays natal ; et, la maison VIII étant occupée par :un signe d'Eau, la mort aura lieu sur l'eau, ou au delà d'un voyage sur l'eau, ou dans un lieu entouré d'eau. .
Toutefois, malgré l'imminence de ces sinistres présages, la Couronne des Mages, Talisman de la Fortune suprême, dominera toutes les influences contraires aussi longtemps que le consultant sera fidèle à l'avertissement donné par Phuonisi, décan de sa nativité."

- C'est, en vérité, bien heureux ! murmura Bonaparte en froissant l'Horoscope, qu'il eut cependant le soin d'enfermer sous clef. Mais il eut beau se roidir contre ce qu'il appelait le galimatias du bonhomme, il ne dormit point cette nuit-là.

XII

Dans la soirée du lendemain, car toutes les heures du jour appartenaient aux affaires politiques, le Père Guyon le vit entrer fort soucieux.
Monsieur l'abbé, lui dit-il sèchement, j'ai assez de bon sens pour ne pas croire à vos fariboles.

- La foi ne s'impose pas : vous êtes libre, répondit froidement le bénédictin. Vous aviez ordonné. J'ai obéi à votre volonté et à ma conscience. Le travail hermétique que vous avez entre les mains vous annonce ascension et chute ; ascension en 1804, chute plus tard, si vous défiez les puissances occultes. Mes précédentes prédictions sont-elles réalisées ?
- Je ne dis pas non.
- La dernière sera comme la première ; si vous repoussez la part de puissance et de liberté que Dieu vous octroie pour équilibrer la Fortune.
- Vous êtes diablement obstiné dans vos affirmations !
- Si je reculais, cela n'empêcherait point l'avenir d'avancer. Si je mentais pour vous plaire, je serais un traître ou un lâche. Vous serez trahi, souvenez-vous en, si vous ne savez point lire sur la face des hommes, ou si vous fermez les yeux par orgueil ou par insouciance. Moi seul, soyez-en sûr, ne vous trahirai pas. Quand vous régnerez, je serai rentré dans le sein de l'Être éternel ; mais souvenez-vous de mes paroles, dans les bons comme dans les mauvais jours !
- Vous êtes bien étrange !
- Je suis votre bon Génie, voilà tout.
- Eh bien, dites-moi encore trois choses, mais franchement, comme si vous parliez devant Dieu.
- Dieu est partout. Il vous écoute, et répondra par la bouche de son humble et indigne serviteur.
- Dites-moi le jour de mon avènement, l'année, de ma chute, et l'époque de ma mort.
- Trois fariboles de plus, n'est-il point vrai ? et à quoi bon. puisque vous vous moquez ?
- Voyons, Monsieur Guyon, point de phrases : j'attends !
- Est-ce un ordre du maître ?
- Mais non, c’est une prière du disciple.
- Ma réponse aux deux dernières questions peut être une grande imprudence.
- Vous êtes absous par anticipation.
- Écoutez donc ma réponse à la première question. L'année que j'ai fixée pour votre avènement produit l'arcane XIII (1 + 8 + 0 + 4 = 13). Ajoutons à 1804 les signes générateurs du nombre 13, c'est-à-dire 1 + 3 ; la somme obtenue sera 1808 = 17. Décomposons cette somme, selon la règle que vous m'avez déjà vu employer, c'est-à-dire par : 1000 = 10 ; + 800 = 8 ; + 8 + 10 + 7.
Souvenez-vous que vous êtes né sous la constellation royale du Lion, et cherchons ces nombres sur le Tarot samaritain, en partant de cette constellation :

1000 ou 10     = 10 Sceptres.
800 ou 8         = 8 Coupes.
8                     = 8 Glaives.
10                   = 10 Glaives.
7                     = 7 Sicles.
                       ________
                          43

La somme est 43 ; mais les décans du calendrier thébaïque n'étant qu'au nombre de 36, prenons les signes générateurs de la somme produite par le Tarot samaritain, soit 4 + 3. La nouvelle somme, 7, m'indique le décan révélateur. Ce 7e décan du Zodiaque est Thésogar, esprit planétaire de Jupiter, qui marque la Fortune majeure en la maison X de l'Horoscope. Il préside aux dix premiers degrés des Gémeaux, lesquels s'étendent du 20 au 30 mai. J'en conclus que le 20 mai 1804, votre avènement sera très prochain, s'il n'est même déjà réalisé.
- 20 mai 1804 ! dit le Premier Consul. J'en prends note, aux risques et périls de la Haute-Magie égyptienne. Voyons l'année de ma chute.
- Phuonisi, 15e décan, esprit de Mars, qui présidait à votre nativité, vous engage à vous défier du XVe arcane de la Rose-Croix. Défiez-vous donc du nombre 15, dans la supputation des années qui suivront 1804, et du même nombre dans celle des jours à travers ces années. Ainsi 1815 est la 15e année du siècle dans lequel nous allons entrer, et les signes générateurs de ce nombre 1815, soit 1 + 8 + 1 + 5, reproduisent le nombre 15, c'est-à-dire l'avertissement de la Fatalité, XVe arcane de la Rose-Croix (Note 4).
- C'est donc en 1815 que je serai, selon vos planètes, arrêté sur un navire, et conduit dans une captivité qui ne finira que par ma mort ?
- Vous entrevoyez le péril : demandez à Dieu le salut.
- Décidément, si vous étiez Franc-maçon, vous rempliriez à merveille la fonction de Frère terrible. Passons à ma suprême question. Je me suppose en plein naufrage dans vos signes d'Eau, et sans planche de salut. Si la mort est mon unique délivrance, quand viendra-t-elle ?
- Multipliez par l'arcane XIII, significateur de la mort, le nombre 400, qui est celui de la Couronne des Mages, Talisman de la Fortune suprême attachée pour vous au Sceau de Salomon : 400 x XIII = 5200, ou cinquante-deux fois 100. Comme on ne vit pas 52 siècles, vous vivrez 52 ans.
Jupiter, planète dominant, comme signe de la Fortune majeure, la maison X de l'Horoscope, s'unit sur le dixième cercle de la Rose-Croix au nombre 4, qui a pour hiéroglyphe la Pierre Cubique, et pour signifiance l'œuvre accomplie. Multipliez ce nombre 4 par l'arcane XIII : 4 x XIII = 52. Et si vous ajoutez 52 à la somme de votre naissance, vous trouverez 1769 + 52 = 1821.
Vous compterez 51 ans accomplis le 15 août 1820. Divisez 51 par 12, nombre cyclique des maisons solaires et des signes du Zodiaque. Au résidu de la division, qui est 3, ajoutez 5, qui est le nombre hiératique du Lion, sous lequel vous êtes né. La somme 8 révèle que la première maison de l'Horoscope, en la révolution annuelle de 1821 sera occupée par le Scorpion, huitième signe du Zodiaque. Or, puisque le Destin vous menace de mort, loin du pays natal, et au-delà d'un voyage sur l'eau pendant lequel vous serez captif, je porte mes regards sur la maison des voyages, qui est la IXe. Je la trouve occupée par le Cancer, signe d'Eau, et par l'arcane XII, menace de mort imprévue et violente. Le rayon que projette Mars dans la VIIIe maison, occupée par les Gémeaux, signe dangereux, présage mort par poison ou meurtre (On a cru longtemps, parmi le peuple, que l'illustre captif de Sainte-Hélène avait été lentement empoisonné par son geôlier. Sir Hudson-Lowe était digne de cet affreux soupçon que rien n'a confirmé, mais que rien n'a démenti.). Le rayon que projette la Lune sur la même maison, présage encore mort violente ; et le rayon que projette Mercure sur la même maison tempère seul ce sinistre augure, en attribuant la mort aux peines morales et aux tourments de l'esprit. Voilà ce que j'entrevois : Dieu se réserve le reste. Il peut, sans déranger ses lois universelles, vous accorder une meilleure fin terrestre. "Révèle tes œuvres au Seigneur," a dit Salomon, "et il dirigera tes pensées. Toutes les voies de la vie sont éclairées de son regard ; c'est lui qui pèse les esprits et qui tempère les sorts. Vous montez au sommet de la vie, l'épée haute : mais la Sagesse est meilleure qu'une armure."

Le Premier Consul se retira pensif. L'austère conclusion du vieux solitaire avait un écho dans son grand cœur.

XII

Au commencement de 1801, la paix de Lunéville ne nous laissait plus d'autre ennemi que l’Angleterre. Bonaparte voulait en finir. Il somma cette puissance de renoncer au droit qu'elle s'arrogeait de visiter en mer les bâtiments étrangers portant pavillon de neutralité, et d'empêcher le commerce de ces neutres de communiquer avec les ports des nations en état de guerre. Cette généreuse initiative fut soutenue par des traités avec la Russie, la Prusse, la Suède, le Danemark, l'Espagne et les États-Unis. Des armements se firent partout pour protéger la liberté des mers, et Bonaparte, prévoyant un conflit, créa le magnifique camp de Boulogne-sur-mer. L’Angleterre répondit à ces apprêts par la rupture du traité d’Amiens, et ses escadres, donnant la chasse à nos navires de commerce, massacrèrent leurs équipages et confisquèrent leurs cargaisons.
En présence de ces actes de piraterie, le Premier Consul fut obligé de tirer l'épée : malheur, s'écria-t-il, à ceux qui violent les traités ; ils rendront compte au genre humain du sang qui va couler !
La France était sous les armes, quand, au mois de février 1804, l’Angleterre. détacha de nouveau Georges Cadoudal, ce mercenaire du crime qui avait inventé la machine infernale. Mais le complot fut livré par quelques-uns des conjurés, et Cadoudal, arrêté dans Paris, expia par le dernier supplice ses nouveaux projets de meurtre.
Lorsqu'eurent lieu les révélations du complot, dans lequel se trouvaient impliqués les généraux Pichegru et Moreau, le Premier Consul était au château de Malmaison. Il accourut à Paris, pour braver de front ses lâches ennemis. Il fit publier des lettres écrites de la main de Drake, ambassadeur anglais en Bavière, et adressées à Spencer Smith, ambassadeur anglais dans le Würtemberg, et desquelles résultait la preuve que ces deux représentants de la couronne britannique soldaient en France une foule de scélérats pour préparer la guerre civile, l'incendie des arsenaux et des magasins à poudre, et le meurtre du chef de l'État.
Ces écrits authentiques furent communiqués à toute la diplomatie européenne. La Bavière et le Wurtemberg s'empressèrent de chasser les deux ministres anglais ; mais le ministère de Londres eut la triste audace d'approuver en plein parlement l'odieuse conduite de ses émissaires, et de les justifier par une note diplomatique adressée à toutes les cours de l'Europe.
La France comprit alors qu'un duel implacable allait s'engager, et elle l'accepta tel qu'il lui était offert. Pour témoigner en même temps qu'elle s'associait tout entière à la destinée de son illustre chef, elle voulut lui donner pour armure un pouvoir absolu, irresponsable.
Dès le 4 mai 1804, le Tribunat transmit officiellement au Sénat le vœu national, que Napoléon Bonaparte fût proclamé Empereur, et que la dignité impériale fût déclarée héréditaire dans sa famille.
Le Sénat se rendit au palais de Saint-Cloud, pour présenter au Premier Consul l'expression de ce vœu.
Le 18 mai 1804, un sénatus-consulte érigea en loi de l'État. l'acceptation de Bonaparte, et pendant les jours suivants, l'événement du héros à l'Empire fut soumis à la ratification nationale par l'enregistrement des suffrages : il ne trouva qu'une poignée d'opposants. La France de Clovis, de Charlemagne, de François 1er, d'henri IV et de Louis XIV venait de se couronner elle-même dans la personne du héros sorti des flancs de la Révolution.
L'Horoscope de 1804 s'était donc accompli pour le général Bonaparte, comme celui de 1793 pour Louis-Auguste, duc de Berri.
À celui-ci la comète sanglante. À celui-là l'étoile radieuse. Le Destin pour tous deux avait tenu ses promesses.
Mais 1815 eut son tour, et 1821 termina l'épopée du grand homme. Son fils, né tard dans sa vie, et d'une nouvelle épouse, ne survécut à ce désastre que pour mourir obscur, oublié.
Le dernier prieur des Bénédictins de Lagny n'a point de place dans l'histoire. Trop vieux ou trop philosophe pour se faire courtisan, il avait cru ne pouvoir mieux témoigner sa gratitude au Premier Consul qu'en lui dévoilant, sans réserve, ce qu'il avait consciencieusement déchiffré sur les Tables hermétiques de Siméon bar Yohaï.
Le Premier Consul lui pardonna cette franchise, mais la prédiction de la chute l'avait froissé. Il cessa de consulter les arcanes, et de s'entretenir familièrement avec le bonhomme, ou du moins on ne trouve plus aucune trace de leurs rapports dans les fragments de manuscrits qu'a laissés Bonaventure Guyon, et dont je viens de rassembler tout ce qui pouvait intéresser mes lecteurs.
Qu'il me soit permis de raconter, en finissant, une anecdote ignorée. Je la tiens d'un ancien serviteur des palais impériaux, qui mourut, en 1840, plutôt d'émotion que de vieillesse, en voyant rentrer dans Paris, en pompe triomphale, les cendres du martyr de nos gloires.
Au milieu de la nuit du 20 Mars 1804, un grenadier de l'armée d'Égypte, en faction dans le jardin des Tuileries, sur la terrasse parallèle au cours de la Seine, aperçut une forme humaine, devant laquelle vacillait une petite lumière qui la teintait de reflets rouges comme des taches de sang.
Cette figure se glissait très lentement à travers les arbres du jardin, à moyenne portée de fusil, et semblait suivre la direction du Pont-tournant, vers les Champs-Élysées.
Un mois à peine venait de s'écouler depuis que la seconde conspiration de Cadoudal contre la vie de Bonaparte avait failli replonger la France dans une sanglante anarchie. Les coupables le plus compromis se trouvaient sous la main de la justice, mais le péril n'était peut-être pas entièrement détourné ; l'autorité veillait encore avec inquiétude, et les consignes militaires se maintenaient avec rigueur autour du palais des Tuileries. Le soldat cria d'abord trois fois qui vive ? Puis, n'obtenant point de réponse, il coucha en joue, du mieux qu'il put, la muette apparition, et fit feu.
La petite lumière s'éteignit dans les ténèbres.
Le grenadier crut avoir fait merveille, et regrettait de ne pouvoir courir après sa proie mystérieuse. Mais la détonation de son arme avait mis le poste sur pied. Une patrouille accourut dans la direction indiquée par le factionnaire, ne rencontra ni mort, ni blessé, ni trace de sang, mais une lanterne fraîchement éteinte, et, à quelques pas, un manteau rouge, dont les vastes replis eussent pu habiller une guérite. Lanterne et manteau furent portés au poste et curieusement examinés, sans qu'on pût deviner le mot de cette énigme !
Or, voici ce qui s'était passé.
Dom Guyon, devenu fort triste depuis que son illustre élève ne se souciait plus des arcanes, vivait dans une complète réclusion, et sa vieille cervelle s'était à peu près détraquée. Une de ses manies avait été de se faire acheter une pièce de drap rouge, dans laquelle il avait taillé de ses mains un manteau d'hiérophante. La couleur rouge était, disait-il, le symbole de la lumière astrale, et chaque fois qu'il s'en revêtait, les sept Génies de l'avenir quittaient leur demeure éthérée pour venir illuminer ses travaux. Comme il ne se montrait pas au dehors en cet accoutrement, les serviteurs du palais riaient de lui sans éclat, et le Premier Consul ne s'en occupait guère. Mais il arriva que, dans la nuit du 20 mars, le pauvre vieillard eut fantaisie d'une promenade ; peut-être, en sa pensée, allait-il, avec sa lanterne, au devant d'un de ses Génies attardé. La sentinelle, n'étant point dans la confidence du mystère, avait fait son métier. Le bonhomme rappelé à la vie réelle par la voix du fusil s'était débarrassé de son manteau pour battre en retraite à travers les ténèbres ; mais en regagnant sa chambre, il tomba, foudroyé par l'émotion, et ne se releva plus.

- Pauvre diable ! murmura Bonaparte en apprenant sa mort. Il n'avait pas prévu cela dans ses grimoires. Dieu lui fasse paix, et que le diable emporte ses folles prédictions. Mon étoile est dans ma tête, et la Fortune a signé, par la main de la Victoire, mon véritable Horoscope, sur la plaine de Marengo !

Dom Guyon fut enterré secrètement pendant la nuit suivante, et défense fut faite de publier ce petit événement.
Mais les soldats d'Égypte avaient rapporté d'Orient l'instinct du merveilleux. Ne pouvant expliquer d'une manière naturelle la trouvaille de la lanterne et du manteau rouge, ils conclurent à l'unanimité que le personnage invulnérable aux balles était un Génie des Pyramides, dont leur général avait fait la connaissance en se promenant au bord du Nil, et qui venait, de temps à autre, le visiter familièrement pour lui tracer les plans de ses victoires.
Telle fut et demeura, dans les naïves croyances du peuple-soldat, l'origine de L'homme rouge des Tuileries.


Épilogue

I


Quelques semaines après la Révolution de 1848, j'allais passer ma soirée chez mon vieil ami le général Du Bourg, qui habitait alors un petit hôtel, rue Marbeuf, aux Champs-Élysées, sol neutre entre les agitations de la veille et celles du lendemain.
Ancien chef d'état-major du maréchal Berthier, prince de Neufchâtel, le général Du Bourg était un des débris héroïques de la campagne de Russie. Proscrit de 1815, et échappé par miracle à la Terreur blanche, il avait, en 1830, arboré les trois couleurs à l'Hôtel de Ville ; son dévouement aux traditions impériales le rendit suspect au nouveau règne. Homme de haute distinction et d'une droiture inflexible, Du Bourg subit l'injure de l'espionnage et méprisa les offres de la corruption, sans se plaindre du mal, et sans se vanter d'être un grand citoyen. Le réveil du peuple, en 1848, le retrouva fidèle à sa conscience, et toujours fort de tête et de cœur. Les infirmités s'étaient accrues sans faire fléchir son âme ; mais le temps de l'action n'existait plus pour lui. Du Bourg se consumait en impatientes aspirations, dans un petit cercle d'esprits intègres, d'opinions fort opposées, mais qui s'unissaient avec lui sur le terrain de ces amitiés que féconde le Soleil des loyales discussions.
Quand j'arrivai, l'artillerie de la parole croisait ses feux au-dessus du moka fumant dans la porcelaine de Saxe.

- Ah ! vous voilà, mon cher ! s'écria le général en me tendant une de ses mains mutilées. Vous nous tombez du ciel. Figurez-vous que ces messieurs et moi, nous cherchons l'avenir de la Révolution de février ; mais nous nous entendons à peu près comme les ouvriers de la tour de Babel. Prenez vite le café, et défendez-moi. je vous lance à l'assaut de mes adversaires comme une brigade de réserve !
- Diable, général, mais je ne suis pas de force ! Légitimité, orléanisme, démocratie pure ou mitigée, bonapartisme, je vois cinq armées autour d'une question.
- Eh bien, vous mettrez en batterie ce fameux petit volume elzévirien. Vous savez ?
- Ah ! mon Auger Ferrier... édition de 1582, typographiée à Lyon, chez Jean de Tournes, imprimeur du Roi. Ma foi, c'est une idée !
- Messieurs, poursuivit le général, je vous présente l'héritier de maître Auger Ferrier, médecin de la reine Catherine de Médicis. Ce gaillard-là, je parle de Ferrier, avait inventé ou retrouvé l'art de faire l'Horoscope des gens, et par ce petit talent de société, devenu peu commun, il fit en même temps sa Fortune à la cour. Mon ami Christian va nous le faire parler du creux de sa tombe, ou du fond de son grimoire, ad libitum.
Le petit comité d'hommes politiques applaudit à cette motion, et se passa de main en main le petit chef-d'œuvre du XVIe siècle dont il est parlé dans ma préface, et que je venais de déposer solennellement sur la table.
- Il est évident reprit le général, que la Révolution abdiquera tôt ou tard ses pouvoirs entre les mains d'un élu national. Le cher marquis qui siège à ma droite réclame le comte de Chambord ; je vote, moi, pour le neveu de Napoléon ; l'honorable ex-député qui me fait face préfère le comte de Paris ; et le malin journaliste qui ne dit mot, au bout de la table, caresse en pensée la queue de Robespierre. Or, en attendant que le suffrage universel ait placé, de côté ou d'autre, le droit qui émane du peuple, et la force qui vient de Dieu, je propose de faire l'Horoscope des candidats. C'est une manière de varier la physionomie de notre petit parlement.
- Adopté à l'unanimité ! s'écria l'auditoire.
- Et je suis sûr, continua le général, que maître Auger Ferrier, astrologue d'une reine, tranchant la question à trois siècles de distance, nous aura offert une piquante distraction, surtout si la prédiction se vérifie. Ami Christian, êtes-vous prêt ?
- Oui, général.
- Ouvrez donc votre bréviaire de sorcier. Vous savez que j'en connais la manœuvre : faites-en d'abord la démonstration au champion du Lis.

Il n'y avait pas à reculer. Je m'exécutai de bonne grâce.

- Monsieur, dis-je au marquis de ***, voulez-vous m'accorder un moment l'honneur de votre collaboration ?
- De tout mon cœur ; mais en quoi puis-je participer à une œuvre dont je n'ai pas la moindre idée ?
- Rien de plus facile (Note 5). Veuillez ouvrir le livre d'Auger Ferrier, au chapitre des Sept Sceaux Planétaires.
- M'y voilà, dit le marquis de ***. J'aperçois des noms de planètes, un chaos de nombres, des séries de mois égyptiens et modernes, des lettres majuscules et des indications de Talismans. Que saurais-je faire de ces logogriphes ?
- Vous allez, en une seule leçon pratique, les comprendre aussi bien que moi. Nous sommes en plein XIXe siècle. Veuillez chercher successivement sur les sept Sceaux, et dans la série de nombres placée immédiatement au-dessous du nom de chaque planète, le millésime de l'année qui a vu naître le candidat dont les chances d'avenir vous intéressent. Selon que ce millésime apparaîtra sur une ou sur plusieurs de ces Tables hermétiques, vous énoncerez seulement le nom de la planète qui le domine.

Le marquis consulta les sept Sceaux, et répondit : Mercure.

- J'en tiens note. Cherchez le mois de l'année sur ces mêmes Sceaux, et nommez, comme tout à l'heure, la planète, ou les planètes.
Le marquis consulta de nouveau, et répondit : Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune.
- J'en tiens note. Cherchez le quantième du mois parmi les nombres qui vous ont fourni le millésime de l'année.

Le marquis répondit : Jupiter et Mars.

- Je suis votre obligé, Monsieur le marquis. Ouvrez maintenant le volume, au chapitre des Nombres onomantiques, et veuillez dire si le premier prénom de la personne à laquelle vous pensez est inscrit sur la Table de l’Orient, ou sur celle du Midi, ou sur celle de l’Occident.

Le marquis feuilleta les trois Tables, et répondit : Table du midi.

- Vous lisez un nombre à côté de ce nom.
- Oui, monsieur.
- Reprenez les Sceaux Planétaires, et nommez les planètes qui dominent ce nombre.

Le marquis chercha, et répondit : Saturne, le Soleil, Vénus et Mercure.

- J'en tiens note. Veuillez opérer de même sur le deuxième prénom, puis sur les suivants, s'il y a lieu.
- Le second prénom est encore sur la Table du midi, et il est dominé, sur les Sceaux, par Vénus et Mercure. Le troisième figure sur la Table de L’Occident, et les planètes sont Saturne, Jupiter et le Soleil. Le quatrième...
- Mille pardons, monsieur le marquis. Je vous croyais champion des Lis, comme disait tout à l'heure le général. Mais, de deux choses l'une : ou vous êtes subitement converti au culte des aigles, ou vous avez voulu mettre en défaut le très humble interprète du livre d'Auger Ferrier.
- Bah ! s'écria le général.
- Où donc voyez-vous cela ? demanda M. de *** un peu déconcerté.
- Tenez, messieurs, soyez juges. Reprenons les signes hermétiques, tels que je les ai notés sous la dictée de Monsieur le marquis : 1° Mercure ; 2° Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune ; 3° Jupiter et Mars ; 4° La Table du Midi, Saturne, le Soleil, Vénus et Mercure ; 5° La Table du Midi, Vénus et Mercure ; et 6°, la Table de l'Occident, Saturne, Jupiter et le Soleil.
J'ai pour révélateurs les Nombres cycliques des arcanes du dixième cercle de la Rose-Croix, liés à chaque planète dans l'ordre de l'hebdomade hiératique.
Mercure, lié à l'hiéroglyphe de la Balance et le Glaive, révèle d'abord que l'an de la naissance est le 8e du siècle où nous sommes : c'est donc 1808.
La conjonction de Mars, lié à la Pierre Cubique, du Soleil, lié au mage, de Vénus, liée aux 7 Sceptres, de Mercure, lié à la Balance et le Glaive ; et de la Lune, liée à la Porte du Sanctuaire Occulte, révèle, par les nombres cycliques, que le mois de la nativité correspond au nombre 47. Or, 47 est le 4e nombre inscrit sur la Clef des Sceaux Planétaires, et, par conséquent, il s'agit d'avril, 4e mois de l'année.
La conjonction de Jupiter, lié à la Tour Décapitée par la Foudre, et de Mars, lié à la Pierre Cubique révèle que le nombre 20 est le quantième du mois.
La conjonction de Saturne, lié au maître du Sicle, du Soleil, de Vénus et de Mercure, liés aux hiéroglyphes déjà formulés, révèle que le premier prénom, inscrit sur la Table du Midi, s'unit au nombre 105, et j'en conclus que c'est Charles.
La conjonction de Vénus et de Mercure, liés à leurs hiéroglyphes précités, révèle que le deuxième prénom, inscrit encore sur la Table du Midi, s'unit au nombre 40, et j'en conclus que c'est Louis.
Enfin, la conjonction de Saturne, Jupiter et le Soleil, révèle que le troisième nom, inscrit sur la Table de l'Occident, s'unit au nombre 85, et j'en conclus que c'est Napoléon.
- Que dites-vous d'Auger Ferrier, mon cher marquis ? s'écria le général Du Bourg. Il parait que le prince Louis vous préoccupe davantage que M. de Chambord ? Eh bien ! soyez tranquille : je veux que le diable m'emporte, si, tout à l'heure, l'astrologue des fleurs de lis ne vote pas en faveur de l'aigle !
- C'est possible, reprit le marquis. Mais le nom de Bonaparte n'est point sur les Tables ; or, comment votre Auger Ferrier l'eût-il trouvé ?
- Les prénoms usuels, répondis-je, se comptent par centaines, et les noms de famille par milliers. Parmi ceux-ci, beaucoup se, ressemblent phonétiquement, mais diffèrent un peu par les signes graphiques ; et comme leur étude hermétique veut de l'exactitude, l'astrologie les décompose lettre par lettre, lorsque des consultants méticuleux désirent les tenir secrets.
Prenons pour exemple ce nom de Bonaparte. Sa première lettre figurée sur les Sceaux Planétaires, par Saturne, Mars et Vénus, répond au nombre 100. La deuxième, figurée par Saturne et Mars, répond à 68. La troisième, figurée par Jupiter et Mercure, répond à 24. La quatrième, figurée par Jupiter, Mars, le Soleil et Mercure, répond à 29. La cinquième, figurée par Saturne, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune, répond à 111. La sixième, figurée comme la quatrième, répond à 29. La septième, figurée par Jupiter, Mars et Mercure, répond à 28. La huitième, figurée par Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus et Mercure, répond à 61, et la dernière, figurée par Jupiter et Vénus, répond à 48. Prenant alors la Clef des Sceaux planétaires, disposée selon l'ordre alphabétique de nos lettres modernes, c'est-à-dire depuis A jusqu'à Z, je compte A sur 29 ; B se rapporte donc à 100 ; O à 68 ; N à 24 ; A à 29 ; D à 111 ; A à 29 ; R à 28 ; T à 61, et E à 48.
- C'est assez ingénieux, reprit le marquis. Mais je vous défie bien d'élever la chose au-dessus de la plaisanterie, et de me révéler par votre livre, exactement et infailliblement, la part réservée aux destins du prince Louis-Napoléon Bonaparte dans la Révolution qui commence.
- Je suis désolé d'émettre une opinion contraire à la vôtre ; mais l'instrument divinatoire d'Auger Ferrier ne peut faillir pour vous donner raison, et l'avenir le prouvera.
- En avant, dit le général. Chargez à fond de train l'incrédulité de mon honorable ami ! Mais si vous voyez chanceler la race de l'aigle, ne le dites pas devant moi, ou je flanque votre grimoire au feu et la république par la fenêtre !
- Mon cher général, je ne suis pas le premier qui a dit : "l’homme s'agite, mais Dieu le mène ;" je ne serai pas, s'il plaît à Dieu, le dernier à dire que la magie est une lumière, Tâchons d'être calmes ; donnez-moi une feuille de papier, un crayon, et ne songez à jeter mon Auger Ferrier ni au feu, ni ailleurs, car l'édition que je possède est devenue à peu près introuvable...

En deux minutes, je traçai une étoile à douze rayons, et la consultation des arcanes se développa au milieu d'un silence presque religieux de la part de mes auditeurs.
 
- Messieurs, leur dis-je, ce n'est pas un cours de science occulte que vous attendez de moi (Note 6), mais une rapide expérience ; je ne fatiguerai donc point votre attention par des préliminaires superflus.
Supposons-nous placés à côté du berceau du prince Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, le 20 avril 1808, au moment de sa naissance.
L'année 1808 est comprise dans le cycle de trente-six ans qu'ouvre Vénus en 1801. Mercure préside à 1802 ; La Lune à 1803 ; Saturne à 1804 ; Jupiter à 1805 ; Mars à 1806 ; le Soleil à 1807, et Vénus reparaît en 1808 ; c'est donc sur le cercle astrologique de Vénus, trône du Génie Anaël, que nous chercherons les arcanes révélateurs de l'Horoscope. L'époque du 20 avril correspond, sur le calendrier thébaïque, au premier degré du Taureau, deuxième constellation du Zodiaque, et elle a pour décan Asicath, premier décan de cette constellation, esprit planétaire de Mercure.
L'Esprit de troisième hiérarchie qui préside au degré de la constellation a pour hiéroglyphe hermétique un athlète terrassant un taureau par les cornes.
Transportons en langue hiératique les trois prénoms du prince, Charles, Louis, Napoléon ; cette conversion nous donne : Carolus, Ludovicus, Napoleo. Conservons le nom familial Bonaparte avec tous les signes graphiques dont il est formé.
Ajoutons à chacun de ces noms les nombres correspondant à la hiérarchie des lettres hiératiques, depuis la première jusqu'à la dernière, et remontons de la dernière à la première, en échelonnant les nombres des douze maisons solaires. Multipliant ensuite les uns par les autres, tenons note de chaque somme totale, équivalente à un arcane pour chaque nom.

C     2 x VII     = 14
A     1 x VI      =   6
R     2 x V       =  10
O     7 x IV     =  28
L     3 x III      =   9
U     6 x II       = 12
S     3 x 1        =   3
                     ______
                           82

L     3 x IX      = 27
U     6 x VIII   = 48
D     4 x VII    = 28
O     7 x VI     = 42
V     6 x V      = 30
I      1 x IV     =   4
C     2 x III     =   6
U     6 x II      = 12
S     3 x I        =   3
                    ______
                        200

N     5 x VII   = 35
A     1 x VI    = 6
P     8 x V      = 40
O     7 x IV    = 28
L     3 x III     = 9
E     5 x II      = 10
O     7 x 1      = 7
                      ______
                         135

B     2 x IX     = 18
O     7 x VIII  = 56
N     5 x VII   = 35
A     1 x VI     = 6
P      8 x V      = 40
A     1 x IV     = 4
R     2 x III      = 6
T     4 x II       = 8
E     5 x I        = 5
                 _____
                    178

Traçons l'échelle kabbalistique, en suivant l'ordre de succession des noms.
1808, année de la nativité ; + 2, nombre du signe du Taureau, correspondant à Pharmuthi (mois d’Avril) ; + 1, nombre du degré de signe, correspondant au 20e jour, selon le calendrier thébaïque ; + 8 + 2, signes générateurs du nombre 82 (Carolus) ; + 2 + 0 + 0, signes générateurs du nombre 200 (Ludovicus) ; + 1 +3 + 5, signes générateurs de 135 (Napoleo) ; + 1 + 7 + 8, signes générateurs de 178 (Bonaparte) : = 1848.
- Mit huit cent quarante-huit ? s'écria le général Du Bourg. Eh bien ! après ?
- Général, ce nombre, qui totalise l'Horoscope du neveu de l'Empereur, est tout à la fois une date et un symbole.
La date, nous y touchons.
Le symbole, c'est le XXIe arcane de la Rose-Croix, extrait du nombre 1848 par la formule 1 + 8 + 4 + 8 = 21. Il signifie qu'en l'année ou nous sommes entrés, le prince Louis-Napoléon Bonaparte prend possession du Talisman suprême de la Fortune d'élévation. Cet arcane majeur, figuré sur le dixième cercle de la Rose-Croix par une couronne d'or, fleuronnée de sept étoiles, ou par un Soleil Couronné, révèle, pour la personne qui le reçoit en la dixième maison solaire de l'Horoscope, une existence privilégiée par quelque secret dessein de la Sagesse éternelle. À partir de 1848, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte peut donc atteindre les plus hauts sommets : les plus insurmontables obstacles s'abaisseront devant lui, et l'ascension de ses destins n'aura de limite que celle de sa volonté.
- Vive Auger Ferrier ! cria le général Du Bourg.
- M. Christian, son interprète, interrompit froidement le marquis, paraît oublier que le Gouvernement provisoire s'est empressé d'éloigner le prince Louis du sol français, comme un péril politique.
- Je prie Monsieur le marquis de ne pas embrouiller la question : n'oublions point que nous assistons par la pensée à la naissance du prince. J'ai commencé par où je devais finir ; mais ce n'est point manquer de logique : l'affirmation peut devancer les preuves, et les preuves se vont multiplier.

II

Le cercle astrologique, révélateur des arcanes, étant celui de Vénus, érigeons la figure généthliaque avec les éléments fournis par l'échelle kabbalistique.
La constellation du Taureau doit occuper la maison I, point cardinal de L’Orient, berceau de la nativité. Plaçons les Gémeaux en maison II, le Cancer en maison III, etc. Le signe du Bélier se trouvera dans la maison XII et dernière.
Le nombre 1848, somme de l'échelle kabbalistique, correspond à la maison X, point culminant de l'Horoscope. Les autres nombres, en rétrogradant jusqu'à 1808, année de la nativité, occuperont les maisons suivantes : 178, maison XI ; 135, maison XII ; 200, maison I ; 82, maison II ; 1, maison III ; 2, maison IV, et 1808, maison V,
Ces nombres vont maintenant se décomposer, à partir de la maison X, et en suivant l'ordre ci-dessus. Les nombres 500, 600, 700, 800, 900 et 1000 ne se trouvant point dans la hiérarchie des nombres symboliques de la Rose-Croix, se réduisent toujours à 5, 6, 7, 8, 9 et 10.
À mesure que les Nombres se décomposent dans chaque maison solaire, on les lie aux signes et arcanes qui leur correspondent sur le cercle astrologique. Ce cercle étant celui de Vénus pour l'Horoscope de Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, fixons-y notre point de départ sur le Ier décan du Taureau : nous le trouvons marqué par l'hiéroglyphe des 6 Glaives, et c'est à partir de cet hiéroglyphe qu'il faut chercher, en faisant le tour du cercle, les signes d'influences astrales qui vont correspondre à chacun des nombres décomposés.

Maison X.           Nombre 1848.
                                          1000 = 10.     La Lune dans la Vierge.
                                            800 = 8.       La Lune dans le Verseau.
                                              40.             Arcane XIII de la Rose-Croix.
                                                8.             La Lune dans le Cancer.

Maison XI.         Nombre 178.
                                         100.                Vénus dans les Poissons.
                                           70.                Vénus dans le Capricorne.
                                             8.                La Lune dans le Verseau.

Maison XII.        Nombre 135.
                                          100.               Arcane XIX de la Rose-Croix.
                                            30.               Jupiter dans la Balance.
                                              5.               Mars dans le Sagittaire.

Maison I.            Nombre 200.                Saturne.

Maison II.          Nombre 82.
                                         80.                  Mercure.
                                           2.                  Arcane II de la Rose-croix.'

Maison III.         Nombre 1.                    Le Sceptre (arcane XXVI de la Rose-Croix).

Maison IV.         Nombre 2.                    La Lune.

Maison V.         Nombre 1808.
                                       1000 = 10.        Saturne dans la Vierge.
                                         800 = 8.          Saturne dans le Cancer.
                                             8.                 Saturne dans le Verseau.

Ces arcanes astrologiques étant donnés, leurs foyers d'influence et leurs rayonnements se partagent. la zone généthliaque, selon les maisons et les signes qui viennent de se révéler.
Ainsi, la Lune (1000 = 10) occupe sur le cercle anaëlique le signe de la Vierge ; mais le jour de la naissance du prince correspondant au 24e jour de l'évolution lunaire, cette influence prédomine, et fait placer la planète dans le Capricorne, comme l'indiquent la table des phases et la règle des lunaisons. La Lune projette de là un rayon sur la Vierge, et un autre sur la maison X.
La même planète (800 = 8), placée dans le Capricorne, projette un rayon sur le Verseau, et un autre (8) sur le Cancer.
L'arcane XIII (40) se place dans la maison X.
Vénus (100), placée dans les Poissons, projette (70) un rayon sur le Capricorne.
La Lune (8), qui a déjà rayonné sur le Verseau, projette un autre rayon sur la maison XI.
L'arcane XIX (100) se place dans la maison XII.
Jupiter (30) se place dans la Balance, d'où il projette un rayon sur la maison XII.
Mars (5) se place dans le Sagittaire, d'où il projette un rayon sur la maison XII.
Saturne (200), ne se liant à aucun signe, se place dans la maison X, au Sommet du ciel.
Mercure (80), ne se liant à aucun signe, se place également en maison X.
L'arcane II (2) se place en maison II.
Le Sceptre (1) se place en maison III.
Saturne (1000 = 10), déjà placé en maison X, projette de là un rayon sur la Vierge, et un autre sur la maison V.
La même planète (800 = 8) projette un autre rayon sur le Cancer.
Enfin, la même planète (8) voit confirmer son influence dans le Verseau, maison X.

Traçons les aspects de chaque planète.
 
Mercure, en maison X, est en conjonction avec Saturne, en aspect sextile avec Mars, en aspect trigone avec Jupiter, et maître de la maison V, où se trouve la Vierge, qui est son trône.
Saturne, en maison X, est en aspect sextile avec Mars, en aspect trigone avec Jupiter, et maître de la maison X, occupée par le Verseau, qui est son trône.
Vénus, en maison XI, lieu de son exaltation, est en aspect sextile avec la Lune, en quadrature avec Mars, et maîtresse de la maison I, occupée par le Taureau, qui est son trône.
Jupiter, en maison VI, est en opposition avec l’arcane XIX, en aspect sextile avec Mars, en quadrature avec la Lune, en aspect trigone avec Mercure et Saturne, et maître de la maison VIII, où se trouve le Sagittaire, qui est son trône.
Mars, en maison VIII, est en aspect sextile avec Jupiter, Mercure et Saturne, en quadrature avec Vénus, en trigone avec l'arcane XIX, et maître de la maison VII, qui est son trône.
La Lune, en maison IX, est en quadrature avec Jupiter, en aspect sextile avec Vénus, en quadrature avec l’arcane XIX, et maîtresse de la maison III, qui est son trône.
Enfin, je le répète, l'arcane XXI de la Rose-Croix, signe de la Fortune suprême d'élévation, se dégage de la somme totale de l’Horoscope, 1848 : 1 + 8 + 4 + 8 = XXI, et s'inscrit au point culminant de la figure, sous le symbole d'un Soleil Couronné. Il forme aspect trigone avec Jupiter, signe de la Fortune majeure.
Maintenant, messieurs, la tâche que j'ai acceptée devant vous devient difficile et délicate. Il faut expliquer la figure que j'ai construite selon des lois et des règles dont je ne suis point l'auteur, mais auxquelles mes études et mon expérience me permettent d'ajouter foi. Je vous demande une attention bienveillante qui ne trouble point le recueillement dont j'ai besoin pour appliquer l'astrolabe hermétique. Je vais essayer de parler comme eût parlé maître Auger Ferrier lui-même, s'il lui avait été donné de ressusciter, le 20 avril 1808, son livre à la main, devant le berceau du fils du roi de Hollande.
 
Figure 5

 - Allez, cher ami, reprit le général Du Bourg, et que Dieu vous fasse la grâce de dire vrai. Je m'engage, pour mon compte, à ne pas même sourciller.

III

Remontons, en pensée, au jour de la naissance de Charles-Louis-Napoléon Bonaparte. Il vient de naître fils de roi. Aux yeux des courtisans qui saluent son berceau, l'avenir paraît sans nuages ; et au premier regard qu'un mage peut jeter sur ses destins, l'ascension du Soleil Couronné, en la Xe maison de l'Horoscope, est un signe de Fortune privilégiée. De plus, le rayon projeté par la Lune sur la constellation de la Vierge annonce longévité.
Asicath, premier décan de la constellation du Taureau, trône d'Apis, préside à sa nativité. Ce génie, de deuxième hiérarchie, le doue de hautes facultés intellectuelles, qui s'appliqueront avec fruit aux études sérieuses et profondes, et spécialement aux mathématiques, à la politique, à la législation. Il aura le goût des arts grandioses, de l'architecture monumentale, des grandes entreprises agricoles et des vastes colonisations.
Mercure, en maison X, confirme cette aptitude aux hautes sciences.
Mercure, étant en aspect trigone avec Jupiter, confirme de nouveau ce présage, surtout en ce qui touche les sciences mathématiques, et ajoute rectitude de jugement.
Mercure, étant sextile avec Mars, développe le précédent présage, et spécialise la science mathématique dans ses applications à l'art de la guerre.
Le rayon projeté par Saturne sur la Vierge, trône de Mercure, annonce esprit ingénieux, aptitude aux sciences.
Mercure, en conjonction avec Saturne, dans la maison X, où Saturne a son trône dans le Verseau, présage caractère concentré, réfléchi, discrétion calculée, qui se laissera rarement et difficilement pénétrer.
Mercure, en aspect sextile avec Mars, dénote prudence, habileté, finesse d'esprit, éloquence persuasive soit par la parole, soit par les écrits.
Vénus dans les Poissons, lieu de son exaltation, présage discrétion ; silence gardé sur les desseins ; volonté opiniâtre et presque inflexible.
Le rayon projeté par la Lune sur la constellation de la Vierge annonce intelligence de l'avenir, mais il fait en même temps pressentir un cœur passionné qui luttera contre les puissances de l'esprit ; et l'aspect sextile de cette planète avec Vénus confirme ce présage.
Le rayon projeté par Saturne sur la constellation de la Vierge, trône de Mercure, soumet le jeune prince à quelques entraînements d'imagination, à quelques défaillances de caractère qui l'exposeront à de grands périls.
Mais Jupiter, en aspect sextile avec Mars, annonce que ces faiblesses seront compensées par un caractère audacieux, qui triomphera des périls ou des ennemis.
Tels sont les signes qui constituent, en cet Horoscope, les présages de la vitalité, des facultés de l'intelligence et du caractère. J'y ajoute que les signes Fixes, dans la maison I, dénotent fermeté ; les Septentrionaux, fortitude ; les signes de la trigonocratie du Feu, caractère lent à s'irriter, mais dont la colère une fois allumée ne s'apaisera pas de longtemps. Or, le Taureau, constellation de la nativité du prince, est tout ensemble signe Fixe, Septentrional, et Sommet du Trigone de Feu.
Avant de passer à l'examen de son avenir, j'aperçois trois présages qui brisent autour de lui les liens de la famille.
Saturne, en aspect sextile avec Mars, lui annonce mort prématurée de ses frères..
Jupiter, maître de la maison VIII, où il a son trône dans le Sagittaire, mais occupant la maison VI, lui annonce mort prématurée de son père et de sa mère.
Vénus,.en quadrature avec Mars, qui occupe la maison VIII, lui annonce grand deuil de cœur, causé par une mort. Or, comme la Lune, significateur de la mère, est en aspect dodectile avec Mars, et dans la maison IX, qui signifie les voyages, cette proximité des deux planètes permet de pressentir que le deuil présagé sera celui de la mère, et qu'au moment fatal la mère et le fils seront séparés par une grande distance.
Nous arrivons, messieurs, à ce qui vous intéresse directement, c'est-à-dire aux chances d'avenir politique du jeune prince. L'histoire nous a déjà appris ses malheurs et ses déceptions. Nous connaissons la forte éducation qu'il a reçue, les vertus que sa mère lui a léguées, la fermeté calme qu'il a déployée devant les épreuves de l'exil ou de la captivité. Essayons de voir si ces épreuves lui étaient présagées, et si ses héroïques espérances doivent bientôt refleurir.
Le premier décan du Taureau, qui préside à sa nativité, est lié, sur le cercle astrologique de Vénus, à l'hiéroglyphe des 6 Glaives. Or, cet arcane, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, annonce de grandes luttes contre l'adversité.
C'est à partir de ce décan que nous avons dû, pour ériger l'Horoscope, chercher les arcanes correspondant aux nombres de l'échelle kabbalistique. Or, le premier de ces nombres, 1000 = 10, se lie à l'hiéroglyphe des 10 Glaives, qui, sur le dixième cercle de la Rose-Croix, signifie péril d'Infortune complète.
Le prince étant né en 1808, sous le premier degré de la deuxième constellation du Zodiaque, cherchons les années périlleuses des êtres nés à cette époque.

    An 1808, c'est-à-dire         1 + 8 + 0 + 8 =  17
                2, nombre du Taureau                 =  2
                1, nombre du degré                     =  1
                                                           __________
                                                                        20
          1811, c'est-à-dire          1 + 8 + 1 + 1 = 11
                                                           __________
                                                                        31

J'augure que les années 1, 2, 11, 17, 20 et 31 sont plus ou moins critiques dans la vie du prince qui est sujet de l'Horoscope. Elles seront critiques soit par des accidents extérieurs, soit par des méditations de l'esprit qui prépareront à court terme l'éclosion de fruits dangereux. Je parle comme si cet avenir n'était pas un fait accompli. Mais nous savons que la 31e année, qui s'achevait en 1839, touchait d'un côté à la tombe de la reine Hortense, et, de l'autre, à ce sépulcre de Ham où l'héritier de l'Empereur allait être bientôt plongé vivant.
Et si nous voulons étendre à son extrême limite la combinaison des années critiques, prenons les signes générateurs des époques fixes, selon la table ci-dessus :
 
                                            17       2     1      20         11       31           
                                          _____    _  _      ____     ____   ____
1 + 7 +  2 + 1 + 2 + 0 + 1 + 1 +3 + 1 =  19
 
La somme 19, ajoutée à la somme primitive 31, nous présente, comme dernière année critique, l'année 50, qui sera accomplie le 20 avril 1858.
Mais restons dans le passé. La 1ère année critique a signifié faiblesse de complexion. La 2e, achevée en 1810, touche à l'abdication du roi de Hollande, père du prince ; abdication qui sembla ouvrir carrière aux infortunes du fils.
Les signes générateurs du nombre 31 : 3 + 1 = 4 répondent à 1812, époque des premiers malheurs de l'Empire.
Les signes générateurs du nombre 17 : 1 + 7 = 8, répondent à 1816, époque de ruine pour la famille napoléonienne.
L'Infortune présagée par les Glaives, au début de la vie, est donc vérifiée, et la lutte avec l'adversité commence dès le berceau de Charles-Louis-Napoléon.
Les signes révélateurs vont devenir plus accentués.
Le rayon partant du Capricorne, et projeté par la Lune sur la maison IV, annonce :
 
Adversité dans la première moitié de la vie ; Prospérité dans la seconde moitié.

Ce présage est extrêmement net. Il ne laisse rien à l'indécision, et j'en tire deux conséquences.
  1. Le rayon projeté par la Lune sur la constellation de la Vierge a promis longévité. Or, en la présente année 1848, le prince a accompli, depuis le 20 avril, sa 40e année. Si donc la prospérité présagée pour la seconde moitié de sa vie commence en 1848, il n'est arrivé qu'au milieu du cours de ses années.
  2. L'arcane de la Fortune suprême, XXI s'est dégagé de la somme de l'Horoscope : 1 + 8 + 4 + 8 = 21, au sommet du triangle ascendant, maison X. L'année 1848 mettra donc le prince en possession des destins auxquels ses chances d'état lui permettent d'aspirer. Cette réalisation de Fortune suprême va s'accomplir, comme s'est accomplie, en 1793, l'homicide fatalité qui menaçait Louis XVI (Voy. 343 et suiv.) ; comme s'est accompli, en 1804, le couronnement promis au premier Bonaparte par le Sceau de Salomon.
L'avenir, messieurs, ne se fera guère attendre : terminons donc avec le passé, c'est-à-dire avec l'adversité qui domine la première moitié de la vie.
Dans quel ordre de faits roulera cette adversité ? Traçons pour Charles-Louis-Napoléon Bonaparte le Sceau de Salomon.

Triangle ascendant – Apogée - Sommet du ciel.
1
Base du triangle renversé – 8 ... 8 - Base du triangle renversé.
Base du triangle ascendant – 4 ... 4 - Base du triangle ascendant.
8
Triangle renversé – Hypogée - Fond du ciel.


Nous lisons 1848, en descendant du Sommet vers la droite ou vers la gauche indifféremment.
La somme des 6 rayons du Sceau de Salomon, obtenue par le rapprochement des générateurs 1 + 8 + 4 + 8 + 4 + 8, égale 33. Le cycle des maisons solaires étant de 12, le surplus de 24 (2 fois 12), c'est-à-dire 9, me révèle que le prince est entré dans la vie par la Porte des Voyages, et qu'une grande part de son adversité sera de mener une vie errante. (Je parle toujours au futur, puisque le point de départ de mon opération est 1808). Nous savons que l’Italie, la Suisse, les États-Unis, l’Angleterre, ont offert tour à tour un précaire asile à l'illustre proscrit. Voyons si les signes planétaires étaient d'accord avec cette première part de sa destinée.
La Lune, en quadrature avec Jupiter, annonce vicissitudes de Fortune.
Saturne, rayonnant sur le Cancer, son lieu d'exil, annonce perte de biens ; voyages tristes, dont on reviendra difficilement. Mais comme le rayon part du Verseau, trône de Saturne, et de la maison X, ces afflictions auront un terme, et ce terme nous est déjà révélé.
La Lune, maîtresse de la maison III, occupant la IXe, annonce voyages lointains ; et, comme le Capricorne est son lieu d'exil, ces voyages sont frappés d'Infortune, pour la première moitié de la vie.
Le rayon projeté par Vénus sur la maison IX signifie encore voyages lointains, malheureux dans la première moitié de la vie.
La Lune, en maison IX, ajoute à ces présages un facile entraînement à des pensées imprudentes, à des desseins périlleux.
Le rayon projeté par la même planète sur le Cancer présage péril de mort sur l'eau, ou par l'eau, pendant un petit voyage (le Cancer occupant la maison III, qui signifie les voyages à courte distance ou de peu de durée). Mais la vie est garantie par le rayonnement de la Lune sur la Vierge, qui signifie longévité, prospérité à venir.
À travers ces voyages que va récolter le prince ?
Saturne, rayonnant sur la Vierge, annonce persécutions par les envieux de sa position héréditaire, de ses chances d'état.
Mars, rayonnant sur la maison XII, annonce calomnies acharnées ; persécutions ardentes ; emprisonnement.
Le rayon martial frappant sur l'Ascendant, région orientale de l'Horoscope, assigne ces infortunes à la première moitié de la vie.
Le rayon saturnien, frappant sur le Descendant, région occidentale de l'Horoscope, annonce que les envieux de la position acquise attaqueront la seconde moitié de la vie. Mais l'arcane XXI, maître de l'Horoscope, frappera d'impuissance leurs derniers complots.
Jupiter, rayonnant sur la maison XII, avec laquelle il est en opposition, frappe sur l'Ascendant de l'Horoscope, et assigne à la première moitié de la vie une nouvelle phase d'oppression par de puissants ennemis, un exil, un emprisonnement, et une condamnation qui excitera des sentiments de profonde compassion pour le prince qui subira cette adversité.
Mars, maître de la maison VII, occupant la VIIIe, présage que cette condamnation suivra un procès à propos d'héritage.
Saturne et Mercure, placés aux points cardinaux de l'Horoscope, c'est-à-dire en maisons I, IV, VII et X, présagent toujours quelque captivité. Les significateurs étant ici en l'Ascendant, région orientale de l'Horoscope, frappent la première moitié de la vie ; et comme il y en a deux, et que Saturne est essentiellement dangereux, l'astrologie prévoit deux captivités, dont l'une sera plus cruelle que l'autre.
Saturne, maître de la maison IX, où le Capricorne est sa maison nocturne, signifie, en maison X, arrestation sur un chemin, suivie de captivité.
Saturne, rayonnant sur la maison I, annonce péril de mort prématurée à travers de pénibles épreuves et des vicissitudes décourageantes. Cet aspect frappant l'Ascendant, région orientale de l'Horoscope, assigne le présage à la première moitié la vie ; mais le rayon partant d'un foyer dignifié (maison X, où Saturne s'unit au Verseau qui est son trône), le péril sera franchi.
Tels sont les signes d'adversité qui s'étendent sur la première moitié de la vie. Passons à l'ascension du Destin.
L'arcane X, symbolisé par la Lumière Resplendissante, annonce, dans la maison XII, foyer des chagrins, que les ombres de l'Infortune se dissiperont au Soleil de l'avenir. Il présage délivrance pour les captifs, retour pour les exilés.
Jupiter, en aspect sextile avec Mars, annonce triomphe sur tous les ennemis et les obstacles qui ferment la route du bonheur, et ascension de Fortune. Mais comme Jupiter est au-dessous de Mars, et occupe la région occidentale de l'Horoscope, ce favorable augure ne se lèvera que sur la seconde moitié de la vie.
Saturne, en aspect trigone avec Jupiter, annonce Fortune inattendue et considérable, mais tardive, parce que Jupiter est au-dessous de Saturne, et dans la région occidentale de l'Horoscope.
À mesure que les signes révélateurs se présentent, ils ne cessent de confirmer, par tous leurs aspects, les promesses de prospérité pour la seconde moitié de la vie.
Ainsi, le rayon projeté par la Lune sur la maison X présage bonheur en tout, pour la seconde moitié de la vie, parce que le foyer du rayon part de la région occidentale, au Descendant de l'Horoscope.
Le rayon projeté par la même planète sur la maison XI (le foyer du rayon occupant la région occidentale) annonce, pour la seconde moitié de la vie, succès en toutes choses, qui sera obtenu par le concours de dévouements à toute épreuve.
Mercure, maître de la maison V, en maison X, annonce ascension de Fortune.
Le rayon projeté par Mercure sur la maison II, occupée par les Gémeaux, maison nocturne de la planète, signifie ascension de Fortune assurée en quelque carrière que ce soit. Il est donc évident que le neveu de l'Empereur doit réaliser cette ascension dans la sphère sociale où l'appellent ses chances d'état, c'est-à-dire son double titre de fils et de neveu de souverains.
Saturne, maître de la maison X, puisqu'il y est sur son trône dans la constellation du Verseau, annonce haute ascension de Fortune ; et ce présage, uni à l'arcane suprême XXI, mystérieuse émanation de 1 + 8 + 4 + 8, confirme la réalisation dont j'ai fixé l'époque à la présente année 1848.
Mercure, en aspect trigone avec Jupiter, annonce bonheur dans les entreprises, et avancement soutenu pendant la seconde moitié de la vie, parce que Jupiter est placé au-dessous de Mercure, et dans la région occidentale de l'Horoscope.
Saturne, en aspect sextile avec Mars, annonce élévation de Fortune, ascension au Pouvoir gouvernant, pendant la seconde moitié de la vie, Mars occupant la région occidentale de l'Horoscope.
Saturne, dans le Verseau occupant la maison X, annonce élévation au-dessus des autres hommes, dignités, honneurs, domination.
Jupiter, en maison VI promet au prince attachement des Sujets, bons et fidèles serviteurs, pendant la seconde moitié de la vie, Jupiter étant dans la région occidentale de l'Horoscope.
Le Soleil Couronné (maison X), en aspect sextile avec Mars, annonce haute Fortune militaire pendant la seconde moitié de la vie, Mars étant dans la région occidentale de l'Horoscope.
Vénus, maîtresse de la maison I dans la maison XI, présage entreprises dont le succès sera favorisé par des dévouements à toute épreuve.
Le même aspect céleste annonce que, parvenu à l'apogée de ses destins, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte aura peu d'enfants, surtout si son mariage s'accomplit sous les constellations du Bélier, du Taureau, de la Balance, du Sagittaire, du Capricorne ou du Verseau.
Il n'est point encore marié, mais il se mariera, car la Lune et Vénus, situées en maisons heureuses, IX et XI, et dans des signes féconds, Capricorne et Poissons, sont toutes deux significatrices de mariage dans les nativités masculines.
La Lune occupant la maison IX, présage que l'épouse sera d'un autre pays, ou que l'époux se mariera hors sa patrie.
Le rayon projeté par Saturne sur la maison V, significatrice de la postérité, part d'un foyer doublement dignifié par le point cardinal de l'Horoscope (maison X) et par la constellation du Verseau, trône de la planète. Il annonce génération de postérité, et puissance vitale dans l'être qui sera procréé.
Vénus occupant la maison XI, qui est son lieu d'exaltation, promet de nouveau des affections à toute épreuve ; épouse dévouée ; heureuse création de postérité, prospérité Soutenue dans la seconde moitié de la vie, conformément aux autres aspects célestes qui ont fixé l'ascension du destin. L'arcane de la Suprême Fortune d'élévation étend son influence sur l'avenir dégagé des ombres de la première moitié de la vie, et le décan de la naissance n'est point armé d'une menace de fatalité, comme Phuonisi, qui portait le redoutable nombre XV dans l'Horoscope de Napoléon 1er. Ici le décan Asicath, dont le nombre hiératique est IV, symbolise le dominateur, et l'expansion de la puissance humaine dans les.trois mesures de l'infini : hauteur, largeur et profondeur.
L'esprit de 3e hiérarchie qui préside au premier degré du Taureau (20 avril), est figuré par un athlète terrassant un Taureau qu'il a saisi par les cornes. C'est le signe d'une grande lutte, terminée par le triomphe de l'adresse unie à la force.
La Lune, au 24e jour de son évolution quand a eu lieu la naissance, sortait du Capricorne pour entrer dans le Verseau, et s'y unir au Soleil Couronné. Ce présage confirme l'épanouissement d'un heureux avenir après de grandes adversités et de grands périls.
Enfin, l'examen des étoiles fixes dont le lever, sur la Table hermétique, correspond au premier degré du Taureau, élève encore mon critérium de certitude sur les observations suivantes.
Si une étoile fixe de première ou de deuxième grandeur se trouve eu conjonction avec le Soleil ou la Lune, ou au plus à cinq degrés de distance de l'une de ces planètes, dans une des maisons cardinales de l'Horoscope (I, IV, VII ou X), elle présage, pour un enfant né dans l'obscurité, une Fortune qui dépassera toute espérance ; et si l'enfant est né prince, il régnera, s’il le veut.
Ici, le Soleil Couronné existant dans la maison X, et révélant une existence privilégiée par quelque secret dessein de la Sagesse éternelle, rayonne du sommet de l'Horoscope sur toutes les maisons et tous les signes, pour fortifier les autres influences si elles sont favorables, et pour les tempérer ou les effacer, si elles sont contraires. Son rayonnement vient donc se conjoindre aux étoiles de première ou de deuxième grandeur qui peuvent apparaître sur la maison I, quand s'accomplit la nativité.
Or, les Tables hermétiques révèlent, en aspect paranatellontique avec le premier degré du Taureau : l'étoile brillante de la Balance Australe, deuxième grandeur ; au 30e degré du Bélier : la Chèvre, première grandeur, et l’étoile brillante de la Lyre, première grandeur ; au 4e degré du Taureau : l'étoile du pied d’Orion, première grandeur.
Dites, messieurs, si le berceau qui repose au milieu de ces rayonnements tutélaire ne porte pas une existence prédestinée ?

IV


- Vive l'Empereur ! s'écria le général Du Bourg. Voilà une péroraison de premier ordre. Mais il faut la compléter, en nous disant à quelle époque de la fameuse année 1848, resplendira l'ascension de cette Fortune suprême dont vous êtes le prophète.
- Pardon, général, répondis-je. Ne changeons point les rôles. Si je suis prophète, ce n'est que par procuration d'Auger Ferrier. J'ai parlé d'après des combinaisons qui datent de 1582 ; mais le disciple ne vaut pas le maître, et il serait charitable de ne point poser de problèmes au-dessus de mes forces. Essayons toutefois de vous contenter, à l'aide du Tarot samaritain.
Au-dessous de la date 1848, qui, selon les arcanes correspondants, voit commencer l'ascension de Fortune promise au prince Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, j'ajoute 2 + 1, signes générateurs du nombre 21, et je trouve : 1848 + 2 + 1 = 1851, c'est-à-dire 1 + 8 + 5 + 1 = 15.
Ce produit 15 annonce une Fatalité accidentelle, et M. le marquis de *** nous l'a déjà opposée, en rappelant que le Gouvernement provisoire a invité le prince à s'éloigner de la France au moment même où la Révolution de 1848 lui restituait ses droits. Mais l'influence du Soleil Couronné tempère et transforme en un simple retard ce dernier choc de l'Infortune. Il est donc possible, en présence de ce retard, que l'ascension de la Fortune ne se réalise que vers la fin de l'année 1848.
Décomposant 1851=15, j'en tire ces six arcanes : 1000 + 800 + 50 + 1 + 10 + 5.
Considérant actuellement que, sur le cercle astrologique de Vénus, la nativité du prince correspond au premier degré du Taureau, et que le Taureau est la 2e des quatre constellations cardinales que l'astrologie nomme Royales, parce que leurs hiéroglyphes caractérisent chacune des faces du Sphinx quadriforme, je cherche dans le cycle de la constellation royale du Taureau le premier de mes six arcanes, et, poursuivant la série circulaire du Tarot samaritain, je trouve entre nombres et symboles les correspondances ci-après énoncées :

1000 ou 10     = 10 Coupes.
  800 ou   8     = 8 Glaives.
   50                = 4 Sicles.
     1                    0 Le Mage. (arcane majeur, hors décade).
   10                    0 Le Sphinx (arcane majeur, hors décade).
     5                    5 Sceptres.
                       ____
                         27

Ce nombre 27 me révèle le décan sous lequel s'accomplira la réalisation de l'arcane XXI de la Rose-Croix. Ce décan est Chenen, esprit saturnien et redoutable, mais dont l'influence est éclipsée par le double rayonnement de Michaël, génie du Soleil Couronné, et d'Oriphiel, génie de Saturne, trônant tous deux en la maison X.
Chenen préside aux dix derniers degrés du Sagittaire, qui s'étendent du 12 au 21 décembre. C'èst donc à compter du 21e degré du Sagittaire, correspondant au 12 décembre de la présente année 1848, que le suprême présage de l'Horoscope sera très probablement réalisé.
- Vive Dieu ! mon cher, s'écria le général, si vous avez touché juste, votre Auger Ferrier est un grand homme, et je déclare qu'il aura bien mérité de la patrie !
Et, se tournant vers les assistants avec une vivacité qui triomphait encore de l'âge et des infirmités, il ajouta : je ne dis point cela, messieurs, pour choquer vos très honorables opinions personnelles ; mais, de par tous les diables, il peut bien être permis à un vieux de la Grande-Armée de proclamer ses sympathies, surtout quand on ne peut plus l'accuser d'ambition personnelle !
- Mais, général, dit le marquis de ***, personne ne songe à vous accuser, et nous ne pouvons qu'une chose : confier l'avenir aux mains de Dieu. Or, en supposant que l'astrologue-médecin de Catherine de Médicis ait réellement possédé l'art ou la faculté de prédire les choses futures, je voudrais voir compléter ce brillant Horoscope qui nous annonce une quatrième dynastie. Votre ami nous a fait prendre note d'une certaine cinquantième année qu'il appelle dernière année critique ou périlleuse du neveu de Napoléon. Pourrait-il et voudrait-il nous dire, sous le sceau de la discrétion, et selon le livre du même Auger Ferrier, le genre de péril qui menacera, vers cette époque de sa vie, le prince dont il nous a signifié l'avènement ?
- Monsieur le marquis, répondis-je, c'est par là que j'allais finir, et c'est à dessein que je n'avais pas révélé en son lieu la signification de Mars, placé dans la maison VIII sur le thème généthliaque. J'y présage un péril de mort prématurée, par poison ou par meurtre ; et comme l'aspect est dans la région occidentale de l'Horoscope, ce péril frappe la seconde moitié de la vie, conformément à la signifiance astrologique de l'occidentalité.
Cherchons l'époque à laquelle va correspondre la 50e année de Charles-Louis-Napoléon Bonaparte.
Il est né en 1808. La dernière année critique ou périlleuse, que nous a révélée l'œuvre hermétique, sera donc accomplie en 1858, cinquantième année de son âge.
Voyons, pour cette date, la révolution de l'Horoscope, d'après les aphorismes d'Hermès.
Prenons la somme des années accomplies en 1857, soit 49. Divisons cette somme par 12, nombre cyclique des maisons solaires et des douze signes du Zodiaque. Au résidu de la division qui est 1, ajoutons le nombre 2, qui est celui de la constellation du Taureau, présidant à la naissance. Le produit 3 annonce que le signe des Gémeaux doit, en 1858, occuper la première maison de l'Horoscope, et par conséquent le Bélier sera dans la douzième maison.
Les quatre points cardinaux seront donc ainsi disposés : à l'Orient (maison I), les Gémeaux ; au Sommet du ciel (maison X), les Poissons ; à l'Occident (maison VII), le Sagittaire ; au Fond du ciel (maison IV), la Vierge.
Mars, dans la maison VII, annonce pour cette année de redoutables ennemis.
La Lune, qui, au moment de la nativité, occupait la maison IX, est descendue dans la maison de la mort (VIII) où elle annonce péril de mort violente.
Saturne descendu de la maison Xe en IXe, présage voyage périlleux.
Le rayon projeté par la même planète sur la maison II annonce grand péril de détresse.
Le rayon projeté par la même planète sur la Vierge annonce persécution ou trame d'envieux acharnés contre la position, héréditaire ou acquise, de la personne qui est le sujet de l'Horoscope.
La Lune, descendue de la IXe maison en VIIIe (maison de la mort), annonce péril de mort violente, et le rayon qu'elle projette de son nouveau foyer sur la maison IX annonce que ce péril éclatera pendant un voyage.
Le rayon projeté par la même planète sur la maison III, significateur des petits voyages, annonce que celui-ci sera de courte durée ou à courte distance. Mais de quelle nature est ce péril ?
Pour le connaître, ajoutons à 1858, nombre de l'année critique, 2 + 1, signes générateurs du nombre 21 (arcane XXI), qui émane de 1848, somme de l'Horoscope, par la formule 1 + 8 + 4 + 8 = 21.

Année critique 1858 = 50e de la vie,
                               2
                               1
                         _______
                         1861 = 16

La somme 16 correspond à l'arcane XVI, qui annonce écroulement du pouvoir ; mort par catastrophe.
Décomposons 1861 = 16. Ces nombres donnent les six arcanes. 1000 = 10 + 800 = 8 + 60 + 1 + 10 + 6.
Charles-Louis-Napoléon Bonaparte étant né sous la constellation du Taureau, deuxième constellation cardinale et royale, cherchons le premier des arcanes sur le cercle de Vénus à partir de la Porte cardinale du Taureau.
1 000 = 10 se lie à l'esclave de la Coupe. Ce signe présage trahisons de toute espèce, dont on ne se défiera point, soit de la part de ceux qu'on croit ses amis, soit de la part des étrangers.
800 = 8 se lie aux 8 Coupes. Ce signe présage heureuse union, et permet de penser qu'en 1858 le prince se trouvera marié. Je suis d'autant plus autorisé à le penser, que, sur la révolution de l'Horoscope, Jupiter, placé dans la maison V, annonce heureuse génération d'enfant, et projetant un rayon sur la maison XI, ajoute que le premier fruit du mariage a déjà été ou sera un enfant mâle qu'on aura vivement désiré.
- Ne pourriez-vous indiquer l'époque du mariage ? demanda le marquis.
- Non, Monsieur, répondis-je. L'épouse future sera, je l'ai dit, une étrangère ; mais, ignorant son nom, je ne puis comparer son Horoscope avec celui de l'époux, règle indispensable pour étudier avec quelque certitude les questions de mariage. Je m'enferme donc aujourd'hui dans de pures probabilités. J'augure seulement, d'après le signe des 8 Coupes, que, s'il y a épouse en 1858, elle aura sa part du péril.
60 se lie à l'esclave du Glaive, et ici se fait pleine lumière. Ce signe révèle les complots de la scélératesse armée, péril de guet-apens et de meurtre en public.
1 se lie à l'unité de Glaive. Ce signe annonce que l'entreprise du crime se réalisera malgré les obstacles. Or, quels peuvent être ces obstacles ? La révélation d'un complice avant l'événement, ou sa découverte par la surveillance des magistrats qui président à la sûreté publique. Or, il n'y aura pas de révélation, et toute surveillance sera mise en défaut.
10 se lie aux 10 Glaives. Ce signe ajoute au péril la menace d'un désastre complet.
Et 6, se liant aux 6 Sicles, présage fortune en péril, dont le salut ou la chute sont précisés par la balance des aspects.
Or, le Soleil Couronné (arcane suprême XXI), rayonnant sur la maison IX, significatrice des voyages, anéantit, en ce qui touche Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, le succès du guet-apens qui lui sera tendu.
Le rayon que projette Saturne sur la maison XII lui annonce triomphe sur ses ennemis.
Le rayon projeté par la même planète sur la maison IV lui annonce prospérité.
Le rayon projeté par la Lune sur la Vierge renouvelle l'assurance de longévité, à laquelle le rayon jailli du trône de Saturne sur la maison IV ajoute de nouveau la promesse de prospérité.
Bien que rassurés sur l'issue du péril, voulons-nous maintenant chercher à quelle époque de l'an 1858 aura lieu son explosion ?
Érigeons sur le Sceau de Salomon le nombre horoscopant de l'année 1858, en y ajoutant 2 + 1, signes générateurs de l'arcane XXI, qui exprime, pour Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, la somme totale de son thème généthliaque.
Soit donc 1858 + 2 + 1 = 1861.
Disposons les signes générateurs de cette somme 1861, savoir 1 + 8 + 6 + 1 autour du Sceau, de manière que ce nombre se lise en allant du sommet vers la droite ou vers la gauche, indifféremment,

Triangle ascendant, apogée, Sommet du ciel.
1
Base du triangle renversé 8 ... 8 Base du triangle renversé.
Base du triangle ascendant 6 ... 6 Base du triangle ascendant.
1
Triangle renversé, hypogée, Fond du ciel.

L'ensemble des six nombres marqués sur les points du double triangle donne le nombre 30, dont je prends note.
J'enlève du Sceau de Salomon ces six nombres, et je les remplace par les nombres 1000 = 10 ; 800 = 8 ; + 60 + 1 + 10 + 6, qui m'ont présenté tout à l'heure la révélation du guet-apens.

Figure 18

Je place au centre du Sceau l'arcane XVI, produit par 1 + 8 + 6 + 1 = 16, et qui annonce péril de mort par catastrophe.
Dans la zone qui entoure l'étoile à six rayons, je range, à partir du sommet, les hiéroglyphes correspondant aux nombres 10, 8, 60, 1, 10 et 6, savoir : l'esclave de la Coupe, les 8 Coupes, l'esclave du Glaive, l'Unité de Glaive, les 10 Glaives et les 6 Sicles.
Les 8 Coupes, l'unité du Glaive, les 10 Glaives et les 6 Sicles sont des nombres décadaires, c'est-à-dire que la hiérarchie de leurs symboles s'étend de 1 à 10, comme les degrés soumis aux décans. Ces nombres me donnent la somme 25, dont je prends note.
Or, les décans sont au nombre de trente-six, et les degrés ne dépassent point trente. Par conséquent la plus forte des deux sommes que j'ai successivement extraites du Sceau de Salomon sera pour moi le significateur du décan de l'année 1858, et la seconde somme sera le significateur du degré soumis à ce même décan.
Ouvrant alors le calendrier thébaïque, je trouve que le 30e décan est Homoth, qui préside aux dix derniers degrés du Capricorne, lesquels s'étendent du 11 au 20 janvier.
Le nombre 25, somme des nombres décadaires précités, me fait donc prévoir que du 21e au 25e degré du Capricorne, c'est-à-dire du 11 au 15 janvier 1858, le péril annoncé fera explosion,
- En vérité, Monsieur, s'écria le marquis de ***, vous nous parlez de ces choses à venir avec autant de fermeté que si vous en étiez le suprême dispensateur. Nous sommes au mois d'avril, et vous prétendez lire ce qui arrivera le 12 décembre ; nous sommes en 1848, et d'un coup d'œil vous franchissez dix ans ! Est-ce, de votre part, plaisanterie ou conviction ?
- C'est conviction, Monsieur. Il ne m'importe guère de chercher à quelle source l'astrologue-médecin de Catherine de Médicis a puisé sa doctrine occulte ; comme vous, je la déclare étrange ; mais l'étude que j'en ai faite et les expériences que j'ai tentées m'ayant presque toujours donné des résultats frappants, je laisse aux savants la discussion. Pendant que la controverse, à bout d'arguments pour ou contre, se noie dans le vide où tourbillonnent nos sciences, je prends note des phénomènes divinatoires qui jaillissent des Tables d'Auger Ferrier, et j'en attends la vérification par les évènements. Permettez donc que j'ajourne au 12 décembre prochain la solution de vos doutes, et à la première quinzaine de 1858 l'intervention de la Providence dans la destinée de l'homme qu'elle a choisi pour fermer l'ère des catastrophes politiques. Si mes prévisions se trouvent réalisées, je me résoudrai peut-être à publier quelques éléments de la doctrine hermétique, dans un cadre légendaire que j'intitulerai L'homme rouge des Tuileries. Le manuscrit est prêt. Si je me suis trompé, je jetterai mon œuvre au feu ; tout sera dit.

Là-dessus, je remis dans ma poche le petit volume elzévirien d'Auger Ferrier, et comme il se faisait tard, le marquis de *** eut l'exquise courtoisie de m'offrir une place dans sa voiture pour me ramener chez moi.
J'eus l'occasion de le revoir, après la splendide élection du 10 décembre.

- Ah çà, me dit-il en riant, vous êtes donc sorcier ?
- Ma foi, non, répondis-je. Le dernier personnage à qui l'on peut faire ce compliment était un vieux moine bénédictin, nommé Bonaventure Guyon, dont il serait trop long de vous conter l'histoire. J'espère vous la faire lire imprimée, si Dieu me prête vie, et peut-être alors conviendrez-vous avec moi qu'il y a quelque chose au fond de ces Mystères de l'antique Rose-Croix, dont l'Hermès égyptien garde, à travers les âges, l'impérissable sanctuaire, au-dessus des révolutions de l'humanité.


Conclusion

Le dernier prieur des bénédictins de Lagny avait une forte tendance au fatalisme. Je crois avoir fait remarquer ce côté faible de ses études kabbalistiques.
Les grands initiés du Magisme professaient une doctrine traditionnelle plus élevée et plus en rapport avec le témoignage incessant de la conscience humaine.
La Fatalité n'était point à leurs yeux l'aveugle Fatum des temps polythéistes, distribuant, au hasard, les sorts heureux ou funestes.
Ils croyaient, avec raison, à l'enchaînement inévitable des effets et des causes dans le cercle des lois universelles de la Vie. Mais ils croyaient aussi à la Sagesse éternelle qui dispose les accidents de toute existence en série d'épreuves destinées à l'éducation de l'Intelligence et de la Volonté humaines.
Ces épreuves jalonnaient la carrière tracée par les douze maisons solaires sur le Zodiaque hermétique ; et elles se révélaient, dans une certaine mesure, par la science des Nombres et des hiérogrammes, ou lettres sacrées, qui se combinent sur l'orbe symbolique attribué à chaque ministre planétaire de l'immuable Providence.
Nous avons vu l'idée que les mages se faisaient de la Divinité suprême. L'homme étant appelé a créer en lui-même l'image de Dieu, et à se diviniser par degrés, en montant dans la spirale infinie du progrès de son être, voici, quant à l'existence terrestre, l'enseignement hiéroglyphique dont les initiés recevaient la communication.
Les 22 premiers arcanes du dixième cercle de la Rose-Croix correspondaient à une chaîne d'idées absolues, dans lesquelles s'enfermait le dogme de la morale primitive, et cette chaîne se formait des anneaux suivants.
  • I. Le Mage symbolisait la Volonté.
  • Il. La Porte du Sanctuaire Occulte, la Science.
  • III. Isis-Uranie, l'Action.
  • IV. La Pierre Cubique, la Réalisation.
  • V. Le Maître des Arcanes, l'Inspiration.
  • VI. Les Deux Routes, l'Épreuve.
  • VII. Le Char d'Osiris, la Victoire.
  • VIII. La Balance et le Glaive, l'Équilibre.
  • IX. La Lampe Voilée, la Sagesse.
  • X. Le Sphinx, la Fortune.
  • XI. Le Lion Muselé, la Force.
  • XII. Le Sacrifice, le Sacrifice.
  • XIII. Le Squelette Faucheur, la Transformation.
  • XIV. Les Deux Urnes, l'Initiative.
  • XV. Typhon, la Fatalité.
  • XVI. La Tour Décapitée, la Ruine.
  • XVII. L'Étoile des Mages, l'Espérance.
  • XVIII. Le Crépuscule, la Déception.
  • XIX. La Lumière Resplendissante, le Bonheur.
  • XX. Le Réveil des Morts, le Renouvellement.
  • 0. Le Crocodile, l'Expiation.
  • XXI. La Couronne des Mages, la Récompense.
La Volonté de l'homme (I), éclairée par la Science (II) et manifestée par l'action (III), crée la Réalisation (IV) d’un pouvoir dont elle use ou abuse, dans le cercle infranchissable des lois universelles, selon sa bonne ou sa mauvaise Inspiration (V).
La volonté humaine ayant surmonté l’Épreuve (VI) qui lui est imposée par la Sagesse éternelle, entre, par sa Victoire (VII), en possession de l'œuvre qu'elle a créée. Elle fonde son équilibre (VIII) sur l'axe de la Sagesse (IX), et, tant qu'elle s'y maintient, elle domine la Fortune (X).
La Force (XI) de l'homme, sanctifiée dans son usage par le Sacrifice (XII) qui se dévoue, triomphe du spectre de la mort, et sa divine Transformation (XIII) oppose la réalité de son éternelle Initiative (XIV) à l'éternel mensonge de la Fatalité (XV).
Dans la série des temps, toute Ruine (XVI) est le piédestal d'une Espérance (XVII) ; mais toute espérance terrestre correspond à une Déception (XVIII). L'homme aspire sans cesse à ce qui lui échappe, et le Soleil du Bonheur (XIX) ne se lève pour lui que derrière la tombe, après le Renouvellement (XX) de son être, qui l'élèvera à une sphère plus haute de volonté, d'intelligence et d'action.
La volonté de l'homme qui veut le Mal est une abdication de la liberté, qui se voue à l'Expiation (0).
La volonté de l'homme qui opère le Bien est une apothéose de la liberté qui conquiert la Couronne des Mages dans l'Empire de la Lumière éternelle, devenu sa Récompense (XXI).
C'est pour cela qu'il est écrit sur la couronne du Sphinx :

Gloire à l'éternelle Toute-puissance dans la splendeur des hauteurs infinies,
et paix dans le crépuscule des profondeurs aux esprits de bonne volonté.


Or, le Sphinx, c'était la synthèse du Magisme, comme l'Homme est la synthèse de l'univers visible.
Le Sphinx, c'était l'énigme de l'avenir de tout homme et de l'humanité tout entière.
Ce gigantesque arcane de granit figurait le poids de la Volonté dans la Balance des manifestations de la vie.
Sa sculpture quadriforme, tête humaine, flancs de taureau, griffes de lion, ailes d'aigle, symbolisait encore le secret de toute domination. La Tête humaine, foyer de l'intelligence, signifie qu'avant d'entrer par l'action dans l'arène de l'avenir, il faut avoir acquis le flambeau de la science qui éclaire le chemin et le but. Les Flancs de taureau signifient que devant les épreuves, les obstacles et les périls, il faut s'être armé d'une volonté forte, patiente, persévérante, pour creuser le sillon de la vie. Les Griffes de lion, signifient que pour vouloir efficacement, il faut oser. Les Ailes d’aigle, qui se reploient sur ces formes puissantes, signifient qu'il faut voiler ses desseins jusqu'à l'heure où l'action commence.
L'hiérophante disait à l'initié : 

"Sache voir avec justesse, et vouloir avec justice ;
Sache oser tout ce qu'il est possible de tenter dans l'ordre de la Vérité et de la Justice ;
Sache te taire sur tes desseins :
Et si, devant ta persévérance, le lendemain n'est que la continuation de la veille, marche, marche à ton but : les sept Génies de la Rose-Croix, gardiens de la clef qui ferme le Passé et qui ouvre l'Avenir, poseront à ton front la couronne des maîtres du Temps !"

L'enseignement du dogme isiaque a disparu.
La poussière des derniers mages s'est mêlée aux sables thébaïques.
Mais l'Esprit qui les rendait tout-puissants sur les peuples, se révèle encore, par une mystérieuse intuition, à quelques êtres marqués du sceau des Élohim.
L'exemple est sous nos yeux : c'est Napoléon III.
Nul n'entrevoit encore les sommets où l'aimant qui rayonne de sa face entraîne le monde ; mais il porte en lui la lumière, et le monde suit la lumière.
Maître du Sphinx, qu'il a vaincu, il sait, il veut, il ose, et il se tait.
La conscience des forces qui reposent dans son être, et la foi qui lui répond quand il touche le cœur de la France, voilà les deux ailes de sa puissante ascension.
Il a lutté et souffert dans le Passé comme le voulaient ses destins : l'épreuve est franchie.
Il règne sur l'Avenir, comme le veut sa mission ; et toute main qui se lèvera contre lui sera broyée.
Laboureur d'un siècle ardent, il sait à quelle profondeur bouillonne le courant des forces fatales, et si un abîme s'ouvre à ses pieds, déployant ses ailes d'aigle, il planera sur l'abîme.
 
______________
Notes
 
Table des matières

Préface
Prologue
Manuscrit de maître Guyon, fragments d'un livre perdu.
La Rose-Croix.
Cercle extérieur de la Rose-Croix
Exemple d'un Horoscope érigé sur le dixième cercle de la Rose-Croix
Cercles astrologiques des Planètes 
Cercle de Saturne, trône d'Oriphiel
Exemple d'un Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Saturne
Cercle astrologique de Jupiter, trône de Zachariel
Cercle astrologique de Mars, trône de Samaël
Exemple d'un Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Mars
Cercle astrologique du Soleil, trône de Michaël 
Cercle astrologique de Vénus, trône d'Anaël
Exemple d'un Horoscope érigé sur le cercle astrologique de Vénus
Note importante de l'éditeur
Cercle astrologique de Mercure, trône de Raphaël
Cercle astrologique de la Lune, trône de Gabriel
Calendrier thébaïque, correspondant aux mois et jours de l'année moderne
Constellation du Bélier, trône d'Amûn
Constellation du Taureau, trône d'Apis
Constellation des Gémeaux, trône d'Horus
Constellation du Cancer, trône d'Hermanubis
Constellation du Lion, trône de Momphtha
Constellation de la Vierge, trône d'Isis
Constellation de la Balance, trône d'Omphtha
Constellation du Scorpion, trône de Typhon
Constellation du Sagittaire, trône de Nephthi
Constellation du Capricorne, trône d'Anubis
Constellation du Verseau, trône de Canopus
Constellation des Poissons, trône d'Ichthon
Table des influences des Planètes
Bélier et Scorpion
Taureau et Balance
Gémeaux et Vierge
Cancer
Lion
Sagittaire et Poissons
Capricorne et Verseau
Les sept planètes dans les douze maisons solaires de l'Horoscope
Les maîtres des douze maisons solaires
Érection des maisons solaires dans le Zodiaque
Démonstration des influences planétaires
Table des aspects planétaires
Aspect de conjonction
Aspect trigone
Aspect sextile
Aspect de quadrature
Aspect d'opposition
Exemple pour l'étude des aspects
Phases de la Lune
Table des étoiles fixes, et de leurs levers, correspondant aux degrés du Calendrier thébaïque
Étoiles de première grandeur
Étoiles de deuxième grandeur
Étoiles qui menacent de cécité
Étoiles royales
Étoiles violentes
Nature des étoiles fixes
Tête et queue duDragon
influences des étoiles fixes
Table des cycles d'années
Les sept Sceaux planétaires
Clef des Sceaux planétaires
Nombres onomantiques
Aphorismes de l'Horoscope
Érection de la figure astrologique, ou Horoscope
Étude des signes du Zodiaque

Étude des puissances planétaires
Dignités et débilités des Planètes
Études astrologiques sur les maisons solaires
Arcanes majeurs de la Fortune
Des Révolutions de l'Horoscope
Tables des conjonctions annuelles
Tables des jours égyptiaques
Tables des heures planétaires
Mystères de l'Horoscope
Épilogue 
 
Note 1 :

Il n'y a point de prédestination absolue, soit au bonheur, soit au malheur, comme le prétendait le prieur de Lagny, après une étude encore peu approfondie des arcanes, car Hermès-Thoth a lui-même tracé, en ces termes, les 22 règles de la volonté.
  • I. La Vie, avec ses épreuves innombrables, a pour but, dans l'ordre de la Sagesse éternelle, l'éducation de la Volonté. Ne point vouloir et ne point agir, est aussi funeste à l'homme que faire le mal. L'homme doit, comme Dieu, être sans cesse agissant.
  • II. C'est par la volonté que l'intelligence voit se dérouler les phases de la vie. Si la volonté est saine, la vue est juste.
  • III. Affirmer ce qui est vrai, et vouloir ce qui est juste, c'est créer. Affirmer et vouloir le contraire, c'est détruire.
  • IV. Lorsque l'homme a découvert la Vérité, et veut opérer la Justice, rien ne lui résiste.
  • V. Afin d'affirmer qu'un homme est, ou a été heureux ou malheureux, sachez la direction qu'a suivie sa volonté.
  • VI. Une chaîne de fleurs est plus difficile à briser qu'une chaîne de fer.
  • VII. La volonté de l'homme juste est l'image de la volonté de Dieu, et, à mesure qu'elle se fortifie, elle commande aux événements.
  • VIII. Les intelligences dont la volonté ne s'équilibre point, sont comme des astres avortés.
  • IX. Acceptez le mal relatif comme un moyen d'arriver au bien absolu, mais ne le veuillez, ni ne le commettez jamais.
  • X. Pour acquérir le droit de posséder toujours, il faut vouloir patiemment et longtemps.
  • XI. Bravez le lion, et le lion vous craindra. Sachez commander à la douleur, et la douleur se changera en bonheur.
  • XII. Aller au-devant de la mort par dévouement, n'est pas un suicide : c'est l'apothéose d'une sublime volonté, et la prise de possession de la vie éternelle.
  • XIII. Passer sa vie à vouloir et poursuivre des biens périssables, c'est se vouer à l'éternité de la mort.
  • XIV. Vouloir le bien avec violence est aussi injuste que vouloir le mal. La violence crée le désordre, et le désordre est le principe de tout mal.
  • XV. Vouloir le mal, c'est s'asservir à la mort. Une volonté perverse est un commencement de suicide.
  • XVI. Souffrir, c'est travailler. Toute douleur, acceptée avec obéissance et résignation, est un progrès accompli.
  • XVII. Plus la volonté surmonte d'obstacles, plus elle grandit en puissance. L'espérance doit donc s'unir sans cesse à la foi.
  • XVIII. La peur n'est qu'une paresse de la volonté. Les périls n'épouvantent que les natures avortées.
  • XIX. La lumière est un feu électrique, mis par la nature au service de la volonté. Elle éclaire ceux qui savent en user ; elle foudroie ceux qui en abusent.
  • XX. Toute volonté qui lutte contre les décrets divins est réprouvée par l'éternelle Raison.
  • XXI. Lorsqu'on se crée des fantômes, on enfante des vampires. Quiconque se livre à l'erreur, devient sa proie.'
  • XXII. L'Empire du monde appartient à l'Empire de la Lumière, et l'Empire de la Lumière est le Trône de la Volonté. Ainsi, à mesure que l'homme perfectionne sa volonté, il peut arriver à tout voir, c'est-à-dire tout savoir, dans un cercle indéfiniment extensible. Le bonheur est pour lui le fruit de la science du bien et du mal, science figurée par l'arbre central de l’éden. Mais Dieu ne permet de cueillir ce fruit qu'à l'homme assez maître de lui-même pour en approcher sans le convoiter.

Note 2 :

L'histoire de la Révolution française justifie elle-même ces présages par une anecdote tristement significative. Après l'assaut livré au palais des Tuileries, le 10 août 1792, le malheureux Louis XVI, réduit à se réfugier, avec sa famille, dans une tribune de l'Assemblée nationale, se fit apporter, à l'heure accoutumée de son repas, du pain, du vin, des viandes froides. L'homme physique prévalait en lui sur l'homme sensible, au moment où le trône de ses ancêtres s'écroulait, à quelques pas de lui, dans des flots de sang. La reine, qui savait que les calomnies populaires traduisaient en grossière sensualité, et même en ivrognerie, ces forts besoins de nourriture, souffrait intérieurement de le voir manger dans un pareil moment. Elle refusa tout ; le reste de la famille l'imita. (Lamartine, histoire des Girondins, livre XXII).

 Note 3 :

Quelques jours avant le 10 août 1792, Louis XVI avait fait pratiquer, dans un couloir obscur, voisin de son cabinet, une armoire secrète. Il s'était servi, pour ce travail, d'un serrurier de Versailles, nommé Gamain. Ce secret fut, peu de temps après, révélé par l'ouvrier au ministre de. l'intérieur, pendant la captivité du Roi Roland, c'était le ministre, se rendit aux Tuileries avec Gamain ; l'armoire fut ouverte, et les papiers qu'elle contenait, livrés à la Convention nationale, fournirent les principaux éléments d'accusation qui précipitèrent la catastrophe de Louis XVI. (Lamartine, histoire des Girondins, livre XXXIII). 

 Note 4 :

Ajoutons au calcul du prieur de Lagny, que l'Empereur Napoléon 1er se confia, le 15 juillet 1815, au commandant anglais du Bellérophon, qui fut sa première prison, et qu'il débarqua, le 15 octobre suivant, à Sainte-Hélène, où l'attendaient cinq ans de souffrances et un tombeau.

 Note 5 :

Je mentionne dans la préface de ce livre, l'ouvrage d'Auger Ferrier, et je l'ai rangé au nombre des Maîtres-Kabbalistes dont L'Homme Rouge des Tuileries synthétise les doctrines astrologiques. En conséquence, les renvois qui s'adressent au Traité du médecin de Catherine de Médicis s'appliquent précisément aux mêmes pages du présent livre, comme il est facile de le vérifier dès la page 219, où commence la Table des Sept Sceaux Planétaires.

 Note 6 :

Je supprime ici toute explication théorique. Les lecteurs qui ont étudié ce volume un peu attentivement, sont assez familiarisés avec les règles et les Tables qu'il contient. Je me borne donc à renvoyer par des parenthèses aux pages antérieures qui présentent les éclaircissements désirables, et aux précédents Horoscopes de Louis XVI et de Napoléon Ier, dont je ne cesse de suivre l'invariable formule.

Œuvres de Pierre Christian 1836-1863
  • Paris historique, œuvre publiée en collaboration avec Charles Nodier, membre de l'académie française. 3 vol. grand in-8°, avec 200 planches sur papier de chine (Paris, 1838-1839, F. G. Levrault, éditeur).
  • Les héros du christianisme à travers les âges ; histoire universelle des temps anciens et modernes, depuis l'avènement de Jésus-Christ. 8 vol. grand in-8°, avec 50 gravures sur acier. Œuvre honorée d'un Bref de S. S. le Pape Pie IX. (Paris, 1855-1858, Dufour, Mulat et Boulanger, éditeurs).
  • Histoires héroïques des Français, racontées à S. A. Napoléon Eugène, prince impérial. Ouvrage agréé par S. M. l'Empereur. 1 vol. format diamant. Paris, 1861, édité par la librairie napoléonienne. Même ouvrage, revu et continué jusqu'à nos jours. 3e édition, publiée par l'auteur. (Paris, 1863).
  • Les fleurs du ciel, œuvre dédiée à madame la Princesse de La Tour d’Auvergne Lauraguais, chanoinesse du chapitre royal de Sainte-Anne de Munich. 1 vol. in-4° avec 18 aquarelles en lithochromie. (Paris, 1860, Hangard-Maugé, éditeur).
  • L’Afrique française, le Maroc et le désert de Sahara, victoires et conquêtes des Français, depuis la prise d’Alger jusqu'à nos jours. 1 vol. grand in-8°, avec 30 gravures sur acier et une carte du nord de l’Afrique. (Paris, 1845-1846, Alcée Barbier, éditeur).
  • Histoire des pirates et corsaires de l'océan et de la méditerranée, depuis l'antiquité jusqu'à la conquête d’Alger par les Français. 4 vol. grand in-8°, avec 40 gravures sur acier. (Paris, 1847-1850, David Cavaillis, éditeur).
  • Histoire de la Terreur, depuis l'origine de la société des Jacobins jusqu'à la dissolution de la Convention nationale. 2 vol. grand-8°, avec 28 gravures sur acier, et types coloriés. (Paris, 1853-1854, Alcée Barbier, éditeur).
  • Études sur les révolutions de Paris, depuis les temps romains. 1 vol. grand in-8°. (Paris, 1840, P. Bertrand, éditeur).
  • Histoire de Napoléon III, depuis sa naissance jusqu'à la proclamation de l'Empire. 1 vol. in-8°. (Paris, 1852, Ruel aîné et B. Renault, éditeurs).
  • L’Alhambra, chroniques mauresques du pays de Grenade, précédées d'une étude sur l’Espagne moderne. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1842, Lavigne, éditeur).
  • Souvenirs d’Algérie, fleurs des camps, paysages et combats. 2 vol. in-8°. (Paris, 1845, Cadot, éditeur).
  • Ossian, barde du IIIe siècle ; poèmes gaéliques, traduits d'après la dernière édition anglaise, et précédés de recherches historiques et critiques sur l’auteur et les calédoniens. 1 vol. format Charpentier (Paris, 1812, Lavigne, éditeur).
  • Contes fantastiques de Hoffmann, conseiller de justice à Berlin ; traduits et précédés de souvenirs intimes sur la vie de l'auteur. 1 vol. grand in-8°, vignettes de Gavarni. (Paris, 1861, Morizot, éditeur).
  • Contes nocturnes de Hoffmann, traduits de l'allemand. 1 vol. format Charpentier, vignettes de Gavarni. (Paris, 1861, Morizot, éditeur).
  • Machiavel et ses doctrines politiques, précédé d'un essai sur l'esprit révolutionnaire. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1842, Lavigne, éditeur).
  • L’Éclair, études littéraires et artistiques. 1 vol. grand in-8°. (Paris, 1837, Alex. Albouy, éditeur).
  • Étude sur Scarron, le roman comique, et la littérature burlesque au XVIIe siècle. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1841, Lavigne, éditeur).
  • Les nuits et les tombeaux, traduction d'Young et d'Herwey, précédée d'un essai philosophique sur le Jobisme. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1841, Lavigne, éditeur).
  • Les dix journées galantes, traduites de Boccace et précédées d'une notice littéraire. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1842, Lavigne, éditeur).
  • L’esprit d’Helvétius, publié d'après les meilleurs textes et précédé d'une notice littéraire. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1841, Lavigne, éditeur).
  • Les essais de Montaigne, publiés d'après les meilleurs textes, et précédés d'une lettre à M. Villemain, ministre de l'Instruction publique. 1 vol. format Charpentier, (Paris, 1841, Lavigne, éditeur).
  • Royal-Picardie, histoire du premier régiment de l'infanterie française. 1 vol. in-18. (Paris, 1850, Jorgy de Kernével, éditeur des Annales militaires de France).
  • Le livre de la chambrée, lectures à l'usage des écoles régimentaires. 1 vol. in-32. Ouvrage approuvé par le Ministre de la Guerre. (Paris, 1836, J. G. Levrault, éditeur).
  • Le réveil de l’Aigle, chants militaires adressés à l'armée d'Orient. Broch. in-12. (Paris, 1855, Chassaignon, éditeur).
  • Carmen Sybillum, Prédiction de la naissance du fils de Napoléon III, par les arcanes du Magisme égyptien, consultés le 3 avril 1854. Broch. in-8°, avec portraits sur acier de LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice. (Paris, février 1856, Dufour, Mulat et Boulanger, éditeurs).
  • Des prisons cellulaires, considérées au point de vue moral et économique. Broch. in-8°. (Paris, 1838, Pellion, éditeur).
  • Question d’Afrique : le Maroc et la politique anglaise. (Paris, 1845, Mage et Guéret, éditeurs).
  • Dieu et France, agonie de la seconde république. 1 vol. format Charpentier. (Paris, 1850, Jorgy de Kernével, éditeur des Annales militaires de France).
  • Chronologie militaire de France, depuis les premiers temps de la monarchie. 1 vol. in-8°. (Paris, 1850, Jorgy de Kernével, éditeur des Annales militaires de France).
  • Les arts somptuaires et la lithochromie : Introduction à l'étude de l'atlas de ce grand ouvrage, écrit par Charles Louandre, et publié en 1860, à Paris, par Hangard-Maugé.
  • Histoire du clergé de France, civilisateur, missionnaire et martyr. 2 vol. in-8°, avec portrait de Mgr de Quélen, archevêque de Paris. (Paris, 1838-1840, P. Bertrand, éditeur).
  • La morale merveilleuse, contes de tous les pays. 1 vol. grand in-8°, illustré par Lorenz. (Paris 1843, Lavigne, éditeur).
  • L’Algérie de la jeunesse, aventures d'un orphelin breton. 1 vol. grand in-8°. (Paris, 1847, Desesserts, éditeur).
  • La prison Mamertine, ou le sacrement de Baptême. 1 vol. in-18. (Paris, 1839, Josse, éditeur).
  • L'écho des catacombes, ou le sacrement de Confirmation. 1 vol. in-18. (Paris, 1859, Josse, éditeur).
  • Les cœurs brisés, ou le sacrement de Pénitence. 1 vol. in-18. (Paris, 1859, Josse, éditeur).
  • Une page de ma vie, ou le sacrement de l'Eucharistie. 1 vol. in-18. (Paris. 1859, Josse, éditeur).
  • La forêt vierge, ou le sacrement d'Extrême-Onction. 1 vol. in-18. (Paris, 1860, Josse, éditeur).
  • La crosse et le glaive, ou le sacrement de l'Ordre, 1 vol. in-18. (Paris, 1860, Josse, éditeur).
  • L’ange de Wehrda, ou le sacrement de Mariage. 1 vol. in-18. (Paris, 1860, Josse, éditeur).
  • Méditations et prières en vers, collection de 100 vignettes sur acier, découpées en dentelles. (Paris, 1859-1860, Tony de Meulan, éditeur).
  • Fleurs du calvaire, méditation en vers sur les Mystères de la Croix. Album in-folio, planches à deux teintes. (Paris, 1860, Tony, de Meulan, éditeur).
  • La chaumière d’Irlande, histoire pour l'adolescence. 1 vol. in-18, avec vignettes, (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • La famille africaine, histoire pour les jeunes filles. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Marguerite, histoire pour les jeunes filles. 1 vol. in-18, avec vignettes. (1840, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • La Barque du pêcheur, histoire pour l'adolescence. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Charles Seymour, ou le dévouement filial, histoire pour l'adolescence. 1 Vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • La ferme des tilleuls, histoire pour l'adolescence. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Ida de Toggenburg, histoire pour les jeunes filles. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Le petit fauconnier, histoire pour l'adolescence. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Jack l’orphelin. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Hirlanda, comtesse de Bretagne, histoire pour les jeunes filles. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860. Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Eustache, page de l'ère des martyrs. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • La Famille Oswald. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Théona. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1840, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • La fête des roses. 1 vol. in-18, avec vignettes. (Paris, 1860, Langlois et Leclercq, éditeurs).
  • Revue germanique, traduction, ou comptes-rendus des meilleurs travaux politiques, scientifiques et littéraires du nord de l'Europe, pendant les années 1836, 1837 et 1838. 12 vol. grand in-8° (Strasbourg, F. G. Levrault, éditeur).
  • Gazette des salons, revue hebdomadaire de la littérature et des arts, années 1839-1840, 4 vol. grand in-8. (Paris, Charlet, éditeur).
  • Le moniteur du soir, journal quotidien, rédaction en chef de la partie politique, pendant les années 1850, 1851 et 1852. (Paris, de Montferrier, propriétaire gérant).

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