DIVISION DU CIEL EN MAISONS ASTROLOGIQUES ET DÉTERMINATION DES ARCS DE DIRECTION PAR LA MÉTHODE RATIONNELLE DE JEAN DE MONTEREGIO, par Abel HAATAN

Il existe différentes méthodes pour répartir le ciel en maisons astrologiques. Certaines privilégient les maisons égales, d’autres admettent l’inégalité des maisons et opèrent la division de 1’équateur. D’autres encore exposent des systèmes qui sont des modifications des deux premiers. Abel Haatan fait le point sur ces méthodes. Il examine également les méthodes de Directions, utilisées pour déterminer les événements présagés dans le temps.

Article original paru en quatre parties dans la revue l'Initiation :
n°3 volume 25, n° volume 26, n°2 volume 29 et n°2 volume 33
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Avec l'aimable autorisation de la revue "L'Initiation"



   

  

Préliminaires cosmographiques

En abordant cette partie de l’astrologie, on éprouve souvent de grandes difficultés en rencontrant des termes : ascensions obliques, cercles de positions, qu’on chercherait en vain dans nos modernes traités de cosmographie. D'autre part, les anciens astrologues à qui ces dénominations étaient familières, négligent généralement d’en donner des définitions.

Nous essayerons donc de combler cette lacune en faisant ressortir l’utilité de ces coordonnées lorsqu’il s’agit de mesurer la position d’un astre par rapport à l’horizon dans le mouvement diurne.

Les anciens considéraient trois positions de la sphère et les nommaient sphère parallèle, sphère droite et sphère oblique.

Nous ne nous occuperons pas de la sphère parallèle puisqu'elle exige que l'observateur soit placé au pôle. Nous remarquerons simplement que dans ce cas l’horizon coïncide avec 1’équateur et qu’il ne peut y avoir ni lever ni coucher d’astres résultant de la révolution diurne. Une partie des constellations est toujours visible tandis qu’une autre ne vient jamais briller au-dessus de l’horizon. Morin de Villefranche s’appuie sur ce fait pour déclarer que la vie est impossible au pôle et qu'il ne peut s’y produire aucune germination.

Dans le cas de la sphère droite, l'observateur est placé à l’équateur et ce cercle est perpendiculaire à l’horizon. Tous les astres restent visibles douze heures, et douze heures invisibles. Tous ceux qui ont une même ascension droite se lèvent, culminent et se couchent en même temps, aussi suffit-il de déterminer pour chacun cette valeur si on désire connaître leur position par rapport à l'horizon.

Il en est tout autrement pour la sphère oblique et cette position, qui est la plus commune puisqu’elle se présente pour tout observateur placé entre l'équateur et le pôle, est aussi celle qui offre le plus de difficultés pour les calculs astrologiques. Les astres s'y partagent en trois classes, car suivant leurs déclinaisons les uns sont toujours visibles, les autres paraissent et disparaissent après des séjours variant suivant le lieu qu’ils occupent, d’autres enfin ne se montrent jamais. Mais le point important à noter, c’est que, contrairement au cas de la sphère droite, les ascensions droites ne peuvent plus servir à mesurer l'élévation d’un astre par rapport à l'horizon. En effet, deux astres ayant même ascension mais possédant des déclinaisons différentes se lévent et se couchent à des heures différentes.

Or, la division du ciel en maisons astrologiques et le calcul de l’arc de direction par la méthode rationnelle reposent sur la révolution du premier mobile ou mouvement diurne et s’opèrent par rapport à l’horizon. Il était donc nécessaire que les astrologues établissent de nouvelles coordonnées susceptibles de fournir dans le cas de la sphère oblique une position que les ascensions droites ne pouvaient pas faire connaître.

C’est alors qu'ils tracèrent par les points d’intersection de l‘horizon et du méridien de grands cercles qui prirent le nom de cercles de positions. Chacun de ces cercles en coupant l'équateur déterminait ce qu’ils appelaient les ascensions obliques (1).

Or, celui qui passait par le centre d'un astre était le cercle de position de cet astre, et tous les points du ciel qui occupaient un même cercle de position se trouvaient à la même distance de l’horizon.

La figure suivante dans laquelle HH’ représente l'horizon, EE’ l'équateur, α une étoile placée sur le cercle horaire PαP’ et sur le cercle de position HαH permettra de remédier aux obscurités que pourrait rencontrer le lecteur dans nos définitions.

 

En effet, on pourra aisément y remarquer :

  • Qu‘une étoile α est située au-dessus de l’horizon tandis qu’une étoile β ayant même ascension droite est située au-dessous.

  • Que le cercle horaire et le cercle de position coupent l'équateur en deux points différents.

Nous espérons toute difficulté disparue, aussi allons-nous entreprendre maintenant l’étude des calculs relatifs à la domification du ciel. Nous aurons soin cependant toutes les fois que l’occasion s’en présentera de renvoyer à la présente figure et d’y rapporter nos définitions (2).

 
Domification du ciel

Les œuvres des maîtres de l'astrologie renferment différentes méthodes relatives à la répartition du ciel en maisons. Les uns enseignent que les maisons doivent être égales et qu’il faut diviser tout d’abord l’éc1iptique ; d’autres admettent l’inégalité des maisons et commencent par opérer la division de 1’équateur ; d’autres encore exposent des systèmes qui ne sont que des modifications des deux premiers.

Devant ces divergences, l'étudiant s’étonne, et souvent le découragement s’empare de lui. Si dans ces moments d'abattement il se trouve privé d’un maître qui puisse l'aider de ses conseils, l'éclairer de ses lumières, il n’est pas éloigné d’abandonner pour toujours un chemin que couvrent les ronces et de nier une science que tant d‘obstacles l’empêchent d’atteindre.

Et pourtant le dogme astrologique reste pur et intact, quelles que soient les erreurs de ceux qui tentent son adaptation. La vérité révélée, présent de la divinité à l’humanité en enfance, conserve sa puissance primitive à travers les âges malgré les fautes et les négations des hommes.

L’homme erre parmi les systèmes contradictoires que semble renfermer la tradition, et, faute d’assentir la base sur laquelle reposait une méthode, il ne voit qu’illogisme où la raison fut le seul guide. Qu'arrive-t-il alors ? Ou bien, comme nous le disions plus haut, il s’éloigne ; ou, croyant saisir la vérité, il appuie son système à un fantôme qu’il prend pour la réalité, tandis que la vérité seule réelle échappe à son horizon limité. Aussi peu à peu s’éloigne-t-il des principes sublimes, tandis qu’il prive de vie une science qu’il a voulu posséder avant de la mériter, et que dans ce but il a attiré dans son atmosphère d’ombre au lieu de s’élever vers elle par le travail et le perfectionnement.

D’où lui vient tout ce mal si ce n’est de son imperfection et de l'impossibilité où il se trouve de pénétrer sa substance grossière et limitée de vérités lumineuses et infinies. Il se lance dans l’étude et ne néglige qu’une chose : se rendre compte des limites de ses possibilités et travailler à les étendre. Il faut donc qu'il s’efforce tout d'abord de préparer en lui un terrain favorable à la culture nouvelle, d’y développer toutes les facultés indispensables, et alors seulement il pourra aborder avec fruit pour son développement personnel une science que, jusque-là, il ne ferait déformer et détruire faute d’être préparé à la recevoir.

D’ici là ne soyons donc pas trop sévères pour les œuvres d’autrui, mais attendons que de longues années de méditation nous permettent de mieux distinguer l'ivraie du bon grain. Peut-être qu'alors nous serons moins surpris de voir la vérité se présenter à nous sous des aspects différents.

Quant à nous, fidèles à notre ligne de conduite, nous continuerons à exposer les anciennes méthodes, évitant d’y mêler des doctrines qui, pour être plus conformes à l'esprit de notre époque, s’éloigneraient sensiblement de la tradition.

La responsabilité est lourde pour celui qui répand imprudemment des opinions que son autorité peut accréditer tandis que lui-même est loin de les assentir, et si Pythagore disait au néophyte « Pense d’après toi-même », conseil que les occultes modernes renouvellent aux débutants, il ne leur a jamais enseigné de répandre parmi les hommes des idées nées d’hier et que n’a pas encore développées le travail de la pensée.

Ceci posé, nous revenons aux maisons astrologiques, qui seules nous occuperont désormais, renvoyant aux écrits des auteurs compétents (3) pour tout ce qui a trait à une méthode d’entraînement psychique.

À coté du désaccord qui semble régner au sujet de la marche à suivre dans la domification du ciel, il convient d’observer qu’il règne l’entente la plus parfaite touchant leur existence et leur nombre. Les anciens ont toujours admis qu’il y était des maisons, que chacune de ces maisons possédait des attributions particulières et enfin qu’elles étaient au nombre de douze. Dans un petit traité d’astrologie judiciaire qui doit paraître d’ici peu, nous nous étendons longuement sur les raisons qui présidèrent à la création des maisons et sur celles qui guidèrent dans la répartition de qualités ; nous éviterons donc d’y revenir, renvoyant le lecteur à ce travail. Maintenant nous allons passer en revue les différents systèmes et montrer ces divergences qui nous sont déjà connues dans leurs causes et leurs conséquences.

Systèmes de Ptolémée

Ce système, qui fut un des plus employés, rencontra un adversaire acharné dans Morin de Villefranche (4). Cet auteur ne cesse d’en reprocher l'emploi à Cardan et puise un argument en faveur de sa cause dans ce fait que ce dernier, après avoir opéré ses divisions par la méthode égale (5) dans son De exemplis centum geniturarum, se servit de la méthode rationnelle dans son commentaire sur Ptolémée. Que Cardan ait usé alternativement des deux méthodes, ses œuvres en font foi, mais il convient de remarquer cependant qu'il ne dit en aucun endroit avoir été amené par l'expérience et la raison à rejeter l’une d’elles au bénéfice de l'autre. Sa doctrine peut donc présenter des inconséquences, mais il est impossible d'y puiser un argument contre la division égale.

Mais nous reviendrons tout à l’heure aux objections que J.-B. Morin soulevé contre elle; voyons auparavant sa manière de procéder. Comme nous le disions, elle attribue à chaque maison trente degrés de l'écliptique. Pour arriver à ce résultat, elle est obligée de prendre la division de ce cercle comme base de son opération. Aussi, dans la domification du ciel, ses adeptes suivent-ils la marche que voici :

  • Détermination du point de l'écliptique qui occupe l'ascendant au temps de la naissance. Ce point constituera l'horoscope ou cuspide de la maison I.

  • Division de l'écliptique de trente en trente degrés à partir de ce point et suivant l’ordre des signes.

Il ne reste plus qu’a décrire par chacun de ces points de division un grand cercle passant par les pôles de l'écliptique pour obtenir la division du ciel en douze maisons.

Comme exécution, elle est d'une simplicité remarquable, mais elle présente malheureusement des défauts. En effet :

  • Chaque maison se trouve coupée en deux par l’horizon, à moins que les pôles de l’écliptique ne coïncident avec les intersections du méridien et de l’horizon.

  • L’expérience prouve en astrologie que le commencement de chaque maison est la partie la plus puissante de cette maison et que cette efficacité va en diminuant jusqu‘à ce qu’on parvienne aux cinq derniers degrés, qui inclinent plutôt vers la nature de la maison suivante.

Or, avec la méthode égale, le sommet du ciel ne coïncide plus avec la cuspide de la maison X et,comme le fait observer J. B. Morin, dans ces conditions les astrologues qui veulent diriger le significateur de l’action, de la profession et des dignités doivent attribuer cette qualité à un point de l’écliptique qui est bien le sommet du ciel mais qui peut occuper la maison XI. Ils se trouvent donc obligés d’abandonner l’une des deux qualités, puisqu’elles ne sont plus compatibles, et de diriger ou la cuspide de la maison X ou le sommet du ciel qui occupe alors une maison dont les attributions n’ont rien de commun avec l’objet de leurs recherches.

Certes la première objection possède une valeur réelle et mérite d’attirer l'attention, mais la seconde ne provient que de l'interprétation spéciale que donne Morin de Villefranche à la loi des directions. Lorsque Ptolémée enseignait l'existence de cinq significateurs au nombre desquels il plaçait l’horoscope et le milieu du ciel, jamais il ne dit qu’il voulût entendre par là les cuspides au commencement des maisons I et X. II dirigeait en effet deux angles du ciel sans s'occuper des cuspides qui pouvaient se confondre avec eux ou s'en éloigner. Nous aurons occasion de revenir sur ce sujet dans le chapitre des Directions et on verra qu'on ne pouvait séparer deux choses qui n’avaient jamais été unies.

Enfin, une troisième objection repose sur ce fait que la division par mode égale ne peut avoir lieu pour un point où l’horizon et l'écliptique coïncident. Mais nous verrons pareil cas se présenter dans la domification rationnelle, avec bien moins d'importance il est vrai, et J. B. Morin ne songe nullement à la rejeter pour cela mais s’ingénie à trouver un remède.

Tels sont donc les inconvénients reprochés à cette division. Cependant, avant d'entreprendre l'étude d'un nouveau système, nous estimons qu'il est juste de signaler les avantages que présente celui-ci. Si dans l'examen d’un présage on considère la maison dont il dépend et qu’on admette l'action simultanée de toutes les planètes (6), on doit rechercher comment chacun d’eux développe son influence en cette partie du ciel. Or, dans certains cas, l’action par domination ou par présence n’existant pas, on doit porter son attention sur celle qui se produit à l'aide des aspects. Si les maisons se répartissent également sur l'écliptique, toute planète envoie un rayon dans chacune d’elles et l’on peut expliquer pourquoi elles participent sans exception à l’influx du septénaire. Mais dans le cas contraire il peut arriver qu’on ne puisse trouver l’origine d’un influx faute de présences, domination ou aspects. On serait donc conduit à admettre la privation absolue de certaines planètes lorsque pareil fait se présente.

On aurait donc tort de rejeter avant examen la méthode égale ; ses titres en effet méritent d'attirer notre attention. Aussi, lorsque dans notre Traité d'Astrologie judiciaire nous avons dû opérer la domification du ciel, est-ce à elle que nous nous sommes adressés, dans la conviction qu’elle présentait une réelle valeur et que sa simplicité devait être à nos yeux un mérite et non un signe de l'ignorance de ses auteurs comme estimait J. B. Morin.

Système de Porphyre (7)

Frappés des inconvénients que présentait la méthode égale, certains astrologues désirèrent y apporter des modifications sans la rejeter complètement, comme devaient le faire plus tard quelques-uns de leurs successeurs. C'est ainsi que Porphyre dans son commentaire sur Ptolémée présenta un nouveau système dans lequel il conservait la division de l'écliptique, mais où il sacrifiait l’égalité des maisons au désir de faire coïncider les quatre angles du ciel avec les cuspides des maisons I, IV, VII et X.

Pour cela, il divisait l'écliptique en quatre parties au moyen du méridien et de l'horizon, puis partageait chacune d'elles en trois parties égales. Il obtenait ainsi les cuspides des douze maisons par lesquelles il menait de grands cercles passant par les pôles de l’écliptique afin d'opérer la division de tout le ciel.

L’avantage de ce nouveau système était de faire coïncider les angles et les commencements des maisons, mais il avait encore le grave inconvénient de laisser couper les maisons par l'horizon.

Un auteur inconnu le transforma à son tour en menant par les points de division de l'écliptique non plus des cercles passant par les pôles mais des cercles de positions. C'était un pas vers la méthode rationnelle.

Système d’Alchabitius (8)

Nous avons vu que Porphyre avait conservé comme base de son système la division de l'écliptique. Alchabitius va s’appuyer en partie sur la division de ce cercle et en partie sur celles de l'équateur. Voici comment Jean de Saxonia développe sa méthode dans le commentaire qu'il a fait des œuvres de cet auteur.

  • On divise l’écliptique en quatre parties au moyen du méridien et de l’horizon.

  • Par les points d'intersection de l’horizon et de l'écliptique on décrit un grand cercle horaire. L’équateur est alors partagé par ce cercle horaire et par le méridien en quatre arcs.

  • On divise chacun de ces arcs en trois parties égales et par les points de division on décrit de grands cercles passant par les pôles du monde.

Ainsi Alchabitius utilise l'équateur dont ses prédécesseurs n’avaient tenu aucun compte et en cela il se rapproche du système rationnel, mais sa méthode n'échappe pas aux inconvénients déjà signalés. En outre, il est difficile d‘expliquer pourquoi il divise alternativement l'écliptique et l’équateur.

Cependant, lorsque ce système aura subi la modification déjà appliquée à celui de Porphyre et que les cercles horaires auront été remplacés par des cercles de positions, l’horizon ne coupera plus les maisons et la méthode nouvelle s’écartera bien peu de celle de Jean de Monteregio.

Système de Campanus

J.-B. Morin attribuait à la méthode de Campanus une valeur bien supérieure à celle des autres systèmes et, bien qu’elle présentât encore selon lui quelques inconvénients, il estimait que c’était la seule qui fût comparable à celle de Jean de Monteregio. Il semble qu’en formulant un tel jugement il ait considéré bien plus les résultats qu’elle fournit que la manière dont elle procède et à ce point de vue nous sommes complètement de son avis, car souvent ils s’éloignent fort peu de ceux de la rationnelle. Mais si nous étudions son mode d’action et si nous observons les artifices dont elle use, nous devons reconnaître qu’elle diffère énormément de toutes les autres méthodes, tandis que le système d’Alchabitius, après la modification que lui fit subir un auteur inconnu, présentait une ressemblance manifeste avec celui préconisé par Morin de Villefranche.

De tout temps les astrologues ont enseigné qu’il fallait dans la répartition du ciel en maisons astrologiques opérer tout d'abord la division d’un grand cercle de la sphère, puis mener certaines coordonnées par les points de division. Les systèmes ne différaient donc entre eux que par la nature du cercle qu’ils divisaient et par celle des coordonnées dont ils se servaient. Tandis que Ptolémée divisait l’écliptique en partie égales et achevait la domification au moyen de grand cercles qui passaient par ses pôles, nous verrons dans la suite que Jean de Monteregio effectuera la même opération au moyen de l’équateur et des cercles de position. Si maintenant nous examinons les autres systèmes, nous remarquons qu’ils constituent le passage naturel de la méthode égale à la méthode rationnelle. Plus ils s’éloignent de l’une, et plus ils se rapprochent de l’autre. Tous apparaissent alors, y compris celui de J. de Monteregio, comme les modifications successives de celui de Ptolémée, et si par moment le passage semble trop brusque, on peut aisément supposer qu’il s’en est égaré quelqu’un. En tout cas, ce qui nous reste suffit largement pour nous permettre de constater leur enchaînement rationnel et pour nous manifester une tendance commune. Quelle est cette tendance et quelle idée a présidé à sa naissance, voilà ce que nous tenterons d’éclaircir après l’exposition des deux derniers systèmes.

Voyons maintenant quelle est la manière de procéder de Campanus et quelle est l’innovation qui place son système tout à fait à part (9).

  • Par les points d’intersection de l’horizon et de l’équateur, on décrit un Azimuth (10), c’est-à-dire un grand cercle passant par les pôles de l’horizon. Cet Azimuth est partagé en quatre quadrants par le méridien et par l’horizon ;
  • Chacun des quadrants est divisé à son tour en trois parties égale ;
  • Par les points de division on mène des cercles de position.

Ainsi la division de l’équateur et celle de l’écliptique sont abandonnées, et par ce fait Campanus s’éloigne non seulement de Ptolémée, mais aussi de Jean de Monteregio. Il se différencie également des autres auteurs puisqu’il est impossible de considérer sa méthode comme servant de lien entre l’égale et la rationnelle. En un mot, il représente un mouvement particulier et occupe une place tout à fait à part dans l’histoire des domifications. On constate chez lui une tendance analogue à celle dont nous parlions au sujet des autres systèmes, mais sa réalisation originale diffère absolument de celles de ses devanciers.

Du reste, J.-B. Morin lui reproche beaucoup l’emploi de son Azimuth qu’il considère comme un cercle artificiel. Selon lui, il y a trois sortes de cercles dans la sphère : les terrestres, les célestes et les mixtes. L’horizon est l’unique cercle terrestre ; l’équateur et l’écliptique sont célestes ; enfin le méridien et les cercles de position sont mixtes. Tous doivent être utilisés lors de la répartition du ciel en maisons astrologiques, mais seul un cercle céleste doit être divisé par suite même de la nature du mouvement diurne. Enfin il écarte l’écliptique à cause des inconvénients qu’il présente dans la méthode égale et ne conserve que l’équateur.

Système de Jean de Monteregio

Les astrologues procédaient de deux manières dans la domification du ciel par le système rationnel. À cette époque, une grande quantité de tables astronomiques avaient vu le jour, car le mouvement commencé avec Alfonse X (11) n’avait fait que s’accentuer ; aussi voit-on les adeptes de l’astrologie abandonner les calculs astronomiques et user uniquement de tables dressées par quelques-uns d’entre eux ou par des astronomes (12). Les uns se servaient des Tables des Maisons (13); les autres, des Tables des Ascensions. Mais les premières n’étant pas établies pour toutes les latitudes, J.-B. Morin rapporte que leur usage était peu répandu ; on préférait opérer au moyen des tables des ascensions qui permettaient d’obtenir une division répondant exactement à la latitude du lieu. Ce sont du reste les seules que renferme l’ouvrage (14) de Jean de Monteregio, et les problèmes de cet auteur n’ont trait qu’à la manière de les utiliser.

Pour opérer la division du ciel en maisons, il est nécessaire de posséder :

  • L’heure exacte de la naissance;

  • L’ascension droite du soleil ;

  • La latitude du lieu de nativité.

On calcule alors le temps exact qui s’est écoulé au moment de la naissance depuis le passage du Soleil au méridien (15).

Ce temps est converti en degrés et minutes d’ascension droite, à raison de 15° par heure, puis ajouté à l'ascension droite du Soleil. Cette opération fournit l'ascension droite du milieu du ciel, ou cuspide de la maison X, au moment de la naissance.

À l’ascension droite de la maison X on ajoute alors 30° et on obtient l’ascension oblique de la maison XI. Cette opération renouvelée cinq fois fournit les ascensions obliques des maisons XI, XII, I, II et III (16).

Les opérations qui vont suivre auront pour but de calculer les longitudes en fonction de ces ascensions obliques pour la latitude du lieu de nativité. Ici les tables de Jean de Monteregio deviennent indispensables si l’on veut éviter des calculs longs et difficiles.

Dans le volume que nous avons indiqué plus haut (Tabulæ directionum, etc.), on trouve au recto du feuillet III une table intitulée Table rationnelle des maisons (17) qui fournit en regard de chaque latitude l’élévation du pôle au-dessus du cercle de position des maisons XI, XII, II et III.

 

Connaissant alors l’ascension oblique d’une maison et l’élévation du pôle au-dessus de son cercle de position, on obtient facilement sa longitude au moyen des Tables des ascensions obliques. Il suffit de remarquer que ces tables ont été établies pour toutes les latitudes et qu’il faut avoir soin de choisir celle qui porte en tête la latitude du cercle de position.

Quant aux longitudes des maisons occidentales, on les obtient facilement en prenant les points de l’écliptique qui sont opposés aux cuspides des maisons orientales. En effet la cuspide de la maison IV est en opposition avec celle de la maison X, celle de la maison V avec celle de la maison XI, etc.

Telle est donc la marche suivie dans la domification du ciel par la méthode rationnelle. Cependant, si le système de Jean de Monteregio ne doit plus recevoir de changements, il n’en est pas de même de sa façon de procéder. En effet, Morin de Villefranche fait observer que, si l’équateur est toujours divisible par les cercles de position, il n’en est pas de même pour l’écliptique. Entre les cercles polaires et les pôles il arrive parfois qu’elle coïncide avec l’horizon ou avec un autre cercle de position. Ainsi à 66° 3o' de latitude elle se confond avec l’horizon ; à 69° 22', avec le cercle de position de la maison XII ; à 77°  44', avec celui de la maison XI. Pour parer à ces inconvénients, J.-B Morin établit une série de calculs dont le développement nous entraînerait bien loin et qui présenteraient peu d’intérêt pour beaucoup de nos lecteurs ; nous renverrons donc aux ouvrages qui en traitent (18), Cependant, nous ferons observer que s’il y a un grand inconvénient à se trouver parfois dans l’impossibilité de déterminer la cuspide d’une maison, d’autre part il est bien rare que l’on ait à dresser un thème céleste pour une semblable altitude.

Après avoir parcouru rapidement les différents systèmes de domification du ciel et exposé les façons de procéder, notre tâche d’historien est terminée. Mais, avant de nous occuper des Directions, nous sommes désireux de chercher si en un coin quelque lumière discrète ne brille qui puisse nous éclairer et nous servir de guide lorsqu’il conviendra d’élire l’un d’eux.

L’homme s’enorgueillit du travail de la pensée et salue toutes ses productions comme autant de symboles de la fécondité de l’intelligence ; mais, plus les hypothèses s’entassent, plus les systèmes s’accumulent, plus aussi la certitude s’éloigne. Il ne suffit donc pas de grouper des opinions et de réunir des doctrines, mais il faut aussi fournir le moyen de faire un choix parmi elles.

Nous disions précédemment que toutes les méthodes de domification n’étaient que des modifications de celle de Ptolémée, et nous espérons que le lecteur en les comparant partagera notre avis. En conséquence, dans l’examen qui va suivre nous négligerons les termes intermédiaires pour ne nous occuper que des extrêmes. Peut-être qu’en étudiant les tendances propres à chacun d’eux nous remarquerons que leurs auteurs se plaçaient à des points de vue différents, et que l’antinomie des systèmes découlait de celle des conceptions de leurs partisans sur l’astrologie.

Si nous remontons dans l’histoire jusqu’à l’époque de la première réforme, nous remarquons de tout temps que, partant de ce principe que les astres sont les causes actuelles de tout ce qui nous arrive, les astrologues se sont inquiétés des lois qui pouvaient régir leur action. Suivant eux, l’analogie devait être complète entre la transmission des influences astrales et celle de la lumière ; aussi devait-on chercher à formuler en astrologie des lois analogues à celles que renfermait l’optique. Les situations respectives de notre globe terrestre et des planètes qui l’inondaient de leurs rayons devaient être fournies par des formules géométriques, tandis qu’on repoussait bien loin l’arbitraire qui semblait avoir prévalu jusque-là. Toutes les investigations tendaient à la découverte d’un système vraiment naturel, et le rationalisme s’évertuait à construire une base solide qui semblait faire défaut en astrologie. À la lumière nouvelle dont ils s’éclairaient, tout le travail de l’antiquité paraissait tissu d’illogismes.

C’est alors que l’on vit naître ces nouveaux systèmes qui, n’étant plus en contradiction avec le principe adopté, devaient rencontrer un accueil favorable auprès de l’esprit humain. Mais plus on avançait dans la voie des réformes, et plus on constatait que toutes les parties de l’astrologie se trouvaient loin de répondre à la conception nouvelle (19). C’est alors que successivement se manifestèrent sur les aspects, les directions et la domification du ciel des lois nouvelles dont l’apparition fut le sujet de discussions passionnées entre les partisans de l’ancienne forme et les novateurs.

La répartition du ciel en maisons s’était opérée successivement de différentes façons lorsque parut enfin la méthode de Jean de Monteregio.

Désormais, la raison fut satisfaite, car, conforme au principe adopté, le nouveau système divisait le ciel en deux parties égales au moyen de l’horizon réel, et opérait sa domification en tenant compte pour chacun de ses points non de la longitude ou de l’ascension droite, mais de la position exacte par rapport à l’horizon. Nous sommes donc bien loin de la méthode égale qui créait un horizon fictif passant par les pôles de l’écliptique et par les points d’intersection de ce cercle et de l’horizon, et qui, semblant considérer l’écliptique comme un vaste cadran, ne s’occupait que des positions par rapport à ce cercle.

Or, de tout temps on rencontre parmi les astrologues et parmi les philosophes favorables à l’Astrologie deux doctrines reposant sur des principes très différents.

Les uns considèrent les astres comme doués d’une influence active, tandis que d’autres ne voient en eux que les signes des événements futurs. Ces deux conceptions rencontrèrent des partisans et des adversaires sérieux, mais il faut reconnaître que les adeptes de l’ésotérisme inclinèrent souvent vers la seconde.

Je me permettrai de citer à ce sujet quelques passages qui viennent en aide à cette opinion. Voici ce que dit en son commentaire aux Vers dorés de Pythagore notre vénéré maître Fabre d’Olivet : « Car, croire que les astres ont une influence actuelle et directe sur la destinée des peuples et des hommes, et qu’ils déterminent même cette destinée par leurs aspects bons ou mauvais, est une idée aussi fausse que ridicule, née dans les ténèbres des temps modernes, et qu’on ne trouvait pas chez les anciens même parmi le vulgaire le plus ignorant. La science généthliaque s’appuyait sur des principes moins absurdes. Ces principes, puisés dans les mystères, étaient comme je viens de l'expliquer, que l'avenir est un retour du passé et que la nature est la même partout (20). »

Telle était en effet l'opinion des plus grands philosophes de l'antiquité, et si Fabre d’Olivet nous fait connaître la pensée de Pythagore, nous voyons d’autre part Platon, dans le Timée, exprimer cette idée que les astres sont les signes des événements futurs (21). Plotin dans ses Ennéades enseigne que les astres indiquent les événements futurs et n’exercent qu’une influence physique par leur corps et sympathique par leur âme irraisonnable. Selon lui, l’univers est un être organisé et vivant, possédant une grande âme qui renferme toutes les âmes particulières. Rien n’arrive sur un point qui ne retentisse sur tous les autres.

Par la même raison, tout phénomène est le signe d'un autre phénomène et c’est en vertu de cette analogie universelle que les astres indiquent les événements futurs. Or nous savons que Platon considérait aussi l'univers comme un être organisé et que de cette idée il tirait l’unité et l’uniformité de la nature, l’un des principes qui, suivant Fabre d’Olivet, servent de base à l’astrologie : « Ce principe découlait du dogme antique sur l'animation de l’Univers, tant en général qu'en particulier : dogme consacré chez toutes les nations, et d’après lequel on enseignait que non seulement le Grand Tout, mais les mondes innombrables qui en sont comme les membres, les Cieux et le Ciel des Cieux, les astres et tous les êtres qui les peuplent, jusqu’aux plantes mêmes et aux métaux, sont pénétrés par la même âme et mus par le même esprit. »

Enfin voici un passage de M. Franck, qui nous montre quelle était, sur le sujet qui nous intéresse, la doctrine des kabbalistes : « De la croyance que le monde inférieur est l’image du monde supérieur, les kabbalistes ont tiré une conséquence qui les ramène entièrement au mysticisme : ils ont imaginé que tout ce qui frappe nos sens a une signification symbolique, que les phénomènes et les formes les plus matérielles peuvent nous apprendre ce qui se passe ou dans la pensée divine ou dans l’intelligence humaine. Tout ce qui vient de l’esprit doit, selon eux, se manifester au dehors et devenir visible. De là la croyance à un alphabet céleste et à la physiognomonique. Dans toute l’étendue du ciel, dont la circonférence entoure le monde, il y a des figures, des signes, au moyen desquels nous pourrions découvrir les secrets et les mystères les plus profonds. »

Ces quelques citations suffiront pour démontrer combien était répandue l’opinion que les astres n’étaient que les signes des événements futurs et non les causes réelles et immédiates, et nous sommes conduit à rechercher chez les anciens un système astrologique correspondant à cette idée.

En effet, ce dogme antique qui considère les planètes et les étoiles fixes comme les éléments d’une écriture céleste annonçant aux humains leurs destinées menait directement à la pratique de l’astrologie. Nous devons supposer cependant que les partisans des signes et ceux de l’influence réelle ne devaient pas procéder d’une manière identique.

Si nous nous remémorons les tendances que nous avons constatées dans la méthode égale et dans la méthode rationnelle et si nous nous souvenons combien cette dernière s’était adaptée pour cette idée que les astres agissaient, nous ne serons pas éloignés de penser que la méthode de Ptolémée, modification déjà peut-être d’une précédente, répondait à cette opinion que les astres étaient uniquement des signes (23).

Nous arrivons ainsi à formuler cette hypothèse que dans des temps lointains, bien avant Ptolémée, lorsque les temples d’Égypte étaient florissants, on enseignait au néophyte une science des astres basée sur les principes que nous montrait Fabre d’Olivet dans l’enseignement pythagoricien et qu’alors une méthode astrologique se formulait, parallèlement à cette conception.

Plus tard, dans les temps de décadence et de dispersion, lorsque la lettre seule fut restée après que l’esprit eut disparu, lentement une réaction commença qui engendra de nouveaux systèmes conformes aux idées nouvelles et qui nous amena, à travers les méthodes de Porphyre et d’Alchabitius, jusqu’à celle de Jean de Monteregio.

Calcul des directions

Au temps de la naissance, les astres par leurs positions présagent les événements qui se produiront durant l’existence du nouveau-né. Une première interprétation de la figure généthliaque (24), obtenue en examinant les dignités de planètes, leurs aspects et leurs positions à l'égard des maisons, fournit, outre la connaissance des facultés intellectuelles, des tendances passionnelles et du tempérament physique, des présages touchant les chances de fortune et de célébrité, les menaces de mort et de maladies, etc. Cependant, ces indications précieuses perdraient de leur valeur s’il était impossible de déterminer à quelle époque de la vie elles se réaliseront. Or tous les astrologues prétendent que le thème de nativité permet également de pronostiquer la date exacte des événements et, pour la trouver, ils usent de plusieurs méthodes.

On a coutume de considérer un thème généthliaque comme une figure immobile, et on oublie très souvent qu’il n’est que le germe de toutes les influences qui se répandront sur le nouveau-né. C’est une grave erreur, car non seulement les planètes continuent à le parcourir, déterminant ainsi par leurs passages des accidents conformes aux lieux qu’ils traversent mais encore le mouvement diurne l’entraîne en une perpétuelle rotation autour de la terre, modifiant ainsi les influences à chaque heure de la journée. En outre, des révolutions idéales prennent naissance qui viennent développer les présages originels et les conduire de puissance en acte en formulant toute la multiplicité des circonstances. Le thème devient un être que semble animer une vie propre dont toutes les manifestations étudiées avec soin peuvent seules donner la clef des événements qui tisseront la vie du nouveau-né. Dans la figure de nativité l’œil exercé de l’adepte peut lire l’avenir dans ses détails les plus infimes, mais pour beaucoup ces développements sont nécessaires. Tous ces mouvements nullement contradictoires, mais qui au contraire se développent harmonieusement, sont étudiés en astrologie sous le nom de directions, de révolutions, de progressions et de passages. Tous sont utilisés pour déterminer dans le temps les événements. Nous n’examinerons ici que les Directions, réservant les autres pour une autre étude, s’il plaît à Dieu.

L’action du destin se manifeste sous des formes nombreuses, et l’homme la ressent dans sa personne, dans ses aspirations, dans ses affections ou dans ses intérêts. En outre, elle est bonne ou mauvaise, bénéfique ou maléfique suivant qu’elle produit la santé ou les maladies, une augmentation ou une diminution de fortune, des honneurs ou des persécutions. Aussi Morin, dans le but de déterminer l’espèce des accidents, considère-t-il le sujet qui est affecté et la nature de l’affection.

Tout accident ayant sa raison d’être dans le thème de nativité et une recherche habile devant permettre de découvrir en ce dernier les présages qui s’y rapportent, il sera nécessaire, pour que la prédiction soit complète, qu’on puisse la faire porter sur le sujet et sur la nature de l’affection. On parviendra à ce résultat en étudiant les actions et réactions des planètes entre elles et en examinant les modifications éprouvées par leurs influences primitives. Ainsi que l’enseigne la tradition, ce qui se passe dans notre monde sublunaire est l’image exacte des faits qui s’accomplissent dans le monde céleste, les planètes ne se rencontrent pas seulement dans le ciel, mais aussi sur la terre et parmi nous, et l'échelle des correspondances permet de savoir quels événements se produiront ici-bas lorsque Jupiter ou Vénus auront été offensés par des regards maléfiques de Saturne ou de Mars.

Dans l’interprétation générale on parvient à la connaissance des modifications et des affections éprouvées par chaque astre en considérant les aspects et les positions dans le zodiaque. Là chacun d’eux est alternativement agent ou patient suivant les circonstances dans lesquelles on l’examine. C’est ainsi que, dans une quadrature de Jupiter et de Mars, la pure influence primitive de ces deux planètes se trouve altérée.

Dans le calcul des Directions il n'en est point de même; il appartient en propre à certaines planètes ou à certains lieux de la figure de déterminer le sujet de l’affection, tandis que d’autres sont chargés de fixer sa nature. Aux premiers on donne le non de Significateurs et aux seconds celui de prometteurs. En outre, par une conséquence même de leur position, nous verrons plus tard qu’il est impossible d’intervertir l‘ordre.

Dans un thème de nativité chaque significateur est susceptible de se combiner avec chacun des prometteurs pour donner naissance à un événement, ou en d’autres termes de constituer avec chacun d’eux une Direction.

Toute Direction comporte donc deux facteurs, un significateur et un prometteur qui en sont les Termes.

Quant à l’espace de temps qui sépare la naissance de la réalisation de l’événement ainsi annoncé, il dépend de la distance qui existe entre les deux Termes considérés, et qui constitue l’Arc de Direction. Les astrologues nous ont légué plusieurs méthodes pour la calculer et pour la convertir en temps ; leur exposition fera l’objet du présent travail.

Pour expliquer les faits qu’une longue expérience leur a permis de constater, et sur lesquels s’appuie le calcul des Directions, les anciens admettent un mouvement idéal du premier mobile. Les prédictions se réalisent lorsque, suivant le cas, le prometteur est amené à la position du significateur ou ce dernier à celle du prometteur. Quant à la vitesse avec laquelle s’opère cette rotation, nous verrons qu’elle varie un peu avec les auteurs, mais qu’elle est en moyenne d’un degré par an. Nous observerons dès maintenant que si chaque significateur est susceptible de fournir des présages avec tous les prometteurs, il s’en faut de beaucoup que tous soient réalisables, étant donné le peu de longévité de l’homme.

Par analogie, diriger est devenu synonyme de mesurer l’arc de Direction parce que, anticipant sur les événements, l’astrologue imprime à sa sphère céleste un mouvement identique à celui qui doit déterminer l’événement dans la réalité. C’est pourquoi Morin distingue la Direction naturelle et la Direction artificielle, et c’est de cette dernière que parle Jean de Monteregio lorsqu’il dit: « Diriger n’est autre chose que mouvoir la sphère jusqu’à ce que le second lieu soit amené à la position du premier. »

Significateurs

Le significateur est une planète ou un point du ciel qui indique le sujet de l’affection.

Les auteurs ne sont pas toujours d’accord au sujet de leur nombre ; cependant presque tous admettent les cinq significations de Ptolémée en leur conservant leur nature primitive. Leurs réformes se bornent à en adjoindre de nouveaux pourvus de significations plus spéciales : aussi leur innovation ne doit pas être rejetée sans un examen préalable. Il en est tout autrement quant à Morin de Villefranche, car nous verrons qu'il ne se borne pas à accroître le nombre des significateurs, mais qu’il leur enlève leur signification fixe pour leur en attribuer de nouvelles variant suivant les lieux qu’ils occupent dans la figure.

Ptolémée (25), dont l’autorité est incontestable, enseigne que l’on doit diriger les cinq significateurs suivants :

  • L’Horoscope, pour la santé et les voyages ;

  • La partie de fortune, pour les biens ;

  • La Lune, pour les passions de l’âme et pour le mariage ;

  • Le Soleil, pour les dignités et la gloire ;

  • Le sommet du ciel, pour les actions particulières de la vie et pour la procréation des enfants.

Junctin de Florence (26) admet ces cinq significateurs, mais il fait observer que les auteurs moins anciens que Ptolémée y joignent les autres Planètes. Il enseigne qu’on doit examiner :

  • L’horoscope pour la santé et la complexion du corps ainsi que pour les affections et les mœurs de l’âme ;

  • La Lune, pour les voyages, les mariages, la situation de l’épouse et des femmes consanguines ;

  • Le Soleil, pour les honneurs, les dignités et la gloire ;

  • La partie de fortune pour les richesses. Le maître de la partie de fortune, quel qu’il soit, sert à obtenir les présages de même nature ;

  • Le milieu du ciel, pour les honneurs, les dignités, les charges, la faveur des grands, les professions, les amitiés, la situation de la mère, la procréation des enfants et toutes les autres actions de la vie ;

  • Saturne, pour la situation des ancêtres, les dispositions de l’esprit, les héritages, les constructions ;

  • Jupiter, pour la gloire, les richesses et les enfants ;

  • Mars, pour la victoire, le courage, les frères et les choses de guerre ;

  • Vénus, pour le mariage, les plaisirs, les choses précieuses et la situation des femmes consanguines ;

  • Mercure, pour l'esprit, l’industrie, la profession, les affaires, les voyages et la position des frères puînés.

Enfin Junctin nous apprend qu’en dehors de ces significations empruntées au tableau des correspondances, il s’en forme d’accidentelles dues à la nature des maisons occupées par les significateurs.

Garcoeus (27), qui presque partout s’est inspiré de Junctin et lui a emprunté de nombreux passages, n’abandonne pas ses habitudes et reste d’accord avec lui sur ce point.

Origanus (28) ne se borne pas à joindre au Soleil et à la Lune les cinq planètes inférieures, mais joint à l’horoscope et au sommet du ciel les cuspides des autres maisons. Il porte ainsi à vingt le nombre des significateurs. Cependant il fait remarquer que suivant le précepte de Ptolémée, il accorde la plus grande importance aux cinq qui avaient été primitivement adoptés.

Quant à Cardan, il semble, comme le fait remarquer Morin, que sa doctrine a subi des variations (29). Ainsi après avoir combattu Haly qui s’écartait de l’enseignement de Ptolémée, il dirige le Soleil, la Lune et Mercure pour connaître l’état de l’âme ; le Soleil, la Lune et l’Horoscope, pour celui du corps ; la cuspide de la maison II pour les richesses ; Vénus pour le mariage, etc.

Mais, ainsi que nous le faisions remarquer, tous ces auteurs n’ont fait qu’augmenter le nombre des significateurs et tous n’ont pas cessé de considérer comme les plus importants ceux qui avaient été indiqués par Ptolémée. Il appartenait à Morin de Villefranche d’introduire une réforme beaucoup plus sérieuse analogue à celle qu’il a apportée dans l’interprétation générale de la figure de nativité. Selon lui on ne peut diriger un significateur que pour les choses auxquelles il est déterminé par sa position dans l’une des maisons de la figure. C’est donc à tort que l’on s’occupe de la Lune pour arriver à connaître l’état de l’âme ou du Soleil pour être renseigné sur la gloire et les dignités. Ces deux planètes ne pourront fournir semblables présages que lorsque le premier occupera la maison I ou en sera le Seigneur et lorsqu’il en sera de même du second à l’égard de la maison X (30).

Il enlève ainsi aux planètes ce qu’il appelle la signification universelle ou selon la substance, pour ne leur laisser que celle en harmonie avec la maison qu’ils occupent ou qu’ils gouvernent. Là il est en contradiction absolue avec tous les autres astrologues. Junctin avait bien admis que les planètes prenaient parfois une signification accidentelle due à la maison qu’ils occupent, mais, si cette exception devient une règle générale, presque toutes les interprétations laissées par les anciens deviennent inexplicables et doivent être rejetées.

Quant au nombre des significateurs, suivant Morin, il est de vingt : les sept planètes, les douze cuspides des maisons célestes et la partie de fortune. Les cuspides doivent être dirigées pour obtenir des présages conformes aux attributions des maisons. Enfin chaque planète peut être dirigée pour plusieurs choses, car chacune d’elles peut occuper une maison et être seigneur d’une autre. Réciproquement, il peut se rencontrer plusieurs significateurs d’un même accident. Ainsi la maison X, son seigneur, le ou les planètes qui l’occupent peuvent être dirigées pour les richesses, les honneurs, les actions, etc.

Nous voici bien éloignés de la doctrine du prince des astrologues, mais nous estimons qu’avant de s’engager dans la voie de semblables réformes, il faut se pénétrer de l’esprit de ses enseignements. Il est évident que Ptolémée considérait l’interprétation générale et le calcul des directions comme deux opérations totalement différentes menant à des résultats à peu près analogues par des chemins qui ne présentaient aucune ressemblance. Quand il prend le Soleil et la Lune comme significateurs, il convient de ne pas oublier que les deux luminaires se différencient nettement des cinq planètes inférieures, que leur nature particulière peut être seule à leur donner cette qualité et que par suite les autres planètes peuvent se trouver privées de ce qui permettrait de les élever à semblable dignité. Quand enfin il adopte l’horoscope et le milieu du ciel, il est urgent de rappeler que pour lui qui opérait la domification céleste par la méthode égale, le milieu du ciel ne coïncidait pas avec la cuspide de la maison X. Il n’y a donc aucune raison pour ne pas utiliser les autres angles de la figure. Enfin en s'appuyant sur l’emploi de la partie de fortune, pourquoi ne dirigerait-on pas également les autres parties : partie de vie, partie de parents, partie des enfants, etc.

Prometteurs

Le prometteur est une planète ou un point du ciel qui indique la nature de l’affection.

Le nombre des prometteurs varie suivant les auteurs. Morin de Villefranche (31) s’éloignant davantage de ce que l’on peut considérer comme l'opinion la plus commune, nous allons présenter une comparaison de sa doctrine avec celle des autres astrologues.

Suivant lui, les prometteurs sont au nombre de quatre-vingt-douze :

  • Les sept planètes et les lieux qui leur sont opposés;

  • Les points du ciel où tombent leurs aspects tant dextres que senestres;

  • Leurs antisces;

  • La partie de fortune.

Tous les auteurs sont d’accord au sujet des sept planètes et de leurs aspects. Si Cardan et Origan ne s’occupent pas du dodectile et du quinconce, c’est à cause de la faiblesse de leur action et non parce qu’ils leur refusent cette qualité.

Cardan (32) considère cinquante-huit prometteurs. Il retranche les Antisces et la partie de fortune, et ajoute la tête et la queue du Dragon.

Or, Morin ne veut par admettre les nœuds de la lune au nombre des prometteurs, « car, dit-il, le point de l'écliptique, qui est pour nous la tête du Dragon ou nœud ascendant de la lune, est le nœud descendant pour les habitants de l’hémisphère austral, tandis que le nœud qui est pour nous descendant est ascendant pour eux ; d’où il suit que la vertu universelle d’un même nœud est diverse dans un même temps, ce qui est absurde (33) ».

Ptolémée, Junctin et beaucoup d’autres prennent les termes des planètes comme prometteurs. Quant à Morin, il refuse d’abord de considérer les termes comme dignités essentielles (34), et il déclare ensuite que Ptolémée et les autres astrologues les regardaient comme prometteurs parce qu’ils n’arrivaient pas, par suite du petit nombre de significateurs qu’ils avaient adopté, à trouver la raison de tous les accidents (35).

Enfin Origan (36), Junctin et Ranzovius dirigent également les significateurs aux étoiles fixes. Morin reconnaît qu’ils ont raison en cela et leur attribue lui aussi une certaine efficacité.

En résumé, si on compare ces différentes opinions, on s’aperçoit qu’elles ne présentent pas des divergences aussi considérables que celles que nous avons rencontrées aux sujets des significateurs. Si on élimine les antisces et les cuspides des maisons, que certains astrologues voulurent même considérer comme prometteurs, et ne conserve que les planètes, leurs aspects et leurs termes, la partie de fortune,  la tête et la queue du Dragon, on se trouve d’accord avec presque tous les auteurs.

Direction directe et direction inverse

La direction d’un significateur à son prometteur peut s’opérer de deux façons. On admet en effet qu’un événement prend naissance soit lorsque le prometteur parvient à la position du significateur soit lorsque au contraire ce dernier parvient à la position du prometteur. Dans le premier cas, le prometteur suit le significateur et la direction est dite directe et suivant l’ordre des signes. Dans le second, il le précède, et la direction est appelée inverse et contre l’ordre des signes.

Ces deux modes de direction ne s’appliquent pas indifféremment à tous les significateurs. L’inverse est utilisée pour la partie de fortune et pour les planètes rétrogrades. La directe sert dans tous les autres cas. Lorsqu’il s’agit donc de diriger la partie de fortune, par exemple, on ne doit s’occuper que des prometteurs qui la précèdent. Réciproquement, avec l’horoscope ou le soleil, on ne tient compte que de ceux qui les suivent.

L’introduction des planètes secondaires et des cuspides des maisons parmi les significateurs a eu pour conséquence de créer des situations où les deux termes de la direction peuvent être pris indifféremment comme significateur ou comme prometteur. C’est ce qui arrive lorsque Vénus précède Mars rétrograde. Il en résulte deux directions susceptibles de donner naissance dans le même temps à deux événements très différents. Morin de Villefranche repousse cette double direction ; il ne peut admettre que ce qu’il considère comme une même cause produise au même instant deux effets différents, aussi préfère-t-il apporter quelques modifications à la direction inverse (37). Cependant, ces effets ne sont pas plus incompréhensibles que ceux des aspects, et l’on doit bien reconnaître qu’une quadrature de Mars et de Jupiter est susceptible de recevoir deux interprétations.

Calcul de l’arc de direction

En abordant le calcul de la distance qui sépare un significateur de son prometteur, l’étudiant sent le découragement s’emparer de lui, car les systèmes abondent, et l’embarras est grand dès qu’il s’agit de faire un choix. Doit-on évaluer cette distance en degrés d’ascension droite, d’ascension oblique ou de longitude ? Telle est la question qui se pose. Les œuvres de Ptolémée sont assez obscures en la matière, et plusieurs auteurs ont pu, pour appuyer des systèmes différents, se recommander de lui et prétendre être seuls à l’interpréter fidèlement. À peu de chose près, les diverses méthodes qui ont été indiquées présentent la plus grande analogie avec celles que nous avons étudiées au sujet de la domification du Ciel. Dans un cas comme dans l’autre, l’esprit humain a procédé de la même façon, et il semble que les réformes appliquées à l’une de ces opérations ait été étendues à l’autre.

Junctin et Morin exposent toutes les opinions qui ont été formulées sur le sujet qui nous occupe et le lecteur désireux de posséder des détails trouvera principalement dans les œuvres du premier le développement de toutes les doctrines qui peuvent l’intéresser. Sans nous étendre aussi longuement, nous allons indiquer les principaux systèmes qui ont été en usage parmi les astrologues.

Dans un premier on relève les longitudes des deux termes sans tenir compte de leurs latitudes et suivant que la direction est directe ou inverse, on retranche la longitude du significateur de celle du prometteur ou celle du prometteur de celle du significateur. Le reste constitue l’arc de direction. Les aspects des planètes sont pris sur l’écliptique.

Dans un second, on opère au moyen des ascensions droites et, suivant le cas, on retranche l’ascension droite du significateur de celle du prometteur ou réciproquement. Le reste fournit l’arc de direction. Les aspects sont pris sur l’équateur, en ajoutant le nombre de degrés nécessaires pour les former à l’ascension droite de la planète.

Ces deux systèmes présentent fort peu de difficultés et nous croyons inutile de nous étendre plus longuement sur la marche à suivre dans le cas où l’on choisirait l’un d’eux. Nous accorderons plus d’attention à celui qui procède par temps horaires et par arcs semi-diurnes ou semi-nocturnes soit parce qu’il semble plus conforme à la doctrine de Ptolémée, soit parce qu’il possède quelques rapports avec celui de J. de Monteregio, et nous l’examinerons en même temps que ce dernier.

Dans la méthode rationnelle, on suppose que les prédictions se réalisent lorsque le terme qui suit parvient au cercle de position du terme qui précède. L’arc de direction égale l’arc de l’équateur qui pendant ce mouvement s’élève au-dessus de ce cercle de position. En principe, on obtient cet arc en retranchant l’ascension oblique du terme qui précède de l’ascension oblique que possède le terme qui suit lorsqu’il parvient au cercle de position du précédent.

Mais, si on considère que, pour un astre qui occupe le méridien, l’ascension oblique égale l'ascension droite et que pour un astre qui occupe l’horizon l’élévation du pôle sur son cercle de position est égale à la latitude du lieu d’où on l’observe, on verra qu’en pratique il se présente trois cas qui se différencient par les opérations qu’ils exigent.

  • Le terme qui précède occupe le méridien et il suffit pour obtenir l’arc de direction de retrancher son ascension droite de celle du terme qui suit ;
  • Il occupe l’horizon, et l’on doit retrancher son ascension oblique de celle que possède le terme qui suit lorsqu’il parvient à son cercle de position ;
  • Il est situé en dehors de l’horizon et du méridien et il devient nécessaire de rechercher l’élévation du pôle au-dessus de son cercle de position pour opérer ensuite comme dans le cas précédent (38).

La méthode rationnelle et celle par temps horaires sont parfaitement d’accord dans les deux premiers cas et procèdent de la même façon. Il n’en est pas de même à l’égard du troisième et voici pourquoi : les anciens astrologues avaient parfaitement reconnu l’insuffisance des ascensions droites pour déterminer la position d’un autre par rapport à l’horizon, et bien avant J. de Monteregio, on avait songé à utiliser les ascensions obliques. Mais dans l’impossibilité où l’on était alors de calculer l'élévation du pôle au-dessus du cercle de position d’une étoile, on avait dû restreindre l’emploi des ascensions obliques au cas où elle occupait l’horizon.

Les problèmes que nous donnerons dans la suite feront connaître la manière dont on devra procéder dans l’emploi de la méthode rationnelle, et nous allons indiquer l’usage qui a été fait des temps horaires et des arcs semi-diurnes ou semi-nocturnes pour obvier à l'inconvénient cité plus haut.

Suivant sa déclinaison et la latitude du lieu d’où on l’observe, un astre séjourne plus ou moins longtemps au-dessus de l’horizon.

L’arc qu’il décrit dans ces conditions, exprimé en temps et mesuré par la durée du séjour, porte le nom d’arc diurne. L’arc nocturne représente la durée du séjour au-dessous de l’horizon.

En divisant par six l’arc semi-diurne ou l’arc semi-nocturne, on obtient les heures temporelles diurnes dans le premier cas, et nocturnes dans le second.

On appelle temps horaires le nombre des degrés de l’équateur qui se lèvent pendant une heure temporelle.

Ceci posé, si le significateur est situé en dehors des angles, c’est-à-dire entre l’horizon et le méridien, on opérera comme il suit (39) :

  • On recherchera la distance du significateur et du prometteur au sommet ou à la base du ciel (40) ;

  • On calculera les temps horaires du significateur et du prometteur. Diurnes, si le significateur est situé au-dessus de l’horizon ; nocturnes, s’il est au-dessous ;

  • On divisera la distance du significateur au sommet du ciel par ses temps horaires et on obtiendra ainsi le nombre d’heures temporelles qui le séparent du sommet du ciel ;

  • On multiplie les temps horaires du prometteur par ce dernier nombre et on obtient ainsi le nombre de degrés de l’équateur qui devront le séparer du sommet du ciel pour qu’il occupe la même position que le significateur.

Alors, si le significateur et le prometteur se trouvent placés entre le sommet du ciel et l’horoscope ou entre la base du ciel et la cuspide de la maison VII, le produit ainsi obtenu est retranché de la distance du prometteur à l’angle du ciel.

Si le significateur et le prometteur sont situés entre l’horoscope et la base du ciel ou entre la cuspide de la maison VII et le sommet du ciel, on retranche du produit la distance du prometteur à l’angle du ciel.

Enfin, si le significateur est situé entre la cuspide de la maison VII et le sommet du ciel, ou entre l‘horoscope et la base du ciel, et que le prometteur se trouve dans l’un des autres quadrants, on doit ajouter au produit la distance du prometteur à l’angle du ciel.

Dans chacun de ces cas on obtient en dernier lieu l’arc de direction qu’il reste à convertir en temps.

Nous avons supposé que pour déterminer l’arc semi-diurne ou semi-nocturne d’une étoile et par suite ses temps horaires, on tenait compte de sa déclinaison. Mais il convient d’observer que, dans les recueils astrologiques qui nous sont parvenus, on n’opère pas toujours ainsi. Les uns se bornent à déterminer les temps horaires du degré de l’écliptique qui se lève avec l’étoile qu’on considère ; les autres, simplifiant davantage, calculent simplement les temps horaires de son degré de longitude (41).

Un examen rapide permettra au lecteur de vérifier ce que nous avançions touchant la ressemblance du système que nous venons de décrire avec celui de Jean de Monteregio. Il deviendra encore plus manifeste dans la suite qu’elle a pour but de déterminer par un calcul proportionnel, une position qu’il était impossible d’obtenir directement, alors que l’on ne possédait pas encore le moyen de mesurer l’élévation du pôle au-dessus du cercle de position d’une étoile.

Dans la projection des aspects, il se présente de nouvelles difficultés. Nous ne pouvons indiquer ici toutes les opinions émises à ce sujet et scrupuleusement rapportées, soit par Morin, soit par Junctin. Après Ptolémée, Leovitius, Monteregio, Cardan, Kepler et Morin se sont efforcés de formuler la loi exacte qui préside à leur répartition. Tous veulent qu’il soit tenu compte de la latitude de la planète ; les uns uniquement pour attribuer une latitude à l’aspect, les autres pour modifier en outre sa longitude (42).

Ptolémée donnait à l’opposition une latitude égale, mais de valeur contraire à celle de la planète. Quant aux autres aspects, il les prenait exactement sur l’écliptique.

Conversion de l’arc de direction en temps

Ptolémée dit qu’il faut compter une année pour chaque degré de l’arc de direction. (Quadrip.. l. III, ch. XV.)

Cette opinion assez généralement adoptée a pourtant rencontré des contradicteurs. Cardan dans son commentaire y apporte une légère modification qui a été acceptée par tous les astrologues de son époque. Il considère le mouvement moyen du soleil et estime que chaque degré de l’équateur vaut une année, cinq jours et huit heures. Réciproquement, l’année correspond à 59’ 8” au lieu de un degré.

Tycho Brahé rejette le mouvement moyen pour prendre le mouvement réel et apparent au jour de la naissance.

L’ouvrage de J. de Monteregio présentant un grand intérêt, au point de vue pratique, par suite de la suppression de tous calculs qu’entraîne l’existence des tables qu’il renferme, nous ne saurions passer sous silence la manipulation de ces dernières dans le calcul des directions. Nous espérons, en agissant ainsi, éveiller chez quelques-uns le désir que ces tables fassent l’objet d’une réédition. Il ne faut pas oublier que l’érection d’un thème généthliaque comporte des calculs longs et difficiles, qu’on doit s’efforcer de remplacer autant que possible par l’usage de tables, qui permettront d’obtenir très rapidement et avec une exactitude parfaite les mêmes résultats.

Dans la méthode de J. de Monteregio, on obtient successivement, et en partant de la longitude et de la latitude :

  • La déclinaison.

  • L’ascension droite.

  • La distance au sommet ou à la base du ciel.

  • La position au-dessus ou au-dessous de l’horizon.

  • L’élévation du pôle au-dessus du cercle de position.

  • La différence ascensionnelle.

  • L’ascension oblique.

  • La descente oblique.

Nous ne nous occuperons pas des deux premières opérations, puisque l’étudiant trouvera l’ascension droite et la déclinaison dans la Connaissance des temps. Mais, en revanche, comme cet annuaire ne fournit les longitudes et latitudes géocentriques que depuis quelques années, nous donnerons la formule suivante qui permet de les obtenir en fonction de l’ascension droite et de la déclinaison.

Nous sommes donc désormais en possession de la longitude, de la latitude, de l’ascension droite et de la déclinaison, soit que nous ayons calculé la longitude et la latitude en fonction de l’ascension droite et de la déclinaison, soit que, ayant à ériger un thème pour une de ces dernières années, nous ayons relevé directement ces coordonnées dans la Connaissance des temps.

Maintenant nous allons examiner la série des autres opérations. Notre intention était d’accompagner chacune d’elles de la formule trigonométrique correspondante, mais nous avons dû y renoncer parce que dans le calcul on suit une marche plus simple.

Premier problème : Rechercher la distance d’une planète au sommet ou à la base du ciel.

Quatre cas peuvent se présenter :

  • la planète étant située entre les cuspides des maisons I et IV, on retranche son ascension droite de l’ascension droite de la base du ciel (43).

  • Si elle est située entre les cuspides des maisons IV et VII, on retranche au contraire de son ascension droite l’ascension droite de la base du ciel.

  • Si elle est située entre les cuspides des maisons VII et X, on retranche son ascension droite de l’ascension droite du milieu du ciel.

  • Lorsqu’elle se trouve entre les cuspides des maisons X et XI, on exécute l’opération inverse de la précédente.

Chaque fois le reste de la soustraction fournit la distance cherchée.

Deuxième problème : Rechercher si une planète est située au-dessus ou au-dessous de l’horizon.

Il suffit généralement de considérer la maison occupée par la planète, mais il y a lieu d’hésiter lorsque cette dernière possède une longitude très voisine de celle du point de l’écliptique occupant l’horizon. Dans ce cas, la latitude introduit, suivant son importance, des variations dont il convient de se méfier.

Le lecteur constatera ici une faiblesse dans la méthode de Monteregio. En effet, la domification du ciel s’opérant au moyen des cercles de position, il est nécessaire de posséder l'ascension oblique d’une planète pour connaître la maison qu’elle occupe. Comme, d'autre part. il faut savoir quelle maison occupe une planète lorsqu’on veut parvenir à la connaissance de son ascension oblique, on se trouve alors en présence d’un calcul irréalisable. Notre auteur a tourné la difficulté en opérant par approximation.

Dans le cas où la planète possède une longitude moindre que celle de l’horoscope et une latitude méridionale, on procède ainsi :

  • on recherche la différence ascensionnelle correspondant à la latitude du lieu de nativité et à la déclinaison de la planète ;

  • on l’ajoute à 90° si la latitude est boréale ou on l’en retranche si la latitude est australe pour obtenir l’arc semi-diurne de la planète ;

  • on compare cet arc semi diurne à la distance au milieu du ciel. Quand il est plus grand, la planète est située au-dessus de l’horizon; il est au-dessous dans le cas contraire.

Les mêmes doutes peuvent se présenter lorsque la planète possède une longitude un peu supérieure à celle de l’horoscope et une latitude boréale. On doit alors:

  • rechercher l’arc semi-nocturne, qui s’obtient en retranchant l’arc semi-diurne de 180° ;

  • le comparer à la distance qui sépare la planète de la base du ciel. Lorsque cette distance est plus petite que l’arc semi-nocturne, la planète est située au-dessous de l’horizon ; elle est au-dessus lorsqu’elle est plus grande.

Lorsqu’il y a égalité soit entre la distance au sommet du ciel et l’arc semi-diurne, soit entre la distance à la base du ciel et l’arc semi-nocturne, la planète occupe exactement l’horizon. On la dirige alors comme on dirigerait l’horoscope par exemple.

Troisième problème : Déterminer l’élévation du rôle au-dessus du cercle de position d’une planète.

 Pour cela trois choses sont nécessaires :

  • La déclinaison de la planète;

  • La distance à la base ou au sommet du ciel ;

  • Sa position par rapport à l’horizon.

Muni de ces données, on interroge les tables des positions en ayant soin de prendre celle qui a été dressée pour la latitude du lieu de nativité.

Cette table est double. Une partie est destinée aux planètes placées au-dessous de l’horizon et possédant une déclinaison boréale, et à ceux placés au-dessus de ce cercle avec une déclinaison septentrionale. L’autre est utilisée dans les deux autres cas.

Après avoir choisi la partie convenable, on recherche la déclinaison dans la colonne de gauche, puis on se porte vers la droite jusqu’à ce que l’on trouve la distance au sommet ou à la base du ciel. En tête de la colonne occupée par ce dernier nombre se trouve l’élévation du pôle cherchée.

Quatrième problème : Trouver la différence ascensionnelle d’une planète.

On appelle différence ascensionnelle l’arc de l’équateur par lequel diffèrent l’ascension droite et l’ascension oblique d’une planète ou d’un point du ciel.

Cette valeur est fournie par une table spéciale en regard de la déclinaison et de l’élévation du pôle sur le cercle de position.

Cinquième problème : Déterminer l’ascension oblique d’une planète.

Deux cas sont à considérer :

  • La déclinaison est australe. On additionne l’ascension droite et la différence ascensionnelle pour obtenir l’ascension oblique ;

  • La déclinaison est boréale. On retranche la différence ascensionnelle de l’ascension droite et le reste fournit le nombre cherché.

Remarques : Dans le cas où la somme dépasserait 360, on devrait en retrancher ce dernier nombre. Par contre, si la soustraction ne pouvait avoir lieu, on ajouterait 360° à l’ascension droite.

Sixième problème : Déterminer la descente oblique d’une planète.

Deux cas peuvent se présenter :

  • La déclinaison est australe. On soustrait la différence ascensionnelle de l’ascension droite. Le reste est la descente oblique cherchée ;

  • La déclinaison est boréale. On additionne la différence ascensionnelle et l’ascension droite.

Nous ferons les mêmes remarques que précédemment.

Détermination de l'arc de direction

Les problèmes précédents vont nous permettre de mesurer l’arc de direction. La marche à suivre varie selon que la direction est directe ou inverse.

Direction directe

Cinq cas peuvent se présenter:

Le significateur occupe le méridien soit au-dessus, soit au-dessous de l’horizon.

  • Retrancher son ascension droite de l’ascension droite du prometteur. Le reste constitue l’arc de direction cherché.

Le significateur est situé sur l’horizon et à l’orient.

  • Calculer l’ascension oblique du significateur et celle du prometteur pour la latitude du lieu de nativité.

  • Retrancher l’ascension oblique du significateur de celle du prometteur.

Le significateur est situé sur l’horizon et à l’occident.

  • Rechercher la descente oblique des deux termes de la direction.

  • Soustraire la descente oblique du significateur de celle du prometteur.

Le significateur est situé dans la partie orientale du ciel et en dehors des angles.

  • Déterminer l’élévation du pôle au-dessus du cercle de position du significateur.

  • Calculer les ascensions obliques du significateur et du prometteur pour cette élévation du pôle.

  • Retrancher l’ascension oblique du significateur de celle du prometteur.

Le significateur occupe la partie occidentale du ciel et se trouve placé en dehors des angles.

  • Déterminer l’élévation du pôle au-dessus du cercle de position du significateur.

  • Pour cette élévation du pôle, chercher la descente oblique du significateur et celle du prometteur.

  • Retrancher la descente oblique du significateur de celle du prometteur.

Direction inverse

La direction inverse présente, elle aussi, plusieurs cas. Nous éviterons de les étudier, car la marche à suivre est identique à celle que nous avons indiquée dans la direction directe. Il suffira au lecteur de renverser les rôles et d’opérer en appliquant au prometteur tout ce qui a été dit relativement au significateur dans la règle précédente.

La conversion de l’arc de direction en temps pourra s’opérer soit par la méthode de Ptolémée, soit par celle de Cardan. Nous ferons observer que Morin de Villefranche considère la dernière comme bien préférable après l’avoir vérifiée dans un grand nombre de thèmes de nativité. 

Conclusion

Nous voici parvenus à la fin de ce travail dont nous n’ignorons pas toutes les imperfections, mais qui, nous l’espérons, pourra servir aux lecteurs désireux de s’engager dans la voie que nous parcourons. Ils nous reprocheront peut-être de n’avoir pas formulé assez souvent notre opinion personnelle, mais qu‘ils nous permettent une observation. L’étude de l’astrologie s’est trouvée interrompue pendant longtemps, et, les ouvrages modernes faisant défaut, on ne peut que s’adresser à des volumes anciens présentant de nombreuses contradictions. Dans ces conditions, il devient impossible à l’étudiant de porter un jugement avant qu’il ait puisé des lumières nouvelles dans ses propres travaux. Notre science ne peut que gagner à cette réserve, car, en agissant ainsi, on évitera souvent de faire rejaillir sur elle, pour cause d’ignorance, un discrédit qui ne peut qu’éloigner de son étude. C’est pourquoi nous n’avons pas voulu formuler des opinions qui, très vraisemblables pour nous, ne méritent pas cependant d’être considérées comme des certitudes. Cette manière d’agir ne satisfera peut-être pas les lecteurs désireux de connaître le plus rapidement possible les hautes destinées que marquent leurs thèmes, mais nous espérons qu’elle sera comprise des travailleurs consciencieux qui voient dans l’astrologie un moyen de se connaître pour mieux se corriger et non de satisfaire aux vaines curiosités.

________________ 

Notes : 

1- L’ascension oblique d’une astre est donc l’arc de l’équateur compris entre son cercle de position et le point γ (point vernal). Les ascensions obliques se comptent dans le même sens que les ascensions droites.
2- On peut consulter à ce sujet les ancciens tratés sur la sphère :

  • Guilielmus Blaev, Institutio astronomica… Amsteladamî, 1655,
  • Sacro Bosco, Sphæra mundi. Venise, 1519,

3- 

  • F.- Ch, Barlet, L’lnstruction intégrale. L’Initiation, mai et juin 1893.
  • Marc Haven, Initiation Kabbalistique. L’Initiation, février 1894.

4- Morin de Villefranche, Astrologia Gallica principiis et rationibus propriis stabilita, etc. Hagæ-Comitis, 1661.

5- La méthode de Ptolémée est dite égale non parce qu’elle distribuait le ciel en maisons d’égale grandeur (nous verrons, en effet, que la méthode rationnelle agit de même), mais parce qu’elle attribuait trente degrés de écliptique, c’est-à-dire des parties égales de ce cercle, à chaque maison.

6- Les douze maisons astrologiques reçoivent en effet l’influence du septénaire. Les planètes se classent suivant des coefficients qui indiquent la puissance de leur action. Enfin leur ensemble peut présenter à son tour une valeur qui le rapproche ou l’éloigne de la perfection.

7- Porphirii introductio in Ptolemœi opus de effectibus astrurum. Basilaæ, 1559.
Porphyre reste pour nous l’auteur de ce système, bien que Petrus Petitus, et d’autres, aient voulu attribuer à un certain Antiochus l’ouvrage qui a été imprimé sous son nom.

8- Alchabitius, Opus ad scrutanda stellarum magisteria isagogicum…, cum Joannis de Saxonia commentario. Venetiis, Sessa et Petrus de Ravanis, 1521.

9- Tractatus spheræ. Campani compendium super tractatu de sphera. (Venetiis in œdibus Luceantonii lunte Florentini, 1531.)

10- Nous avons conservé à ce cercle le nom que lui donne Campanus : Sunt autem azimuth circuli transeuntes per polos orizontis qui sunt zénith et ejus nadir. (De Sphera, ch. XXVIII).

11- Alfonse X, roi de Castille, est l’une des figures les plus intéressantes de l’histoire de l’hermétisme. C’est à lui que nous devons une grande partie des traductions qui firent connaître en Europe les astrologues et les alchimistes arabes. Enfin les tables alfonsines, premier monument de l’astronomie occidentale, furent élaborées dans un milieu de savants arabes, juifs et chrétiens qu’il avait attirés à Tolède et dont il présidait les travaux. Parmi eux, nous citerons le très célèbre et très savant kabbaliste R. Isaac Abenfid, que ses contemporains avaient surnommé Hazan. Il appartenait à un adepte de la science hermétique de raconter la vie de ce prince et d’analyser les œuvres qu’on lui attribue. Ce travail eût incombé à notre ami Poisson (Philophotès), si la mort n’était venue le surprendre au moment où il allait coordonner les documents recueillis sur ce sujet. Nous espérons réaliser un jour cette faible partie de l’œuvre grandiose qu’il avait rêvée, car nous ne pouvons accorder la moindre valeur au travail très superficiel publié par M. Marcus de Vèze (Ernest Bosc) dans les colonnes du Voile d'Isis. Cette faiblesse est excusable, car, ainsi que nous le disions plus haut, seul un disciple de l’Ésotérisme étant apte à faire connaître la vie et les œuvres d’Alphonse X, il était impossible à M. Ernest Bosc, qui ne connaît ni la Kabbale, ni l’Astrologie, ni l’Alchimie de fournir un travail plus personnel.

12- Après le démembrement de la science synthétique de l'antiquité, nous assistons maintenant au morcellement de l’une de ses parties. L’astrologie judiciaire, l’astrologie naturelle et l’astronomie correspondant à la psychologie, à la physiologie et à l’anatomie du Macrocosme (Ch. Barlet, le Lotus, août 1888) rompent leur unité primitive et deviennent trois sciences distinctes. L’astronomie surtout va s’éloigner des deux autres, car Colbert, fondant son académie des sciences en 1666, la reconnaîtra seule comme officielle et bannira les deux autres de l’enseignement.

13- Ces tables existent en grande partie dans le traité de Junctin de Florence . On trouve même celles qui conviennent à notre pays dans un volume moins important et plus répandu du même auteur : Speculum astrologiæ quod attinet ad judiciariam rationem nativitatum atque annuarum revolutionum :... Lugduni, 1573.

14- Joannis de Monteregio, Mathematici clarissimi, Tabulæ directionum profectionumque, non tam Astrologiæ judiciariæ, quam tabulis instrumentisque fabricandis utiles ac necessariæ ; Witebergæ, 1584.

15- On peut s’étonner qu’il soit question d’ascension droite pour la maison X, tandis que pour les autres maisons on s’applique à déterminer l’ascension oblique. Mais il suffit de remarquer que le méridien est en même temps un cercle horaire et un cercle de position d’où il résulte que l’ascension droite du sommet du ciel se confond avec son ascension oblique. En outre, pour obtenir la longitude de la maison X, il suffit de se reporter, sans s’inquiéter de la latitude, à la Table des ascensions droites (verso du feuillet 49) qui fournit les longitudes en fonction des ascensions droites.

16- C’est-à-dire depuis le midi vrai. Il faut donc avoir soin de tenir compte de l’équation du temps.

17- Il n’est point question dans cette table de l’élévation du pôle au-dessus du cercle de la position de la maison I, mais elle est connue, puisque ce cercle de position est l’horizon du lieu de nativité et que nous connaissons la latitude de ce dernier.

18- Astrologia gallica, ch. VII.
Les Tables astronomiques du comte de Pagan
données pour la juste supputation des planètes, des éclipses et des figures célestes. Paris, 1658.

19- Nos auteurs sont unanimes à considérer la basse latinité et le moyen âge comme néfastes pour l’astrologie. Nous citons le passage de Fabre d’Olivet relatif à cette opinion. D’autre part, Eliphas Lévi nous dit : « La véritable astrologie, d’ailleurs, celle qui se rattache au dogme unique et universel de la Cabale, a été profanée chez les Grecs et chez les Romains de la décadence. » Et plus loin : « Tout cela a été matérialisé et rendu superstitieux par les généthliaques et les tireurs d’horoscopes de la-décadence et du moyen âge. » (Dogme et Rituel de la haute magie.)

20- Fabre d’Olivet, Les Vers dorés de Pythagore, expliqués et traduits pour la première fois en vers eumolpiques français. Paris, 1813, seizième examen.

21- Timée, p. 109 de la traduction de M. H. Martin.

22- M. Ch. Barlet considère Ptolémée comme un auteur de décadence au point de vue de l’astrologie.

23- Pour cette première interprétation nous renverrons à notre Traité d’Astrologie judiciaire. Chamuel, 1895.

23- Sent. 77 du Centiloque, et l. IV, ch. II, du Quadripartite.

23- Francisci Junctini Comment. in Ptol. de astro. judic., l. III, ch. XII.

24- Astrologiæ methodus, ch. VII, p. 79.

25- Astrologia naturalis., membr. IV, part. 3.

26- Aphorisme 39, l, III ; Comment. sur le quadripart. De judiciis geniturarum, l. IV.

27- Il admet cependant qu'une planète peut être déterminée soit par présence, soit par domination, soit par aspect.

28- Astrologia Gallica, l. XXII, ch. III.

29- Ibid., l. XXII, ch. IV.

30- De Judiciis geniturarum, ch. V.

31- Astrologia Gallica, l. XXII, ch. IV.

32- Ibid., l. XV, ch. III.

33- Ibid., I. XV, ch. XIII.

34- Astr. nat. Davidis Origani (Membrum), IV, ch. I.

35- Astrologia Gallica, l. XXII, ch. VII.

36- On verra dans la suite que l’élévation du pôle au-dessus du cercle de position est l’un des éléments nécessaires pour calculer l‘ascension oblique.

37- Nous supposons que la direction est directe.

38- Au sommet si le significateur est situé au-dessus de l‘horizon et à la base s'il est au-dessous. Cette distance se compte en degrés d’ascension droite et s‘obtient en retranchant, suivant le cas, l’ascension droite du significateur de celle de l’angle céleste ou celle de ce dernier de celle du significateur.

39- L’étude de ces méthodes nous entraînerait trop loin. Elle nécessiterait un commentaire du passage de Ptolémée ayant rapport à cette matière.

40-Les aspects feront le sujet d’une étude spéciale.

41-Nous admettons que la domification du ciel a été opérée suivant la méthode rationnelle et que les cuspides des maisons X et IV correspondent avec le sommet et la base du ciel.

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