Pour moi, tous les multiples de 15° produisent des aspects valides, même si un orbe étroit doit être appliqué à des distances telles que 15°, 75° et 105°. Dans mes expériences personnelles, des résultats importants ont coïncidé avec la formation, par le Soleil progressé, d’aspects de ce type. Je les considérerais même plus puissants que la série Quintile. Il semble raisonnable, aussi, d’espérer des contacts valables de la division du cercle par 7 et 9, i. e. 51° 26' et 40°, ainsi que leurs principaux dérivés.
Extrait de "Essays on the foundations of Astrology", L. N. Fowler and Co. Ltd.
ASPECTS
Quant à savoir lesquels de ces aspects peut être classés comme "bons" ou comme "mauvais", seule l’expérience peut le montrer.
En effet, le principal problème qui émerge ici est de décider ce que nous entendons par "bons" et "mauvais" aspects et dans quelle mesure et dans quel sens ces distinctions son,t fidèles à la nature.
Lorsque je me suis engagé dans la compilation de listes de personnes ayant des aspects similaires, dans le cadre de la préparation de mon livre sur cette question (1), j'ai organisé les listes selon les contacts qui étaient techniquement bénéfiques ou maléfiques. Mais souvent, il m'est apparu qu’il était extrêmement difficile de savoir en quoi les fortunes et les carrières des personnes dont les aspects apparaissaient dans une liste différaient de celles placées dans l’autre.
Pour prendre un exemple. Cecil Rhodes avait le Soleil en trigone à Neptune ; Franck D. Roosevelt les avait en carré. Pourtant, les deux cas ont de forts points de ressemblance. Les deux hommes ont été paralysés suite à une maladie grave, chacun obtenant un grand succès politique, chacun étant considéré par leurs adversaires, comme peu scrupuleux, l’un ayant atteint une grande richesse, l'autre ayant bénéficié de grands héritages.
En conséquence, je suis enclin à mettre fortement l’accent sur le caractère essentiel de la planète concernée dans toute formation, spécialement au regard de la question particulière qui est considérée, selon que cela peut ou non être en accord avec la nature de la planète ; et aussi par rapport sa force en signe et en maison. En un mot, aucune description et de classification à l’emporte-pièce ne conviendra ; le sujet n’est pas aussi simple que cela, comme le jeune étudiant le découvrira peu à peu par lui-même.
En tout cas, "bon" et "mauvais" sont des mots ambigus. Parfois nous les utilisons dans un sens moral ; parfois nous ne voulons dire à travers eux que ce que nous aimons ou n’aimons pas, comme quand nous parlons de bonne nourriture ou du mauvais temps.
Certains utilisent les mots constructif et destructif, mais ceux-ci, bien que souvent appropriés, ne le sont pas toujours.
L’une des choses les plus remarquables concernant les bons aspects, c'est qu’ils sont conformatifs ; ils ont tendance à faire que le nageur se laisse porter par la marée, ou, comme M. Pickwick, que l'individu crie avec la foule. D’un autre côté, les "mauvais" aspects font que le natif n’est pas au diapason de son environnement - dirons-nous non conforme ? - ce qui peut améliorer sa réputation morale mais pas son confort.
Ainsi, l’opposition et le carré sont généralement plus forts que le trigone et le sextile et conduisent alors à des extrêmes. De ce point de vue, les termes tempérés et excessifs semblent plus appropriés.
Encore une fois, les trigones et sextiles peuvent être appelés facilitateurs dans la mesure où ils ont tendance à aider nos efforts, et les carrés et les oppositions sont tenseurs ou (dans les signes fixes ou lorsque Saturne est impliqué) obstructeurs. Le semi-carré et le sesqui-carré sont frictionnels et le quinconce est souvent dissolvant, amenant les difficultés jusqu'au point où ils commencent à se dissoudre.
Il est intéressant d’observer qu'Aristippe de Cyrène, un contemporain de Socrate, enseignait (selon le Smith’s Dictionary) que "La sensation est inhérente au mouvement", et il distinguait deux types de mouvement, "la brutale produisant la douleur et la douce produisant le plaisir, l’absence de mouvement étant un état neutre." Il y a ici une similitude certaine avec la doctrine astrologique des aspects bons, mauvais et neutres.
On pourrait dire que cette question de terminologie n’est pas très importante et qu’il est commode (et c’est effectivement le cas) de parler de planètes et d’aspects bons et mauvais.
Mais la commodité n’est pas la seule qui doive être prise en considération.
Il y a le fait, que nous avons tenté de souligner, qu’il est très douteux que des aspects puissent être correctement classés selon la façon définitive qu'implique l’utilisation de ces termes. dans tous les cas, leur utilisation tend à détourner l’attention de l’étudiant de la force générale des planètes concernées et à la concentrer entièrement sur la question des aspects, ce qui conduit souvent à des conclusions erronées.
En outre, l’emploi de ces mots "bon" et "mauvais" a un effet tout à fait déplorable sur les astrologues eux-mêmes et sur le public profane qui les écoute. Il donne l’impression d’une attitude enfantine et vulgaire de l’esprit envers la vie et tend effectivement à nous faire adopter de tels points de vue.
Il est vrai que celles ou ceux qui,en difficulté, consultent les astrologues devraient être prêts à accueillir la vérité, mais il y a de nombreuses façons de présenter cette approche parfois désagréable à des personnes qui sont probablement déjà inquiètes et déprimées.
Dire à un consultant qu’il est confronté à un "mauvais aspect" est susceptible de l’impressionner du fait qu'il est confronté à quelque chose qui n’a pas raison d'être, mais est tout simplement désagréable, vexatoire et peut-être dangereux. Lui dire qu’un aspect qui s'approche est difficile devrait avoir un effet tout à fait différent. Cela sous-entend qu’il y aura un travail à faire ou un problème à résoudre, et pas juste un désastre brutal devant. C’est un défi, pas une menace grossière.
En ce qui concerne l’expression de soi, le terme "mauvais" est particulièrement inapproprié, car beaucoup de carrés et d’oppositions tendent à promouvoir plutôt qu’à entraver notre développement. En fait ici le danger peut se trouver dans une action et un sentiment trop libre et vigoureux, sauf quand, bien sûr, Saturne est impliqué de façon répressive. Il est possible que la volonté soit irrégulière et déraisonnablement dirigée. Les jugements peuvent être précipités et imprudents. Les émotions peuvent être presque incontrôlables. Mais il y a plus, et pas moins, d’activité.
Par exemple, la personnalité typique de Jupiter trigone Mercure sera pieuse, alors que la quadrature entre ces mêmes planètes indiquerait plutôt une attitude critique envers la religion avec des tendances soit à croire trop facilement et à tomber dans la superstition soit à traiter les questions religieuses superficiellement et avec désinvolture. Mais cela pourrait aussi, si Saturne est fort, aboutir à une recherche de la vérité dans ces domaines tout au long de la vie, ce qui peut être plus douloureux, mais est aussi plus noble, qu’une simple acceptation de l’orthodoxie.
Selon moi, cet exemple montre le raison d’être (2) essentielle des aspects soi-disant mauvais et des conditions dans la vie humaine qu’ils symbolisent. Le Créateur a fait le monde infiniment beau et intéressant au-delà de toutes limites, mais il ne l’a pas rendu confortable ; cette tâche doit être accomplie par l’homme lui-même, pour être gagnée, en fait. Cela semble indiscutable, quoi que nous puissions ressentir à ce sujet. Sans les "mauvais aspects" nous serions simplement en train de végéter ou d'évoluer très lentement, comme c’est le cas de la création sous-humaine.
Une bonne vie, utile et agréable ne dépend donc du nombre de trigones et et sextiles que nous avons, bien qu’une géniture totalement tendue pourrait se tourner en une manifestation destructive ou sombrer sous le stress que dénote une telle condition horoscopique.
Ce qui est important, c'est l'intégration des facteurs de la carte. Les plus faibles de toutes les cartes du ciel sont celles où il y a peu de contacts importants de quelque nature que ce soit, avec des positions en signes désagréables, ou des positions en maisons pauvres.
Tout aussi important est l’équilibre, comme en témoigne le cas de la comtesse de Lovelace (3)
En effet, on peut même dire que tout le mal, dans sa forme horoscopique, se résout à un manque d’équilibre, et c’est en grande partie parce que le carré et l’opposition sont si forts qu’ils produisent souvent des résultats fâcheux ; ils accentuent une partie de la nature et créent une propension à l'affection soit de caractère, soit de corps ou de fortune. Ils bouleversent l’équilibre. Même les trigones peuvent le faire, mais ils sont moins apparents dans leurs effets parce qu’ils tombent normalement dans le même élément. D’autre part, deux carrés, s’ils sont de tendances opposées, peuvent, dans une certaine mesure, s’annuler.
L'intégration implique qu'une carte du ciel a une signification ordonnée, forte et claire dans ses indications et sans planètes particulièrement faibles.
LA NATIVITÉ DE BENITO MUSSOLINI ÉRIGÉE SELON LA MÉTHODE DE CAMPANUS La carte du ciel est tracée pour le 29 juillet 1883 à 1 h 58 p.m., près de Milan |
Il est vrai qu’une nature cruelle et rusée est montrée par la Lune, assiégée entre Mars et Saturne, et que le semi-carré d’Uranus au Soleil et à Mercure pervertit à la fois l’esprit et la volonté. Mais c’est une carte du ciel forte et le natif est passé de fils de forgeron à, pendant un temps, la personne la plus importante en Europe.
Hitler, pensons-nous, devait beaucoup aux circonstances et à la faiblesse psychologique de sa nation. Son nativité manifeste une intégration moins évidente. Il y a une puissante formation. Le Soleil est en semi-sextile à Neptune, à seulement 3' de l'exactitude,
et ce contact techniquement mineur a joué un rôle énorme dans sa vie.
Mais le point à observer est que Mars et Vénus sont à mi-chemin entre le
Soleil et Neptune, à 15° de chaque à peu près ; et ceux-ci portent avec eux le
carré d’un Saturne dominant. Cette formation, implique ainsi cinq corps
assez étroitement, et dans une certaine mesure Pluton également. Mais Pluton est principalement concerné pour être en parallèle étroit avec le degré croissant et en sesqui-carré à Uranus
La Lune et Jupiter sont un peu seuls, mais sont liés à Saturne qui en dispose, dans le signe où ils se tiennent ; ils sont bien configurés avec le Soleil.
Mercure est une planète faible. Comme dans le cas de Mussolini, il est accentué avec Uranus, bien que pas très proche. Encore un fois, c'est en conjonction, mais pas étroitement, avec le Soleil. Il est opposé à l’ascendant. Hitler ne pouvait pas utiliser la pensée précise claire et donc il s'est retiré sur ses célèbres intuitions, dans son cas probablement une sorte de jeu de conjecture psychique. Sa nativité ne montre aucun signe d'un intuition vraie ou même d'instincts sains. Le trigone d’eau est vide ; celui du feu ne présente rien d’utile.
Cependant, on peut douter d'une compréhension de la psychologie d’Hitler en référence à sa nativité seule. Pour un point, on peut apprendre beaucoup en comparant sa géniture avec la carte du ciel de l’Empire allemand, établie à Versailles le 18 janvier 1871, à environ 13 heures, heure locale. Ici, par exemple, la place de Neptune tombe sur celle de l’Uranus d’Hitler et celle de Pluton sur sa conjonction Vénus-Mars. D’autres cartes pertinentes montrent des coïncidences planétaires similaires.
L’éminence des hommes éminents ne relève pas seulement du domaine de leurs propres nativités. Elle résulte de l’interaction de celle-ci avec d’autres horoscopes circonstanciellement liés, et il peut y en avoir, comme dans un cas tel que celui d’Hitler, plusieurs ou même beaucoup.
Aucun homme ne vit seul. Si les astrologues négligent cette grande vérité, ce n’est pas tant par ignorance que par manque de données.
Un dernier point concerne les valeurs relatives des contacts appliquants ou séparants.
Certains sont allés jusqu’à dire que les seconds n’ont aucune valeur, ce qui peut être considéré comme une opinion ignorante et absurde. Prima facie, on peut être tenté de supposer que les aspects appliquants sont plus forts ; mais il peut aussi être soutenu qu’un contact qui était exact juste avant la naissance peut être plus fort que celui qui ne se forme que lorsque l’enfant est déjà né et sa nativité déterminée.
Je n’ai aucune preuve qui justifierait que je m’aventure quelque part sur cette question.
EXALTATIONS
En ce qui concerne les signes-positions, et, en particulier, les exaltations, il est bon de rappeler que les anciens considéraient le signe positif comme montrant la bonne expression d’une planète, et le signe négatif la mauvaise. Et ce point de vue ne semble pas tout à fait infondé, car une enquête statistique a montré que Mars dans le Scorpion, et encore plus Jupiter dans les Poissons et Saturne dans le Capricorne, sont distinctement sujets aux accidents. En général, une planète dans son propre signe est considérée comme plus forte — Saturne en Capricorne est, pour ainsi dire, un double-Saturne — plutôt que nécessairement meilleur en opération. D’autre part, un corps dans son exaltation est réputé être purifié et enclin à bien s’exprimer.
Le schéma des exaltations qui nous a été transmis depuis l’Antiquité n’est en aucun cas le fruit du hasard dans sa disposition, mais sa justification ne semble pas avoir été remarquée par les écrivains modernes et peut donc porter à répétition, bien que nous l’ayons exposé ailleurs.
Le Soleil, l’impulsion vitale primordiale, est exalté dans le signe de Mars, le moindre maléfique. Mars, à son tour, est exalté dans le signe du plus grand maléfique, Saturne. Ce corps est à son tour exalté dans le signe de Vénus, le moindre bénéfique, et Vénus est exalté dans le signe du plus grand bénéfique, Jupiter, qui à son tour est exalté dans le Cancer, le signe de la Lune.
Nous obtenons ainsi un cercle de manifestation, en commençant par le Luminaire positif et en terminant par le négatif. Pluton semble gouverner le bas de ce cercle, le Souterrain, Hadès l’Invisible, les royaumes inférieurs. Mercure peut être placé au centre, le Messager entre royaume et royaume.
Quant à Uranus et Neptune, il se peut qu’ils règnent sur, respectivement, la Descente et l’Ascension. Ou peut-être Neptune devrait être placé au sommet, opposé à Pluton, et Uranus devrait avoir une position à côté de Mercure, dont il est tenu par beaucoup pour en être l'octave supérieure.
En dehors des exaltations traditionnelles, un autre schéma simple se suggère lui-même.
L’exaltation signifie une élévation et il est intéressant de noter qu'il semble qu'il existe une certaine connexion entre les exaltations traditionnelles, et la relation ascendant-milieu du ciel. Ici, bien sûr, la latitude est à prendre en considération, et la question des exaltations changeant selon le lieu de naissance doit se poser.
Parlant du point de vue de notre propre partie du monde, nous trouvons que lorsque le signe solaire Lion se lève alors le Bélier, exaltation traditionnelle du Soleil, ou le Taureau, signe dans lequel le Soleil est certes fort, occupe le milieu du ciel.
Lorsque le Cancer se lève, le milieu du ciel est tenu par les Poissons, un signe très convenable pour la Lune.
Lorsque les signes mercuriens se lèvent, nous avons soit le Verseau sur le milieu du ciel, que certains ont prétendu être la véritable exaltation de- Mercure, ou bien, dans le cas de la Vierge, le signe compagnon de Mercure, les Gémeaux.
Quand les signes de Vénus se lèvent, nous obtenons, dans le cas de du Taureau, le signe du Capricorne, qui n'a jamais été, autant que je sache, considéré comme en affinité avec Vénus. Mais l'ascension de la Balance met le Cancer sur le milieu du ciel. et c’est certainement une position favorable pour Vénus, préférable (on pourrait en discuter) aux Poissons.
Lorsque le Bélier se lève, le signe traditionnel d’exaltation des Étoiles est au milieu du ciel : lorsque le Scorpion se lève, nous avons la Vierge, qui est probablement un bon signe pour Mars et certainement pas un mauvais signe.
Quand le Sagittaire se lève, nous avons la Balance, traditionnellement le signe dans lequel Jupiter est en joie, sur le milieu du ciel, et quand le signe des Poissons se lève, le Sagittaire occupe cette cuspide.
Lorsque le Capricorne se lève, nous avons le Scorpion au milieu du ciel et je considère cela comme un signe très approprié pour faire ressortir le meilleur de Saturne, comme en témoigne le cas de Goethe et de Sir Humphry Davy. Cela peut en effet être plus agréable en Balance, mais cela fonctionne mieux en Scorpion. Il est vrai que le Verseau sur l’ascendant signifie que le Sagittaire est sur le milieu du ciel, un signe que la plupart pourrait considérer comme mauvais domicile pour Saturne ; mais si nous considérons le Verseau comme gouverné par Uranus, alors nous pouvons vraiment dire que le Sagittaire, avec son amour de la liberté et du non conventionnel, a des affinités avec la planète.
En dehors de ce schéma, et du schéma traditionnel, il y a certaines positions de signe-force notable. Par exemple, Mercure est incontestablement fort en Capricorne et Mars en Lion. Cependant, ici les planètes sont dans leurs propres trigones. Ceci n’est néanmoins qu’une explication partielle, car la même chose ne pas toujours valable ; la Lune n’est pas forte en Scorpion, ni Mars en Poissons, ni Vénus en Vierge, malgré une communauté d’éléments.
_______________
Notes
- The Astrological Aspects, publié par L. N. Fowler & Co., Ltd.
- En français dans le texte.
- Un bon exemple est celui de la fille de Lord Byron, la Comtesse de Lovelace, dont la nativité est donnée dans la "Grammar" de Zadkiel. Ici, la carte du ciel, pleine d’aspects brillants, est gâtée par une prédominance du Feu, surtout du Sagittaire. Saturne, bien que bien aspecté en Verseau, est dans la maison XII. D'une fine intelligence, elle s’est ruinée et a gâché sa vie à poursuivre l’illusion d’un "infaillible" système d'élevage des chevaux. On ne sait pas si elle a cherché à utiliser l’astrologie à cette fin !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire