Les racines de l'astrologie sidérale occidentale au Proche-Orient et la précession
L’astrologie sidérale calcule les positions des astres à partir des étoiles fixes. Dans ce système, le zodiaque est défini par les étoiles elles-mêmes et il est déconnecté des saisons en tant que cadre de référence. La première forme d’astrologie sidérale a gagné en popularité au Proche-Orient et au Moyen-Orient au cours du deuxième millénaire avant J.-C. L’astrologie sidérale est principalement pratiquée aujourd’hui en Inde et chez certains Occidentaux, principalement britanniques et américains.
Il y a deux écoles d’astrologie sidérale : l’orientale, également connue comme astrologie indienne, védique ou hindoue, et la babylonienne, également connue comme astrologie sidérale occidentale. L’astrologie babylonienne est une matière familière dans le milieu universitaire parce qu’elle est très bien documentée. L’astrologie sidérale occidentale s'est construite autour de la redécouverte au XIXe siècle du zodiaque sidéral employé en Assyrie et à Babylone (Irak moderne) qui s’est répandu dans tout le Proche-Orient, le Moyen-Orient et le monde méditerranéen.
Les méthodologies orientales et occidentales sont similaires à certains égards, mais les différences sont suffisamment grandes pour que les deux écoles soient plus considérées comme des cousines que comme des sœurs, unies principalement par leur utilisation du zodiaque sidéral. La méthodologie sidérale occidentale est plus proche de l’astrologie tropicale, avec le zodiaque sidéral substitué au zodiaque tropical.
Dans le monde antique, l’astrologie et l’astronomie étaient, dans les faits, des disciplines jumelles. Chaque fait astronomique avait un corollaire astrologique, un précepte que les astrologues adoptent toujours. L’astrologie primitive était brute comparée à son rendu moderne, mais elle s’est développée dans une forme plus ou moins familière pour les astrologues modernes au cours du premier millénaire avant J.-C.
Le premier document astronomique babylonien qui puisse être daté remonte à 1702 avant J.-C. et le dernier document astronomique babylonien trouvé à ce jour date de 75 après J.-C. Les matériaux babyloniens sont abondants et ont été correctement publiés à partir de 1600 avant J.-C. environ, jusqu’à l’époque de la Rome impériale, au premier siècle de l’ère chrétienne. Les premiers calculs astronomiques du Moyen-Orient concernent la variabilité de la durée du jour et de la nuit, le lever et le coucher de la Lune et l’apparition et la disparition de Vénus. On observait l’équinoxe en raison de son rôle capital dans la détermination des jours les plus longs et les plus courts.
Les textes les plus importants pour l’astrologie antique proviennent des cités-états de Ninive, Babylone et Uruk en Mésopotamie antique, et le plus important de ces textes est la série des soixante-dix tablettes connue par son incipit, l’Enuma Anu Enlil ("Quand [les dieux] Anu and Enlil…"). C’est la plus riche source d’information astrologique et astronomique du deuxième millénaire avant J.-C. dans le monde. La série Enuma Anu Enlil traite des savoirs solaires, lunaires, planétaires, stellaires, zodiacaux et météorologiques et de certains présages. Son astrologie est appelée judiciaire parce qu’elle traite des événements et des conditions qui affectent le roi et le pays ; ses principaux enjeux sont ceux qui concernent la guerre et la paix, la qualité de la récolte et la météo. Tous sont déduits des positions du Soleil, de la Lune, des planètes et des étoiles et parfois du point ascendant de l’écliptique. Les astrologues modernes font les mêmes choses, surtout pour les individus de nos jours, mais l’astrologie judiciaire ou politique est encore très en vogue.
Une série de deux tablettes intitulée Mul Apin (qui signifie "Étoile de la charrue"), qui fait partie de la série Enuma Anu Enlil, traite largement de la tradition astronomique, notamment les levers et couchers simultanés des constellations, de l’intervalle de temps entre le lever de constellations appariées et les dates du calendrier correspondant aux levers et aux culminations d’étoiles importantes du panthéon babylonien. Mul Apin est une compilation dont la réalisation a nécessité des siècles. La date de son achèvement est fermement établie à 687 avant J.-C. et, tandis que certains savants placent sa genèse au troisième millénaire avant J.-C., les derniers travaux sur cette série suggèrent fortement qu’elle date de 1000 avant J.-C. (1)
Le zodiaque a nécessité des siècles pour se mettre en place. Le schéma en douze divisions égales de trente degrés chacune n’est attesté avec certitude que depuis 500 avant J.-C., bien qu’il y ait des preuves circonstancielles convaincantes qu’il est plus vieux que cela de plusieurs siècles. Avant qu’ils ne produisent la division moderne du zodiaque en douze, les Babyloniens ont utilisé un schéma de division inégale en dix-huit qui comprenait les douze constellations utilisées aujourd’hui, mais avec les Poissons en deux parties (le poisson oriental et le poisson occidental) ainsi qu’une autre constellation dans les Poissons appelée "l’Hirondelle" et l’addition des Pléiades, du Cocher, d’Orion et de Persée.
Le jalon majeur pour l’astronomie mathématique babylonienne, qui s’est déversée directement dans le contexte astrologique, couvre la deuxième moitié du premier millénaire avant J.-C. Les découvertes du deuxième millénaire avant J.-C., établissant que la plupart des mouvements planétaires et astronomiques sont périodiques, ont suscité un stimulus important pour l’observation régulière, la tenue de registres et le traitement mathématique des constatations.
La tablette Mul Apin au British Museum |
Après la détermination finale de la réalité du zodiaque, l’outil principal qui a permis aux Babyloniens de passer des présages à une astrologie plus large, plus vaste, est une technique appelée relations de période. Les relations de période sont une combinaison de périodes sidérales et de périodes synodiques. Une période synodique est le temps écoulé entre les conjonctions successives d’une planète avec le Soleil, vues de la Terre. La période synodique pour Jupiter, par exemple, est de 398,88 jours. La période sidérale d’une planète est le temps qu’il lui faut pour orbiter autour du Soleil, vue de la Terre. La période sidérale pour Jupiter est de 11,86223 ans, mais la relation de période de Jupiter, découverte par les Babyloniens, est de trente-six révolutions de cette planète soit 427 ans ou 391 périodes synodiques. Cela signifie que Jupiter revient de très près aux mêmes positions dans le zodiaque tous les 427 ans par rapport à ses phénomènes synodiques, tant en termes d’ordre d’occurrence que d’intervalle dans le temps. Les phénomènes synodiques d’une planète sont sa première apparition (visibilité), son premier point stationnaire, son opposition (au Soleil), son deuxième point stationnaire et sa dernière apparition (visibilité). Par exemple, pour l’année 2007, Jupiter a eu deux stations ; en termes de calcul sidéral, il passe en station rétrograde le 6 avril 2007 (en calendrier grégorien) à 24° 56' puis en station directe le 7 août 2007 (en calendrier grégorien) à 15° 05'. Quatre cent vingt-sept ans auparavant, Jupiter est passé en station rétrograde le 22 mars 1580 (en calendrier julien) à 25° 42' et en station directe à 15° 51' le 23 juillet 1580 (en calendrier julien) (2). La concordance entre 1580 et 2007 est suffisamment proche pour permettre à quelqu’un disposant d’observations à long terme des 427 années précédentes de prédire assez précisément le comportement de Jupiter au cours de sa relation de période commencée en 2007 en la comparant à celle de 1580. La relation de période de Vénus est de 1 151 ans, celle de Mars est de 284 ans, celle de Saturne est de 265 ans, celle de Mercure est de 46 ans. La compréhension des relations de période est une information extrêmement précieuse, très utilisée par les astronomes/astrologues ultérieurs, y compris les Grecs, les Indiens et les Arabes.
Les relations de période sont la composante principale des premières éphémérides, l’une des plus grandes réalisations des Babyloniens. Il y a un écart, cependant, de plus de cinq degrés entre le calcul tropical et le calcul sidéral pendant la relation de période de Jupiter, ce qui est à la racine de la découverte de la précession. En fait, c’est précisément ce clivage entre les calculs tropicaux et sidéraux, qui n’est constatable que sur une période de plusieurs siècles, qui a donné lieu au tropical lui-même. Le matériel babylonien est sidéral, mais les Babyloniens n’avaient aucune connaissance de la précession - l’élément qui sépare le calcul tropical du calcul sidéral. Ils utilisaient principalement l’équinoxe pour éviter que leur calendrier ne dérive en dehors de la relation avec l’année solaire. Leur priorité, en ce qui concerne le zodiaque, est leur réalisation suprême ; les éphémérides viennent ensuite en ordre d’importance.
Les calculs tropical et sidéral divergent avec le travail de l’astronome grec Hipparque de Rhodes. Ses dates de naissance et de décès sont inconnues, mais sa carrière s’étend sur la période 146-127 avant J.-C. Hipparque a réalisé des observations d’étoiles qu’il a comparées avec le premier catalogue d’étoiles compilé par un Grec, l’astronome Timocharis, un siècle et demi avant l’époque d’Hipparque.
Hipparque avait constaté que les (équivalents des modernes) déclinaisons (3) de certaines étoiles augmentent en 150 ans, diminuent pour certaines, restent les mêmes pour d’autres, mais que les distances et les positions des étoiles les unes par rapport aux autres ne changent pas, ni leurs latitudes célestes (4). Les observations d’Hipparque étaient correctes et les conclusions qu’il en a tiré, basées sur ses suppositions sous-jacentes que la Terre était immobile et centre du système solaire, étaient tout à fait logiques. Il avait conclu que Spica (l’étoile la plus brillante de la Vierge) était à huit degrés à l’ouest de l’équinoxe automnal à l’époque de Timocharis, et que, d’après ses propres observations, Spica était à six degrés à l’ouest du point automnal de son époque (5). C’est à partir de cette conclusion combinée aux comparaisons de déclinaisons du catalogue des étoiles de Timocharis qu’Hipparque a déduit qu’il y avait certainement un mouvement lent, jusqu’alors inconnu, entre les étoiles et les équinoxes. La renommée d’Hipparque repose davantage sur cette découverte appelée aujourd’hui "la précession des équinoxes" que sur toute autre partie de son œuvre.
Sa découverte a eu pour conséquence le presque indiscutable zodiaque tropical moderne. Si l’on croit que la Terre ne bouge pas et qu’on observe le mouvement entre les équinoxes et les étoiles, alors on est forcé de conclure que les étoiles se déplacent par rapport à la Terre. Ce qui se passe réellement, maintenant comme alors, c’est que la Terre se déplace par rapport à un ciel essentiellement fixe, mais à l’époque d’Hipparque aucune expérience n’avait été menée démontrant le mouvement de la Terre. Les étoiles sont en mouvement par rapport à la Terre, mais leurs mouvements sont si infimes que, dans la plupart des cas, il faut des dizaines de milliers d’années à un observateur pour percevoir un changement dans leurs distances les unes par rapport aux autres. À l’exception de certaines étoiles voisines relativement rapides (même si elles sont encore extrêmement lentes, sauf par rapport à une moyenne stellaire), il faut des centaines de milliers d’années pour que les étoiles se déplacent d’au plus un degré par rapport à la Terre. Ainsi, alors que les étoiles dites fixes ne sont pas absolument fixes, en pratique elles sont tout à fait fixes à l’œil nu. Aujourd’hui, le ciel nocturne à l’œil nu se présente tel qu’il était à l’aube de l’histoire en Égypte vers 3000 avant J.-C.
Derrière la logique d’Hipparque, le principe est que le point de départ initial du zodiaque doit être lié à quelque chose qui ne change pas. Sinon, il n'existe pas de repère absolu pour mesurer les corps célestes. Pourtant, si l’on suppose que la Terre est fixe et que le ciel se déplace, les signes calculés à partir de l’équinoxe vernal - qui se déplace d’un degré vers l’ouest en 72 ans par rapport aux étoiles - sortent rapidement de la synchronisation avec les signes sidéraux calculés à partir des étoiles. Le calcul sidéral n’est pas soumis à la précession parce que son cadre de référence est fixé sur une étoile et une époque qui écartent le mouvement extrêmement lent des étoiles elles-mêmes. Le degré zéro du Bélier, tel qu’il est défini par le calcul sidéral occidental, est le point situé à quarante-cinq degrés à l’ouest d’Aldebaran, l’étoile la plus brillante au milieu de la constellation du Taureau à l’époque 1950.0 après J.-C. Ainsi, le calcul sidéral est "fixe" et le calcul tropical est appelé "le zodiaque mobile".
La question a été traitée (6) par G. J. Toomer, dont la traduction de l’Almageste de Ptolémée est incontestablement la meilleure, qui dit qu’Hipparque est arrivé à la conclusion, au moins par un point dans son raisonnement, que l’équinoxe bouge (ce qui se passe effectivement) et qu’ainsi il ne peut pas être considéré perpétuellement comme un point fixe sur l’écliptique. Cependant cette position (que l’équinoxe bouge) est le résultat final d’un long processus intimement lié à la détermination par Hipparque de la différence entre l’année sidérale et l’année tropicale. Par conséquent, il n’est pas tout à fait clair, d’après les quelques vestiges de son travail, qu’il ait vraiment su, jusqu’à la fin de sa carrière selon le professeur Toomer, quel cadre de référence - les étoiles ou les points équinoxiaux - se déplaçait par rapport à l’autre. Une autre autorité moderne (7), dont les titres astronomiques et académiques sont impressionnants, a également soutenu qu’Hipparque a adopté l’hypothèse que l’équinoxe est sans doute en mouvement. Le raisonnement derrière cette affirmation, explique le professeur W. M. Smart, est qu’il est déraisonnable de supposer que toute étoile examinée par Hipparque d’une époque à l’autre a exactement le même mouvement propre, ce qui est un pré-requis si le champ stellaire se déplace par rapport à un équinoxe fixe.
L’observation de l’oscillation liée à la rotation de la toupie d’un enfant illustre bien la précession. On dirait une giration lente de l’axe de rotation d’un corps en mouvement circulaire. La Terre fait la même chose, principalement en raison de sa forme et du fait que son axe polaire n’est pas aligné avec le pôle du plan de l’écliptique. L’angle entre le plan écliptique et le plan de l’équateur céleste est appelé l’obliquité de l’écliptique. Il est actuellement de 23° 30’.
La Terre, comme tout corps semi-rigide qui tourne aussi vite qu’un manège, accumule de la matière autour de son équateur. La Terre se déplace à la vitesse de 1 600 kilomètres par heure à l’équateur, ce qui est plus que suffisant pour déformer une sphère non rigide. En conséquence, le diamètre polaire de la Terre est inférieur de 43 kilomètres à son diamètre équatorial, ce qui en fait un sphéroïde aplati en raison de son équateur bombé.
Les relations gravitationnelles entre le Soleil, la Terre et la Lune sont vécues, du côté Terre de l’équation, presque exclusivement au renflement équatorial. L’effet est de redresser la Terre de façon à aligner l’axe polaire de la Terre avec le pôle écliptique ; cependant, un couple - dans ce cas précis, une attraction gravitationnelle - appliqué à un corps en rotation fera réagir le corps à angle droit par rapport au [vecteur du] couple qui s’applique. Cela signifie que la Terre, parce qu’elle est massive et tournoyante, est capable de résister aux forces gravitationnelles du Soleil et de la Lune qui autrement changeraient instantanément son orientation dans l’espace ; mais la Terre est néanmoins affectée par l’attraction gravitationnelle du Soleil et de la Lune tirant sur son renflement équatorial et répond à angle droit à la force qui lui est appliquée : son axe de rotation vacille lentement. Ce mouvement est trop lent pour être perçu sans instruments. En raison de l’immensité des masses, des forces et des distances dans cette relation à trois voies entre le Soleil, la Lune et la Terre, il faut environ 25 800 ans pour réaliser un seul cycle d’oscillation. Ainsi, à peu près tous les 2 100 ans, la Terre est en précession de trente degrés. Ce sont les ères astrologiques. Le terme "Ère des Poissons " - dans laquelle nous sommes maintenant -
signifie que si l’on regarde le matin vers l’est de l’équinoxe vernal de l’hémisphère Nord, on verra le Soleil se lever avec les étoiles dans la constellation des Poissons parce que la précession a éloigné l’équinoxe du Bélier depuis l’époque d’Hipparque.
Deux ouvrages dans l’œuvre de Ptolémée ont profondément influencé l’astrologie en Occident pendant 1500 ans : le Syntaxis, un traité sur l’astronomie mathématique, et le Tétrabible, un traité sur l’astrologie. Le Syntaxis, plus connu sous le nom d’Almageste, est le rendu arabe du superlatif grec pour "plus grand". L’Almageste a servi de texte astronomique et astrologique premier dans le monde occidental ainsi qu’au Proche-Orient du moment de sa rédaction autour de 150 après J.-C. jusqu’à ce que son contenu astronomique soit ébranlé, d’abord par les travaux de Copernic (1473-1543) puis finalement supplanté par les travaux de Johannes Kepler (1571-1630) et Isaac Newton (1642-1727).
Bien que le Syntaxis est un traité brillant pour son époque, il souffre du schématisme tant aimé d’Aristote qui a affecté la vie intellectuelle de l’Occident pendant treize siècles. Parmi les principales caractéristiques qui distinguent l'Almageste des modèles astronomiques antérieurs, il y a le fait qu’il utilise des modèles géométriques (8) tandis que les Babyloniens n’en utilisent aucun, ainsi que la préférence pour le moment plutôt que la position pour localiser un astres dans le zodiaque. Pour les Babyloniens, toutes les positions des planètes sont basées sur leurs places aux moments critiques : leurs phénomènes synodiques. Une fois que ces positions dans le zodiaque étaient déterminées, les Babyloniens interpolaient les positions des astres entre ces phénomènes pour obtenir les positions précises des planètes sur la base de leur comportement régulier dans leurs relations de période. Ptolémée aborde la question sous la forme : "Où sont les planètes à un moment donné dans le temps ?" avec le moment plutôt que la position comme variable indépendante. Bien que les modèles épicycliques que Ptolémée utilisaient ne sont pas un reflet réel de la réalité, et que le système solaire est héliocentrique et non géocentrique, ses calculs étaient suffisamment proches pour corriger ce qu’ils étaient sensés être comme approximation acceptable du monde réel par les normes de son époque. Cependant, il a été démontré que l’exactitude du modèle ptolémaïque est assez imprécise selon la norme du monde occidental 1300 ans plus tard. Il est toujours incontestablement considéré comme la figure de proue de l’astronomie / astrologie de l’Antiquité tardive en Occident.
L’âge des ténèbres, les ères astrologique et la propagation du zodiaque tropical en Occident
Un âge de ténèbres, c'est un pas en arrière, un ordre inférieur de civilisation plutôt qu’une époque passée. En Europe, l’Âge des Ténèbres est ainsi dénommé car il correspond à une époque beaucoup moins sophistiquée que les périodes hellénistique (9) et impériale romaine (10) qui l’ont précédée. L’Âge des ténèbres européen se réfère approximativement aux six siècles qui se sont écoulés de 400 après J.-C. à 1000 après J.-C. Il chevauche et fait partie de la période médiévale, Moyen Âge, qui s’étend en gros de 500 après J.-C. à 1500. Les six siècles de l’Âge des ténèbres se caractérisent par une torpeur intellectuelle particulièrement lugubre en Europe. Il a été modestement et brièvement allégé par la Renaissance carolingienne, qui tient son nom de la figure la plus célèbre de la période médiévale, l’empereur Charlemagne (couronné le jour de Noël 800 après J.-C.) qui a essayé de faire revivre l’empire romain.
Pendant l’Âge des ténèbres, il n’y avait pas de système d’enseignement primaire obligatoire. L’écrasante majorité, toutes classes sociales confondues, était totalement analphabète et ne savait pas compter. Naturellement, il y avait des exceptions, surtout parmi le clergé, mais à une échelle trop petite pour toucher un tissu social plus large. De plus, la recherche fondamentale sur la nature du monde - qu’on pourrait appeler aujourd’hui la recherche scientifique fondamentale - était fortement découragée par l’Église catholique, la seule institution du monde romain ayant survécu à l’Âge des ténèbres. Les observations astronomiques étaient rares, tout comme la tenue de registres, aucune archive ou bibliothèque de quelque taille ou conséquence que ce soit n’a été construite ou entretenue, hormis celles de l’Église catholique, il n’y avait pas de grands projets de construction ou d’ingénierie, la primauté du droit était faible de fait de l’absence d’une autorité fédérale forte, et le pouvoir qui existait était principalement exercé par le bras armé local le plus fort, le commerce se faisait à un niveau modeste, la peste et la maladie étaient endémiques, les systèmes de santé publique n’existaient pas, la vie était courte, les populations étaient petites et n’augmentaient pas, et l’absence de cohérence politique générait une guerre endémique dans les régions. Plus important encore, la connaissance qui avait été durement gagnée par la déduction et l’expérience au cours de plusieurs siècles a été perdue. Ce marasme culturel était propre à l’Occident, pas au monde entier.
Un exemple de l’état déplorable de la connaissance astronomique en Occident avant même la chute de Rome se trouve dans le calendrier romain qui était désynchronisé de deux jours avec le Soleil dès 354 après J.-C. (11). Le solstice d’été en 354 était établi au 24 juin alors que le Soleil atteignait sa plus forte déclinaison nord le 22 juin de la même année. Cela montre que quasiment personne au plus haut niveau de l’autorité civile ou ecclésiastique romaine ne prenait en considération les observations célestes de 354 ou des années proches. La dernière fois que le solstice s’était produit un 24 juin au calendrier julien, c’était cent soixante-quinze ans avant 179 après J.-C.
Un problème plus important concerne la date de l’équinoxe, qui avait été fixée par une loi au 21 mars du calendrier julien par le premier concile œcuménique des évêques à Nicée (aujourd’hui Iznik dans l’actuelle Turquie) en mai 325 après J.-C. Le calendrier julien comportait 365 jours avec un jour supplémentaire inséré tous les quatre ans car l’année julienne s’étend sur 365,25 jours. Pour l’époque, c’était une bonne estimation de la durée de l’année. Elle avait été faite par l’astronome Sosigène, conseiller au calendrier de Jules César au moment de l’adoption du calendrier julien (46 avant J.-C.). Mais la vraie durée de l’année tropicale est de 365,2422 jours, c’est-à-dire 11 minutes et 14 secondes de moins que les 365,25 jours précis. Il y a 1 440 minutes dans une journée, ce qui signifie qu’en 128 ans, un jour supplémentaire s’ajoute au calendrier julien alors qu’il n’est pas traversé par le Soleil en raison de la différence entre la durée de l’année julienne et la vraie durée de l’année tropicale (12). Ainsi, le véritable équinoxe s’éloignait lentement de sa position dans le calendrier julien prescrit par la loi. Au cours de la vie de l’empereur romain Constantin I, qui avait convoqué le Concile de Nicée en 325 après J.-C., le véritable équinoxe s’est produit le 20 ou le 21 mars du calendrier julien. Au septième siècle, le véritable équinoxe a eu lieu le 17 ou le 18 mars. Au moment de la réforme grégorienne du calendrier julien en 1582, le véritable équinoxe a eu lieu le 10 ou le 11 mars du calendrier julien, selon l’année bissextile. C’est pourquoi dix jours ont été supprimés du calendrier : (le 4 octobre 1582 a été suivi par le 15 octobre 1582) le jour le plus important dans le calendrier ecclésiastique, Pâques, tombait en hiver (13). Il n’était pas nécessaire de déterminer le jour ou l’heure de l’équinoxe car l’église avait décidé que c’était le 21 mars pour toujours. Pourtant, en l’absence de paramètres astronomiques corrects, l’équinoxe ne peut être déterminé que par l’observation. Il est presque certain que personne ne savait exactement où se trouvait l’équinoxe en Occident durant l’Âge des ténèbres.
Un problème similaire a prévalu avec les ères astrologiques pendant la période médiévale. Le premier point du Bélier tel que défini par Hipparque et Ptolémée est fixé sur l’équinoxe vernal de l’hémisphère Nord pour toujours, même si ce moment est l’équinoxe automnal dans l’hémisphère Sud. Il n’y a pas de moment universel de printemps qui ne soit mondial. De plus, la précession a déplacé l’équinoxe vernal de l’hémisphère Nord des étoiles du Bélier au moment où les évaluations tropicale et sidérale coïncidaient, ce qui n’arrive qu’une fois tous les 25 800 ans. Proche du moment du passage de l’ère du Bélier à l’ère des Poissons, Ptolémée, le meilleur astronome de l’époque, était convaincu qu’il détenait fermement la réalité astronomique, à part pour certains détails tenaces. Mais il n’y eut pas de successeur digne de Ptolémée, et finalement l’Occident a été englobé, astronomiquement parlant, dans ces détails tenaces. Le principal d’entre eux était une modélisation incorrecte du système solaire. C’est-à-dire que la Terre se déplace par rapport à un ciel fixe et non l’inverse. Quand la vigueur de la civilisation romaine a commencé à décliner, la limite intellectuelle du monde romain s'est rapidement émoussée du fait de la corruption sociale, économique et politique interne, du mépris pour l’éducation et de la pression militaire externe. En conséquence, les positions fondamentales de Ptolémée n’ont pas été modifiées pendant près de quatorze siècles.
En contraste frappant avec l’Occident au début de l’ère des Poissons, les identités trigonométriques (sinus, cosinus et leurs inverses) et le concept de zéro en tant que quantité plus que de numéro d’ordre, se sont développés dans un âge d’or en Inde (la période gupta, qui a commencé en 320 après J.-C.). Des projets d’ingénierie et de construction à échelle stupéfiante et une sophistication artistique d’un ordre très élevé y étaient la norme de l’époque ainsi qu’en Chine (en particulier avec la dynastie Tang), avec la civilisation maya et, au huitième siècle, avec la nation de l’Islam. Le Surya Siddhanta, probablement la plus grande œuvre astronomique indienne, composée au cours de l’Âge des ténèbres européen, a paru au sixième siècle de l’ère actuelle ; il était complètement inconnu en Occident. Plus tard, durant les neuvième et dixième siècles, des mathématiciens musulmans ont déterminé les identités trigonométriques avec la découverte des fonctions tangente, cotangente, sécante et cosécante ainsi que des équations quadratiques au moment même où l’empereur Charlemagne luttait pour apprendre à lire. Les travaux scientifiques et mathématiques grecs qui avaient été traduits en latin au cours des premières périodes de l’Empire romain ont presque complètement cessé en Occident pendant six cents ans avec la chute de Rome, alors qu’ils ont été traduits continuellement en sanskrit, et plus tard en arabe, pendant la même période.
La précession, décrite précédemment, est un mouvement vers l’ouest. Ainsi, les ères sont vécues en ordre inverse des signes. L’ère du Bélier, qui a commencé en 1955 avant J.-C pour se poursuivre jusqu’en 220 après J.-C., a été suivie par l’ère des Poissons, qui s’écoule de 221 à 2375 après J.-C. ; l’ère du Verseau commence en 2376. On voit en premier lieu la fin de la constellation et le commencement en dernier. En 1955 avant J.-C., l’ère du Bélier a commencé quand le Soleil s’est levé à l’équinoxe vernal à 29° 59' en termes de calcul sidéral. Le Soleil s'est levé à l’équinoxe à 0° 00' en 220 après J.-C., toujours en termes de douze signes sidéraux de longueur égale. Au cours d’une ère astrologique, le Soleil se lève dans les limites de la constellation de l’ère le jour de l’équinoxe vernal de l’hémisphère nord. Le changement d’une ère à l’autre fait également ressortir un fait important pour les astrologues, qui n’est souvent pas reconnu : les ères astrologiques sont des phénomènes entièrement sidéraux. Ils n’ont rien à voir avec le zodiaque tropical.
Il y a deux types de délimitations du zodiaque à prendre en considération pour les ères. Les limites d’ères qui viennent d’être mentionnées s'expriment en termes de degré zéro des signes sidéraux utilisés par les sidéralistes occidentaux. Ce point initial correspond étroitement aux limites des signes sidéraux marqués par les "étoiles normales" babyloniennes, ou les étoiles à l’œuvre pour constituer le cadre de référence de l’ancien zodiaque sidéral. Comme les Babyloniens, les sidéralistes occidentaux utilisent un zodiaque en division égale de douze fois trente degrés, ce qui est une approximation des divisions inégales du zodiaque astronomique. Il n’est pas nécessaire que le zodiaque des signes sidéraux se conforme exactement au zodiaque astronomique mais plutôt que le cadre sidéral de référence ne précède pas et reste aligné avec les étoiles du zodiaque, une époque et le centre galactique (en raison de la rotation de l’écliptique lui-même [47” par siècle]).
Les signes sidéraux de longueur égale sont connus sous le nom grec de zodia noeta, qui signifie "signes zodiacaux intelligibles". Ce sont ces signes qui correspondent aux dates susmentionnées d’entrée et de sortie des ères astrologiques. Les premiers signes de longueur inégale sont connus sous le nom de morphomata, un autre nom grec pour "ce qui a une forme". L’équinoxe est entré pour la première fois dans la constellation astronomique des Poissons (telle que définie dans en 1922 par l’Union Astronomique Internationale) en 68 avant J.-C. et n’entrera pas avant 2597 dans le territoire de la constellation astronomique du Verseau. Il est à noter que si l’on évoque des signes sidéraux de longueur égale, qui correspondent presque aux limites réelles de la constellation ou aux limites réelles mais inégales des constellations telles que définies par un standard moderne, l’âge du Verseau que beaucoup de gens considèrent proche est à venir dans près de quatre cents ans au plus tôt, et près de six cents au plus tard.
L’Almageste était hors de la compréhension de tous pendant le Moyen Age, sauf des esprits les plus talentueux, dont presque tous étaient également hors des frontières de la chrétienté, en raison des lacunes éducatives de l’Occident (jusqu’à la création des premières universités européennes aux XIe et XIIe siècles). Les tables manuelles de Ptolémée et de Théon (14) ont été la plupart du temps bien utilisées par les astrologues au Moyen Âge tardif. Ce qui est considéré comme éducation médiévale est une compilation d’un écrivain du cinquième siècle qui a écrit après le sac de Rome en 410, qu’il mentionne, et avant la conquête de l’Afrique du Nord par les Vandales (15) en 429. Cet homme, Martianus Felix Capella, connu à la fois comme fermier et avocat, a rassemblé en latin un résumé souvent mal interprété et extrêmement verbeux de la connaissance du monde connu jusqu’à son époque, Les noces de Philologie et de Mercure et les Sept Arts Libéraux en neuf volumes. Les sept arts libéraux étaient la grammaire, la dialectique, la rhétorique, la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et l’harmonie musicale. Certaines informations sont bonnes et exactes ; il y a beaucoup de choses fausses, mal expliquées, mal comprises ou exprimées de façon bizarre. Malgré sa popularité, le travail de Capella est une pâle imitation de l’excellence intellectuelle qui a précédé son temps. La géométrie, par exemple, est incomplète, mal citée (à partir d’éléments d’Euclide) et sans preuves. Le livre contient beaucoup d’erreurs de scribe qui se sont accumulées à chaque nouvelle copie.
Compte tenu du climat intellectuel en Occident pendant la période médiévale, il est tout à fait déraisonnable de s’attendre à une sophistication astrologique, une compréhension et une avancée au cours de cette période. Les conditions de cette époque ne se prêtaient pas à la diffusion généralisée des connaissances. Ce n’est que lorsque les textes grecs anciens, qui avaient été traduits en arabe, ont commencé à être retraduits en grec, et surtout en latin, que l’astrologie a été réexaminée par les nouveaux érudits occidentaux au XIIe siècle. L’Almageste a été traduit en latin pour la première fois en 1160. Les nouveaux passionnés européens formaient un groupe exceptionnel car il n’y avait pas de textes astrologiques dans les langues vernaculaires de l’époque ; l’astrologie était plutôt disponible pour ceux qui parlaient le latin, le grec, l’arabe ou le sanskrit. L’astrologie est devenue la province des hommes instruits qui étaient non seulement alphabétisés dans les langues vernaculaires européennes, mais aussi en latin, la langue de l’érudition. La seule autorité dont disposait l’écrasante majorité des Européens était Ptolémée. L’Inde et la Chine étaient des cultures inconnues. Le plus proche voisin de la chrétienté, la nation de l’Islam, avait complètement adopté l’astronomie / astrologie ptolémaïque. L’astrologie tropicale n’a donc eu aucune concurrence pendant de nombreux siècles.
En outre, il n'a pas été possible de décrire la plupart des signes du zodiaque en termes de signes tropicaux jusqu’à 1301 après J.-C. C’est le point à mi-chemin de l’ère des Poissons. Avant cette année, plus de la moitié des personnes nées avec le Soleil dans le Bélier tropical avaient aussi le Soleil dans le Bélier sidéral. Après 1301, plus de gens naissaient avec le Soleil en Poissons sidéral et le Soleil dans le Bélier tropical qu’auparavant. La précession progresse à raison d’un degré en soixante-douze ans. Par conséquent, durant un peu moins qu’une vie moyenne, le déplacement entre les zodiaques tropical et sidéral augmente d’un degré. Cinq personnes sur six nées actuellement avec le Soleil dans le Bélier tropical l’ont en Poissons sidéral. Dans moins de 400 ans, à l’aube de l’ère du Verseau, tous les Bélier tropical seront des Poissons sidéral.
Le renouveau de l’astrologie babylonienne
Le zodiaque sidéral est propre au Proche-Orient et au Moyen-Orient. Son cheminement vers l’Occident doit être brièvement examiné pour remettre l’astrologie sidérale occidentale dans son contexte.
Le Mont Vésuve, près de l’actuelle Naples, en Italie, est entré en éruption le 24 août 79 après J.-C. Les villes voisines d’Herculanum, Pompéi et Stabies ont été ensevelies sous une telle quantité de cendres volcaniques qu’elles n'ont été trouvées qu'avec la découverte par accident en 1709 d'Herculanum, la première des trois. Cette surprise, survenue lors du creusement d’un puits, a déclenché une vague nouvelle de curiosité pour le monde antique. Les fouilles ont démarré à Pompéi en 1748.
Jusqu’au XVIIIe siècle après J.-C., l’histoire ancienne de l’Occident avait été peu explorée au-delà des textes de l’Antiquité classique. À l’époque, la connaissance du latin et du grec étaient des conditions préalables à l’étude de l’histoire, mais l’intérêt pour le sujet était intense en Europe et ses colonies. Lorsque le premier volume du Déclin et chute de l’Empire romain d’Edward Gibbon a paru en 1776, puisant largement dans les sources latines et grecques pour les traduire en anglais, il a été immédiatement épuisé et a nécessité trois éditions. C’était une lecture longue et dense, mais l’intérêt en Occident a été tel que lorsque le dernier et sixième volume a paru en 1788, il s’est également vendu rapidement.
L’intérêt européen pour la Palestine et la Grèce fut particulièrement fort au XVIIIe siècle en raison de la profonde animosité ressentie envers les Turcs ottomans qui avaient pris la Transylvanie et la Hongrie au XVIe siècle et qui avaient été maintenus à un jet de pierre à peine de Vienne. Les Ottomans contrôlaient aussi la Terre Sainte, berceau de la chrétienté, la Grèce, berceau de l’Occident lui-même, ainsi que les Balkans, l’Afrique du Nord et tout le Proche-Orient.
Les sensibilités occidentales ont donc été vivement stimulées par l’invasion de l’Égypte par Napoléon en 1798. Cinq cents civils étaient attachés à l’armée française, parmi lesquels des artistes, des ingénieurs et des scientifiques dont trois astronomes, qui ont étudié l’histoire naturelle, la géographie, les monuments et l’art du pays. Avant qu’ils ne soient chassés par les Anglais en 1801, les Français ont compilé une vaste étude de la région ; pour la première fois, des Européens modernes voyaient l’architecture, l’art et l’étendue de l’Égypte antique. Le travail des civils français, la Description de L’Égypte, fut publié en dix volumes et deux atlas.
En 1799, les Français ont découvert une table de basalte à Rosette, une ville située à l’une des embouchures du Nil, écrite en trois langues, le grec, le démotique et les hiéroglyphes égyptiens anciens. Cette découverte a abouti au déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens en 1821 et à la fondation de l’égyptologie.
Les intérêts occidentaux dans la région ont été relancés lorsque les Grecs se sont révoltés contre leurs maîtres turcs en 1821, une révolution notable pour sa sauvagerie de part et d’autre. La guerre fut suivie avec grand intérêt par l’Occident jusqu’à ce que les Grecs obtiennent leur indépendance en 1829.
Les fouilles dans les provinces ottomanes administrées de Mossoul, Bagdad et Bassora, dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, ont été couronnées de succès avec la découverte, en 1843, par Paul Botta, un Français, des ruines de Khorsabad, une ville fondée par Sargon II (722-706 avant J.-C.), roi d’Assyrie. Austen Henry Layard, un Anglais, a travaillé sans relâche en Mésopotamie pendant plus d’une décennie à fouiller les monuments et les inscriptions cunéiformes (la forme écrite de l’akkadien, la langue des Babyloniens). Layard a découvert les cités-états de Nimroud et de Ninive et la fabuleuse bibliothèque d’Assurbanipal, détruite par les Babyloniens en 612 avant J.-C. lors de la conquête de l’empire assyrien. Layard a également excavé la ville-état de Babylone. La science de l’Assyriologie date des années 1840 avec la découverte de grandes quantités d’écriture cunéiforme, due initialement et principalement aux travaux de Layard. Trente années plus tard, les linguistes avaient déchiffré l’essentiel de l’akkadien/cunéiforme, la lingua franca de l’ancien Proche-Orient avant qu’il ne commence à être supplanté par l’araméen vers 500 av. J.-C.
Époque kassite - Musée du Louvre |
Pendant que l’écriture cunéiforme était en cours de déchiffrement, l’intérêt européen pour le Proche-Orient et le Moyen-Orient est entré dans une phase plus rigoureuse avec la construction du canal de Suez, de la première pelletée de terre en 1859 jusqu’à l’ouverture du canal en 1869. Le canal a été construit presque entièrement avec des financements français et égyptiens, des machines à vapeur européennes et de la main-d’œuvre égyptienne, mais la grande majorité des navires qui ont traversé le canal étaient britanniques dès le début de sa mise en service, l’Angleterre ayant la plus grande marine marchande et le plus grand empire colonial dans le monde à l’époque.
En 1875, le vice-roi turc d’Égypte avait accumulé des dettes tellement importantes qu’il ne pouvait plus obtenir de crédit de la part des banquiers européens. Il a été contraint de vendre ses actions de la Compagnie du canal de Suez, que le gouvernement britannique a rapidement acheté. Cet achat a permis aux Britanniques d’être actionnaires majoritaires dans la compagnie, mais cela n’a pas apaisé leurs craintes qu’une puissance hostile puisse contrôler ou saboter le canal, qui est rapidement devenu vital pour les intérêts stratégiques britanniques. Les craintes quant à la sécurité du canal amenèrent les Britanniques à envoyer des troupes en garnison en Égypte en 1882, lorsqu’une rébellion menaça la stabilité du gouvernement du vice-roi. Les Britanniques sont restés dans les coulisses du gouvernement égyptien jusqu’en 1936. C’est la présence britannique en Égypte et l’expansion subséquente des intérêts britanniques dans la région qui ont attiré en grand nombre la plupart des archéologues européens et américains et autres érudits dans la région. L’érudition n’était toutefois qu’une question secondaire à l’achèvement du canal de Suez. Le contrôle de la région pour assurer la sécurité du canal a été la pièce maîtresse de la politique britannique du Proche-Orient après 1870.
Les vestiges qui ont été découvert en Égypte et en Mésopotamie dans la première moitié du XIXe siècle ont été largement traduits durant dans la seconde moitié. L’ouvrage fondateur de l’astrologie sidérale est un court article de Joseph Epping S. J. (1835-1894) intitulé "Zur Entzifferung Der Astronomischen Tafeln Der Chaldäer" (16) (Sur le décryptage des tables astronomiques chaldéennes) paru en 1881. Les travaux d’Epping, Johann Strassmaier S. J. (1846-1920) et Franz Xaver Kugler S. J. (1864-1929) ont été au cœur de la découverte que toute l’astronomie et l’astrologie babylonienne est sidérale. L’équinoxe vernal n’était pas utilisé pour calculer la longitude céleste dans aucune partie du corpus des données astronomiques/astrologiques découvertes et traduites à ce jour. Toutefois, l’équinoxe était souvent mentionné dans les textes, mais utilisé pour calculer la longueur variable de la lumière du jour, la latitude d’un lieu et pour que le calendrier babylonien soit synchrone avec l’année solaire. Les Babyloniens se contentaient de calculer l’équinoxe. Il n’était pas observé.
Epping était un professeur de mathématiques et d’astronomie, compétent pour se confronter avec les tables astronomiques babylonienne. Il a décrypté des éphémérides lunaires et d’autres textes d’observation qui ont à la fois résolu la chronologie de la période séleucide (qui a commencé en 311 avant J.-C.) et démontré un degré de sophistication astronomique qui était inconnu pour une date aussi précoce. Le père Epping a publié le premier traité sur le sujet en 1889 avec son "Astronomisches aus Babylon" (17) (L’astronomie de Babylone). Par la suite, le constat a été établi que tous les fondements de la théorie lunaire d’Hipparque ont été dérivés de ces sources premières babyloniennes et que l’emprunt extensif de paramètres babyloniens a accéléré le développement de l’astronomie grecque. Hipparque a également utilisé le système numérique babylonien sexagésimal (base 60) dans l’usage courant jusqu’à nos jours – regardez votre montre. Plus important encore, Hipparque a utilisé les valeurs précises des relations de période babyloniennes des planètes (expliquées plus haut) et les a adaptées pour les utiliser dans les systèmes grecs. Enfin, selon Ptolémée, son utilisation des enregistrements babyloniens d’éclipses et autres observations s’étendait jusqu’à 747 avant J.-C.
Une autre partie du savoir fondamental en rapport avec l’astrologie sidérale est le travail de Kugler dont "Die Babylonische Mondrechnung" (18) (Le calcul lunaire babylonien) a paru en 1900. Dans ce livre, Kugler a montré que les Babyloniens ont utilisé un zodiaque à division sidérale égale. Son autre œuvre majeure, "Sternkunde Und Sterndienst In Babel" (19) (Astronomies à Babylone), qui a paru en deux volumes et trois suppléments à partir de 1907, est un traitement complet d’astronomie et d’astrologie babyloniennes entièrement basé sur des sources premières mises au jour et traduites au XIXe siècle.
La caractéristique unique de l’astronomie et de l’astrologie babyloniennes au cours du premier millénaire avant J.-C. - jusqu’à ce que les Grecs n'adoptent des paramètres babyloniens - était que le modèle du ciel était prédictif tandis que le modèle grec était simplement descriptif. C'est-à-dire que les Babyloniens savaient, de nombreuses années auparavant, où les planètes se trouveraient. À partir de nombreux siècles d’observations et d’évaluation de données, ils ont développé des relations de période, éphémérides et autres procédures mathématiques pour affiner les positions des corps dans le ciel. Les principaux bénéficiaires de la compétence astronomique/astrologique babylonienne ont été les Indiens et les Grecs. Toutefois, le plus ancien horoscope grec existant date de 71 avant J.-C., mais ses positions sont loin d’être exactes. D’autres horoscopes grecs primitifs d’Alexandrie, de Rome et d’ailleurs autour de la Méditerranée ont des positions qui ne sont erronées que de quelques degrés, généralement entre deux et cinq quand les degrés sont montrés. Les horoscopes de la colonie grecque Oxyrhynque, en Égypte, qui utilisait principalement des paramètres babyloniens, sont significativement plus précis et presque uniformément sidéraux au sixième siècle après J.-C., époque où les recueils s’arrêtent.
Alors que le siècle passait du XIXe au XXe, l’Assyriologie a produit des carrières académiques à travers l’Europe et les États-Unis. Encore aujourd’hui, de nombreuses revues universitaires y sont consacrées car l’akkadien est le meilleur lien avec le Moyen-Orient ancien. Il y a plus de documents anciens écrits en akkadien que dans n’importe quelle autre langue dans cette partie du monde. Le registre des textes cunéiformes du British Museum dépasse les 100 000 références.
La plus grande partie de ce nouveau savoir est tombée dans l’oreille de sourd du monde astrologique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, à l’exception de la crème de la crème parmi les astrologues britanniques : Alfred John Pearce (1840-1923, alias Zadkiel III) et Walter Richard Old (1864-1929, alias Walter Gorn Old, alias Sepharial). Il ressort très clairement de leurs travaux qu’ils comprenaient les implications pour l’astrologie de ce qui avait été découvert au Moyen-Orient. Ils ont tous deux complètement saisi la précession (voir plus haut) et le concept de zodiaque fixe contre zodiaque en mouvement, que Pearce a longuement abordé ; cependant, ils étaient tous les deux tellement attachés au zodiaque tropical qu’ils n’étaient pas prêts à admettre la légitimité du zodiaque sidéral.
Cyril Fagan |
Cyril Fagan (1896-1970), Irlandais de naissance, fonctionnaire britannique de carrière et plus tard expatrié aux États-Unis, fut l’un des rares astrologues de premier plan au XXe siècle. Il était un lecteur vorace, amateur d’étude, à la maison comme dans les bibliothèques, et bien conscient des développements induits par l’assyriologie et l’égyptologie aux XIXe et XXe siècles. Son père était un chirurgien, mais Fagan n'a pas pu poursuivre une carrière similaire en raison d’une surdité sévère, résultat de la scarlatine, dont il a souffert enfant.
Fagan a commencé son étude de l’astrologie tropicale en 1916 en passant par un apprentissage de vingt ans, encore nécessaire aujourd’hui pour parler avec autorité. Il a fondé l’Irish Astrological Society dans les années 1920, a été contributeur régulier de magazines dans les années 1930 et bien respecté par ses collègues astrologues. L’astrologie a pu avoir été un substitut à une carrière académique ; en tout cas, c’était parfait pour un universitaire indépendant qui n'était pas capable d'écouter une conférence dans une situation de salle de classe. En conséquence, après presque trois décennies de recherche privée, Fagan a réalisé en 1944 - forcé par les preuves qui étaient devenues disponibles au cours des cent années précédentes - que l’astrologie avait été sidérale dans le monde antique jusqu’à ce que les Grecs ne créent les signes tropicaux en les calculant à partir des équinoxes et des solstices (voir plus haut), à la différence des étoiles qui définissent les signes sidéraux. C’est une chose pour un universitaire de faire cette distinction, mais c’en est une autre pour un astrologue, surtout un astrologue tropical, car ce bond constitue un changement de paradigme.
L’information disponible au milieu du XXe siècle a permis à un penseur indépendant, imprégné d’astrologie à la fois ancienne et contemporaine, de voir ce que les Assyriologues avaient vu et rejeté comme simplement peu remarquable étant donné qu’ils n’étaient pas étudiants en astrologie. Même aujourd’hui, il n’y a aucun obligation liée à l’étude de l’astrologie dans le milieu universitaire tant qu’on ne croit pas aux préceptes de l’art. Croire en eux ou les admettre provoque un anathème dans le milieu universitaire, où les arts occultes sont méprisés et suffisants pour ruiner une carrière ou détruire toute chance de promotion pour quelqu’un qui ne serait pas titulaire. Les universitaires, par conséquent, ne criaient pas sur les toits que l’astrologie était sidérale à l’origine car ils ne croyaient en sa légitimité ni dans une perspective tropicale ou ni sidérale. Les astrologues tropicaux, avec Fagan peut-être en seule exception parmi les astrologues tropicaux les plus sérieux des années 1930 et 1940, ne lisaient pas et n’étaient pas stimulés par des revues académiques qui contrevenaient à leurs principes fondamentaux, le premier d’entre eux étant que le Bélier est calculé à partir de l’équinoxe vernal. Fagan avait évidemment compris que l’équinoxe de printemps de l’hémisphère Nord avait tenu par le Taureau, pas par le Bélier, au début de l’histoire, et que les étoiles formaient le cadre original de référence dans le monde antique. Son avancée a été de voir que, pour les Babyloniens, seul le ciel était investi de sens dans la mesure où l’astrologie est, en dernière analyse, divination par le ciel, et par ce raisonnement, il était facile d’accepter ce que tous les sidéralistes ont vu et englobé : le calcul tropical confond les saisons avec le zodiaque. Les partisans du zodiaque tropical rejettent cette approche, qui est le pivot de la discorde entre les deux écoles.
En rejetant les saisons comme un cadre de référence, Fagan a vu le zodiaque tel qu’il était reconnu à l’origine dans l’antiquité. La logique de cette position est simple mais puissante : il n’y a pas de panneau de signalisation symbolique dans le ciel qui dit : "L’équinoxe Vernal est ici !" L’astronomie et l’astrologie étaient visuelles. L’équinoxe change rapidement en termes astronomiques par rapport au ciel. On ne peut pas calculer des longitudes célestes à partir d’une position non inscrite dans le ciel qui change constamment, et découvrir ce que les relations de période des planètes ont révélé aux astronomes/astrologues babyloniens ; et ceci, pour la raison même qui a amené Hipparque à abandonner les étoiles pour l’équinoxe : l’équinoxe se déplace. Au moins quelque chose se déplaçait autour du pôle de l’écliptique, passé inaperçu jusqu’à son époque. Il n’était pas certain que les étoiles étaient en mouvement en tant que cadre de référence ou individuellement ou les deux, ou que les solstices et les équinoxes étaient eux-mêmes en mouvement par rapport au pôle de l’écliptique ; mais son successeur, Claude Ptolémée, était convaincu que l’équinoxe est à jamais fixé dans l’espace et que les étoiles sont en mouvement par rapport à un pôle fixe. Cette conviction suppose qu’une figure mobile n’est pas vraiment en mouvement, mais que l’arrière-plan fixe derrière la figure se déplace.
La confusion qui entoure le mouvement relatif est semblable à celle qui règne à bord d’un train dans une gare. En l’absence de repères visuels suffisants, il est souvent difficile de dire, lorsqu’on observe un mouvement, si son propre train est en mouvement, si un autre train est en mouvement ou si les deux sont en mouvement, et, dans ce cas précis, quel train se déplace plus rapidement. Le calcul sidéral renvoie à leur état au moment où l’on prend ses repères et que l’on comprend la relation entre les trains. Dans tous les cas, cependant, il est irréfutable que le calcul du zodiaque sidéral est fixe et que le calcul du zodiaque tropical se déplace sur le fond des étoiles par près de cinq mille secondes d’arc par siècle. Malgré cette réalité, c’est la vision de Ptolémée qui a été transmise à l’Ouest. Bien que brillant, Ptolémée l’a fait reculer mais la solide résistance à l’acceptation de la vérité de la relation Soleil-Terre-ciel est finalement l’argument tropical-sidéral.
En 1948, avec l’aide mathématique de son collègue irlandais James Hynes, Fagan a découvert que les degrés d’exaltation (20) de Mercure, Mars, Jupiter et Saturne sont les phénomènes héliacaux (21) de ces corps en parallèle à Babylone pour l’année lunaire, c’est-à-dire l’année civile, 786-785 avant J.-C. Les positions du Soleil, de la Lune et de Vénus sont les positions sidérales de ces corps le premier Nisan (22) (jour de l’an dans le calendrier soli-lunaire babylonien) en 786 avant J.-C. Fagan et Hynes ont calculé le premier Nisan au 3 avril 786 avant J.-C.
La modèle de l’exaltation a été présenté dans le premier travail majeur de Fagan en appui au zodiaque sidéral avec la publication en 1950 de "Zodiacs Old and New" (Zodiaques ancien et nouveau) (23). Fagan considérait le modèle de l’exaltation comme son couronnement, car l’origine des exaltations a été perdu à l’époque de Ptolémée. Les degrés exacts, qui sont sidéraux à l’origine, ont été répétées même jusqu’à l’Antiquité tardive avec Julius Firmicus Maternus (24) dans son Mathesis, vers 334 après J.-C., mais dans un contexte tropical.
Fagan a publié "Symbolism of the Constellations" (Symbolisme des constellations) (25) en 1962 et le travail pour lequel il est le plus connu, "Astrological Origins" (Origines astrologiques) (26) a été achevé en 1969 (publié en 1971) ainsi qu’un article mensuel dans l’American Astrology Magazine de 1953 jusqu’à sa mort en 1970.
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Kenneth Bowser, auteur de "An Introduction to Western Sidereal Astrology" (2012), "Primary Directions and the Horoscope of the United States" (2015) et "The Western Sidereal Interpretation Workbook" (2020), étudie l’astrologie et l’histoire ancienne depuis plus de cinquante ans. Connu pour son érudition dans le domaine de l’astrologie ancienne, Ken donne des conférences astrologiques aux États-Unis et en Europe et enseigne régulièrement sur une variété de sujets astrologiques. On peut le joindre à www.WesternSiderealAstrology.com. Pour plus d’information sur son cours d’interprétation sidérale occidentale, cliquez ici. Ce cours s’adresse aux étudiants intermédiaires et avancés en astrologie. Les thèmes utilisent la longitude sidérale occidentale, mais le cours convient également aux astrologues tropicaux puisque les mêmes règles d’interprétation s’appliquent aux deux écoles .
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Références et notes
- Herman Hunger et David Pingree, "Mul.Apin An Astronomical Compendium in Cuneiform", (Archiv für Orientforschung 24, 1989), p. 12.
- L’accord dans le temps entre les dates des stations de Jupiter sur 427 ans est beaucoup plus proche qu’il peut sembler de prime abord du fait des différents calendriers en vigueur au début de ces deux relations de période consécutives. La différence entre le décompte grégorien du XXIe siècle et le décompte julien du XVIe siècle est de treize jours. Aussi, la vraie différence entre les dates de début des stations de Jupiter en 1580 et en 2007 est en fait deux jours plutôt que quinze.
- La déclinaison est la distance au nord ou au sud de l’équateur céleste mesurée en degrés d’arc. Elle est directement analogue à la latitude terrestre étendue à l’espace. L’équateur céleste est le plan de l’équateur terrestre de la Terre étendu au large de la planète dans l’espace.
- La latitude céleste est la distance au nord ou au sud du plan écliptique mesurée en degrés d’arc. L’écliptique est un plan qui passe par les centres du Soleil et de la Terre et qui est incliné de 7 ¼ ° par rapport au plan de l’équateur du Soleil. Toutes les planètes orbitent autour du Soleil sur le plan de l’écliptique sauf Pluton dont le plan orbital est incliné sur l’écliptique de 17°
- Bernard R. Goldstein et Alan C. Bowen, "The Introduction of Dated Observations and Precise Measurement in Greek Astronomy", (Archive for History of Exact Sciences, vol. 43, octobre 1991), p. 114.
- G. J Toomer, Dictionary of Scientific Biography, s.v. "Hipparchus" (New York, Charles Scribner’s Sons, 1978), p. 15, supplément 1, p. 218.
- W. M. Smart, "Textbook on Spherical Astronomy", 4e éd. (Cambridge : Cambridge University Press, 1960), p. 226.
- La théorie de l’épicycle d’Apollonius de Perge postule que les planètes orbitent circulairement autour de points qui sont eux-mêmes en orbite circulaire autour de la Terre. Les explications de Ptolémée sur la logique astrologique et l’interprétation fournies dans le Tétrabible sont superbes et valent bien une étude sérieuse encore aujourd’hui.
- La période hellénistique s’étend de la mort d’Alexandre le Grand en 323 avant J.-C. jusqu’à la victoire d’Octave sur Marc-Antoine et Cléopâtre à la bataille d’Actium en 31 avant J.-C
- La période impériale romaine s’étend du contrôle romain total de la péninsule italienne en 264 avant J.-C. et de l’expansion subséquente jusqu’à la mort de l’empereur Marc-Aurèle en 180 après J.-C.
- Michele Renee Salzman, "On Roman Time", (Berkeley, University of California Press, 1990), p. 183.
- L’année tropicale est le temps écoulé entre les conjonctions consécutives du Soleil avec l’équinoxe vernal. Elle dure 365 jours cinq heures 48 minutes et 46 secondes.
- Il y avait un problème toujours croissant autour de la nécessité de faire coïncider la résurrection avec le printemps et le comput de Pâques dans la mesure où Pâques est le premier dimanche après la première pleine lune après l’équinoxe vernal de l’hémisphère nord.
- Théon d’Alexandrie 335-405 après J.-C., mathématicien et auteur d’explications sur la façon d’utiliser à la fois l’Almageste et les tables manuelles de Ptolémée, qui sont elles-mêmes des explications sur la façon d’utiliser l’Almageste sous forme simplifiée. Les tables manuelles de Ptolémée et Théon étaient en circulation plus large que l’Almageste dans l’Antiquité tardive et la période médiévale.
- Une tribu barbare germanique orientale qui a envahi l’Empire romain au Ve siècle.
- Joseph Epping, "Zur Entzifferung Der Astronomischen Tafeln Der Chaldäer", (Stimmen aus Maria Laach, Freiburg im Breisgau, n° 21, 1881), p. 277-292.
- Joseph Epping, "Astronomisches aus Babylon", (Stimmen aus Maria Laach, Freiburg im Breisgau, n° 44, 1889), p. 419-608.
- Franz Xaver Kugler, "Die Babylonische Mondrechnung" (Freiburg im Breisgau : Herderschen Verlag, 1900).
- Franz Xaver Kugler, "Sternkunde Und Sterndienst In Babel", 2 vol. (Münster In Westfalen : Aschendorffsche Verlagsbuchhandlung, 1907-1909/1910).
- Les exaltations sont des positions dans le zodiaque où les planètes ont leur plus grande puissance.
- Les phénomènes héliacaux sont les dates où les planètes et les étoiles apparaissent et disparaissent au lever ou au coucher du soleil pour la première ou la dernière fois du commencement de leurs périodes de visibilité et d’invisibilité, celles-ci pouvant durer des semaines ou des mois selon la latitude terrestre du lieu.
- La première apparition de la Nouvelle Lune la plus proche de l’équinoxe de printemps.
- Cyril Fagan, "Zodiacs Old And New" (Los Angeles, Llewellyn, 1950).
- Voir "Ancient Astrology Theory And Practice", trans. Jean Rhys Bram (Park Ridge, NJ : Noyes Press, 1975), p. 34.
- Cyril Fagan, "The Symbolism of the Constellations" (Moray Series, n° 6, Londres, Moray Press, 1962).
- Cyril Fagan, "Astrological Origins" (St. Paul : Llewellyn, 1971).
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