L'ÉTOILE DE BETHLÉEM, par Demetrio SANTOS

Annoncée par les prophéties et par l'étoile que suivirent les Rois Mages, la naissance du Christ s'est produite dans un environnement géographique et culturel où l'astrologie était la science qui regroupait les sciences. Ce qui suit est une tentative astrologique de détermination de la véritable date de naissance de Jésus, vraisemblablement survenue lors d'une importante conjonction de planètes, que beaucoup, mages compris, prirent pour une étoile. 


Traduit de l'espagnol par Didier Castille

De nombreux documents d'époque, politiques, théologiques ou astrologiques, montrent que la date anniversaire que nous célébrons aujourd'hui chaque année à Noël n'est pas la bonne, ni par le jour, ni par le mois, ni par l'année... 

"Les rois Mages", par Antiquité tardive, sur Flickr
Ravenne, Saint-Apollinaire
La date de Noël et son rapport avec l'Étoile de Bethléem nous ramène chaque année à un événement dont le fondement astrologique est indéniable, et dont l'explication a fait l'objet de maints débats qui, dans bien des cas, ont essayé de nier l'évidence, à savoir sa connexion avec l'astrologie.

La fameuse histoire de l'Étoile de Bethléem

"Jésus étant né à Bethléem de Juda, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son Étoile se lever et sommes venus l'adorer."  (Matthieu 2.1)
Dans l'original, on dit Stellium. Quiconque a connaissance de l'astrologie et des langues anciennes, latines, grecques... sait que ce terme peut signifier "astre, groupement ou constellation" d'étoiles ou de planètes. Il faut en tenir compte car toute la culture, la vie publique et la vie privée, la médecine, la religion... de ce temps-là étaient imprégnées et interprétées en termes astrologiques, qui étaient la connaissance universelle. Rappelons aussi que nous nous trouvons en pleine Histoire, aux commencements de notre ère, quand Alexandrie réunissait dans sa grande bibliothèque et ses archives les textes de tout le monde antique. C’était l’époque de Dorothée de Sidon, de Manilius... dont  on conserve toujours les textes aujourd'hui.

Vers 150 de notre ère, Ptolémée écrivait sa Tétrabible et d’autres œuvres qui ont servi de référence jusqu'à aujourd’hui ; celui-ci citait à chaque instant les écoles chaldéennes  de son époque et il en tirait des informations à une époque où l’on savait encore, en plein hellénisme, traduire l'écriture cunéiforme.
Pour autant, le fait que des événements tels que la naissance et la prédication de Jésus étaient peu connus ne signifie pas qu'ils soient mythiques.

Astrologiquement, le texte cité ne fait pas de doutes, ce sont des "mages ou des savants" qui arrivèrent, dans la mesure où ils maîtrisaient la science du moment qui était l'astrologie dans laquelle s'intégrait le reste des connaissances. Pour le territoire de la Syrie et de la Palestine, l'origine de toute culture était Babylone et ses alentours. La côte phénicienne elle-même n’était qu’une avancée au bord de la Méditerranée où abondaient les marins et les navigateurs qui se servaient de l'astronomie pour leurs voyages, et qui, à leur tour, apportaient leurs propres observations et découvertes. D'où l'importance des ports de Sidon et de Tyr, et de certains personnages, comme Marin de Tyr, qui ont contribué à la connaissance géographique.
Tout le monde avait donc une connaissance coutumière de l'influence des planètes, des Signes et de leurs maîtrises, des Aspects planétaires et de la valeur de leur intensité respective... Les horoscopes historiques existent depuis 410 av. J.-C. et nous avons même un cas tératologique du 21/05/-1114.

Une connaissance coutumière des planètes

On évaluait les Aspects en importance et en influence, le principal d'entre eux étant la conjonction, base des tous les autres, à savoir l’opposition, la quadrature, le trigone... C'est dans cette cosmologie physico-spirituelle que les humains se meuvent et que les astres influent sur leur naissance et leur évolution. Évidemment, la première question qui vient à l'esprit est "Qu'est-ce qui se passe dans la Nature, et quels caractéristiques biologiques ou spirituelles un nouveau né a-t-il quand une Conjonction de toutes les planètes se produit?

Là aussi, la réponse, qui était la conclusion des philosophes grecs exprimée par les stoïciens, est logique : la constitution, la formation ou la transformation totale de l'Univers matériel, c'est-à-dire une création ou un cataclysme. Voilà l'origine des Apocalypses et il en va de même du Monde, car il s'est formé à un moment où toutes les planètes étaient en Conjonction à 0° du Bélier, origine du Zodiaque.

Stèle babylonienne représentant une
donation de terres sous les auspices célestes.
Vers -1200 avant J.-C., Musée du Louvre
Il y aura également destruction  (cataclysmes mineurs) lors d’un groupement planétaire dans l’une des quadratures des éléments (feu, terre, air et eau). Et sur le plan biologique, qu’arrivera-t-il à l’humanité  influencée par les astres ? Logiquement, un nouveau né qui « incarnera » les cieux et initiera une nouvelle période de l’humanité : un Messie.  Mais la coïncidence absolue des planètes est presque impossible ; c’est pourquoi il faut l’optimiser avec le plus grand nombre de planètes possible.
   
La difficulté de prévoir le moment de la conjonction était due aux calculs approximatifs des périodes des planètes et des  prévisions de leurs mouvements. Finalement, Ptolémée a donné  des formules pour  un calcul plus précis mais avec de grandes erreurs sur le long terme. Si bien qu’il était difficile d’établir des positions planétaires dans un futur lointain. Peut-être les Babyloniens avaient-ils obtenu une meilleure précision. On n’y est même pas parvenu avec les nouvelles lois de Kepler puisque celles-ci, simples lorsqu’il s’agit d’une planète isolée, deviennent très compliquées dès que leur nombre    passe à plus de deux ou trois corps célestes.
Dans ce but, il y a eu des observatoires qui ont fonctionné durant un certain temps. Les Chaldéens ont réalisé des observations très anciennes (à partir de -2 259 pour des éclipses de Lune, selon Simplicius) de positions planétaires (Aristote),  données qui furent ensuite mises à profit par Ptolémée et d'autres. En fin de compte, il fallait avoir recours à l’observation directe qui n’était pas exempte de difficultés puisque le ciel n’était pas toujours dégagé. Il s’agissait également d’interpoler pour calculer les mouvements. Toutefois, il y avait les tables ou des éphémérides comme celles de Ammisaduqa (environ -1600), ou Listes de l'astrolabe(-1100) que les astrologues utilisaient couramment. De fait, elles sont à l’origine des horoscopes historiques que nous possédons, avec leurs erreurs et leurs imprécisions.

Prophéties et conjonction messianique

Dans de telles conditions, il semble que les prophéties sur la conjonction messianique remontent à l'époque d'Abraham (environ -2015), le patriarche fondateur du peuple juif qui devint nomade en émigrant à partir de Ur en Chaldée. Du moins, c’est ainsi qu’on a interprété des phrases bibliques qui font allusion à une descendance aussi grande que "le nombre des étoiles" au firmament (Genèse 12.3), peut-être en soulignant leur influence sur la conception ou la naissance humaine, ou le retour des âmes au ciel des étoiles (Macrobe : Commentaire au Songe de Scipion, de Cicéron) comme on le croyait alors.
A cette époque, Ur en Chaldée était un grand centre culturel urbain où foisonnaient toutes sortes de connaissances et qui présentait aussi tous les risques d'engorgement que cela implique (maladies, contagion, épidémies). C’est une explication possible du départ d’Abraham. Il est certain que la période aux alentours de -2000 marque un « acmé » dans la culture astrologique mésopotamienne au point que, postérieurement, on a pu parler de « chaldéens » dans le sens de mathématicien ou scientifique.
La date de la Grande Conjonction semble se préciser au fil du temps et l’on a trouvé peu à peu de nouvelles formules et observations pour calculer les positions planétaires avec plus de précision. Voici la citation de Michée (-735/-715) : "Et toi, Bethlehem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, Et dont l`origine remonte aux temps anciens, Aux jours de l`éternité." (Michée, 5.2). Il s'agit du passage utilisé par les prêtres juifs lorsque Hérode les interroge, dans la peur de voir naître un rival.
Quand nous arrivons au temps d'Auguste, l'ambiance astrologique, les calculs, réalisés par de nombreux astrologues anonymes, faisaient que l'incarnation du stellium en un nouveau né symbole de cette Grande Conjonction flottait « dans l’air du temps ». Pour leur part, les Juifs, de par leur  proximité du centre culturel babylonien et parce qu'ils s’attendaient à une naissance dans la région de la Palestine, se souciaient d’autant plus de sa découverte que la prophétie de Daniel (-615/-534) sur les soixante-dix semaines au terme desquelles le Messie arriverait au peuple juif (Daniel, 9.1) était dépassée. Inutile de rappeler que Daniel avait fait des études fructueuses dans les écoles de Babylone où il résidait, grâce à quoi il était au courant des systèmes astrologiques de précision les plus avancés. Pour cette raison, les juifs  scrutaient leurs écritures, antérieures à la fondation de Rome, alors que les Romains,  avec leur point de vue politique et à l’apogée de leur puissance, méprisaient  apparemment les traditions juives
  
Pourquoi le Stellium s'est-il effectivement produit le 1er mars de l’an -6 (7 av. J.-C.), et pourquoi alors personne n'en a vu le signe dans le ciel ?
Parce que, le Soleil étant l’une des composantes du Stellium, ses rayons empêchaient l’observation de la Grande Conjonction au moment-même de sa formation. Les spécialistes de la question, ceux qui dominent les règles astrologiques, sont les seuls à la découvrir et à la calculer. Le « peuple » ignorant espérait voir des spectacles célestes (comètes ou autres) qui annonceraient l’arrivée du Messie.
Le calcul du "stellium" reposait sur la seule doctrine des Grandes Conjonctions (les "chronocrates", Jupiter et Saturne), qui a été propagée plus tard par Albumasar (787/886) et que les Chrétiens ont connu grâce à lui, mais qui, au début de l'ère chrétienne, était déjà ancienne et universellement utilisée.
En effet, selon les lois physiques, dans n'importe quel système planétaire, la planète de plus grande masse et sa période gouvernent les périodes des autres planètes, qui ont du s’y adapter ("l’harmonie des sphères"). Dans notre système, le gouverneur est Jupiter, secondé par Saturne, dont la masse est tout aussi considérable ; c’est pour cela que les périodes des deux planètes doivent être en accord pour la coexistence dans le Système (5 périodes de Jupiter = 2 périodes de Saturne). Les autres planètes sont régies par  ce cycle avec des périodes multiples ou diviseurs du principal.
"Eclipse" par Claudio Sepulveda Geoffroy, sur Flickr
Le premier, dans les temps modernes, à identifier cette Conjonction avec l'Étoile de Bethléem fut Kepler (De Iesu Christi vero anno natalitio, 1606), même si ses calculs pèchent, eux aussi, par imprécision. Le procédé était le même qu'auparavant : on commençait par rechercher les conjonctions Jupiter–Saturne, les chronocrates, dont la durée se maintient environ un an avec les orbes courants, et d’autres planètes leur étaient ajoutées jusqu'à incorporer le maximum d'entre elles en optimisant le résultat.
Pour que la Conjonction soit effective, le Soleil et la Lune, du fait le leur importance propre, doivent y être inclus :  "Après Dieu, le Soleil et la Lune sont dans la vie de tous les êtres vivants. La naissance (horoscope) de beaucoup d'entre eux n'a pas d'hileg (donneur de la vie), mais si le Soleil et la Lune agissent au moyen d'un Aspect bénéfique sur l'Ascendant, leur vie sera prolongée" (Hermès, Centiloque.) 
Porphyre dit la même chose (Traité sur l'abstinence) et Ibn Ridwan, dans ses Commentaires de la "Tétrabible", précise : "Les Conjonctions ne peuvent pas agir avec efficacité si les deux lumières n'interviennent pas, car ils surpassent en influence les autres astres... La Conjonction et l'Opposition du Soleil, s’il y a éclipse, ont plus d’énergie que les autres".

Optimiser la Grande Conjonction

Il faut donc optimiser la Grande Conjonction puisque, étant donné le nombre de composants (planètes), il est difficilement concevable, à l'intérieur du temps historique, qu’elles puissent toutes coïncider sur le même degré. Les effets de la Conjonction dépendent véritablement de ce nombre. Puisque la Lune est impliquée dans la conjonction, la culmination se produit quand celle-ci finit par s'incorporer au groupe qui vient de se former selon un mouvement plus lent, et dans ce cas, au moment de sa conjonction solaire exacte.
En ce qui concerne la date que nous traitons, mais aussi pour des traditions beaucoup plus anciennes (même paléolithiques), on prend en compte l'Horizon et ses effets : un astre y atteint sa force maximale et c’est au moment de son lever que la Conjonction agit de la façon la plus particulière. C’est pourquoi le lieu où le groupe commence à être mis en valeur à l'Horizon Oriental, au moment-même où la Lune s'incorpore (ce qui est calculable), est le lieu désigné pour la naissance que nous recherchons.
Mais cette condition est remplie pour tous les lieux qui présentent ce même horizon, et il nous reste à préciser lequel est le plus adéquat. Nous faisons donc intervenir d’autres facteurs, comme les maîtrises ou les gouverneurs des Signes sur les régions géographiques et sur les peuples ou groupes humains, en raison de leur constitution gène/éthique et historique et du microclimat local À cette époque, on connaissait bien les gouverneurs des régions dont Ptolémée donne une longue liste (Tétrabible 11.3). Dans ce cas, la Conjonction étant localisée dans les Poissons, ce signe devient dominant et la Conjonction agit sur les régions qu'il syntonise. En dernier lieu, interviennent aussi les caractéristiques spéciales à chaque groupe humain (les mêmes que dans un horoscope individuel). D'après l'astrologie traditionnelle, le signe des Poissons représente les peuples en constante pérégrination, ce qui est l'une des qualités du peuple juif.

Voici le thème astrologique définitif, qui tient compte des planètes qui ont été découvertes ultérieurement.

Après avoir calculé la date de la Conjonction, on a cherché à savoir si elle a pu être celle de la naissance de Jésus à Bethléem en concordance avec les données historiques contemporaines conservées dans les textes évangéliques et extra-évangéliques.
Naturellement, on sait déjà depuis longtemps que la première date proposée par Denis l’Exigu (vers 500/560 de notre ère) comme étant celle de la naissance de Jésus est erronée, puisque Hérode, le protagoniste de l'épisode des Innocents, est mort soit en l’an 5 avant J.-C. (Barnes), soit au printemps de l’an 4 avant J.-C., en référence à une éclipse de Lune de cette année-là. Évidemment la naissance de Jésus lui est antérieure. Il n’y a pas non plus lieu de penser qu’il est né 2 ans plus tôt puisque le Roi, se basant sur la date d’apparition de l’étoile que les mages lui auraient communiquée, aurait disposé d’une marge suffisante pour que le nouveau-né ne pût échapper à son élimination.

La date n'est pas non plus celle du 24 décembre, choisie pour supplanter la date romaine du « Sol Invicto », date astronomique du solstice et du commencement de l'ascension solaire, qui était célébrée dans tout l'Empire ; entre autres divergences, elle ne concorde pas avec le texte de Saint Luc qui parle de quelques bergers qui gardaient leurs troupeaux de nuit, puisque, en plein hiver, les moutons étaient au bercail. À l’école d’Alphonse X, on a maintenu la date du 15 mars, début du printemps, qui concorde avec celle que nous trouvons ici mais nous ignorons les sources de cette doctrine ; il se peut qu’il ait existé alors des documents perdus par la suite.

Précisions sur la date

Pour mieux cerner la date, revenons-en aux mages, à leurs calculs et à leur arrivée à Jérusalem à la recherche du nouveau né de cette Conjonction. On a supposé qu'ils auraient mis 2 ans pour arriver (selon la Massacre des Innocents), mais ce n’est pas obligatoire, entre autres raisons, à cause de cette « marge de sécurité » de leur mort. Nous devons faire une incursion dans le système d’érection des horoscopes des écoles babyloniennes : les Tables étant peu précises et l’observation directe du phénomène ayant été gênée par les rayons solaires, il fallait noter les positions des planètes avant et après la Conjonction puis faire des interpolations. En nous référant à nos Tables actuelles, les planètes les plus brillantes, Jupiter et Vénus, sortent très vite des rayons (orbe de 17° environ). Mercure n'importe pas trop ici, puisqu'il ne fait pas partie du « stellium ».

L'application des planètes a pu être observée quelques temps avant la Conjonction pour être mieux affinée après, lors de la désagrégation puisqu'il fallait trouver au plus tôt le nouveau né à son lieu de naissance ; il y avait beaucoup de tribus ou de familles nomades dans la région, ou, même si elles ne l’étaient pas, elles pouvaient changer de domicile entre temps.
Les observations postérieures à l’événement ont pu s’étaler jusqu’à fin mars pour Vénus, et jusqu’à début avril pour Jupiter et Saturne ; nous pouvons donc ajouter 15 autres jours, selon l'état du ciel.
Si bien que nous arrivons à fin avril. Si nous ajoutons quelques calculs complémentaires et la préparation d’un voyage de 1500 km, en caravanes normales, les mages auraient dû arriver à Jérusalem au début de juillet.

On parvient ainsi à la fin avril.

Si on ajoute d'autres calculs complémentaires et la préparation d'un voyage de 1500 kilomètres en caravane normale, les mages ont pu arriver à Jérusalem au début de juillet.
"The birth place of baby Jesus", par Momo, sur FlickR
La visite à Jérusalem, en dehors d’être une courtoisie à l’égard des autorités, avait pour objet de voir l'acte de naissance du nouveau né : en effet, celui-ci était inscrit dans le registre du temple et les personnes nées à ces dates étaient dans ses archives. Comme le rapporte l'évangile, il est né à Bethléem, vers où les mages se sont dirigés ; peut-être que l'heure de naissance ne figurait pas dans le registre, donnée importante qui ne pouvait être requise que par ses parents. De telles circonstances se retrouvent également dans le texte. Le fait de rester à Bethléem, bien que la résidence habituelle fût à Nazareth, s'explique, entre autres circonstances, par le fait que les hommes devaient être présentés au temple et que la mère devait garder "l’impureté légale" d'accouchement durant au moins 40 jours (Lévitique 12), et qu’ainsi, avant cette date, ils n'auraient pas pu se déplacer.
Mais recherchons une confirmation plus précise : quand les mages entreprennent dès l'aube le voyage à Bethléem depuis Jérusalem, étant donnée la chaleur de la saison, ils voient « l’étoile » immobile (la version "qui s'est arrêté là où l'enfant était" semble être un ajout « merveilleux » du copiste), tout au moins ce qu'il en reste (Conjonction Jupiter-Saturne), dans sa phase stationnaire, ce qui s’est produit entre le 7 et le 17 juillet de l’an 7 avant J.-C.

Le Cycle de 60 ans dans le thème astral de Jésus

Nous pouvons compléter l'histoire en appliquant le système du cycle de 60 ans (période = 58,26 ans) sur l'actuel horoscope et voir si les crises du natif coïncident avec sa biographie, comme la décrit l'Évangile.
En ce sens, nous voyons une forte crise à l’âge de 2 ans, époque probable de son exil dans des terres égyptiennes, comme séquelles du changement climatique ou de maladies propres à l'enfance. La valeur en est très élevée, au point que les astrologues anciens auraient peut-être donné l’enfant pour non-viable et la phase critique, exactement à l'Ascendant, comme cause de son décès. Mais sa constitution gène/éthique l'a sauvé et, par la suite, et sans doute a-t-il joui d’une vie saine jusqu’à la période historique de sa vie publique, puisqu’il n’y a pas d’autres points critiques supérieurs à celui-là.

À l’approche de son histoire publique "Il avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère" (Luc, 3.23, automne de l'année 25), il a traversé une première crise qui engageait sa conception de la religion instituée et de sa réforme (conjonction Jupiter-Uranus) qui a servi de fondement à sa vie publique. Celle-ci commence l’année suivante, sa grande crise  de 31 ans (le Soleil, la Lune, Saturne, Pluton), crise qui concernait ses parents ainsi que sa fuite du domicile. La transformation a été si profonde que, durant sa prédication, on est allé le chercher pour le ramener au foyer puisque « ils disaient: Il est hors de sens » (Marc, 3.21) et qu’il avait perdu la raison. Peut-être faut-il y voir un lien avec la mort du père, puisque celui-ci n'apparaît pas dans la vie publique de Jésus et que sa mère y apparaît comme veuve.
Sa personnalité faisait alors l’objet d'une renommée et d’une controverse maximales, et elle est la cause finale de sa mort qui, bien qu'elle arrivera plus tard, correspondait au transit du vecteur (vecteur harmonique : point moyen des longitudes sur l’écliptique de toutes les planètes) sur la position radicale de Mars, qui indique une sorte de mort résignée, à 33 ans récemment révolus (le 1er mars 27 de notre ère.)

Cette date a fait l’objet de discussions par rapport à d’autres dates possibles (celles du "grand sabbat" dans le calendrier juif). Cependant, elle concorde avec d’autres données historiques,  comme celle qu’on trouve chez Jean 2.20 : "Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple...", ce qui nous amène à l'an 27, car cet épisode s'est produit peu de temps avant la passion. Elle concorde également avec la célébration de la fête de la Dédication de Jean 10.22, qui coïncidait avec le solstice d'hiver et avec les commentaires que cela a suscité.

Jésus connaissait-il sa destinée?

Plus que spirituellement ou intuitivement, Jésus avait-il une connaissance astrologique de sa destinée? Certains renseignements le laissent supposer : sans doute, connaissait-il la visite des mages puisque sa mère "gardait ces choses en son cœur (un esprit, une mémoire)" et quel homme ne se serait-il pas senti curieux de tout cela en de telles circonstances?
À partir de sa visite en "Terres de Sidon" (Matthieu, 15.21, Marc 7.24), il commence à entrevoir des présages sur son propre destin : Matthieu, 25.45, 26.24, 26.54, Marc 14.19, 14.36, etc.) Il faut rappeler qu’à Sidon se trouvait une importante école d’astrologie avec une figure bien connue, selon les textes de Dorothée dans lesquels il y a un horoscope de l'année -7. Voilà qui donne à réfléchir. En tout cas, le raisonnement et l’intuition sont complémentaires et le plan spirituel englobe aussi le plan rationnel, tous deux concourant à la vérité finale.