Les planètes et leurs aspects ont une connexion fondamentale et cosmiquement établie avec des forces ou des principes archétypaux qui influencent l'existence humaine. Les archétypes ont une qualité transcendante et mythique, et des expressions psychologiques très spécifiques. Ils semblent fonctionner à la fois de l'intérieur et de l'extérieur, s'exprimant en tant qu'impulsions et images de la psyché intérieure, mais aussi en tant qu'événements et situations dans le monde extérieur.
Un thème astral, ou thème natal, est un portrait du ciel au moment de la naissance d’une personne. Le Soleil, la Lune et les planètes sont positionnés autour du thème pour refléter leurs positions autour de la Terre à la naissance. Par exemple, l'endroit où se trouve le symbole du Soleil dans le thème reflète l'heure du jour où l'on est né : ainsi, si l'on est né à midi, le Soleil sera au sommet du thème (appelé le Milieu du Ciel), tandis que si l'on est né à à l'aube, le Soleil apparaît se levant sur le côté gauche du thème près du point est de l'horizon (appelé l'Ascendant).
La principale différence entre le thème natal et la réalité astronomique qu'elle représente est que le thème natal a deux dimensions plutôt que trois, et qu’elle ne reflète pas les différentes distances des planètes à la Terre. Ce que le thème natal exprime, c'est le schéma exact des relations angulaires existant entre les planètes et la Terre au moment et au lieu de la naissance.
Le principe de base de l'astrologie est que les planètes ont une connexion fondamentale et cosmiquement établie avec des forces ou des principes archétypaux spécifiques influençant l'existence humaine, et que les modèles formés par les planètes dans les cieux portent une correspondance de sens avec les modèles des affaires humaines sur Terre. En termes individuels, les positions des planètes à l'heure et au lieu de naissance d'une personne sont considérées comme correspondant aux modèles archétypaux de base de la vie et du caractère de cette personne.
L'astrologie permet une meilleure compréhension de la vie - les cycles, les hauts et les bas, les crises et les avancées, les périodes de grands changements et de transformation - à travers l'étude des transits. Les transits se produisent lorsque les planètes, telles qu’elles sont dans le ciel à un moment donné, forment certains motifs géométriques par rapport aux positions planétaires à la naissance. La nature de ces motifs - quelles planètes sont impliquées et comment elles sont positionnées - apparaît en corrélation d'une manière étonnamment cohérente avec le caractère archétypal des expériences que la personne tend à avoir à ce moment-là.
Trois questions préliminaires
Pour commencer, je voudrais aborder trois questions importantes qui demandent à être discutées quand on aborde l'astrologie. Le premier concerne la nature des archétypes, le second concerne la question du déterminisme contre le libre arbitre, et le troisième concerne la nature du mécanisme causal de l'astrologie, ou pourquoi cela fonctionne. Ces trois problèmes sont étroitement liés.
Premièrement, qu'est-ce qu'un archétype ? Les archétypes peuvent être compris et décrits de bien des manières, et en fait une grande partie de l'histoire de la pensée occidentale depuis Platon et Aristote s'est intéressée à cette question. Mais, pour ce qui nous intéresse actuellement, nous pouvons définir un archétype comme un principe ou une force universelle qui affecte - stimule, structure, imprègne - la psyché humaine et le comportement humain à de nombreux niveaux. On peut les considérer comme des instincts primordiaux, comme Freud, ou comme des principes premiers transcendants comme le faisait Platon, ou comme des dieux de la psyché selon James Hillman. Les archétypes (par exemple, Vénus ou Mars) semblent avoir une qualité transcendante et mythique, or ils ont aussi des expressions psychologiques très spécifiques - comme dans le désir d'amour et l'expérience de la beauté (Vénus), ou l'impulsion vers une activité énergique et l’agression (Mars). De plus, les archétypes semblent fonctionner à la fois de l'intérieur et de l'extérieur, car ils peuvent s'exprimer en tant qu'impulsions et images de la psyché intérieure, mais aussi en tant qu'événements et situations dans le monde extérieur.
Jung considérait les archétypes comme les constituants de base de la psyché humaine, partagés de manière interculturelle par tous les êtres humains, et il les considérait comme des expressions universelles d'un inconscient collectif. Bien avant cela, la tradition platonicienne considérait les archétypes comme étant non seulement psychologiques mais aussi cosmiques et objectifs, comme des formes primordiales d'un esprit universel qui transcendait la psyché humaine. Il apparaît que l'astrologie soutient la vision platonicienne autant que la vision jungienne, car elle prouve que les archétypes jungiens ne sont pas seulement visibles dans la psychologie humaine, dans l'expérience et le comportement humains, mais sont également liés au macrocosme lui-même - aux planètes et à leurs mouvements dans le ciel. L'astrologie soutient ainsi l'idée ancienne d'une anima mundi, ou âme du monde, à laquelle participe la psyché humaine. De ce point de vue, ce que Jung a appelé l'inconscient collectif peut être considéré comme étant en fin de compte intégré dans le cosmos lui-même.
La
question du libre arbitre contre le déterminisme : on croyait
autrefois que l'astrologie révélait le destin d'une personne, que
le thème natal était rigidement déterministe. Correctement comprise,
cependant, l'astrologie peut servir à augmenter considérablement la
liberté personnelle, plutôt que de la limiter. Cela s'explique en
partie par le fait que la connaissance des structures archétypales
de base et des schémas de signification du thème natal d’une
personne lui permet d’être beaucoup plus conscient de la tâche
que représente la réalisation de son potentiel le plus profond, de
sa nature authentique. Mais le caractère émancipateur de
l'astrologie découle également du fait que plus nous comprenons
profondément les forces archétypales qui affectent nos vies, plus
nous pouvons être libres dans nos relations avec elles. Si nous
sommes totalement inconscients de ces forces puissantes, nous sommes
comme les marionnettes des archétypes : nous agissons alors selon
des motivations inconscientes sans nous donner la possibilité d’être
des agents intelligents interagissant avec ces forces. Dans la mesure
exacte où nous sommes conscients des archétypes, nous pouvons
répondre avec une plus grande autonomie et conscience de soi. C'est
bien sûr toute la raison d'être de la psychologie des profondeurs,
depuis Freud et Jung : devenir conscient de l'inconscient, se libérer
de l'esclavage de l'action aveugle, explorer et expérimenter les
forces cachées dans la psyché humaine. Le grand mérite de
l'astrologie est qu'elle semble révéler très précisément quels
archétypes sont particulièrement importants pour chaque personne,
comment ils interagissent les uns avec les autres, et quand et
comment ils sont le plus susceptibles de s'exprimer au cours de
chaque vie.
Liés à ce sujet, la question de notre naissance ainsi que le caractère aléatoire du destin quand il nous assigne quelque chose d'aussi important que le thème astral avec sa configuration spécifique de planètes. Personnellement, je crois que les circonstances de notre naissance ne sont pas accidentelles, mais sont en quelque sorte une conséquence de notre caractère spirituel et karmique. Comme beaucoup d'autres, j'en suis venu à croire que nous choisissons les circonstances de notre vie, nous choisissons la famille, la culture et l’époque qui nous voient naître, et que ce choix, en quelque sorte, est fait à partir d'un niveau plus élevé de notre être spirituel que celui dont nous sommes habituellement conscients.
De ce point de vue, le thème natal n’est pas la prison-structure aléatoire de notre destin inexorable, mais il peut être vu plutôt comme définissant la structure de base de notre potentiel de développement - suggérant les dons personnels et les épreuves que nous avons choisis pour cette vie, et avec laquelle travailler et évoluer. L'astrologie éclaire les dynamiques archétypales fondamentales qui conditionnent profondément nos vies, ce qui ne veut pas dire qu'elles déterminent absolument nos vies. Car notre réponse personnelle à la vie contient toujours un élément d'imprévisibilité et de liberté potentielle, et parce que l'astrologie permet une meilleure compréhension de nos complexes archétypaux de base et de leur timing, alors la connaissance de notre thème astral et de nos transits peut considérablement augmenter le champ des possibles, la flexibilité et l'intelligence avec laquelle nous abordons la vie. L'étude de l'astrologie peut être extraordinairement libératrice.
Enfin,
la question du mécanisme causal, ou pourquoi l'astrologie fonctionne
: il me semble peu probable que les planètes envoient une sorte
d'émanation physique qui influence causalement les événements de
la vie humaine d'une manière mécaniste. L'éventail des
coïncidences entre les positions planétaires et l'existence humaine
est tout simplement trop vaste, trop complexe sur le plan de
l'expérience, trop subtil du point de vue esthétique et infiniment
trop créatif pour être expliqué par les seuls facteurs physiques.
Je crois qu'une explication plus plausible et plus complète est que
l'univers est éclairé et imprégné d'un modèle holistique
fondamental qui s'étend à tous les niveaux, de sorte qu'une
synchronicité constante ou une corrélation significative existe
entre les événements astronomiques et les événements humains.
Ceci est représenté par l'axiome ésotérique de base « Ce qui est
en bas est comme ce qui est en haut », qui reflète un univers dont
les parties sont intégrées dans un tout intelligible.
De ce point de vue, les planètes elles-mêmes ne sont pas la « cause » de ce qui pourrait se produire dans nos vies, pas plus que les aiguilles d'une horloge ne sont pas la cause du fait qu’il est 19h30. Les positions planétaires sont plutôt indicatives de l'état cosmique des forces archétypales à ce moment-là. Le fait que les planètes semblent constamment indiquer ces choses avec une telle précision suggère simplement que l'ordre cosmique est beaucoup plus profond et omniprésent que ce que nos croyances conventionnelles ne laisse supposer. Mais la relation entre un modèle planétaire spécifique et une expérience humaine doit plutôt être considérée comme une corrélation ou une correspondance significative, et non comme une simple causalité linéaire.
Sur l'un des cadrans de la tour de l'horloge à Berne, en Suisse |
Néanmoins, il est une signification selon laquelle la causalité entre dans la perspective astrologique, et c'est dans celle de la causalité archétypale (comparable aux concepts d'Aristote de causes formelle et de cause finale). Alors que les planètes physiques elles-mêmes peuvent n'avoir qu'un lien synchronistique avec une expérience humaine donnée, cette expérience est néanmoins affectée ou provoquée - influencée, modelée, poussée, tirée - par les archétypes planétaires correspondants, et en ce sens il est tout à fait approprié de parler, par exemple, de Saturne (en tant qu'archétype) « influençant » quelqu'un d'une manière spécifique, ou comme « gouvernant » certains types d'expérience.
Mais pourquoi le cosmos aurait-il établi une correspondance systématique entre des modèles planétaires et des phénomènes archétypalement structurés dans les vies humaines ? Il y a beaucoup de réponses possibles à cette question, dont la moindre n'est peut-être pas celle d'une sorte de splendeur esthétique intrinsèque à l'univers, d'un débordement d'intelligence cosmique et de volupté qui se révèlent dans ce mariage continu de l'astronomie mathématique et de la poésie mythique. Mais en termes plus pragmatiques et humains, mon sens de l'astrologie est que la coïncidence constante entre les positions planétaires et les vies humaines existe comme une sorte de code universel que l'esprit humain doit démêler, afin que nous puissions mieux nous comprendre nous-mêmes et notre monde, redécouvrir notre lien profond avec le cosmos, et être des êtres humains plus complets.
Il existe deux catégories qui sont les plus importantes pour comprendre la dynamique archétypale du thème natal de quelqu’un et de ses transits : les planètes et les aspects. Les planètes représentent les forces archétypales essentielles elles-mêmes, tandis que les aspects - les relations angulaires entre les planètes, souvent indiquées sur thème natal par des lignes tracées entre les symboles planétaires - reflètent la nature générale de l'interaction entre ces forces archétypales. Je décrirai d'abord les significations des planètes individuelles, puis les aspects.
Il
existe dix archétypes planétaires, et ce sont eux qui forment la
base de toute analyse astrologique. (suivant l'usage grec ancien
d'origine, le terme « planète » en astrologie inclut le Soleil et
la Lune ainsi que Mercure, Vénus, Mars, etc.) Bien que chaque
archétype planétaire joue un rôle important dans le thème d’une
personne, à certains égards, les plus significatifs personnellement
sont le Soleil et la Lune.
Le Soleil représente le principe central de l'énergie vitale et de l'autonomie consciente dans le thème natal. Tout comme le Soleil est l'entité centrale du système solaire, le Soleil est l'entité centrale de la psyché individuelle reflétée dans le thème natal. Le Soleil représente le centre de l'identité personnelle, l'ego conscient, le moi volontaire autonome, et est associé au sens de l'auto-orientation et de l'expression de soi. Il régit la pulsion énergétique de base, la volonté d'exister, de s'exprimer dynamiquement en tant qu'individu autonome. Il représente cette expression dynamique de la volonté personnelle qui influence et fait appel à toutes les autres énergies planétaires. C'est la partie de soi qui, pour le dire simplement, s'efforce d'être, de « briller », de créer, de réaliser, de se manifester. Il est lié à l'identité personnelle de base de la personne dans la vie : « Je suis John Smith, voici qui je suis, ce que j'ai fait, où je vais », etc. En termes mythiques, le Soleil est associé à l'archétype du Héros, et il est yang par nature.
Lorsque le Soleil forme un aspect majeur avec une autre planète dans son thème natal (par exemple, une conjonction avec Vénus, ou une opposition avec Mars), alors ce deuxième archétype planétaire aura tendance à être particulièrement important dans la vie de la personne et dans son caractère, infusant ses qualités dans l'énergie basique du soi représentée par le Soleil. Tous les aspects majeurs du Soleil sont donc d'une grande importance dans le thème. De plus, dans les thèmes féminins et masculins, le Soleil a tendance à refléter des personnages masculins importants dans la vie de quelqu’un.
La Lune, en revanche, représente le côté féminin de la psyché, l'anima en termes jungiens. Elle est étroitement associée à la personnalité sensible aux émotions et aux instincts, à la base psychosomatique de l’être et à la relation mère-enfant première. La Lune symbolise, en un sens, le ventre ou la matrice de la personne. Alors que le Soleil reflète le sens du soi conscient et autonome de la personne, son identité et sa volonté personnelles, et qu’il est de nature plus active et auto-dirigée, la Lune représente davantage le caractère psychologique sous-jacent d'une personne - ces parties de soi qui sont plus cachées à son ego conscient - et est de nature plus réceptive et spontanément plus réactive ou sensible. La Lune correspond en particulier à nos sentiments et à ces schémas psychologiques omniprésents, mais largement inconscients, qui se sont établis au plus profond de notre passé. Ce n'est pas que la Lune soit simplement l'inconscient ; elle est plutôt associée de manière archétypale à tout ce dont le moi moderne a tendance à être inconscient : le terrain ou la matrice émotionnel, physique, imaginaire, familial et ancestral de la psyché.
La Lune, sur les murs de l'église Sainte Élisabeth à Cologne-Hohenlind, en Allemagne |
La Lune correspond à ce que l’on ressent de soi-même avant même de penser à soi-même - comme la façon dont on a tendance à se rapporter spontanément aux autres et aux diverses situations de la vie. Tout comme les cycles et les phases toujours changeantes de la Lune, la partie lunaire de la psyché, associée aux humeurs et aux sentiments, a tendance à être changeante et à caractère fluctuant, bien qu'à un autre niveau ses motifs profondément imprimés soient très durables. La Lune concerne le mode psychosomatique immédiat de réponse à la vie qui commence dans les premières années de vie, qui est en partie une question d'héritage, et en partie forgée lors de ses premières interactions avec le monde - en particulier avec la mère et d'autres figures maternelles, la famille (frères et sœurs, père) et l’environnement familial premier en général. Il régit le sentiment d'appartenance (ou non), la façon dont on a tendance à nourrir et à se nourrir, et est associé à la fois à l'instinct maternel et aux besoins et instincts de la petite enfance et de l'enfance. Plus tard dans la vie, la Lune reflète la nature de toutes les relations intimes, familiales et autres, ainsi que la vie au foyer. En termes mythiques, la Lune est associée à certains aspects de la Grande Déesse Mère et est de nature yin.
Encore une fois, comme pour le Soleil, si un aspect majeur se forme entre la Lune et une autre planète dans le thème natal, ce deuxième archétype planétaire aura tendance à être particulièrement important dans sa vie. Mais dans ce cas, ce deuxième archétype aura tendance à se canaliser à travers les parties de la vie régies par la Lune : les émotions et les humeurs, la petite enfance et l’enfance, la mère et l’environnement familial de premières années, les relations intimes et la vie domestique, etc. De plus, dans les thèmes astrologiques des femmes et des hommes, la Lune a tendance à refléter des figures féminines significatives dans la vie d'une personne.
Il est important de se rappeler que les femmes et les hommes ont à la fois le Soleil et la Lune, les archétypes masculins et féminins de base, dans leur psyché. Ces principes représentent la grande polarité yang-yin qui imprègne l'existence. On ne sait pas dans quelle mesure nos « natures » masculines et féminines sont culturellement conditionnées et dans quelle mesure elles sont innées, bien que, certainement, il semble y avoir une plus grande résonance intrinsèque entre l'archétype de la Lune et le corps et la psyché d'une femme dans ses capacités procréatives et nourricières. Cependant, à un autre niveau, il semble que l'un des principaux défis pour tous les êtres humains est d'atteindre un équilibre intérieur entre ces deux polarités fondamentales - entre la recherche d'une individualité autonome et le sentiment d'être connecté à un tout plus vaste, entre actif et réceptif, volonté et sentiment, conscient et inconscient, soi et psyché.
Mercure
représente le principe de l'esprit, la pensée et le mouvement ou
l'échange d'idées par la parole, l'écriture et d'autres formes de
communication. Il régit la capacité de conceptualiser et de
communiquer, d'articuler, d'utiliser les mots et le langage,
d'analyser et de comprendre, d'apprendre, de percevoir, de servir de
médiateur, de transporter et de connecter. L'archétype de Mercure
est associé à la figure mythique grecque d'Hermès, le Mercure
romain, le messager des dieux. Un aspect majeur entre Mercure et une
autre planète a tendance à être en corrélation avec la façon
dont les processus mentaux et neuronaux ont tendance à fonctionner,
la façon dont on donne et reçoit des informations, et la nature de
son éducation et de sa vision intellectuelle.
Vénus représente le principe de l'amour et de la beauté. Vénus est Éros, comme Mercure est Logos. Vénus régit le désir d'être impliqué dans des relations amoureuses et sociales, d'attirer et d'être attiré par les autres, de s'engager dans des activités artistiques, de rechercher l'harmonie et le plaisir esthétique ou sensuel. L'archétype de Vénus est associé à la figure mythique grecque d'Aphrodite, la Vénus romaine, la déesse de l'amour et de la beauté. Les principaux aspects impliquant Vénus ont tendance à être en corrélation avec la façon dont on donne et reçoit l'amour et l'affection, la nature de ses relations sociales et romantiques, et le caractère de son impulsion artistique et de sa sensibilité esthétique.
Mars représente le principe de la force énergétique. Il symbolise cette partie de la psyché qui nous pousse à agir, à nous affirmer, à lutter, à avancer et de résister, à être courageux et vigoureux, à être compétitifs ou combatifs. Mars est l'archétype du guerrier : il régit la capacité d'agressivité, de colère et d'énergie physique, ainsi que les tendances aux blessures, à la violence et à l'impulsivité. Il est lié à l'activité sportive et, en tant que complément polaire de Vénus, il régit l'aspect yang de la sexualité. L'archétype de Mars est associé à la figure mythique grecque d'Arès, le Mars romain, le dieu de la guerre. Les aspects majeurs impliquant Mars sont révélateurs de la façon dont on a tendance à agir et à s'affirmer dans la vie et comment on vit les conflits et l'agression.
Mars et Mercure, sur l'horloge de l'hôtel de ville de Heilbronn, en Allemagne |
Jupiter représente le principe d'expansion et de succès. Il régit la tendance à s'étendre et à grandir, à élever et à s'élever, à rechercher ce qui est meilleur ou plus haut, à s'améliorer et à magnifier, à incorporer ce qui est extérieur, à faire des ensembles plus grands. Il régit également la tendance à connaître le succès, l'honneur, l'abondance, le bonheur et la bonne fortune, et est lié à la capacité de magnanimité, de libéralité, de fierté et d'optimisme. De plus, Jupiter correspond à une préoccupation pour les idéaux et principes moraux et philosophiques, avec des perspectives à long terme ou vastes, avec l'envie d'une ampleur intellectuelle et culturelle, et plus généralement avec la recherche d’élargissement d'expérience (par exemple, à travers le voyage, les nombreuses lectures, l'exploration intérieure, etc.). Du côté négatif, Jupiter est lié à la tendance aux excès, à l'inflation, à l'extravagance, au souci excessif de la richesse et du statut, à l'auto-indulgence, à la complaisance, à l'excès de confiance et au sentiment de supériorité personnelle. L'archétype de Jupiter est associé à la figure mythique grecque de Zeus, le roi des dieux olympiens, le Jupiter romain ; appelé le Grand Bénéfique, il est lié aussi à Fortuna et à la Providence. Les aspects majeurs impliquant Jupiter ont tendance à indiquer la nature de l'expérience d'expansion personnelle, de croissance et de succès dans tous les domaines de la vie, ainsi que la façon dont les impulsions peuvent être excessives dans ces directions.
Saturne est l’archétype planétaire qui suit, et comme c'est un archétype particulièrement complexe, je vais le décrire plus en détail. Saturne représente le principe de limite, de structure et de nécessité. Il régit le monde matériel, le temps, la tradition, le passé, le vieillissement, la mort et la fin des choses. L'archétype de Saturne est associé à la figure mythique grecque de Kronos, le père sévère des dieux, le Saturne romain. Appelé le Grand Maléfique en l'astrologie traditionnelle, il est associé à des figures archétypales telles que le Destin, le Père, le Temps, la Mort et la Grande Faucheuse.
En
psychologie jungienne et archétypale, Saturne est souvent appelé le
senex.
Les septs planètes sur l'horloge astronomique du Deutsches Museum de Munich, en Allemagne |
Saturne représente la structure dure des choses, le principe de réalité, la ligne de fond. C'est à bien des égards le contraire de Jupiter dans sa nature : là où Jupiter s'étend et accorde le succès, Saturne se contracte et inhibe ; où Jupiter est libéral et magnanime, Saturne est conservateur et strict ; là où Jupiter élève, Saturne opprime. En effet, Saturne peut bien sembler être une planète unilatéralement négative dans le panthéon astrologique, alors qu'en fait la situation est bien plus compliquée. Saturne s'oppose et limite, mais ce faisant, il renforce, fonde, forge, donne substance et gravité à notre âme, nous rend réels.
Dans un sens important, Saturne est le maître du thème natal lui-même, car Saturne est le Temps, Chronos, ainsi que ce qui fixe un moment dans le temps, qui crée par la naissance une incarnation de la réalité, et ensuite soutient et élabore à travers le temps toute la signification et les défis de ce moment archétypal.
Saturne est l'archétype qui régit la structure de nos vies. C'est la matrice des choses, celle qui fournit à la fois limite et structure, permettant ainsi la possibilité de la manifestation elle-même. En limitant et en fournissant la clôture, Saturne définit. Saturne est aussi le principe du jugement, gouvernant les conséquences de nos actes, nous confrontant à notre passé. Ésotériquement, il est considéré comme la planète du karma, le porteur du karma des vies passées, dont nous devons maintenant affronter les conséquences dans la vie présente. Il pourrait être considéré comme la croix que nous portons, car il concerne nos épreuves et nos souffrances qui souvent peuvent sembler inexplicables et imméritées. En termes théologiques, Saturne ressemble à certains (mais pas à tous) aspects du Yahvé hébreu : le souverain patriarcal strict et législateur de la création, le Dieu de justice et de rétribution qui condamne l'humanité à une vie de séparation, de travail, de souffrance, de maladie, de douleur dans la naissance et la mort. Saturne est le seigneur du royaume de la finitude, de l'imperfection et de la mortalité. À un niveau plus profond, Saturne peut être vu comme l'archétype du travail de naissance de l'existence : ce qui comprime et limite, rigidifie, aliène, coupe de l'union primitive, nous fait mourir jusqu'à la matrice - mais aussi ce qui nous personnifie, nous donne l'incarnation, forme, fermeté, substance, réalité matérielle.
Saturne est donc souvent symbolisé comme un squelette, à la fois comme symbole de la mort, ultime puissance consommatrice du temps, mais aussi comme structure squelettique et fondement des choses, sans lequel il n'y aurait pas de forme, pas de stabilité, pas de cadre de force et de solidité, qui a lentement évolué à travers le temps et l'expérience.
Saturne nous fait rester seuls et connaître la solitude ; il nous sépare des autres - de l'utérus de la naissance, de notre famille d'enfance à mesure que nous vieillissons et de tout le monde lorsque nous faisons face à notre mort. Et c'est aussi Saturne qui fait de nous ce que nous sommes, qui discipline et ordonne notre existence jusqu'à ce qu'il ait sculpté notre essence. C'est le surmoi à l'intérieur de nous - notre juge et notre conscience intérieurs, ce reflet complexe de la convention sociale intériorisée, de la tradition religieuse et de la loi morale. Saturne gouverne les conséquences de l'erreur, de la culpabilité, du pessimisme, de l'infériorité, de la dépression, de la privation ; mais il nous donne aussi la capacité de rigueur, d'ordre, de concentration, d'endurance, de sérieux, de fidélité, de responsabilité, de maturité. Pour continuer la comparaison avec Jupiter, là où Jupiter peut être gonflé, exagéré ou trop optimiste, Saturne est judicieux, ancré et pragmatique. Saturne travaille lentement et progressivement, minutieusement, souvent douloureusement, mais efficacement, avec des résultats durables.
Saturne régit notre travail dans le monde , ce que nous faisons pour joindre les deux bouts, le travail de la vie. Il gouverne la « réalité » telle que nous l'entendons habituellement, celle qui nous impose des exigences concrètes, qui nous confronte aux limitations matérielles, qui nous ramène sur terre. Il nous fait connaître la défaite, limite nos aspirations et nie nos rêves. Saturne nous résiste et nous opprime, et pourtant nous définit aussi, nous apporte expérience et sagesse, nous fait prendre la responsabilité de nous-mêmes afin que nous devenions notre propre maître. Comme disait Nietzsche, « Celui qui ne peut pas obéir à lui-même sera commandé. » C'est Saturne seul qui peut nous donner ce sens particulier d'autorité intérieure qui ne peut être acquis qu'à travers le temps et l'expérience.
La position de Saturne dans un thème natal est donc une question de grande importance, et les aspects majeurs qu'il porte aux autres planètes peuvent nous en dire beaucoup sur les principales préoccupations d'une personne dans la vie. Les transits impliquant Saturne marquent régulièrement des périodes d'une importance développementale majeure, apportant souvent des moments d'épreuve personnelle, mais aussi de profonde maturation et l'établissement de structures de vie significatives impliquant la carrière, les relations importantes ou les responsabilités karmiques majeures. Peut-être que la principale chose à retenir - ou à adopter comme hypothèse de travail - est que Saturne indique ce avec quoi nous avons choisi de travailler dans cette vie afin d'atteindre un niveau plus élevé de conscience spirituelle. Les souffrances et les frustrations que cela peut entraîner peuvent être plutôt considérées comme servant un objectif qui, à long terme, sera reconnu comme méritant tous les durs labeurs de la vie. Encore une fois, Saturne est cette partie du processus de naissance archétypal qui opprime et aliène, et pourtant lentement façonne et structure, et, à la fin, nous amène à un nouveau niveau d'existence. C'est le gardien du seuil.
Uranus représente le principe du changement, de la liberté, de la rébellion et de la révolution. Il est associé à des phénomènes inattendus de toutes sortes, à des surprises et à des réveils soudains, à des percées - intellectuelles, psychologiques, spirituelles. Il régit la rupture soudaine des structures établies et tend à avoir une qualité excitante et électrique. Il régit également l'individualisme et l'originalité, l'invention et la technologie, le génie créatif et la perspicacité brillante. La planète Uranus, la première planète à être découverte aux temps modernes - en 1781, à une époque de changement culturel radical et de révolution - peut être mieux comprise archétypalement par la figure mythique grecque de Prométhée, qui vola le feu du ciel en rébellion contre les dieux pour donner à l'humanité une plus grande liberté.
L'impulsion prométhéenne associée à la planète Uranus représente cette partie de nous qui cherche à suivre notre propre voie, à choisir notre propre chemin individuel dans la vie. Son influence incline à être changeant, agité et imprévisible - parfois de manière irresponsable - dans une quête constante de liberté personnelle et de nouvelle expérience. Uranus est également médiateur de la créativité et de l'innovation : dans ses formes les moins exaltées, il ne peut signifier que l'excentricité ou l'anarchie, mais dans son expression la plus élevée, il peut indiquer un véritable génie et une capacité à faire des percées personnelles ou culturelles significatives au cours de sa vie.
L'archétype de Prométhée associé à la planète Uranus est en corrélation avec cette étape du processus de naissance archétypique au cours de laquelle on est soudainement libéré des constrictions du canal de naissance pour faire l’expérience d'une liberté soudaine, d'un éveil, d'une nouvelle vie, d'une nouvelle identité, d'une expansion radicale des horizons : Prométhée délie.
Il y a cependant une autre face à l'énergie de cet archétype, qui peut faire de l'expérience d'Uranus une question très différente. Lorsqu'une personne n'a pas intégré l'élan prométhéen vers la liberté créative, l'individualisme autonome et la capacité de changement, il y a une forte tendance à expérimenter cet archétype comme quelque chose qui arrive de l'extérieur de manière bouleversante et perturbatrice. C'est-à-dire qu'au lieu d'être nous-mêmes une source de changement, d'indépendance et d'excitation, nous pouvons avoir tendance à nous faire imposer des changements et des événements imprévisibles, de sorte que nous sommes obligés d'ouvrir notre vie à de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités. Uranus affronte ainsi notre part saturnienne, qui souhaite tenir, maintenir le statu quo, résister au changement en faveur de la sécurité, de la tradition et de l'ordre établi.
New-York - Rockefeller center "Prometheus", par David Ohmer, sur FlickR |
Le côté rebelle et rétif de l'archétype de Prométhée peut ainsi venir de l'intérieur ou de l'extérieur, et dans ce dernier cas une personne peut se sentir constamment soumise à des changements problématiques qui l’obligent à réorienter sa vie. Que ces changements soient précipités par d'autres personnes, par de nouvelles conditions psychologiques ou physiques, ou par des circonstances extérieures, leur rôle est d'ouvrir la vie à quelque chose de nouveau. Si l'on s'identifie excessivement au passé, si l'on essaie de s'accrocher à des structures dépassées, alors on vivra Uranus comme une force perturbatrice qui peut parfois être assez inconfortable. Mais le potentiel est toujours là pour que l'on intègre l'archétype, et pour que l'on contacte sa propre capacité de liberté et d'excitation, d'ouverture à l'inattendu et à la nouveauté.
Lorsqu'une planète forme un aspect majeur avec Uranus, ce deuxième archétype planétaire a tendance à être libéré dans l'expression, souvent de manière soudaine, inhabituelle ou inattendue. Le deuxième archétype reçoit une stimulation excitante, créative ou innovante, et peut être une source à la fois de liberté et de changement imprévu.
Neptune est l'archétype du transcendant, de la réalité idéale, de l'imagination et du spirituel. Il représente l'océan de conscience qui dissout toutes les frontières entre soi et l'autre, entre soi et l'univers, entre soi et Dieu, et entre cette réalité concrète et d'autres réalités. En termes périnatals, Neptune a beaucoup à voir avec la condition intra-utérine dans laquelle l'être et la conscience de l'enfant ne sont pas encore différenciés de ceux de la mère, là où il y a une union symbiotique, un sentiment océanique en fusion. Les individus qui contactent cette mémoire primitive dans une profonde exploration de soi associent souvent cet état à la condition mystique d'unité avec la Nature, d'union avec Dieu, ou d'union avec le Tout, et aussi avec une conscience flottante dans laquelle de nombreuses réalités - spirituelles, imaginatives, ou illusoires - semblent s'interpénétrer sans distinction nette.
Neptune gouverne ainsi le monde idéal, qu'il soit défini comme le ventre maternel parfait qui englobe tout, le monde spirituel de la réalité idéale, ou les rêves et aspirations les plus élevés de chacun. Pourtant, comme tout autre archétype planétaire, Neptune a des côtés opposés, la lumière et l'ombre. Car il peut à la fois illuminer quelqu'un avec les vérités spirituelles les plus élevées qui transcendent le monde de tous les jours, et pourtant aussi conduire à un fantasme d'évasion, à l'illusion et à la tromperie. Neptune représente le Nirvana, l'état suprême de félicité mystique où toutes les divisions et les structures de ce monde sont transcendées ; mais il représente aussi Maya, le jeu divin qui produit les nombreuses illusions de la réalité qui enchantent la conscience. Neptune se rapporte à la fois à la folie et au mysticisme, et la ligne est souvent difficile à tracer.
Neptune peut également être considéré comme lié à l'archétype de Narcisse - celui qui est absorbé dans son propre reflet. Encore une fois, cela peut être compris comme la Divinité ultime expérimentant éternellement sa conscience infinie, comme le reflète le mystique qui est absorbé dans une méditation bienheureuse ; mais aussi comme le narcissique égocentrique, le toxicomane alcoolique, l’addict à la télévision-canapé, l'évadé, ou le psychotique qui n'arrive plus à discerner avec précision ce qu'est la réalité consensuelle. Il y a un altruisme et un côté hors du monde chez Neptune qui est visible chez le saint et le martyr, le travailleur social altruiste, le yogi ou le moine. Pourtant, ces mêmes qualités peuvent entraîner un déni de soi malsain, un sentiment de faiblesse impuissante, un élan régressif loin de la vie et des défis d'être un soi individuel, ou une spiritualité exagérée qui nierait ensemble les revendications du monde physique et du corps physique. Ce qui nous est demandé, comme toujours, c'est de trouver un bon équilibre entre les exigences de Neptune et celles des autres planètes.
Neptune régit la pulsion humaine fondamentale ou la soif de transcendance : le désir ardent d'un idéal invisible, le désir de dissoudre ses frontières dans l'unité cosmique, de se fondre dans un rêve, de transcender ce monde de séparation et de limite, d'expérimenter le flux d'amour et de compassion et une transcendance des frontières de l'ego personnel. C'est justement cette pulsion ou cette soif qui alimente l'impulsion addictive aussi bien que la quête spirituelle. En raison de l'association de Neptune à l'idéal, à une sorte de paradis mystique ou de matrice océanique dont la psyché peut avoir des souvenirs archétypiques, il y a souvent un sentiment de perte qui accompagne ou de nostalgie liée à tout ce qu'il touche dans le thème astral.
Parce qu'il dissout les frontières, Neptune a tendance à nous sensibiliser à tout - aux autres et à leurs états intérieurs, aux stimuli externes, aux autres réalités, et ainsi de suite. Il augmente considérablement l'intuition, mais il peut aussi amener à projeter ses propres états intérieurs sur les autres de manière illusoire. Neptune est lié aux capacités de guérison, à la fois physiques et psychologiques. Il a une influence d’affinage, purifiante, sublimante. Pourtant physiquement Neptune tend à affaiblir son propre corps (en faveur du spirituel), tout comme psychologiquement il tend à affaiblir l'ego (en faveur du plus large tout de la conscience). Sa dynamique constante est de dissoudre les structures, de ramener toutes choses à une unité indifférenciée. Neptune semble également être lié à tout ce qui est aqueux, qu'il s'agisse de l'océan physique ou du liquide amniotique dans lequel flotte l'embryon.
Puisqu'il régit le domaine de l'imagination, Neptune peut être considéré comme la source de toute créativité imaginative et imagerie artistique. Il régit le mythe, les rêves, les symboles et le flux des images dans la conscience. C'est la matrice spirituelle de l'anima mundi, l'âme du monde ou la psyché cosmique. De plus, en tant que symbole de l'unité spirituelle ultime de toutes choses, Neptune peut être considéré comme la source d'amour et de compassion. Il régit la foi et l'espérance, le sens de l'invisible, la quête de la beauté spirituelle. C'est l'archétype religieux mystique par excellence.
Lorsqu'une planète est en aspect majeur avec Neptune, ce deuxième archétype planétaire a tendance à être particulièrement sensibilisé, parfois affaibli, parfois spiritualisé, parfois les deux. Le deuxième archétype a tendance à être idéalisé d'une manière ou d'une autre, le soumettant soit à l'illusion d'une part, soit à la signification mystique de l'autre. Il devient allié au principe de l'imagination et du spirituel, et peut potentiellement être un canal important pour l'expansion de la conscience.
Et enfin Pluton : l'archétype de l'énergie primordiale, la force de vie universelle qui impulse toute évolution et transformation. Pluton représente le principe du pouvoir lui-même, de la force élémentaire, de la libido et de l'agression primitives, et est essentiellement identique à la notion freudienne du ça. C'est l'énergie dionysiaque de la vie, le pouvoir du Serpent, le Kundalini. Il contraint, habilite, submerge, transforme ; il détruit et ressuscite. Pluton gouverne les instincts et les forces de la nature. Il régit les processus biologiques de la naissance, du sexe et de la mort, et à son niveau le plus profond, il implique le mystère de la mort et de la renaissance.
Pluton régit le bouleversement, l'effondrement et la décadence, mais aussi la régénération et le feu purificateur de la catharsis. Il reflète l'archétype du monde souterrain - la réalité sombre, mystérieuse et souvent terrifiante qui se cache sous la surface des choses, sous notre ego et les conventions sociales et le vernis de la civilisation, et qui se déchaîne périodiquement avec une grande force destructrice et transformatrice. Bon nombre des instincts problématiques qui se trouvent au plus profond de la psyché humaine, tels que la haine meurtrière, la jalousie violente, la cupidité compulsive et la luxure, etc., reflètent l'activité de Pluton : c'est le chaudron brûlant des instincts de Freud. Pluton est visible dans le pouvoir élémentaire d'une éruption volcanique, d'un lion dévorant, d'une guerre, d'un orgasme, d'une mère dans les étapes culminantes de l'accouchement. Il est présent dans toutes les décharges violentes et purgatoires des énergies refoulées - de la Terre comme dans un tremblement de terre, ou du corps humain et de la psyché comme dans une thérapie ou dans une rupture psychotique. Pluton est à bien des égards le complément polaire de Neptune - ensemble, ils représentent les grandes polarités de Dionysos et d'Apollon, le chthonien et le transcendant, le volcanique et l'océanique, la nature et l'esprit, l'instinct et l'imagination. Et, comme Neptune, Pluton est insondable.
En termes de processus de naissance archétypal, Pluton correspond à l'étape dans laquelle le bébé est puissamment expulsé du corps de la mère dans une lutte à mort de biologie sanglante, lorsque les instincts érotiques et agressifs sont éveillés au maximum. Pluton a donc deux faces, toutes deux exprimées dans les processus de la Nature : un côté destructeur, personnifié par Kali, la Mère dévorante, et un côté créatif, personnifié par Shakti, l'énergie divine universelle qui pousse toute vie et évolution. Pluton est ce que Schopenhauer et Nietzsche appelaient la Volonté universelle - à un niveau semblant ne refléter qu'un instinct aveugle et moteur, à un autre possédant toute l'intelligence évolutive de la Nature, la divine Shakti. Pluton est la Nature elle-même, la vie se transformant et se surmontant éternellement dans une immense dynamique évolutive.
Il a été dit qu'au cours de la vie nous sommes tous consumés par le feu de la vie : la seule question - et c'est là que réside notre défi – est de savoir si nous serons déformés ou perfectionnés par ce processus.
Lorsqu'une planète forme un aspect majeur avec Pluton, ce deuxième archétype planétaire a tendance à être considérablement intensifié et renforcé dans la vie et le caractère, parfois jusqu'à un extrême compulsif. Elle peut être source de luttes de pouvoir dans la vie, extérieure ou intérieure, mais aussi de profonde transformation personnelle.
Ce sont donc les dix archétypes planétaires. Les archétypes sont profonds et multiformes, et leurs significations s'ouvrent constamment à de nouvelles manières chaque fois que l'on les étudie. Il est également important de se rappeler que, bien que je les ai décrits ici individuellement, dans la vie réelle, ils interagissent toujours les uns avec les autres, Pluton avec Vénus, par exemple, ou Uranus avec Mars, et souvent trois ou plus interagissant simultanément. Ce sont ces interactions archétypales complexes - dans le thème astral et dans les transits - qui constituent la base de l'analyse astrologique.
Les Aspects
Je vais maintenant définir les aspects, qui sont les relations géométriques entre les planètes qui indiquent comment les archétypes correspondants ont tendance à interagir les uns avec les autres et à s'exprimer dans la vie.
Un aspect est une relation angulaire spécifique (comme 90 degrés ou 180) entre deux planètes. L'existence d'un aspect entre planètes indique une activation mutuelle des archétypes correspondants. C'est-à-dire que lorsque deux planètes sont positionnées dans une relation angulaire spécifique (mesurée en degrés de longitude céleste le long de l'écliptique), les deux archétypes planétaires correspondants sont mis en interaction et en expression concrète dans les affaires humaines. (Par exemple, si Mercure et Pluton sont proches dans le thème natal, alors une interaction décisive entre les archétypes de Mercure et de Pluton aurait tendance à être visible dans la vie et le caractère.) Il y a cinq aspects majeurs :
la conjonction (environ 0 degré entre planètes),
l’opposition (environ 180),
le trigone (environ 120),
le carré (environ 90),
le sextile (environ 60)
Parmi les aspects majeurs, la conjonction et l'opposition sont les plus significatifs et les plus puissants, représentant les deux apogées de tout cycle planétaire (par exemple, la nouvelle Lune et la pleine Lune, qui sont formées par la conjonction et l'opposition de la Lune avec le Soleil). Les aspects trigone et carré sont de force intermédiaire, le sextile le moins puissant. De plus, de manière générale, plus l'aspect est exact (par exemple, deux planètes éloignées de 2 degrés de la conjonction exacte, plutôt que de 7 degrés), plus l'interaction archétypale sera prononcée.
Le trigone et le sextile indiquent généralement une interaction harmonieuse (« douce ») entre deux archétypes planétaires, dans laquelle les deux principes ou formes d'énergie ont tendance à s'écouler ensemble de manière aisée. L'opposition et le carré correspondent à une interaction plus dynamique ou conflictuelle (« dure »). Ici, les deux principes tendent à avoir une relation plus dialectique, travaillant à la fois l'un avec l'autre et l'un contre l'autre ; l'individu doit travailler dur pour rapprocher les deux de manière positive, pour qu'ils se réconcilient. Et la conjonction indique une synthèse dans laquelle l'interaction peut être de l'une ou l'autre catégorie. Ainsi, un aspect entre deux planètes amène les deux archétypes correspondants en interaction et détermine également la nature de cette interaction.
[Pour ceux qui s'intéressent à ces questions, le caractère de chaque aspect est défini par les principes de Pythagore. Les aspects majeurs sont formés en divisant le cercle de 360 degrés par les nombres entiers 1, 2, 3, 4 et 6, respectivement, et la signification pythagoricienne de chaque nombre donne à l'aspect correspondant sa qualité spécifique. Ainsi l'unité ou synthèse inhérente au nombre 1 et la conjonction ; la polarité ou la dualité inhérente au chiffre 2 et l'opposition ; l'équilibre stable du nombre 3 et le trigone. Les caractères du carré (4) et du sextile (6) dérivent de leurs composantes (2x2 et 3x2), le carré ressemblant à l'opposition et le sextile ressemblant au trigone.]
Les alignements appelés mi-points sont également importants dans notre analyse, considérés comme aspect plus subtil. Lorsqu'une planète est positionnée en aspect au milieu exact de deux autres planètes, alors les archétypes correspondants sont considérés comme étant amenés en interaction. Une telle configuration indique une activation mutuelle complexe des trois archétypes.
Bien que nous discutions par nécessité des divers aspects individuels et des configurations médianes dans un thème isolément, deux ou trois planètes à la fois, en réalité elles sont toutes les parties d'un tout intégré qui est plus grand que la somme de ses parties discrètes. Ce tout en interaction complexe, le thème natal, défie finalement toute compréhension intellectuelle, mais en sélectionnant et en nous concentrant sur les aspects individuels et leur dynamique archétypale spécifique, nous pouvons jeter une lumière considérable sur tout le thème natal et la vie qu'il reflète symboliquement.
Permettez-moi de souligner ici que, bien que les aspects doux sont en effet de grands cadeaux, ce sont souvent les aspects durs, à la fois dans les thèmes natals et les transits, qui s'avèrent les plus fructueux dans la vie d'une personne, parfois de façon radicale. Bien qu'ils soient associés à juste titre aux difficultés, aux crises et aux défis, ce sont les aspects difficiles qui ont tendance à faire bouger les choses dans la vie. La pression de leur conflit tend à créer un plus grand dynamisme énergétique et à inciter à évoluer vers des synthèses plus créatives. Ils sont plus susceptibles de produire des manifestations concrètes, un renforcement du caractère, un approfondissement de l'âme. De plus, lorsque l'on travaille sur le côté négatif d'un tel aspect, l'énergie psychique qui est liée à ce complexe archétypal peut être libérée pour se manifester de manière plus créative ou d'amélioration de la vie (par exemple, la rigidité compulsive qui peut accompagner les aspects durs de Saturne-Pluton peut se transformer en une force soutenue de but, et ainsi de suite). Les individus qui réalisent des choses ayant de réelles conséquences dans la vie ont régulièrement des thèmes natals avec des aspects difficiles entre les planètes les plus pertinentes pour leur réalisation, et ces réalisations majeures se produisent souvent pendant des périodes de la vie marquées par des transits exigeants.
Les transits
L'étude des transits est particulièrement précieuse car elle nous permet d'obtenir un sens pour le timing des archétypes planétaires dans nos vies. De tous les domaines de l'astrologie, c'est peut-être l'étude des transits qui produit la preuve la plus convaincante de la puissance de la perspective astrologique et de son immense valeur pragmatique. Le principe des transits repose sur le fait que lorsque les planètes continuent de se déplacer après la naissance d'une personne, elles s’approchent et s’éloignent en aspect avec les positions planétaires natales. Ainsi, lorsque la position actuelle de n'importe quelle planète dans le ciel forme un aspect à un point qui était occupé par n'importe quelle planète au moment de la naissance (par exemple Uranus actuel dans le ciel formant une conjonction avec Vénus du thème natal), alors pendant la période au cours de laquelle cet aspect particulier se forme, on aurait tendance à avoir des expériences en corrélation avec les planètes et l'aspect impliqués (dans cet exemple, une période de deux ou trois ans au cours de laquelle on aurait tendance à vivre l'éveil d'un nouvel amour, la stimulation de sa créativité artistique ou de sa sensibilité esthétique à la vie, une certaine agitation et imprévisibilité dans ses relations, et ainsi de suite).
Alors que le thème natal en lui-même est un portrait de la vie et du caractère d'une personne dans son ensemble, les transits sur le thème natal reflètent le déroulement dynamique de sa vie et de son caractère en termes d'événements et d'expériences spécifiques. Les transits activent le potentiel inhérent au thème astral.
Étant donné que différentes planètes se déplacent à des vitesses différentes, la durée de leurs transits varie : un transit lunaire ne dure que quelques heures, un transit du Soleil ou de Mars plusieurs jours, et les planètes extérieures plusieurs mois, voire plusieurs années. Les transits des planètes intérieures sont utiles pour comprendre les changements quotidiens et les cycles plus courts de la vie, mais ce sont les transits des quatre planètes les plus extérieures - Saturne, Uranus, Neptune et Pluton - qui sont de la plus grande importance pour comprendre les dynamiques les plus larges de la vie.
Il y a un certain nombre d'autres facteurs importants dans le thème astral qui méritent d'être examinés, tels que les positions en signes des planètes (Bélier, Taureau, Gémeaux, etc.), les maisons, les éléments et les qualités, l’hémisphère accentué, les harmoniques, ainsi que d'autres techniques prédictives telles que les progressions, les directions d'arc solaire, les révolutions solaires et lunaires, etc. Je trouve que tous ces facteurs sont précieux à explorer, et je pourrais, le moment venu, discuter de certains, mais ma propre expertise particulière, ainsi que la majeure partie de mes recherches empiriques, se situent dans le domaine de l'interprétation des combinaisons d'archétypes planétaires, des aspects majeurs (y compris les mi-points) et des transits. Je les considère, après de nombreuses années de recherche, comme les facteurs les plus essentiels de l'astrologie, possédant une grande précision et une grande richesse de sens. Ces facteurs reflètent une géométrie magnifiquement lucide des formes et des forces archétypales, et je crois qu'ils offrent la voie d'entrée la plus intellectuellement convaincante et claire dans les mystères de la perspective astrologique.
Je recommande de rechercher les interprétations ou les lectures de tout bon astrologue qui croise votre chemin, car l'astrologie est si complexe et votre thème a tellement de facettes et de niveaux de signification que chaque astrologue peut l'éclairer de nouvelles manières et vous donner de nouvelles perspectives importantes. De plus, je me concentre sur les dimensions psychologiques et spirituelles de la vie (ainsi que sur les cycles culturels et historiques à long terme). Il existe d'autres astrologues qui se concentrent sur les domaines médicaux, financiers, horaires et autres domaines spécialisés de l'astrologie, que vous trouverez peut-être particulièrement pertinents pour vos propres intérêts. Mais au-delà d'obtenir les interprétations de bons astrologues, je pense que le chemin le plus gratifiant à prendre en fin de compte est d'apprendre quelque chose sur le terrain par vous-même, d'apprendre à calculer vos propres transits (ce n'est pas difficile), puis d'examiner les preuves et d'expérimenter cette profonde source de perspicacité et compréhension pour vous-même.
Quelques commentaires pour finir
Chaque combinaison planétaire a un côté problématique ainsi qu'un côté plus manifestement bénéfique et productif, et j'essaie toujours de décrire les deux aussi clairement que possible. Mais, particulièrement, les aspects difficiles entre les planètes (à la fois dans le thème natal et dans les transits) sont susceptibles de nous mettre au défi de nous réconcilier avec les énergies impliquées, et en les décrivant, on ne doit pas les édulcorer au point de sembler n’avoir que de merveilleuses qualités personnelles, ou une vie qui a été et sera toujours une série ininterrompue d'expériences merveilleuses. Personne n’a une telle vie ou un tel caractère. Le thème astral fournit un portrait vivant de soi-même, et son utilité dépend de la clarté et de la volonté avec laquelle vous êtes prêt à faire face à votre vrai caractère, y compris les parties de vous-même ou de votre vie qui peuvent être difficiles ou cachées. Un thème astrologique fournit une sorte de radiographie de l'âme et de ses mouvements, qui traverse les niveaux les plus superficiels de la psyché pour atteindre les fondements archétypaux de la vie et de l'être.
La principale chose à comprendre ici est que l'astrologie n'est pas concrètement prédictive, mais archétypalement prédictive. C'est-à-dire que le thème natal et les transits indiquent quels principes universels sont soulignés, dans quelle combinaison et quand. Ils ne donnent pas d'informations telles que « Vous recevrez une offre d'emploi en tant que rédacteur-en-chef pour une grande maison d'édition le 26 avril » ou « Vous rencontrerez votre âme sœur sur la plage de Waikiki au coucher du soleil le jour du Nouvel An." Il n'est peut-être pas impossible pour un clairvoyant doué de faire ce genre de choses, mais l'astrologie a un caractère différent.
Dans le même ordre d'idées, nous reconnaissons comme vraies certaines dynamiques archétypales symbolisées dans notre thème astral, mais pas tant par notre propre caractère que par les types d’expériences que nous avons attirés à nous, le caractère des événements et des relations qui sont dans notre vie. C'est parce que les modèles archétypaux de notre thème natal décrivent la qualité de notre expérience de vie. On ne peut pas savoir avec certitude si les archétypes d'énergies particulières sont des choses dont on sera conscient en nous, ou si elles s'expriment dans la sphère la plus large de la vie par les événements, les relations et les circonstances qui sont, dans une certaine mesure, externes à nous, reflétant en fin de compte notre propre conscience. En particulier, si nous n'avons pas psychologiquement « possédé » ces qualités dans notre thème, nous aurons tendance à les projeter sur les autres - et ainsi à attirer vers nous d'autres personnes qui réaliseront ces énergies dans notre vie. Comme Jung l'a souvent dit, ce qui est forcé de rester inconscient nous revient comme un « destin ».
La valeur d'une bonne analyse astrologique est qu'elle peut projeter un éclairage plus cohérent sur les nombreuses, diverses et souvent chaotiques particularités de notre vie, afin que nous puissions y voir des schémas archétypaux clairs. En ce qui concerne les qualités les plus problématiques suggérées par le thème, certaines d'entre elles nous sembleront plus pertinentes simplement parce que nous les avons déjà vécues, que nous avons expérimenté pleinement leurs défis et les avons dépassées. Mieux que cela, nous aurons intégré ces aspects et les aurons fait travailler pour nous d'une manière plus positive. Et c'est bien sûr ce qui doit être. Une telle analyse est destinée à n’encourager davantage que ce processus. Comme le dit un ancien dicton ésotérique : « La personne sagace améliore le fonctionnement des cieux de la même manière qu'un fermier améliore le fonctionnement de la nature. »
Au final, il est important de réaliser que, au moins dans un sens crucial, l'astrologie opère au-delà du bien et du mal. Tous les archétypes ont deux faces comme Janus, avec des côtés positifs et négatifs, et comme le suggère la discussion qui précède, aucun astrologue ne peut examiner un thème et, simplement sur cette base, conclure que la personne est « bonne » ou « mauvaise ». Le thème natal ne détermine pas le vecteur moral du caractère personnel. Il ne détermine pas non plus le « succès » ou « l'échec » ultime. Il dépeint plutôt la nature fondamentale de la dynamique archétypale qui informe la vie et le caractère de la personne. La façon dont l'individu fait face et grandit à travers ces dynamiques particulières, comment il ou elle incarne et intègre de manière créative les divers potentiels son thème natal, dépend en dernière analyse de l'individu. Le même archétype peut s'exprimer de façon bénigne ou destructrice, d'une manière exaltée ou ignoble, et dans une large mesure ce qui se produit est affecté par le type de conscience mis en situation. Le dieu doit être honoré, l'archétype se manifeste, mais la latitude est considérable quant à la manière dont il peut se produire.
Et c'est là que réside l'importance de la perspicacité astrologique, car l'acte même de connaître la nature des archétypes particuliers qui cherchent à se manifester, combiné à une conscience de leur timing potentiel, peut jouer un rôle important pour influencer positivement le résultat. Alors la vie devient plus qu’une danse – une subtile interaction entre les forces archétypales et la sensibilité humaine, un jeu de conscience entre les dieux et l'esprit, la volonté et le cœur humains qu'ils forment.
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