LE SYMBOLISME TRADITIONNEL EN ASTROLOGIE ET LA MÉTHODE DES TRAITS DE CARACTÈRES, par Françoise GAUQUELIN

Afin de tester le symbolisme astrologique traditionnel des planètes, une méthodologie a mobilisé des mots-clés objectivement extraits de dix manuels astrologiques renommés. Ils ont été testés à l'aide de catalogues de traits de caractère. La recherche a produit, pour la Lune, Vénus, Mars et Saturne, des fréquences significatives après le lever et la culmination, montrant que des relations existent entre le symbolisme traditionnel en astrologie et notre effet planétaire. Cependant, pour Jupiter, les résultats sont inconstants. Pour le Soleil, aucun résultat n’a été trouvé, et pour Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, les résultats sont restés non concluants et doivent être étudiés avec d’autres données.


Étude originale publiée par le Laboratoire d'étude des relations 
entre rythmes cosmiques et psychophysiologiques en 1980


Avant-propos, par Michel Gauquelin

J’écrivais dans "Cosmic Influences on Human Behavior" : "Notre langage quotidien a conservé les significations astrologiques des planètes. Voyez, par exemple, ces définitions de dictionnaire (Webster) : l’adjectif anglais Saturnine "censé être né sous l’influence de la planète Saturne qui a tendance à rendre les gens moroses, d’un tempérament sombre, lourd, grave", Martial de "Mars, le dieu de la guerre, adapté à la guerre, militaire, guerrier", Jovial (parce qu’on croyait que Jupiter rendait joyeux ceux qui naissaient sous cette planète, d’un tempérament jovial) : "joyeux, gai". De même, les mots mercuriale, lunaire, lunatique et vénérien font partie de notre vocabulaire de tous les jours. Le symbolisme planétaire est fermement ancré dans nos esprits."

Cela ne signifie pas automatiquement que ces influences traditionnelles sont réelles. Pendant un quart de siècle, après la publication de mon premier livre "L’influence des astres", je me suis posé la même question : y a-t-il quelque chose de vrai dans le symbolisme planétaire ? Dans nos recherches, nous avons trouvé Mars proéminent à la naissance de militaires et de champions sportifs, Jupiter proéminent pour les acteurs, Saturne pour les scientifiques, la Lune pour les poètes ; et la plupart des militaires ou des athlètes sont martiaux, la plupart des acteurs joviaux, la plupart des scientifiques graves et la plupart des poètes lunaires. J’avais le sentiment qu’il y avait peut-être quelque chose d’important dans ces résultats. Un tel sentiment devait être justifié par un contrôle scientifique objectif. Mais comment procéder? 
 
Nous avons conçu une procédure pour décrire les tempéraments planétaires : la méthode des traits de caractère. Nous avons décrit et publié les schémas psychologiques associés au lever et à la culmination des planètes à la naissance : un tempérament de Mars, de Jupiter, de Saturne, de la Lune, de Vénus sont dorénavant clairement définis. Nous possédons maintenant un catalogue de traits de caractère de plus de 50 000 références, et les positions planétaires au moment de la naissance des personnes qui présentent ces traits. Il est devenu possible de comparer la tradition astrologique avec les milliers de traits de notre catalogue, c’est-à-dire de tester les traits que les astrologues attribuent aux planètes quand elles sont "fortes" dans le ciel à la naissance.

Pour ma part, je pensais que cette confrontation pourrait justifier au moins un certain pourcentage des symboles planétaires. Il y a quelques années, j’ai publié dans "Cosmic Influences on Human Behavior" une analyse sommaire de la question qui suggère fortement cette conclusion. Mais j’ai reporté mois après mois une évaluation plus sérieuse, sous la pression du travail. En 1978, Françoise a décidé de faire le travail. En utilisant nos catalogues de traits de caractères, elle a testé ce que dix astrologues disent. À sa surprise - elle était sceptique - les résultats de son étude très élaborée ne laissaient aucun doute sur le fait qu’il y a "quelque chose de vrai" dans les anciens symboles planétaires. Ils sont étonnamment précis pour la Lune, Vénus, Mars et Saturne. Pour Jupiter, ils le sont moins, et nous devons rester sceptiques concernant les autres planètes. Néanmoins, la conclusion principale est extrêmement importante : depuis plus de deux cents siècles, et malgré de nombreuses erreurs, l’astrologie transmet certaines vérités. Le vrai sens de tout ceci n’est pas encore clair pour un esprit scientifique comme le mien. Mais je dois, comme Françoise, accepter les faits : une partie importante des symboles planétaires ont une réalité objective.

Après sa première étude globale, et pour l’élargir, Françoise a également analysé séparément certains des traits de caractères qui sont les plus fréquents dans notre catalogue. Cette confrontation trait par trait avec l’astrologie semble indiquer un pourcentage plus élevé de divergences astrologiques. Françoise a également établi la liste des traits de caractère les plus significatifs en lien avec chaque planète dans nos résultats. Par souci d’objectivité, elle n’a pas retiré de ces listes certains des traits qui semblent être là par hasard en raison du traitement purement mécanique des données. Le volume récapitulatif de notre série C tient compte de certaines incohérences qui subsistent dans ces listes. Nous devons travailler davantage pour améliorer nos connaissances. D’autre part, nous espérons aussi que les astrologues feront les efforts nécessaires pour ajuster leurs théories aux résultats empiriques de cette étude.

Une dernière remarque : ceux qui croient en l’astrologie considéreront probablement les conclusions de cette étude comme terriblement évidentes. Les sceptiques, quant à eux, penseront probablement que Françoise a finalement succombé aux charmes des traditions astrologiques. Peu importe. En fait, et pour la première fois, la preuve scientifique de l’existence d’une certaine réalité astrologique, les symboles planétaires, est clairement donnée. Le fait que de nos jours les astrologues continuent encore à donner des interprétations erronées de l’ensemble des horoscopes est une autre histoire.

Au delà de l’apparence froide des données statistiques, les preuves apportées ici par Françoise ont l’étonnante capacité de nous montrer, à nous scientifiques, un univers quelque peu "différent". Parce que le symbolisme planétaire, fermement ancré dans nos esprits et préalablement décrit il y a vingt siècles par Claude Ptolémée, est plus qu’une image : une réalité. Les gens nés sous Saturne sont de vrais saturniens, sous Mars de vrais martiaux, sous Jupiter vraiment jovials… Qui pourrait expliquer comment les anciens ont pu posséder ces étranges indices de l’univers? Françoise, peut-être, dans un autre livre?
 
 
Résumé

Les astrologues ont-ils raison de déclarer que l’effet planétaire, que nous avons découvert avec notre méthode des traits de caractère, n’est rien de plus que le symbolisme traditionnel des planètes?


Une telle opinion semble tendancieuse ; mais nos catalogues de traits de caractères nous offrent un moyen objectif de la tester. Alors nous l’avons fait : nous avons vérifié la présence ou l’absence d’un effet planétaire avec des listes de mots-clés publiées par des astrologues renommés.

À notre grande surprise, les résultats de cette enquête sont en partie favorables à l’opinion des astrologues : il existe une relation significative entre le symbolisme traditionnel et notre effet planétaire après le lever et la culmination de la Lune, de Vénus, de Mars et de Saturne. Cependant, pour Jupiter, les résultats sont inconstants, pour le Soleil nous n'obtenons pas de résultats positifs, et pour les autres planètes les conclusions restent incertaines.

Ces résultats indiquent des ajustements utiles pour ceux qui défendent les traditions, ainsi que pour ceux qui, comme nous, tentent de reconstruire une science statistiquement prouvée des relations entre le cosmos et la vie sur terre, sans référence aux croyances traditionnelles. Les deux points de départ s'avèrent valables pour une certaine part, mais les deux doivent également évoluer pour tenir compte des nouveaux résultats.

Hypothèse

Nos premiers efforts de recherche ont été lancés dans l’objectif de réfuter les traditions astrologiques par des statistiques objectives. Nous avons été surpris par les résultats positifs de nos tests de positions planétaires à la naissance des personnalités dans leur profession. Des recherches ultérieures sur l’hérédité et la psychologie de la personnalité nous ont permis de mieux comprendre les facteurs impliqués dans les corrélations que nous avons découvertes.

Mais une question importante reste ouverte. Certains résultats sont indéniablement positifs, et à plusieurs reprises, mais uniquement pour des positions de planètes en mouvement diurne qui ne sont pas, traditionnellement, considérées comme importantes ; et d’autres lois des manuels astrologiques se révèlent sans signification (signes zodiacaux, aspects, maisons... Gauquelin, 1955, 1978). Même le jugement global d’un astrologue sur le caractère d’un individu, à partir d’une horoscope complet, s’avère incohérent dans une expérience sur les horoscopes informatisés de dix grands criminels français (M. Gauquelin, 1968).

Par ailleurs, même l’adversaire le plus féroce de l’astrologie en France, Paul Couderc, remarque que nos descriptions de l’affinité entre les planètes et les groupes professionnels en termes de caractère
(Gauquelin M., 1955) ressemblent beaucoup aux symbolisme planétaire traditionnel :
  • Mars : énergie, combat, activité concrète ;
  • Jupiter : le désir de se montrer, un esprit disposé à l’extraversion et aux apparitions publiques ;
  • Saturne : le désir de méditer, de réfléchir, de préférer l’aspect profond des choses".
Et Couderc s’appuie sur cette similitude pour rejeter nos résultats (Couderc, 1974).

Beaucoup d’astrologues jugent cette similitude si évidente qu’elle n’a besoin d’aucun commentaire ni d’aucune preuve supplémentaire : "
C’est sur un plateau d’or qu’ils (Les Gauquelin) nous apportent, adversaires déclarés mais alliés objectifs, la bonne astrologie de Ptolémée" écrit André Barbault, un astrologue français (1).

Michel Gauquelin tente d’être plus impartial : "Il est bien évident que les similitudes entre nos observations et les "mentalités astrologiques" correspondantes sont surprenantes ; par ailleurs, les influences d’un Soleil noble et autoritaire et d’un Mercure inventif et littéraire, par exemple, contredisent nos observations." (Gauquelin M., 1973, p. 225).

Personnellement, ma première impression fut que les quelques analogies que je pouvais voir entre les traits de caractère cités par les astrologues pour le symbolisme de certaines planètes, et ceux énumérés dans nos monographies psychologiques comme typiques pour ces planètes, n’étaient rien d’autre que le hasard. Mais je n’ai aucune intention d’en discuter dans la théorie. Grâce au vaste catalogue de traits de caractères que nous avons rassemblés (Gauquelin, 1973-1977), la précision des caractéristiques humaines, traditionnellement liées aux dix corps du système solaire, peut être objectivement testée. Et grâce à l’aide de Neil Michelson, Président, et de Thomas Shanks, Directeur de la recherche, d’Astro- Computing-Services, les calculs nécessaires ont pu être effectués avec précision et rapidement.

Méthodologie

Parmi les nombreux manuels astrologiques réunis par Michel Gauquelin, dix ont été sélectionnés pour une analyse complète des mots-clés indiquant le symbolisme traditionnel des planètes. Dans ces dix livres, tous les traits psychologiques mentionnés dans le chapitre sur les planètes ont été pris en compte. Les critères de sélection des livres furent:
  • la renommée du manuel ;
  • la possibilité d’extraire du chapitre sur les planètes une quantité raisonnable de mots-clés psychologiquement  orientés .
Plusieurs manuels astrologiques renommés n’ont pas pu être inclus dans notre sélection parce qu’ils n’énuméraient pas de mots-clés clairs et simples dans leur description du symbolisme planétaire. Ceci explique pourquoi, par exemple, "L’astrologie de la personnalité" de Dane Rudhyar n’a pas été retenu.

Une grande quantité de données est nécessaire pour parvenir à des conclusions statistiques valables. Nous nous sommes assurés de disposer de suffisamment de données en sélectionnant des auteurs dont la terminologie était similaire à la nôtre dans les "Monographies psychologiques" (Gauquelin M. et F., 1973-1977). Ainsi, une bonne proportion de leurs mots-clés ont pu être trouvés dans nos catalogues de traits de caractères.

La plupart des auteurs anciens n’ont pas pu être analysés parce que leur terminologie ancienne ne contenait pas assez de termes identiques à ceux de nos catalogues de traits. Seul le "Tetrabiblos" de Ptolémée a été retenu, dans sa traduction française (2).

Les dix livres sélectionnés pour l'analyse complète de leur chapitre sur le symbolisme planétaire sont donc :
  • Tetrabiblos, de Claudius Ptolemy (première publication, IIe siècle av J.-C.)
  • The Principles of Astrology, par Charles O. Carter (première publication en 1925)
  • The Modern Textbook of Astrology, par Margaret Hone ( première publication en 1951)
  • Défense et illustration de l’astrologie, par André Barbault (1955)
  • Astrological Keywords, par Manly Palmer Hall ( première publication en 1958)
  • Teach yourself Astrology, parJeff Mayo
  • Dictionary of Astrology, par Dal Lee (1968)
  • Keywords, par Paul Grell (1970)
  • The Study of Astrology, par Henry Weingarten (1977)
  • The Round Art, par A. Tad Mann (1978)
Dans chaque manuel sélectionné, nous avons cherché le chapitre sur le symbolisme planétaire, et établi une liste des mots-clés décrivant l’influence présumée de chaque corps du système solaire. Les mots-clés énumérés ont ensuite été vérifiés dans les quatre catalogues de caractères publiés dans les volumes 2 à 5 de notre série C (1973-1977). Les mots-clés présents dans les catalogues peuvent être testés avec les données de naissance des personnalités notables énumérées sous chaque trait des catalogues.

Exemple : "Teach yourself Astrology" de Jeff Mayo comporte un chapitre intitulé "Les planètes", dans lequel les pages 24 à 26 sont consacrées à "La Lune". Examinons la part psychologique de la description, selon cet auteur, du symbolisme lunaire : "Psychologiquement : le facteur Lune est le médiateur entre le passé et le présent, accumulant toute l’histoire de l’évolution personnelle de l’homme dans les fluides du cerveau et du corps : chaque nouvelle expérience enregistrée, digérée inconsciemment, et transmutée dans les fonctions instinctives. Ainsi, psychologiquement, sont érigées les formes protectrices des schémas d’habitudes, de comportement instinctif et de réponse. Traditionnellement, on pense que les gens qui ont la Lune marquée dans leur thème de naissance (et la composition personnelle) ont tendance à s’accrocher au passé. S’ils le font, c’est à cause de l’interaction d’autres facteurs. Ce n’est pas seulement la Lune qui les retient dans le passé. La Lune établit un rythme essentiel dans le corps et l’esprit instinctif, en flux et reflux de sensation et d’expérience émotionnelle. Un flux et reflux qui maintient le besoin périodique pour l’homme de se retirer dans l’expérience passée, la mémoire, ou de puiser dans le passé, pour la revitalisation de l’esprit et du corps, comme ceux-ci sont revitalisés avec le sommeil. C’est ce lien avec le passé, contenu dans l’homme, qui est mal compris. L’agitation et la variabilité remontent souvent à la Lune."

De ce texte, nous pouvons extraire la liste de mots-clés qui suit :
  • Médiateur entre le passé et le présent
  • Habitudes
  • Instinctif
  • Tendance à s’accrocher au passé
  • Rythme
  • Flux et reflux de sensation
  • Expérience émotionnelle
  • Revitalisé par le sommeil
  • Agitation
  • Variabilité
Voyons maintenant lequel de ces mots-clés est présent dans nos catalogues de traits (3). Nous trouvons six mots-clés sur dix :
  • Instinctif
  • Passé, aime le
  • Sensation, ouverte à
  • Émotif
  • Agité
  • Variable
 
Exploitation statistique des données

Catalogues de traits de caractères : dans les biographies décrivant les personnalités de renom, dont les données de naissance sont publiées dans nos séries A, une collection a été faite de tous les mots relatifs à la personnalité. Ces collections de milliers de traits de caractère forment nos catalogues de traits et sont publiées dans les volumes 2 à 5 de nos séries C (Gauquelin, 1973-1977).

Valeurs observées : sous chaque trait des catalogues, il y a une liste des personnes qui ont été décrites par le trait dans une biographie, et nous possédons les données de naissance de ces personnes. Nous pouvons calculer pour le moment de la naissance de chaque personne répertoriée sous un trait la position occupée par les dix corps du système solaire dans le mouvement diurne. Pour les listes de traits, les valeurs observées ainsi obtenues sont sommées.

Valeurs attendues : pour les calculer, une "distribution de référence" est établie pour chaque corps céleste, tenant compte de la position de la planète à la naissance de chaque individu de notre catalogue de traits et du nombre de traits attribués à cet individu dans les sources biographiques consultées. Les valeurs attendues pour une liste de traits testés sont alors calculées proportionnellement au nombre d’individus décrits par les traits testés et au nombre de positions planétaires dans chaque secteur de la distribution de référence (des exemples de cette procédure sont donnés dans les volumes 2 à 5 de la série C, page 33).

Tests statistiques : la différence entre la valeur observée et la valeur attendue est vérifiée par les tests statistiques suivants :
  1. Test du chi carré à 1 degré de liberté appliqué à :
    1. ce que nous avons défini comme les "zones plus" dans les recherches précédentes, c’est-à-dire les secteurs 36, 1, 2, 3 et 9, 10, 11, 12, par rapport au reste des 36 secteurs, dans le mouvement diurne ;
    2. ce que le professeur Zelen a appelé les "secteurs clés" par rapport aux "secteurs non clés" (Zelen, 1976), c’est-à-dire les secteurs 1, 2, 3 et 10, 11, 12 par rapport aux fréquences restantes.
  2. Test du chi carré avec 11 degrés de liberté appliqué à l’ensemble de la distribution divisées en douze secteurs.
Niveaux de signification : ces tests statistiques donnent des indications sur les résultats les plus significatifs. Cependant leur niveau de signification ne peut pas établi de manière habituelle car nos groupes ne sont pas normalement distribués :
  1. le nombre de traits de caractère varie trop d’une personnalité notable à une autre ;
  2. il existe des liens psychologiques et sémantiques entre certains traits de caractère qui renforcent le facteur 1. Ceci est particulièrement évident avec le test du chi carré à 11 degrés de liberté appliqué à l’ensemble de la distribution divisée en douze secteurs ; ses résultats dépassent trop souvent les niveaux de signification habituels, sans répétitions cohérentes qui auraient du sens. Nous avons définitivement abandonné l’idée d’utiliser ce test avec nos groupes qui ne sont pas normalement distribués.
En ce qui concerne le test du chi carré à 1 degré de liberté , la distribution entière est divisée en deux parties seulement. Cela diminue l’incidence des anomalies des groupes. Les niveaux de signification habituels sont beaucoup moins souvent atteints ou dépassés. Et quand cela se produit avec un manuel astrologique testé, il fait très souvent la même chose avec d’autres, ce qui donne de la cohérence aux résultats. Nous avons donc utilisé le test du chi carré à 1 degré de liberté au niveau 0,01 pour indiquer les résultats positifs et négatifs à la figure 1 et au tableau 3. Mais certains des résultats avec le test du chi carré à 11 degrés de liberté sont encore imputable aux variations fortuites.

Chacun de ces traits de caractère est associé, dans nos catalogues, aux noms de personnalités notables à qui leurs biographes ont attribué le trait une ou plusieurs fois. Ainsi "aime le passé" décrit le caractère de 2 acteurs, 5 écrivains et 1 scientifique, "instinctif" décrit 14 écrivains et 5 acteurs, et ainsi de suite.

Au moment de la naissance de ces personnalités notables, nous vérifions la position de la Lune dans son mouvement diurne divisé en 36 secteurs, avec une attention particulière accordée aux secteurs qui étaient importants dans nos recherches précédentes : secteurs 1, 2, 3, 9, 10, 11, 12 et 36, c’est-à-dire les "zones plus" situées après le lever et la culmination de la planète.

Cette procédure a été appliquée aux mots-clés décrivant le symbolisme des dix corps du système solaire: Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton.

Résultats dans le mouvement diurne

La figure  ci-contre (figure 1) résume les résultats dans dix petits tableaux, un pour chacun des manuels astrologiques testés. Dans chaque tableau, nous avons:

En colonne, les listes de mots-clés de chaque astrologue testées pour chacun des dix corps du système solaire ; c’est-à-dire la liste du Soleil, la liste de la Lune, la liste de Mercure, etc.

En ligne, les résultats de chacun des dix corps du système solaire dans les "zones plus" de son mouvement diurne ; c’est-à-dire, dans la première colonne, résultats pour le Soleil selon la liste du Soleil, résultats pour la Lune pour la liste du Soleil, résultats pour Mercure pour la liste du Soleil ; dans la deuxième colonne, résultats pour le Soleil pour la liste de la Lune, résultats pour la Lune pour la Liste de la Lune, résultats pour Mercure pour la Liste de la Lune, etc.

Les résultats sont indiqués dans la figure 1 par un signe + si le nombre d'observations dans les "zones plus" dépasse significativement la valeur prévue, par un signe - si le nombre d'observations observées dans les "zones plus" est significativement inférieur à la valeur attendue (voir plus haut les niveaux de signification adoptés).

La diagonale des tableaux : les principaux résultats sont donnés par les cases correspondant au même corps céleste dans les deux dimensions des tableaux. Ils suivent la diagonale indiquée par des cases bordurées. On s’attend à un + dans chaque case de cette diagonale si les mots-clés de l’astrologue produisent un résultat positif dans les "zones plus" du mouvement diurne de la planète.
 
Une étude des différents tableaux montre que les mots-clés de certains astrologues ont produit quatre + sur la diagonale principale, d'autres trois + et certains seulement deux + sur les dix planètes étudiées. Les meilleurs résultats sont ceux d’André Barbault, avec sept résultats positifs sur la diagonale ; les  suivants sont ceux de Jeff Mayo, avec cinq résultats positifs sur dix planètes, et ceux de Claude Ptolémée, avec quatre résultats positifs sur les sept corps célestes qui étaient connus à son époque.

La plupart des résultats positifs sur la diagonale apparaissent pour la Lune, Vénus, Mars et Saturne, soient quatre des cinq corps célestes qui ont été significatifs dans nos recherches précédentes ; le cinquième, Jupiter, n’est pas positif avec les mots-clés des astrologues, sauf avec André Barbault. Même la description la plus classique de Ptolémée du symbolisme de Jupiter ne produit pas un résultat positif dans les "zones plus". Cela fera l’objet d’une investigation plus approfondie.
 
Les autres cases des tableaux : si les corrélations entre le symbolisme planétaire et les résultats du mouvement diurne de la planète étaient absolues, seules les cases de la diagonale du tableau contiendraient des +. Ce n’est pas le cas. Les mots-clés des astrologues produisent des résultats significatifs dans d’autres cases des tableaux.
En particulier : les mots-clés de la Lune produisent des résultats négatifs avec Jupiter dans cinq cas, et les mots-clés de Jupiter produisent des résultats positifs avec la Lune dans trois cas ; les mots-clés de Vénus produisent des résultats négatifs avec Mars dans sept cas, et les mots-clés de Mars produisent des résultats négatifs avec Vénus dans cinq cas ; les mots-clés de Saturne produisent des résultats négatifs avec Jupiter dans quatre cas, et avec la Lune dans huit cas ; les mots-clés de Neptune produisent des résultats positifs avec la Lune dans huit cas ; etc. 

Les astrologues auraient-ils deviné ces résultats subsidiaires ? Probablement oui pour l’antagonisme entre Mars et Vénus, entre Jupiter et Saturne ; probablement non pour les autres corrélations. Mais pour nous, tous les cas significatifs cités semblent conformes à nos résultats précédents

Les risques de mauvaise appréciation des résultats

Nous devons rester conscients que les caractéristiques des dix petits tableaux n’ont pas toutes du sens. Les divergences statistiques ne sont pas suffisamment contrôlées.

Premier risque : plusieurs résultats peuvent avoir atteint le niveau de signification 0,01 par hasard, et ce plus particulièrement du fait que nos groupes ne sont pas tout à fait normalement distribués.

Deuxième risque : Un résultat qui n’est pas indiqué comme positif parce qu’il a pas atteint le niveau 0,01 peut néanmoins être significatif, même si nous n’avons pas encore la possibilité de conclure en ce sens.

Troisième risque : Une liste de mots-clés peut ne pas produire les résultats attendus en raison du manque d’équivalents suffisamment nombreux dans nos catalogues, ou du manque de personnalités notables pour les équivalents recherchés.

Examinons quelques exemples pour illustrer ces différents risques de mauvaise appréciation des résultats.

Exemple pour le premier risque : les mots-clés de Charles Carter pour le Soleil (voir la première colonne du second tableau dans la figure 1) n’ont pas donné de résultats pour le Soleil lui-même (première case de la colonne) mais ils ont produit une série de signes négatifs de Saturne à Pluton. Faut-il retenir cette série spectaculaire dans la colonne Soleil comme particulièrement intéressante? Non, car aucun autre tableau ne présente une telle série dans la colonne Soleil. Nous ferions mieux de l’attribuer provisoirement à des fluctuations aléatoires.

Exemple pour le deuxième risque : les mots-clés de Jupiter selon Margaret Hone, et ceux selon Jeff Mayo, ont produit des résultats positifs dans les "zones plus" de Jupiter au niveau de signification 0,05 mais pas au niveau 0,01. Nous avons l’impression que ces résultats de Jupiter pourraient avoir un sens, puisque nos recherches précédentes ont produit à plusieurs reprises des résultats très significatifs avec cette planète. Mais nous ne pouvons pas surcharger les tableaux avec tous les autres résultats de niveau 0,05 qui étaient apparus dans d’autres cas, probablement du fait de simples fluctuations fortuites ; nous ne pouvons pas non plus faire d’exception à notre règle juste pour ce cas. Ainsi, la case des résutats de Jupiter avec la liste des mots-clés de Jupiter reste vide dans les tableaux de Margaret Hone et de Jeff Mayo.

Exemple pour le troisième risque : le tableau de Dal Lee est très pauvre en
+ sur sa diagonale principale, avec deux + seulement dans les dix cases bordurées. Cependant, nous devons remarquer que ses listes de mots-clés sont aussi les plus courtes parmi celles des dix astrologues testés. Par conséquent les traits équivalents recherchés dans nos catalogues ne peuvent pas être aussi nombreux que pour d’autres astrologues ; et les résultats, même quand ils sont positifs, ont moins de chance d’atteindre le niveau de signification choisi. Mais là encore, nous ne pouvons pas faire une règle spéciale pour le tableau de Dal Lee. 
 
La nécessité d’une synthèse

Nous pouvons détecter quelques caractéristiques intéressantes dans les dix tableaux de la figure 1 pris séparément. Mais il y a beaucoup de "bruit résiduel" provenant de résultats incohérents qui varient d’un tableau à l’autre (4). C’est particulièrement vrai pour les corps célestes qui n’ont pas donné de résultats significatifs dans nos précédentes recherches : le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton. Aucun réel
aperçu de résultats ne peut être tiré de chacun des dix tableaux.

Afin d’obtenir une vision plus claire du problème, nous avons ajouté les résultats des dix listes de mots-clés des astrologues pour chaque corps céleste. Les tableaux 1 et 2 donnent pour les 36 secteurs le nombre d'observations et le nombre attendu de cette synthèse pour les dix corps du système solaire ; dans le tableau 1, les corps que nous avons trouvés significatifs
précédemment : Lune, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne ; dans le tableau 2, les corps que nous n’avons pas trouvés significatifs précédemment, Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton.

Les distributions en 18 et 12 secteurs peuvent être dérivées des tableaux 1 et 2 en ajoutant deux par deux ou trois par trois les écarts entre le nombre d'observations et le nombre attendu. 
 
Tableau 1 : Synthèse des résultats des dix astrologues
pour les corps célestes jugés significatifs dans les précédentes recherches
 
 
Tableau 2 : Synthèse des résultats des dix astrologues
pour les corps célestes jugés non significatifs dans les précédentes recherches

 

Les cinq planètes précédemment significatives

Cinq corps célestes étaient importants dans nos recherches antérieures : la Lune, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. La figure ci-contre (figure 2) illustre leur répartition en douze secteurs, en additionnant les résultats des dix astrologues.

Avec cette synthèse, les résultats deviennent clairs : quatre d’entre eux, c’est-à-dire la Lune, Vénus, Mars et Saturne, montrent un
nombre d'observations remarquablement élevé après le lever et la culmination ("zones plus"). Mais le cinquième, Jupiter, qui nous préoccupait déjà dans les dix petits tableaux pris séparément, s’avère définitivement non positif avec cette synthèse : légèrement négatif après le lever, légèrement positif après la culmination, le résultat de Jupiter dans les "zones plus" est finalement faiblement négatif, et pas significatif du tout.

Examinons les mots-clés pour les planètes qui ont été significatives dans nos recherches précédentes. La plupart d’entre eux sont compatibles avec les traits que nous avons publiés comme typiques pour la Lune, Vénus, Mars et Saturne (voir Série C, Volumes 2 - 4) ; leurs résultats comparables en "zones plus" sont justifiés par la similarité des descriptions psychologiques dans les publications des astrologues et dans les nôtres. Pour Jupiter, cependant, il y a des divergences nettes.

Comparons par exemple la liste de mots-clés de Ptolémée pour Jupiter (voir page 46) avec notre liste de traits typiques (voir Série C, Volume 4, pp. 72-78). Sur les 37 mots-clés de Ptolémée, 12 seulement sont présents dans notre liste de Jupiter, 4 apparaissent dans notre liste anti-Jupiter (Volume C-4, pp. 88-92), et 10 appartiennent à notre liste de Lune (Volume C-5, pp. 66-70), ce qui explique le résultat positif en "zones plus" pour la Lune, avec les mots-clés de Jupiter de Ptolémée, que nous avons déjà remarqué dans la figure 1. Le paragraphe sur les "traits isolés" examinera plus avant le problème des mots-clés de Jupiter.

Les cinq planètes précédemment non significatives

Cinq corps célestes n’étaient pas significatifs dans nos recherches précédentes : le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton. Mais nos tests n’étaient peut-être pas assez puissants, ou mal orientés pour faire ressortir leurs résultats. Puisque les listes de mots-clés des astrologues de renom produisent des résultats très significatifs avec la Lune, Vénus, Mars et Saturne, nous pouvons également nous attendre à des résultats pour les corps précédemment non significatifs.

Cependant, nous devons nous rappeler que le Soleil n’est pas une planète, mais une étoile, ce qui la rend très différente du point de vue physique ; Mercure est la plus petite planète de notre système ; et Uranus, Neptune et Pluton sont les corps les plus éloignés. Leur chance d’avoir un effet du même genre que les corps les plus proches ne semble pas équivalente.

La figure 3 ci-dessous montre la distribution en 12 secteurs du Soleil, de Mercure, d’Uranus, de Neptune et de Pluton, avec, pour chaque corps céleste, l’ajout des résultats des dix listes de mots-clés des astrologues. 

Le Soleil

Pour le Soleil, le résultat est évident : négatif après le lever, légèrement positif après la culmination, l’addition des deux zones est nettement négative. Il semble raisonnable d’abandonner l’idée que les mots-clés des astrologues pourraient révéler une influence du Soleil, ce que nos recherches précédentes n’avaient pas été en mesure de mettre en évidence.

Cependant, les mots-clés du Soleil forment un foyer psychologiquement cohérent. Pour revenir à la figure 1, nous pouvons affirmer que, si la case bordurée "mots-clés du Soleil/Résultats du Soleil" reste vide (c’est-à-dire non significative) pour chaque astrologue testé, d’autres cases de la colonne Soleil montrent des résultats significatifs : dans 5 tableaux, la Lune est négative avec "Mots-clés du Soleil", et Mars, ou Jupiter, ou les deux, sont plusieurs fois positifs. Ces résultats concordent avec les résultats de nos recherches précédentes : nous n’avons jamais trouvé de résultats pour le Soleil. Mais le mot-clé Soleil rappelle principalement le fait astronomique que le Soleil est le leader du système solaire ; et nos enquêtes avec des leaders militaires, des
leaders politiques, des leaders d’entreprise, ont donné des résultats positifs avec Jupiter et Mars, des résultats négatifs avec la Lune (Gauquelin, 1960, 1970-1971). 
 
Les autres planètes

Pour les planètes restantes, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, il n’y a pas de caractéristiques très distinctives dans les "zones plus", mais les nombres d'observations sont presque dans tous les cas légèrement au-dessus de la moyenne. Est-ce que cela indique une tendance vers un effet qui deviendrait significatif avec plus de statistiques ?
 
Pour mieux juger leur cas, nous ajoutons leurs résultats. Dans les "zones plus", les nombres d'observations ajoutés atteignent simplement le niveau de signification 0,01. Cependant, les nombres d'observations les plus élevées de la distribution en douze secteurs ne sont pas situés dans des "zones plus". Comme le montre la figure 4 ci-dessous, les pics les plus élevés se situent dans les secteurs 2 et 8, au lieu des secteurs 1 et 4.

Le problème reste donc ouvert à d’autres investigations. Il n’est pas impossible que les planètes les plus petites et les plus éloignées, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, aient un effet similaire mais plus faible que les corps plus massifs ou plus proches, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne et la Lune. Cependant cette possibilité n’est pas encore prouvée.

Un test avec des proportions de cohérences 

Les traits de nos catalogues ne sont pas équitablement vérifiables au travers des anniversaires des personnalités notables. Certains ,e sont mentionnés seulement qu'une fois, deux fois, trois fois..., mais d’autres jusqu’à des centaines de fois par les biographes pour décrire le caractère des personnalités notables. Cette utilisation plus ou moins fréquente des traits donne, dans notre premier test, un poids beaucoup plus grand à certains mots-clés qu’aux autres. Cette inégalité a été éliminée dans un deuxième test qui utilise chaque mot clé astrologique une seule fois pour une comparaison avec nos listes de traits.

Dans le chapitre sur le symbolisme planétaire des dix manuels astrologiques, nous avons vérifié combien de mots-clés étaient présents dans nos catalogues de traits. Cela nous donne un certain nombre de mots-clés utilisables pour notre test. Ensuite, nous avons vérifié le nombre des synonymes recherchés qui sont apparus, tels que :
  • Les cohérences, c’est-à-dire les mots-clés présents dans notre liste de traits typiques pour la planète testée. Ces cas sont étiquetés + dans la figure 1.
  • Les incohérences, c'est-à-dire les mots-clés présents dans notre liste de traits opposés à la planète testée, ou les mots-clés présents parmi les traits typiques d’une autre planète.
Exemple : Si on regarde "Teach yourself Astrology" de Mayo, on trouve à la page 33, pour Jupiter, les mots-clés suivants, résents dans nos catalogues de traits : "Expansif, puissant, protecteur, justice, vertueux, etc.)"
Parmi ces mots-clés, "expansif", "puissant", "protecteur" sont énumérés dans nos traits typiques pour Jupiter (voir Gauquelin, 1974 b, pp. 73 - 79). Ils représentent des cohérences entre l’opinion des astrologues et la nôtre, et sont donc étiquetés + en mots-clés. Mais "justice" apparaît seulement dans la liste des traits typiques de Saturne, "vertueux" dans la liste des traits opposés à Jupiter (voir Gauquelin, 1974 a, p. 73 ; Gauquelin, 1974 b, p. 93).
Ces mots-clés représentent des incohérences entre l’opinion de l’astrologue et la nôtre, et sont marqués comme -
et "Saturne" en mots-clés.

Quatre planètes seulement ont pu être vérifiées de cette façon pour des cohérences et des incohérences : la Lune, Mars, Jupiter et Saturne. Pour Vénus, notre liste de traits typiques et opposés est actuellement trop courte et trop timide pour permettre un tel test (Gauquelin M. et F., 1978). Pour les corps restants du système solaire, le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, nous n’avons obtenu jusqu’à présent aucun résultat qui nous donnerait des listes de traits typiques pour eux. 
Ainsi, le tableau 1 résume les chiffres obtenus avec cette approche pour la Lune, Mars, Jupiter et Saturne. 

Figure 4 (ci-contre) : Les planètes Mercure, Uranus, Neptune et Pluton sont-elles significatives dans les "zones plus" si on les additionne ? L’addition des ces planètes montrent des valeurs positives après le lever et la culmination. Mais les pics les plus élevés de la distribution ne sont pas en secteurs 1 et 4 ; ils apparaissent dans les secteurs non pertinents 2 et 8 de la distribution en 12 secteurs. Pour le moment, nous ne pouvons prendre aucune décision quant au test de l’effet de Mercure, Uranus, Neptune et Pluton.
 
Les chiffres du tableau 3 (ci-dessous) nous permettent de calculer les pourcentages de cohérence de la façon suivante: Pourcentage = Nombre de cohérences / Nombre d’incohérences + de cohérences

La dernière colonne du tableau 3 donne ces pourcentages pour chaque manuel astrologique étudié. Tous sont au-dessus de la moyenne de 50 %, indiquant que les astrologues étudiés ont réussi à décrire le symbolisme planétaire de la Lune, de Mars (5), de Jupiter et de Saturne d’une manière positive qui ne peut être attribuée au simple hasard. 
 
Tableau 3 : Les mots-clés des dix astrologues pour la Lune, Mars, Jupiter et Saturne : 
comparaison avec nos "listes typiques"
 

N est le nombre de mots-clés des astrologues qui sont présents dans nos catalogues de traits;
+ est le nombre de mots-clés qui sont présents dans nos "listes typiques";
- est le nombre de mots-clés qui sont présents dans les "listes des opposés";
Lune, Mars, Jupiter et Saturne :  nombre de mots-clés qui appartiennent à la "liste typique" d'une autre planète que celle qui est testée.
 
La dernière ligne du tableau 3 indique les pourcentages de cohérence par planète. Là encore, tous les pourcentages sont supérieurs à la moyenne de 50%. Même le résultat de Jupiter. Il est le plus bas des quatre planètes, mais il n’est pas sous la moyenne comme il l’était dans le premier test (voir figure 2). Cela montre que même pour Jupiter les mots-clés des astrologues sont souvent corrects : près de 60 % sont en accord avec notre liste de traits typiques pour cette planète. Parmi les 40% qui ne sont pas d’accord avec nos listes, certains doivent avoir eu un grand poids dans le premier test et ont fait apparaitre le cas de Jupiter pire qu’il n'est avec le présent test. Dans le paragraphe qui suit sur "Les traits isolés", nous étudions plus en détail les cohérences et les incohérences entre les mots-clés de Jupiter.

Astrologie ancienne et moderne

L’origine du symbolisme planétaire semble liée à l’aspect des planètes quand on les observe dans le ciel: le grand et brillant Jupiter suggère la puissance, le rouge Mars suggère la guerre et le feu, la bleu clair Vénus suggère la tendresse, le jaune cendré Saturne suggère l’éloignement et la vieillesse, etc. Le mouvement apparent des planètes est également responsable de nombreux mots-clés traditionnellement attachés à chaque corps céleste. Pour un mental tourné vers l’occultisme, de tels liens suggérés par des apparences extérieures peuvent sembler satisfaisants ; mais pour un scientifique, ils ne le sont pas. Néanmoins, des résultats objectifs semblent confirmer le symbolisme traditionnel des planètes. Comment cela est-il possible ?

Il y a deux hypothèses sur les origines du symbolisme planétaire. On admet qu’il a été lentement élaboré par des observations constantes des effets possibles de l’environnement cosmique sur l’humanité. L’autre soutient que la connaissance astrologique actuelle est le reste déformé d’une science élaborée révélée aux premiers astrologues par des intelligences supérieures venues d’ailleurs. Selon la première hypothèse, la connaissance astrologique doit s’être améliorée au cours des siècles ; selon la seconde, elle ne peut que lentement dégénérer.

Les pourcentages de cohérence, donnés dans le tableau 3 pour les dix astrologues testés dans l’ordre chronologique, montrent plutôt une amélioration qu’une détérioration dans le temps : les cinq premiers pourcentages sont légèrement inférieurs aux cinq derniers. Cela a des implications tellement intéressantes que nous avons tenté de le vérifier par une analyse de manuels astrologiques plus anciens.
 
Nous avons déjà décrit la difficulté rencontrée lorsque nous avons essayé de comparer la terminologie des manuels anciens avec nos catalogues de traits : le vocabulaire et la façon d’exprimer les idées ont tellement changé au fil des siècles que les mots-clés tirés des textes anciens ne sont que rarement semblables aux traits de nos catalogues. Mais l’intérêt de comparer l’astrologie ancienne et moderne, à travers notre test et des proportions de cohérences, semble suffisant pour justifier certaines adaptations : lorsque cela était nécessaire, nous avons traduit les mots-clés anciens qui contenaient un sens psychologique dans leur équivalent moderne. De telles adaptations ont été faites aussi rarement que possible et représentent moins de dix pour cent des cas ; ils ont permis d’analyser quatre manuels anciens, en plus de celui de Ptolémée déjà testé, le "Tetrabiblos", de la même manière que les neuf manuels du vingtième siècle énumérés à la figure 1. Voici les références des quatre manuels anciens supplémentaires :
  • "Matheseos", Libri VIII, de Firmicus Maternus (première publication au IVe siècle);
  • "Le Commencement de la Sapience" et "Le Livre des Fondements Astrologiques", par Abraham lbn Ezra (première publication au IIe siècle);
  • "Traits des Jugements des Thèmes Généthliaques", de Heinrich Rantzau (première publication au XVIIe siècle);
  • Astrologiae Gallicae, de Jean-Baptiste Morin de Villefranche (Première publication au XVIIe siècle).
Avec le Tetrabiblos de Ptolémée, ces manuels anciens s’étendent du IIe au XVIIe siècle. Leurs résultats sont présentés dans le tableau 4, de la même manière que ceux des manuels du XXe siècle dans le tableau 3, pour permettre des comparaisons entre le symbolisme planétaire ancien et moderne en astrologie. 
 
Tableau 4 : Les mots-clés de cinq astrologues anciens pour la Lune, 
Mars, Jupiter et Saturne : comparaison avec nos "listes typiques"
 

N est le nombre de mots-clés des astrologues qui sont présents dans nos catalogues de traits;
+ est le nombre de mots-clés qui sont présents dans nos "listes typiques";
- est le nombre de mots-clés qui sont présents dans les "listes des opposés";
Lune, Mars, Jupiter et Saturne :  nombre de mots-clés qui appartiennent à la "liste typique" d'une autre planète que celle qui est testée.

Les deux dernières lignes du tableau 4 donnent les pourcentages de cohérence pour les cinq astrologues anciens et pour les neuf astrologues modernes. Nous pouvons voir que :
  • Le symbolisme de Jupiter est toujours le moins bien décrit, Saturne est le meilleur;
  • Pour chaque planète analysée, il y a une amélioration entre les cinq anciens et les neuf modernes.
Mais, contrairement à nos attentes lorsque nous avons entrepris cette étude, aucune amélioration progressive du symbolisme planétaire ne peut être perçue à travers les cinq anciens manuels étudiés : le pourcentage de cohérence de Ptolémée est aussi bon que celui de Morin de Villefranche, bien que quinze siècles séparent leurs écrits. Ceux d’Ibn Ezra et de Rantzau sont équivalents aux espérances fortuites, avec 49 % et 50 % de cohérences, à la fin de la période médiévale. Rien de tout cela ne soutient notre thèse.

Bien sûr, la compétence de l’astrologue pourrait être remise en question ainsi que l’époque dans laquelle il a appris son art. Lequel est le plus important est discutable. Quoi qu’il en soit, le problème des origines du symbolisme planétaire n’est toujours pas résolu. Est-elle cachée,
peut-être, dans les nombreuses tablettes d’argile non encore déchiffrées écrites par les premiers astrologues en Chaldée?

Les traits isolés

Pour quatre des dix corps célestes, les mots-clés des astrologues donnent les mêmes résultats dans les "zones plus" que nos listes de traits ; mais pour les autres corps, les résultats sont incertains ou décidément contre le symbolisme traditionnel. Parmi les mots-clés énumérés, lesquels sont les plus responsables de ce résultat? En particulier, avec les mots-clés de Jupiter, pourquoi n’avons-nous pas eu des résultats positifs de Jupiter, mais des résultats positifs de Lune, dans notre premier test ? Avec les mots-clés Soleil, pourquoi n’avons-nous pas de résultats Soleil, mais des résultats négatifs Lune et des résultats positifs Mars ou Jupiter ?

Ces questions n’ont pas pu être résolues par nos enquêtes générales. Nous avons décidé d’analyser maintenant quelques traits isolés, selon la méthode qui suit.

Comme nous l’avons déjà mentionné, chaque trait est suivi, dans nos catalogues, par les personnalités notables plus ou moins nombreuses décrites par le trait dans une biographie. Certains traits ont été utilisés jusqu’à plusieurs centaines de fois par les biographes. Il semble qu’ils forment par eux-mêmes des groupes statistiques valides. Nous avons décidé d’étudier séparément chaque trait qui avait été attribué au moins 50 fois aux personnalités notables (6) dans nos quatre catalogues rassemblés (Gauquelin, 1973-1977).

Nous pouvons ainsi analyser séparément 253 traits. Ils sont listés dans le tableau 5 dans l’ordre alphabétique anglais. Après chaque nom de trait, le tableau 5 donne :
  • le nombre de données de naissance analysées pour le caractère;
  • les résultats positifs qui atteignent le niveau de signification 0.01 après le lever ou la culmination d’une planète qui avait donné des résultats dans nos recherches précédentes, c'est-à-dire la Lune, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne (7) ;
  • la planète, ou les planètes, à laquelle chaque manuel astrologique étudié a attribué le trait.
Avec ces données, nous obtenons un meilleur aperçu des composantes significatives de la personnalité pour chaque planète. Dans de nombreux cas, la planète considérée comme significative par les astrologues est la planète qui donne un résultat significatif après le lever ou la culmination. Mais il y a des cas où l’opinion des astrologues diffère des résultats obtenus avec le trait. Examinons quelques exemples de cohérence et d’incohérence. 
 
Tableau 5 : Liste des traits de caractères isolés


"Abundant" (abondant), premier trait analysé dans le tableau 5, donne sur 103 cas un résultat positif pour Jupiter. Et nous voyons que deux astrologues ont correctement prédit ce résultat. "Active" (actif), le deuxième trait, est encore mieux : analysé sur 357 cas, il donne un résultat fortement positif pour Mars, et nous voyons que six astrologues l’ont prédit. "Affable", prédit comme positif pour Vénus, et "Affectionate" (affectueux), prédit comme positif pour Vénus et la Lune, n’atteignent pas le niveau de signification choisi avec les petits échantillons étudiés (55 et 67 cas) ; mais, sans être significatifs, leurs résultats semblent légèrement positifs dans nos dossiers. Ils pourraient peut-être devenir un succès pour le symbolisme traditionnel avec un plus grand nombre de cas.

Mais, à côté des prédictions correctes, il y en a qui réussissent

moins. Barbault et Weingarten attribuent "Ambitious" (ambitieux) à Saturne, Hall l’attribue à Mars ; mais les résultats sont significatifs pour Jupiter avec ce trait, comme Grell l’a prédit. Grell attribue "Charitable" à Jupiter ; mais les résultats sont significatifs pour la Lune avec ce trait. Et ainsi de suite.

Un examen attentif du tableau 5 permet de conclure que l’opinion d’un seul astrologue est souvent contredite par les résultats. Mais lorsque plus d’un astrologue s’accorde à attribuer un trait à une planète, leur choix est le plus souvent confirmé par les résultats.

Le problème de Jupiter, à nouveau

Il faut cependant remarquer deux traits isolés pour lesquels un consensus élevé des astrologues est contredit par les résultats : "Generous" (généreux) et "Religious" (religieux) sont attribués à Jupiter par respectivement 6 et 7 astrologues ; mais dans les deux cas, le résultat semble significatif avec la Lune. C’est important. Cela donne un premier indice sur le genre de traits traditionnellement attribués à Jupiter, mais appartenant en fait à une autre planète.

Les manuels astrologiques décrivent généralement séparément le côté "bien aspecté", ou positif, et le côté "mal aspecté", ou négatif de chaque planète. "
Generous" et "Religious", que nous trouvons significatifs avec la Lune, sont traditionnellement attribués au côté positif de Jupiter. Les descriptions négatives de Jupiter produiraient-elles des mots clés plus précis de Jupiter ? Nous avions l’impression générale que cela pouvait être vrai et avons donc rassemblé les paragraphes appelés, selon le manuel, "affligé", "mauvais", "négatif", "mal utilisé", etc. Huit des dix astrologues testés avaient donné de telles descriptions du Jupiter "mal aspecté". Les mots clés contenus dans ces descriptions sont énumérés ainsi:

Tableau 6 : Mots-clés du Jupiter "mal aspecté", dans leur traduction française
  • Ptolémée : ("en lieux infâmes") arrogance, superstition, timidité, orgueil, embarras, négligence;
  • Carter : (mauvaise) optimisme excessif, gaspillage, verbalisme;
  • Perfectionnement : (mal utilisé) extrémiste, imprévoyant, provocateur, sportif, gaspilleur;
  • Barbault : aucune description du Jupiter "mal aspecté".
  • Hall : (négatif) extravagant, dissipé, vaniteux, fanatique, amour de soi, critique, pas résolu, paresseux;
  • Mayo : (affligé) exagération, extravagance, vaniteux;
  • Lee : extravagant, vaniteux, joueur, hypocrite, fanatique;
  • Grell : (négatif) extravagant, excès, fanatique, extrémiste, se confie aux autres, indolent, dissipé, vaniteux, pompeux, ostentatoire, s'afficher (aime).
  • Weingarten : (type moins) extravagant, gaspilleur, frimeur, hautain, se confie aux autres, opportuniste, joueur, hypocrite.
  • Mann : aucune description du Jupiter "mal aspecté".
Avec les mots-clés du tableau 6, les résultats, malgré la réduction drastique du nombre de données testées, deviennent significativement positifs dans les "zones plus" pour Jupiter (P = 0,007) ; tandis que l’ensemble des descriptions de Jupiter a donné, tous astrologues confondus, un résultat non significatif mais légèrement négatif. Ainsi les descriptions de la "mauvaise part" de Jupiter sont significatives, et la "bonne part", selon la tradition, de son symbolisme appartient à d’autres planètes.

Une enquête sur les significations isolées

Afin de donner une meilleure vue des traits appartenant à chaque planète, le tableau 7 énumère sous chacune des planètes étudiées les traits qui sont significativement positifs, et le tableau 8 énumère les traits qui sont significativement négatifs quand ils sont isolés. Ces tableaux donnent une idée claire du type de personnalité caractéristique et antagoniste pour la Lune, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.

On peut voir tout de suite, par exemple, que Vénus,
et non pas Jupiter, est "benevolent" (bienveillante), au grand cœur, que Jupiter, et non pas Saturne, est sévère, ambitieux, et ainsi de suite.

Mais il ne faut pas oublier que les mêmes risques que ceux décrits plus haut s’appliquent également aux tableaux 7 et 8. Certaines planètes peuvent avoir atteint pour certains traits le niveau de signification 0.01 par pur hasard parce que l’ensemble des données n’est pas tout à fait normalement distribué ; et d’autres planètes, qui ne semblent pas significatives ici, peuvent néanmoins faire sens pour un trait isolé qui n’a pas recueilli suffisamment de données sur la naissance.

Par exemple, à en juger par nos anciens résultats (voir les volumes 2 à 5 de la série C), des traits comme "Eccentic" (excentrique) pour la Lune, "Intransigeant" pour Vénus, dans le Tableau 7, ou "Literary writings" (écritures littéraires) opposé à Vénus, et "Patriotique" opposé à Mars, dans le Tableau 8, peuvent être considérés comme de faux résultats qui disparaîtraient avec de nouveaux ensembles de traits de caractère.

Nous avons donc l’intention d’accroître l’exactitude des résultats en rassemblant aux États-Unis de nouveaux documents sur la personnalité et les planètes. La recherche a déjà commencé. 
 
Tableau 7 : Traits isolés positivement significatifs après le lever et a culmination
 

Tableau 8 : Traits isolés négativement significatifs après le lever et a culmination
  

L'affaire contre Maison I et Maison X
 
La différence entre le symbolisme traditionnel et les résultats statistiques ne repose pas seulement sur certains traits de caractère attribués à l’une ou l’autre planète. Il y a une différence plus importante, si nous examinons le concept de "position proéminente" dans un horoscope pour une planète. Dans nos recherches, les positions planétaires semblaient être "proéminentes" seulement dans les secteurs suivant l’horizon des axes et le méridien, c'est-à-dire dans le secteur après le lever, dans le secteur après la culmination supérieure, et, moins constamment, dans le secteur après le coucher et dans le secteur après la culmination inférieure des planètes. Dans la tradition astrologique, les positions dominantes sont plus diversifiées : signes, aspects, maisons offrent diverses possibilités qui sont considérées comme favorables. Mais, lorsque nous les testons, ces positions en signes, aspects ou maisons ne montrent aucun résultat (voir Gauquelin, 1978, et un rapport, parallèle à celui-ci, sur l’absence de résultats dans les signes du Zodiaque avec les mots-clés du Zodiaque des astrologues, à être publier.).

Le problème est particulièrement curieux pour la Maison I et la Maison X.
 
Figure 5 : Les résultats importants ne figurent pas dans les Maisons I et X, 
mais en Maisons XII, IX, VI, III
 
Dans les manuels astrologiques, une position planétaire dans la Maison I ou dans la Maison X est considérée comme proéminente pour déterminer le caractère ou le statut social d'une personne.
Mais les résultats avec des traits de caractère n’apparaissaient pas dans ces maisons.
Toutes les fréquences significatives apparaissent dans les maisons XII et IX, c'est-à-dire nos secteurs 1 et 4 situés après, et non avant, les axes Horizon et Méridien. Les résultats sont également apparus dans les maisons VI et III, nos secteurs 7 et 10, mais moins marqués et moins constants.

Les manuels astrologiques pointent toujours sur la maison I, c'est-à-dire un douzième du mouvement diurne situé avant le lever de la planète, pour révéler le caractère et la personnalité d'un individu. Mais les résultats significatifs avec des traits de caractère apparaissent toujours un douzième du mouvement diurne après le lever de la planète (ou la culmination supérieure, ou le coucher, ou la culmination inférieure - ces quatre secteurs semblent être équivalents). 
Les manuels astrologiques pointent à la maison X, c'est-à-dire un douzième du mouvement diurne situé avant la culmination des planètes, pour étudier le statut social d'un individu. Mais les résultats significatifs apparaissent toujours un douzième du mouvement diurne après la culmination supérieure de la planète (ou le lever, ou le coucher, ou la culmination inférieure).

Comment la tradition astrologique pourrait-elle alors être à la fois si juste et si faux ? Exact dans la description psychologique de certains types planétaires, faux dans la description astronomique des positions planétaires importantes. Ceci reste un mystère. 

Cependant, l’intuition de l’importance des axes horizon-méridien est correcte. Elle apparaît aussi loin que le "Tetrabiblos" dans lequel Ptolémée a souligné l’importance du "point ascendant" ou "horoscopos". Le point culminant et le point descendant ont également été mentionnés depuis les temps anciens comme important. À partir de ces suppositions correctes, l’accent aurait dû être mis de plus en plus sur les zones essentielles, que nous savons maintenant être trente degrés après le lever et le point culminant, c'est-à-dire sur les maisons XII et IX. Il a été au contraire mis par erreur de plutôt sur trente degrés avant le lever et la culmination, c'est-à-dire sur les maisons I et X dont les résultats statistiques se révèlent vides de signification. Mais quand la communauté astrologique admettra-t-elle que c’était une erreur ?

Conclusions

Afin de tester le symbolisme traditionnel des planètes, une nouvelle méthodologie a été mise au point : des mots-clés ont été objectivement extraits de dix manuels astrologiques renommés, et testés à l'aide de nos catalogues de traits de caractère et l'ordinateur d’Astro-Computing-Services.

Ils ont produit, pour la Lune, Vénus, Mars et Saturne, des fréquences significatives après le lever et la culmination, montrant que des relations existent entre le symbolisme traditionnel en astrologie et notre effet planétaire.

Cependant, pour Jupiter, les résultats sont inconstants, pointant vers des caractéristiques erronées dans le symbolisme traditionnel de cette planète. Pour le Soleil, aucun résultat n’a été trouvé. Pour les autres planètes, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, les résultats sont restés non concluants et doivent être étudiés avec d’autres données.

Nous devons donc conclure que tous les symboles traditionnels des planètes ne se sont pas avérés valables à travers nos tests. Et le fait que les résultats significatifs apparaissent à nouveau après le lever et la culmination, et non avant ces points, à la Maison I et la Maison X, comme les dictons traditionnels semblaient le prédire, est un problème déroutant. Beaucoup de travail reste à faire pour démêler les relations complexes entre les facteurs cosmiques et le comportement humain.

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Notes
  1. André Barbault, "Les Livres", L’Astrologue, n° 24, p. 254. 
  2. Les auteurs anciens ne peuvent pas être utilisés textuellement. Mais pour certains d’entre eux, une enquête plus tardive a été basée sur des adaptations de leur terminologie. Voir à la fin du document.
  3. Les traits doivent être vraiment équivalents dans le livre astrologique et dans les catalogues à prendre en compte. Aucun trait analogue n’a été retenu. Mais les noms, les adjectifs et les verbes sont considérés comme équivalents, en dépit de leur utilisation grammaticale différente, si
    1. leur racine est la même ;
    2. le contexte montre que leur sens est le même. Exemple : Fureur = Furibond et Furieux, mais différent de Rage ou Colérique.
  4. Ces résultats incohérents semblent principalement dus aux opinions individuelles de chaque astrologue sur le symbolisme des planètes ; mais certains doivent aussi venir du fait que nos échantillons ne sont pas tout à fait distribués normalement.  
  5. Pour Mars, la première planète étudiée dans nos monographies psychologiques, les listes de traits "typiques" et "opposés" sont plus courtes que celles de Jupiter, de Saturne et de la Lune. Les pourcentages de "cohérences" sont donc moins valables pour cette planète que pour les autres.  
  6. Cette limite a également été choisie par John Addey dans ses recherches sur les harmoniques et les traits de caractère. Mais Addey l’a appliqué à la version française des catalogues. Nous avons choisi d’utiliser, non seulement les traits qui ont rassemblé cinquante données de naissance ou plus dans les catalogues français, mais aussi ceux de la traduction anglaise des catalogues. Cela a donné un critère objectif pour augmenter les données analysées : souvent, une seule traduction en anglais avait été adoptée pour plusieurs traits français ayant le même sens.
  7. Pour le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton, c'est-à-dire les corps célestes qui n’ont pas donné de résultats antérieurement, certains traits dépassent le niveau de signification 0,01 après le lever ou la culmination ; mais ils n’ont pas été prédits par les astrologues étudiés (exemple : "comique", "rêveur" pour le Soleil... "clair", "accueillant" pour Pluton, etc.) ; et ils ne forment pas des groupes psychologiquement cohérents. Pour le moment, nous pouvons les attribuer à des fluctuations fortuites et éviter de surcharger le tableau 5 avec des comparaisons entre ces rares cas imprévus et les nombreuses prédictions infructueuses des astrologues avec le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton.
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Publications du LERRCP, Laboratoire d'étude des relations entre rythmes cosmiques et psychophysiologiques

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