ZODIAQUES EN ALSACE

Région historique de l'est de la France, l'Alsace est marquée par une influence franco-germanique forte. Territoire restreint bordé par le Rhin, elle cultive sa spécificité autant que sa diversité, sur les plans culturel, géographique, économique, politique, ou encore gastronomique. Son riche patrimoine témoigne souvent de références astrologiques, ne serait-ce que par sa spécialité horlogère.

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Haguenau, le musée alsacien

Quatrième ville d’Alsace par sa population, Haguenau est une agréable sous-préfecture située dans le Bas-Rhin, à une trentaine de kilomètres de Strasbourg. C'est là que se trouve la forêt la plus vaste de la région. La cité s'est développée à partir du XIIe siècle autour d'un château que Frédéric II de Souabe avait fait construire sur les rives de la Moder, un affluent du Rhin. Ville libre allemande jusqu'au XVIIe siècle, elle est devenu française avec le Traité de Münster.

Une horloge astronomique y est installée sur la tour de ce qui fut Chancellerie de 1486 à la Révolution. Propriété de la ville depuis 1838, le bâtiment abrite désormais le Musée alsacien depuis 1972. La magnifique façade rouge orangé porte le sceau de la ville, des armoiries et des blasons locaux.

L’horloge parait très ancienne mais elle a, en fait, été réalisée en 1904 par la Maison Hörz pour orner la tour du musée historique. Par la suite, en 1958, elle fut transportée vers son emplacement actuel. Elle est une copie de la seconde horloge astronomique de l’hôtel de ville d’Ulm, en Allemagne,

Le Soleil dans le signe de la Balance, la Lune au début du Capricorne en premier quartier
et l'axe du Dragon avec la tête en Sagittaire et la queue en Gémeaux

La Vierge, le Lion et le Cancer (Écrevisse)

Sélestat, l'église Sainte Foy

Ville d'art et d'histoire, Sélestat est la troisième ville d'Alsace pour la richesse patrimoniale, derrière Strasbourg et Colmar. Deux grandes églises de grès rose se trouvent en son centre médiéval, l'église Saint-Georges d'une part, de styles roman et surtout gothique construite à partir du XIIIe siècle, et d'autre part sa rivale toute proche, l'église conventuelle Sainte-Foy. Bâtie à la même époque en style roman, celle-ci est décorée en extérieur, au-dessus de ses fenêtres les plus hautes, d'une série de figures sculptées, métaphoriques, bibliques ou naturalistes : un archer, un cerf atteint d'un flèche, un chien, un porc ainsi que des éléments qui s'apparentent indiscutablement aux signes du Zodiaque sans les illustrer tous.

Le Verseau

Les Poissons

Au sol, datant de la fin du XIXe siècle, un décor de mosaïques sur terrazzo reprend les douze signes du Zodiaque.

Les Gémeaux, en combattants

Le Sagittaire, décochant sa flèche vers l'arrière

Strasbourg

En Alsace, le développement de l’architecture gothique a connu de multiples influences politiques, religieuses et économiques, ce qui en explique les vagues successives. Là où se trouve la cathédrale Notre Dame, au cœur du centre historique de la ville, entourée par la rivière Ill, trois édifices religieux se sont succédé, un premier austrasien, un second carolingien, et un troisième ottonien. Celui-ci, bâti à partir de 1015 après treize années de remblaiement du terrain sur des pieux de bois encore visibles aujourd'hui dans le sous-sol de crypte, fut la proie des flammes en 1176.

Détail d'un cadran solaire, rue de l'Épine. Les signes du zodiaque y sont représentés par leurs glyphes

 

L'évêque de Strasbourg de l'époque, Henri de Hasenbourg, décida alors la construction d'un nouvel édifice avec la forte ambition d'en faire un monument aux caractéristiques inégalées. Les travaux commencèrent en 1180 par le chœur et le transept nord en style roman, et prirent fin en 1439, aboutissant à une cathédrale représentative du style gothique, notamment sous l’influence de Chartres et de Reims au début du treizième siècle. 

 

Un siècle plus tard, le premier maître d’œuvre connu du chantier, Erwin de Steinbach, démarra la façade gothique et la rosace, richement ornées, à la double influence française et germanique. Notre Dame de Strasbourg est remarquable, notamment, par sa couleur rouge, qu'elle doit au Grès des Vosges, et par son clocher unique.

Le décor de la façade, tout en dentelles et statues, est d'une finesse précieuse et remarquable. Les statues du portail sud attirent le regard... Douze personnages illustrent la Parabole des dix vierges qui apparaît dans l’évangile selon Matthieu. Dix vierges, munies d’une lampe à huile, vont à la rencontre de l’époux ; cinq d’entre elles prennent de l’huile avec elles, les autres non. La nuit venue, les vierges sages, qui ont la lumière, sont accueillies dans la salle des noces, contrairement aux cinq vierges folles qui partent à la recherche d’huile.

Aux pieds de chacun de ces personnages, un cube sculpté représente un signe du zodiaque et une scène des travaux qui lui correspondent. 

Aux pieds des vierges folles, de gauche à droite, les Verseau, les Poissons, le Bélier et le Taureau

 

Les Gémeaux et le Cancer (Écrevisse)

L'horloge astronomique de Strasbourg

Chef d’œuvre de la Renaissance, l'horloge a été conçue par les frères horlogers Habrecht, à qui l'on doit également l'horloge d'Heilbronn, sous la direction des mathématiciens Herlin et Dasypodius. Les peintures sont l’œuvre de Tobias Stimmer. Après une longue panne de cinquante ans, l'horloge a été transformée et améliorée par Jean-Baptiste Schwilgué. Ses fonctionnalités sont innombrables : elle précise le jour et l’heure, le temps Sidéral, le temps Vrai, le temps Moyen et le temps local Vrai, l’heure du lever et l’heure du coucher du soleil, le déplacement apparent du Soleil, des planètes, de la Lune et de ses phases. Elle indique également les fêtes mobiles et prévoie les éclipses. Motif d'inspiration spirituelle avec ses automates et ses symboles, elle suscite la réflexion sur le temps qui passe et sur la vie, le cycle des saisons, du parcours de l'enfance à la vieillesse, des divinités planétaires qui rythment la semaine, des âges de la vie, etc.

Un ange qui sonne chaque quart d'heure de sa clochette, le Sagittaire et le Scorpion derrière lui

Les jours qui passent, avec, pour chacun, la divinité qui lui correspond. Saturne, pour Samedi, un homme âgé conduit par un dragon, muni d'une faux et qui dévore un enfant, en lien avec le mythe grec de Cronos.

 L'horloge extérieure de la cathédrale de Strasbourg

Le mécanisme de l'horloge extérieure de la cathédrale de Strasbourg, dite horloge de Schwilgué (installée en 1572, restaurée en 1669), est directement relié à l'horloge astronomique intérieure.

Un samedi à 13h15. L'aiguille munie d'un doigt montre l'heure, l'autre montre le jour de la semaine concerné avec, à son opposé, la planète qui le maitrise, ici Saturne pour samedi.

Façade de la rue des Arcades

 

La maison Jean Roger, horloger et bijoutier à Strasbourg, est décorée d'une horloge qui figure la ronde des douze signes du Zodiaque autour du Soleil.

L'horloge décorée des signes du zodiaque de la maison Roger

De gauche à droite, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion et la Vierge

La maison Kammerzell

 

À deux pas de la cathédrale de Strasbourg, la maison à colombages Kammerzell est un monument emblématique de Strasbourg et du style alsacien. Elle a été construite au cours des XVe et XVIe siècles. Des deux façades sont richement décorées de bois sculptés qui rythment plusieurs niveaux de fenêtres aux vitres en cul-de-bouteille.

Les motifs représentés sont d'une incroyable profusion : scènes sacrées, d'autres profanes, des références mythologiques ou de légendes, les âges de la vie, des vertus, des personnages historiques .

 

Les douze signes du Zodiaque y figurent aussi, sur la façade sud, en trois bandes de quatre signes, démarrant avec le Verseau au plus haut pour se terminer avec le Capricorne. L'iconographie des certains signes y est très originale.

La première des trois rangées de potelets qui soutiennent les fenêtres de la maison Kammerzell.
On y distingue la Balance, le Scorpion, le Sagittaire et le Capricorne

Le signe du Taureau

Une étrange vision des Gémeaux,
deux enfants qui semblent tomber dans le vide