LA SYNASTRIE, UN UNIVERS MERVEILLEUX, par Jerónimo Jerry BRIGNONE

L’astrologie aborde depuis les origines de sa pratique généthliaque l’aspect d’association et de relation entre les thèmes natals de personnes. C'est une branche spécifique : la synastrie. Jerry Brignone résume ici, sous la forme d’un manuel et d'un séquencement détaillé étape par étape, de multiples techniques d’étude de la relation entre les personnes à partir de leurs cartes du ciel, parmi lesquelles figurent plusieurs découvertes originales de l’auteur.
 

Cet article constitue le chapitre 7 du livre de Jerry Brignone "Ensayos astrológicos: abriendo nuevos caminos. Investigación, aplicación, difusión" (Essais astrologiques : ouvrir de nouvelles voies. Recherche, application, diffusion), 2012, Éditions Fundación Caba, Argentine.

 
Comme l’a souligné Freud dans "Le malaise dans la culture", l’expérience de l’amour constitue pour l’homme contemporain le succédané de tant d’expériences de transcendance et de sublimation énergétique qu’il s’est tourné davantage, à d’autres moments, vers d’autres instances culturelles, telle que celle de la religion. Mais ce n’est pas seulement l’amour érotique ou l’amour dans le couple qui nous préoccupe ici, mais le vaste et complexe univers des relations en général (familiales, amicales, professionnelles, etc.), surtout à un moment de l'histoire de l'humanité où, notre capacité d’agir pleinement et efficacement sur la société étant réduite, dont la responsabilité semble avoir été laissée aux puissantes et omniprésentes multinationales, aux réseaux informatiques, médiatiques, économiques et étatiques, nous sommes davantage livrés à nous-mêmes, pour cultiver notre intériorité, en particulier à travers nos relations les plus proches.

L’astrologie aborde depuis les origines de sa pratique généthliaque l’aspect d’association et de relation entre les thèmes natals de personnes impliquées par une branche spécifique développée à cet effet : la synastrie. Ce nom est composé des termes Syn (le "avec" latin) et Aster ("astre") pour aboutir à quelque chose comme "mettre ensemble les astres". Depuis ses débuts, de la sélection du meilleur couple (et donc de sa descendance) pour les dirigeants et les aristocrates romains, médiévaux et de la Renaissance, jusqu’à la pratique encore actuelle chez les parents Indiens de planifier le mariage des enfants en tenant compte du référentiel astrologique depuis leur plus jeune âge, cette branche a été très présente dans notre travail. Le concept, popularisé par les médias de masse et l'astrologie solaire, que chaque signe a plus ou moins de compatibilité avec les autres est plus populaire et moderne encore. Mais l’usage le plus répandu parmi les praticiens actuels de cette discipline est de simplement vérifier quels aspects existent entre les planètes des deux thèmes en question (surtout les conjonctions), en réalisant littéralement le Syn + Aster. Avec un peu de chance, bien que moins populaires, certains peuvent aller jusqu'à porter un regard sur ce qu’on appelle le "thème de relation".

me & you = we, par Ben Mortimer, sur flickr
Toutefois, les possibilités qu’offre ce versant astrologique sont infiniment plus nombreuses, et les multiples, différentes et efficaces propositions que le XXe siècle a portées sont peut-être insuffisamment connues de la plupart des amateurs d’astrologie. Mes premiers cours de synastrie, je les ai pris dans les années 80 au Centre Astrologique de Buenos Aires (Caba), à l’époque donnés par Rubí Leza, puis j’ai poursuivi par un travail intensif d’application et de vérification des techniques que j’avais apprises, en les comparant rigoureusement afin de séparer le bon grain et l’ivraie, ou plutôt de comprendre ce qui refléte le mieux les choses dans une relation (et celles qui étaient à mon avis inutiles, peut-être simplement spéculatives). Bien sûr, je suis également entré en contact avec de nouvelles propositions et j’en ai essayé d’autres qui se sont avérées très efficaces. Dans la mesure où je dirige ce séminaire depuis des années au Caba, il m’a semblé impératif d’organiser pour une meilleure transmission un séquencement cohérent des nombreuses alternatives possibles, en précisant leur niveau d’opérativité ou quel aspect de la relation semble le mieux se refléter dans chacune d’elles, comme une possible approche idéale.

Ce séquencement tout à fait original combine le pur bon sens et quelques appréciations qui me sont propres pour nuancer certaines techniques connues ; elle en comprend d’autres dont les hypothèses, l’interprétation et les résultats engagent ma seule responsabilité. Je la partage avec l’intention que le lecteur pourra les appliquer dès à présent à des cas concrets, comme le font les étudiants de la Fondation Caba en cours de séminaire.

Je vais tout d’abord énumérer cette séquence pour ensuite m’arrêter sur chaque technique d’une manière plus détaillée :

1) L’analyse exhaustive et séparée de l’identité de chaque thème natal pris en considération dans cette relation, en ne s’arrêtant pas encore sur leurs liens.
2) L’analyse approfondie des aspects émotionnels et relationnels généraux de chacun de ces thèmes natals.
3) L’analyse des significateurs spécifiques de ce type de relation dans chaque thème et de ceux qui correspondent au rôle que joue la figure de l’autre dans le thème.
4) L’analyse des prépondérances et des carences en signes zodiacaux, en maisons et en conjonctions planétaires, c’est-à-dire des deux thèmes joints, pris comme s’ils n’en formaient qu’un.
5) L’analyse de toutes les combinaisons de facteurs astrologiques qui se répètent (identiques) dans les deux thèmes.
6) L’étude des compléments ou compensations entre les deux thèmes, notamment en ce qui concerne les prépondérances et les carences en signes, en maisons, en planètes, en hémisphères, en types d’aspects, etc.
7) La détermination du contraste entre les aspects harmoniques d’un thème qui, dans l’autre, sont incompatibles, et vice versa.
8) L’étude des progressions secondaires et des directions d’arcs solaires de chaque thème, calculées pour le moment de la naissance de l’autre.
9) L’étude des techniques prédictives (notamment progressions secondaires, directions d’arcs solaires et transits) de chaque thème pour le moment où cette relation débute.
10) La détermination et l’étude des conjonctions entre les deux thèmes, selon les modalités suivantes :
a) Conjonction des planètes de chaque thème avec les maisons de l’autre thème ;
b) Les conjonctions entre les axes (horizon, méridien, vertical et nodal) des deux thèmes ;
c) Les conjonctions entre les planètes de chaque thème et les axes de l’autre ;
d) Les conjonctions entre les planètes de chaque thème et les cuspides intermédiaires de l’autre ;
e) Les conjonctions entre les planètes des deux thèmes (calculées en zodiaque tropical) ;
f) Les conjonctions et oppositions entre les positions draconiques (planétaires et des axes) des deux thèmes, soit entre eux, soit avec leurs positions tropiques ;
g) Les conjonctions des positions dans le zodiaque des maisons des planètes d’un thème avec celles de l’autre ;
h) Les conjonctions entre les positions des éléments progressés (progressions secondaires) des deux thèmes au début de la relation, soit entre elles, soit avec les positions natales de l’autre.
11) L’identification et l’étude d’autres types d’aspects croisés entre les deux thèmes (surtout l’opposition), avec un orbe très petit:
a) Les planètes tropiques ;
b) Les maisons ;
c) Les progressions (et avec les positions natales de l’autre)  ;
d) Ceux calculés selon le zodiaque de Vénus.
12) Le calcul et l’étude des thèmes de relation suivants :
a) Le Composite (à partir des mi-points, popularisé par Robert Hand) ;
b) Celui de Ronald Davison (équidistances dans le temps et l’espace) ;
c) Celui d’Alexander Marr (transit complémentaire), direct et converse ;
d) Celui du moment du début de la relation (s’il est connu).
13) L’étude du devenir de la relation, en prenant en considération :
a) Les indicateurs de durée de ce lien sur chaque thème natal ;
b) Les techniques prédictives appliquées à chaque thème natal séparément ;
c) Les techniques prédictives appliquées aux thèmes relationnels ;
d) Les arcs de phase, c’est-à-dire les angles entre chaque facteur de chaque thème et ceux de l’autre, considérés du point de vue des directions symboliques (1º = un an).
14) Élaborer au cours de chaque étape une synthèse de ce qui est le plus pertinent et l’intégrer à ce qui a été vu précédemment, afin de dégager au final un aperçu des principaux éléments récurrents, en guise de synthèse ouverte.

Cela peut sembler considérable, mais chacune des techniques suggérées fonctionne vraiment et montre des aspects essentiels de la relation à étudier. Il faut aussi préciser que la synastrie est logiquement l’une des branches les plus complexes de l’astrologie car, avec la multiplicité des options symboliques auxquelles nous devrions être ouverts et que nous percevons normalement (si nous travaillons en conscience) dans un thème natal individuel quelconque, tout comme avec le devenir du destin qui l’accompagne, elle est ici élevée au carré (ou plutôt à la puissance N) puisque nous n’avons plus un seul système hautement complexe et instable, le facteur "conscience" - pas précisément mineur - compris (c’est-à-dire un individu), mais les infinies possibilités de leur interaction au fil du temps avec un autre système d’égale complexité.

Mais la description qu’autorise chacune de ces approches est si riche, et surtout leur combinaison selon la séquence proposée ici, qu’il serait vraiment dommage de manquer une information aussi précieuse, dès lors qu’elle nous ouvre à de nouvelles perspectives de compréhension plus profonde, panoramique et expérientielle de choses aussi importantes que le lien entre deux êtres humains et les inestimables possibilités de croissance qu’il leur permet dans la perspective astrologique.

Il est prévisible que le débutant moyen, submergé par la quantité d’informations astrologiques que suggère cette séquence, dans le cas où il l’a correctement établie, généralement, émerveillé par ce que révèle son développement, se noie dans la simple mention des détails, ne fasse peut-être qu’une brève et étroite interprétation de chaque point, et surtout oublie de faire une intégration cohérente et satisfaisante de l’ensemble.

Il va sans dire que ce qu’il faut, c’est précisément le contraire de ce que je viens de dire : comme nous l’avons dit au point 14, c’est de mettre l’accent sur ce qui est vraiment le plus pertinent dans chaque aperçu ou point de la séquence, d’esquisser des hypothèses interprétatives très ouvertes au cours de ce processus, et de suivre, par synthèse et intégration progressive, l’ensemble de l’information, de sorte qu’à la fin, une fois accompli tout le chemin, on puisse revoir cet ensemble d’un certain point de vue et isoler les variables qu’on juge les plus caractéristiques, soit par intensité, soit par répétition, par analogie ou par complémentarité. Une fois retrouvée l’unité et la cohérence symbolique de ce tout, il convient d’y élaborer des hypothèses interprétatives plus fortes et de revenir – à partir de ce nouveau panorama - sur l’information préalable pour trouver de nouvelles dimensions de confirmation ou, si on veut, plus de détails.

Comme je le disais plus haut, chacun des points mentionnés dans la séquence est référencé ici d’une façon un peu plus détaillée.

1. L’analyse de chaque thème natal

Nous devons évidemment commencer par le début (bien que ce ne soit pas ce qui se passe habituellement avec ces sujets, trop séduits par les promesses faciles de nos techniques de comparaison préférées) et essayer de comprendre astrologiquement qui sont, profondément, ces personnes qui sont en relation. L’analyse exhaustive et séparée de l’identité de chaque thème natal pris en considération dans cette relation, en ne s’arrêtant pas encore sur leurs liens, est donc le premier pas indispensable selon les voies et les méthodes qui nous conviennent à tous. On pourrait retourner le "Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es" et commencer par "Dis-moi qui tu es, et je te dirai..." car chaque identité projette naturellement un certain horizon et destin de relation, soit archétypalement, soit projectivement. Pour cela aussi, peuvent venir ensuite à notre secours les développements typologiques de certaines traditions psychologiques. À cet effet, je recommande particulièrement la typologie jungienne, freudienne, reichienne, transactionnelle et celle développée par Jean Shinoda Bollen dans son étude des déesses et des dieux grecs dans la culture indo-européenne.

2. Les univers émotionnels et relationnels généraux des participants

Une fois que l’on a établi, d’une manière ouverte et hypothétique, qui est qui dans cette relation, il convient de s’arrêter pour approfondir dans chaque thème le monde émotionnel, essentiel à nos liens (quels qu’ils soient), et qui est surtout symbolisé par la Lune (le signe dans lequel elle se trouve, les planètes qui lui font les aspects les plus importants et la maison dans laquelle elle se trouve) l’ensemble et la situation des planètes situées en signes d’Eau (ainsi que dans le Triangle de l’Âme, les maisons IV, VIII et XII, qui refléteront mieux les expériences sur ce plan, tandis que les signes symboliseront des prédispositions intérieures aprioristiques), les carences par élément et rythme zodiacal (souvent associées à notre inconscient), et ce qui émerge de plus caractéristique de l’arrière-plan relationnel du thème avec ses positions dans le zodiaque draconique (également appelée le thème de l’Âme). Il est également souhaitable, désormais, de percevoir l’ensemble du thème avec un empathie toute particulière, en se sensibilisant à ses facteurs les plus importants du point de vue émotionnel, en insistant pour cela sur les planètes que Bruno et Louise Huber qualifient "de contact", à savoir la lune, Vénus, Mars et Neptune.

Sharing, par Lena, sur flickr
Le monde de la relation est en particulier représenté par la maison VII (planètes qui s’y trouvent, signe de la cuspide et planète maîtresse) en tant que complément naturel, les maisons III et XI lui sont solidaires dans ce Triangle et par les aspects à l’horizon (Ascendant / Descendant). De même, les aspects planétaires de petit orbe à l’axe des nœuds de la Lune, symbolisant les figures (ou expériences) les plus caractéristiques qui lui sont associées dans sa croissance émotionnelle à travers ses relations, ainsi que l’axe Vertex / Antivertex représentant des liens plus contraignants, non dépendants de la volonté. L’axe Méridien (Milieu du ciel / Fond du ciel) fournit également des informations pertinentes car il reflète les relations verticales (de non parité) dont la mémoire infantile - la relation première avec nos parents - imprègne tous nos liens, comme c’est le cas avec la Lune. Les aspects non harmoniques, dont la difficile résolution est un processus continu d’élaboration, reflètent également nos relations, dans la mesure où la conscience prend part à l’un ou à l’autre pôle symbolique (d’une manière plus ou moins rigide) et projette naturellement l’autre sur des figures caractéristiques de nos vies. À cet effet, les oppositions (par nature complémentaires et oppositives, comme le souligne la tradition), et souvent les quinconces (comme l’a souligné Richard Idemon) sont particulièrement éloquents lorsqu’ils sont en petit orbe, et sont structurellement importants dans le thème ou à un stade donné de nos vies.

De même, les planètes contre-sexuelles (Soleil et Mars en thème féminin, Lune et Vénus en thème masculin), quelle que soit la nature de la relation, tendent naturellement à être projetées en partie dans nos relations pour des raisons biologiques et culturelles : plus en termes psychologiques et identitaires dans le cas des luminaires (et sans doute avec sa référence archétypale de Père-Mère, basique dans toute psychologie), et comme symboles de la matérialité physique (ou érotique) de l’autre dans le cas de Mars et Vénus. Quoi qu’il en soit, la dimension spécifiquement sexuelle de l’analyse est suffisamment vaste et complexe pour dépasser le cadre de ce chapitre et mérite un traitement distinct.

Vénus et Mercure, planètes également fondamentalement liées à notre façon de nous mettre en relation, méritent notre considération, tout comme les planètes présentes dans les signes d’Air qui révèlent également des prédispositions au lien. Plus précisément, la maison à l’intérieur de laquelle se trouve le 0º de la Balance ainsi que la position en maison du maître de la maison VII sont souvent des indicateurs des plus caractéristiques structures ou situations où nos relations les plus importantes débutent.

3. Les significateurs spécifiques de la relation

Ayant compris dans une plus grande mesure le monde émotionnel et le lien de chacun des membres de la relation en général, nous regardons dans le thème de chacun comment est reflété cet "autre" particulier en termes archétypiques et aprioristiques (et au-delà du thème de l’autre proprement dit). S’il s’agit de frères, quels sont et comment sont les significateurs des frères dans les deux thèmes. S’il s’agit d’une mère et de son fils, comment sont les significateurs du fils dans le thème de la mère et ceux de la mère dans le thème de l’enfant, etc.

Le but de ce chapitre n'est pas de recenser tous les significateurs possibles des différents rôles relationnels (pour cela, il en existe de très bons enseignements dispersés dans divers manuels classiques ; j'en ai moi-même concentré une partie dans le chapitre 11 de mon livre "Manual de Técnicas de Síntesis Astrológica: el Camino en el Mapa Natal" (Manuel des techniques de synthèse astrologique : le chemin dans le thème natal) mais de rappeler qu'il est naturel de s'y attarder un moment. Mentionnons, simplement, qu'il existe une maison traditionnellement privilégiée, ainsi que parfois d'autres maisons associées de manière secondaire ; de même, une planète principale (qui ne coïncide pas nécessairement avec cette maison du point de vue des correspondances du zodiaque humaniste à Douze Paroles basé sur le zodiaque des signes : I-Bélier-Mars, II-Taureau-Vénus, etc.) et également d'autres planètes possibles mentionnées par la tradition, bien qu'à un degré moindre. Parfois, certains signes (et donc les planètes qui s’y trouvent) sont aussi naturellement associés à ce rôle, dans quelques cas également certains types d'aspects (par exemple, harmoniques : amis ; non harmoniques : ennemis ; les oppositions en général, ainsi que la planète du premier aspect donné ou reçu par le luminaire contre-sexuel : partenaire) et, bien qu'encore utilisée dans une moindre mesure, mais très éloquente, la ou les parts arabes liées à ce rôle, où, au-delà de leur position en signe et maison, on observe traditionnellement la situation du dispositeur (planète maîtresse du signe dans lequel se trouve la part) et sa relation avec la part en question.

Comme c'est toujours le cas avec ce genre de choses, des facteurs communs ou qui se répètent en termes d'interprétation apparaissent et sont les plus importants. En ce qui concerne les différences les plus notables, je me réfère à la fois à l'expérience de l'interprète et aux lignes directrices proposées dans le chapitre susmentionné de mon livre. Tous ces contenus sont ceux que chaque individu projette naturellement a priori (dans l’attitude et dans la destinée) sur l'autre personne correspondant à ce lien, indépendamment de qui est cette personne dans la vie réelle.

4. Les prépondérances et les carences conjointes

Il est extrêmement utile - et aujourd'hui très courant - de considérer ce qui est prédominant dans un thème natal, ainsi que ce qui est manifestement "manquant" en première analyse, qu’il s’agisse de présence planétaire dans un élément ou un rythme zodiacal, des types de maisons, des planètes les plus importantes (Almuten), des hémisphères, des types d'aspects, etc. J'ai, pour la première fois, ouvertement partagé avec la communauté astrologique le fruit de mes expériences sur le sujet en 1999, dans un article qui a ensuite été développé dans les chapitres 4, 5 et 10 du manuel cité précédemment et publié chez Kier (Buenos Aires). J’y ai exposé en détail de nombreuses possibilités, avec d’abondantes propositions spécifiques et détaillées ; il est donc inutile de les développer ici. Il convient de souligner que, dans la mesure où une relation est, avant tout, la "somme" des deux personnes impliquées, la prise en compte des prépondérances et des carences des deux thèmes, dans leur ensemble et en tant qu'unités, est profondément révélatrice de l'identité du lien, tant entre eux qu'avec les autres êtres humains, ainsi que des principaux enjeux participant au fur et à mesure au renforcement des composantes générales basiques des structures des deux thèmes.

Si nous utilisons un système de scores quelconque (comme celui proposé dans le Manuel), nous ajoutons simplement les totaux des deux thèmes à chaque niveau et le résultat obtenu synthétise de manière impressionnante le climat et l’essence de la relation, en rappelant, à cet effet, que les carences ont un contenu non seulement de difficulté et de projection, mais aussi de sur-compensation positive (dans ce cas, plus souligné encore que dans un thème natal individuel) généralement en réponse dialectique aux traits de ce qui prédomine. Je n’ai jamais vu cette approche, si nuancée et pleine de bon sens, se développer dans d’autres domaines, bien qu’elle soit immensément révélatrice et qu'elle se conçoive comprenne fondamentalement en termes de caractérisation initiale du lien.

5. Les combinaisons astrologiques qui se répètent

De la même manière que la simple coexistence des deux thèmes renforce les bases au niveau structurel, les combinaisons de facteurs particuliers qui apparaissent de manière répétée dans les deux thèmes sont également un élément caractéristique de la relation considérée dans son ensemble (encore une fois, il s’agit de pur bon sens, mais souvent  négligé). Qu'il s'agisse de la position par signe ou en maison d'une planète donnée, d'un aspect spécifique entre deux planètes, d’un même hémisphère sur-occupé, de la prépondérance ou de la carence d'un type d'aspect, le bon ou mauvais état cosmique d'une planète en particulier, etc. (par exemple, les deux Lune en Balance, les deux Mars en signe mercurien, les deux thèmes présentant un T-carré avec le Jupiter focal, les deux thèmes avec un sextile Uranus-Soleil, les deux thèmes sans oppositions, les deux Saturne dans un état cosmique particulièrement bon, etc.) La liste de tous ces facteurs, mis en valeur dans cette relation particulière par le renforcement de la duplication, est aussi une marque initiale très importante de son identité, extraordinairement utile pour l'interprète et généralement peu prise en compte.

6. Les compensations mutuelles

Io et Tu, par Stef, sur flickr
De façon inverse mais similaire à celle du point 4, on observe, dans la tradition la plus récente (surtout humaniste : Karen Hamaker-Zondag, Liz Greene, Richard Idemon, etc.) et certainement dans l'expérience de tout astrologue, à quel point les relations les plus significatives de notre vie, en particulier dans les couples, montrent souvent que ce qui semble manquer en présence planétaire (par exemple, un élément) dans le thème de l'un est précisément ce qui prédomine dans le thème de l'autre, et vice-versa, d’où la notion de complémentation, et le mythe platonicien de la demi-orange semble se manifester de la manière la plus prosaïque qui soit, mais pas moins impressionnante.

Afin d'analyser une relation particulière, il est très intéressant de noter quelles sont les prépondérances spécifiques (à tous les niveaux : en signes, en maisons, prépondérance planétaire, hémisphérique, types d'aspect, etc.) d'un thème qui font défaut à l'autre, et vice versa. Deux phénomènes se superposent ici : à un certain niveau, l'un projette véritablement sa carence sur l'autre, comme sur un miroir privilégié. C'est-à-dire que l'autre est celui qui fournit "officiellement" ce contenu, en termes d'identité, au sein de la relation, celui qui occupe le rôle qui lui est associé. Mais à un autre niveau, et en tenant compte des surcompensations des carences mentionnées ci-dessus (ainsi que des excès en cas de prépondérance), les composantes répétées sont généralement, par contraste  et de manière presque identique à celle du point 4, une marque d'identité de l'ensemble de la relation, mais ici chargée de la pulsion la plus profonde et relativement irrationnelle qui caractérise tout ce qui est lié à l'inconscient.

7. La complémentarité des aspects harmoniques et non harmoniques

Il est intéressant de relever dans deux colonnes (sujet A et sujet B) les paires de planètes qui, dans un thème, sont en relation d'aspect non harmonique dans l'une et qui répètent, dans l'autre, leur relation par un aspect harmonique. Dans ce cas, de manière similaire à celle du point 6, mais plus spécifiquement, nous voyons quels sont les contenus existentiels ou caractériels qui signifient, chez l'un, une tension et un certain niveau de conflit, et qui sont naturellement résolus chez l’autre. De cette manière, liée à ces contenus, une certaine dépendance à l'égard de l'autre est générée de la part de celui qui apporte l'aspect non harmonique, et qui semble ainsi recevoir une panacée ou un apaisement naturel à cet égard (sinon des "leçons" de vie ou d'attitude spécifiques). De façon complémentaire, celui qui apporte des aspects harmoniques est également mobilisé pour leur donner une plus grande expression dans sa vie grâce à la dynamisation qu'apporte la non harmonie de l'autre, l'incitant à tirer parti de qualités auxquelles il n'a peut-être pas prêté attention jusqu'au début de la relation.

En plus de regarder quelles planètes répètent leur combinaison d'une manière ou d'une autre, il est très intéressant de voir lequel des deux participants a un nombre notablement plus élevé d'harmoniques ou de non harmoniques dans sa colonne, étant donné que la lecture exprimée dans le paragraphe précédent est ainsi étendue non seulement aux thèmes symbolisés par les combinaisons planétaires spécifiques, mais aussi à la relation en général.

8. Les progressions et les directions pour les naissances mutuellement

Le calcul dans un thème des progressions secondaires (directes et converses) ainsi que de leur dérivé naturel, les directions symboliques par arc solaire (écliptique vrai, le plus utilisé), pour le jour de la naissance de l'autre et l'interprétation des éléments les plus pertinents découlant de ces positions, est un outil d'une très puissante capacité de symbolisation. Je l'ai découvert il y a des années dans le processus de rectification des thèmes de naissance, lorsque j'ai commencé à considérer de manière exploratoire le moment de la naissance des parents, du couple, etc. en tant qu’autre date pour cette rectification, même si le sujet lui-même n'était pas encore né ou n'avait aucun contact direct avec l'événement de naissance lui-même.

Ce que j'ai observé, et qui m’a étonné, c'est comment le symbolisme émergeant reflète clairement rien de moins que ce que cet autre signifie pour l'un, c'est-à-dire pour celui pour qui les progressions et les directions ont été calculées. Il va sans dire qu'elles doivent être calculées pour les deux thèmes et que, de ce point de vue, il n'y a pas de différence substantielle entre les informations des positions directe et converse (prénatales). Je suggère de privilégier uniquement les conjonctions (de progressé à progressé, ou de progressé à natal) et les aspects d'orbes très petites (bien moins d'un degré pour les planètes les plus rapides, et quelques minutes d'arc pour Jupiter et les suivantes). Je le répète : cette technique très fondamentale reflète ce que cet autre est pour moi, ce qu'il ou elle représente pour moi, comment je le ou la vois.

9. Les techniques prédictives pour le début de la relation

Cette technique est complémentaire de la précédente mais avec un moindre degré d'archétype. Étant donné que les progressions secondaires symbolisent surtout des processus graduels intérieurs lors des étapes de la vie de l’individu, façonnés ensuite avec des degrés plus ou moins importants d'intention volontaire et consciente et pas  nécessairement encore conscients à cent pour cent - en raison de leur gradualité et leur intériorité -, l'irruption de l'autre individu dans son champ existentiel à ce moment précis charge sur ce nouvel agent, et pour toujours, tout ce que ces symboles signifient. L'autre incarne en quelque sorte ces nouvelles possibilités pour sa propre identité et contribue à les catalyser par la projection initiale, qui se transforme ensuite progressivement en introjection par la simple coexistence inter-relationnelle.

Les transits sont encore plus spectaculaires à cet égard : puisqu’ils symbolisent souvent au mieux les stimuli externes qui nous incitent à activer consciemment et de manière nouvelle certaines composantes de notre propre identité, l'apparition de ce nouvel Autre au moment où il est connu est généralement presque synonyme du processus qu'un tel transit déclenche. Non seulement la projection est à l'ordre du jour, mais il est incroyablement fréquent de constater comment l'autre a, dans son propre thème natal, ces deux planètes (en transit et transitées), qui font partie du propre transit, en tant que position à vie, combinées exactement de la même manière.

C'est-à-dire que l'information la plus pertinente qui émerge des techniques prédictives appliquées dans chaque thème pour le moment de la rencontre (il va sans dire que ce point devient obsolète dans le cas des relations parents-enfants ou frères-sœurs, puisqu'il est identique à celui du point 8) symbolise en grande partie ce que l'autre va m'apprendre sur moi-même dans mon propre processus de croissance personnelle, même si au départ elle a une connotation essentiellement projective. Il faut cependant noter que ce qui vient d'être dit s'étend naturellement, à différents niveaux, à l'ensemble des techniques de la synastrie, même si ce point le reflète de manière particulièrement singulière.

10. La superposition de thèmes : les conjonctions

Syn + aster : en considérant les deux thèmes dans leur ensemble, c'est dans les conjonctions ou superpositions de leurs éléments que l'on voit, symbolisé de manière puissante, le contenu de la relation qui les unit, car c'est là que l'union se fait de la manière la plus concrète possible ; les thèmes se "mêlent" lorsqu'ils sont joints. Parmi les symboles qui relient l'un et l'autre thème, les conjonctions entre les deux sont donc les facteurs principaux à prendre en compte dans la comparaison. Ensuite, dans certains cas que nous préciserons plus tard, nous pouvons nous attarder sur d'autres aspects, mais l'information issue de cette combinaison particulière est essentielle et déterminante pour la relation.

10.a. Les planètes et les maisons

Les conjonctions des planètes d’un thème natal avec l’ensemble des maisons de l'autre thème, ou en d'autres termes, dans quelles maisons de l'un les planètes de l'autre tombent-elles, et vice versa, indiquent principalement deux choses :
  • d'une part, pour celui qui détient la planète, la maison de l'autre lui montre un nouveau domaine d'expérience à travers lequel il peut développer les capacités personnelles symbolisées par la planète, puisque dans son propre thème la planète est circonscrite à vie à un domaine spécifique privilégié. Cela est donc à considérer en termes d'opportunité, d'élargissement des horizons d'action du fait de la relation,
  • d'autre part, pour la personne qui détient la maison, cela montre le domaine de la vie qui est impacté ou influencé par certaines caractéristiques personnelles de l'autre, pour le meilleur ou pour le pire (selon la nature et l'état cosmique de la planète).
Étant donné que les dix planètes de chaque thème induisent un grand nombre de combinaisons possibles, il faut privilégier celles qui se rapportent au Soleil, à la Lune, à la ou les planète(s) la/les plus associée(s) au type de relation (Mars et Vénus si c’est une relation amoureuse, Mercure et Jupiter si elle est pédagogique, etc.) et, si on le souhaite, aux planètes bénéfiques de l'antiquité prises ensemble comme reflet de la positivité, ainsi qu'aux maléfiques pour la négativité.

10.b. Les conjonctions des axes

Éléments fondamentaux d'un thème en termes structurels, les axes sont déjà en eux-mêmes le produit du nouage ou de l'intersection de deux plans astronomiques différents, soit une des raisons pour lesquelles ils sont métaphoriquement si importants dans notre monde de relations, comme nous l'avons noté au point 2.

Les chevauchements d’axes de l’un et de l’autre thèmes sont fréquents dans nos relations les plus importantes, et le nombre de contacts qui s’accumulent accentue l’importance de cette relation. Comme deux surfaces aux reliefs opposés s’encastrent, ces superpositions montrent jusqu’à quel point les destins des deux sujets sont liés.

Nous avons mentionné plus haut (point 2) les axes horizontaux, méridiens, verticaux et nodaux. Nous pouvons travailler avec un orbe allant jusqu'à 3º, bien que plus l'orbe est petit, plus sa signification est intense. L'axe de l’Horizon (Ascendant / Descendant) est caractérisé, comme nous l'avons dit, par la liberté et la parité des relations de face à face entre égaux. Le Méridien (Milieu du ciel / Fond du ciel) est caractérisé par les relations verticales d'inégalité, d'autorité, avec le souvenir de ses propres relations parentales et la possible charge d'admiration, de peur ou de dépendance conséquente. La Verticale (Vertex / Anti-vertex), en raison d'une importante nuance non volitive, peut être vécue comme "destinée", où la liberté et la participation consciente et auto-motivée semblent être réduites à leur expression minimale. La Nodale (nœud Nord / nœud Sud de la Lune), en raison d'une connotation émotionnelle, peut également être vécue comme prédestinée, là où une expérience tangible de croissance personnelle se joue à travers la relation.

Il est important de repérer, au-delà du nombre possible de contacts en lui-même (premier facteur à prendre en compte), quel angle de l'un se rapporte à quel angle de l'autre, car chacun vit sa partie selon les nuances mentionnées au paragraphe précédent. On peut même voir, dans un deuxième temps, si l'un de ces axes se superpose à un axe formé par une paire de cuspides intermédiaires chez l'autre, surtout s’il est pertinent au type de relation posée, car il va également teinter le lien, même d’une manière mineure.

10.c. Les planètes et les axes

L'angularisation des planètes d'un thème par les axes de l'autre est également une information très importante à prendre en compte. Elle se révèle jusqu'à 5º d'orbe et plus elle est petite, plus elle est pertinente. On reprend les significations des axes que l'on vient de lister en 10.b, en leur appliquant l'interprétation faite des conjonctions entre planètes et maisons en 10.a, mais ici elle est étendue à la personnalité dans son ensemble, selon la nuance de l'axe en question et, bien sûr, de la planète. Dans le cas des nœuds, s'ajoutent la connotation principalement associative du Nœud Nord et la connotation dissociative du Nœud Sud.

10.d. Les planètes et les cuspides intermédiaires

Avec le même niveau (mais pas la puissance) de signification qu’en 10.c., mais plus limité au symbolisme de la maison concernée et selon un orbe de moins de 2°.

10.e. Les planètes avec les planètes

"Mon Saturne sur votre Vénus", "mon Soleil sur votre Uranus", etc. : c’est l'expérience la plus basique et la plus habituelle de la pratique informelle de la synastrie. Il convient d'ajouter que je me réfère ici aux positions zodiacales "normales" d'un thème natal, c'est-à-dire telles qu'elles sont mesurées dans le zodiaque tropique et qui sont à juste titre parmi les symboles qui signifient le mieux la relation de deux personnes particulières. Là encore, jusqu'à 5° d'orbe (mais si c'est 2°, c'est mieux, etc.).

Classiques et particulièrement significatives sont les conjonctions de couples planétaires polarisés, surtout si elles sont en rapport avec le type de relation étudié : Soleil d'un thème et Lune de l'autre (surtout dans les échanges hétérosexuels, ou les échanges amoureux en général, et étudiés statistiquement par Jung), Vénus et Mars dans les relations érotiques, Mercure et Jupiter dans les relations pédagogiques et commerciales, et ainsi de suite. Sont également importants les contacts qui incluent (comme c'est généralement le cas) les maîtres de l'Ascendant ou les planètes dominantes (Almuten) de chaque thème.

Mais je dois préciser que deux phénomènes apparemment contradictoires coexistent, et avec lesquels les astrologues (et les sujets étudiés...) doivent apprendre à cohabiter.

D'une part, on admet et on perçoit la lecture la plus immédiate, où chacun présente à l'autre le symbolisme de la planète qui le touche dans cette conjonction. En d'autres termes, un trait particulier de l'un (symbolisé par la planète qu'il "place" de son côté dans la conjonction) suscite, convoque ou modifie un trait particulier de l'autre (symbolisé par la planète que l'autre "place"), pour le meilleur ou pour le pire, selon la nature des planètes, leur compatibilité intrinsèque, leurs états cosmiques et le degré d'élaboration que chaque sujet a eu jusqu'à présent (c'est pourquoi il est si important non seulement de vérifier le contact lui-même, mais aussi quel réseau de significations natales est activé chez chacun à travers lui).

Mais d'autre part, dans tout ce qui est conjonction, interrelation des symboles, et peut-être dans la synastrie dans son ensemble - mais surtout dans cette section en particulier -, le processus que Jung a appelé énantiodromie se vérifie par l'expérience, c'est-à-dire la mutation vers l'opposé et l'alternance des opposés dont nous avons parlé au chapitre 6. C'est-à-dire que, bien que chacun puisse caractéristiquement assumer un rôle devant un aspect de l'autre, lui faisant ressentir plus clairement un de ses visages (et plus précisément devant l'un des visages que l'autre peut lui montrer), il est très fréquent de voir l'inversion des rôles, souvent dotée d'une charge libidinale de dimension archétypale, comme s'il y avait un transfert mutuel d'énergies et d'identités. Ainsi, dans les moments de distraction ou d'automatisme, l'inconscient prend le dessus et chacun assume dramatiquement les projections de l'autre, vérifiant ainsi la lecture inverse (en termes de "qui est qui" dans cette conjonction) à celle que nous aurions faite de prime abord.

10.f. Les contacts draconiques

Le thème draconique est celui que nous - ou l'ordinateur - dessinons avec les positions des planètes et d'autres facteurs dans le cadre du zodiaque draconique. Il commence (0° du Bélier) au Nœud Nord de la Lune (le Nœud Moyen est vivement conseillé), et tandis que la structure générale du thème reste inchangée, nous trouvons de nouvelles positions zodiacales par signe et par degré. Ce zodiaque est également inscrit sur l'écliptique, les douze signes zodiacaux égaux habituels de 30° étant comptés à partir du Nœud Nord comme point d'origine ; il est de plus en plus fréquemment utilisé depuis les années 1950 et surtout les années 1970. Étant donné la dimension lunaire généralement appliquée à cette facette de l'astrologie (puisque les positions draconiques sont mesurées à partir du Nœud Nord de la Lune), les interprétations mettent généralement l'accent sur les aspects émotionnels, psychiques, intérieurs et même spirituels, peut-être d'une plus grande profondeur que ceux indiqués par le zodiaque tropique.

Comme je l'ai dit au point 2, il est appelé "le thème de l'âme", en allusion suggestive à la dimension à laquelle son symbolisme nous renvoie, dont j'ai expliqué la portée au chapitre 9 du Manuel sur plusieurs pages ; je donne des conférences sur ce sujet - qui me passionne - depuis 1990. L'une des premières mentions de l'utilisation de ce zodiaque se trouve dans le livre Synastry (Davison, 1959), ce qui n'est pas un hasard, puisque le thème draconique est basé sur un axe de liaison comme celui des Nœuds (points 2 et 10.b) et qu'il est naturellement associé à la Lune, autre facteur fondamental de notre vie émotionnelle et relationnelle.

Dans la mesure où son contenu, plutôt profond et relativement obscur, tels la lumière nocturne et l'inconscient qu'il symbolise, n'est pas aussi facilement accessible que les positions tropicales (celles de notre zodiaque habituel qui commence au Point Vernal, est qui est donc plutôt solaire), les positions draconiques revêtent une plus grande importance par rapport aux positions tropicales elles-mêmes : dans ce cas, les conjonctions et les oppositions (nous suggérons de ne pas tenir compte des autres types d'aspects dans cette approche, car ce n'est que de cette manière que l'on peut accumuler suffisamment d'informations et c'est le conseil de ceux qui ont approfondi le sujet) feront apparaître des "fenêtres de l'âme", c'est-à-dire des fonctions personnelles plus conscientes (planètes et angles du thème natal tropique) à travers lesquelles un contact est établi avec des parties plus profondes de notre personnalité (les positions draconiques conjointes) et, d'une certaine manière, grâce à ce contact, avec l'âme dans son ensemble.

Cependant, dans l'interrelation de la structure tropique et draconique d'un thème natal, les fenêtres sont toujours les mêmes et certaines zones du thème draconique sont naturellement reléguées à une plus grande obscurité. Chaque fois que nous entrons en contact plus intime - d'âme à âme - avec un être humain, certaines de ses planètes (ou angles) tropiques entrent en contact, par conjonction ou opposition, avec certaines de ces positions draconiques obscures, nous permettant ainsi de reconnaître des zones de notre propre âme à travers les caractéristiques de l'identité spontanée de l'autre et d'entrer dans un lien plus profond avec nous-mêmes. Plus la relation est importante et profonde, plus on a tendance à trouver de tels contacts croisés draconiques / tropiques et tropiques / draconiques. Nous utilisons 5º d'orbe, plus petit est l'orbe, etc.

Le premier niveau de lecture est celui de la combinaison des facteurs impliqués, toujours sans considérer qui place quoi et sans distinguer le plan draconique du tropique. Ensuite, on détermine qui apporte quelle planète draconique et qui apporte quelle planète tropique. Comme il s'agit de plans différents, l'énantiodromie n'est pas aussi évidente ici : comme dans le cas des conjonctions classiques Soleil / Lune en synastrie, celui qui apporte la planète draconique plutôt lunaire, ressent un éblouissement - sinon une dépendance - de la fonction représentée par la planète tropique plutôt solaire, de l'autre. Mais aussi celui qui met en jeu sa planète tropique ressent une certaine fascination, qui ne découle pas seulement narcissiquement de l'attitude de l'autre, mais aussi du contact à travers lui avec ce monde magique et nocturne que le thème draconique évoque naturellement.

Comme nous l'avons noté au point 7, il est également intéressant de noter si la proportion d'inter-aspects est égale ou si l'un des deux est concerné par beaucoup plus de planètes draconiques que l'autre (et vice versa) car, dans ce cas, l'interprétation proposée ci-dessus, d'abord circonscrite au symbolisme impliqué, devient ensuite générale à l'ensemble de la relation.

Les contacts d'un thème draconique à l'autre sont également importants, mais sont vécus moins clairement par les deux personnes. La dimension inconsciente mutuelle les rend particulièrement contraignants, mais avec un contenu qui est en conséquence difficile à gérer pour les participants. Il est courant de voir comment une inter-association harmonieuse et intense sur le plan draconique s'accompagne d'une autre beaucoup plus tendue et désagréable sur le plan tropique et comment les personnes concernées sentent qu'elles ne peuvent pas se séparer, malgré les conflits quotidiens évidents, puisqu'il y a l’expérience, à un niveau plus profond, d'une immense communion et complémentation de leurs âmes.

10.g. Les conjonctions en maisons

Par positions "domales" des planètes, nous entendons celles qui sont liées aux maisons. Tout comme l’époque moderne (et à une certaine époque, les Babyloniens) a initialisé un zodiaque par le Nœud Nord de la Lune, notre ensemble familier de douze maisons est une sorte de zodiaque qui trouve son point d'origine à l'Ascendant. Il exprime plutôt des questions liées à notre relation avec l'environnement, tant à partir de l'interprétation purement symbolique qu'à partir des éléments matériels (mathématiques) qu'il prend en compte pour effectuer sa division en douze parties, donnant ainsi naissance aux différents systèmes de maisons que l'histoire de l'astrologie a proposés au fil des siècles. Quelle que soit notre option à cet égard (comme la plupart des astrologues argentins, la nôtre est celle du Système topocentrique), il est un fait qu'au cours de cette même histoire les maisons se sont chargées de plus en plus du contenu des signes zodiacaux qui leur sont associés.

On peut alors prendre le taureau par les cornes et pousser le concept jusqu'à ses ultimes conséquences, en calculant "dans quel degré de maison" se trouve une planète. Puisque les maisons, lorsqu'elles sont ramenées à l'écliptique, sont inégales dans la plupart des systèmes, il nous reste alors deux options : la première consiste à calculer les positions planétaires dans le zodiaque des maisons à partir des données zodiacales (écliptiques) disponibles, en établissant une simple règle de trois pour chaque planète. Par exemple, si les deux thèmes ont une planète en conjonction exacte à la cuspide de la maison V, elles sont dans une conjonction domale proche de 0º de la maison Lion. Si tous deux avaient une planète située exactement au milieu d'une maison, disons la IV, ils seraient en conjonction étroite à 15º de la maison Cancer. Ou si une planète dans un thème est exactement à sept degrés de la cuspide de la maison dans laquelle elle est présente - disons, le VI - et qui dans ce thème particulier a une étendue exacte de 21º, elle sera à 10º de la maison Vierge si nous pensons que les signes sont de 30º degrés égaux ; et si une autre planète dans l'autre thème est à exactement 12º de la cuspide de sa maison VI et aussi à l'intérieur de celle-ci, mais ayant dans ce cas une étendue de 36º, elle serait aussi à 10º de la maison Vierge, donc les deux planètes seraient dans une puissante conjonction en maisons. Je laisse au lecteur le soin de déduire la logique de la simple règle de trois impliquée dans le dernier exemple et la formule élémentaire qui l'exprime.

Si cette opération s'avère fastidieuse (bien que certaines positions puissent être déduites pratiquement à l'œil nu en regardant les deux thèmes, et nous ne pouvons dans ce cas qu'effectuer des calculs de confirmation), on peut recourir à l'autre option, qui consiste à aller encore plus loin dans la logique des positions domales et à se passer du cadre écliptique initial, en utilisant dans le cas du Système topocentrique les positions ascensionnelles, qui ont derrière elles une tradition dont l'aboutissement brillant se trouve chez les deux créateurs du Système, Vendel Polich et Anthony Nelson Page. Leur calcul est complexe en termes mathématiques, puisqu'il inclut des éléments de cosmographie et de trigonométrie sphérique, mais il existe au moins trois programmes informatiques qui les facilitent : Special 1 d'Alexander Marr (ou tout autre qui calcule le Speculum pour les directions primaires), à partir duquel les positions ascensionnelles peuvent être obtenues en soustrayant les Ascensions Obliques des planètes de l'Ascension Oblique de l'Ascendant (ARMC + 90º). Plus facilement encore, et avec un simple clic sur l'ordinateur, au moyen de la routine K "Changer les maisons en signes et les signes en maisons" du programme Kepler de Miguel Garcia, téléchargeable gratuitement, et qui a été inclus à la suggestion d'Ernesto Cordero, ou du programme argentin Meridian de Juan Saba. Je propose un maximum de 3º d'orbe.

Que symbolisent ces contacts de conjonctions domales ? Puisque les positions domales (soit dans leur version proportionnelle à l'écliptique, soit dans leur version ascensionnelle) se réfèrent à des questions concrètes de notre relation avec l'environnement, plutôt dépourvues de nuances psychologiques, les inter-aspects - ici, les conjonctions - symbolisent des contenus tout aussi concrets qui unissent les deux sujets, des situations spécifiques qui les lient non seulement l'un à l'autre mais en relation forte avec leur environnement.

10.h. L’entrelacement des positions natales et progressées

Ce point combine dans une large mesure ce qui a été dit au point 9 et au point 10 de façon générale (plus précisément au 10.g) : la planète tropique natale ("immobile") de l'autre, c'est-à-dire une partie de son être, coïncide (c'est-à-dire qu’à la fois elle reflète et active, convoque ou défie) avec "quelque chose que je suis" (ma planète en progression) et vice versa. Dans ce cas, il est pratique de réduire les orbes à 1° (éventuellement à 2°, et bien sûr seulement avec les planètes rapides). Les progressions sont calculées pour le moment de la rencontre et le début de la relation, mais la technique peut aussi être repensée pour d'autres moments de la relation, comme je le suggérerai au point 13. Quoi qu’il en soit, l’impact symbolique du premier moment maintient toujours sa force germinative.

Il faut ajouter ici que s’il y a, dans une relation donnée, plus de contacts croisés entre les éléments progressés et natals des deux thèmes que les inter-aspects natals eux-mêmes, c'est une indication que la relation durera probablement aussi longtemps que l'indique l'orbe de validité de ces contacts (un aspect que nous examinerons plus en détail en 13.b). Par ailleurs, les contacts qui se produisent entre les positions progressées des deux thèmes, en plus d'avoir leur durée relative à la vitesse et à la direction (directe ou rétrograde) des facteurs en jeu, ont généralement une charge fatale, dans le sens où aucun des deux membres de la relation n'a le sentiment d'avoir un contrôle total sur sa volonté.

11. Les autres inter-aspects

Toi et moi, par Frédérique Voisin-Demery, par flickr
Nous avons dit que la conjonction est l'aspect privilégié par excellence en synastrie. Elle est suivie en importance par l'opposition, à laquelle il ne faut pas, à mon avis, donner une charge trop négative à la lecture des symboles mis en jeu car, bien que conflictuelle, la frontalité de la dialectique permet généralement une interaction assez claire et donc moins conflictuelle de ses composantes (en ce sens, bien que plus forte, la conjonction est peut-être plus complexe, car plus inconsciente). Ensuite, comme nous l'avons souligné quand nous avons détaillé la séquence, nous pouvons envisager d'autres types d'aspects mais en prenant soin de beaucoup réduire nos orbes natales habituelles, sinon l'excès d'informations ne nous permettra pas de raisonner pleinement (s'agissant des arbres et des forêts, nous avons déjà accumulé suffisamment de végétation jusqu'ici). Je suggère le 2° pour les aspects majeurs et je ne prends en compte les aspects mineurs classiques qu'avec un demi-degré d'orbe (en l'augmentant à un degré entier uniquement lorsque le symbolisme est vraiment pertinent pour la question).

Si le simple contact entre les symboles intermédiaires est privilégié avant tout, sa qualité harmonique et non harmonique joue également un rôle, bien que secondaire. Peut-être est-ce plus perceptible par accumulation : s'il y a une majorité significative d'aspects non harmoniques au détriment des aspects harmoniques ou vice versa, ce seul fait est déjà notable comme caractéristique de la liaison. Il est également extrêmement important de vérifier s'il existe des inter-aspects renforcés par leur duplication (par exemple, Jupiter de l'un en aspect à Uranus de l'autre, et Uranus du premier en aspect au Jupiter du second), car ils deviennent alors extrêmement pertinents.

Sans écarter les nuances énantiodromiques, il existe une abondante littérature de référence dans le genre "livre de recettes" (parmi les plus répandus en anglais, citons Ronald Davison et James Neville parmi les meilleurs ouvrages, ainsi que Linda Goodman et Martin Schulman, bien que dans leur cas, ils sont limités aux relations "il / elle"). Comme il s'agit de la pratique la plus courante dans la comparaison des thèmes, je ne m'y attarderai pas trop.

11.a. Les inter-aspects des planètes tropiques entre elles

Rien à ajouter à ce qui vient d'être dit, car c'est le cas archétypal et le plus couramment observé par la plupart des praticiens.

11.b. Les inter-aspects des planètes en maisons entre elles

Nous nous référons, bien sûr, aux positions des planètes dans le zodiaque des maisons, auxquelles nous nous sommes référés au point 10.g. Le même plan de lecture y est tenu, mais en incluant ici les inter-aspects, avec les orbes et les critères (si possible, encore plus petits) que nous venons de mentionner au début du point 11. Il faut ajouter que, comme l’ont conclu les créateurs du Système topocentrique et leurs prédécesseurs sur le sujet et comme c’est le cas pour un aspect équatorial - parallèle ou contre-parallèle - renforçant un même contact angulaire sur l’écliptique, si un aspect écliptique est renforcé par un aspect en maisons ou ascensionnel, quel qu’il soit (c’est-à-dire qu'il ne doit pas nécessairement s'agir du même angle, bien que, lorsque cela se produit, il est doublement puissant), l’inter-aspect est particulièrement fort, significatif et concret et, en tant que tel, digne d’être pris en compte dans l’interprétation.

11.c. Les inter-aspects des positions progressées croisées

En continuité à ce qui a déjà été indiqué en 10.h, mais en réduisant encore les orbes (pour ne pas rendre l'information improductive) : un demi-degré pour les aspects majeurs, extensible au degré entier si le symbolisme est particulièrement pertinent, un quart de degré ou rien, si nécessaire, pour les aspects mineurs, s'ils sont considérés comme pertinents, et toujours dans le cas de planètes rapides. Les croisements des planètes progressées de l'un avec les planètes natales de l'autre sont également pris en compte.
 
11.d. Le zodiaque de Vénus

Je les appelle volontiers positions vénériennes, mais ce terme n'est généralement pas très bien accueilli, étant donné les résonances évidentes que le mot évoque. Cependant, proche de l'idée du zodiaque draconique, le prolifique Ronald Davison a proposé un jour que "chaque planète a son propre zodiaque", c'est-à-dire que nous pouvons considérer toute planète de notre thème comme le point d'origine ("0º du Bélier" du zodiaque ainsi généré) d'une re-signification de toutes les autres positions du thème selon le symbolisme de la planète en question. J'ai personnellement beaucoup travaillé sur le sujet, mais la proposition, bien que fascinante, n'a pas encore conduit à un résultat qui me semble très utile, en raison de l'immense quantité d'informations qu'elle produit

Une exception à cette règle est le zodiaque de Vénus en synastrie. Étant donné le symbolisme intrinsèquement relationnel de cette planète, les intersections entre toutes les positions des deux thèmes recalculées selon ce zodiaque, en prenant évidemment pour chacune le signe, le degré et la minute de sa propre Vénus comme 0º du Bélier, sont très significatives dans toute relation, même si elle n'est pas strictement "amoureuse", et bien que dans ce cas elles deviennent particulièrement révélatrices. Vénus est maintenue dans sa position zodiacale d'origine (sinon nous aurions tous Vénus à 0º du Bélier). Nous privilégions les conjonctions (3° d'orbe) et les autres aspects (uniquement les aspects majeurs) ne reçoivent qu’un degré d'orbe. L'information qui en résulte est lisible en termes généraux comme une caractéristique de la relation en général, toujours encadrée par tous les aspects majeurs qui ont été vus jusqu'ici avec les autres techniques.

12. Les thèmes de relations

Les thèmes de relations symbolisent la relation en tant que telle, en tant qu'entité autonome. Les informations qui en découlent deviennent réellement pertinentes lorsqu'elles ont une certaine durée ou un impact sur leurs participants. C'est-à-dire que l'on peut très bien voir se refléter les contenus qui ont caractérisé et caractériseront la relation dans le futur si elle est déjà projetée dans le temps ou si des événements importants se sont "produits" grâce à elle, mais cela ne fonctionne pas dans l'autre sens : un thème de relation "fort" (nous verrons plus loin ce que cela peut signifier) ne garantit pas que la relation soit également "forte" s'il n'y a pas de véritable ancrage dans la vie de ses participants, ce que d'autres techniques se chargeront de nous montrer.

J’en mentionnerai les trois plus populaires, ainsi qu'un quatrième, également utilisée à Buenos Aires en raison de la forte influence que son auteur, Alexander Marr, y a eue. Il y a des années, je me suis efforcé d'écarter l'une ou l'autre d'entre elles dans l'espoir que leurs informations soient trop faibles ou trop diffuses, ou à l'inverse, que l'une d'entre elles exprime la relation mieux que les autres. Après les avoir testées dans des dizaines et des dizaines de cas, je n'ai pas réussi à en privilégier ou à en écarter une en particulier : en ce sens, comme tant d'autres bonnes choses en astrologie, on finit par utiliser celles qui sont les plus commodes avec les moyens matériels dont on dispose (programmes informatiques, etc.), ou celles que l'on a vu fonctionner le mieux dans les relations qui ont eu le plus d'impacts. C'est pourquoi j’en mentionne quatre (bien que j'en laisse de côté d'autres qui existent et dont je n'ai pas réussi à comprendre l'utilité), car je pense qu'elles sont toutes utiles pour montrer les différents visages pertinents de ce monde aux multiples facettes qu'est une relation humaine.

12.a. Le thème composite

Popularisé par Robert Hand, qui a écrit un excellent texte (Planets in composite) sur son interprétation dans le genre d'un livre de recettes, bien que très fonctionnel, on ne sait pas exactement qui l'a proposé en premier : les USA et l'Allemagne se disputent son origine, bien qu'elle soit probablement d'origine allemande (et son auteur ou découvreur la grande Edith Wangemman), étant donné qu'il est basé sur la technique des Mi-points développée là-bas par l'école de Hambourg dans la première moitié du XXe siècle.

Il s'agit du point médian pour chaque paire de facteurs analogues des deux thèmes en question (il peut aussi être facilement calculé pour les relations avec plus de deux participants : familles, partenaires, groupes de travail, etc., bien que nous ne nous attarderons pas ici sur les détails du calcul pour ces cas ; plusieurs programmes informatiques le font). Ainsi, le Soleil composite est le point médian (intérieur, c'est-à-dire l'équidistance dans l'arc mineur) du Soleil de l'un avec le Soleil de l'autre : (Soleil A + Soleil B) / 2, en prenant soin d'ajouter 180º si le 0º Bélier est entre eux). La Lune composite est le point médian entre les deux Lunes, et ainsi de suite. En ce qui concerne la domification, il est habituel de prendre le Milieu du ciel composite et d'en déduire les cuspides des maisons correspondant à la latitude géographique où la relation a débuté (bien qu'il soit intéressant de la recalculer pour d'autres lieux qui lui sont significatifs), auquel cas le mi-point entre les deux ascendants natals est également incorporé comme autre point sensible du thème composite.

Bien que sa construction semble artificielle et que le thème qui en résulte ne corresponde pas à un ciel ayant une réelle existence astronomique, il existe une logique forte : le point médian de chaque paire de planètes est l'endroit exact où ces facteurs se rencontrent, comme lorsque deux personnes s'arrangent pour se rencontrer en un point géographique équidistant. Pour son interprétation, on suggère, dans un premier temps, de ne pas prendre en compte les positions zodiacales mais plutôt les interrelations les plus fortes par aspect et par présence dans les maisons. Il est alors utile de noter s'il y a des planètes angulaires, ce qu'elles sont et comment elles sont, s'il y a des aspects (surtout majeurs) avec des orbes petits, et surtout si elles sont impliquées dans des configurations. En plus des positions par maison du Soleil, de la Lune et de la règle de l'Ascendant, nous notons les positions des facteurs qui ont été mis en valeur selon les critères que nous venons de mentionner, celles des planètes qui ont naturellement une analogie avec ce type de relation, et tout stellium, s'il y en a. Nous pouvons ensuite inclure dans une deuxième instance les informations zodiacales (c'est-à-dire par signe) de tous ces éléments.

La maison I est la maison I de la relation en elle-même, la maison VII est la maison VII de la relation (la façon dont elle est perçue par les autres, ou son impact sur l'environnement, ainsi que l'univers proprement relié "à l'intérieur" de la relation, c'est-à-dire entre ses participants), et ainsi de suite. De cette façon, chaque maison conserve son contenu classique, à l'extérieur comme à l'intérieur du lien.

Lorsque les bénéfiques ou, à l'inverse, les maléfiques sont angulaires, cela se reflète remarquablement dans la tonalité de la relation. De même, comme l'a souligné Alexander Marr, lorsque les luminaires sont angulaires, la relation est très importante, tant pour ses participants que pour les autres.

Stephen Arroyo, dans "Astrology, karma and transformation", mentionne que ces thèmes n'ont commencé à avoir un sens pour lui que lorsque, à la suite du commentaire d'un collègue, il a commencé à les considérer comme symboliques du sens de cette relation particulière, de la motivation profonde ou de l'objectif qui la soutient dans le temps. Cela justifie l'idée, signalée au début du point 12, que pour qu'elles aient un sens, elles doivent avoir une sorte d'ancrage (un critère que l'auteur argentin Carlos de la Puente a constamment suivi dans "Astrología del Matrimonio" (Astrologie du mariage), bien qu'il soit circonscrit aux relations amoureuses hétérosexuelles formelles). Pour ma part, en plus d'être d'accord avec cette approche, je me dois de souligner, à l’instar d’Adriana Poch-Kade, l'utilité de l'idée proposée par l'auteur nord-américain Steven Forrest : celle de voir dans ces thèmes si une relation est "tyrannie, démocratie ou choc".

On parle de "tyrannie" lorsque le thème composite est, dans ses principales positions, beaucoup plus proche du thème natal de l'un des membres de la relation que de celui de l'autre, auquel cas c'est en principe le premier qui prend la tête de la relation, qui tourne avant tout autour de son identité et de ses besoins. Bien que ce partenaire prenne la tête, il peut parfois (et c'est souvent le cas) se retrouver avec les rênes "libres", c'est-à-dire que l'autre partenaire disparaît parce qu'il n'est pas pris en compte dans l'échange et se sent quelque peu dépassé. En revanche, dans le cas de la "démocratie", la thème composite reprend des contenus importants des deux thèmes de manière relativement homogène : l'échange est donc plus équilibré, et il est remarquable de voir quels aspects de la relation dans la thème composite coïncident avec des éléments des deux thèmes. Le "choc" se produit lorsque le thème composite ne ressemble pratiquement pas aux deux thèmes natals, et que l'expérience de la relation est, pour les participants, intensément étrange et donc dramatiquement mobilisatrice.

Un autre point de vue possible et très productif est de prendre en considération les facteurs des thèmes natals des deux personnes "pris" par conjonction avec ceux du thème composite. De cette façon, nous voyons quels aspects de la personnalité et du destin de chaque personne sont affectés par le lien lui-même. En plus de noter le caractère fondamentalement bénéfique ou maléfique de ces contacts, il est intéressant de calculer le nombre de conjonctions des deux thèmes pour voir, s'il y a une disproportion significative, lequel des deux est le plus affecté par la relation dans son ensemble.
 
12.b. Le thème de la relation de Davison

Ronald Davison a proposé dans son livre "Synastry" (1959) de prendre non plus les équidistances planétaires et méridiennes (comme dans le thème composite) mais le thème établi pour le moment et le lieu exacts, équidistants dans le temps et l'espace, entre les deux naissances. Le calcul est très facile si l'on utilise le système des jours juliens et des fractions (GMT / 24), que nous ne développerons pas ici pour des raisons d'espace : nous pensons que le lecteur l'a probablement déjà dans ses programmes de calcul ou qu'il sera capable de le déduire par lui-même en comprenant le concept qui le sous-tend. À titre d'exemple, prenons un cas très simple : si une personne est née à Buenos Aires le 10 d'un certain mois et d'une certaine année à 14 heures, et une autre personne, deux jours plus tard, à 16 heures et à 200 kilomètres à l'ouest, le thème de relation correspondant sera établi pour le 11 à 15 heures et à 100 kilomètres à l'ouest de cette ville.

Ce thème a l'avantage conceptuel par rapport au précédent de correspondre à un véritable ciel astrologique et astronomique : l'heure qui se trouve exactement au milieu des deux naissances, même si le plus jeune des deux n'était pas encore né, et le lieu qui se trouve également exactement au milieu des deux points natals, si nous devions tracer une ligne droite les reliant et même si elle tombait au milieu de l'océan. Il semble montrer peut-être encore plus efficacement les expériences à vivre par ceux qui participent à la relation, bien qu'il arrive souvent que nombre de leurs positions soient très similaires à celles du thème composite, ce qui implique un renforcement de celles-ci. Lorsqu'ils diffèrent, ce qui est souvent liés à des signes opposés, le symbolisme de la dialectique de l’axe est souligné et il est conseillé d'en tenir compte comme information complémentaire.
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12.c. Le thème de la relation de Marr

L'Allemand Alexander Marr a travaillé intensivement sur la notion de transit converse (prénatal) développée par l'école sidéraliste américaine et certains astrologues britanniques dans les années 1950 et 1960 (dont Davison), qui postule que les progressions secondaires et les transits peuvent être calculés sous leur forme habituelle, (historiquement contemporaine de l'époque étudiée dans le cas des transits, et symboliquement dans le cas des progressions secondaires) ainsi que dans leur forme converse, c'est-à-dire en prenant le même laps de temps (des jours dans le cas des progressions - appelées ici régressions - ou des années, mois et jours dans le cas des transits) mais en remontant le temps à partir du moment de la naissance du sujet. En travaillant avec les transits d'ascension (très étudiés par les créateurs du Système topocentrique), qui sont calculés pour un instant précis, il a prouvé qu'ils étaient également efficaces dans leur version converse ou prénatale, lorsqu'ils reflètent des événements ponctuels déjà vécus.

C'est pour cette raison qu'il a proposé dans "Prediction III" et dans quelques articles de la revue d'astrologie de la Caba un nouveau thème de relation qui consiste à prendre le transit converse exact correspondant à la naissance du membre le plus jeune de la relation, considéré par rapport au moment de la naissance du membre le plus âgé. Ce thème, qu'il suggère d’ériger pour le lieu où la relation a commencé (encore une fois, pour son calcul on peut utiliser manuellement les jours juliens et les fractions ou utiliser la routine Transits ascensionnels de son programme Special 1 ou de Meridian), correspond à un moment dans le temps qui est unique pour ces deux personnes et qui caractérise donc la relation qui les unit. Si l'on revient à l'exemple hypothétique donné en 12.b, le thème des relations de Marr apparaîtrait pour le 8 de ce mois et de cette année à 12 heures et pour le lieu où ces personnes se sont rencontrées.

Cette proposition soulève toutefois l'objection logique suivante : pourquoi ne pas calculer également l'autre point symétrique dans le temps, mais "en avant" (dans notre exemple, le 14 de ce mois et de cette année à 18 heures), qui est également personnel pour chacun. Marr lui-même propose cette possibilité dans les textes mentionnés ci-dessus, et l'Argentin Omar González a présenté cette deuxième option comme une idée propre, qu'il a baptisée (on ne sait pourquoi) "Mother Cycle".

En d'autres termes, si nous suivons cette logique, nous nous retrouvons avec deux autres thèmes de relation, différents l'un de l'autre, ce qui ne manquera pas d'agacer le lecteur si sa patience lui a permis d'arriver jusqu'à ces lignes (c'est du moins ainsi que je l'ai vécu à l'époque). Mais ce n'est plus un problème si nous gardons à l'esprit ce qui a été souligné au point 8, où je faisais remarquer que les progressions secondaires et les directions d’arcs solaires relevées dans chaque thème au moment de la naissance de l'autre reflètent la façon dont cet autre est vécu par chaque membre de la relation. Nous retrouvons ici exactement la même chose, mais dans une version plus spécifique et qui correspond au système des transits.

En bref, la thème avant la naissance des deux montre comment celui qui est né en premier perçoit l'autre, et celui après la naissance des deux montre comment celui qui est né après la naissance des deux perçoit l'autre. Les critères d'interprétation de ces thèmes sont similaires aux directives données au début du point 14.a., sauf qu'ils se limitent à la perspective de chaque partenaire de la relation.

12.d. Le thème du début de la relation

Un thème d'événement est élaboré pour le moment où quelque chose se produit. Il reflète traditionnellement à la fois l'événement lui-même et tout ce qui en découle, selon la notion d'astrologie comme "science des origines" évidente dans la pratique de l'astrologie natale. Elle se situe donc à mi-chemin entre l'Astrologie horaire, la Mondiale et la Généthliaque, et également, si le moment de l'événement est choisi pour des raisons astrologiques, l'Astrologie élective, ou électionnelle.

Il ne fait aucun doute qu'une relation commence matériellement lorsque ses deux membres se rencontrent (dans le cas de relations parentales ou fraternelles, le moment est la naissance du plus jeune, ce qui n'est donc pas pertinent pour cette technique), mais c'est aussi un problème courant de ne pas se souvenir du moment exact où les gens se rencontrent, donc dans ces cas-là, il est également pertinent de prendre le moment connu où une nouvelle instance transcendante de cette relation a commencé (comme le mariage, le "Oui je le veux" dans un couple, ou lorsqu'ils décident une fois pour toutes de vivre ensemble, ou encore lorsque cette cohabitation commence effectivement), en gardant toutefois à l'esprit que ce que le thème en question montre alors est le destin d’un cycle particulier à ce moment précis (par exemple, dans le mariage, pas la relation en général, mais le mariage lui-même). Toutes ces considérations sont problématisées et relativisées par les nouveaux canaux de rencontre humaine disponibles (par exemple, l'internet), où la première rencontre physique en face à face est parfois initialisée par d'autres formes de contact antérieures. C'est au bon sens de l'interprète de décider de l'instant (ou des instants) à considérer pour ce type d'analyse, qui dépendra souvent simplement de ce qui peut être retrouvé dans la mémoire avec une certaine précision, en se rappelant que plus le moment est précoce, mieux il symbolisera le lien en général.

Le thème d'événement du début de la relation ou d'une nouvelle instance pertinente de la relation est interprété en combinant librement les critères des branches de l'astrologie ci-dessus ainsi que ceux des thèmes de relation développés ci-dessus en 12.a. Les angularités, les états cosmiques et les aspects applicatifs de la Lune, le maître de l'Ascendant et les facteurs les plus importants de l'Ascendant reflètent avec une saveur particulièrement fatale le potentiel et le devenir de la relation en train de naître.

13. Le devenir de la relation : les techniques prédictives

Le devenir concret de la relation, compris comme le développement dans le temps d’un potentiel riche et complexe caractérisé par toutes les techniques vues jusqu'à présent, peut également être abordé, de notre point de vue, pour comprendre, le plus intensément possible, les différents moments (surtout contemporains) par lesquels passe le lien.

13.a. Les significateurs de la durée

Il est utile de se pencher tout d'abord sur les indicateurs les plus classiques de la durée de la relation, tout comme autrefois nos ancêtres n'étudiaient pas les principaux événements futurs d'une vie avant d'en avoir déterminé la durée possible, c'est-à-dire le moment de la mort, une pratique progressivement abandonnée en nos temps modernes car elle est considérée comme incertaine et donc "politiquement incorrecte" d'un point de vue éthique, sans compter des tabous culturels plus discutables, ce qui aboutit aujourd'hui à une incompétence générale virtuelle à cet égard.

Il est clair que plus la plupart des significateurs qui sont apparus jusqu'à présent comme les plus pertinents dans l'ensemble des techniques étudiées sont "agréables" (et "importants"), plus il est probable qu'une relation se poursuive. Dans tous les cas, un certain niveau de défi ou de conflit est également nécessaire pour qu'elle soit stimulante et soutenue dans le temps en encourageant l’expansion de ses participants ; sinon, elle risque de se diluer en étant vécue comme trop statique ou ennuyeuse. Cependant, une tension ou une disharmonie cosmique trop importante rend la situation intolérable d'un point de vue réaliste. Métaphoriquement, en utilisant les inter-aspects entre les deux thèmes comme exemple, un rapport de "deux pour un" serait idéal, c'est-à-dire deux harmoniques pour chaque aspect non harmonique.

À cet égard, la participation de notre très redouté Saturne n'est pas du tout négligeable. Au contraire, elle est nécessaire si l'on parle de durée. Exalté en Balance, sa symbolisation des facteurs "temps", "construction" et "stabilité" rend sa présence souhaitable à différents niveaux, idéalement avec des aspects harmoniques.

Plus les complémentarités planétaires archétypales afférentes au type de relation sont nombreuses (Soleil-Lune en général, Mars-Vénus dans les relations érotiques, Mercure-Mercure là où la communication est essentielle, Mars-Saturne dans le travail, etc.), plus la probabilité de durabilité dans le temps est grande. Une autre complémentarité archétypale et contraignante est celle des prépondérances et des carences mutuelles (point 6), qui tendent également à être durables, bien qu'existe le danger d'un éventuel court-circuit majeur qui couperait court à la continuité compte tenu des forts contenus inconscients mutuels en jeu, et que l'autre cesse d'être l’écran privilégié de la projection, selon l'observation de Jung au sujet du processus d'introjection lorsqu'il atteint une certaine masse critique, et que, s'il n'y a pas eu une égale croissance de la part de chacun,  l'échange puisse ne plus être durable.

Les chevauchements d'axes mentionnés au point 10.b contribuent également à la durée, et notamment ceux de l'Horizon. Il est essentiel au thème car il représente nos automatismes physiques quotidiens et spontanés (Ascendant) en interaction avec l'autre (Descendant). Que l'un ait en maison I la planète que l'autre a en maison VII, que l'un ait en maîtrise (dans son propre domicile) ou en maison I la planète dominante de la maison VII de l'autre, ou que l'un angularise par son axe Ascendant / Descendant une planète (idéalement, un luminaire ou une bénéfique) présente dans les maisons I ou VII de l'autre, etc. favorisent la durée, surtout si elle se produit à plus d'un niveau sous une forme croisée (mutuelle). On peut en dire autant de la relation (si elle existe, en espérant qu'elle soit harmonieuse) entre les maîtres de leurs ascendants (et éventuellement de leurs descendants), ainsi que, par extension, de leurs planètes prépondérantes (Almuten).
 
Dans tout ce qui précède, parfois la simple coïncidence de signes zodiacaux ou d'appartenance à un même élément, classiquement abordée de manière simpliste et donc peu productive par les médias et les almanachs annuels, même s'il n'y avait pas d'aspects exacts de conjonction ou de trigone, favorise aussi la durée, bien que dans une moindre mesure (dans cette ligne on peut aussi considérer les signes en quinconce comme contraignants, bien qu'ils indiquent plus d'intensité et de transformation que de continuité).

13.b. Les techniques prédictives dans chaque thème

Au-delà de ce que nous ajoutons dans les points suivants, lors de l'évaluation des moments spécifiques d'une relation, l'expérience et le bon sens prescrivent d'observer d'abord les processus personnels que les deux participants traversent du point de vue de leur propre carte du ciel et des techniques prédictives qui y sont associées, dans la même veine que celle suggérée au point 1. Examiner ensuite chaque thème séparément pour voir ce qui ressort le plus fortement de nos techniques prédictives préférées pour ces moments, car, du point de vue des processus les plus susceptibles d'influencer le lien, c’est logiquement nécessaire et, selon mon expérience, c'est là que les exemples de leur développement peuvent être perçus au mieux.

13.c. Les techniques prédictives dans les thèmes de relation

Aux quatre thèmes de relation mentionnés au point 12, il est permis d’appliquer les techniques prédictives les plus classiques, avec quelques précisions que nous apporterons plus loin, mais avec une mise en garde fondamentale : l'enchevêtrement d'informations qui en résulte ne peut qu'ajouter à la confusion de l'interprète s'il n'a pas suffisamment bien fondé les synthèses de tout ce qui a été vu, et pire encore s'il accorde trop de place aux détails. Il est donc commode de voir ce qui ressort le plus grossièrement de l'application de ces techniques et de penser ensuite que cela reflète les processus à vivre par la relation elle-même dans le cadre de ce qui a été couvert jusqu'à présent et en particulier dans le cadre des processus personnels symbolisés par le point précédent (13.b).

Le thème composite (12.a) admet des transits (comme toujours, ceux des planètes lentes sont plus remarquables), surtout en conjonction : dans ce cas, la planète en transit se trouve à ce moment-là exactement au milieu des planètes de chaque thème qui génèrent la position composite. On peut en dire autant de la révolution solaire (et éventuellement lunaire), pour laquelle il faut avoir calculé la position exacte de chaque Soleil à la seconde d'arc pour que la position composite ait la même précision et génère une révolution solaire avec des cuspides fiables (aujourd'hui, cela peut être fait avec des programmes informatiques). En ce qui concerne les progressions, ce que l'on fait habituellement (et qui fonctionne très bien) consiste à prendre les points médians des positions progressées des deux thèmes pour ce moment (les programmes informatiques le font aussi très facilement). Rappelons-nous que nous ne considérerons l'activation des points névralgiques des thèmes originaux (surtout les composites) qu'à travers des aspects avec de très petits orbes (idéalement, conjonction et opposition), ainsi qu'au sein des progressions elles-mêmes. Sinon, il est très facile de s'égarer et de se perdre.

Au thème de Davison (12.b), puisqu'il correspond à un moment réel dans le temps et dans l'espace, on peut appliquer des progressions, des directions, des transits, des révolutions solaires tropiques, des thèmes de nouvelle Lune prénatale, etc. Ils reflètent très bien les étapes d'une relation et, à mon avis, c'est le seul thème de relation qui montre clairement le moment le plus important de tous, à savoir le début de la relation (bien qu'en termes prédictifs, cela ne soit pas d'une grande utilité, puisque si nous l'étudions, c'est parce que, à un certain niveau fondamental, elle existe déjà) : à ce moment-là apparaissent généralement les conjonctions (ou éventuellement les oppositions) par progression secondaire ou direction d’arc solaire des maîtres de la maison I et de la maison VII du thème de relation ou des deux maîtres de la maison VII (si deux signes sont présents, ou en cas de double maîtrise) ou de l'horizon progressé avec les planètes présentes ou maîtresses de ces maisons. Il faut se rappeler que le thème original ne correspond pas à la naissance de l'un ou de l'autre des membres de la relation. Les progressions sont donc calculées pour le nombre de jours (= années) écoulés entre la date correspondant à ce thème et celle que nous voulons évaluer.

Nous ne nous attarderons pas sur les deux thèmes de Marr (12.c) ni sur celui du début de la relation (12.d), mais nous ferons simplement remarquer qu'ils admettent tous deux l'utilisation des techniques mentionnées au paragraphe précédent, en ne considérant, comme nous l'avons déjà noté, que ce qui ressort avec une force particulière.

13.d. Les arcs de phase

Nous sommes tous familiers de la technique des directions symboliques de 1° = 1 an. De même qu'à partir du moment de la naissance, notre carte du ciel commence à tourner lentement, en établissant des aspects natals exacts avec les orbes et en en générant de nouveaux selon ce critère, de même, d'une certaine manière, chaque fois que nous entreprenons quelque chose, notre carte du ciel recommence à partir de zéro selon ce critère, en répétant certaines étapes et certains cycles qui nous sont propres.

C'est pourquoi il existe une autre manière traditionnelle de comprendre l'évolution d'une relation en astrologie, qui consiste à considérer la distance angulaire qui sépare chaque facteur d'une thème de chacun des facteurs de l'autre, c'est-à-dire leurs arcs de phase. Nous pouvons organiser ces informations sur une grille dans le style de celles que nous utilisons pour les aspects, et de nombreux programmes informatiques astrologiques nous permettent de le faire facilement. Ainsi, si nous considérons le moment où deux personnes se rencontrent comme le début germinal du mouvement de la direction symbolique au rythme d'un degré par an, les aspects majeurs exacts ou au degré d'orbe qui se produisent entre les deux thèmes reflètent des instances importantes qui vivront dans la relation au fil du temps.

D'un point de vue technique, il suffit de regarder les directions calculées dans un seul thème pour un temps donné et de voir quels aspects se produisent avec l'autre thème natal. Encore une fois, je suggère de n'accorder de l'importance qu'aux éléments très forts (conjonctions ou interactions des planètes considérées comme les plus pertinentes dans l'analyse) et, étant donné que la progression de la séquence des techniques développées dans ce point 13 va, à mes yeux, des plus efficaces aux moins éloquentes, il faut préciser qu'elles n'ont qu'une nuance de confirmation de ce qui a été vu précédemment.

14. La synthèse

Bien que j'ai consacré un livre entier (le Manuel cité ci-dessus) à des propositions de synthèse astrologique, c’est un fait que ce processus doit être réalisé personnellement par chacun en suivant ses propres intuitions. Ce que je voudrais souligner, c'est la nécessité vitale que cela soit fait par l'interprète lors de l'application de la séquence proposée et l'inciter à accorder une partir de son temps à chaque cas à chaque point de la séquence et ensuite à la vision finale.

Il est conseillé de noter les aspects les plus pertinents de ce qui est perçu à chaque analyse ou point de la séquence, d'esquisser des hypothèses interprétatives très ouvertes au cours de ce processus et de relier les informations entre elles par la synthèse et l'intégration progressive, de sorte qu'à la fin, une fois le processus achevé, l'interprète puisse regarder l'ensemble d'un certain point de vue et isoler ainsi les variables qui lui semblent les plus caractéristiques, que ce soit par intensité, réitération, analogie ou complémentarité. Une fois l'unité et la cohérence symbolique de l'ensemble retrouvées, des hypothèses interprétatives plus fortes peuvent alors être élaborées et, à partir de cette nouvelle perspective, les informations précédentes peuvent être revues afin de trouver de nouvelles dimensions de confirmation ou de façon beaucoup plus détaillée. Je recommande donc, avant tout, d'éviter de se contenter de mentionner longuement les détails des informations techniques qui sont apparues ou de faire des interprétations brèves et fermées de tout ce qui a été vu sans les avoir incorporées dans un cadre plus large et, surtout, d'oublier de faire une intégration finale cohérente et satisfaisante de l’ensemble.

Nous vivons dans un monde merveilleux où nos relations sont peut-être le plus beau cadeau qui nous soit fait et l'astrologie, pour ceux d'entre nous qui l'aiment, fait probablement partie des choses les plus importantes, les plus belles et les plus précieuses qui nous soient arrivées dans notre vie. La combinaison de tout cela sur un même chemin est une aventure magique à travers un univers aux multiples facettes, aux multiples sens, qui nous invite, de manière aimable et festive, à développer notre conscience et notre compréhension.

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