L’Astrologie remonte aux annales les plus lointaines du monde. Elle
dérive de l’émotion ressentie par les hommes en présence du magnifique
spectacle du ciel étoilé. De ces études patiemment poursuivies naquit
cette science profonde des mages et des brahmes. Longue est la liste de
ces savants qui ont consacré leur vie à déchiffrer les mystérieux
arcanes des étoiles.
Article paru dans le numéro 68/69 de "Le voile d'Isis", août-septembre 1925
Avec l'aimable autorisation de la revue "L'Initiation"
L’Astrologie remonte aux annales les plus lointaines du monde. Elle dérive de l’émotion ressentie par les hommes en présence du magnifique spectacle du ciel étoilé. De ces études patiemment poursuivies naquit cette science profonde des mages et des brahmes. Longue est la liste de ces savants qui ont consacré leur vie à déchiffrer les mystérieux arcanes des étoiles ; n’est-ce point une preuve de l'importance fondamentale et scientifique de l’Astrologie ? Des mathématiciens-astronomes de génie, tels que Ptolémée, Kepler, Tycho Brahe, etc., se seraient-ils absorbés dans de chimériques travaux? Poser la question, c’est la résoudre.
À l’origine des temps, les prêtres de la Chaldée, de l’Égypte, de la Perse, de l’Inde, de la Chine observaient le ciel avec des instruments de plus en plus nombreux, découverts de nos jours par nos archéologues modernes, et leurs savants calculs étonnent nos érudits contemporains.
Les Prêtres de l’Inde, suivant Jean Sylvain Bailly (1), font remonter à 3 102 ans avant Jésus-Christ l’origine de leur zodiaque. Cette date coïncidait avec une éclipse. Leurs calculs précis, la supputation de leur année vraie, 365 jours 6 heures 17 minutes 30 secondes, qui s’éloigne si peu des chiffres de Cassini, témoignent de la haute valeur de ces astrologues. Quant aux fantastiques millions d’années de leur livre sacré, le Bagavadan, le même Bailly a fait remarquer qu'en ces temps primitifs une année valait un jour, ou une révolution, ce qui ramène les âges hindous à des proportions acceptables.
D’autres zodiaques, celui d’Esné notamment, ou le tableau astronomique découvert par Champollion dans le Rhamasseum de Thèbes, appartiennent, à peu près, à la même époque.
À l’origine des temps, les prêtres de la Chaldée, de l’Égypte, de la Perse, de l’Inde, de la Chine observaient le ciel avec des instruments de plus en plus nombreux, découverts de nos jours par nos archéologues modernes, et leurs savants calculs étonnent nos érudits contemporains.
Les Prêtres de l’Inde, suivant Jean Sylvain Bailly (1), font remonter à 3 102 ans avant Jésus-Christ l’origine de leur zodiaque. Cette date coïncidait avec une éclipse. Leurs calculs précis, la supputation de leur année vraie, 365 jours 6 heures 17 minutes 30 secondes, qui s’éloigne si peu des chiffres de Cassini, témoignent de la haute valeur de ces astrologues. Quant aux fantastiques millions d’années de leur livre sacré, le Bagavadan, le même Bailly a fait remarquer qu'en ces temps primitifs une année valait un jour, ou une révolution, ce qui ramène les âges hindous à des proportions acceptables.
D’autres zodiaques, celui d’Esné notamment, ou le tableau astronomique découvert par Champollion dans le Rhamasseum de Thèbes, appartiennent, à peu près, à la même époque.
Esné. Zodiaque sculpté au plafond du portique. Wikipedia |
Ces pâtres-rois, qui erraient dans les plaines du Sennaar, de l’Euphrate, de l’Arabie, possédaient des livres antiques qu’ils attribuaient à Hermès Trismégiste, le dieu des arts et du commerce, le Thot égyptien, le Mercure latin, le premier initiateur des peuples à la pensée divine. Les principaux livres hermétiques sont les suivants :
- Asclepius, sive de natura deorum dialogus, traduction d’Apulée d’un original grec perdu.
- Pimander, dialogue sur la nature, la création du monde, la divinité, publié par Marcile Ficin, aidé de Scaliger (2).
- Astrologia, indiquant le moyen de connaître l’issue d’une maladie par l’inspection des astres (3).
- de Revolutionibus Nativitatum, autre traité astrologique (4).
Lorsque au IIIe siècle avant Jésus-Christ, le prêtre Bérose (règne d’Alexandre le Grand), vint s’établir en Grèce, il y fonda un collège d'astrologie. En ces temps lointains, existaient des écoles fermées, secrètes, pour développer l'intuition et initier la jeunesse aux profondes doctrines du Cosmos.
Relevées dans leurs hauts sommets par la pure et prophétique lumière du Timée de Platon et des doctrines idéalistes des stoïciens, favorables à l’Astrologie, ces groupements studieux inspirèrent Claude Ptolémée (Ptolémaïs, IIe siècle après Jésus-Christ). Ce grand homme fut un des plus profonds génies de l'humanité. Ses œuvres provoquent l'admiration. C’est d’abord l’Almageste, en treize livres, précédés d’un lumineux préambule sur l’ensemble des sciences (5). Puis, ses Harmoniques, en trois livres sur la théorie des sons musicaux (œuvre de sa vieillesse) ; - sa Géographie, qui suffirait à l'illustrer. Il compte encore parmi les plus sagaces philosophes de l’antiquité, philosophe resté original, tout en subissant l'influence d’Aristote et de Platon. Ses conceptions élevées sur l'harmonie des mondes expliquent l’attraction exercée par l'astrologie sur l’esprit du célèbre Alexandrin. Il a consacré à ses captivantes études un traité capital : Le Tetrabiblos, ou Quadripartite (6), suivi d’un résumé, Le Centiloque, ou le fruit des quatre livres (7). Sans doute, il a profité de l’expérience de ses devanciers, mais par ses observations répétées il a coordonné un vaste ensemble. Il repousse, par exemple, la théorie des décans, répartis au nombre de trente-six autour du zodiaque par Manilius, contemporain d’Auguste, originaire de Syrie (8). Ces gardiens vigilants avaient sous leur domination des planètes vassales, leurs paranatellons et les personnages confondus avec ces astres. Firmicus Maternus (IVe siècle), peu après, composa un traité sur l’Astrologie judiciaire, d’après les Babyloniens et les Égyptiens. connu sous le nom de Matheseos (9).
Les Physiciens, Ptolémée tout le premier, regardaient les astres comme les causes directes des phénomènes. L’École d’Alexandrie, du IVe au Ve siècle après Jésus-Christ (Plotin, 205 après J.-C. (10) ; Porphyre, 234 après J.-C. [Tyr] ; Proclus, 412 après J.-C. [Byzance] ; Jamblique, IVe siècle après J.-C. ; Ammonius Saccas, IIe siècle après J.-C. ; Philon le Juif, 20 avant J.-.C. [Alexandrie]), caractérisée par l’éclectisme, et s’élevant au mysticisme, ne voyait dans les astres, comme les pères de l’Église, que des miroirs de la volonté divine.
Les théories des vibrations - si clairement développées par Paul Choisnard - qui ont détrôné la formule vieillie de l'émission - paraissent rendre compte de l'influence des astres sans porter atteinte au libre arbitre.
Jusqu’au IIe siècle avant Jésus-Christ, les Romains, peuple de rudes soldats et d’âpres marchands, divinisèrent à l'infini les forces de la nature et les phases de l’être humain. Jamais on ne vit peuple si protégé. Aussi comme il grandit vite..., aux dépens de ses voisins. Dans la suite, les Romains adoptèrent les croyances des Étrusques, des Grecs et des Orientaux. Au IIe siècle avant Jésus-Christ, l’art et la littérature des Hellènes firent leur radieuse entrée sur le sol italique avec les sciences et l'astrologie des Alexandrins. La comète qui parut à la mort de César (44 avant J.-C.) mit en vogue les astrologues. Dans le nombre, nous ne citerons que Pétosiris, Néchepso et surtout Théagène, dont Firmicus Maternus fait mention.
La Gaule celtique compte peu d’astrologues. Il n’en est pas de même des provinces méridionales de la France : la Provence, le Sud-Ouest. C’est par Marseille que les arts, les lettres, les sciences se répandirent dans nos contrées. En Aquitaine, Ausone (Bordeaux, 309-394) consacra maintes pages curieuses à l’Astrologie. C’est par sa mère,la dacquoise Æmilia Æonia, qu’Ausone eut connaissance de son thème astral dressé par son grand-père Agricius Arborius (11). Dans une page du De Ratione Puerperii Ynatum, Ausone donne, d’après Censorinus (milieu du IIIe siècle avant J.-C.), [Rome], auteur du De Die Natali (ou Jour Natal), le système chaldéen du thème de conception. Selon cette théorie, les progrès du fœtus sont basés sur la marche du Soleil et par les aspects de cet astre à son point d’origine.
Aux IVe et Ve siècles, l'ardente voix des Pères de l’Église conseille, combat, fulmine. Saint Prosper d’Aquitaine, cependant, déclare que les astres pouvaient exercer quelque influence sur l’homme qui se confie pieusement à eux. Quant à Saint Thomas (1227-1274) né au château de Roccasecca près d’Aquino (Italie), admirateur de Ptolémée, il s’inspira de ses théories dans de curieuses pages de la Somme (12).
Nos grands astrologues chrétiens ont, dans leurs écrits, soigneusement distingué les deux grandes sources de la magie : l’une s’élevant vers Dieu, la magie blanche ; l’autre, la magie noire, présentant sa face grimaçante au sombre orgueil de Lucifer.
Les médecins, eux, empruntaient au monde végétal les meilleures recettes de l’art de guérir ; à l'exemple d’Hippocrate (460 avant J.-C., mort dans un âge avancé) et de Gallien, autre médecin grec (Pergame, 129 après J.-C., mort vers 201) qui ne négligeaient point les secrets de l'astrologie ; témoin l’influence attribuée, par le premier surtout, à la lune et aux crises que ses phases produisent dans le cours des maladies. Les années climatériques 7e, 9e, 18e, 21e, 27e, 28e, 35e, 36e, 42e, 45e, 49e, 63e, 70e, 81e, formées par la combinaison des chiffres 7 1/2 (quadrature de la Lune) et 9 1/2 (trigone de la Lune), si fameuses chez les médecins, dépendent des aspects de la Lune après la naissance. Coïncidant avec une mauvaise direction, la 63e année surtout, elles étaient fatales. Ausone cite parmi les savants qui traitent les maladies par les plantes médicinales Marcellus Burdigalensis, l’auteur du De Medicamentis.
À la chute de l'empire romain, les Arabes recueillirent le dépôt des sciences, surtout à Cordoue, rendez-vous des lettrés avides d’écouter la voix d’or des poètes et les enseignements des astronomes , ou astrologues, c’est-à-dire des mathématiciens les plus réputés. Ce mouvement astrologique est surtout persan ou grec. C'est un persan, l'astronome si fameux sous le nom d’Albumasar, de son vrai nom Abou Maschar Diafaz bion Mohammed, né à Balkh (Khorassan), en 776 de notre ère. On cite, parmi ses principaux ouvrages: le Kitaboul (13). Dans son traité nommé Olouf (14), il expose que, lors de la création du monde sept planètes étaient en conjonction au 1er degré du Bélier et qu’après 7 000 ans, le 8e ciel, ayant accompli sa dernière révolution autour du 9e ciel, les sept planètes se trouveraient alors en conjonction dans les derniers degrés des Poissons. Son ouvrage le plus connu est le De Magnis Coniunctionibus Annorum revolutionibus (15). Dès le IXe siècle, il annonça la grande Révolution de 1789. Le cardinal d’Ailly, Pierre Turrel, le chanoine Roussat et Nostradamus se sont plus ou moins inspirés de ses calculs.
Lorsque des temps plus heureux permirent aux lettres et aux arts de refleurir, la pensée astrologique se révéla dans maints poèmes encyclopédiques : dans le Roman de la Rose, par exemple, et dans l'Image du Monde (XIIIe siècle), de Gauthier de Metz. Un chapitre de ce poème traite des astres. À la cour, les rois entretiennent des astrologues, Alphonse de Castille (1065-1109), adepte lui-même, vécut entouré d’astrologues. Charles V (21 janvier 1337-16 septembre 1380), monarque méditatif et lettré, passait ses jours dans son ample librairie du Louvre. Il fit Venir d’Italie, en 1368, l’astrologue Thomas de Pisan, père de Christine. L’abbé Lebeuf rapporte dans ses érudites dissertations sur l’Histoire ecclésiastique de Paris que ce roi fit élever rue de Fossés Saint-Jacques, en 1370, une maison dite de Saint-Gervais, du nom d’un docteur attaché à son service en qualité d’astrologue. Maître Gervais avait pour mission d’enseigner l’astrologie dans ses rapports avec la médecine, car ces deux sciences étaient étroitement unies. Charles VI (3 décembre 1368, minuit-14 octobre 1422) ; Charles VII (22 février 1403-22 juillet 1461) ; Louis XI (Bourges, 3 juillet 1423-Plessis-lèz- Tours, 30 août 1483) eurent aussi leurs astrologues. Ce dernier, fin lettré, soupçonneux et cruel, aimait à consulter les astrologues, surtout Angelo Catto, qui vivait à sa cour.
Le siècle qui précéda la Renaissance fut une brillante époque de développement scientifique. De nombreux mathématiciens - ainsi appelait-on les astrologues - publièrent des Tables, les Tables Alphonsines, celles de Schöner, etc., de Jean Muller de Königsberg, dit Montereggio ou Montroyal. Élève de Peuerbach, auteur du premier traité de trigonométrie et des premières Éphémérides publiées (1475-1513), on a de lui : Tabulæ Directionum (16). On doit encore à Placidus de Titis moine olivétain de Pérouse (XVIe siècle) d’intéressants ouvrages : Physio-mathematica sive Cælestis Philosophia ; (17) ; Tabulæ Primi Mobilis (18). Oronce Fine (Briançon, 1494-1555), Les Canons et documens très amples touchant l’usage des Almanachs... sur la judiciaire astrologie (19). Mais c’est à la cour des Valois, de Catherine de Médicis surtout, que les astrologues jouèrent un rôle important et lucratif.
Laissons de côté la trouble et sanglante famille des Ruggieri dramatisée par Balzac dans son roman de Catherine de Médicis, arrêtons-nous à Nostradamus, né à Saint-Rémi, en Provence, le jeudi 14 décembre 1503, mort à Salon, le 2 juillet 1566. Reçu docteur en médecine à Montpellier, en 1529, il voyagea et se fixa à Salon. Comme astrologue, il débuta dans son rôle de prophète par la publication d’un Almanach (1550) qui servit de modèle aux almanachs de Liège. Enfin, le 15 mars 1555, parurent ses Centuries, dédiées à son jeune fils César, sous ce titre : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus (20). "Nul prophète astrologue, écrit son panégyriste, Eugène Bareste (21), ne sut mieux interpréter les conjonctions des planètes et coordonner les divers systèmes astrologiques. Ce prophète-médecin soutenait avec force que, pour guérir, il fallait non seulement posséder la science médicale, mais encore les éléments des mathématiques et de l'astrologie judiciaire". C’était l’opinion unanime de tous nos savants astrologues, nous l'avons vu et le verrons encore.
D’autres savants mathématiciens consacrèrent à l'astrologie de curieux ouvrages :
Les Physiciens, Ptolémée tout le premier, regardaient les astres comme les causes directes des phénomènes. L’École d’Alexandrie, du IVe au Ve siècle après Jésus-Christ (Plotin, 205 après J.-C. (10) ; Porphyre, 234 après J.-C. [Tyr] ; Proclus, 412 après J.-C. [Byzance] ; Jamblique, IVe siècle après J.-C. ; Ammonius Saccas, IIe siècle après J.-C. ; Philon le Juif, 20 avant J.-.C. [Alexandrie]), caractérisée par l’éclectisme, et s’élevant au mysticisme, ne voyait dans les astres, comme les pères de l’Église, que des miroirs de la volonté divine.
Les théories des vibrations - si clairement développées par Paul Choisnard - qui ont détrôné la formule vieillie de l'émission - paraissent rendre compte de l'influence des astres sans porter atteinte au libre arbitre.
Jusqu’au IIe siècle avant Jésus-Christ, les Romains, peuple de rudes soldats et d’âpres marchands, divinisèrent à l'infini les forces de la nature et les phases de l’être humain. Jamais on ne vit peuple si protégé. Aussi comme il grandit vite..., aux dépens de ses voisins. Dans la suite, les Romains adoptèrent les croyances des Étrusques, des Grecs et des Orientaux. Au IIe siècle avant Jésus-Christ, l’art et la littérature des Hellènes firent leur radieuse entrée sur le sol italique avec les sciences et l'astrologie des Alexandrins. La comète qui parut à la mort de César (44 avant J.-C.) mit en vogue les astrologues. Dans le nombre, nous ne citerons que Pétosiris, Néchepso et surtout Théagène, dont Firmicus Maternus fait mention.
La Gaule celtique compte peu d’astrologues. Il n’en est pas de même des provinces méridionales de la France : la Provence, le Sud-Ouest. C’est par Marseille que les arts, les lettres, les sciences se répandirent dans nos contrées. En Aquitaine, Ausone (Bordeaux, 309-394) consacra maintes pages curieuses à l’Astrologie. C’est par sa mère,la dacquoise Æmilia Æonia, qu’Ausone eut connaissance de son thème astral dressé par son grand-père Agricius Arborius (11). Dans une page du De Ratione Puerperii Ynatum, Ausone donne, d’après Censorinus (milieu du IIIe siècle avant J.-C.), [Rome], auteur du De Die Natali (ou Jour Natal), le système chaldéen du thème de conception. Selon cette théorie, les progrès du fœtus sont basés sur la marche du Soleil et par les aspects de cet astre à son point d’origine.
Aux IVe et Ve siècles, l'ardente voix des Pères de l’Église conseille, combat, fulmine. Saint Prosper d’Aquitaine, cependant, déclare que les astres pouvaient exercer quelque influence sur l’homme qui se confie pieusement à eux. Quant à Saint Thomas (1227-1274) né au château de Roccasecca près d’Aquino (Italie), admirateur de Ptolémée, il s’inspira de ses théories dans de curieuses pages de la Somme (12).
Nos grands astrologues chrétiens ont, dans leurs écrits, soigneusement distingué les deux grandes sources de la magie : l’une s’élevant vers Dieu, la magie blanche ; l’autre, la magie noire, présentant sa face grimaçante au sombre orgueil de Lucifer.
Les médecins, eux, empruntaient au monde végétal les meilleures recettes de l’art de guérir ; à l'exemple d’Hippocrate (460 avant J.-C., mort dans un âge avancé) et de Gallien, autre médecin grec (Pergame, 129 après J.-C., mort vers 201) qui ne négligeaient point les secrets de l'astrologie ; témoin l’influence attribuée, par le premier surtout, à la lune et aux crises que ses phases produisent dans le cours des maladies. Les années climatériques 7e, 9e, 18e, 21e, 27e, 28e, 35e, 36e, 42e, 45e, 49e, 63e, 70e, 81e, formées par la combinaison des chiffres 7 1/2 (quadrature de la Lune) et 9 1/2 (trigone de la Lune), si fameuses chez les médecins, dépendent des aspects de la Lune après la naissance. Coïncidant avec une mauvaise direction, la 63e année surtout, elles étaient fatales. Ausone cite parmi les savants qui traitent les maladies par les plantes médicinales Marcellus Burdigalensis, l’auteur du De Medicamentis.
À la chute de l'empire romain, les Arabes recueillirent le dépôt des sciences, surtout à Cordoue, rendez-vous des lettrés avides d’écouter la voix d’or des poètes et les enseignements des astronomes , ou astrologues, c’est-à-dire des mathématiciens les plus réputés. Ce mouvement astrologique est surtout persan ou grec. C'est un persan, l'astronome si fameux sous le nom d’Albumasar, de son vrai nom Abou Maschar Diafaz bion Mohammed, né à Balkh (Khorassan), en 776 de notre ère. On cite, parmi ses principaux ouvrages: le Kitaboul (13). Dans son traité nommé Olouf (14), il expose que, lors de la création du monde sept planètes étaient en conjonction au 1er degré du Bélier et qu’après 7 000 ans, le 8e ciel, ayant accompli sa dernière révolution autour du 9e ciel, les sept planètes se trouveraient alors en conjonction dans les derniers degrés des Poissons. Son ouvrage le plus connu est le De Magnis Coniunctionibus Annorum revolutionibus (15). Dès le IXe siècle, il annonça la grande Révolution de 1789. Le cardinal d’Ailly, Pierre Turrel, le chanoine Roussat et Nostradamus se sont plus ou moins inspirés de ses calculs.
Lorsque des temps plus heureux permirent aux lettres et aux arts de refleurir, la pensée astrologique se révéla dans maints poèmes encyclopédiques : dans le Roman de la Rose, par exemple, et dans l'Image du Monde (XIIIe siècle), de Gauthier de Metz. Un chapitre de ce poème traite des astres. À la cour, les rois entretiennent des astrologues, Alphonse de Castille (1065-1109), adepte lui-même, vécut entouré d’astrologues. Charles V (21 janvier 1337-16 septembre 1380), monarque méditatif et lettré, passait ses jours dans son ample librairie du Louvre. Il fit Venir d’Italie, en 1368, l’astrologue Thomas de Pisan, père de Christine. L’abbé Lebeuf rapporte dans ses érudites dissertations sur l’Histoire ecclésiastique de Paris que ce roi fit élever rue de Fossés Saint-Jacques, en 1370, une maison dite de Saint-Gervais, du nom d’un docteur attaché à son service en qualité d’astrologue. Maître Gervais avait pour mission d’enseigner l’astrologie dans ses rapports avec la médecine, car ces deux sciences étaient étroitement unies. Charles VI (3 décembre 1368, minuit-14 octobre 1422) ; Charles VII (22 février 1403-22 juillet 1461) ; Louis XI (Bourges, 3 juillet 1423-Plessis-lèz- Tours, 30 août 1483) eurent aussi leurs astrologues. Ce dernier, fin lettré, soupçonneux et cruel, aimait à consulter les astrologues, surtout Angelo Catto, qui vivait à sa cour.
Le siècle qui précéda la Renaissance fut une brillante époque de développement scientifique. De nombreux mathématiciens - ainsi appelait-on les astrologues - publièrent des Tables, les Tables Alphonsines, celles de Schöner, etc., de Jean Muller de Königsberg, dit Montereggio ou Montroyal. Élève de Peuerbach, auteur du premier traité de trigonométrie et des premières Éphémérides publiées (1475-1513), on a de lui : Tabulæ Directionum (16). On doit encore à Placidus de Titis moine olivétain de Pérouse (XVIe siècle) d’intéressants ouvrages : Physio-mathematica sive Cælestis Philosophia ; (17) ; Tabulæ Primi Mobilis (18). Oronce Fine (Briançon, 1494-1555), Les Canons et documens très amples touchant l’usage des Almanachs... sur la judiciaire astrologie (19). Mais c’est à la cour des Valois, de Catherine de Médicis surtout, que les astrologues jouèrent un rôle important et lucratif.
Laissons de côté la trouble et sanglante famille des Ruggieri dramatisée par Balzac dans son roman de Catherine de Médicis, arrêtons-nous à Nostradamus, né à Saint-Rémi, en Provence, le jeudi 14 décembre 1503, mort à Salon, le 2 juillet 1566. Reçu docteur en médecine à Montpellier, en 1529, il voyagea et se fixa à Salon. Comme astrologue, il débuta dans son rôle de prophète par la publication d’un Almanach (1550) qui servit de modèle aux almanachs de Liège. Enfin, le 15 mars 1555, parurent ses Centuries, dédiées à son jeune fils César, sous ce titre : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus (20). "Nul prophète astrologue, écrit son panégyriste, Eugène Bareste (21), ne sut mieux interpréter les conjonctions des planètes et coordonner les divers systèmes astrologiques. Ce prophète-médecin soutenait avec force que, pour guérir, il fallait non seulement posséder la science médicale, mais encore les éléments des mathématiques et de l'astrologie judiciaire". C’était l’opinion unanime de tous nos savants astrologues, nous l'avons vu et le verrons encore.
D’autres savants mathématiciens consacrèrent à l'astrologie de curieux ouvrages :
Guido Bonatus (mort en 1596), De Astronomia tractactus X (22) ; Decem continens tractatus Astronomiæ (23).
Pierre Turrel, recteur des écoles de Dijon (commencement du XVIe siècle), annonça clairement, après Albumasar, la Révolution française, dans son livre : La Période (24). "Parlons, déclare-t-il dans ce petit volume, de la huitième maxime et merveilleuse conjonction que les astrologues disent être faite environ les ans de Notre-Seigneur mil sept cent octante et neuf, avec des révolutions saturnales (1789), et outre vingt-cinq ans après (1814) sera la quatrième et dernière station de l'altitudinaire firmament..." Avant lui, le cardinal d’Ailly (Compiègne 1350, mort en 1420), écrivait en 1414 au sujet de la conjonction de Saturne : "Il y aura alors de grandes et nombreuses vicissitudes et des révolutions étonnantes, surtout dans les lois..."
Un chanoine de Langres, Richard Roussat, faisait paraître en 1550 : Le Livre de l'estat et mutation des temps prouvant par authoritez de l’Écripture saincte et par raisons astrologales la fin du monde estre prochaine (25). Il renouvelle la prédiction du cardinal d’Ailly, de Turrel, de Nostradamus sur la Révolution française de 1789 (citée en toutes lettres) et résume l’œuvre de ses devanciers, d'Albumasar, des Arabes, sur les conjonctions des planètes supérieures, les triplicités, etc.
L’un des astrologues le plus écouté de Catherine de Médicis fut Oger Ferrier, médecin, natif de Toulouse (1513-1588). Il dédia à la reine-mère un petit manuel d’astrologie qui pourrait être lu avec profit par des astrologues modernes. Il a pour titre : jugements astronomiques sur les nativités (26). Ce manuel se compose de trois livres. Le premier est relatif, entre autres choses, à l’érection du thème, suivant la méthode scientifique. Le second traite de la signification des planètes, des signes, des aspects ; le troisième, des Directions suivant le procédé mathématique de Montereggio. Il y parle aussi des profections chères aux Arabes, des éclipses, des Révolutions, etc.
C'est avec cette excellente méthode renouvelée de Ptolémée qu’ont été dressés les nombreux horoscopes qui enrichissent les amples ouvrages de Junctin, de Luc Gauric, de Cardan, et au XVIIe siècle, de Morin de Villefranche.
François Junctin, de Florence, grand aumônier de François de Valois, vécut et mourut solitaire. Son ouvrage porte ce titre Speculum Astrologiae Universam Mathematicam Scientiam (27). Avec une grande érudition, l’auteur, dans ses deux gros volumes, commente Ptolémée, enrichissant son texte des aperçus les plus ingénieux, basés sur des observations nombreuses, des exemples, des thèmes qui augmentent l'intérêt de cette œuvre colossale.
Luc Gauric (28) était originaire de Giffoni (royaume de Naples), où il naquit le 12 mars 1476 et mourut à Rome le 6 mars 1558. Il se livra d’abord presque entièrement à l’enseignement des mathématiques, puis ses aptitudes universelles le portèrent vers l’Astrologie. Il obtint de vifs succès dans cette science, eut pour protecteurs Jules II et Léon X. Catherine de Médicis s’adressa à lui pour l'horoscope de Henri II.
À cette date, les ouvrages portaient des titres fort longs. Voici celui de Luc Gauric : Traité d’astrologie, dans lequel on examine avec le plus grand soin et par leur thème de naissance les accidents qui ont marqué la vie d’un grand nombre d’hommes. À la lumière de ces exemples semblables, chacun pourra, en consultant son thème de naissance, prédire des choses futures, car, selon la diversité du cas, l'expérience sert de fondement à l’art ou à la science, et l'exemple indique la voie (29). Ce traité contient plus de deux cents thèmes. L’auteur y examine, en détails, l'existence de ses contemporains, les influences astrales indiquées par leur thème astral. Il publia encore De Concepta Natorum Ei Septimestri partu ex Valenti Antiocheno (30), De eclipsi solis miraculosa in Passione Domini observata ; item de anno, mense, die et hora Conceptionis, Nativitatis, Passionnis et Resurectionis ejus (31), des Notes sur Ptolémée et sur le traité des naissances d’Abraham Judæusn et enfin des réflexions sur les jours critiques (des influences astrales) (32).
Jérôme Cardan (Pavie, 24 septembre 1501, 6 h. 40 du matin ; mort le 14 octobre 1576). La vie de Jérôme Cardan, ses mœurs, ses opinions exprimées dans ses très nombreux ouvrages offre les plus grands contrastes. Il les a constatés lui-même dans sa De Vita propria. Son père était un jurisconsulte distingué (16 juillet 1445, 8 h. 45 après-midi), et d’après Junctin, qui a dressé les thèmes de toute la famille, docteur, mathématicien, occultiste de valeur. Jérôme Cardan avoue lui-même, dans la curieuse histoire de sa vie, qu’il fut le fruit d’une union illégitime et que sa mère chercha elle-même à provoquer son avortement. En 1524, il est reçu docteur en médecine, ne trouva point dans cette profession les ressources nécessaires à son existence et sollicita une place de professeur de mathématiques à Milan. Les dernières années de sa vie furent très assombries. Son fils aîné, médecin comme lui, empoisonna sa femme et mourut sous la main du bourreau (Jean Cardan, 14 mai 1534, 8 h. 30 après-midi, pôle 44°). La mauvaise conduite de son deuxième fils le contraignit à le faire emprisonner.
Ses œuvres astrologiques sont les suivantes : In Cl. Ptolemaei de astrorum judiciis... Geniturarum item XII... exempla (33) ; Libelli quinque, de supplemento Almanach, de restitutione Temporum et Motuum Coelestium de Genituris, de Exemplis centum. Geniturarum, Aphorismorum Astronomicorum, etc. (34).
Cardan commente assez librement son maître Ptolémée. Les nombreux thèmes qui illustrent ces deux ouvrages sont dressés suivant le système de l'égalité des maisons, préconisé depuis des siècles par les Arabes, entres autres Abraham Judei (35), Albohazen Haly (36), François Allæus (37), pseudonyme du père Yves, capucin de Paris.
À cette date, les ouvrages portaient des titres fort longs. Voici celui de Luc Gauric : Traité d’astrologie, dans lequel on examine avec le plus grand soin et par leur thème de naissance les accidents qui ont marqué la vie d’un grand nombre d’hommes. À la lumière de ces exemples semblables, chacun pourra, en consultant son thème de naissance, prédire des choses futures, car, selon la diversité du cas, l'expérience sert de fondement à l’art ou à la science, et l'exemple indique la voie (29). Ce traité contient plus de deux cents thèmes. L’auteur y examine, en détails, l'existence de ses contemporains, les influences astrales indiquées par leur thème astral. Il publia encore De Concepta Natorum Ei Septimestri partu ex Valenti Antiocheno (30), De eclipsi solis miraculosa in Passione Domini observata ; item de anno, mense, die et hora Conceptionis, Nativitatis, Passionnis et Resurectionis ejus (31), des Notes sur Ptolémée et sur le traité des naissances d’Abraham Judæusn et enfin des réflexions sur les jours critiques (des influences astrales) (32).
Jérôme Cardan (Pavie, 24 septembre 1501, 6 h. 40 du matin ; mort le 14 octobre 1576). La vie de Jérôme Cardan, ses mœurs, ses opinions exprimées dans ses très nombreux ouvrages offre les plus grands contrastes. Il les a constatés lui-même dans sa De Vita propria. Son père était un jurisconsulte distingué (16 juillet 1445, 8 h. 45 après-midi), et d’après Junctin, qui a dressé les thèmes de toute la famille, docteur, mathématicien, occultiste de valeur. Jérôme Cardan avoue lui-même, dans la curieuse histoire de sa vie, qu’il fut le fruit d’une union illégitime et que sa mère chercha elle-même à provoquer son avortement. En 1524, il est reçu docteur en médecine, ne trouva point dans cette profession les ressources nécessaires à son existence et sollicita une place de professeur de mathématiques à Milan. Les dernières années de sa vie furent très assombries. Son fils aîné, médecin comme lui, empoisonna sa femme et mourut sous la main du bourreau (Jean Cardan, 14 mai 1534, 8 h. 30 après-midi, pôle 44°). La mauvaise conduite de son deuxième fils le contraignit à le faire emprisonner.
Ses œuvres astrologiques sont les suivantes : In Cl. Ptolemaei de astrorum judiciis... Geniturarum item XII... exempla (33) ; Libelli quinque, de supplemento Almanach, de restitutione Temporum et Motuum Coelestium de Genituris, de Exemplis centum. Geniturarum, Aphorismorum Astronomicorum, etc. (34).
Cardan commente assez librement son maître Ptolémée. Les nombreux thèmes qui illustrent ces deux ouvrages sont dressés suivant le système de l'égalité des maisons, préconisé depuis des siècles par les Arabes, entres autres Abraham Judei (35), Albohazen Haly (36), François Allæus (37), pseudonyme du père Yves, capucin de Paris.
Jean Kepler, né près de Weil (Wurtemberg, 1571-1636), est un astronome et un penseur génial. On lui doit la découverte des trois lois auxquelles sont dus les mouvements des planètes. Pour Kepler, tout l'univers est une symphonie merveilleuse dans l’ordre des idées comme dans l’ordre physique. Le Soleil est à la fois un centre de lumière et le régulateur de la raison, un être à la fois moral et matériel. On voit par ces quelques mots quelles influences agirent sur l’âme de Kepler. Platon, Pythagore, Robert Fludd furent ses éducateurs. Ses ouvrages, si nombreux, contiennent de nombreux thèmes de nativité. Il a étudié avec profondeur la valeur des aspects et étendu leur nombre (aspects mineurs) : vigintile (20°), quindécile (24°), dodectile (30°), décile (36°), semi-quadrat (45°), quintile (72°), trédécile (108°), sesqui-quadrat (135°), biquintile (144°), quinconce (150°). La plupart de ces aspects mineurs sont, à bon droit, entrés dans la pratique des astrologues contemporains.
Les principaux ouvrages de Kepler sont : Les Prodromes et l’Harmonique du Monde. Ceux qui concernent plus spécialement l'astrologie portent les titres suivants : De Fundamentis Astrologiæ (38) ; De Cometis, libelli tres (39). Très lié avec Tycho Brahe (1546-1601), son maître, appelé par lui à Prague, où ces deux astronomes publièrent les Tables Rudolphines, il initia son hôte à l'astrologie. C’est Tycho Brahe qui dressa l'horoscope de Rodolphe II.
À la même époque appartiennent d'éminents érudits dont les conceptions philosophiques, panthéistes et astrales ont formé la trame de l’occultisme moderne. Robert Fludd, né à Milgate House (Kent) en 1574, mort à Londres en 1657 (40) ; Paracelse (Bombast de Hohenheim, médecin et alchimiste illustre (41) qui utilisait les influences astrales (1493-1541) ; Henri-Corneille Agrippa (Cologne, 1486-1533) (42).
Le XVIIe siècle - celui de Descartes et des grands classiques - fut une merveilleuse époque de floraison littéraire, artistique, scientifique. Les mathématiques y régnèrent en souveraines. Une grande renommée astrologique remplit ce siècle. Jean-Baptiste Morin, né à Villefranche (Rhône), le 23 février 1583, à 20 h. 33, par l'ampleur de ses connaissances et leur puissante originalité, fut, après Ptolémée, Kepler, Tycho Brahe, un des grands génies de l’humanité.
Reçu docteur en médecine, à Avignon, en 1613, il fit connaissance d’un Écossais, Davidson, qui l’initia à l’astrologie. Ses rapides progrès dans cette science, ses prédictions retentissantes appelèrent sur lui l’attention. Richelieu l'appela à Paris comme professeur de mathématiques au Collège de France. En 1633, il publiait un excellent ouvrage sur la Trigonométrie. Comme astrologue, il apporta dans la composition de son grand ouvrage Astrologia Gallica, cette précision et cette méthode qui caractérise l'esprit cartésien du siècle. "Il apparaît, écrit Henri Selva, qui a consacré à Morin un remarquable ouvrage (43), comme l’esprit le plus scientifique et le talent le plus lumineux qui se soit révélé dans cette science jusqu’ici". Il a composé aussi le livre suivant, très utile à consulter : Remarques Astrologiques sur le Commentaire du Centiloque de Ptolémée, mis en lumière par Nicolas de Bourdin (44). Ce dernier avait mal traduit Ptolémée, et son commentaire était très souvent erroné. Les remarques de Morin constituent un précieux ouvrage d'astrologie. Mais son œuvre maîtresse, - il la cite très souvent dans son commentaire et y renvoie le lecteur - c’est son Astrologia Gallica (45), dont les XXVIe et surtout XXIe livres sont le fondement le plus sérieux, avec le Jugement des astres de Ptolémée, de toute étude astrologique. Ce XXIe est la meilleure des méthodes d'interprétation d'un thème de nativité.
Citons encore Henri, comte de Rantzau (11 mars 1536, 10 h. 31 après-midi) (46), homme d’État et astrologue danois, et Antoine de Villon. Ce dernier était professeur de philosophie à l’Université de Paris (47).
Le XVIIIe siècle a beaucoup critiqué, démoli, disserté avec la grâce de l'esprit français sur tous sujets, littéraires, scientifiques, dans les salons du temps tenus par des femmes d'un haut goût littéraire. Nombreux étaient les astrologues qui se pressaient chez la duchesse du Maine. En dehors de ces astrologues galants, nous n’avons guère à citer que le comte de Boulainvilliers, cerveau universel qui a laissé sur l'astrologie des vues ingénieuses, restées manuscrites.
À la fin de ce XVIIIe siècle dont les convulsions dernières furent prédites, nous l'avons vu, dès le Xe siècle par de nombreux astrologues, se manifestent des personnalités étranges douées de surprenantes facultés supranormales: Le comte de Saint-Germain, Cagliostro, qui souleva tant d’admiration et tant de haines (48). L’agitation extraordinaire du début du XIXe siècle donne naissance au romantisme, à l’imitation des littératures des pays étrangers, du moyen âge, de l’antiquité. Que de philologues et d’érudits à citer depuis Antoine Court de Gébelin (1728-1784) (49) et Antoine Fabre d’Olivet (1768-1825) (50). Tous ces enthousiastes idéalistes jetèrent un pénétrant coup d’œil sur les "sciences maudites" et préparèrent les voies à ce puissant esprit, Éliphas Lévi (1870-1875). Paul Chacornac lui a consacré un important ouvrage, et l’a nommé, à juste raison, le Rénovateur de l’Occultisme (51). Éliphas Lévi (pseudonyme de l'abbé Constant) est le véritable maître de l’école moderne occultiste, avec Stanislas de Guaita et Barlet. Dans son œuvre puissante : Dogme et Rituel de la Haute Magie (52), il s’inspire de Paracelse, des plus vieilles traditions occultes et aussi de ses audacieuses investigations dans les plans dangereux de l’Au-delà.
Vers 1897, plusieurs savants de haute valeur que leurs études entraînaient vers les sciences psychiques et mathématiques, consacrèrent à l’astrologie des études rigoureusement scientifiques.
Vers 1897, plusieurs savants de haute valeur que leurs études entraînaient vers les sciences psychiques et mathématiques, consacrèrent à l’astrologie des études rigoureusement scientifiques.
Un polytechnicien, Paul Choisnard (Tours, 13 février 1867, 10 h. 45 du soir), faisait paraître, dans diverses revues, une série d'articles très remarqués sur l'astrologie, que l’auteur a réunis dans son ouvrage ayant pour titre : Influence Astrale. Des autres œuvres de Paul Choisnard, citons notamment : Langage astral ; Preuves et Bases de l'astrologie scientifique; Il dirigea de 1913 à 1914 la revue de l’Influence Astrale ; l’Astrologie et la logique ; La Loi d’hérédité astrale ; Tables des positions planétaires de 1801 à 1927. Paul Choisnard signa ses ouvrages jusqu’en 1923 de son pseudonyme Paul Flambart. On doit encore à cet auteur de nombreux ouvrages de philosophie et de psychologie (53).
Charles Nicoullaud (pseudonyme : Fomalhaut, Paris, 3 mai 1854, 9 h. du matin), a publié un Manuel d’astrologie sphérique et judiciaire (54), où, revenant aux scientifiques traditions de Ptolémée, il s’efforçait de replacer la science astrale au rang qui doit lui appartenir.
Henri Selva (pseudonyme de Arthur Vlès) (8 juin 1861, 11 h. du soir, lat. 48°45) est l’auteur d’ouvrages très appréciés sur l'astrologie scientifique. Henri Selva publia également, en 1904 et 1905 : Le Déterminisme astral (55).
Ernest Caslant (1er décembre 1865, Nanteuil-le-Haudouin, lat. de Paris), ancien élève de l’École Polytechnique, auteur des Éphémérides perpétuelles, travail indispensable à qui veut dresser un horoscope, a collaboré à de très nombreuses revues astrologiques, avec Paul Choisnard, Fomalhaut, Henri Selva. Ernest Caslant se préoccupe de rénover scientifiquement l’astrologie. Avec la science, ce savant possède de précieuses facultés d’intuition qu’il a développées par un patient travail et des observations répétées. Élève de Eugène Ledos, comme Pierre Choisnard (56).
Pierre Piobb (pseudonyme du comte Vincenti), dont nous avons cité quelques ouvrages.
Albert Faucheux, connu sous le pseudonyme de Barlet (Paris, 12 octobre 1838, 1 h. 35 du soir, mort à Paris, le 27 octobre 1921, au lever du jour), l’un des esprits les plus profonds de notre temps. Il avait étudié à fond toutes les doctrines. Son âme, intimement religieuse, paraît s’être complu dans une synthèse des conceptions cosmiques et du verbe chrétien. Sa contribution aux études astrales est considérable. Il publia la Science Astrale, la Revue Cosmique, les Génies planétaires. Il a laissé de nombreux manuscrits non encore publiés (57). Barlet fut le confident et l’ami des grands apôtres de l’occultisme : Stanislas de Guaita (6 avril 1861, 7 h. du matin, Abbeville), Alexandre Saint-Yves d’Alveydre.
Jules Éveno (Julevno) (Vannes, 16 mars 1845, 3 h. du soir, mort à Paris, 30 novembre 1915), fut le principal collaborateur de Barlet dans la Science Astrale (Eug. Vénus). Très érudit, il a condensé dans son ouvrage les doctrines des anciens astrologues : Nouveau traité d’astrologie pratique (58).
Le Dr Encausse, célèbre sous le pseudonyme de Papus, et qui a porté son activité dévorante dans toutes les dépendances de l'occulte. Son disciple, Sédir, âme délicate et évangélique, s’est peu préoccupé de science astrale. Il y touche cependant par son intéressant opuscule : Les plantes magiques (59).
Charles Nicoullaud (pseudonyme : Fomalhaut, Paris, 3 mai 1854, 9 h. du matin), a publié un Manuel d’astrologie sphérique et judiciaire (54), où, revenant aux scientifiques traditions de Ptolémée, il s’efforçait de replacer la science astrale au rang qui doit lui appartenir.
Henri Selva (pseudonyme de Arthur Vlès) (8 juin 1861, 11 h. du soir, lat. 48°45) est l’auteur d’ouvrages très appréciés sur l'astrologie scientifique. Henri Selva publia également, en 1904 et 1905 : Le Déterminisme astral (55).
Ernest Caslant (1er décembre 1865, Nanteuil-le-Haudouin, lat. de Paris), ancien élève de l’École Polytechnique, auteur des Éphémérides perpétuelles, travail indispensable à qui veut dresser un horoscope, a collaboré à de très nombreuses revues astrologiques, avec Paul Choisnard, Fomalhaut, Henri Selva. Ernest Caslant se préoccupe de rénover scientifiquement l’astrologie. Avec la science, ce savant possède de précieuses facultés d’intuition qu’il a développées par un patient travail et des observations répétées. Élève de Eugène Ledos, comme Pierre Choisnard (56).
Pierre Piobb (pseudonyme du comte Vincenti), dont nous avons cité quelques ouvrages.
Albert Faucheux, connu sous le pseudonyme de Barlet (Paris, 12 octobre 1838, 1 h. 35 du soir, mort à Paris, le 27 octobre 1921, au lever du jour), l’un des esprits les plus profonds de notre temps. Il avait étudié à fond toutes les doctrines. Son âme, intimement religieuse, paraît s’être complu dans une synthèse des conceptions cosmiques et du verbe chrétien. Sa contribution aux études astrales est considérable. Il publia la Science Astrale, la Revue Cosmique, les Génies planétaires. Il a laissé de nombreux manuscrits non encore publiés (57). Barlet fut le confident et l’ami des grands apôtres de l’occultisme : Stanislas de Guaita (6 avril 1861, 7 h. du matin, Abbeville), Alexandre Saint-Yves d’Alveydre.
Jules Éveno (Julevno) (Vannes, 16 mars 1845, 3 h. du soir, mort à Paris, 30 novembre 1915), fut le principal collaborateur de Barlet dans la Science Astrale (Eug. Vénus). Très érudit, il a condensé dans son ouvrage les doctrines des anciens astrologues : Nouveau traité d’astrologie pratique (58).
Le Dr Encausse, célèbre sous le pseudonyme de Papus, et qui a porté son activité dévorante dans toutes les dépendances de l'occulte. Son disciple, Sédir, âme délicate et évangélique, s’est peu préoccupé de science astrale. Il y touche cependant par son intéressant opuscule : Les plantes magiques (59).
À côté de ces savants de la première heure se placent, en France, dont nous nous occupons uniquement, un très grand nombre d’astrologues qui envisagent l’art sacré des vieux Chaldéens dans ses entours, ses symboles, sa philosophie ou sa pratique scientifique. Citons: Abel Haatan, A. De Thyare, Joanny Bricaud, le Dr Barrett, Carpin, ancien élève de l'École polytechnique, fut l’initiateur de Paul Choisnard à l’astrologie, les Drs Grorichard et Allendy, Jacques Brieu, Sylvain Trébucq (2 février 1857, 6 h. du matin, Bagnères-de-Bigorre), de la Société des Gens de lettres, ancien professeur de l’Université, initié à l'astrologie par Paul Choisnard, a consacré depuis 1907 maints articles à la science astrologique (pseudonyme Charles Raoul). Il prédit notamment dans le Véritable Almanach du Merveilleux, en 1912, que la Guerre éclaterait en août 1914, que Jaurès, à cette date, serait tué, Gabriel Trarieux, P. Genty, Sajuma, A. Mainsieux, Thiria, Magi Aurelius, Janduz, Émile-Jules Grillot de Givry, Marc, A. Tamos, esprit mathématique et scientifique adonné aux durs problèmes de la construction navale, a consacré depuis plus de vingt ans ses heures de loisir à l’étude de l'astrologie. Aimant les recherches âpres et silencieuses, aussi a-t-il peu écrit.
Toutes ces activités intellectuelles orientées vers la science astrale ont trouvé dans la Librairie spiritualiste Chacornac un centre précieux pour la coordination de leurs efforts. Il est de toute justice de rendre hommage au dévouement de cette Maison fondée par Henri Chacornac (1855-1907). En 1880, Henri Chacornac devint le gendre de Jules Lermina ; il s’installa en 1883, quai Montebello, en 1884, 11 quai Saint-Michel. En 1901, il acquit le fonds d'ouvrages occultistes de Chamuel. Ses fils, Paul et Louis, continuant les traditions de leur père, ont réussi à élever leur Maison au rang des librairies spiritualistes les plus réputés.
Grouper et spécialiser les adeptes actuels de l'astrologie est une nécessité de l’heure actuelle que la Librairie Chacornac peut et doit réaliser. Si l’astrologie généthliaque est largement pratiquée, il n’en est point de même de l'astrologie mondiale, basée surtout sur l’étude des éclipses (60), météorologie médicale, etc. (61). Notre petite étude - écourtée - peut faire entrevoir la complexité de la tâche. L’Astrologie est vaste comme le Cosmos. Je serais heureux d’avoir inspiré quelques vocations et tracé quelques directives.
Toutes ces activités intellectuelles orientées vers la science astrale ont trouvé dans la Librairie spiritualiste Chacornac un centre précieux pour la coordination de leurs efforts. Il est de toute justice de rendre hommage au dévouement de cette Maison fondée par Henri Chacornac (1855-1907). En 1880, Henri Chacornac devint le gendre de Jules Lermina ; il s’installa en 1883, quai Montebello, en 1884, 11 quai Saint-Michel. En 1901, il acquit le fonds d'ouvrages occultistes de Chamuel. Ses fils, Paul et Louis, continuant les traditions de leur père, ont réussi à élever leur Maison au rang des librairies spiritualistes les plus réputés.
Grouper et spécialiser les adeptes actuels de l'astrologie est une nécessité de l’heure actuelle que la Librairie Chacornac peut et doit réaliser. Si l’astrologie généthliaque est largement pratiquée, il n’en est point de même de l'astrologie mondiale, basée surtout sur l’étude des éclipses (60), météorologie médicale, etc. (61). Notre petite étude - écourtée - peut faire entrevoir la complexité de la tâche. L’Astrologie est vaste comme le Cosmos. Je serais heureux d’avoir inspiré quelques vocations et tracé quelques directives.
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Notes
Notes
- Jean Sylvain Bailly. Traité de l’astronomie Indienne et Orientale. Paris, Debure l’aîné, 1787, in-4.
- Hermès Trismégiste. Le Pimandre. Traduction de Foix de Candalle, Bordeaux, Millanges, 1579, in folio.
- Astrologia. Græce e latune. Paris. 1555, Padoue, 1639, in-4.
- Traduction de Wolf avec l’Isagoge de Porphyre, Basilæ Petriana, 1559, in-folio.
- Ptolémée. Composition mathématique. Traduction de Halma (avec le texte grec) et notes de Delambre. Paris. Grand, 1813-1816, 2 volumes in 4.
- Cet ouvrage a été traduit par Nicolas de Bourdin, sous le titre : L’Uranie ou les quatre livres du jugements des Astres. Paris, Besongue, 1640, in-12. Julevno, dans Le Voile d’Isis de 1914, avait commence une nouvelle traduction qui est restée inachevée.
- Traduction et notes par Julevno. Paris, Chacornac, 1914, in 4.
- Manilius Astronomicon. Traduction de Pingré. Paris, 1786, 2 volumes in-8.
- Firmicus Maternus (Julius) Liber de Nativitatibus. Venise, 1497, in folio.
- Plotin. Les Ennéades. Traduction philosophique d’après le texte grec par l'abbé Alta. Paris. Chacornac.Tomes I et II parus.
- Voir mon étude : l’Astrologie à travers les âges, dans la revue : l'Influence Astrale. - Voir aussi Henri de la Ville de Mirmont : L’astrologie chez les Gallo-Romains.
- Paul Choisnard fait paraître, à l’heure où nous écrivons, un ouvrage relatif aux opinions astrologiques de ce grand théologien.
- Albumasar. Introductorium in Astronomiam Albumasaris abalachi octo continens libros partiales. Venise, 1506, in-4.
- Albumasar. Flores Astrologiæ. Venise. Jean-Baptiste Sessa (1488) in-4.
- Venise, 1515, in-4
- Nuremberg, 1552, in-4.
- Milan, 1675, in-4.
- Patavii, 1657, in-4.
- Paris, 1556, in-8.
- Troyes, 1555, in-8.
- Eugène Bareste. Nostradamus. Paris, 1840, in-8.
- Basilæ, 1550, in-folio.
- Erhard Ratdolt, s. l. 1491, in-4, (gothique).
- 1531.
- Lyon. Guillaume Rouville, 1550, in-8.
- Lyon, Jean de Tournes, 1550, in-4.
- Lyon, 1583, 2 volumes in-folio.
- Voir Paul Choisnard : Preuves et bases de l’astrologie scientifique. Paris, Chacornac, 1922, in-12.
- Venise, 1552. in-4.
- Venise, 1553, in-4.
- Venise, 1539.
- Romæ, Antonius Bladus Asulanus, 1539, in-4.
- Lyon, Theobaldus Paganus, 1555, in-8.
- Nuremberg, 1547, in-4.
- Abraham ben Meir Aben Esra. Incipit liber Abraham Judei de Nativitatibus. Venise, Erhard Ratdolt, 1485, in-4 (gothique).
- Ali Ibn Abihal-Rajjal. Albohazen haly filii Abenraguel Iibri de Judiciis Astrorum. Basilæ, 1551, in folio.
- Franciscus Allaeus (Astrologæ nova methodus. Francisci Allaei Arabis christiani. Fatum Universi. S. L. 1564-1565. 3 parties in folio. Très recherché des curieux en raison des prédictions relatives aux États d’Europe.
- Pragæ, Boemorum, 1601. in-4.
- Augusta Vindelicorum, 1619, in-4.
- Robert Fludd. Étude du Macrocosme. De Astrologia. Traduction de Pierre Piobb. Paris, Daragon, 1907, in-8.
- Paracelse. Œuvres complètes. Traduction de Émile-Jules Grillot de Givry. Paris, Chacornac, 1912-1913, 2 volumes in-8.
- Henri-Corneille Agrippa. La Philosophie occulte ou la magie. Paris, Chacornac, 1910-1911, 2 volumes in-8.
- Henri Selva. Les Déterminations astrologiques de Morin de Villefranche. Paris, Durville, s. d. in-4.
- Paris, Pierre Ménard, 1654, in-4.
- Hagæ-Comitis, 1661, in-folio, avec portrait.
- Traité astrologique des thèmes généthliaques. Paris, Ménard, 1637, in-8.
- L’usage des Éphémérides. Paris, Moreau, 1624, 2 volumes in-8.
- Dr Marc Haven. Le Maître Inconnu. Cagliostro. Paris, Dorbon, s. d, gr. in-8.
- Monde primitif. Paris, Durand, 9 volumes in-4.
- Les Vers dorés de Pythagore, Paris, Cbacornac, 1922, in-8 ; La langue hébraïque restituée, Paris, Chacornac, 1922, 2 volumes in-4.
- Un volume in-8 carré de plus de 300 pages, abondamment illustré. Présentation par Paul Redonnel. Préface de V.-E. Michelet.
- Paris, Alcan, 2 volumes in-8.
- Tous les ouvrages de Paul Choisnard sont en vente à la librairie Chacornac.
- Paris, Vigot, 1897, in-8.
- Tous les ouvrages de Selva sont en vente à la librairie Chacornac.
- id.
- Tous les ouvrages de F.-Charles Barlet sont en vente à la librairie Chacornac.
- id.
- id.
- Travaux de Ernest Caslant.
- Voir les ouvrages du Dr Duz.
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