DES JUGEMENTS ASTRONOMIQUES SUR LES NATIVITÉS - Livre premier, par Oger FERRIER

Médecin et astrologue éminent, Oger Ferrier, natif de Toulouse et proche de Catherine de Médicis, publie en 1530 un ouvrage référence, Jugements astronomiques sur les nativités, "à fin que après l'histoire des Cieux, et Théorie des planètes, les influences tant désirées viennent désormais en évidence, pour connaître les biens et les maux qui des astres, comme causes naturelles, proviennent aux humains." Le Livre premier est publié ici.
 

À très illustre et très vertueuse Princesse Madame Catharine, Royne de France, Oger Ferrier, médecin, humble salut

Sachant, Madame, le vouloir que portez aux bonnes lettres, le plaisir que prenez à lire toutes œuvres philosophiques, mêmement celles qui appartiennent aux hautes connaissances des astres, je me suis enhardi d'écrire et vous dédier le présent traité des Jugements Astronomiques, estimant que mon entreprise assez téméraire, pourrait par votre faveur et humanité accoutumée, pour vertueuse être reçue. Et combien que l'argument soit peu digne de votre majesté, toutefois considérant telles sciences avoir été jadis par vos prédécesseurs en l'excellente troupe des Philosophes de leur temps reconnues, j'ai pensé que pour le moins je susciterais la mémoire de l'honnête entreprise de vos ancêtres, en produisant une des vertus par eux longuement observée. Il est trop certain que l'Académie par eux érigée n'était moindre que celle d'Athènes en excellence et variété de disciplines, et que autre n'était leur intention, que de perpétuer leurs noms en illustrant l'Italie de toute sorte de savoirs. En quoi semble que, comme droit d'héritage, à vous soit parvenue une pareille sollicitude d'illustrer le Royaume de France de très utiles et très nobles disciplines, comme sont les Mathématiques et autres contemplations naturelles. Lesquelles par la providence du très chrétien Roi, et par votre faveur sont maintenues, et si hautement au temps présent élevées, qu'il semble le siècle tant désiré être venu, auquel les Princes se doivent accommoder à la Philosophie. Ce que grandement excite les bons esprits à étudier, et de leurs études profiter à la République, en écrivant ce que par les anciens a été dissimulé, ou totalement ignoré, ou non suffisamment expliqué. Desquels suivant la trace, j'ai entrepris sous votre faveur écrire, et vous présenter ce sommaire des Jugements astronomiques sur les nativités, à fin que après l'histoire des Cieux, et Théorie des planètes, les influences tant désirées viennent désormais en évidence, pour connaître les biens et les maux qui des astres, comme causes naturelles, proviennent aux humains. Lequel vous prie recevoir pour agréable, ayant égard à la bonne volonté de la personne, qui toutes ses méditations, études et labeurs, humblement destiné au service de votre majesté.


Table des matières contenues en ce présent traité
  1. De la figure céleste d'une nativité
  2. De la vérification de l'heure de la nativité
  3. La manière de dresser parfaitement ladite figure vérifiée
  4. Des parties des nativités
  5. Des latitudes et aspects des planètes
  6. Des fortunes et infortunes des planètes, et parties du ciel
  7. Si l'enfant vivra, ou non
  8. Du donneur de vie nommé des Arabes Hyleg
  9. Du donneur des ans, dit des Arabes Alcocoden
  10. De ceux qui augmentent et diminuent le nombre des dits ans
  11. Du seigneur de la nativité
  12. De l'entendement et des mœurs de l'Homme
  13. Des richesses et pauvreté
  14. Duquel endroit viendront richesses et pauvretés
  15. Du temps que les richesses et dommages viendront
  16. Des frères
  17. Du père et de la mère
  18. Des héritages et biens de terre
  19. Des enfants
  20. Des serviteurs
  21. Des maladies
  22. Du mariage
  23. Du douaire et autres biens du côté de mariage
  24. De la mort
  25. Des voyages par terre et par mer
  26. De la constance en sa religion
  27. De l'action et profession
  28. Des dignités, offices et honneurs
  29. Des compagnies et amis
  30. Des procès et ennemis
  31. Des emprisonnements et captivités
  32. Des chevaux, moutons, brebis, et autres animaux
Chapitre 1 - De la figure céleste d'une nativité

Pour juger des horoscopes et des nativités selon la tradition des anciens et savants Astrologues, il convient premièrement dresser la figure céleste, et en celle-ci appliquer les sept planètes, avec la Tête et la Queue du Dragon lunaire, ensemble la partie de fortune, et la partie de l'âme, et autres plus appartenant aux hautes et notables significations des astres.
Pour dresser donc facilement la figure céleste, il faut en premier lieu noter l'an, le jour et l'heure avec la plus prochaine minute du temps de la nativité que vous aurez entreprise. Ce nombre d'heures et minutes il faut accommoder à la manière de nombre des Astrologues, qui en leurs tables comptent toujours les heures après midi tant de jour que de nuit ; et ne disent jamais une heure, deux heures, trois heures après minuit ; ainsi nombrent treize heures, quatorze heures, quinze heures après midi. 
Ceci fait, cherchez dans les Éphémérides à la table de l'année de votre nativité, au droit du mois et jour proposé, le degré du signe auquel est alors le Soleil. Entrez après en la table des maisons, qui sert à la latitude de votre région, et cherchez là le dit degré du Soleil, sous la ligne de la dixième maison. Ayant rencontré au dit lieu le dit degré du Soleil, vous trouverez directement à main gauche de la dite table un nombre d'heures et minutes, lequel écrirez à part. À ce nombre il faut ajouter les heures et minutes qui vous ont été baillées de la dite nativité. Et ce que par addition résultera, il faut chercher dedans la dite table des maisons ; et là où vous trouverez le dit nombre d'heures et minutes provenant de la dite addition, vous prendrez à droite ligne les pointes et commencements des six maisons que trouverez marquées. Lesquelles vous rangerez sur votre figure, commençant au point de la dixième, et continuant vers la main gauche. Les commencements des autres six maisons vous prendrez des opposites signes. 
S'il advient que ce nombre d'heures et minutes passe vingt et quatre heures, il convient alors soustraire vingt et quatre heures du dit temps, et le résidu chercher comme nous avons dit. Si l'heure de la dite nativité est sur le point de douze heures de midi, vous prendrez les maisons à droite ligne du degré du Soleil en la table de votre latitude, sans faire autre addition, ou soustraction. 
Et ce quant à la figure estimative ; dedans laquelle est besoin appliquer à tout le moins le mouvement de la Lune exactement calculé selon les vulgaires canons des Éphémérides, pour après vérifier votre nativité par l'heure de la conception, ainsi que s'ensuit.

Chapitre 2 - De la vérification de l'heure de la nativité

Délaissant l'Animodar de Ptolémée et les rencontres de Schöner et toutes autres voies incertaines (combien qu'elles aient leurs auteurs) de vérifier les heures de nativité, je suivrai présentement la méthode d'Hermès par longue expérience approuvée, et confirmée par Ptolémée en son Centiloque, et par Abraham ibn Ezra, Alphonse, Léopold, Haly et autres plus experts Astrologues. 
Dit Hermès, que l'ascendant d'une nativité a été le lieu de la Lune au temps de la conception ; et que l'ascendant de la conception est le lieu de la Lune à l'heure de la nativité. Qui voudra donc être à plus près certifié de l'heure et minute d'une nativité, et du vrai ascendant, il faut qu'il emploie la doctrine d'Hermès par la méthode suivante. 

Premièrement qu'il regarde en la figure estimative si la Lune est dessus l'horizon, ou dessous. Si elle est dessus l'horizon, comptez la distance qui est entre le point de la septième maison et la Lune ; si elle est dessous l'horizon, comptez la distance qui est depuis la première maison jusques à la Lune. 
 
Cette distance en signes et degrés vous chercherez en la table qui s'ensuit, sous le titre de la Lune dessus l'horizon ou dessous, comme vraiment l'aurez trouvée en la dite figure. À droite ligne de la dite distance vous trouverez le temps que l'enfant aura demeuré dedans le ventre de sa mère, en certain nombre de jours. Lesquels compterez du jour de votre nativité, en reculant ; là où le nombre finira, marquerez le jour de la conception si la Lune se trouve au signe de l'ascendant estimatif. S'il ne se trouve au dit lieu, reculez ou avancez de quelques jours votre compte, jusques à ce que ayez trouvé la Lune dedans le dit signe, non loin du degré ascendant en la dite figure. Ce jour considérez en quelle heure monte au point d'orient le lieu auquel aurez trouvé la Lune en la figure estimative, et à cette heure calculez le mouvement de la Lune. Car ce degré et minute auquel l'aurez trouvée, il vous faut mettre en l'ascendant de votre nativité. Et pour savoir l'heure en laquelle le lieu de la Lune de la nativité monte au point d'orient au temps de la conception, prenez premièrement l'ascension oblique du dit lieu de la Lune, dedans la table des directions de votre région, au livre de Jean de Regiomonte. De cette ascension ôtez-en 90 degrés (en y ajoutant le cercle entier, qui est de 360 degrés ; quand autrement la soustraction ne se pourrait faire, le résidu sera l'ascension droite du haut point du cercle méridien. Prenez après l'ascension droite du Soleil, et ôtez la par soustraction de l'ascension droite du dit point du méridien, en y ajoutant 360 degrés s'il est nécessaire ; et tournez ce qui reste en heures et minutes, en donnant à trente degrés deux heures, à quinze degrés une heure, à un degré quatre minutes d'heure, à quinze minutes une minute d'heure, par cette façon parviendrez exactement à l'heure de la conception à laquelle calculerez le lieu de la Lune, et celui-ci bien calculé mettrez au point de la première maison en la figure de la nativité. 
Aucuns pour cette vérification dressent et garnissent des mouvements des planètes quatre figures :
  • l'une, de l'heure estimative de la nativité ;
  • l'autre, de la précédente conjonction ou opposition des luminaires ;
  • la tierce, de la vérification par l'Animodar ;
  • la quatrième, de la conception. 
Lesquels outre l'inutile et superflu labeur, errent grandement, à y ranger le temps de la conception par l'Animodar de Ptolémée. Ce que l'expérience de jour en jour démontre être faux ; et n'y a aucun auteur ancien, qui se soit aidé, ou ait fait mention de cette nouvelle doctrine pleine d'ostentation, de dépourvue vérité.

Chapitre 3 - La manière de dresser parfaitement la dite figure vérifiée

Ayant mis au point de la première maison le degré et minutes de la Lune du temps de la conception, prenez les ascensions obliques des dits degré et minutes. Ôtez après 90° des dites ascensions, en y ajoutant 360 degrés, si autrement la soustraction de se peut faire. Ce qui restera sera les ascensions droites du haut point du cercle méridien. Lesquelles chercherez en la table des ascensions droites, au livre d'Alphonse ou de Jean de Regiomonte, mais mettrez au point de la dixième maison les degrés et minutes du signe que trouverez répondre à droit compte des dites ascensions droites. Le point de la quatrième est toujours opposé au signe et degré de la dixième ; semblablement le point de la septième au point de la première. Les autres maisons suffira prendre des Éphémérides pour ce que ne désirent exacte calculation ; vu que la plupart des Astrologues les aiment plus prendre de l'égale partition de l'écliptique que de la section horizontale. Pour savoir l'heure exacte de la dite figure, vérifiez premier les dites ascensions droites du méridien, et ôtez d'icelles les ascensions droites du Soleil. Ce que restera tournez en heures et minutes, en donnant à quinze degrés une heure, à chacun degré quatre minutes d'heures, etc. Comme avons dit par avant. À cette heure il faut nouvellement calculer le mouvement de la Lune, et du Soleil et des autres planètes ; et sur cette figure faut fonder les parties, et jugements astronomiques.

Chapitre 4 - Des parties des nativités

Après avoir bien rangé les planètes, en la dite figure vérifiée, il faut considérér là-dessus certaines proportions des planètes, et parties du ciel, prises de leurs distances, ainsi que s'ensuit.

Les parties concernant les significations de la première maison
  • La partie de la qualité de la vie, se prend de la distance de Jupiter à Saturne, comptant autant d'espace depuis l'ascendant, et ce quand la nativité est de jour ; car quand elle est nocturne, l'on prend au contraire, la distance de Saturne jusques à Jupiter, suivant l'ordre naturel des signes, comptant semblablement autant d'espace depuis l'ascendant.
  • La partie de vie, de jour et de nuit, se prend du degré de la précédente conjonction ou opposition des luminaires jusques à la Lune, comptant par l'ascendant.
  • La partie de l'âme (aucuns l'appellent la partie de choses intérieures et secrètes, les autres la partie des choses futures, les autres la partie du Soleil) de jour depuis la Lune jusques au Soleil, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de l'entendement, de jour depuis Mercure jusques à Mars, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
Les parties concernant les significations de  la seconde maison
  • La partie de fortune, de jour depuis le Soleil jusques à la Lune, par l'ascendant ; de nuit au contraire. Ptolémée la prend  tant de jour que de nuit depuis le Soleil jusques à la Lune.
  • La partie des biens, tant de jour que de nuit, depuis le seigneur de la seconde maison, jusques à la dite seconde maison prise sur l'égalité de l'écliptique, par l'ascendant.
Les parties concernant les significations de  la tierce
  • La partie des frères, de jour, depuis Saturne jusques à Jupiter, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de l'amitié des frères, de jour, depuis le Soleil jusques à Saturne, par l'ascendant ; de nuit au contraire. Si Saturne est sous les rayons du Soleil, prenez à son lieu Jupiter.
Les parties concernant les significations de  la quatrième
  • La partie du père, de jour depuis le Soleil jusques à Saturne, par l'ascendant ; de nuit au contraire. Cette ci est semblable à celle de l'amitié des frères ; donc si Saturne est sous les rayons du Soleil, à son lieu faut prendre Jupiter.
  • La partie des héritages et possessions, de jour et de nuit, depuis Saturne jusques à la Lune, par l'ascendant.
  • La partie de Fortune en cultures et semences, de jour et de nuit, depuis Vénus jusques à Saturne, par l'ascendant.
Les parties concernant les significations de  la cinquième
  • La partie des enfants, est comme la partie de la qualité de la vie.
  • La partie des enfants mâles, de jour et de nuit, depuis la Lune jusques à Jupiter par l'ascendant.
  • La partie des filles, de jour et de nuit, depuis la Lune jusques à Vénus, par l'ascendant.
Les parties concernant les significations de la sixième
  • La partie des maladies inséparables, de jour, depuis Saturne jusque à Mars, par l'ascendant ; de nuit, au contraire.
  • La partie des serviteurs, de jour et de nuit,depuis Mercure jusques à la Lune par l'ascendant.
  • La partie de prison et captivité, de jour depuis le seigneur du lieu du Soleil jusques au Soleil, par l'ascendant ; de nuit, depuis le seigneur du lieu de la Lune jusques à la Lune.
  • Si le Soleil de jour, ou la Lune de nuit, sont dans leurs propres maisons ou exaltations, ils seront significateurs de cette partie.
Les parties concernant les significations dla septième
  • La partie du mariage des hommes, de jour et de nuit, depuis le Soleil jusques à Vénus par l'ascendant.
  • La partie du mariage des femmes, de jour et de nuit, depuis Vénus à Saturne, par l'ascendant.
  • La partie de mariage commune aux hommes et aux femmes, de jour et de nuit, depuis Vénus jusques au point de la septième maison, comptant par l'ascendant.
  • La partie des alliés, de jour et de nuit, depuis Saturne jusques à Vénus, par l'ascendant.
  • La partie de discorde et accord, de jour depuis Mars à Jupiter, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
Les parties concernant les significations de  la huitième
  • La partie de la mort, de jour et de nuit, depuis la Lune jusques au degré de la huitième maison prise sur l'égalité de l'écliptique, comptant du lieu de Saturne.
  • La partie de la planète mortelle, de jour, depuis le seigneur de l'ascendant jusques à la Lune, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de l'an périlleux de mort, ou de pauvreté, ou de quelque autre malheur, de jour et de nuit, depuis Saturne jusques au seigneur de la précédente conjonction ou opposition des Luminaires, par l'ascendant.
  • La partie de tous ennuis, de jour, depuis Saturne jusques à Mars ; de nuit au contraire, comptant du lieu de Mercure.
Les parties concernant les significations de  la neuvième
  • La partie de foi et de religion, de jour et de nuit, depuis la Lune jusques à Mercure, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie des chemins par terre, de jour et de nuit, depuis le seigneur de la neuvième jusques à la neuvième prise sur l'égalité de l'écliptique, par l'ascendant.
  • La partie des voyages par eau, de jour, depuis Saturne jusques au quinzième degré de Cancer, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • Si Saturne se rencontre au dit quinzième degré de Cancer, il sera significateur de cette partie avec l'ascendant.
Les parties concernant les significations de  la dixième
  • La partie de noblesse, de jour, depuis le Soleil jusques au dix-neuvième degré d'Aries, comptant par l'ascendant ; de nuit, depuis la Lune jusques au troisième degré de Taurus. Si la Lune de nuit est aussi au dit degré de Taurus, ou le Soleil de jour au dit degré d'Aries, ils seront significateurs de la dite partie.
  • La partie du règne, de jour, depuis Mars jusques à la Lune, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie des magistrats, comme la partie de l'entendement décrite sur la première maison.
  • La partie de domination et victoire, comme la partie du père.
  • La partie du subit avancement, de jour, depuis Saturne jusques à la partie de fortune, par l'ascendant, de nuit au contraire. Si Saturne est brûlé, prenez à son lieu Jupiter.
  • La partie d'estimation, de jour et de nuit, depuis Mercure jusques au Soleil, comptant par l'ascendant.
  • La partie de gouvernement en faits de guerre, de jour, depuis Mars jusques à Saturne, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de la profession et action, de jour et de nuit, depuis Saturne jusques à la Lune par l'ascendant.
  • La partie de l'honneur provenant de la profession, de jour et de nuit, depuis le degré du Soleil jusques au degré de la dixième maison, par l'ascendant.
  • La partie de l'industrie des mains, de jour depuis Mercure à Vénus par l'ascendant ; de nuit au contraire
  • La partie du fait de marchandise, de jour, depuis la partie de l'âme jusques à la partie de fortune, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de félicité et de profit, de jour, depuis la partie de fortune jusques à Jupiter, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de la mère, de jour, depuis Vénus jusques à la Lune, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
Les parties concernant les significations de  l'onzième
  • La partie des amis, de jour et de nuit, depuis Mercure jusques à la Lune, par l'ascendant.
  • La partie de louange, de jour, depuis Jupiter jusques à Vénus, par l'ascendant ; de nuit au contraire.
  • La partie de compagnies honorables, de jour, depuis la partie de fortune jusques au Soleil, par l'ascendant ; de nuit, au contraire. 
Les parties concernant les significations dla douzième
  • La partie des ennemis, de jour et de nuit, depuis le seigneur de la douzième maison jusques à la dite douzième prise sur l'égalité de l'écliptique par l'ascendant.
  • La seconde partie des ennemis, comme la partie des maladies inséparables décrite à la sixième maison.
  • La partie de peine, travail et affliction, de jour et de nuit, depuis la partie de l'âme, jusques à la partie de fortune.
Chapitre 5 - Des latitudes et aspects des planètes

Ayant appliqué les planètes en la dite figure, et ordonné comme nous avons dit au précédent chapitre, les parties provenant des proportions des dites planètes, il faut conséquemment tirer des Éphémérides leurs latitudes, et mettre à part tous les aspects qu'elles font entre elles, et envers les dites parties, et douze maisons ; ensemble les radiations selon le dernier problème du livre des directions de Jean de Regiomonte. 
Sur quoi faut noter, que les aspects opposites ont toujours latitudes diverses à celles de leurs planètes, combien qu'ils retiennent le même nombre. Comme si Saturne avait deux degrés de latitude septentrionale, son opposition aurait deux degrés de latitude méridionale. 
Le quadrat aspect n'a point de latitude, car il tombe toujours sur l'écliptique. 
Le trine aspect retient la moitié du nombre de la latitude, en contraire partie. Car si une planète a un degré de latitude méridionale, son trine aura trente minutes de latitude septentrionale. 
Le sextile retient le même côté avec la moitié du nombre. 
Il faut aussi noter que les aspects de Saturne et de Jupiter ne s'étendent que jusque à neuf degrés ; ou pour le plus loin que jusques à douze. Ceux de Mars jusque à huit ; ou pour le plus, jusques à dix. Le Soleil étend ses rayons jusques à quinze degrés. Vénus et Mercure jusques à près de huit. La Lune jusques à douze. La Tête et la Queue du Dragon semblablement étendent leur forces jusques à douze degrés.

Outre ce est à noter que l'opposition est aspect d'ouverture et parfaite inimitié  ; le quadrat de moindre inimitié ; le trine de parfaite amitié ; le sextile d'imparfaite amitié. Ce que toutefois reçoit exception en Jupiter et Vénus, desquels des opposites et quadrats aspects profitent au Soleil et à la Lune, avec réception, ou sans réception ; et aux autres aussi avec réception.

Chapitre 6 - Des fortunes et infortunes des planètes, et parties du ciel

Après ceci, il faut considérer les forces et débilitations des planètes, des parties, et des maisons ; et conférant les unes significations avec les autres, faut colliger les fortunes et infortunes de chacun lieu, ainsi que s'ensuit.

S'ensuivent les infortunes


Les planètes et autres lieux du ciel sont dits infortunés quand ils sont brûlés, ou sous les rayons du Soleil. Brûlés sont appelés Saturne et Jupiter, quand entre eux et le Soleil y a moins de douze degrés. Mars, quand il n'est éloigné du Soleil à tout le moins de onze degrés et demi. Vénus et Mercure quand ils sont près au Soleil jusques à onze degrés. La Lune quand elle n'est éloignée de treize degrés et demi. Encore l'on y trouve autres termes, quand l'on veut prendre une planète pour donneur des ans. Car alors des trois supérieures sont estimées brûlées tant qu'elles sont proches du Soleil de quinze degrés, et ce s'ils sont occidentaux ; car quand ils sont orientaux jusques à dix degrés sont brûlés ; depuis les dix jusques à quinze, sous les rayons. Vénus et Mercure, occidentaux proches du Soleil de sept degrés, ou orientaux de cinq, sont brûlés ; de là jusques à douze, sont sous les rayons. La Lune proche de douze degrés est brûlée ; de là jusques à quinze, sous les rayons. Et faut noter, que les dits accidents ne sont fort pernicieux, quand ils sont faits aux signes d'Aries et du Lyon.
  • Infortunées sont aussi les planètes, quand elles sont rétrogrades ; et quand elles sont jointes à Saturne ou à Mars ; ou quand elles reçoivent mauvais aspects d'eux.
  • Quand elles sont jointes à quelque étoile fixe de violente nature.
  • Quand sont en leur détriments, ou chutes ; c'est-à-savoir en lieux opposites à leurs maisons ou exaltations.
  • Quand sont stationnaires premier, c'est-à-dire, quand sont au degré et minute auquel commence incontinent la rétrogradation.
  • Quand sont au chemin brûlé, qui commence au dix-neuf degré de Libra, et finit au de Scorpion.
  • Quand elles sont avec la Queue du Dragon.
  • Quand elles sont jointes à une planète rétrograde ou autrement infortunée.
  • Quand sont pérégrines, sans être reçues. Pérégrines sont appelées quand elles n'ont aucune dignité au lieu où elles sont. De la réception nous dirons après.
  • Quand sont méridionales descendantes.
  • Quand aucune des trois supérieures est occidentale ; ou Vénus et Mercure orientaux.
  • Quand elles sont en mauvais aspect du Soleil.
  • Quand ne regarde aucune autre planète.
  • Quand sont opposites au seigneur du signe auquel elles sont.
  • Quand sont assiégées, c'est-à-savoir entre deux malignes planètes ; combien qu'il y ait trente degrés de distance.
  • Quand sont dedans les maisons ou termes des malignes.
  • Quand sont au douzième signe de leur principale maisons.
  • Quand sont sous l'horizon de jour, ou dessus l'horizon de nuit ; s'ils sont diurnes, comme Saturne, Jupiter, le Soleil.
  • Quand sont de jour dessus l'horizon, ou de nuit dessous ; si elles sont nocturnes, comme Mars, Vénus, Mercure, la Lune.
  • Quand sont en signes et degrés féminins, si elles sont masculines ; ou en signes et degrés masculins, si elles sont féminines. Féminines sont Vénus et la Lune, Mercure est androgyne, les autres sont masculines.
  • Quand sont en degrés que l'on nomme Azememæ, ou degrés puteaux, ténébreux ou fumeux. Ce qui est marqué aux Éphémérides à la table des dignités des planètes.
Infortunes particulières à la Lune
  • Quand elle décroit.
  • Quand elle est dedans la huitième maison, hors de ses principales dignités.
  • Quand elle est dedans la septième, et ce quant à la vie. Car quant aux autres significations, elle n'est infortunée dedans la septième.
  • Quand elle est au vingt-neuvième degré d'un signe.
  • Quand elle est tardive en son cours. C'est-à-savoir, quand elle chemine en vingt-quatre heures moins de treize degrés et onze minutes.
Les fortunes des planètes
  • Fortunées sont les planètes, et autres lieux du ciel, quand sont aux angles ; ou à tout le moins en maisons succédentes.
  • Quand sont en bon aspect de Jupiter, ou de Vénus ; ou tout le moins en mauvais, avec réception.
  • Quand sont jointes au Soleil dedans seize minutes.
  • Quand sont en bon aspect du Soleil, ou de la Lune, ou de Mercure fortuné.
  • Quand sont jointes à quelque étoile fixe d'amiable nature.
  • Quand sont directes, ou à tout le moins en seconde station. C'est-à-savoir, quand sont au degré et minute auquel commence incontinent la direction.
  • Quand sont dedans leurs propres maisons, ou exaltations.
  • Quand sont en leurs triplicités et termes ensemble, ou triplicité et face ensemble.
  • Quand sont en maisons, dans lesquelles naturellement elles se réjouissent. Comme Mercure en l'ascendant, la Lune en la troisième ; Vénus en la cinquième ; Mars en la sixième ; le Soleil en la neuvième ; Jupiter en l'onzième ; Saturne en la douzième.
  • Quand elles sont en aucune de leur dignités ; ou si elles sont pérégrines, quand sont reçues. Reçues dit-on les planètes, qui reçoivent aspect de celle qui en leur lieu a à tout le moins quatre dignités. Laquelle réception est fortunable, quand elle est faite d'un bon aspect. Toutefois les réceptions de Jupiter et de Vénus sont toujours favorables, combien que ne soient faites de bons aspects.
  • Quand elles montent en la partie haute de leurs cercles.
  • Quand sont septentrionales ; principalement ascendantes.
  • Quand aucune des trois supérieures est orientale ; ou Vénus et Mercure occidentaux.
  • Quand elles commencent à sortir hors des rayons du Soleil.
  • Quand sont en maisons, ou termes des favorables planètes.
  • Quand sont dessus l'horizon de jour, ou dessous l'horizon de nuit, si elles sont diurnes.
  • Quand sont dessous l'horizon de jour, ou dessus, de nuit, si elles sont nocturnes.
  • Quand sont en signes et degrés masculins, si elles sont masculines ; ou en signes et degrés féminins, si elles sont féminines.
  • Quand sont aux degrés fortunés, et degrés clairs, qu'ils appellent lucides.
Fortunes particulières à la Lune
  • Quand elle croit.
  • Quand elle est dedans la maison ou exaltation du Soleil.
  • Quand est assez hâtive en son cours. C'est-à-savoir, quand elle chemine plus de treize degrés et onze minutes en vingt-quatre heures.
Chapitre 7 - Si l'enfant vivra, ou non

Tout ce-dessus considéré, il faut premièrement regarder si celui qui est né, est pour avoir vie en ce monde, ou non. Ce que principalement nous démontreront le luminaire du temps (c'est-à-savoir le Soleil de jour, et la Lune de nuit), les seigneurs de la triplicité de celui-ci, et l'ascendant avec son dominateur. Quand le dominateur de l'ascendant sera infortuné par le seigneur de la huitième maison, l'enfant ne pourra vivre, et moins si les seigneurs de la triplicité du luminaire temporel sont infortunés.

Quand dedans la première maison sera aucune étoile fixe de violente nature, ou aucune infortune (c'est-à-savoir Saturne ou Mars) sans y avoir à tout le moins quatre dignités, et le luminaire temporel sera infortuné, l'enfant mourra bientôt si là ne se trouve aucune étoile fixe d'amiable nature, ou si Jupiter ou Vénus ou le Soleil ou la Lune ne lui communiquent leurs rayons. Car ainsi, si l'aspect est d'amitié, ou d'inimitié avec réception, l'enfant vivra.

Si le dominateur de l'ascendant est brûlé, l'enfant mourra avant neuf jours complets ; et plutôt, s'il est brûlé dedans la huitième maison, ou si en cet état il est joint au seigneur de la huitième. Excepté quand il est brûlé en sa propre maison ou exaltation, ou dedans la maison ou exaltation du Soleil.

Quand la Lune étant luminaire temporel sera infortunée dedans la première maison, sans aucun aspect des fortunes, et sans conjonction d'aucune étoile fixe d'amiable nature, l'espoir de vie ne sera grand.

Quand la Lune sera infortunée dedans la quatrième maison, et celle qui l'infortune sera aussi infortunée, et hors de ses principales dignités, l'enfant ne pourra vivre, et la mère sera en grand péril de mort à l'enfanter ; principalement si l'ascendant est maison, ou exaltation, de la Lune.

Quand les infortunes sont conjointes dedans la huitième maison, signifient fort courte vie ; excepté quand Mars et Saturne y sont en Capricorne.

Plusieurs planètes jointes dedans la première maison, ne portent bon témoignage de vie, combien qu'elles soient toutes fortunées.

Quand le dominateur de l'ascendant, et le luminaire temporel, et les seigneurs de leurs triplicités ne seront totalement ou tous infortunés, l'enfant vivra facilement.

Chapitre 8 - Du donneur de vie, nommé des Arabes Hyleg

Le donneur de vie se prend des principaux lieux de la figure ; c'est-à-savoir du Soleil, de la Lune, de l'ascendant, de la partie de fortune, et du degré de la dernière conjonction ou opposition des luminaires. Lesquels ayant été bien notés, nous considèrerons premièrement si la nativité est diurne, ou nocturne. Car si elle est diurne, nous commencerons au Soleil. Lequel dedans la première, dixième, ou onzième maison, en signe masculin ou féminin, sera idoine pour donner vie, s'il a aucun donneur de temps qui le regarde. S'il est dedans la neuvième, huitième, ou septième maison, il pourra aussi être donneur de vie, s'il est en signe masculin, et non en féminin. En autres lieux il ne peut être donneur de vie, que par contrainte.

Il est toujours nécessaire pour un tel acte, que le donneur de temps regarde le donneur de vie ; autrement le dit donneur de vie sera comme une personne qui a bon vouloir de faire du bien à ses amis, et n'a de quoi. Par ainsi quand le Soleil sera sans aspect d'aucun donneur de temps, il le faut laisser là, et venir à la Lune ; laquelle peut donner la vie dedans la première maison, en signe masculin, ou féminin ; et dedans la dixième, onzième, septième, quatrième, cinquième, seconde, et tierce maison, en signes féminins, et non masculins, recevant aspect d'aucun donneur de temps. Si la Lune n'a toutes ces dites conditions, il faut venir au degré ascendant, si la nativité est conjonctionale (conjonctionale est dite la nativité, avant laquelle dernièrement les luminaires ont été conjoints) et si le dit degré reçoit aspect de son donneur de temps, il sera donneur de vie ; autrement non. Par quoi faudra examiner la partie de fortune, laquelle donnera vie dans les angles, et maisons succédentes, avec aspect du donneur de temps, autrement faudra venir au degré auquel dernièrement les luminaires auront été conjoints ; lequel dedans les angles, ou maisons succédentes sera donneur de vie, s'il reçoit aspect de son donneur de temps. Il est ici nécessaire que le donneur de temps ait dignité de maison ou d'exaltation dans les lieux de la partie de fortune, et du dit degré conjonctional. Par cet ordre faut chercher le donneur de vie quand la nativité est conjonctionale. Quand elle est prévéntionale (prévéntionale est dite, avant laquelle dernièrement les luminaires ont été opposites) après avoir considéré le Soleil et la Lune, il faut conséquemment contempler la partie de fortune, puis le degré ascendant, et finalement le degré de l'opposition des luminaires. Et vu qu'il y a deux degrés en l'opposition, l'un celui du Soleil, l'autre celui de la Lune ; les Astrologues commandent considérer celui qui au temps de l'opposition aura été en la première maison, ou ailleurs dessus l'horizon.

Quand la nativité est nocturne, nous suivons le même ordre ; excepté que premièrement considérons la Lune, secondement le Soleil, etc. Ce donneur de vie, quand, ou par direction, ou par profection, ou par autre voie, rencontre aucun mauvais aspect des infortunes, ou les étoiles fixes de violente nature, ou aucune des notables conjonctions, ou éclipses des luminaires, il cause alors quelque maladie, et bien souvent amène la mort, quand les fortunes n'y entremêlent leurs favorables rayons.

Chapitre 9 - Du donneur des ans, dit des Arabes Alcocoden

Le donneur de temps, ou donneur des ans, est celui qui a dignité de maison, exaltation, triplicité, ou terme, au lieu où est le donneur de vie. Comme si le Soleil était en la onzième, au signe du Sagittaire (là où il peut être donneur de vie) et Jupiter fut au signe d'Aquarius, il regarderait le Soleil de sextile aspect. Et vu qu'il a dignité de maison au signe du Soleil, il serait donneur des ans. 
Il est donc nécessaire que ces deux choses concourent ensemble, à fin qu'une planète soit donneur des ans ; c'est-à-savoir qu'il ait dignité à tout le moins de terme (car la dignité de face n'est assez suffisante pour un si grand effet) au signe et degré auquel sera le donneur de vie ; et qu'il regarde le dit donneur de vie d'un aspect, ou d'autre. 
Ce donneur de temps bien logé sur le point des angles, donne ses vieux ans ; en points des maisons succédentes, ses moyens ; en cadentes, ses moindres. Et d'autant plus qu'il sera loin des commencements des dites maisons, d'autant plus ou moins il faut diminuer du nombre des ans vieux, moyens, et moindres, selon la différence prise des prochaines maisons, avec la différence des ans. 
 
Et premièrement, s'il est dedans aucun angle du ciel, non toutefois au premier point, il faut procéder ainsi. Prenez en premier lieu la distance du dit angle et de la prochaine maison succédente. Notez après de combien de degrés le dit donneur des ans est éloigné du point de l'angle. Puis prenez la différence de ses ans vieux et moyens. Cette différence multiplierez par le nombre du dit éloignement ; et partirez par la distance du dit angle, et de la maison succédente. Ce que restera prendrez pour nombre exact des ans de la vie, promis par le dit donneur des ans. 
S'il est dedans aucune maison succédente hors des points et commencements de celle-ci, vous prendrez premièrement la distance de la maison succédente et de la prochaine cadente. Puis noterez de combien de degrés le dit donneur des ans sera éloigné du point de la dite maison succédente. Après prendrez la différence des ans moyens et moindres. Laquelle multiplierez par le second nombre, et partirez par le premier. Le résidu sera le temps de la vie que promettra le dit donneur des ans. 
S'il est en maisons cadentes, soit sur le point de celles-ci, ou après, il ne donne que ses ans moindres seulement. Excepté quand il est aux cinq degrés prochains des points des dits angles ; et alors il faut compter ainsi que s'ensuit. Prenez la différence des ans vieux et moindres de la planète qui donne les ans, et la divisez en cinq parties. Regardez après en quel des dits cinq degrés sera la dite planète. Car si elle est au premier et plus prochain du point de l'angle ; c'est-à-dire, si elle est éloignée du dit angle d'un degré seulement, alors il convient d'ôter de ses vieux ans une des dites cinq parties ; si elle est éloignée de deux degrés, il en faut ôter deux parties ; si elle est éloignée de trois degrés, il en faut soustraire trois parties, etc. 
Il faut noter que la Lune dedans la huitième ne donne que ses ans moindres ; et que le Soleil dedans la neuvième, et Jupiter en l'onzième, et Vénus en la cinquième, et Mercure par tout l'ascendant, et la Lune en la troisième donnent leurs vieux ans si parfaitement comme s'ils étaient sur les points des angles. Car ce sont les lieux auxquels principalement elles se réjouissent. Jupiter, Vénus et Mercure, dedans la neuvième donnent leurs ans moyens ; et la Lune en l'onzième donne ses vieux. Mars en la sixième, et Saturne en la douzième leurs moyens, pour ce que dans les dits lieux grandement ils se délectent. Par quoi s'ils n'étaient malins, ils donneraient là leurs ans vieux. 
Sur ce propos convient aussi noter, qu'une planète brûlée ne peut être donneur des ans ; la Lune opprimée des rayons du Soleil ne peut donner vie, ni temps. Si une planète qui autrement pouvait être donneur des ans est brûlée en sa propre maison ou exaltation, recevant là le Soleil, fait que le Soleil prend la charge de donner les ans. S'il advient que le Soleil ou la Lune soient en leurs propres maisons ou exaltations, ils pourront être donneurs de vie, et donneurs de temps ensemble, sans qu'il faille désirer aspect d'autre planète. Si un lieu significateur de vie a plusieurs donneurs des ans, nous prendrons celui qui aura plus de dignités au dit lieu ; et s'ils sont égaux en dignités, nous prendrons celui qui aura son aspect plus entier, et ses rayons plus prochains du dit donneur de vie. S'ils se trouvent deux, ou trois, ou plusieurs donneurs de vie, qui aient leurs donneurs des ans, il les faut tous considérer, et diriger comme le premier et principal. 
 
S'ensuivent les ans des planètes : 
 
Chapitre 10 - De ceux qui augmentent, et diminuent le nombre des dits ans

Ceux qui augmentent le nombre des dits ans, sont Jupiter, Vénus, le Soleil, la Lune, et Mercure fortifié. Lesquels fortunés, regardant le donneur des ans d'aspects d'amitié, ajoutent leurs moindres années. C'est-à-savoir la Soleil dix-neuf, Vénus huit, la Lune vingt-cinq, etc. 
Semblablement si le donneur de temps est joint avec aucune étoile fixe d'amiable nature, il prend de la dite étoile le nombre des ans moindres de la planète, de laquelle la dite étoile tient sa nature. 
Si les dites planètes regardent le donneur de temps de mauvais aspect avec réception, elles ajoutent comme par avant ; ce que ne sont quand n'y a réception. Excepté Jupiter et Vénus ; qui de toute sorte d'aspects avec réception, ou sans réception, toujours ajoutent leurs moindres ans ; pourvu que le donneur de temps ne soit Saturne ou Mars. envers lesquels la réception est nécessaire, si l'aspect est d'inimitié. 
Les dites planètes mal colloquées et infortunées, au lieu des ans moindres entiers, en ajoutent la moitié, ou la tierce, ou quarte partie, ou certain nombre de mois, de semaines, ou de jours, selon la grandeur ou petitesse de leur infélicité. 
Les amiables aspects des infortunés avec réception, donnent leurs ans moindres, sans réception ne sont bien ni mal. 
Si le donneur des ans est rétrograde, ou méridional descendant, ou en sa chute, ou détriment, ou au chemin brûlé, cela lui ôte la cinquième partie de ce qu'il eut donné étant autrement disposé. Ce qui advient aussi aux trois supérieures planètes, quand sont occidentales ; et à la Lune, quand elle décroît, et quand elle est au vingt-neuvième degré d'un signe, et quand est tardive en son cours. 
Le Soleil regardant la Lune, d'aspect d'inimitié, sans réception, diminue. Saturne, Mars, ou Mercure depravé, regardant de malin aspect le donneur des ans, ôtent le nombre de leurs moindres années ; excepté s'ils le reçoivent. Car alors par opposition ne sont que la moitié du mal ; par quadrat aspect, ne diminuent que la quatrième partie. 
La Queue du Dragon ôte de la Lune douze ans. J'ai trouvé souvent par expérience, que les fortunes (c'est-à-savoir Jupiter et Vénus) ou le Soleil et la Lune, et Mercure, fortunés en la première maison, ou tout auprès du donneur de vie, ajoutaient leurs ans moindres, combien qu'ils ne regardassent le donneur de temps ; et au contraire, que les infortunés en les dits lieux ôtaient les ans moindres, sans regarder le dit donneur de temps. Excepté quand il étaient bien dignifiés en les dits lieux, ou quand ils étaient seigneurs des nativités.

Chapitre 11 - Du seigneur de la nativité

Il faut prendre le seigneur de la nativité des lieux desquels avons tiré le donneur de vie  ; c'est-à-savoir du lieu du Soleil, et de la Lune, du degré ascendant, de la partie de fortune, et du degré de la précédente conjonction, ou opposition des luminaires. 
Sur tous ces lieux ensemble faut considérer quelle planète a plus de dignités. Car celui sera le seigneur de la nativité, qui avec le donneur des ans signifiera le temps de notre vie, selon sa situation et félicité, ou infélicité, comme par avant avons dit du donneur des ans. Et si l'un en donne plus que l'autre, il faut prendre la différence des deux, et la moitié ajouter ou diminuer selon que sera nécessaire.

Chapitre 12 - De l'entendement et des mœurs de l'Homme

Pour connaitre la félicité ou infélicité de l'esprit et la nature de l'âme, il faut regarder au lieu de Mercure, et de la Lune. La planète qui en ces deux lieux aura plus de dignités, sera significateur de l'âme. 
Lequel si c'est Saturne bien disposé, signifiera l'homme d'un grand et profond savoir, de bon conseil, de bonne gravité, de forte opinion, prudent, secret, solitaire, dissimulant son bien et son mal, amateur de gens justes et de bons vieillards, rêvant sur les trésors, héritages, et labourages, tenant propos d'antiquités, et de grandes affaires, admirateur d'édifices, ores quelque peu joyeux, incontinent triste, aucunes fois riant ou murmurant à par soi tout seul, un peu paresseux, un peu envieux, et ne tenant toujours sa promesse. 
S'il est infortuné, il dénotera un envieux, triste, solitaire, craintif, mélancolique, pusillanime, oisif, rêveur, jaloux, fâcheux, malin, blasphémateur, menteur, trompeur, usurier, opiniâtre, rejetant le conseil des autres, craignant que tout le monde le veuille décevoir, incivil, vilain, souillard, déshonnête, fuyant les hommes sinon pour les tromper, et en tirer quelque profit, n'ayant autre ami que son vilain gain, usant aucunes fois de sorcellerie. 
Jupiter significateur de l'âme, bien disposé, signifie l'homme doux, courtois, honnête, gracieux, amiable, féal, pitoyable, libéral, de bonne rencontre, de bon cœur et bon amour, suivant noblesse et toute honnêteté, aimant Dieu, abondant en amis, songeant toujours à quelque chose de vertu, et se rendant aucunes fois solitaire pour penser à quelque bonté ; usant en tout et par toutes ses affaires d'une grande équité, prudence, et modestie, ayant grand courage de parvenir. 
S'il est infortuné de soi même, et non de rencontre d'autres étoiles, au lieu de bon amour, il donnera quelque sotie ; au lieu d'honnêteté, superbe ; au lieu de libéralité, prodigalité ; au lieu de bien aimer Dieu le rendra hypocrite ; feignant suivre noblesse, fera qu'il méprisera tout le monde ; au lieu de honnêtement parvenir, le fera songer à tyrannie. Si le dit Jupiter est infortuné des autres planètes, et non de foi, il prendra leurs vices, et les couvrira des dites vertus, en sorte d'un mauvais hypocrite. 
Si Mars bien fortuné est le dit significateur, il fera l'homme de haut courage, hardi, iracunde, furieux, hasardeux, conducteur de guerres, et des premiers en besogne, et totalement en faits et cogitations adonné aux armes, fort raide et puissant, se confiant trop de sa puissance, ne craignant aucun péril, et en tous ces actes heureux. 
S'il est infortuné, il fait l'homme téméraire, larron, menteur, blasphémateur, mutin, cruel, meurtrier, étourdi, superbe, arrogant, insupportable, dissipateur de ses bien propres et des biens d'autrui, usant de force et violence contre ses parents, et contre tout le monde ; homme diabolique, sans honte, sans conseil, sans vertu, sans loi, sans aucune crainte ou révérence de Dieu, furieux, séditieux, adonné et prompt à toute malice. 
Si le Soleil est significateur en sa bonne disposition, il fait l'homme mûr, sage, prudent, de bon conseil, amateur de noblesse, suivant gloire et honneur, adonné à justice, et à gouvernements de villes et cités, aimant la chasse, magnifique, et de grande ostentation. 
S'il est infortuné, il excite une grande superbe, une excessive ambition et tyrannie, et fait nourrir la panse. 
Si Vénus signifie la qualité de l'âme, en bonne disposition, sera l'homme plaisant, joyeux, dansant, riant, pacifique, amiable, gracieux, de bonne conversation, amoureux, et un peu jaloux ; infortunée, le fera ridicule, par trop facétieux, de fâcheux maintien, usant de paroles déshonnêtes, adonné à volupté, et jaloux de ce que ne lui touche rien.
Si c'est Mercure fortuné, il donnera bon entendement, bonne mémoire, grande appréhension, grande subtilité d'esprit, bon discours de raison, affluence de savoir, ample connaissance des mathématiques, et des secrets de nature, fera l'homme poète, orateur, bien disant, bien écrivant, et grand trafiqueur. S'il est mal disposé, il le fait outrecuidé, de petit savoir, avec grande estimation de sa personne, inconstant, menteur, moqueur, trompeur ordinaire, fin affiné, fantastique et vicieux.
Si c'est la Lune bien fortunée, elle fera celui qui est né, pacifique, modeste, de bon cœur, de bonne volonté, et facile à induire à tout ce que l'on voudra ; infortunée, dénote inconstance, légèreté d'esprit, pusillanimité, prodigalité, fatuité. 
 
Si les dits significateurs ne sont guère fortunés ou infortunés, il convient rabaisser les dites significations bonnes et vicieuses, selon la qualité de leurs bonnes ou mauvaises dispositions. Si aucune planète est participante en la signification des mœurs, ou si elle a grande communication d'aspect avec le principal significateur, alors considérant les vices et vertus de celle-ci (selon sa bonne ou mauvaise disposition) nous les joindrons à ce que donne le principal. Comme si Saturne bien disposé est principal significateur, et Mars infortuné est participant, ou regarde Saturne d'un entier aspect avec réception, alors il convient mêler quelque peu de la nature de Mars infortuné, avec les significations de Saturne fortuné. 
Les Astrologues avertissent, que si le seigneur de l'ascendant est bien colloqué, et le dit significateur des mœurs mal disposé, qu'il se faut plus ranger sur ce que le seigneur de l'ascendant signifie, que sur ce que le dit significateur promet. Outre ceci, ils considèrent particulièrement le lieu de Mercure, et de la Lune, et les aspects qu'ils reçoivent. Si Mercure est en l'ascendant, il fait l'homme ingénieux, de grand profond savoir, grand philosophe, mathématicien, orateur, poète, devineur ; principalement quand il est en lieu auquel Saturne a pour le moins quatre dignités ; ou quand il reçoit aspect de Saturne. Mercure en la douzième, recevant aspect de la Lune, a de bien près si grande force pour donner engin et savoir, comme s'il était en la première. Et où que Mercure soit, s'il regarde la Lune, et tous deux, ou l'un ou l'autre regardant l'ascendant, ou le seigneur de l'ascendant, c'est signe de bon et subtil esprit. Et si Saturne, Jupiter, Mars, ou autres planètes lui communiquent leurs favorables rayons, elles y mêlent leurs bonnes vertus ; si elles regardent de mauvais aspect, elles y entremêlent leurs vices. Excepté Jupiter et Vénus, qui de mauvais aspect ne nuisent jamais, et moins quand il y a réception. Si le Soleil est luminaire temporel, il peut signifier la qualité de l'âme avec la Lune et Mercure, en la forme dessus dite. Si Mercure est occidental dedans la maison ou exaltation du Soleil, ayant aspect de la Lune, ou de l'ascendant, ou de son seigneur, c'est le souverain signe des bons et hauts esprits, de gens de tout savoir, adonnés à grandes entreprises et vertus, poètes, orateurs, mathématiciens, jurisconsultes, administrateurs de Républiques, gouverneurs de Royaumes, principalement quand il est fortuné en quelque angle du ciel. Mercure dedans la septième maison fortuné donne bon entendement, et jugement mûr, fait l'homme prudent, spéculatif et de bon conseil, avec grande ruse à gouverner ses affaires. Mercure en la neuvième ou tierce maison donne science et contemplation. La partie de l'entendement et de l'âme, avec leurs seigneurs fortunés signifient bon esprit et bonnes mœurs. Mercure au signe de Pisces n'aime aucunement les lettres. Le contraire advient quand il est au signe de Virgo et de Gemini, par tous les lieux de la figure du ciel. Saturne dedans les maisons de Mercure, est toujours contemplatif ; Mars un peu trompeur. Mercure dedans les maisons de Saturne fortuné, est toujours studieux ; dedans celles de Mars, est plein de paroles fâcheuses, et souvent fausses.

Quand les luminaires et les significateurs de mœurs seront des infortunes opprimées, l'enfant sera de fort étrange et perverse nature. La Lune opposite au Soleil fait haïr toute sorte de gens. Si le Soleil et la Lune, avec l'ascendant et son seigneur, sont tous en signes féminins, les mœurs de celui-ci seront féminines, et sera homme de petit cœur. S'ils sont en signes masculins en la nativité d'une femme, ses actes seront virils, et sera femme de grande entreprise. Si Vénus est au signe du Lyon, ou sous les rayons du Soleil, ou en conjonction, ou autre aspect de Mars, elle fait que l'homme sera promptement frappé d'amour. Et si en tel état elle est dedans la première ou dixième maison, sans aucun aspect de Jupiter, il sera voluptueux sans en avoir honte, et pis quand elle sera au signe du Scorpion. L'aspect de Jupiter envers Vénus donne toujours chasteté, et amour de vertu.

Chapitre 13 - Des richesses et pauvreté

Pour les richesses et pauvreté il convient premièrement regarder la seconde maison ; car si elle et son seigneur son fortunés, nous dirons que l'enfant sera riche ; et s'ils sont infortunés, qu'il sera pauvre de ce côté. 
Puis après il faut considérer la partie de fortune. Laquelle avec son seigneur bien disposé promet beaucoup de biens, sans autre témoignage. S'ils sont mal disposés, il faut venir à la partie des biens, laquelle avec son seigneur fortunée enrichit ; infortunée, ne donne rien. 
Semblablement faut juger de la partie de félicité, et de son seigneur. 
Et quelle chose que les autres lieux signifient, il faut toujours avoir recours au naturel significateur des richesses, qui est Jupiter. Lequel bien colloqué et fortuné donne des biens à foison ; principalement s'il est seigneur de la nativité, ou seigneur de l'heure, ou de l'ascendant, ou de la seconde maison, ou de la partie de fortune, ou de la partie des biens, ou de la partie de félicité, ou du luminaire temporel, ou de la dixième maison ; autrement, il ne donne rien. 
Quand les susdits significateurs seront infortunés, l'enfant ne pourra être riche ; si la dixième maison (de laquelle dirons après) ne lui promet quelque bon rencontre. L'on trouve aussi souvent par expérience, que quand une planète est dedans sa maison ou exaltation, ou en sa joie sans être infortunée, ou ailleurs environnée des fortunes ou de leurs rayons, qu'elle donne des biens, combien que autrement elle ne soit significateur de richesses. Si en la quatrième maison est son seigneur, ou autre planète fortunée, elle promet héritages. 
Si aucune étoile fixe de la première ou seconde grandeur est jointe au luminaire temporel, ou au degré ascendant, ou aux points des autres angles, ou aux planètes dans les dits lieux colloquées, elle élève l'homme de bas état en grandissime autorité et honneur ; et s'il est de race de princes, le fera puissant seigneur et Roi. 
Quand une même planète sera seigneur de l'ascendant, et de la seconde maison, l'enfant sera cupide d'argent, et avare. Ce qui advient quand Capricorne est ascendant. Quand le seigneur de la seconde maison sera dedans la première, le bien viendra sans labeur. Semblablement quand le seigneur de la seconde donnera vigueur au seigneur de l'ascendant. Quand le seigneur de l'ascendant sera en la seconde, le bien n'adviendra sans travailler ; ni quand le seigneur de l'ascendant donnera vigueur au seigneur de la seconde. 
Saturne, Mars, Mercure dépravé, le Soleil, et la Queue du Dragon Lunaire, dedans la seconde, détruisent l'homme, et lui dissipent son bien. Excepté quand ils y ont pour le moins quatre dignités ou quand ils y sont reçus. 
Quand le seigneur de l'ascendant regardera de mauvais aspect la seconde maison, ou la partie des biens et de fortune, ou leurs seigneurs, l'enfant de son propre vouloir dissipera son bien. Si le seigneur de l'ascendant est infortuné dedans la seconde maison, l'enfant sera trop large donneur et prodigue. Si aucune infortune, n'ayant domination sur l'ascendant, est en la seconde, l'enfant sera détruit par autres qui lui emporteront son bien à pièces, et le déroberont. 
Quand les dits significateurs des biens seront infortunés, l'enfant sera toute sa vie en peines et travaux, sans rien avancer ou profiter. Dit Abraham Avenesre, que si le seigneur de la seconde est brûlé, et Jupiter mal disposé, que l'enfant sera toujours pauvre. Et dit Hermès, quand le seigneur de la profession (duquel dirons au 27e chapitre) sera brûlé, ou rétrograde, ou en la sixième, ou douzième maison, et aucune planète ne regardera la Lune, l'enfant cherchera sa vie de porte en porte comme un coquin.
Jupiter, Vénus, et la Tête du Dragon en la seconde toujours enrichissent. Vénus en la cinquième promet quelque bien. Le Soleil dedans la neuvième fortune donne bénéfices, ou autres biens du côté de gens d'église. Mars en la sixième bien disposé, donne du bien ou de la nourriture de bétail, ou de l'exercice de médecine. Le Soleil au signe du Lyon, ne permet jamais l'enfant être pauvre.

Chapitre 14 - Duquel endroit viendront les richesses, et pauvretés

Ayant noté les lieux qui promettent et dévient richesse, en regardant la situation des dits significateurs, nous saurons par quel moyen doit venir le bien et le mal. 
Car si le significateur est en la première maison reçu et fortuné, facilement il enrichit le personnage de son industrie et propre labeur ; et si au dit lieu il est infortuné, il faut que l'industrie et labeur ne lui profiteront rien, et que plutôt de là en viendra perte et dommage. 
S'il est en la seconde bien disposé, il profite de communiquer avec marchands, et prêter marchandise et argent, et de les faire valoir. S'il est là mal disposé, des dits négoces apporte grand dommage. 
S'il est dedans la tierce maison fortuné, il amène les richesses du côté des frères et des sœurs, des cousins et alliés ; ou du côté des gens d'église en prenant charge de leurs affaires ; ou de trafiquer ça et là alentour de son pays. 
S'il est en la quatrième bien logé, il enrichit d'héritages, et biens de nos pères et prédécesseurs, de labourages et cultivation de terres, d'édifices, et aucunes fois de rencontre de trésors. 
S'il est dedans la cinquième, il profite pour être bon danseur, bon joueur, pour être brave, gracieux, plaisant et délectable, et aucunes fois pour être voluptueux bien souvent à cause de compères de commères, et de ses propres enfants ; ou à cause de donations, ou pour voyager et faire quelque ambassade. Ceux qui vendent choses appartenant à braveté et volupté, et apprêtent friandises, odeurs, parfums, de cette maison tirent bien souvent leur profit. 
Si le dit significateur est en la sixième bien colloqué, il fera son profit de nourrir et marchander brebis, moutons, et autre menu bétail, ou deviendra riche par la diligence et fidélité de ses serviteurs, ou gagnera de l'exercice de médecine. Les geôliers, et autres qui ont charges de prisons, tirent aucunes fois leur profit de cette maison. 
Si le significateur est en la septième fortuné, il promet grand bien du côté des femmes, par mariages, ou semblables accords, et aucunes fois pour avoir plaidé et gagné son procès, ou avoir été en guerre, et pillé les ennemis. 
S'il est en la huitième bien disposé, il donne grand douaire, et grands biens à cause des femmes, et souvent héritages, auxquels il n'aura grandement pensé. 
S'il est en la neuvième fortuné, il enrichit de biens d'église ; ou de trafiquer en pays étranges, et pérégriner. 
S'il est bien en la dixième, il amène l'utilité du côté des seigneurs, Princes et Rois, et les fait gouverneurs de villes, ou officiers honorables ; ou de leur propre vacation et profession enrichit. 
S'il est dedans la onzième en bonne disposition, il profite à cause des amis, et par faveur de gens d'autorité. 
S'il est en la douzième fortuné, il donne gain de nourrir et marchander chevaux, juments, bœufs, vaches, chameaux, et autres grands animaux ; ou d'avoir charge de prisonniers ; ou de persécution des ennemis avec profitable victoire à la fin. Comme souvent advient à aucuns, qui accusant d'autres, ne pouvant prouver les crimes intentés, sont condamnés à une bonne amende envers la partie, de laquelle après toute persécution la dite partie se trouve bien. 
 
Saturne de soi enrichit par héritages, labourages, nourriture de tout bétail, et de trafiquer avec gens anciens, ou avec paysans, mariniers, et autres gens viles, en bleds, vins, huiles, poissons, pastel, poix, alums, cuirs, tuiles, pierres, plâtre, craie, chaux, et semblables marchandises. 
Jupiter par offices, bénéfices, et négoces de gens d'église, et tous gains qui se font sans fraude ; excepté quand il est infortuné. Car alors sous ombre de vertu il fait cauteleusement ses affaires. 
Mars par guerres, procès, ou larcins ; ou par occision et vente de bétail ; ou s'il est en aspect de Vénus, par médecine. 
Le Soleil par honorables offices, dignités, et seigneuries, par grand crédit, par charges de lever et garder les deniers des Princes et Républiques. 
Vénus par musique, plaisance, grâce, et beauté, par braveté, par jeux, et aucunes fois par volupté, et souvent pour servir quelque grand' dame. 
Mercure pour bien parler, bien  écrire, et être bien savant, pour être secrétaire, greffier, poète, orateur et bon avocat ; pour être Géométrien, Arithméticien, Astrologue, et bon trafiqueur. 
La Lune pour voyager, naviguer, pérégriner, trafiquer en longs pays ; pour avoir charge des menus affaires de la police. 
 
Si les dits significateurs sont infortunés, des mêmes endroits ils apporteront les dommages et intérêts. Et s'ils sont dedans les maisons de Saturne, Jupiter, ou autre planète, nous jugerons le profit et intérêt selon la nature de Saturne, Jupiter, et autres planètes, qui seront seigneurs des dits lieux.

Chapitre 15 - Du temps que les richesses et dommages viendront

Les dites richesses adviendront, quand les significateurs des biens se rencontreront par direction en corps ou en aspects d'amitié. 
Comme si Vénus en quelque nativité promet des biens ; ils adviendront quand Vénus par direction touchera le lieu de Jupiter, ou le degré de la seconde maison, ou la partie de fortune, ou leurs bons aspects. 
Semblablement faut juger du dommage en les biens. Car quand un significateur de dommages et intérêts rencontre par direction ou significateur des biens, ou ses aspects d'inimitié, alors certainement vient la dite perte et dommage. 
Comme quand Saturne ou Mars rencontrent Jupiter, la partie de fortune, la partie des biens, et autres lieux qui signifient richesses. Lesquels aussi dirigés aux dites infortunes, ou à leurs malins aspects, signifient toujours quelque perte. 
Par les révolutions aussi se peut connaître le temps de bonne ou mauvaise fortune. Car quand Jupiter en la nativité sera au signe de Libra bien disposé, toutes et quantes fois qu'il se trouvera en la révolution au dit signe, en la même fortune, certainement il apportera alors les biens qu'il aura promis à l'heure de la nativité. Au contraire, s'il est infortuné par Saturne ou Mars en la nativité ; toutes et quantes fois qu'il sera en la révolution opprimé des dits infortunateurs, alors le dit dommage adviendra en la sorte et manière qu'il était signifié en la nativité. 
Si le significateur des biens est oriental, le bien viendra en jeunesse ; s'il est occidental, en vieillesse. 
S'il est en la première maison, il sera riche en son premier âge. S'il est entre la première et la dixième, sur le temps de vingt et vingt-sept ans. S'il est en la dixième environ trente et trente-cinq. S'il est entre la dixième et septième, environ quarante et quarante-huit. S'il est dedans la septième, il sera riche en sa vieillesse. 
Il faut aussi regarder aux trois seigneurs de la triplicité d'un chacun significateur des biens. Car le premier seigneur signifie le premier âge ; le second, le temps de trente ou quarante-huit ans ; le tiers l'age dernier. Par quoi si le premier seigneur de la triplicité d'un significateur de richesses est fortuné, le dit bien signifié adviendra au premier temps ; ou s'il est infortuné, le dommage alors poindra par ce moyen faut accommoder les autres seigneurs aux âges ensuivant, et selon leur bonne ou mauvaise disposition faut juger de la fortune d'un chacun.

Chapitre 16 - Des frères

Mars et Saturne dedans la tierce maison hors de leurs principales dignités, et non reçus, signifient que l'enfant n'aura aucun frère ni sœur. Et s'ils sont en leurs principales dignités, ou s'ils sont heureusement reçus, ils peuvent alors donner quelques frères ; mais à cause desquels il sera toujours en tristesse, noises, 
et contentions. 
La Queue du Dragon lunaire, fait voir la mort de ses frères, quand elle est en la tierce maison. Ce que fait aussi le seigneur de la dite maison quand il est en la dixième ou huitième ; et quand il est brûlé, ou autrement mal disposé. 
Si en la neuvième est aucune planète bien dignifiée, et le seigneur de la troisième maison est infortuné, ses frères mourront avant lui ; si dedans ladite maison ne se trouve quelque favorable planète ; ou si le seigneur de la dite maison n'est amiablement regardé des fortunes. 
Jupiter, le Soleil, Vénus, la Tête du Dragon, la Lune, et Mercure fortuné, dedans la tierce maison, donnent 
beaucoup de frères, heureux, pacifiques, et fortunés. 
Mars regardant la dite maison ou son seigneur de malin aspect, signifie noises et débats entre les frères. Ce que signifie aussi le seigneur de la dite maison en la septième, et douzième ; et Mars opposite à l'ascendant, ou au seigneur de l'ascendant, et au luminaire temporel ; et quand une même planète est seigneur de la tierce et septième, ou douzième maison. 
 
La partie de l'amitié des frères avec son seigneur fortunée, signifie concorde ; infortunée, discorde entre les frères. La partie des frères et la tierce maison, avec leurs seigneurs, en signes aqueux, dénotent beaucoup des frères et de sœurs ; et s'ils sont fortunés, signifie paix, concorde et bon amour ensemble ; infortunés dénotent le contraire.

Chapitre 17 - Du père et de la mère

Les seigneurs de la quatrième, et de la partie du père brûlés, hors de leurs propres maisons et exaltations, signifient que le père ne vivra guère. 
Les infortunés dedans la quatrième, signifient que le père mourra bientôt après, si dedans la dite maison ne sont bien dignifiées, ou si les fortunes n'y entrelacent leurs favorables rayons. Semblablement faut juger de la mère, quand les dites constellations seront en la dixième. 
Les fortunes en la quatrième signifient longue vie au père, et heureuse fortune ; et le semblable de la mère quand sont dedans la dixième. Le Soleil infortuné dedans la quatrième ou huitième maison, témoigne que le père ne vivra pas longuement ; semblablement faut juger de la mère quand la Lune sera ainsi disposée. 
Si le seigneur de la quatrième est en l'onzième, l'enfant verra la mort de son père. Si le seigneur de la dixième est en la cinquième, il verra la mort de sa mère. 
Vénus ou la Lune en la quatrième infortunés, donnent péril de mort à la mère à l'heure de l'enfantement. 
Le seigneur de la quatrième en la septième, ou douzième maison, ou en malin aspect des infortunes, signifie noises et querelles entre le père et le fils. Semblablement faut juger de la mère, quand le seigneur de la dixième sera en la dite disposition. 
La partie du père fortunée, dénote heureuse et longue vie au père ; infortunée, qu'il mourra bientôt. La partie de la mère en signifie autant de la mère, selon sa bonne ou mauvaise disposition. 
 
Communément les Astrologues ont regard au Soleil et à Saturne, pour le père ; à Vénus et à la Lune pour la mère. Si la nativité est diurne, ils prennent le Soleil pour significateur du père ; si elle est nocturne, ils prennent Saturne, si le Soleil n'est en aucun angle du ciel. Car s'il est en la première ou quatrième, ils le préfèrent toujours à Saturne. Si le Soleil est en la première en la nativité du premier enfant, la figure de la nativité du père et de l'enfant seront semblables. Les significateurs du père joints aux fortunes, ou recevant leurs amiables aspects, dénotent bonne fortune et longue vie au père. Le contraire faut entendre quand ils sont infortunés. 
Si le seigneur de l'ascendant et le seigneur de la quatrième se regardent de mauvais aspect, l'enfant et le père seront en discorde, principalement si Mars y entremêle ses pernicieux rayons. Pour la mère il faut principalement regarder à Vénus, si la nativité est diurne ; ou à la Lune, si elle est nocturne ; et selon leur bonne ou mauvaise disposition, faut juger la bonne ou adverse fortune de la mère.

Chapitre 18 - Des héritages, et biens de terre

Les fortunes, ou autre planète fortunée dedans la quatrième, ou huitième maison, dénotent héritages, et possessions ; les infortunes les dénient, ou font dissiper. 
Saturne naturel significateur des héritages, terres et possessions, bien disposé, donne grands biens de terre, et fait l'homme heureux en labourages et cultivations. Ce que signifient aussi les significateurs de richesses, quand ils sont bien disposés dedans les maisons de Saturne. Et la partie d'héritages, et la partie de fortune en semences et cultures, quand elles sont fortunées avec leurs seigneurs. Si les dits significateurs sont infortunés, il faut juger le contraire. 
Quand une même planète est seigneur de la première et quatrième maison, l'enfant aura des héritages ;  lesquels il enrichira si le dit seigneur est fortuné ; ou les vendra et dissipera, s'il est infortuné. 
Le seigneur de l'ascendant, ou la Lune dedans la quatrième fortunés, et amiablement par Jupiter ou Vénus regardés, dénotent qu'il trouvera quelque grande somme d'argent cachée sous terre ; principalement si Saturne y jette ses trines ou sextiles rayons ; où que des mines d'or et d'argent il sera riche. 
La Queue du Dragon en la quatrième, fait vendre et dissiper les biens. Ce que fait aussi la Tête du Dragon, quand elle y est en signe terrestre ou aqueux ; en signes aérés ou ignés, donne grands biens de terre.

Chapitre 19 - Des enfants

Les fortunes en la cinquième donnent des enfants ; les infortunes les dénient, excepté quand elles sont en leurs propres maisons ou exaltations. Car alors elles donnent des mauvais enfants ; ce que font aussi quand regardent la dite maison, ou le seigneur de celle-ci de mauvais aspects. 
Si le seigneur de la cinquième est brûlé, il donne des enfants abortifs, ou qui bientôt après leur naissance mourront. 
Si le dit seigneur est en la douzième, il verra la mort de ses enfants. S'il est en la septième, ou douzième, ou si une même planète est seigneur de la cinquième et septième ou douzième, il aura procès, et questions avec ses enfants. 
Le seigneur de l'ascendant en mauvais aspect du seigneur de la cinquième en dénote autant. 
 
Avant arrêter jugement des enfants, il faut considérer la dixième, et septième maison ; et les parties des enfants, avec leurs seigneurs. Les significateurs des enfants en signes masculins, signifient enfants mâles ; en féminins, dénotent filles ; semblablement faut juger quand ils sont accouplés avec planètes masculines ou féminines.

Chapitre 20 - Des serviteurs

Les significations des serviteurs faut prendre du lieu de Mars, et de Mercure, de la sixième maison, de la partie des serviteurs, et de leurs seigneurs. Lesquels fortunés, donnent fidèles serviteurs ; infortunés les donnent mauvais. 
Quand le seigneur de l'ascendant et le seigneur de la sixième seront en bon aspect, accouplés aux significateurs de richesses, l'enfant deviendra riche par l'industrie et fidélité de ses serviteurs. Semblablement quand les fortunes seront dedans la sixième maison. Au contraire, quand les significateurs de richesses seront infortunés en la sixième maison, il sera détruit par ses serviteurs. Semblablement quand les infortunes seront en la dite maison. 
Si le seigneur de la sixième est en la dixième, il rendra ses serviteurs plus grands maîtres que lui. Si le seigneur de la sixième est en signe d'humaine figure, les serviteurs lui porteront révérence, et obéiront à ses commandements.

Chapitre 21 - Des maladies

Il faut premièrement regarder les lieux de Saturne et de Mars, et du seigneur de la sixième maison. Et selon le signe auquel ils seront il faudra juger la maladie être en la partie désignée par le dit signe. 
Comme si Saturne était au signe de Libra, il dénoterait la maladie être aux reins de la nature de Saturne ; pour ce que Libra est le signe qui a regard sur les reins, comme sera déclaré au second livre. 
Semblablement faut juger des autres significateurs selon le regard du signe auquel ils seront. 
Les maladies et accidents provenant de Saturne, Mars, et autres planètes, seront expliqués au second livre. 
 
Mars en l'ascendant donne toujours quelque notable blessure sur la face ou sur la tête ; et souvent auprès des yeux, quand il est prochain des luminaires. Saturne en la première maison rend l'homme fort triste et mélancolique, et lui vexe la fantaisie causant horribles et fâcheuses craintes et imaginations. 
La Queue du Dragon en la première, offusque fort la vue, et souvent rend les gens aveugles, quand les luminaires, ou les fortunes n'y entremêlent leurs favorables rayons. 
Saturne et Mars en la dixième, signifient maladies au col ; en la septième, au bout des boyaux, comme fistules, hémorroïdes, ulcères, blessures, etc. En la sixième, maladies en les pieds ; en la douzième, blessures ou douleurs aux jambes, comme j'ai souvent expérimenté.
Saturne infortuné signifie maladies en les parties appartenant à Saturne. Jupiter et les autres en signifient autant, quand ils sont mal disposés.
Des parties qui appartiennent aux planètes nous dirons au second livre. 
 
Ceux qui ont les luminaires, ou aucun des principaux lieux de la figure infortunés au signe du Scorpion, sont fort sujets à la maladie de Naples. Les infortunes au signe de Gemini, donnent toujours quelques violents coups sur les épaules, sur les jambes, et bras. La Lune infortunée au signe d'Aries signifie grande douleur de tête. Saturne et Mars joints aux luminaires, ou au seigneur de l'ascendant, troublent la vue, ou gâtent les yeux de quelque coup. Le Soleil en nativités diurnes signifie l'œil droit, la Lune le gauche ; en nocturnes, au contraire.
Si le degré de la première maison, ou les luminaires sont joints avec quelque étoile nébuleuse, les yeux seront obscurs, et la vue trouble ; semblablement s'ils sont en des degrés que les Astrologues nomment Azemenæ et degrés puteaux etc. 
Saturne en la sixième maison brûlé en signe aqueux, dénote quelque forme de ladrerie. Saturne en l'ascendant fait quelque notable difformité à la face, quand il est près de la Lune. Les infortunes, et la Lune et Vénus en signes aqueux signifient lèpre, ulcères, chancres par le corps, et vilaines taches au visage. Saturne en la neuvième et la Lune en la huitième infortunée, dénotent troublement de sens, et folie. Vénus jointe à Mercure, infortunée par Saturne ou Mars sans aspect de Jupiter, ou du Soleil, signifie notable lésion en les parties de génération. Si Vénus et Mercure sont sous les rayons du Soleil, ils en signifient autant. Saturne avec la Lune brûlée, cause paralysie et apoplexie. Mercure infortuné donne toujours quelque empêchement à la langue. Ce que fait aussi Saturne, quand il infortune le luminaire temporel. Le Soleil infortuné dénote débilitation de cœur, principalement quand il est seigneur de la sixième maison, ou seigneur de la partie des maladies. Les infortunes avec la Queue du Dragon, causent dysenteries, et flux de ventre. Ceux qui ont le Soleil ou Mars aux signes d'Aries et de Gemini, sont sujets à la pierre. La rétrogradation et brûlure de Saturne et de Jupiter, gâtent l'ouïe, et les dents. Quand la Lune et Mercure ne se regardent pas entre eux, et ne regardent l'ascendant, ni le seigneur de l'ascendant, l'enfant sera troublé de son entendement. La rétrogradation de tous les cinq planètes, signifie épilepsie. Les infortunes jointes en l'ascendant, en mauvais aspect de la Lune, ou du seigneur de l'ascendant, dénotent folie entière. La partie des maladies avec son seigneur fortunée, préserve de maladies ; infortunée, donne beaucoup de maux.

Chapitre 22 - Du mariage

Pour le mariage il faut regarder la septième maison et son seigneur, les lieux de Vénus et de la Lune en les nativités des hommes ; ou les lieux du Soleil et de Mars, en les nativités des femmes ; et les parties de mariage et le lieu de Jupiter. 
Si les dits significateurs sont fortunés, le mariage sera heureux ; s'ils sont infortunés, il sera plein d'ennuis, de reproches, de malheurs ; si les uns sont fortunés, les autres infortunés, par certains temps ores l'heur, ores le malheur se manifestera. 
Plusieurs planètes dedans la septième maison, donnent plusieurs femmes ; semblablement quand plusieurs planètes regardent la dite maison, ou son seigneur. Si Vénus et le seigneur de la septième maison sont brûlés, ou autrement de Saturne opprimés, l'enfant ne se mariera jamais. Jupiter et Vénus dedans la sixième ou huitième, signifient qu'il épousera une veuve. Jupiter brûlé, en signifie autant. Autrement, si Jupiter regarde Vénus et les autres significateurs de mariage, il promet pucelles et vierges. Si Vénus ou Jupiter, ou le seigneur de la septième maison sont joints à Saturne, ou Saturne est dedans la septième maison, la femme aura quelque note d'infamie ; c'est-à-savoir ou sera d'étrange religion, ou sera bâtarde, ou de race de lépreux, ou de laquelle les parents auront reçu quelque ignominie, ou elle sera difforme, et ses parents de fort infime condition. Mars en la dite maison, ou regardant de mauvais aspect les significateurs de mariage, entremêle noises et contentions entre le mari et la femme. Ce que aussi fait Vénus en la septième ou douzième maison. Mars en la neuvième tant en la nativité des femmes que des hommes, dénote quelque manière de séparation de mariage. Et Vénus en la neuvième, signifie que l'homme haïra sa femme ; non tant pour vice qu'il trouve en elle, que d'un désir d'être solitaire. 
Les significateurs de mariage infortunés, ou dedans les maisons cadentes, signifient la femme être de plus infime race ; ou le mari, en les nativités des femmes. Si Vénus, et le seigneur de la septième maison, accouplés avec les significateurs de richesses, regardent le seigneur de l'ascendant d'amiable aspect, ils donnent beaucoup de biens à cause des femmes. Les significateurs de mariage dedans la tierce ou neuvième maison, ou ailleurs pérégrins, signifient qu'il se mariera hors de son pays. Les fortunes dedans la septième maison, dénotent heureux mariage ; les infortunes, le rendent malheureux. Le seigneur de la septième dedans la seconde, signifie qu'il verra la mort de sa femme. Les significateurs de mariage occidentaux, témoignent qu'il se mariera tard, ou que en jeunesse il prendra une femme plus vieille que lui ; orientaux, signifient qu'il se mariera en jeunesse, ou que en vieillesse, il épousera une jeune femme. Semblablement faut juger des maris en les nativités des femmes.
 
Chapitre 23 - Du douaire, et autres biens du côté de mariage

Pour ce que la huitième maison est succédente à la septième, par bonne raison elle signifie le profit des significations de la septième, c'est-à-savoir du mariage. Si donc en la huitième est aucune planète fortunée, ou quelque partie fortunée, l'enfant aura grand douaire de sa femme, et de ce côté rencontrera grands héritages et grands biens. Au contraire, si Saturne et Mars infortunent la dite maison, il n'aura grand douaire, et de celui-ci même ne sera jamais entièrement payé. Quand les fortunes sont en la dite maison infortunées, il y a espoir de grands biens ; desquels à la fin l'on ne peut jouir. Le seigneur du dit lieu infortuné en signifie autant ; et s'il est fortuné, et accouplé avec les significateurs de richesses, il dénote grand profit et grands biens de ce côté. 
Bien souvent il advient que la septième maison est fortunée, et la huitième infortunée. Ce qui signifie petit douaire, et désespoir d'autres biens de vers la femme ; et que toutefois il sera enrichi par la diligence, industrie, et fidélité de sa femme.

Chapitre 24 - De la mort

Il faut premièrement regarder si aucune planète est en la huitième maison, car il convient de prendre celle-ci pour significateur de la mort. Si dedans la dite maison n'y est aucune planète, prenez pour significateurs celles qui seront en la septième, préférant celle qui sera mieux dignifiée. Si dedans la septième n'y trouve aucune, tirez le significateur de la mort des lieux qui s'ensuivent.
  • De l'ascendant et de son seigneur.
  • De la huitième maison, et de son seigneur.
  • De la partie de la mort, et de son seigneur.
  • De l'huitième signe depuis le lieu du Soleil, et de son seigneur.
  • De l'huitième signe depuis la Lune, et de son seigneur.
  • Du lieu du premier seigneur de la triplicité du quatrième angle.
  • Du lieu de la planète qui a dignité de terme au degré de la septième maison.
La planète qui en tous ces lieux sera plus dignifiée sera principal significateur de la mort. 
Si Saturne étant en la huitième ou septième maison, ou ailleurs plus dignifié en les susdits points de la figure, est principal significateur de la mort, s'il est bien disposé, il témoigne que le dit personnage mourra d'hydropisie, de quelque grande opilation du foie et de la rate, ou de fièvre quarte, de flux de ventre, de phtisie, de quelque fièvre hectique, d'apostémation des oreilles, etc. S'il est grandement infortuné, et ensemble le seigneur de l'ascendant, et le luminaire temporel sont mal disposés, il signifie mort violente par apoplexies, paralysies, catarrhes, suffocations, submersion en eaux, quand ils sont en signes aqueux ; par quelque chute ou ruine, quand il est en terrestres ; par grands coups, pour être pendu, quand il est en signes aérés. 
Si Jupiter est significateur de la mort il signifie qu'il mourra du pleurésie, d'une squinance, de quelque chaude apostémation du foie, ou du poumon, ou d'autre maladie provenant de ventosités, ou de sang, et ce s'il est fortuné ; car quand il est mal disposé et infortuné il fait mourir par main de justice, par commandement du Prince, par sentence de juge ou de prévôt par submersion en eaux, pour être fouetté, et flagellé, par long emprisonnement. 
Si c'est Mars bien disposé, par fièvres tierces, continues, par flux de sang, par carboncles et pestilences, par apostumes provenant de matières cholériques et ardentes, par abortissements aux femmes. S'il est fort mal disposé, il fait pendre et étrangler, ou suffoquer, ou autrement tuer en son lit, ou dessus le cheval, quand il est en signe aéré ; ou précipiter dedans l'eau, quand il est en signe aqueux  ; ou tomber de haut, ou de quelque ruine meurtrir, quand il est en terrestre ; ou brûler, quand il est en signe igné, principalement si le seigneur de l'ascendant, et le luminaire temporel sont infortunés par Mars. 
Si c'est le Soleil bien disposé, il mourra de quelque maladie chaude. S'il est infortuné, par commandement du Prince, ou par sentence de juge, ou il mourra en grande compagnie de gens, de mort subite, ou en prison, ou en un bourbier, ou en autre lieu puant et infâme. 
Si c'est Vénus bien disposée, il mourra de trop manger fruits, ou de trop continuer ses voluptés, ou de quelque fistule, ou apostume. Si elle est infortunée, signifie mort par venin, principalement quand elle est brûlée, ou jointe à Saturne ; ou de trop ardente affection d'amour, ou des fortes douleurs du mal de Naples. 
Si c'est Mercure fortuné, il fait mourir par tristesses et fortes appréhensions, par jaunisse, par phtisie, par fièvre hectique, et par trop veiller. S'il est grandement infortuné, par manie, épilepsie, par violente toux avec rompure des veines, par folle mélancolie, et jalousie. 
Si c'est la Lune bien disposée, pour trop manger viandes humides, pour boire de l'eau, pour trop continuer ses voluptés. Si elle est infortunée, il faut considérer la nature de celle qui l'infortune, car si c'est Mars, il mourra par feu, ou par blessure ; ou par abortissement, si c'est une femme. Si c'est Saturne, par ruines, chutes, pestilences et semblables accidents. 
 
Avant conclure de quelle mort la personne mourra, il faut ensemble considérer la disposition du seigneur de l'ascendant et du luminaire temporel. Car s'ils sont bien disposés, la mort ne sera violente, combien que le principal significateur soit grandement infortuné. Si le dit significateur est infortuné, ensemble le luminaire temporel, ou le seigneur de l'ascendant mal disposés, l'on estime que certainement la mort sera violente si Jupiter ou Vénus n'y entremêlent leurs favorables rayons, et alors la personne tombera en grand danger de la dite mort violente, de laquelle toutefois il échappera miraculeusement. 
Si l'une des infortunes est au signe de Cancer, et l'autre au signe du Lyon, la mort sera violente ; semblablement si aucune des dites infortunes est au signe du Lyon, et le luminaire temporel, ou le seigneur de l'ascendant est infortuné ; et si l'une des infortunes est en la première maison, et l'autre en la septième ou quatrième ; ou si l'une est en la dixième, l'autre en la quatrième. 
Le Soleil ou la Lune ou le seigneur de l'ascendant joints avec Mars, à droit d'une étoile fixe que les Astrologues nomment la Tête de Méduse, ou autrement la Tête du Diable, fait par main de bourreau perdre la tête. 
Quand le Soleil et la Lune, Saturne et Mars occupent les quatre angles du ciel, ou à tout le moins les trois, la personne fera horrible mort. Car il perdra la tête, ou sera défait à quatre quartiers, ou traîné à quatre chevaux ; principalement si aux dits angles sont les signes de Gemini, de Pisces, et d'Aquarius. 
Mars en la neuvième ou huitième, au signe d'Aquarius ou de Gemini, opposite à la Lune et au seigneur de l'ascendant, sans bon aspect des fortunes, fait périr par foudre et par feux du ciel. Saturne en la douzième dixième, huitième, ou quatrième maison, infortunant le seigneur de l'une des dites maisons, fait mourir en prison, ou ailleurs en grandes peines et travaux ; principalement quand le luminaire temporel ou le seigneur de l'ascendant sont infortunés dedans les dites maisons. La queue du Dragon jointe aux significateurs de la mort, dénote poisons, venins, médecines violentes ou mal appropriées, et flux de ventre. Mars dedans la quatrième, huitième, douzième, ou sixième infortunant leurs seigneurs, et le luminaire temporel, ou le seigneur de l'ascendant, témoigne mort violente par effusion de sang ou autrement.
Les significateurs de mort dedans la neuvième ou troisième maison, signifient que la personne mourra par les chemins, ou en étrange pays ; excepté s'ils sont dedans leurs propres maisons ou exaltations, car alors il mourra en sa maison, apportant son mal des chemins. Les dits significateurs en leur propre maison ou exaltation font mourir en la maison ; s'ils sont pérégrins, ils font mourir hors de la maison. La Lune jointe à l'étoile fixe nommée La Claire de la Balance méridionale, signifie mort violente. Ce qu'elle fait aussi quand elle est jointe aux autres étoiles qui ont nature des luminaires. Mars en la huitième avec la Tête du Dragon, fait pendre et étrangler. Plusieurs planètes dedans la septième maison, font mourir de quelque terrible et étrange mort. Saturne, Mars, et la Tête du Dragon en la première, Vénus et Mercure avec la Queue, en la septième, font mettre le corps en mille pièces. Si le principal significateur de la mort est brûlé, dedans sa propre maison ou exaltation, sans être autrement infortuné, il fait mourir subitement de quelque faiblesse, ou autre subit et secret accident, sans autre violence. 
Les fortunes bien disposées en la huitième maison, préservent toujours de mort violente.

Chapitre 25 - Des voyages par terre, et par mer

Jupiter, Vénus, le Soleil, et Mercure fortunés en la neuvième, dénotent qu'il sera heureux en voyages par terre et par mer. Saturne et Mars signifient le contraire. Et principalement, Saturne empêche les voyages par eau ; et Mars les chemins par terre. 
Si dedans la neuvième n'y est aucune planète, il faut considérer la Lune et le seigneur de la neuvième, et les parties des chemins et voyages par terre et par eau, avec leurs seigneurs. Lesquels fortunés donnent profitables pérégrinations et navigations ; infortunés dénotent le contraire. 
Semblablement faut juger de la troisième maison et de son seigneur quand ils sont bien ou mal disposés. 
La Tête du Dragon en la neuvième favorise beaucoup à la fortune des voyages ; la Queue fait le contraire.

Chapitre 26 - De la constance en sa religion
 
Tout ainsi que la Tête du Dragon, les fortunes, les luminaires, et Mercure en la neuvième bien disposés, dénotent entière foi et constance en sa religion ; Saturne, Mars et la Queue du Dragon la pervertissent. 
Saturne de sa nature est plus enclin à la loi des Juifs ; et Mars à la loi des Turcs et Mahométistes ; la Queue du Dragon fait toujours hésiter de la vérité de la loi. 
Le seigneur de la neuvième, et la partie de la foi, avec son dominateur fortunés, rendent l'homme constant en sa foi ; infortunés, le font varier. Si la partie de l'âme est au signe du Lyon en la naissance d'un Chrétien, il sera fort constant en sa religion, si le Soleil est fortuné ; et s'il est infortuné par Saturne, le fait dévier de sa foi, pour s'adresser à celle des Juifs ; s'il est infortuné par Mars, le rend plus enclin à la loi des Turcs et Mahométistes. Si la dite partie est en les maisons de Saturne en la nativité d'un Juif, ou en les maisons de Mars en la nativité d'un Mahométiste, ils renieront leur loi si les dits seigneurs de la dite partie sont rétrogrades, ou autrement mal disposés. Saturne en la neuvième, en la nativité d'un Juif, ne lui diminue en rien sa foi. 
 
Quant aux songes, Saturne en la dite maison les signifie vrais, quand il est fortuné ; Mars et la Queue du Dragon, les signifient vains et faux. Les autres significateurs les assurent vrais.

Chapitre 27 - De l'action et profession

Pour savoir de quelle profession sera l'enfant, il faut premièrement regarder si aucune planète est en la dixième maison. Car il serait significateur de la profession. Autrement faut venir à la partie de fortune et à son seigneur, à la partie de la profession et à son seigneur, à la dixième maison et à son seigneur, et aux lieux de Mars, Mercure et de Vénus. 
 
La planète qui sur ces lieux aura plus de dignités, sera significateur de la profession. 
Laquelle si c'est Saturne, elle signifiera agriculture, mesnagerie, achats de rentes, et aucunes fois gouvernements de villes, quand il est aux angles fortuné. 
Jupiter dénote les officiers, juges, bénéficiés prélats, évêques, et gouverneurs des biens de l'église. 
Mars signifie capitaines gens de guerre, monnayeurs, forgerons, et autres qui usent de fer et de feu ; et médecins, quand il est en aspect de Vénus. 
Le Soleil, représente les Princes et seigneurs, les magistrats, chasseurs, trésoriers, et sagittaires. 
Vénus, joueurs, danseurs, parfumeurs, apothicaires, et en aspect de Mars, médecins.
Mercure, avocats, notaires, greffiers, poètes, rimeurs, philosophes, mathématiciens, divineurs, écrivains, messagers, trafiqueurs. 
La Lune, ambassades, assesseurs, consuls, syndics, voyageurs, chasseurs. 
 
S'ils sont plusieurs significateurs, ou si le principal est accouplé à plusieurs planètes, il faut mêler les significations des uns et des autres, et de la dite mixtion colliger la profession convenant à la concurrence des astres. Il faut aussi regarder dedans quelle maison sont les dits significateurs. S'ils sont dedans la seconde, la profession sera de faits de marchandise, et de trafics ; si dedans la troisième ou neuvième, de faits de religion, ou des arrentements des biens d'église. Si aux angles, de dominations et gouvernements. Si en la cinquième, d'ambassades, légations, et d'autres choses de plaisirs. Si en la sixième, de faits de malades, de serviteurs, et de bétail, etc. 
 
Si la partie de l'honneur provenant de la profession, est avec son seigneur fortunée, l'enfant acquerra grand bruit et honneur à cause de sa profession. S'ils sont infortunés, si bien qu'il fasse, il n'acquerra jamais honneur en faits de sa profession.   

Chapitre 28 - Des dignités, offices et honneurs

Pour les dignités, offices, charges, et honneurs, il faut regarder à la dixième maison, au luminaire temporel, à la partie de noblesse, à la partie du règne, à la partie des magistrats, et autres appartenant à la dixième maison, avec leurs seigneurs. 
La planète qui en les dits lieux aura plus de dignités, sera significateur des dites considérations, en bien ou mal, selon sa bonne et mauvaise disposition particulièrement aussi il faut poursuivre les dits lieux, l'un après l'autre, pour savoir du quel côté principalement les dits dignités, offices, et honneurs doivent venir. 
 
Saturne en la dixième maison, ou en l'ascendant, en des nativités diurnes, signifie grand avancement et honneur après trente ans, quand il n'est mal disposé ; en des nativités nocturnes, dénote continuelle crainte de recevoir dommage des Princes et Rois. 
Mars en les dits lieux, en des nativités nocturnes, signifie aussi grand avancement ; en diurnes, pis que Saturne. La partie du règne et son seigneur dedans aucun des angles, témoignent grande faveur des Rois. 
Semblablement faut juger des autres parties que nous avons déduites sur la dixième maison. 
Mercure en la dixième bien disposé et fortuné, promet dignités, offices, et honneurs à cause du savoir. 
Vénus et la Lune à cause des femmes. 
Jupiter pour sa vertu. 
Le Soleil et la Tête du Dragon en la dite maison, en signifient autant. 
 
Les deux luminaires en leurs maisons ou exaltations, en la figure du ciel bien colloqués, dénotent grand avancement et honneur. Ce que fait aussi Jupiter quand il reçoit la vertu de toutes les autres planètes, et communique la sienne à Saturne et au Soleil ; et les fortunes, et les luminaires, quand ils sont en les angles du ciel. 
Plusieurs planètes en la quatrième maison dénotent grand honneur après la mort. Si aux points des angles est aucune étoile fixe de première ou seconde grandeur, ou autre ayant nature des luminaires, c'est un grand signe d'incrédible avancement. Ce qui advient aussi quand les dites étoiles sont jointes au luminaire temporel, ou à la partie de fortune, ou à son seigneur, ou aux planètes et parties qui sont en les angles. 
Ceux qui ont Saturne en la dixième brûlé, ou le seigneur de la dixième brûlé, ou par Saturne opprimé, ou qui ont la Queue du Dragon en la dixième, reçoivent communément quelque forme de déshonneur, et souvent sont privés de leur état, quand les fortunes n'y entremêlent leurs favorables rayons ; excepté quand ils sont ainsi infortunés en leurs propres maisons ou exaltations, ou en les signes d'Aries et du Lyon.
Il faut noter que Saturne et Mars empêchent grandement les bonnes fortunes jusque à ce que l'homme a passé le nombre des ans correspondant au nombre des ans moindres des dites planètes ; et s'ils empêchent plus de temps, ce sera jusque à ce que l'homme aura accompli le nombre des ans répondant au nombre des degrés des ascensions obliques du signe auquel ils seront en la nativité.

Chapitre 29 - Des compagnies, et amis

Pour les compagnies et amis, regardez le lieu de Jupiter, l'onzième maison, la partie des amis, la partie de compagnies honorables, avec leurs seigneurs. 
La planète ayant plus de dignités aux dits lieux, sera principal significateur des amis. Lequel selon sa bonne ou mauvaise disposition dénotera honorables, fidèles et profitables amis ; ou inutiles, peu loyaux, et de basse condition. 
Jupiter et le Soleil en la dite maison signifient compagnies honorables et profitables. Ce que font aussi Vénus, la Lune, Mercure au dit lieu. 
Saturne en l'onzième fortuné, témoigne amis graves, anciens, et honorables ; Mars, gens de guerre, capitaines, et seigneurs. Saturne ou Mars en l'onzième hors de leurs principales dignités, dépourvues des rayons des favorables planètes, signifient quelque grand procès contre ses amis ; ou quelque grande fâcherie à cause deux, comme il advient communément aux répondants et aux cautions. 
 
Les parties des compagnies honorables, et de louange, avec leurs seigneurs fortunées signifient profit et honneur du côté des amis ; infortunées, dénotent le contraire. La partie des amis en signifie autant. La Tête du Dragon en l'onzième, donne faveur des amis ; la Queue donne mille fâcheries à cause d'eux.

Chapitre 30 - Des procès et ennemis

Les fortunes dedans la septième et douzième maison donnent victoire contre les ennemis, quand elles sont en bon aspect du seigneur de l'ascendant. Et communément ceux qui ont ces deux maisons avec leurs seigneurs fortunées, sont heureux en procès. Le contraire faut juger, quand elles avec leurs seigneurs sont infortunées. les infortunés en les dits lieux signifient beaucoup de noises et d'inimitiés. Ce que sont aussi les parties des ennemis, de discorde et accord, quand elles et leurs seigneurs sont mal disposés. 
 
Le seigneur de la douzième infortuné, signifie petite puissance des ennemis ; infortuné, dénote le contraire. Si l'une des deux infortunes est en la douzième, et l'autre en la sixième, en malin aspect du luminaire temporel, ou du seigneur de l'ascendant, l'enfant fera tué par ses ennemis. Ceux qui ont Saturne ou Mars ou la Lune opposite au Soleil au signe de Cancer, sont communément contraires à tout le monde. Mars en aucun des quatre angles, engendre naturellement noises, procès, débats, et inimitiés contre tout le monde ; excepté quand il est en bon aspect de Jupiter et de Vénus. Car alors il exploite son ire et courroux contre les vices, et de grand zèle maintient le droit d'un chacun. 
Le seigneur de l'ascendant, ou la Lune, ou le Soleil, infortunés en la douzième maison, signifient grandes persécutions et calomnies des ennemis. Le seigneur de l'ascendant par le seigneur de la douzième opprimé, témoigne qu'il mourra de la main de ses ennemis. Le seigneur de la douzième, et les planètes qui sont dedans la septième et douzième maison, signifient la qualité des ennemis. C'est-à-savoir le Soleil, signifie les Princes et grands seigneurs, la Lune tout le monde. Mars gens de guerre, etc.

Chapitre 31 - Des emprisonnements et captivités

Le seigneur de l'ascendant ou la Lune, ou le Soleil grandement infortunés dedans la douzième, sixième et huitième, et quatrième maison dénotent emprisonnements et mort dans les prisons, ou en captivité ; principalement quand ils sont brûlés hors de leurs principales dignités, et hors des signes d'Aries et du Lyon, et quand sont opprimés par Saturne seigneur de l'une des dites maisons. 
Saturne et Mars en les angles du ciel signifient toujours quelque emprisonnement ; et principalement Saturne. Mercure en les angles sous les rayons du Soleil, recevant malin aspect des infortunes, en signifie autant. Si Mercure, ou le seigneur de l'ascendant donne sa vertu à Saturne étant en la huitième, l'enfant demeurera longtemps en prison et captivité. Si le seigneur de l'ascendant est en la douzième en signe d'humaine figure, sans aspect des fortunes, ou des luminaires, il sera captivé et serf dès sa jeunesse. Si le seigneur de la neuvième est brûlé dedans aucun angle du ciel, il fera pris par les chemins, et mis en prison. Les parties de prison, et de peine travail et affliction, avec leurs seigneurs brûlées, ou autrement infortunées, signifient emprisonnements et captivité. Ce que font aussi les infortunes, quand sont bien dignifiées en les dits lieux. 
Les parties de tous ennuis, et de l'an périlleux, en signifient autant, quand elles, avec leurs seigneurs, sont grandement infortunées. Les dites parties avec leurs seigneurs fortunées préservent des prisons et de captivité.

Chapitre 32 - Des chevaux, moutons, brebis, et autres animaux

Les fortunes et les planètes fortunées dedans la sixième et le douzième maison, rendent les gens heureux en chevaux et nourriture de bétail. Les seigneurs des dites maisons fortunés, et accouplés avec les significateurs de richesses, en signifient autant. 
Naturellement la sixième maison dénote brebis, moutons, chèvres, autre menu bétail ; la douzième, chevaux, bœufs, vaches, chameaux, et autres grands animaux. 
Les infortunes dedans les dites maisons, ou les seigneurs des dites maisons infortunés, signifient perte et dommage en les dits animaux. Saturne et Mars en la douzième font tomber des chevaux avec notable lésion. Ce qu'ils font aussi quand ils sont ailleurs au signe du Sagittaire. Le seigneur de la nativité dedans la douzième maison infortuné, en malin aspect du seigneur de la douzième, fait tomber de la monture avec grand péril de mort, quand les fortunes et luminaires n'y jettent leurs amiables aspects. Si la douzième est du Sagittaire, ou du Lyon, et le seigneur de l'ascendant, ou le Soleil, ou la Lune y sont infortunés, il tombera de son cheval, et mourra ; si les fortunes dedans la huitième ne détournent le mal.

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