"...Je crois qu’à la naissance des enfants, surtout des premiers nés, les planètes ainsi que l’Ascendant et le Milieu du Ciel se trouvent le plus souvent au même endroit du Zodiaque ou en quadrature ou en opposition par rapport aux endroits occupés dans la nativité du père, et particulièrement dans celle de la mère ; je crois aussi que les mêmes aspects se reproduisent pour autant que cela n’est possible dans les 14 jours les plus proches de la naissance et en tenant compte de la vitesse des astres..."
Article paru dans "Les preuves de l'influence astrale sur l'homme" de Paul Choisnard - Éditions Alcan
Voici plusieurs extraits de Kepler, des exemples cités par lui-même, qui font nettement allusion à la loi d’hérédité astrale d’après ses observations personnelles. C’est un correspondant étranger, M. Ernest Hentgès qui me les envoie. Adonné depuis quelques années à l’étude de l’astrologie scientifique, il s’est attaché particulièrement à la traduction des travaux astrologiques du célèbre astronome allemand :
Article paru dans "Les preuves de l'influence astrale sur l'homme" de Paul Choisnard - Éditions Alcan
"…Par suite de cela, je crois qu’à la naissance des enfants, surtout des premiers nés, les planètes ainsi que l’Ascendant (As) et le Milieu du Ciel (MC) se trouvent le plus souvent au même endroit du Zodiaque ou en quadrature ou en opposition par rapport aux endroits occupés dans la nativité du père, et particulièrement dans celle de la mère ; je crois aussi que les mêmes aspects se reproduisent pour autant que cela n’est possible dans les 14 jours les plus proches de la naissance et en tenant compte de la vitesse des astres.
Je veux citer un exemple, quoique l’heure soit inconnue : à savoir le rapport qui existe entre l’empereur allemand Frédéric II et son petit-fils Konradin.
Konradin est né en 1252 le 25 mars. À ce moment le Soleil se trouvait avec Jupiter et Vénus au 13e degré du Bélier, Mercure au 15e degré du Bélier, Mars au 20e degré du Cancer, la Lune au 18e degré du Capricorne et Saturne au 28e degré du Sagittaire.
Konradin est né en 1252 le 25 mars. À ce moment le Soleil se trouvait avec Jupiter et Vénus au 13e degré du Bélier, Mercure au 15e degré du Bélier, Mars au 20e degré du Cancer, la Lune au 18e degré du Capricorne et Saturne au 28e degré du Sagittaire.
Le grand-père, d’autre part, est né selon la tradition en 1193 le 26 décembre.
À ce moment-là le Soleil était au 13e degré du Capricorne, Mercure et la Lune au 17e degré du Capricorne, Mars au 18e degré de la Balance et Saturne au 30e degré du Sagittaire.
À ce moment-là le Soleil était au 13e degré du Capricorne, Mercure et la Lune au 17e degré du Capricorne, Mars au 18e degré de la Balance et Saturne au 30e degré du Sagittaire.
Comme on le voit, il y a une remarquable concordance dans les quadratures, oppositions et conjonctions !
Autre exemple, moi je suis né quand la Lune s’approchait à 40° de l’opposition du Soleil (1). Chez mon fils ainé, il manquait à la Lune autant de degrés pour être en conjonction du Soleil. Chez mon deuxième enfant, la Lune avait dépassé pour autant de degrés l’opposition du Soleil ; chez mon quatrième enfant, la Lune était éloignée de 38° de l’opposition du Soleil ; chez mon quatrième enfant enfin, la situation n’était guère changée, car la Lune était distante de l’opposition du Soleil de 40°, si l’on tient compte aussi du mouvement journalier de la Lune ; en effet on attendait la naissance un jour plus tôt. Je ne m'étends pas sur d’autres exemples.
D'après cela, je ne veux pas prétendre que tous ceux qui ont les mêmes constellations ou des constellations analogues, soient parents ; je veux seulement dire que les parents ont le plus souvent des constellations semblables" (2).
Jean Kepler : "Vom neuen Stern in Fusse des Schlangenträgers" (De stella nova in pede Serpentarii, 1606 ; opera II. 611)
"…Est-ce que, par exemple, ma mère a vu avec ses yeux les positions des étoiles, de sorte qu’elle savait que sa naissance avait eu lieu quand Mars, Vénus et Mercure formaient entre eux des sextils et des trigones et que par là elle mettrait au monde ses enfants, surtout moi, son aîné, intentionnellement à tels jours où se répétaient ces mêmes aspects autant que possible, surtout celui de Saturne et de Jupiter, ou à tels jours où la plupart des positions planétaires de sa nativité étaient reliées par des quadratures ou des oppositions et occupées par certaines planètes? C’est ce que j’ai vu pourtant dans la plupart des exemples qui se sont présentés à moi jusqu’à ce jour" (2).
J. Kepler : "Astronomía nova" (opera III, 319).
"…Remarque encore la ressemblance entre les nativités : tu as une conjonction du Soleil et de Mercure, ton fils l’a aussi. Vous deux avez Mercure placé derrière le Soleil. Chez toi Saturne est en trigone de la Lune et chez lui en sextil ; tu as presque un trigone entre Saturne et le Soleil, ainsi que lui. À la place de ton Saturne se trouvent chez lui le Soleil et Mercure. À la place de ta Lune se trouve son Jupiter. Où chez toi se trouve Vénus, chez lui se trouve le nœud de la Lune (queue du Dragon). Ta Vénus et la sienne se trouvent en opposition. Chez toi Jupiter et Mars se trouvent ensemble et il en est de même chez lui. À la place de ton Jupiter se trouve presque son Mars.
En outre je me souviens que pour la plupart des tiens, quelque chose est mal placé en maison VIII. C'est aussi le cas ici, car Mars est prés de la VIIIe maison
Et maintenant l’exemple de mon fils : dans mon thème de nativité et dans le sien se trouve un trigone entre Jupiter et Saturne où Jupiter occupe les derniers degrés. Où se trouve mon Ascendant se trouve son Mars ; où se trouve ma Lune se trouve son Jupiter ; à la place de mon Mars est son Saturne. Mon MC correspond à la place de son Mercure. Moi, j’ai une quadrature imparfaite de Mars et de Mercure ; chez lui, on trouve un trigone imparfait entre les deux. On peut encore trouver beaucoup d’autres analogies" (2).
Lettre de J. Kepler, du 15 mars 1598, adressée à son ami l'astronome Maestlin.
Aucun doute n’est donc possible : Kepler avait été frappé des similitudes d’aspects planétaires qu’on rencontre si souvent entre les membres d’une même famille. Et, sans avoir mis la chose au point (probablement à cause de la difficulté des statistiques à son époque), il avait nettement pressenti que "les similitudes d'astres entre parents proches sont plus fréquentes qu’entre gens sans parenté". Et, d’autre part, on peut constater qu’il avait déjà paré l’objection des "gens sans parenté qui se ressemblent" et des "parents qui ne se ressemblent pas".
Il faisait intervenir là le jeu des fréquences et probabilités sans le nommer - et sans avoir pu naturellement le préciser comme nos moyens actuels nous le permettent.
Cette découverte bibliographique, dont l'honneur revient à M. Hentgès, me parait d'un intérêt capital pour histoire et le fondement de l’astrologie scientifique. Parce qu’elle prouve, une fois de plus, que l’observation seule de la Nature, quand elle est juste, suffit pour reconstituer toutes les vérités perdues sur ce terrain de recherches. Et que, loin d'être un "mythe" ou une "invention personnelle", comme quelques-uns ont voulu le faire croire, la loi d’hérédité astrale s’impose aujourd’hui comme autrefois à tout esprit qui approfondit ces études scientifiquement. Il ne lui avait manqué que l’appui des statistiques et des probabilités pour être mise au point (3).
Que faut-il alors penser de tous ceux qui, depuis trois siècles, répètent, sans y rien comprendre, que "Kepler ne croyait pas à l'astrologie et ne tirait des horoscopes que pour gagner de l’argent aux dépens des rois naïfs…" ?
J'ai analysé d’ailleurs les lieux communs colportés à ce propos (4), en montrant que "l’erreur" et la "naïveté" n’avaient pas toujours été du côté où on l’avait cru.
La réhabilitation de Kepler, en tant qu’astrologue, ne laisse aucun doute : l’avenir lui réserve une éclatante revanche en face de ceux qui, déconcertés par ses prétendues "élucubrations" astrologiques (même celles des pages citées précédemment) et à bout d’explications, ont fini par admettre qu’il cumulait les fonctions "d’astronome de génie" avec celle de "fou" ou de "charlatan", calomnie aussi puérile qu’absurde à l’égard d’un des plus purs génies qui honorent humanité. Il serait temps qu’on fît justice de tous ces lieux communs qui ont souillé notre littérature scientifique et philosophique depuis trop longtemps, ou bien alors qu’on se décidât à en justifier l’assertion en entrant dans le vif du sujet.
Je ne serais pas surpris, d’ailleurs, que vis à vis de Kepler, on trouvât le moyen de lui donner raison un jour en changeant le nom des choses, sans consentir à reconnaitre l’erreur de ceux qui ont condamné l’astrologie, tant il est vrai que la "rétractation" en science officielle, est la chose la plus difficile à faire admettre.
Mais qu’on l’admette ou non, on sera bien obligé de reconnaitre pourtant un jour que Kepler avait raison de croire que le ciel de naissance était un facteur distinctif dans l’étude de l’inégalité originelle des hommes entre eux. Or c’est là la base même de "l’astrologie généthliaque et judiciaire". Et aucun néologisme n’y fera rien.
Nous donnons la représentation - suivant le mode adopté - des deux ciels de naissance mentionnés par Kepler (5), en les bornant aux planètes qu’il indique. Avec les aspects marqués en traits interrompus, on saisira d’un seul coup d’œil les similitudes d’hérédité auxquelles Kepler a fait allusion. On remarquera en outre, dans les deux figures, les positions zodiacales semblables de la Lune et de Saturne qui n’avaient pas dû certainement échapper à l’auteur.
Nous constatons ici, une fois de plus l’avantage évident de la base graphique que nous avons adoptée (cercle zodiacal fixe) car c’est la seule façon de pouvoir représenter un ciel dans tous les cas, même quand il s’agit d’une heure inconnue - cas auquel Kepler fait allusion. La facilité des études comparatives s‘ensuit naturellement.
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Notes
1-D’après son ciel de naissance, donné par lui, Kepler avait pour longitudes de positions zodiacales : le Soleil à 285°3' ; la Lune à 64°25’ ; Mercure à 277°32’ ; Vénus à 288°30’ ; Mars à 188°58’ ; Jupiter à 348°38’ ; Saturne à 224°12’ ; MC à 306°20’ ; As à 66°30’. En ajoutant Uranus à 279°52’ et Neptune à 89°, nous avons le thème de nativité complet de Kepler. Il était né, d'après lui, à Magstadt le 27 décembre 1571 (style Julien) à 1h. 30 m. soir. (Note De Sphæris : il faut garder à l'esprit que Kepler est né peu de temps avant la création du calendrier grégorien, ce qui place le Soleil à 15° du Capricorne selon le calendrier julien. Ajoutons que certains astrologues privilégient la naissance aux environs de 14h30, ce qui se traduit par un ascendant vers 25° Gémeaux et non 6° comme l'affirme ici Choisnard. On parle aussi de Weil der Stadt comme lieu de naissance, une ville proche de Magstadt.)
2-Traduit de l'allemand par M. Ernest Hentgès.
3-J’ai consacré trois ouvrages spéciaux à cette mise au point : Étude nouvelle sur l'hérédité astrale (1903) ; La loi d'hérédité astrale (1919) ; Influence astrale et la probabilité (1924).
4- Voir " L’astrologue Kepler jugé jugés par les savants contemporains", dans L’astrologie et la logique (chap. III). J'ai rapporté, entre autres opinions, celles d’Auguste Comte, de Henri Poincaré, de Maximilien Marie, de l’abbé Moreux et de Charles Nordmann.
5- Relatifs à Frédéric II et à Konradin.
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