Chef-d'œuvre de l'architecture classique, le château de Versailles est un monument historique qui fut résidence de rois de France, siège de la cour et de gouvernements. Voulu par Louis XIV, le Roi-Soleil, afin de glorifier la monarchie française, il est une référence dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs. Parmi les multiples statues, tableaux et objets décoratifs d'exception qui s'y trouvent, les allusions au Soleil sont nombreuses, tout comme celles faites au zodiaque ou à la mythologie dans son symbolisme planétaire. En voici quelques-unes, au fil d'une visite des salons et des jardins.
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La façade côté jardins et le parterre d'eau |
Trois grands espaces sont aménagés au pied du château côté jardins : le parterre du Nord, le parterre du Midi et le parterre d’Eau. Celui-ci comprend deux grands bassins rectangulaires qui accentuent la lumière perçue dans la galerie des glaces. Le parterre d’eau est la représentation, notamment par ses sculptures, d’une cosmogonie d’un monde placé sous l’influence d’Apollon, dieu solaire et symbole du roi Louis XIV. Les quatre éléments y étaient placés aux angles. La composition de l’univers, qui se reflète dans l’eau du parterre, s’y décline selon le chiffre quatre : les éléments, les saisons, les parties du jour, les parties du monde et les quatre complexions de l’homme. Cette vision des effets du Soleil, personnifié par Apollon et par conséquent par le Roi-Soleil, est une combinaison de la théorie des humeurs selon Hippocrate et Gallien.
Les statues qui se trouvent aujourd’hui dans le parc de Versailles sont des répliques, les œuvres originales étant préservées à l'intérieur du château.
Œuvre de François Girardon, entre 1675 et 1683, la statue de l’Hiver, située aujourd’hui au sein du parterre du Nord, prend la forme d’un vieillard de marbre blanc, la tête couverte d’un voile épais qui le ceinture et le couvre jusqu’au sol. À sa base, un brasero à trois pieds projette ses flammes, à côté d’un tronc d’arbre entouré de lierre et de quelques fagots. On y retrouve les symboles du grand âge, qui correspond à l’hiver, et du froid. Cette allégorie est à rapprocher de la représentation traditionnelle du signe des Poissons et des mois : un personnage qui attise un feu pour se prémunir du froid, à moins qu’il ne s’agisse d’un alchimiste travaillant à son athanor. On pense également au trépied de la pythie, utilisé notamment pour la combustion rituelle d'encens ou autres substances.
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La version originale de "L'hiver"
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Une femme couronnée de roseaux, drapée sous la ceinture, est munie d’un vase dont le contenu se déverse. Cette statue de marbre blanc, œuvre de Pierre Legros de 1675 à 1680, représente l’élément Eau. Elle pose son pied gauche sur un poisson mythique, généralement décrit comme un dauphin en dépit des écailles qui le recouvrent.
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L'élément Eau |
Le parterre du Midi du parc de Versailles est agrémenté de plusieurs grands vases de bronze dont certains sont décorés de signes du zodiaque au niveau du col. Les anses représentent des chimères et des têtes de satyres. Elles ont été réalisées en 1665 et sont l’œuvre de l’orfèvre-médailleur Claude Ballin, l’un des principaux créateurs du mobilier d'argent du roi.
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Détail de vasque aux chimères. On y distingue ici les Poissons et le Bélier
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Tête de satyre, les Gémeaux et le Cancer
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Côté jardins, la façade principale est ornée de trois balcons, l’un central supporté par six colonnes, et deux latéraux supportés par quatre colonnes chacun. Au dessus de chaque colonne, une statue imposante figure l’un des mois de l’année, à moins qu’il ne s’agisse des signes du zodiaque. Au centre de cet alignement, qui se déroule du sud au nord, la statue d’Apollon, le Soleil, tête ceinte de laurier et lyre à la main, et celle de Diane, la Lune, coiffée d’un croissant et portant arc et carquois.
Les mois de mars, avril, mai et juin sont sur le balcon sud, soit aussi le Bélier, le Taureau, les Gémeaux et le Cancer. Les mois de juillet, août, septembre et octobre, soit le Lion, la Vierge, la Balance et le Scorpion, sont sur le balcon central (avec une erreur de disposition entre Lion et Vierge). Les mois de novembre, décembre, janvier et février sont sur le balcon nord, soit Sagittaire, Capricorne, Verseau et Poissons.
Les statues sont l’œuvre de Benoît Massou, Jean Raon, Gaspard Marsy ou Balthazar Marsy, réalisées entre 1670 et 1672.
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Les statues du zodiaque sur les corniches de l'attique, en façade ouest |
Chaque allégorie est une figure féminine, drapée, la tête couronnée,
voilée ou serrée par un ruban, plus ou moins vêtue selon la saison,
accentuant ainsi le symbolisme saisonnier des signes du zodiaque. Les
statues de l’été, par exemple, ne portent qu’une étoffe autour de la
taille contrairement à celle du Verseau, cœur de l’hiver, qui porte un
ample manteau frangé et tient à la main un fagot.
Pour nombre
d’allégories, un élément particulier rappelle le lien qui existe entre
le signe et les travaux traditionnels correspondants (fleurs pour les
Gémeaux, épis pour le Cancer, fruits pour le Lion ou encore grappe de
raisin pour la Balance) ou avec les attributs définis par l’astrologue
latin Manilius (casque de Minerve pour le Bélier, couronne de myrtes
pour la Vénus du Taureau).
Mais au pied de chaque statue, un élément
très explicite du zodiaque accompagne les figures de pierre : un
bélier, un taureau, des enfants jumeaux (Gémeaux), une écrevisse (Cancer), un
lion, une gerbe de blé (Vierge), une balance, un scorpion, un jeune
centaure (Sagittaire), une chèvre (Capricorne), un enfant qui déverse
l’eau d’un vase (Verseau), deux poissons.
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Le Taureau et le Bélier
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Le Cancer, en écrevisse, et les Gémeaux
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Le Capricorne et le Sagittaire
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À l’intérieur du château, plusieurs salons se succèdent, dédiés au Soleil (salon d’Apollon), à la Lune (salon de Diane) ainsi qu’à Mercure, Vénus et Mars. Ils sont décorés de riches et très élaborées peintures mythologiques.
Au plafond du salon de Mars, partie du Grand appartement du Roi, la composition centrale, marquée par le rouge, est due à Claude Audran II et représente Mars sur un char tiré par des loups, attributs traditionnels de Mars.
Au dessus du char de Mars, un partie du zodiaque apparaît dans le ciel et montre le Bélier anis que le Cancer.
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Le plafond du salon de Mars, avec une partie du Zodiaque en arrière-plan
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Le Bélier, salon de Mars |
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Le Cancer, salon de Mars |
Le salon de Mercure, également nommé chambre du Lit, tient son nom du
plafond de Jean-Baptiste de Champaigne, qui représente le dieu de la
mythologie romaine dans un camaïeu de bleus. La partie centrale le
représente sur un char tiré par deux coqs, ses attributs traditionnels.
Au-dessus de Mercure, deux signes du zodiaque sont représentés, les
Gémeaux et la Vierge, tous deux en affinité astrologique particulière
avec la planète Mercure.
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Au plafond du salon de Mercure, les signes zodiacaux en affinité avec la planète : les Gémeaux et la Vierge
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Le grand cartouche doré ci-dessous est un décor de poupe de bateau de plusieurs mètres de long, intitulé "La France entourée des neuf muses".
Ce décor, exposé au musée de la Marine de Toulon, provient de la petite réale, construite en 1685 par Jean Baptiste Chabert. Celle-ci faisait partie de la flottille de Louis XIV au Grand Canal de Versailles, qui comprenait des bâtiments de plaisance de type chaloupes, gondoles et canots, ainsi que des vaisseaux de hauts bords (marine de guerre et marchande).
La France est représentée par Minerve, le personnage casqué au centre de la composition, parmi les muses et les angelots. Armée d'une lance, elle désigne du doigt un médaillon portant l'emblème du Roi-Soleil au milieu du ciel. À droite, Uranie, munie d'un compas, montre un globe céleste sur lequel apparaissent les trois signes de l'été. À côté, Calliope, la muse de la poésie épique, de sa tablette et de son stylet, inscrit le mot "Vierge" devant le signe de la Vierge ailée, à proximité d'un signe du Lion prépondérant. Cette mise en scène est une expression du thème astrologique de Louis XIV, né le 5 septembre 1638, soit sous le signe de la Vierge, avec le Soleil proche d'un point que les astrologues nomment le Milieu du Ciel.
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"La France entourée des neuf muses", décor de poupe provenant de la galère de Versailles Musée de la Marine de Toulon.
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La muse Uranie et la sphère céleste
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La naissance de Louis XIV repérée dans le ciel et consignée : le Soleil à 12° de la Vierge
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