L'ÉCLIPSE LUNAIRE, UN TISSU DE CONNEXIONS, par Murray BEAUCHAMP

Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1824, une petite éclipse lunaire se formait. Elle était la naissance du Saros Lunaire 136. Celui-ci, au cours des 180 années suivantes, a accompli 10 cycles, le dernier se répétant le 28 Octobre 2004. À cette date, l’éclipse était totale, la série de Saros 136 entrait de nouveau en action, et elle précéda le Tsunami qui se produisit le 26 décembre 2004. La série allait continuer à être active jusqu’à l’éclipse d’avril 2005.


Article paru dans le n°29 du New Zealand Journal of astrology
Astrology Foundation Incorporated
Traduit de l'anglais par Josette Bonnard
  

La Table d’Émeraude est au centre de la Philosophie Hermétique. Aujourd’hui, son principe clé, « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », se reflète dans la certitude croissante que notre univers est un tissu d’énergie infini, dans lequel tout ce qui a existé, existe ou existera se trouve intrinsèquement lié. Le principe de « ce qui est en haut est comme ce qui est bas » est aussi au centre de la philosophie du symbolisme des astrologues – les cieux sont vus comme un miroir de la vie sur la Terre. Le Saros lunaire nous fournit une vision plus précise de la force de ce symbolisme.

D’un point de vue astrologique, ainsi que nous le savons par expérience, les évènements suivent une structure de symbolisme au travers de strates de synchronicité. Par exemple, un événement significatif dans une vie requiert une combinaison complexe de symbolisme et de synchronicité ; la force symbolique du thème natal combinée avec les progressions et les transits est en synchronicité avec le résultat clairement défini par les planètes, signes et maisons concernées.

Les symboles nous servent à faire reculer les limites de notre conscience ; toutefois dans la toile de notre création, les symboles de l’astrologie ne sont que des fils inclus dans une étoffe de dimension non mesurable. Tout ce qui est, est chargé d’une signification de nature symbolique ; tout est connecté – la source d’une chose est toutes les choses.

Cette vision d’une réalité interconnectée est au centre des grands enseignements spirituels. À notre époque, du moins dans le monde occidental, la science forme la base de notre vision de la réalité. Un signe des changements dans les temps actuels où nous vivons, est que la science « des parties » est lentement remplacée par la science du « tout », avec la perception grandissante que toute matière, toute vie, conscience et pensée incluses, est connectée avec une toile géante.

C’est dans ce cadre d’interconnectivités que nous devons considérer la nature symbolique de la famille d’éclipses qui forme les séries lunaires de Saros.

Astrologiquement, elles relèvent simplement d’un autre niveau de symbolisme,  l’ombre d’un possible événement à venir, et par elles-mêmes, elles deviennent purement un concept abstrait, pas à moindre titre qu’une progression ou direction. Toutefois, quand elles se situent en relation de synchronicité, la toile des connexions se densifie, et un puissant cycle se trouve activé. Le résultat peut prendre la forme de la fatalité.


Le cycle de Saros

Le nom de « Saros » désigne à la fois un cycle d’éclipses et une série d’éclipses. La définition moderne du cycle de Saros est une période de 6 585,32 jours, soit 18 ans et 10 ou 11 jours (dépendant des années bissextiles), et 7,68 heures. Cela équivaut à 223 mois synodiques (période entre deux pleines lunes), sur une moyenne de 29,53059 jours par mois. On appelle ceci un cycle, parce que dans cette période, les éclipses se répètent, mais elles se répètent toutefois d’une façon très spéciale.

Une série de Saros est le lien entre des éclipses en évolution (solaires ou lunaires) connectées au cycle de Saros ; chaque série est identifiée par un numéro et a un début et une fin (durée de vie moyenne de 1300 ans pour les éclipses lunaires). En résumé, le cycle de Saros est juste une répétition de 223 mois synodiques dans une série de Saros, chaque série commençant par une petite éclipse. Cette éclipse initiale grandit à chaque répétition du cycle, et sur des centaines d’années, parvient, le moment venu, à produire des éclipses totales. A ce point de progression, la série décline graduellement jusqu’à un point où elle « décède » effectivement. A l’heure de ces écrits, il y a 39 séries lunaires et 38 solaires en cours. La théorie qui sous-tend le Saros n’a été clairement définie que depuis 300 ans ; de récents développements (depuis 50 ans) ont permis d’identifier chaque série de Saros (solaire et lunaire) en définissant sa date de naissance, et sa date d’expiration, chaque série étant aussi numérotée pour faciliter le processus d’identification.

Le pouvoir caché du Saros lunaire
   
Si nous avions regardé le ciel dans la nuit du 10 au 11 juillet 1824 à environ 3h30 GMT, nous aurions aperçu un léger assombrissement de la partie extrême sud de la Lune. Et nous aurions constaté pendant l’heure et demie suivante, que ce processus d’assombrissement se densifiait, allant jusqu’à environ dix pour cent de la Lune, avec un maximum autour de 4h15. Après ce maximum, le processus aurait diminué pour se terminer autour de 5h. Cette petite éclipse  était la naissance du Saros Lunaire 136.

Au cours des 180 années suivantes, le Saros Lunaire 136 a accompli 10 cycles, le dernier cycle en cours se répétant le 28 Octobre 2004 ; à cette date, l’éclipse était totale avec une magnitude de 1,3 à 3h04 GMT. La série de Saros 136 entrait de nouveau en action, et elle précéda le Tsunami qui se produisit le 26 décembre 2004. La série allait continuer à être active jusqu’à l’éclipse d’avril 2005.

En ce jour tragique, à 00:58:50 GMT, le plus grand tremblement de terre depuis 40 ans, d’une magnitude de 9.0, se produisit entre les plaques australienne et eurasienne, sur le fond de l’Océan Indien à 3°18 de latitude nord et 95°47 de longitude est.
Le tremblement de terre déclencha un tsunami qui se propagea sur des milliers de kilomètres en quelques heures, avec une zone de destruction s’étendant de la moitié nord de l’île indonésienne de Sumatra à la Thaïlande, Ceylan, les Maldives et de nombreuses petites îles situées dans cette zone. Se déplaçant à plus de 800 km heure en eau profonde, et sans système d’alarme en place prévu pour un tel événement, les pertes en vies et les destructions allaient être massives. Six mois plus tard, il a été estimé que plus de 200 000 personnes avaient perdu la vie, l’Indonésie étant la plus affectée avec 180.000 morts. La reconstruction de ces pays fracassés allait prendre des années, avec un coût estimé au-dessus de 9 milliards de dollars. Les blessures psychologiques et physiques des survivants ne pourront jamais être estimées.
    
Le thème du tremblement de terre
    
Ce qui frappe au premier coup d’œil sur cette carte, c’est la grande croix formée par Chiron, Saturne et les nœuds Lunaires, sur les angles. La « Croix » se crée avec 5° d’orbe, mais les effets sur les angles du thème sont évidents. Dans la perspective des évènements mondiaux, cette combinaison est explicite, le pouvoir des nœuds lunaires se concentre sur la douleur et la souffrance au travers des maisons qui représentent des éléments physiques, des communautés, des relations (à tous niveaux) et des autorités dirigeantes. Le thème est faible en signes d’eau et signes fixes, avec un carré appliquant de Mars à Uranus, tout ceci en dit long sur l’évènement. C’est un thème qui parle, mais qui est, malgré tout, décevant car il ne présente pas une explication astrologique complète pour un évènement  qui change tout dans la vie de millions de gens.

Épicentre du tremblement de terre
26 décembre 2004, 0:58:50 GMT +0.00, 03’N18’  095’E47’
Géocentrique – Tropical – Placidus - Nœud Nord vrai
Données provenant des Nations-Unies, cotées AA dans le système Rodden

Le thème soulève quelques questions – où se trouve symbolisé un tremblement de terre de cette magnitude énorme, pourquoi à ce moment-là, pourquoi pas le jour précédent, ou le suivant, il y a eu plusieurs jours comme celui-ci, et d’autres encore à venir, avec cette croix unissant Chiron, Saturne et les nœuds. Il faut admettre que cela s’appuie sur une Pleine Lune, mais dépassée de 12 heures, et située dans un autre signe. Quelque chose était absent dans le puzzle... La réponse était à trouver dans le Saros 136.
   
Le Saros Lunaire 136
   
La première éclipse partielle par l’ombre de la série 136 symbolise la naissance de la série. Avant cette éclipse, la série avait traversé la phase de pénombre de son évolution, ce qui sera démontré ensuite comme un élément significatif dans une perspective familiale, et non pas dans la représentation du pouvoir de base de la série. Après tout, l’éclipse par l’ombre est un fait observable, alors que toutes les éclipses pénombrales, à cause de leur forme, ne sont pas visibles à nos yeux, et ont essentiellement l’apparence d’une Pleine Lune normale.

Thème natal pour le Saros Lunaire 136, calculé pour la Lune culminante
11 juillet 1824, 4H15 – GMT+0.00, 21S18  062W36
Géocentrique - Tropical - Placidus - Nœud Lunaire vrai

L’éclipse est en Capricorne, régie par Saturne, ce qui apparaît tout de suite évident dans la figure de balançoire concernant non seulement l’éclipse et les nœuds, mais aussi cinq planètes ; et l’éclipse se tient dans l’orbe d’une grande croix formée par l’opposition entre Mars et Chiron. Mars et Chiron forment aussi une grande croix avec Vénus-Uranus en opposition. Vénus et Uranus sont en position de force entre l’éclipse et les nœuds. Toutes les planètes, à l’exception de Saturne se trouvent en signes cardinaux, alors que Saturne, se positionnant en singleton dans le signe mutable des Gémeaux, forme un aspect difficile avec l’éclipse elle-même. Saturne, en tant que maître de l’éclipse, est l’élément centralisant l’énergie cardinale du thème et  de ce fait le point situé à 90° de Saturne se trouve valorisé. La série 136 a un potentiel très négatif, particulièrement si Saturne se trouve en synchronisation avec une planète extérieure pendant la période active.

Grâce aux progrès effectués dans le calcul des éclipses, autant passées que futures, on peut dresser le thème pour n’importe quel lieu en se fiant à sa pertinence. Les données des éclipses sont d’un degré de précision qu’il était impossible d’atteindre auparavant ; ce qui est entièrement dû à l’amélioration de la théorie et aussi à l’usage de l’ordinateur qui permet la synthèse de centaines de facteurs qui constituent la précision exacte d’une éclipse.
    
L'éclipse Lunaire d’octobre 2004, localisée à l'épicentre
     
Ce thème ci-dessous est chargé de symbolismes incluant quelques points chauds évidents. C’est « l’évident» qui est trouvé à chaque fois que le pouvoir d’une famille de Saros Lunaire se trouve synchronisé. Les angles des thèmes se situent tous sur les 28 et 29° des signes mutables, formant des aspects durs au Centre Galactique actuellement à 27° Sagittaire, et Neptune traverse le 13° du Verseau. Le Centre Galactique, est un point focal pour l’énergie de notre galaxie, le point autour duquel notre Soleil et le système solaire font leur révolution, le centre où la théorie dit que l’énergie qui s’y trouve est si puissante qu’elle semble être celle d’un énorme trou noir. Le Centre Galactique est considéré comme un point d’importance qui souligne les évènements mondiaux. Le Centre Galactique est à l’Ascendant dans le thème d’Octobre 2004.


Éclipse lunaire précédant le tremblement de terre - thème localisé à l'épicentre
28 octobre 2004, 3H04 GMT +0.00, 03N18  095E47
Géocentrique - Tropical - Placidus - Nœud Lunaire vrai

Vénus, exactement sur le Milieu du Ciel du thème d’octobre 2004, forme de durs aspects avec les angles et Neptune ; combien de fois trouvons-nous Vénus sur une position saillante lorsqu’un désastre est à prévoir (Vénus dans le thème de la catastrophe du World Trade Center de New York  comparé à l’éclipse solaire d’août 1999 vient à l’esprit). Vénus dans les thèmes d’éclipse lunaire est souvent trouvée dans une position de pouvoir. Quand Vénus est puissante par sa position et/ou par ses aspects, son rôle apparaît plus être celui d’un élément de thème karmique que d’une simple affaire relationnelle, financière ou artistique. Dans le thème de 1824, Vénus est opposée exacte à Uranus, formant ainsi un côté de la grande croix, Mars et Chiron formant l’autre. L’ombre du tsunami symbolisé dans les éclipses voit Vénus agissant plus en tant que « Seigneur du Karma » qu’en tant que « Rose ».

L’éclipse du 28 Octobre 2004 est au mi-point de Saturne-Neptune et se trouve aussi dans l’orbe d’un mi-point à Saturne-Neptune du thème de 1824 ; dans la perspective d’un événement mondial, ceci est l’indicateur d’une condition très difficile, un craquement ou une « maladie » de la terre avec comme résultat la dévastation d’un territoire. Mais plus important, nous trouvons Uranus rétrograde et en aspect de carré serré à Saturne 1824, un Saturne qui agit comme le chef d’orchestre maniant le pouvoir de la naissance de la série. Uranus, dans le signe mutable des Poissons, en redevenant direct forme un carré exact au Saturne 1824 le 26 Décembre. Saturne et Uranus liés par un aspect dur figurent un événement qui secoue la terre.


Le thème du Saros Lunaire 136, localisé à l'épicentre
Thème de la naissance de la série 136, localisé à l'épicentre
11 juillet 1824, 4H15 GMT +0.00, 03N18 095E47
Géocentrique - Tropical - Placidus - Nœud Lunaire vrai

Vu depuis la perspective de la naissance de la série 136, les transits au moment exact du tremblement de terre massif, qui était si puissant que l’énergie produite résonna sur toute la terre comme le son d’une cloche, démontrent pourquoi ce moment était bien approprié. Il est à présent possible de voir non seulement le potentiel du tremblement de terre, mais aussi les raisons du déclenchement. Uranus fait un aspect appliquant exact au Saturne de 1824, et la Lune, dressant le plan de l’événement monte vers le MC du thème de 1824. La Lune s’oppose au Centre Galactique, dénonçant l’importance mondiale du résultat. En même temps, comme la petite aiguille d’une horloge, l’Ascendant et le Milieu du Ciel du thème se calent sur la position de la croix des nœuds, Saturne, Chiron. Ceci est une illustration au plus haut degré du pouvoir symbolique contenu dans la famille Saros, et qui se manifeste au travers de la synchronicité.


Juxtaposition du thème du Saros Lunaire 136 et du thème du tremblement de terre

Roue intérieure
Natal de la série 136 – épicentre
11.7.1824 4H15 GMT+0.00 
03N18  095E47

Roue extérieure
Tremblement de terre -épicentre
26.12.2004 0:58:50 GMT +0.00
03N18  095E47

Géocentrique - Tropical - Placidus - Nœud Lunaire vrai

Dans le folklore et la mythologie, la Lune a toujours représenté l’autorité régnant sur tout ce que qui vit sur la Terre. Les éclipses dans l’astrologie médiévale avaient la réputation d’être des facteurs dérangeants ; l’astrologie moderne tend vers les visions pragmatiques de « transformation importante » ou de « résultats créatifs ». Peut-être qu’une vision plus équilibrée tiendrait compte de toutes ces possibilités, et ainsi qu’on le verra, les possibilités dépendront du rapport de synchronicité avec la série lunaire ; plus ce rapport sera pointu, plus les résultats seront importants. Ainsi que le démontre ce regard sur le tsunami et le Saros Lunaire 136, le pouvoir d’une famille d’éclipses peut être tel qu’il peut changer le monde.
  
___________________________
Références : Les données des éclipses lunaires ont été vérifiées avec le « Canon of Lunar Eclipses 1500 BC – AD 333" de Bao Lin Liu et Alan D Fiala », publié par Willmann-Bell Inc. Copyright 1992. La vérification est exacte à la minute près.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire