En astrologie,
depuis l'antique jusqu’au contemporain, la permanence de l’interprétation
mythologique est la base interprétative la plus stable. Presque tous les courants astrologiques
(mondial, rationnel, ésotérique, scientifique, karmique, psychologique, etc.)
respectent le sens mythique de leurs bases comme des archétypes qui symbolisent
une "énergie", avec de multiples représentations, en particulier dans
le cas des interprétations astrologiques essentielles.
Article traduit de l'espagnol par Didier Castille
Le signe du Bélier a à voir avec la préparation du chemin. L'Homme du Bélier fait irruption au milieu des obstacles aussitôt qu'une inspiration intérieure, en laquelle il a aveuglement confiance, lui signale la route à suivre… Oskar Adler.
Les traces d'une idée
Les traces d'une idée
Les prémices de l'astrologie remontent à l’aube de l'humanité. Si nous parvenons à nous imaginer la vie des premiers hommes et l'environnement dans lequel ils évoluaient, alors nous entrons en contact avec la sensation abyssale de ce que représentaient pour eux le chaud Soleil, l’imprévisible Lune, le fracas surprenant du tonnerre ou la profondeur infinie d'un ciel étoilé.
Il était absolument logique pour eux de déifier toute la nature, spécialement ce qui leur était le plus inaccessible et, à plus forte raison, ce qui était le plus élevé, le plus divin...
Les premiers indices qui témoignent d'une observation méthodique du ciel remontent aux environs de 15 000 avant J.-C. Notons que l'Homme, tel que il se présente aujourd'hui à nos yeux, est apparu vers 35 000 avant J.-C. C'est dire que l'intérêt pour les étoiles est né presque en même temps que nous, en accompagnant l'évolution de notre cerveau et de notre conscience.
Voilà quelques années, en France, on a découvert dans une grotte une petite statuette, connue sous le nom de la Vénus de Laussel. La figure féminine tient dans la main droite une corne de bison comportant treize rainures verticales, le nombre de nuits entre la première croissant de la Lune et la pleine Lune. La main gauche repose sur son ventre arrondi, ce qui suggère une équivalence entre la lune et les cycles menstruels. Dès les premières œuvres d'art, l’être humain a mis en relation les rythmes célestes et les les rythmes terrestres.
La Vénus de Laussel
Musée d'Aquitaine, Bordeaux (France)
|
Alexander Marshack a analysé de nombreux échantillons (de cornes et d’os) comportant des incisions qui sont considérées comme des marques de chasse, également basées sur un calendrier lunaire. Lorsque l'on regarde ces échantillons au microscope on s’aperçoit que les différentes incisions n’ont pas été faites avec le même outil. En fait, c’est le passage du temps qu’elles indiquent.
Aux environs de 10 000 avant J.-C., on a trouvé dans le nord-est de l’Afrique, dans la ville de Susfana, ce qui peut être considéré comme la première manifestation d'un zodiaque et sur lequel on peut voir une svastika et douze signes, une combinaison du cycle lunaire (svastica) avec le cycle annuel ou solaire (zodiaque).
Dans ces deux cas, comme pour les peintures rupestres de Lascaux et d'Altamira (que certains interprètent comme une représentation de la voute céleste), nous avons affaire à la préhistoire de l'astrologie et à une pensée magique propre à l'enfance de l'humanité.
Jusqu'à l'époque des premiers philosophes grecs, c’est la pensée mythique qui apportait une explication à l'ensemble de l'expérience humaine. Et ce sont les mythes cosmogoniques qui ont relaté l’origine du monde dans les différentes cultures.
Il est probable que certains faits véritables ont donné lieu à divers mythologèmes, avec les ajouts et les nuances propres à chaque culture et à chaque religion. En ce sens, certains chevauchements de thèmes ponctuels entre des civilisations très différentes sont remarquables. L'un d’eux, le déluge universel, figure aussi bien dans la culture sémitique et indoeuropéenne que dans la culture précolombienne
Les astres du ciel comme les animaux ont été divinisés par les premiers groupes humains, en leur conférant ainsi un "pouvoir". Beaucoup plus tard, les hommes en sont venus à les adorer individuellement, chaque planète étant une divinité dotée d'un certain nombre de qualités.
À ce stade, l'astrologie s’intègre dans cette vision du cosmos, dans une relation directe avec le monde symbolique des mythes.
Dans d’autres cas, un seul élément absorbe toutes les divinisations. L'un des exemples les plus remarquables est le soleil, adoré voilà 3 500 ans en Égypte par le pharaon hérétique Akhenaton, qui est aujourd’hui considéré par beaucoup comme le premier monothéiste. Il était hérétique pour avoir éliminé des milliers d'années de religion officielle, et monothéiste parce qu'il considérait Aton (le Soleil) comme unique dispensateur de vie à la place des innombrables dieux auxquels toutes les villes de Haute et de Basse-Égypte rendaient un culte. Tant du point de vue religieux que symbolique, nous voyons que le Soleil est un élément fédérateur, organisateur, vital et irradiant.
Il est vrai que la religion d'Aton n’a été mise en œuvre que le temps du règne d’Akhenaton et pour qu'ensuite l'Égypte ne regagne le polythéisme, mais il est intéressant de spéculer: a-t-elle pu influencer les religions monothéistes qui sont apparues plus tard? Les Égyptiens de l’Antiquité associaient le début de la crue du Nil avec l’élévation héliaque (celle des astres qui apparaissent une heure avant ou une heure après le soleil) de l’étoile Sirius, la plus brillante au firmament, et le début du solstice d’été.
Hérodote (né il y a à peu près 2 500 ans) nous dit dans Euterpe, le deuxième livre de "L’Enquête", que "les Egyptiens ont été les premiers parmi tous les hommes à inventer l'année, la divisant en douze parties correspondant aux saisons, et on dit qu'ils ont inventé cela en se laissant guider par les étoiles (...) on dit aussi que les Égyptiens ont été les premiers à y introduire les noms des douze dieux, que les Grecs ont empruntés ensuite.
Grotte d'Altamira (Espagne) |
C’est bien plus tard que différents auteurs ont commencé à citer ces deux astrologues, ce qui laisse penser qu’ils relèvent en fait de l'époque de l'Égypte ptolémaïque (soit au deuxième ou troisième siècle avant J.-C.). Nekepsos et Petosiris sont également les auteurs d'un traité qui a été perdu, une œuvre qui a été la principale source de l'astrologie hermétique (communication personnelle de Rafael Gil.)
L'astrologie égyptienne est basée sur ce que l’on nomme les décans, ces périodes de dix jours dont chacune se trouve placée sous la protection d'un dieu représenté par une étoile ou un groupe d'étoiles. Il y avait au total 36 décans et il semble qu’on les utilisait pour suivre le cycle de Sothis (Sirius).
C’est de l'époque des Ptolémée (début de l'ère chrétienne) que provient un zodiaque sculpté sur le plafond d'un temple dédié à Osiris, connu sous le nom de zodiaque de Dendérah. On peut le voir aujourd'hui au musée du Louvre à Paris.
Cependant, parmi tous les témoignages archéologiques, le plus important du point de vue astrologique-prédictif est probablement une tablette d'argile cuite trouvée en Mésopotamie, âgée de 4 300 ans et qui contient un présage basée sur une éclipse lunaire:
"Le roi d'Akkad meurt et ses sujets se sauvent.
Le pouvoir du roi d'Akkad s’affaiblit. Les sujets sont prospères."
L'éclipse s’est produite le 11 Mai 2259 avant J.-C. et a coïncidé avec la mort de Naram-Sin, petit-fils de Sargon.
Akhenaton et sa famille en adoration devant le soleil - Musée archéologique du Caire |
Ce sont certainement des berges de l'Euphrate et du Tigre qui ont vu naître les premiers astrologues et astronomes du monde. Le limpide ciel d’orient était parfait pour l'observation des étoiles et des planètes. Ce sont les Sumériens qui, au départ, ont scruté la voûte céleste, suivis par les Assyriens, les Babyloniens et les Chaldéens, des "tribus" qui se sont implantées successivement dans l'espace et dans le temps sur le territoire qu’occupe actuellement l’Iraq. À Sumer, le calcul était basé que le système duodécimal, l’année était constituée de douze mois de trente jours, le jour de douze heures de soixante minutes et le cercle de 360º. Il est surprenant de constater que le cadran de nos horloges provient directement des compétences mathématiques du peuple sumérien (et qu’il ne fait que représenter la bande zodiacale).
Un peu plus tard (1200 / 400 avant J.-C.), les Chaldéens ont établi les solstices et les équinoxes, ils ont calculé les éclipses et ont représenté le Zodiaque presque tel que nous le connaissons aujourd'hui. On a également retrouvé des calculs de positions lunaires et planétaires. Ils prédisaient les moments où les planètes entraient en opposition ou en conjonction avec le Soleil.
Les temples chaldéo-assyriens étaient construits sur un terre-plein élevé et avaient une forme pyramidale avec sept tours superposées. Un chemin en spirale permettait d'accéder à la plate-forme terminale, qui était à la fois un temple et un observatoire. Dans ces ziggourats, chaque niveau était consacré à une divinité astrale, sept planètes, sept dieux. Dans l’ordre chaldéen, le premier niveau était pour Sin (la Lune), le second pour Nabu (Mercure), puis Ishtar (Vénus), Shamash (le Soleil), Nergal (Mars), Marduk (Jupiter) et enfin Ninurta (Saturne).
L’astrologie chaldéenne a été conçue à partir de visions animistes / vitalistes du cosmos. Il est à noter que dans l'écriture sumérienne, l'une des plus anciennes de l'humanité, le nom d'un dieu est à chaque fois représenté dans son graphisme par un trait cunéiforme et une étoile qui en indiquent ainsi l’aspect divin.
C’est également de Sumer et de Babylone que nous est parvenu le poème épique le plus ancien : le Chant de Gilgamesh. Selon certains auteurs, cette épopée raconte l’initiation d'un héros solaire dont la progression suit l'ordre des douze signes, tout comme, des milliers d'années plus tard, Hercule et ses douze travaux.
Ainsi, avec le Proche-Orient comme épicentre, l'astrologie mésopotamienne s'est répandue dans toutes les directions : l'Égypte, la Perse, l'Inde, l'Arabie, la Grèce...
Nous avons vu que, depuis que le monde est monde, les phénomènes de la nature, notamment tous les cycles basés sur les mouvements célestes, ont particulièrement focalisé l’attention des hommes: les marques de chasse de Marshack, le zodiaque de Susfana, les svastikas en Norvège et à Tiawanaco en Bolivie (5000 avant J.-C.), le calendrier solaire d'Héliopolis (4241 avant J.-C.), les cercles concentriques en Grande-Bretagne (3800 avant J.-C.), les ziggourats de Mésopotamie (3000 avant J.-C.) et l'observatoire astronomique de Stonehenge en Angleterre (2400 avant J.-C.), sont quelques-uns des vestiges archéologiques qui en témoignent.
Devant une telle quantité d'éléments matériels, nous pouvons apprécier la philosophie de la pensée astrologique, que l’on retrouve plongée de façon subliminale dans des temps que l'homme explore, qui justifie et corrobore l'influence du cosmos dans la vie de l'homme, son incidence, ses conséquences et ses réactions.
Le zodiaque de Dendérah - Musée du Louvre à Paris
|
Aux alentours de l'an 700 avant J.-C., un changement fondamental s’est produit dans la pensée. Les premiers philosophes sont apparus en Grèce, ceux qu’on a appelé les "philosophes de la nature."
Il s’agit d’un fait d’une importance historique capitale puisque, avec la civilisation grecque, est apparue, pour la première fois dans l’histoire de l'humanité, la nécessité d'expliquer les phénomènes du monde par la raison.
Cette mutation de la pensée mythique vers la pensée rationnelle s’est produite quand, tant avec Homère et son Iliade qu’avec Hésiode et sa Théogonie, des récits concernant les dieux ont été transcrits et ont conduit à un approfondissement de la critique et des débats relatifs à ces histoires, transmises uniquement par voie orale jusqu’alors.
Al-Malwiyya in
|
Cycliquement, on en est arrivé dans l'histoire à la certitude que plus on approfondit le domaine des sciences, plus on se rapproche de la mystique. C'est quelque chose que nous pouvons vérifier aujourd'hui même dans la relation qui a surgi entre les nouvelles théories de la physique des microparticules et le mysticisme oriental.
Selon l’anthropologue G. S. Kirk, auteur de "La nature des mythes grecs", il n'a jamais eu de transition aussi ponctuelle entre les deux formes de pensée. En fait, il pense qu’il est absurde de parler d'une "pensée mythique", en faisant valoir que ce qui s’est produit a été une lente mais efficace transformation dans la manière de penser.
Les mythes eux-aussi ont évolué, ils se sont systématisés et, par force, rationalisés. D'un autre côté, les philosophes de la nature (également appelés présocratiques), tels que Thalès, Anaximandre et Anaximène, ont construit des théories sans aucun doute inscrites dans le philosophique mais avec un tel arrière-plan que l’on peut percevoir des idées liées à la pensée mythique.
De fait, en l'astrologie, depuis l'antique jusqu’au contemporain, la permanence de l’interprétation mythologique est la base interprétative la plus stable car elle transcende la rationalité fragmentaire d’aujourd’hui. Presque tous les courants astrologiques (mondial, rationnel, ésotérique, scientifique, karmique, psychologique, etc.) respectent le sens mythique de leurs bases, comme des archétypes qui symbolisent une "énergie", avec de multiples représentations, en particulier dans le cas des interprétations astrologiques essentielles.
Voyons alors de quoi traitent ces théories.
Les premiers philosophes ont en commun la conviction que le monde a été créé à partir d'une matière primordiale de laquelle ont jailli toutes les changements. Ils ont essayé de trouver dans la nature des lois constantes sans tomber dans l’explication mythique traditionnelle. Ces philosophes ont fait les premiers pas vers une manière de penser scientifique, pour être la semence des sciences de la nature ultérieures.
Le signe du Bélier a à voir avec la préparation du chemin. L'Homme du Bélier fait irruption au milieu des obstacles aussitôt qu'une inspiration intérieure, en laquelle il a aveuglement confiance, lui signale la route à suivre…
Jésus de Nazareth, l'étoile de Bethléem
Dans les années 6 ou 7 avant Jésus-Christ, on a pu observer une triple conjonction de Mars, Jupiter et Saturne dans le ciel limpide du Moyen-Orient. La célèbre étoile de Bethléem est maintenant une partie de la tradition chrétienne, mais qu’en est-il vraiment?
Certains disent qu’il a pu s’agir d’une comète, d'autres d’une météorite ou d’étoile filante. Mais ces deux positions ne sont pas tenables car à ce moment-là aucune comète n’est passée à proximité de la Terre. D'autre part, une météorite prend très peu de temps pour se consumer dans l'atmosphère de la Terre, il est impossible de la suivre plusieurs jours comme le soutient la tradition.
Gardons à l'esprit que nous ne pouvons nous baser que sur des spéculations étant donné la nature du matériel à notre disposition: le Nouveau Testament, les Évangiles apocryphes, etc.
Dans toute la tradition chrétienne, il n'y a pas de véritable trace du thème astrologique de Jésus, pas plus que du moment exact de sa naissance.
On nous dit que trois savants, ou trois mages, sont venus de l'Orient en suivant une étoile pour se prosterner devant le Roi du Monde. Cette étoile s'est posée au dessus d'une humble crèche à Bethléem, là où un enfant venait de voir le jour.
Les mages ont offert de l'or, de l’encens et de la myrrhe. Ils sont venus de l'Est, probablement de Chaldée ou de Babylone, là où les prêtres sont appelés mages, et qui pourraient tout aussi bien être appelés astrologues, un mot qui synthétise en partie ce qui précède: sage, étoile, orient, Chaldée, mage.
Les trois rois mages de l'Évangile (Mt 2, versets 1 à 12) apparaissent comme la réunion de deux pouvoirs (réel et sacerdotal). L'un d'eux offre au Christ l'or et le salue comme "Roi" (tout comme l'or symbolise la Royauté), l'autre offre l’encens et le salue comme "Prêtre" (tout comme l’encens symbolise l'encens divin) et le troisième est salue comme "Prophète" ou "Maître spirituel" par excellence, et offre la myrrhe (symbole de "l’incorruptibilité").
Dans son livre Aión, le psychologue suisse Carl Gustav Jung explique d'une manière éclairante la relation entre ce qu’on nomme l’ère astrologique des Poissons et le christianisme. Tout ceci se trouve démontré sans conteste dans les "allégories" suivantes et dans les faits:
- Jésus a choisi ses apôtres parmi d’humbles pêcheurs,
- Le symbole des chrétiens primitifs était le poisson,
- Il se décrit lui-même comme pêcheur d'hommes,
- La mitre des évêques est en forme de poisson,
- Le rite du baptême,
- La marche sur les eaux.
D'autre part, nous pouvons faire des associations similaires avec certaines qualités "Poissons", telles que:
- L'autosacrifice,
- L'amour et la douleur universelles,
- La mystique, le divin,
- La valeur du spirituel sur le matériel,
- Le lavage des pieds comme un signe d’humilité.
Selon Miguel Manrique Mom, dans son article "Cycles cosmiques de l'humanité", quand la symbolique du poisson a été prise comme symbole du Christ, on a vu dans son nom grec "IKHTHYS" les initiales des mots "Ieosous Khristo Theous Hyios Sotero" ( "Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur").
Concernant le Christ, les premières informations qui parvinrent dans le monde gréco-romain sont dus à l'apôtre Paul qui, à l'Aréopage, fit un discours devant les citoyens athéniens. Là-bas, la doctrine chrétienne s’est confrontée aux différentes philosophies d'Athènes, "enracinant" l'idée d'un Dieu fait homme, transcendant les "Dieux philosophiques" de facture purement mentale. Paul a réalisé un grand travail de missionnaire, en créant de nombreuses communautés chrétiennes. Il est mort à Rome en l'an 62.
Les hommes hautement évolués qui se trouvent sous le signe du Cancer sont ceux que nous devons voir comme patrons des faibles et des nécessiteux, ceux qui utilisent leurs forces à relever les autres, ceux qui considèrent comme fonction principale d’avoir à soulager la souffrance psychique, d'apporter le courage et le réconfort devant la peur, l'espérance aux désespérés et la nourriture aux psychiquement affamés. Oskar Adler
Saint Augustin, un ancien astrologue contre l’astrologie
Cathédrale d'Amiens, France |
Au cours du Moyen-âge, le pouvoir de l'Église chrétienne s’est chargé de dissoudre l'influence des idées philosophiques originaires du monde grec. En l'an 529, l’Église ferme l'Académie de Platon à Athènes. Les couvents exercent ensuite un monopole sur l'éducation, la réflexion et l'expérimentation "scientifique".
L'un des "pères" de l’Église fut Saint Augustin (354-430), qui étudia l'astrologie dans sa jeunesse puis se transforma en son principal ennemi. Les arguments de sa critique tiennent autant de la logique que du spirituel. Le coup le plus dur qu’il ait porté touche aux thèmes de jumeaux et de l'énorme différence qu'il constate dans leurs destins. Le déterminisme de l'astrologie de l'époque s'affronte avec l'idée de libre arbitre, le cœur du christianisme. Saint Augustin a fait valoir que, lorsque des astrologues font des prédictions qui s'avèrent exactes, c'est parce qu'ils sont assistés par des démons et parce que les âmes sont prêtes à renoncer à leur libre volonté. Cette pensée se poursuit encore aujourd'hui chez beaucoup de gens qui considèrent comme un péché l'envie de se mêler de questions qui vont au-delà de la terre, qui interfèrent avec les affaires de Dieu. À ce moment là, il était d'usage de ne voir l'astrologie que comme une méthode de divination prosaïque plutôt que de la concevoir comme une philosophie astral (comme elle l'était à l'origine).
À mesure que le christianisme s'est imposé dans le monde romain, l'astrologie a été reléguée à une place de moins en moins importante, jusqu'à disparaître quasi complètement à partir de l'invasion de Rome par les Wisigoths en 410.
À partir de l'an 1000 approximativement, ce sont les couvents qui se sont occupés de l'éducation, les premières écoles et les premières universités ont été fondées dans les cathédrales.
Les étourdissantes cathédrales gothiques ont été érigées en l'honneur de Dieu, mais, comme Fulcanelli nous le montre dans son livre "Le Mystère des Cathédrales", l'hermétisme, l'alchimie et l'astrologie ont réussi à tisser, en une forme "occulte", leurs clés et leurs symboles dans l'architecture et l'iconographie chrétienne de l'Église. Ainsi, les cathédrales d'Arles, d'Amiens et de Notre-Dame, entre autres, sont pleines de symboles alchimiques et astrologiques qui témoignent de la force de cette connaissance, cachée dans sa propre démonstration.
Médaillon du calendrier picard - cathédrale d'Amiens |
Les Poissons - cathédrale d'Amiens |
Les arabes entrent en scène
Enluminure du XVe siècle |
En parallèle à "l'introversion mystique" qui se déroulait en Europe, la dynamique des Arabes a commencé à devenir perceptible. La culture islamique a pris chez les Grecs la philosophie , la médecine, l'astrologie et la science, en conférant à Aristote un rôle principal.
Beaucoup de textes astrologiques grecs, que l'occident latin avait perdu, ont été traduits en arabe grâce à des astrologues et à des philosophes tels que Al-Kindi , Albumazar et Messalah, et c'est pourquoi leurs noms et leurs aphorismes figurent dans les bibliographies européennes postérieures.
Le Tétrabible de Ptolémée a été traduit en 1138. Malheureusement, la traduction du grec vers l'arabe et de l'arabe vers le latin a induit diverses erreurs dues à la structure même de la langue, erreurs qui se sont perpétuées jusqu'à il y a encore quelques années. En ce moment, des équipes interdisciplinaires composées d'astrologues et de philologues traduisent directement à partir des originaux grecs et montrent d'une autre manière le savoir astrologique d'autrefois.
En définitive, l'astrologie a bénéficié des énormes progrès réalisés dans le domaine des mathématiques et de l'algèbre propres au monde islamique. Les parts arabes ont été développés par les arabes et mis en œuvre par les astrologues grecs.
Depuis la fin du douzième siècle, les érudits arabes étaient invités par les princes du nord de l'Italie pour enseigner ce qu'il y avait de plus avancé en termes de mathématiques et de philosophie ; ainsi, de nombreux écrits d'Aristote ont été connus et traduits de l'arabe vers le latin, en éveillant un nouvel intérêt pour les questions scientifiques.
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) a tenté d'unir la philosophie d'Aristote avec le christianisme, en créant une grande synthèse de la foi et de la connaissance. Il estimait qu'il existe deux façons tout aussi valables d'accéder à Dieu : l'une par la foi et la révélation, l'autre à travers la raison et les observations faites avec les sens. Il pensait qu'en se fondant sur la philosophie d'Aristote l'existence de Dieu pourrait être prouvée
Les universités médiévales se sont penchées sur l'astrologie car la cosmologie de Ptolémée et les fondements aristotéliciens, chers au christianisme de l'époque, ont facilité l'accord avec elle. Saint-Thomas a accepté la partie de l'astrologie judiciaire qui fait référence à l'influence des astres sur le corps, mais pas à l'âme, qui s'élève au-delà de la chair et des planètes; il a intelligemment réglé le problème du libre abitre.
Mentionnons maintenant une phrase de Franz Boll pour synthétiser ce que nous avons vu jusqu'à présent (et dans l'espoir de ne pas passer pour trop bien intentionnés): "La chose la plus importante dans l'histoire de l'astrologie est, semble-t-il, qu'elle parait réaliser une union des peuples avec une clarté et une autorité qu'on ne retrouve pas ailleurs. Le plus étrange, c'est qu'elle est, après des millénaires, l'un des seuls biens spirituels communs à l'ensemble de l'humanité; sa littérature peut être qualifiée d'universelle; elle représente probablement le seul domaine dans lequel l'Orient et l'Occident, les chrétiens, les musulmans et les bouddhistes se comprennent sans difficulté.
Hegel, une philosophie idéaliste dynamique
Saturne dévorant ses enfants - Goya |
Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) peut être considéré comme fils du romantisme, d'une part pour avoir réuni les diverses idées qui ont circulé entre les romantiques, et, d'autre part, pour avoir critiqué la philosophie de Schelling.
Pour Hegel, tout est relationnel, rien n'a de sens véritable sans relation avec d'autres réalités ou avec d'autres pensées. Toute chose ne peut être en relation qu'avec ce qu'elle n'est pas. De cette façon, toute thèse peut s'opposer à une antithèse. Car la "chose" ne peut pas se supprimer en ce niant comme une chose indépendante car il existe une plus grande unité qui l'intègre à un nouveau niveau: la synthèse. C'est pourquoi Hegel comprend la réalité comme un ensemble de relations dialectiques.
Le processus dialectique consiste ensuite à démontrer comment chaque catégorie est insuffisante en elle-même et comment elle atteint sa suffisance grâce à une autre catégorie supplémentaire, qui pousse la réflexion jusqu'au moment suivant, en charge de combler le fossé précédent et révélateur d'un autre qui tendra à être complémentaire plus tard. La synthèse qui a été atteinte devient une thèse par rapport à une nouvelle antithèse, avec laquelle le mouvement dialectique rencontre une synthèse chaque fois plus riche.
L’être (thèse) et le néant (antithèse) se rassemblent dans le devenir (synthèse) jusqu'à ce qu’arrive le moment où nous avons un concept global: "l'idée", la synthèse suprême. Mais cette idée ne représente que les déterminations potentielles, le plan divin n'a pas encore été réalisé. L'idée en acte est Esprit, de sorte que Dieu est esprit, mais un Dieu qui doit devenir pour lui-même ce qu'il est... et par le biais de la nature, des hommes, de l'histoire des peuples, des religions, de l'art et selon le rythme dialectique fixé par l’idée.
Hegel entend par raison universelle, ou esprit universel, les événements humains et parle bien de l'esprit universel du cours de l'histoire. Il estime que la vérité est subjective et que la base de la connaissance humaine varie de génération en génération, il n'y a pas de "vérité éternelle". La raison est une chose dynamique. La "vérité" est ce processus lui-même. Vous ne pouvez pas sortir une idée de le contexte historique dans lequel elle a été créé, et donc Platon n'est pas plus équivoque (ou plus dans le vrai) que Saint-Augustin, Descartes ou Kant. Mais l'esprit se dirige vers une conscience universelle de lui-même toujours meilleure. Ce qui est "raisonnable" est ce qui subsiste (Que pense Hegel de l'astrologie? On se demande). Hegel dit que l'esprit universel se transforme lui-même en trois étapes: il prend tout d'abord conscience de lui-même dans l'individu -raison subjective-, ensuite, il atteint une plus grande conscience au sein de la famille, de la société et de l'état -raison objective. Avec l’art, la religion et la philosophie, l'esprit universel atteint la forme la plus élevée de la connaissance de soi: la raison absolue. Assurément, les implications ésotériques de la philosophie hégélienne mériteraient d’être étudiées de manière plus approfondie.
Pour le moment, le pèlerinage que fait l'esprit universel à travers des trois niveaux de l'existence est analogue au voyage que fait la conscience à travers le Zodiaque (qui se partage en trois champs.)
- Bélier, Taureau, Gémeaux et Cancer appartiennent au champ qui correspond à la personne (la raison subjective de Hegel). La conscience a des qualités "primitives", non pas dans un sens péjoratif mais dans le sens de choses en lien avec la base, avec la racine. Les préoccupations sont plus immédiates et plus individualistes.
- Lion, Vierge, Balance et Scorpion appartiennent au champ qui correspond au social (la raison objective). Le préoccupation n'est pas seulement le soi mais aussi le toi. La conscience est en expansion et les relations vont "civiliser" l'ego. La psychologie de l'autre est prise en compte.
- Sagittaire, Capricorne, Verseau et Poissons appartiennent au champ qui correspond à l'universel (la raison absolue). C'est là que la conscience s’éloigne de l’individuel pour embrasser le collectif et l'impersonnel. L'ego tend à disparaître (en particulier dans le Verseau et les Poissons), il s’oublie pour se fondre dans le cosmos et retourner à la source primitive.
Pour le philosophe danois Søren Kierkegaard, Hegel et les romantiques représentaient plus ou moins la même chose. Il a indiqué que les "vérités objectives" n'étaient d’aucune importante pour l'existence de l'individu. Mais, plus important encore que la "vérité", il y a la "vérité pour moi." Pour Kierkegaard, c’est l'existence de chacun qui est essentielle. Les vérités vraiment importantes sont personnelles. Les choses que nous pouvons connaître par le biais de la raison sont complètement inessentielles.
Ce qui caractérise le Sagittaire est l'exigence d'une loi qui maintient la hiérarchisation qui garantit l'idée de subordination et de supériorité morale. Tout comme la plante est au-dessus de la pierre et l'animal au-dessus du plancher, l'être humain est au-dessus de l'animal et de tous les autres règnes inférieurs, qu'il réunit en lui ; la morale doit régir chez l'homme le corps, les inquiétudes psychiques et les pensées. Oskar Adler
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire