RÈGLES ET CONTROVERSES EN ASTROLOGIE HORAIRE, par Maurice McCANN

L'Horaire est une branche de l'astrologie qui répond à certaines questions. L'astrologue fait ses prédictions en jugeant l'horoscope au moment même où la question est posée. L'horoscope est écrit exactement, comme dans n'importe quelle autre forme d'astrologie. L'horaire se distingue des autres branches de l'astrologie en suivant un certain nombre de règles qui sont importantes pour juger l'horoscope. Aucune autre branche de l'astrologie n'est liée aux règles comme l'est l'horaire. Ce sont les règles qui décident souvent de la réponse à donner aux questions. Beaucoup de questions peuvent avoir comme réponse un simple oui ou un non. Pour la réponse, les aspects qui relient le gouverneur de l’Ascendant et le gouverneur de la cuspide de la maison qu’on interroge peuvent être déterminants. En outre, les positions de la Lune et de celle du gouverneur de la cuspide de la maison qu’on interroge, donnent le résultat : l’issue. L’art de l’astrologie horaire est la connaissance des règles qui donneront un résultat positif ou négatif, et de leur application.



Cet article est extrait d’une conférence donnée par Maurice McCann à Rome en 1999 et de "The Errata : Guido Bonatti’s, Liber Astronomiae Tractatus III & VI" – Tara Astrological Publications. Texte traduit de l'anglais par Irène Andrieu, publié avec l’autorisation de l’auteur.

Il fait partie d'un dossier spécial "Astrologie horaire" constitué par Irène Andrieu et qui comprend : 

Choix des significateurs

On se réfère à la personne qui pose la question comme l'interrogateur.
On se réfère à la personne ou à la chose qu'on interroge comme l'interrogé.

"Glass Chess 2" par ChrisGJ6, sur FlickR
Les Significateurs sont les planètes qui gouvernent l'interrogateur et l'interrogé. Le significateur de l'interrogateur est la planète qui gouverne le signe ascendant. Très souvent, la Lune agit également comme co-significateur.
C'est une erreur de croire que puisque les planètes se trouvent dans la première maison ou près de l'ascendant, elles peuvent être employées comme significateurs de l'interrogateur. Cependant, trouver une planète dans la moitié de l’orbe du degré de l’ascendant ou en aspect avec le significateur de l'interrogateur ou avec la lune peut avoir une certaine importance dans le "jugement" final.
De même on évitera de considérer que les planètes situées dans la maison de l’interrogé peuvent être automatiquement utilisées comme significateurs de l'interrogé. Le significateur de l'interrogé est la planète qui gouverne le signe sur la cuspide de la maison que l'on considère, et rien d’autre.

On évitera également d’utiliser des significateurs généraux comme Vénus, pour interroger sur l’amour ou le mariage, ou Mars (colère, agression). Ils donnent rarement des résultats vérifiables.

Les planètes extérieures à Saturne, ne sont jamais employées comme significateurs principaux. Seuls les gouverneurs traditionnels du Scorpion, du Verseau et des Poissons semblent donner des réponses correctes : Mars pour le Scorpion, Saturne pour le Verseau et Jupiter pour les Poissons. Mais il n’existe pas actuellement de recherches abouties sur l’utilisation des planètes transpersonnelles en astrologie horaire.

Précision de la question

"Puzzled" par eworm, sur FlickR
L'astrologie horaire est pleine de règles et aphorismes qui nous ont été transmis à travers les siècles. Pendant que certains ont une vraie base astronomique, beaucoup d'autres sortent de l'imagination de l'astrologue. Les "considérations avant le jugement", comme les appelait Lilly, trouvent leurs origines dans la pratique de l'astrologue italien Guido Bonatti, qui inventa les premiers et les derniers degrés, et les considérations horaires des planètes. Bonatti se rendit compte que nombre de personnes le consultait pour se moquer de lui. C'est pour cette raison qu'il créa ce qu'il pensa être le moyen d’identifier ces personnes. Il voulait savoir qui parmi ses clients était sincère et qui était un imposteur.

Aujourd’hui ces considérations ont perdu leurs significations originelles et sont considérées presque comme des lois qui peuvent handicaper le jugement des demandes horaires. J'espère ici de vous démontrer que ce n'est pas vrai.

Tierce personne comme interrogateur :

Il arrive parfois qu'une tierce personne pose une question dans laquelle elle n'exerce aucun rôle direct. Par exemple, quand quelqu'un demande des informations sur une amie qui attend un bébé. Dans ce cas, la planète qui gouverne l'ascendant sera l'interrogateur, la personne qui pose la question. L'astrologue doit ignorer la planète qui gouverne l'interrogateur en se concentrant seulement sur les significateurs pour l'amie et l'enfant qu'elle attend. L’amie sera la planète gouvernant la cuspide de la Maison XI et le co-gouverneur la Lune. L’enfant qu’elle attend est représenté par le gouverneur de la cuspide de la maison V.

Lieu de l’interrogation

Si la question n’est pas posée directement dans le cabinet de l’astrologue, on emploiera les coordonnées géographiques du lieu d’où la personne pose la question. C'est sa question et lui/elle la comprend complètement. L’astrologue, à moins qu’il pose lui-même la question, ne peut jamais être l’interrogateur.
Exemple: si l'interrogateur se trouve à Paris et l'astrologue est à Lyon, employez la latitude et longitude de Paris.

L’heure de la demande

C’est la minute précise où la demande est posée, soit en personne, soit au téléphone. Même si on ne la comprend pas complètement et qu’il soit nécessaire de poser d’autres questions, on utilisera l’instant de la première question pour monter le thème horaire. Ce n’est donc pas l’heure à laquelle l’astrologue monte l’horoscope.

 Par exemple, si la question est posée par lettre, par fax ou message électronique, on se référera à l'heure à laquelle l'astrologue lit la demande. Si, à cet instant, l'astrologue ne comprend pas complètement la demande, elle pourra être clarifiée plus tard avec l'interrogateur.
L'instant où l'astrologue pose la demande est le moment exact pour rédiger l'horoscope. Il ne s’agit pas de manipuler l’horoscope en attendant un instant qui semble plus favorable astrologiquement pour poser la question. Ou d’attendre que l’expression émotionnelle du client soit assez forte pour qu’il puisse formuler clairement sa question. Il n’existe aucune raison pour retarder l'heure de la demande, de la part de l’astrologue ou du client. Cela signifie que l’astrologue ne doit pas s'attendre à ce que la demande donne nécessairement un résultat favorable.

Comprendre la demande

Il est parfois nécessaire de chercher de plus amples précisions de la part de l'interrogateur, puisqu'il est possible que ce dernier ne révèle pas toujours la signification complète de la demande ou qu'il ne s'exprime pas suffisamment clairement. Il peut exister des raisons personnelles pour éluder des informations ou bien l'astrologue peut ne pas comprendre la question. Préciser la demande est d'une extrême importance, car l'astrologue est dans les mains de l'interrogateur, dans le sens que la demande qu'on lui pose peut avoir des significations profondes pour l'interrogateur, tandis que pour l'astrologue elle peut sembler suffisamment claire. L'astrologue ne s'apercevra de ces significations profondes qu'après avoir pousser les questions jusqu'à ce qu'il comprenne complètement la demande. Il vaut mieux être sûr avant de monter l'horoscope.

Peut-on poser la même question deux fois ?

Il n'existe aucun motif de poser la même demande deux fois de suite, car il en ressort un horoscope nul. L'horoscope à prendre en compte est uniquement celui tracé au moment même où la demande a été posée la première fois. Il est essentiel d'écrire immédiatement les demandes afin d'éviter de les répéter ou d'en poser une autre presque identique. L’astrologue, qui pratique régulièrement l’astrologie horaire a intérêt à tenir le journal des questions qui lui sont posées et à en noter l’horaire précisément.

Clarification de la réponse

"Water on Mars?" par Gunnsi, sur FlickR
Guido Bonatti a vécu au 13ème siècle, en Italie, à Milan. Un de ses livres, Le Guide de l'Astrologue, a été traduit du latin en anglais par Henry Coley et publié par William Lilly en 1675. Dans ce livre, le lecteur reçoit l’avertissement suivant : "Quand l'interrogateur se présente uniquement pour le mettre à l'épreuve ou pour le leurrer, comme beaucoup le font en disant "allons chez cet astrologue et demandons lui ceci ou cela et nous verrons s'il peut nous dire la vérité ou pas"… (L’astrologue est invité à vérifier)… si les demandes sont sincères ou pas. Les demandes sincères étaient appelées radicales et celles qui ne l'étaient pas, non radicales.
La signification du terme "radical", dans le dictionnaire anglais, est "de la racine ou racines; essentiel, fondamental; qui forme la base". Selon Bonatti, si l'interrogateur était sincère, alors la demande était bien implantée dans son esprit. En d'autres termes, ce dernier exprimait sincèrement son désir d'être conseillé par l'astrologue. Il n'existait aucun autre motif caché à sa demande, désignée en conséquence comme "radicale".

Si la demande n'était pas radicale, cela signifiait qu'elle n'était pas bien implantée dans l'esprit de l'interrogateur. Le motif pouvait en être le manque de sérieux de la question, ou le fait que la demande était stupide, frivole, fugace, sans base solide ou sans réalité objective.

Le problème est donc d’établir la distinction entre demande radicale et non radicale.

Avant de chercher à expliquer la différence entre les deux, il faut d'abord préciser que la radicalité se rapporte seulement à la demande conçue dans l'esprit de l'interrogateur. Il pourrait alors en découler que l'horoscope est "redondant", si la demande est non radicale. La radicalité est liée à la sincérité de la demande, et non pas à la sincérité de l'horoscope qui dérive de la demande. La demande vient en premier lieu, l'horoscope en second. S'il n'y a pas de demande, il n'y a pas d'horoscope.

Bonatti croyait avoir découvert un moyen par lequel l'horoscope même l'aurait mis en garde quand il écrivait "En observant l'heure de la demande, si l'ascendant se trouvait très proche de la fin d'un signe ou au début d'un autre, et semble donc se trouver entre les deux, alors je dirais que la demande n'est pas posée d'une façon sérieuse, ou qu'ils étaient vénus pour me leurrer". Bonatti en concluait que la demande n'était pas radicale.

On remarquera qu'il disait "très proche de la fin d'un signe ou au début d'un autre, et semble se trouver entre les deux". Il n'a pas défini précisément quels étaient les degrés, mais c'est probable qu'il pensait aux degrés 29 et 1. Il a probablement écrit "très proche de la fin d'un signe ou au début d'un autre", pour donner l'idée du changement et du mouvement, au lieu d'écrire "les premiers et les derniers degrés", qui n'a pas le même effet.

L'opinion qui prévaut actuellement est que l’affirmation selon laquelle les premiers et les derniers degrés, spécialement 0-3 et 27-30 signifie que "c'est trop tôt ou trop tard pour le dire" n'est pas fondée. Il n'existe aucune preuve qui la corrobore. Il semble que le premier à affirmer que les degrés étaient 0°à 2° d’une part et d’autre part 27 à 29° ait été Lilly.

De plus, il existe une opinion actuelle selon laquelle la prématurité ou l’heure tardive du questionnement peut indiquer que cette question n’est pas justifiée, constitue une distorsion de l’intention initiale de Bonatti. Il semble qu'au XVII siècle, John Partridge ait été le premier à avancer que "si l’ascendant se trouve sur les premiers degrés, un jugement n'est encore pas mûr". (donc prématuré).

En plus, Bonatti observait " ... l'Astrologue peut se leurrer une troisième fois, quand le Seigneur de l'Ascendant et le Seigneur de l'Heure ne sont pas les mêmes, et de la même triplicité, ou s’ils ne forment pas le même aspect avec l’Ascendant. Alors, la demande n'est pas radicale, comme je l'ai constaté plusieurs fois par expérience. Et c'est pour cela que je répète, que vous devez connaître les personnes à qui vous donnez le jugement".

Il employait les heures planétaires comme support à ladite règle. S'il était indécis sur l'ascendant Bélier ou Taureau, mais qu’il trouvait Vénus comme gouverneur de l’heure, il l'utilisait vraisemblablement pour confirmer que l'Ascendant était dans le Taureau.

Ensuite, il aurait remplacé le degré d'exaltation de la planète et son signe par les triplicités, car il y avait plus de possibilités de succès avec une planète gouvernant trois signes, qu'avec une planète exaltée dans un signe.

D'ailleurs cinq signes du zodiaque n'ont pas de seigneurs en exaltation. En plus, les triplicités étaient faibles à cette époque car, dans la majorité des cas, la Lune, Mercure et Jupiter, qui gouvernaient les triplicités nocturnes, n'y étaient pas incluses. L'astrologue posait la majorité des demandes horaires durant les heures du jour, quand le Soleil, Vénus, Mars et Saturne gouvernaient les triplicités diurnes.
Bonatti serait donc venu à bout de ce problème en incluant la nature de la planète qui gouvernait l'ascendant et de celle qui gouvernait l'heure. Cela signifiait qu'il pouvait utiliser toutes les planètes, pour l'aider à décider quel était le signe ascendant.

La Lune dans son parcours nul

"Glowing Moon" par Niklas Barsksur FlickR
La Lune "dans son parcours nul " est une des considérations les plus importantes citée par Lilly. Selon lui, quand la Lune, qui est tellement importante dans l'astrologie horaire (puisqu’elle est pratiquement toujours le co-gouverneur de l'interrogateur,) n’est pas appliquante au degré d’une planète ou à l’ascendant dans la limite de la moitié de l’orbe (voir plus loin), elle ne peut pas participer à la solution de la demande.

En effet, la Lune non appliquante à une autre planète, ne peut pas participer au ralliement ou à la translation de la lumière : les deux règles qui aideraient à donner une réponse positive. La Lune n'est pas capable de ne participer à aucune des règles de perfection, par conséquent l'astrologue, pour trouver la réponse, peut se fier seulement aux significateurs principaux. Ce qui diminue beaucoup les possibilités d’interprétation de la demande.

Planète vide de course

Cette notion, encore fréquemment utilisée en astrologie horaire, a été précisée par Bonatti de la façon suivante :

"Si après avoir réalisé une relation totale à une autre planète et alors qu’elle amorce son mouvement séparatif, la planète ne forme pas un aspect à une autre planète (dans la limite de l’orbe défini en signe et en degrés), la planète doit être définie comme vide de course, car elle avance seule. Et cette condition sera maintenue aussi longtemps que la planète sera reliée à une autre ou entrera avec la zone de conjonction avec cette dernière".

Exemple cité par Bonatti : Si Vénus est à 17° du Bélier et Mars à 28° dans le même signe d’une part et Jupiter à 2° du Cancer d’autre part, la perfection de l’aspect du sextile de Mars sera réalisée à 2° du Taureau.

La question est donc de savoir si Vénus peut réaliser la perfection d’un aspect à Jupiter avant Mars. Non. Donc Vénus est ici vide de course.

À noter que dans cet exemple, Bonatti répond à une question fréquemment posée par les astrologues horaires : faut-il faire progresser les deux planètes prises en compte dans la réponse ? Dans ce cas précis, l’astrologue ne fait progresser que Vénus et Mars, en gardant fixe la position de Jupiter, planète du significateur interrogé. De son côté, Maurice Mc Cann estimait, dans une étude récente, que l’ensemble des planètes devraient être prises en compte jusqu’à la perfection de l’aspect de Mars.

En outre, Bonatti ne tient compte que du nombre de degrés, alors que certains astrologues considéreraient la réponse comme nulle du fait du changement de signe de Mars nécessaire pour la réalisation de l’aspect. Sans doute, l’astrologue médiéval a-t-il pris en compte l’orbe qu’il attribuait à la relation Mars/Jupiter (deux degrés), pour déterminer que Mars entrait dans sa zone de conjonction à Jupiter (ici le degré "0" du Taureau), donc était en passe de réaliser la perfection de l’aspect avant que Vénus ne soit en mesure de le faire.

Les orbes des planètes

En 1029 après J.-C., AI Biruni a rédigé "Le Livre d'Instructions dans les éléments de l'art astrologique", publié en anglais pour la première fois en 1934. Il semble que c’est dans cet ouvrage qu’apparaît pour la première fois la notion d’orbe différenciée pour chaque planète. Ce sont ces orbes qui étaient alors attribuées aux planètes, en astrologie horaire, et non pas aux aspects.
C’est l'astrologue anglais Alan Leo qui parla pour la première fois en 1892 des orbes des aspects. Il semble qu'il ait inventé cette hypothèse et la publia dans sa revue Astrologie Moderne, peut-être pour ordonner les aspects mineurs qui commençaient à être utilisés. Aujourd'hui la pensée de Leo est devenue une règle dans presque toutes les branches de l'astrologie, et la majorité des astrologues ne savent pas qu'avant Leo, il n’existait d’orbe que pour les planètes.
Chaque planète ayant son nombre de degrés d'orbe, quand deux planètes s'aspectent respectivement, leurs degrés sont additionnés et puis divisés par deux. C'est ce qui fut appelé, ensuite, la moitié des orbes. Dans la table d’Al Biruni vous voyez qu’on attribue un orbe de 15 degrés au Soleil et de 12° à la Lune. En additionnant 15 et 12, cela donne 27 qui divisé par deux, donne 13°30’ pour l’orbe des aspects existant entre la Lune et Saturne. Cet orbe s’applique dans tous les cas (conjonction, aspect séparatif ou appliquant, opposition, etc.)
Cette technique des orbes planétaires a été appliquée par de nombreux astrologues dans des pays et des époques différents : Al Biruni au XIe siècle au Turkestan moderne, Guido Bonatti au XIIIe siècle en Italie, Claude Dariot au XVIe siècle en France, et William Lilly au XVIIe siècle en Angleterre.
Bien que la majorité des astrologues étaient plus ou moins d'accord avec les orbes d'Al Biruni, il y en avait d'autres qui élargirent ou rétrécirent les orbes selon leur opinion et leur expérience.
Ainsi, le fameux astrologue anglais William Lilly a donné la suivante, pour ses orbes préférentiels. Cette liste est la plus utilisée parmi les astrologues qui pratiquent les techniques horaires traditionnelles.

Dans la mesure où les orbes exacts des planètes trans-saturniennes nous sont encore inconnus, à mon avis il est raisonnable d'admettre 5 degrés pour Uranus, Neptune et Pluton jusqu'à preuve du contraire

Variations des aspects

En astrologie horaire, l'astrologue a besoin de savoir quelle variation d'un aspect s'applique, car le jugement de la réponse en dépend. Il y a quatre mouvements de base qui forment les aspects pris en compte dans ce cas : Application, séparation, perfection, imperfection

Application

Les aspects appliquants indiquent le futur ou ce qui est en train d'arriver. L’application peut être aussi bien produite par une planète rétrograde que par une planète directe. Il existe trois modes d'application :
  1. Les deux planètes sont en mouvement direct. La planète la plus rapide applique à la planète la plus lente. 
  2. Une planète rétrograde rapide applique à une planète en mouvement direct. 
  3. Les deux planètes s'appliquent en mouvement direct. 
"Magic" par Linus Bohmansur FlickR
William Lilly et ses contemporains enseignèrent ces trois méthodes au XVIIe siècle. Chacune d'elles a deux variations. Mais ils ne mentionnèrent pas les circonstances dans lesquelles une planète normalement rapide aurait été appliquée par une planète normalement lente. En bref, ils ne tenaient pas compte du phénomène de la rétrogradation.
Habituellement, on parle de deux planètes en aspect sans considérer si elles sont appliquantes, séparatives, directes ou rétrograde. Par exemple, Mars et Jupiter peuvent former 24 variations dans lesquelles ils peuvent être en relation de moitié  d’orbe (8°30) dans le cadre d’un sextile.

Séparation

Elle indique le passé ou ce qui est déjà arrivé.
Nombre d’astrologues contemporains de Lilly croyaient que la séparation ne se produisait que lorsque deux planètes présentaient entre elles un écart de 6’ d’angle. Par contre Masha'allah pensait que quand la séparation était accomplie, elle se manifestait immédiatement dans les faits. Cette séparation doit être prise en compte aussi bien dans le mouvement direct que rétrograde.
Cela signifiait, pour les anciens, que la planète séparative n’avait pas d’influence sur les événements futurs de la nature de l'autre planète. Ainsi, dans une opposition à Mars rétrograde, Mercure séparatif ne peut pas être influencé par Mars.
On tiendra donc compte du mouvement rétrograde pour estimer si les mouvements planétaires sont appliquants ou séparatifs.

Perfectionnement

Habituellement, on s'attend à ce que deux planètes perfectionnent l’aspect qui se forme entre elles en moitié d'orbes. On vérifiera donc dans les éphémérides l’heure et la date de la perfection. Parfois deux planètes ne sont pas en aspect ou se sont déjà séparées de l'aspect. Il y a deux moyens pour qu'elles puissent être portées à la perfection. Le premier c'est avec le ralliement de la lumière et le second, la translation de la lumière.
J'expliquerai maintenant ces règles et celles de l'imperfection.

Imperfection

Il arrive que l’interaction entre deux planètes qui semblent évoluer vers la perfection soit entravée par la présence d'une troisième planète. Quand cela se vérifie, il y a un certain nombre de règles qui régissent ces situations. On les appelle frustration, interdiction (en anglais : prohibition) ou empêchement. Les frustrations et les interdictions n'apparaissent pas dans les éphémérides. On les analysera au cas par cas.
  
Les 5 mouvements planétaires de base

Toutes les règles de l’astrologie horaire se fondent sur ces 5 mouvements de base. Les exemples qui suivent sont très simples et les trois planètes sont toutes définies sur la base de la moitié d’orbites.

  1. Translation de la lumière : C qui s'est déjà séparé de A applique à B. 
  2. Ralliement de la lumière : A et B appliquent toutes deux à C. 
  3. Interdit : C applique à A en empêchant A de se perfectionner avec B. 
  4. Frustration : B se perfectionne avec C avant que A puisse se perfectionner avec B. 
  5. Empêchement : A s'applique à B mais à cause de la rétrogradation n'est pas capable de perfectionner l'aspect. 
Ralliement et translation de la lumière

Pour comprendre l'importance de ce qui précède, il est nécessaire d'expliquer les trois versions des règles horaires de ralliement et translation de la lumière. Malheureusement, Lilly n'a pas été assez clair dans sa définition de ralliement (et translation), en ne prenant en compte qu’une seule version. Soit, il n'était pas au courant qu'il en existait deux autres, soit il a oublié de les inclure dans son livre.

Les trois variantes du ralliement de la lumière :

  1. Deux significateurs en aspects séparatifs appliquent à une troisième planète. Cette troisième planète est habituellement plus lente que les deux significateurs. 
  2. Un significateur rapide s'applique à un significateur plus lent et les deux s'appliquent à une troisième planète beaucoup plus lente qu'eux. 
  3. Deux significateurs ne formant pas entre eux des aspects précis appliquent à la même planète qui est plus lente qu'eux. C'était la seule version retenue par Lilly. 
  4. Les trois versions de la translation de la lumière
La translation de la lumière permet d’unifier entre eux des aspects que l’on n’aurait pas tendance à retenir dans la réponse.

  1. L’aspect majeur reliant A et C s’étant déjà défait, C, troisième planète séparative de A et appliquante à B, est capable de les réunifier. 
  2. La planète A appliquant par aspect majeur à la planète B, la planète plus rapide C, appelée translateur, se sépare de A et applique à B. Dans ce cas la planète translateur a le pouvoir d’activer le fonctionnement de A vers B bien avant que l’aspect soit perfectionné dans les éphémérides. 
  3. A et B n’étant pas en relation par aspect peuvent être amenées à s’unifier à travers l’action de C ; C (troisième planète) doit être rapide. Elle a le pouvoir de les unifier, en se séparant de l'une et en s'appliquant à l'autre. Dans ce cas, les deux planètes peuvent être situées en dehors de leur moitié d’orbe, ou dans des signes adjacents à chacun des deux moitiés d’orbe, ou distinctes de cinq signes. 
Les astrologues peuvent se demander pourquoi, dans les exemples 2 de chaque règle, le ralliement et la translation sont nécessaires dans la mesure où les planètes peuvent former de toute façon des aspects entre elles.
Une théorie discutable, que j'ai envisagée, est que les aspects des deux planètes sont plus facilement attaquables par d’autres planètes, comme dans les lois de frustration et d’interdiction. Les aspects formés entre les trois planètes se protègent entre eux en se liant dans la translation et le ralliement de la lumière. Cela signifie que la frustration, l’interdiction ou l’empêchement ne parviennent pas à les influencer.

Valorisation du significateur

Dignités essentielles

Des astrologues comme Masha'allah et Guido Bonatti pensaient que le ralliement et la translation de lumière ne pouvaient fonctionner que s’il y avait réception ou réception mutuelle entre les planètes. Selon eux, la transmission des énergies ne pouvait s’effectuer que si une planète ou des planètes avaient quelque chose en commun ou une planète avait du pouvoir sur une autre. A défaut de quoi, la transmission des énergies ne pouvait pas avoir lieu.
Malheureusement il existe nombre de tables de dignités essentielles qui diffèrent surtout en ce qui concerne les triplicités et les termes. Cela a mis les astrologues horaires devant le problème de décider à laquelle de ces tables se fier. C'est important, parce que les planètes sont jugées selon leur force à travers un système de points. Habituellement la pratique moderne donne 3 points à une planète dans sa triplicité et 2 points dans ces termes.
Je crois que nous ne pourrons trouver une solution à ce problème qu’en établissant des définitions plus convaincantes pour les triplicités et les termes.

Les maîtres de l’heure

"A word of Magic" par Stefano Corsosur FlickR
Il existe aux moins deux systèmes de maîtrises pour les maîtres de l’heure. Les plus connues sont les maîtrises des heures égales fondées sur la notion d’espace, donc adaptées à la domification Régiomontanus, et celles fondées sur le temps que met le Soleil à partir un espace donné (domification Placide).
En occident, le temps de la journée “astrologique” est fondée sur l’heure de minuit, analogue au Nadir en astronomie, au FC en astrologie, au solstice d'hiver pour les saisons.
Mais la notion de jour peut-elle être assimilée uniquement à la durée de l’ensoleillement et à sa subdivision en heures inégales comme on le fait le plus souvent en occident ?
  
L’heure fondée sur le temps, celle qui était la plus fréquemment utilisée dans l’antiquité et jusqu’au Moyen-âge, peut varier selon les cultures en fonction de l’heure à laquelle on situe le début de la journée : minuit, lever du soleil, ou encore son coucher, ou passage du Soleil au méridien du lieu, (carré exact de l’Ascendant), qui n’est pas nécessairement aligné sur le MC, sauf à l’Équateur.

Quelles heures choisir ?

Il en va des heures comme des domifications. Si vous voulez être efficace dans votre interprétation, vous devez vous en tenir au même choix tout au long des solutions techniques que vous utilisez.
Ainsi, au système de domification Placide que nous utilisons parce qu’il s’adapte parfaitement au travail sur les progressions y compris celui sur les phases de la Lune correspond la logique des heures inégales, basées sur le temps que met le Soleil pour traverser une maison.

Conclusion

Puisque les règles horaires se basent sur 5 mouvements planétaires simples, il en découle que ces mouvements peuvent s'appliquer à toutes les techniques d’analyse astrologique, et pas seulement à l'horaire. Qu’elles concernent l'étude de l'astrologie natale, mondiale, médicale ou élective, les planètes continuent sur leurs orbites sans s'occuper de la spécialisation particulière de l'astrologue, en influençant impartialement les horoscopes des individus, comme ceux des événements.