LES ZODIAQUES DU BADE-WURTEMBERG

Limitrophe de la France et de la Suisse, le Bade-Wurtemberg est le troisième Land d'Allemagne par son économie, l'industrie automobile notamment, et sa démographie. Il est également connu pour ses atouts touristiques, son environnement attrayant fait de forêts, de montagnes et de vallées, ses traditions et sa vie artistiques et culturelles, son art de bien manger et de bien boire. Au fil des promenades à Stuttgart, la capitale, ou à Heilbronn, on déniche facilement ses références astrologiques : des horloges Renaissance ou contemporaine, des épitaphes à la gloire de Schiller...

C'est au Bade-Wurtemberg qu'a vu le jour la toujours très active "Kosmobiologische Akademie", cofondée par Reinhold Ebertin en 1956.

Stuttgart est la ville principale du Land de Bade-Wurtemberg, au sud de l'Allemagne. Construite sur un agréable ensemble de collines, de vallées et de parcs, elle était, à l'origine et comme l'indique son blason représentant une jument, une ville d'élevage de chevaux de cavalerie ; elle est aujourd'hui le berceau de l'industrie automobile allemande avec Daimler, Mercedes, Benz et Porsche notamment.

La naissance et la mort de Schiller

Au centre de la Schillerplatz se trouve la statue de bronze de Friedrich von Schiller, originaire de Marbach-am-Neckar, à quelques kilomètres de Stuttgart.

Sur son socle, la plaque commémorative qui chante la gloire du grand poète allemand intrigue par ses représentations. Schiller naquit en effet le 10 novembre 1759 et mourut le 9 mai 1805 : né sous le signe du Scorpion, il mourut sous le signe du Taureau.

C'est précisément ce qu'indiquent les deux symboles placés sous les ailes de l'aigle, entre les allégories du théâtre et de la littérature.

 

Les horloges de l'hôtel de ville de Stuttgart

Stuttgart a beaucoup souffert des affres de la deuxième guerre mondiale. Dans le centre ville, de nombreuses traces de son passé ont disparu au profit de bâtiments à l'architecture moderne, comme ici l'hôtel de ville qui date de 1956. Deux horloges y marquent le temps ainsi que deux cadrans particuliers.

Ci-dessous, le cadran du haut indique les phases de la Lune : ici le disque noir indique la Nouvelle Lune, qui vient tout juste de se produire. Sur celui du bas, les sept planètes de l'astrologie traditionnelle sont là pour indiquer le jour de la semaine. Ici l'aiguille pointe sur Saturne pour indiquer "Samstag", le samedi.

 

Le ciel de l'Opéra de Stuttgart

L'opéra de Stuttgart se situe dans le "Stuttgarter Schlossgarten", un vaste et très beau parc vieux de plus de 600 ans qui s'étire en pleine ville en longeant la rivière Nesenbachs jusqu'au confluent avec le Neckar.

Encore appelé la "Großes Haus", la grande maison, l'opéra a été construit au début du XXe siècle et a relativement peu subi les dommages de la guerre.

Après les rénovations abusives de 1956 et 1970 qui le privèrent de la majeure partie de ses stucs et de ses décorations intérieures, il fut entièrement restauré au cours des années 80 après la redécouverte des plans de max Littmann, son créateur. La salle de spectacle peut accueillir 1 400 personnes assises. 

Les constellations et les étoiles sont représentées au plafond de l'opéra.

 

On y voit notamment le printemps et l'été avec, ci-dessus de gauche à droite, le Bélier, le Taureau, les Gémeaux en personnages nus assis côte à côte, le Cancer sous forme d'écrevisse, le Lion et la Vierge, se couvrant d'un voile.

  

L'horloge de l'hôtel de ville d'Heilbronn

Heilbronn est située sur les rives du fleuve Neckar, à une cinquantaine de kilomètres de Stuttgart, dans le Land de Bade-Wurtemberg. C'est une ville ancienne, dont la première évocation, sous le nom de Villa Helibrunna, le village au puits béni ou guérisseur, date de 741. Elle fut mentionnée comme ville libre d'empire en 1371. Au XIXe siècle, elle était la plus importante ville industrielle du Land.  

L'actuel hôtel de ville de Heilbronn, le "Rathaus", la maison du conseil, est situé sur la place principale de la ville, la "Marktplatz". Il nous nous renvoie très loin dans le temps. Les plus anciennes marques que ses bâtisseurs ont laissées dans la pierre datent de 1290 à 1314. L'hôtel de ville était alors une maison de pierre de trois étages de style gothique proche de l'église du cloître des Franciscains. Le bâtiment était alors le siège du tribunal de commerce et du tribunal civil.

Le bâtiment principal a été agrandi au cours du 15e siècle et a été agrémenté d'une magnifique horloge artistique vers en 1580. Celle-ci est l'œuvre ingénieuse d'Isaak Habrecht, à qui l'on doit également l'horloge de la cathédrale de Strasbourg. On y voit notamment les aiguilles du Soleil et de la Lune parcourir les douze signes du zodiaque peints sur la pierre, les phases de la Lune, les allégories des quatre saisons ainsi que des représentations des sept planètes classiques des astrologues, le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.

Ci-dessous, l'été est symbolisé par un personnage masculin au milieu des blés. On voit également la Lune et Mars, Le Lion, la Vierge, qui tient ici une couronne de laurier et non un épi, la Balance.

On voit que les signes démarrent au onzième jour de Julius/Juillet ou Augustus/Août et non vers le 21 comme aujourd'hui. Ce décalage reflète le passage du calendrier Julien au calendrier Grégorien qui se traduisit par la suppression de 10 jours dans le calendrier et qui fut adopté par l'Allemagne en 1584.

L'automne, symbolisé par les vendanges. Le Soleil est en Scorpion, nous sommes en novembre, et la Lune, en Sagittaire, sort de sa conjonction avec le Soleil.

L'hiver, symbolisé par un personnage âgé se réchauffant devant un bûcher. Cette figuration est la plupart du temps associée au signe des Poissons dans les activités correspondant aux signes dans les imageries du moyen-âge.

À gauche de la Chèvre du Capricorne, on remarquera le Verseau, représenté par un personnage armé d'un trident qui évoque Neptune. La présence ici de Neptune est surprenante car ce dieu et cette planète sont généralement attribués au signe des Poissons. En outre, l'eau du Verseau, signe d'air, jaillit ici de la terre et non pas d'une urne. Il s'agit en fait d'une représentation de la source du mont Hélicon qui naquit à la suite d'un concours de chant auquel participaient les neuf muses. Afin d'apaiser l'Hélicon qui gonflait de plaisir au chant des muses, Pégase, sur l'ordre de son père Poséidon/Neptune, donna un coup de pied en forme de croissant de lune dans la montagne ; la source Hippocrène en jaillit alors...

"Les pieds de Pégase se lèvent avant l'eau du Verseau : c'est l'Hippocrène, que ce cheval fait jaillir d'un coup de pied. Les neuf étoiles du Dauphin, placées au-dessus du Verseau, sont le signe des Muses, qui se désaltèrent à cette fontaine." Uranographie, Louis Benjamin Francoeur, 1828.

   

Le printemps, symbolisé par un personnage féminin cueillant des tulipes et des jonquilles.

 

 

 

Le dieu Mars, armé d'une lance, devant le "Dinstag", le mardi. Ce jour, qui s'orthographie désormais "Dienstag", trouve son origine dans le moyen haut-allemand "Dingsdach", qui signifie "jour de Thincsus" en référence au dieu germanique de la guerre, tout comme en français "mardi" fait référence à Mars.